Chapitre 3. Combinaison linéaire et SEV

Documents pareils
a et b étant deux nombres relatifs donnés, une fonction affine est une fonction qui a un nombre x associe le nombre ax + b

Exo7. Matrice d une application linéaire. Corrections d Arnaud Bodin.

Bien lire l énoncé 2 fois avant de continuer - Méthodes et/ou Explications Réponses. Antécédents d un nombre par une fonction

Problème 1 : applications du plan affine

Fonctions homographiques

Exercices Corrigés Premières notions sur les espaces vectoriels

Développement décimal d un réel

Chapitre 2. Matrices

Programmation linéaire

Compter à Babylone. L écriture des nombres

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes.

Résolution de systèmes linéaires par des méthodes directes

CHAPITRE V SYSTEMES DIFFERENTIELS LINEAIRES A COEFFICIENTS CONSTANTS DU PREMIER ORDRE. EQUATIONS DIFFERENTIELLES.

Logique binaire. Aujourd'hui, l'algèbre de Boole trouve de nombreuses applications en informatique et dans la conception des circuits électroniques.

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours

Étudier si une famille est une base

Calcul différentiel sur R n Première partie

Résolution d équations non linéaires

Chapitre 1 : Évolution COURS

Exo7. Calculs de déterminants. Fiche corrigée par Arnaud Bodin. Exercice 1 Calculer les déterminants des matrices suivantes : Exercice 2.

Continuité et dérivabilité d une fonction

2.4 Représentation graphique, tableau de Karnaugh

Exercice 6 Associer chaque expression de gauche à sa forme réduite (à droite) :

Représentation géométrique d un nombre complexe

Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

Chapitre 6. Fonction réelle d une variable réelle

Optimisation des fonctions de plusieurs variables

Chapitre 7. Statistique des échantillons gaussiens. 7.1 Projection de vecteurs gaussiens

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

C algèbre d un certain groupe de Lie nilpotent.

Construction d un cercle tangent à deux cercles donnés.

Fonctions de plusieurs variables

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

Plan. 5 Actualisation. 7 Investissement. 2 Calcul du taux d intérêt 3 Taux équivalent 4 Placement à versements fixes.

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale

I. Ensemble de définition d'une fonction

Représentation d un entier en base b

Analyse fonctionnelle Théorie des représentations du groupe quantique compact libre O(n) Teodor Banica Résumé - On trouve, pour chaque n 2, la classe

Formes quadratiques. 1 Formes quadratiques et formes polaires associées. Imen BHOURI. 1.1 Définitions

PRECISION - REJET DE PERTURBATIONS T.D. G.E.I.I.

Rappels et compléments, première partie : Nombres complexes et applications à la géométrie

Partie 1 - Séquence 3 Original d une fonction

Groupe symétrique. Chapitre II. 1 Définitions et généralités

FctsAffines.nb 1. Mathématiques, 1-ère année Edition Fonctions affines

Correction de l examen de la première session

Taux d évolution moyen.

Un K-espace vectoriel est un ensemble non vide E muni : d une loi de composition interne, c est-à-dire d une application de E E dans E : E E E

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

Cours d analyse numérique SMI-S4

Souad EL Bernoussi. Groupe d Analyse Numérique et Optimisation Rabat http ://

Le théorème de Thalès et sa réciproque

CUEEP Département Mathématiques E 821 : Problèmes du premier degré 1/27

OM 1 Outils mathématiques : fonction de plusieurs variables

Simulation de variables aléatoires

Fonctions linéaires et affines. 1 Fonctions linéaires. 1.1 Vocabulaire. 1.2 Représentation graphique. 3eme

Différentiabilité ; Fonctions de plusieurs variables réelles

Capes Première épreuve

Le produit semi-direct

Fonctions de plusieurs variables : dérivés partielles, diérentielle. Fonctions composées. Fonctions de classe C 1. Exemples

Bac Blanc Terminale ES - Février 2011 Épreuve de Mathématiques (durée 3 heures)

LEÇON N 7 : Schéma de Bernoulli et loi binomiale. Exemples.

Programmation Linéaire - Cours 1

Calcul Différentiel. I Fonctions différentiables 3

Géométrie dans l espace Produit scalaire et équations

1 Complément sur la projection du nuage des individus

CORRIGE LES NOMBRES DECIMAUX RELATIFS. «Réfléchir avant d agir!»

Définition 0,752 = 0,7 + 0,05 + 0,002 SYSTÈMES DE NUMÉRATION POSITIONNELS =

aux différences est appelé équation aux différences d ordre n en forme normale.

Limites finies en un point

Eteindre. les. lumières MATH EN JEAN Mme BACHOC. Elèves de seconde, première et terminale scientifiques :

Logique. Plan du chapitre

L ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES (A.C.P.) Pierre-Louis GONZALEZ

1 Première section: La construction générale

Baccalauréat ES Pondichéry 7 avril 2014 Corrigé

Raisonnement par récurrence Suites numériques

8.1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables réelles. f : R 2 R (x, y) 1 x 2 y 2

Circuits RL et RC. Chapitre Inductance

Lecture graphique. Table des matières

CHAPITRE 10. Jacobien, changement de coordonnées.

LE PROCESSUS ( la machine) la fonction f. ( On lit : «fonction f qui à x associe f (x)» )

3 Approximation de solutions d équations

Mathématiques appliquées à l'économie et à la Gestion

1S Modèles de rédaction Enoncés

Programmation linéaire et Optimisation. Didier Smets

PROBLEME(12) Première partie : Peinture des murs et du plafond.

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé

Séquence 2. Repérage dans le plan Équations de droites. Sommaire

Algorithmes pour la planification de mouvements en robotique non-holonome

1 Définition et premières propriétés des congruences

TOUT CE QU IL FAUT SAVOIR POUR LE BREVET

Déterminants. Marc SAGE 9 août Inverses et polynômes 3

Cours de mathématiques

Comment démontrer des formules sans effort? exposé de maîtrise

Comment tracer une droite représentative d'une fonction et méthode de calcul de l'équation d'une droite.

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

INTRODUCTION À L ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES

Théorie et codage de l information

Calcul différentiel. Chapitre Différentiabilité

Amphi 3: Espaces complets - Applications linéaires continues

Transcription:

Chapitre 3. Combinaison linéaire et SEV. Reconnaitre une combinaison linéaire. 2 Etant donné deux vecteurs v, v 2, par exemple 0 et 3, ainsi 2 que deux coefficients s et t, il est très facile de calculer leur combinaison linéaire s v + t v 2. Par exemple 2 2 0 +( ) 3 = (facile...). 2

Chapitre 3. Combinaison linéaire et SEV. Reconnaitre une combinaison linéaire. 2 Etant donné deux vecteurs v, v 2, par exemple 0 et 3, ainsi 2 que deux coefficients s et t, il est très facile de calculer leur combinaison linéaire s v + t v 2. Par exemple 2 2 0 +( ) 3 = (facile...). 2 Question réciproque : Etant donné un troisième vecteur b, par 8 exemple 9, est-il une combinaison linéaire de v et v 2? 7

Chapitre 3. Combinaison linéaire et SEV. Reconnaitre une combinaison linéaire. 2 Etant donné deux vecteurs v, v 2, par exemple 0 et 3, ainsi 2 que deux coefficients s et t, il est très facile de calculer leur combinaison linéaire s v + t v 2. Par exemple 2 2 0 +( ) 3 = (facile...). 2 Question réciproque : Etant donné un troisième vecteur b, par 8 exemple 9, est-il une combinaison linéaire de v et v 2? 7 Une méthode naïve est de tester avec toutes sortes de coefficients s,t pour tenter de retrouver b avec s v + t v 2. Est-ce la bonne méthode?

Question réciproque : Etant donné un troisième vecteur b, par 8 exemple 9, est-il une combinaison linéaire de v et v 2? 7 Une méthode naïve est de tester avec toutes sortes de coefficients s,t pour tenter de retrouver b avec s v + t v 2. Est-ce la bonne méthode?

Question réciproque : Etant donné un troisième vecteur b, par 8 exemple 9, est-il une combinaison linéaire de v et v 2? 7 Une méthode naïve est de tester avec toutes sortes de coefficients s,t pour tenter de retrouver b avec s v + t v 2. Est-ce la bonne méthode? NON, il y a trop (une infinité) de coefficients à tester. La bonne méthode est de : poser des coefficients comme des inconnues, et traduire la question en : Est-ce que le système x v + y v 2 = b admet une solution? Dans notre exemple concret, la question devient : 2 8 Est-ce que le système x 0 +y 3 = 9 admet une solution? 2 7

2 8 Est-ce que le système x 0 +y 3 = 9 admet une solution? 2 7 On est donc ramené à résoudre ce système. On obtient x = 2,y = 3.

2 8 Est-ce que le système x 0 +y 3 = 9 admet une solution? 2 7 On est donc ramené à résoudre ce système. On obtient x = 2,y = 3. Ainsi, la réponse de la question initiale est :

2 8 Est-ce que le système x 0 +y 3 = 9 admet une solution? 2 7 On est donc ramené à résoudre ce système. On obtient x = 2,y = 3. Ainsi, la réponse de la question initiale est : 8 2 oui, 9 s exprime bien en combinaison linéaire de 0 et 3, 7 2 8 2 en effet 9 = 2 0 +3 3. 7 2 Question similaire : En dimension 4, le vecteur e 4 est-il une combinaison linéaire de e, e 2 et e 3? Justifier votre réponse.

2 8 Est-ce que le système x 0 +y 3 = 9 admet une solution? 2 7 On est donc ramené à résoudre ce système. On obtient x = 2,y = 3. Ainsi, la réponse de la question initiale est : 8 2 oui, 9 s exprime bien en combinaison linéaire de 0 et 3, 7 2 8 2 en effet 9 = 2 0 +3 3. 7 2 Question similaire : En dimension 4, le vecteur e 4 est-il une combinaison linéaire de e, e 2 et e 3? Justifier votre réponse. Non. Car le système x e + y e 2 + z e 3 = e 4 n a pas de solution.

2. Sous espace vectoriel engendré L équation x y 2z = 0 a pour solution x = y + 2z, où y,z peuvent prendre n importe quelles valeurs réelles. Sous forme vectorielle, l ensemble des solutions s écrit { y + 2z } { 2 } S = y,y,z R = y +z 0,y,z R z 0 { 2 } = a +b 0,a,b R (on a remplacé y,z par a,b) 0 = { toutes les combinaisons linéaires de 2 =, 0 0 nouvelle notation et 0 2 0 }

{ 2 } = a +b 0,a,b R (on a remplacé y,z par a,b) 0 = { toutes les combinaisons linéaires de 2 =, 0 0 nouvelle notation et 0 2 0 } Définition et Notation. On utilise v,, v m pour désigner l ensemble de toutes les combinaisons linéaires des v i, ou bien, en écriture ensembliste : v,, v m = { k a k v k,a k R} = {a v + a 2 v 2 + +a m v m a,,a m R}. On appelle cet ensemble le sous espace vectoriel engendré (SEV) par les vecteurs v,, v m.

{ 2 } = a +b 0,a,b R (on a remplacé y,z par a,b) 0 = { toutes les combinaisons linéaires de 2 =, 0 0 nouvelle notation et 0 2 0 } Définition et Notation. On utilise v,, v m pour désigner l ensemble de toutes les combinaisons linéaires des v i, ou bien, en écriture ensembliste : v,, v m = { k a k v k,a k R} = {a v + a 2 v 2 + +a m v m a,,a m R}. On appelle cet ensemble le sous espace vectoriel engendré (SEV) par les vecteurs v,, v m. Ainsi, demander si b est une combinaison linéaire des v i revient à demander si b est un élément de l ensemble v,, v m, revient à demander si un système (lequel?) admet une solution (ou plus).

3. Réduction suivant les colonnes On peut résoudre un système A x = b en cinq( étapes ) suivantes : A. On forme la matrice compagnon verticale. Id 2. On l échelonne suivant les colonnes pour obtenir x Exemple : Résoudre 0 2 y = 2. 3 z 3 0 0 0 2 C 3 2 C 2 +C 0 0 2 0 0 C 3 C 3 C 0 0 0 0 0 0 Alors B =??, H =??, b =?? C 3 C 3 C 2 ( B H ). 0 0 0 2 0 2 0 0 0

3. On résout B u = b. 4. On multiplie la solution u par H pour obtenir H u. C est la solution! 5. Vérification finale. Dans notre exemple B = b = 2. 3 0 0 0 2 0 2, H = 0 et 0 0

3. On résout B u = b. 4. On multiplie la solution u par H pour obtenir H u. C est la solution! 5. Vérification finale. 0 0 2 Dans notre exemple B = 0, H = 0 et 2 0 0 0 b = 2. 3 Soit u un nouveau vecteur inconnu en dimension 3 qu on donne un nom à chaque entrée, par exemple u u = v. w

3. On résout B u = b. 4. On multiplie la solution u par H pour obtenir H u. C est la solution! 5. Vérification finale. 0 0 2 Dans notre exemple B = 0, H = 0 et 2 0 0 0 b = 2. 3 Soit u un nouveau vecteur inconnu en dimension 3 qu on donne un nom à chaque entrée, par exemple 3. On résout B u = b et on trouve u = u u = v. w

3. On résout B u = b. 4. On multiplie la solution u par H pour obtenir H u. C est la solution! 5. Vérification finale. 0 0 2 Dans notre exemple B = 0, H = 0 et 2 0 0 0 b = 2. 3 Soit u un nouveau vecteur inconnu en dimension 3 qu on donne un nom à chaque entrée, par exemple w 3. On résout B u = b et on trouve u = u u = v. w, avec w pouvant prendre n importe quelle valeur. 2 2w 4. Multiplication par H : H u = w. Ou bien, sous forme { w 2 2 2 2 vectorielle : +w sous forme,w R} = +. SEV 0 0 5. Vérification.

Théorème de réduction suivant les colonnes. Etant donné une matrice A (non nécessairement ( ) carrée), lorsqu on A réduit la matrice compagnon verticale à une matrice Id ( ) B par des opérations des colonnes, H. la matrice H est carrée et inversible,

Théorème de réduction suivant les colonnes. Etant donné une matrice A (non nécessairement ( ) carrée), lorsqu on A réduit la matrice compagnon verticale à une matrice Id ( ) B par des opérations des colonnes, H. la matrice H est carrée et inversible, 2. la matrice B n est rien d autre que AH,

Théorème de réduction suivant les colonnes. Etant donné une matrice A (non nécessairement ( ) carrée), lorsqu on A réduit la matrice compagnon verticale à une matrice Id ( ) B par des opérations des colonnes, H. la matrice H est carrée et inversible, 2. la matrice B n est rien d autre que AH, 3. l ensemble { x,a x = b} est égale à {H u,b u = b},

Théorème de réduction suivant les colonnes. Etant donné une matrice A (non nécessairement ( ) carrée), lorsqu on A réduit la matrice compagnon verticale à une matrice Id ( ) B par des opérations des colonnes, H. la matrice H est carrée et inversible, 2. la matrice B n est rien d autre que AH, 3. l ensemble { x,a x = b} est égale ( à {H u,b u ) = b}, ( A Id 4. la matrice A est inversible ssi se réduit à Id H dans ce cas H = A, ), et

Théorème de réduction suivant les colonnes. Etant donné une matrice A (non nécessairement ( ) carrée), lorsqu on A réduit la matrice compagnon verticale à une matrice Id ( ) B par des opérations des colonnes, H. la matrice H est carrée et inversible, 2. la matrice B n est rien d autre que AH, 3. l ensemble { x,a x = b} est égale ( à {H u,b u ) = b}, ( A Id 4. la matrice A est inversible ssi se réduit à Id H dans ce cas H = A, ), et 5. Un vecteur b est dans le SEV engendré par les vecteurs colonnes de A ssi A x = b admet une solution (ou plus), ssi le nouveau système avec des nouvelles inconnues B u = b admet une solution (ou plus). et bien plus d autres propriétés...

Preuve du théorème Chaque opération élémentaire suivant les colonnes correspond à multiplier la matrice à droite par une matrice (dite élémentaire) E qui ( est) inversible. ( Ainsi ) la( suite de réduction ) se lit A AE AE E 2 Id E E E ( ) ( ) 2 AE E 2 E m AH =. E E 2 E m H ( ) ( A B Ceci montre que si se réduit à Id H est toujours inversible. ), alors B = AH et H De plus, si B = id alors AH = Id, donc H = A, et B u = b (AH) u = b A(H u) = b H u est solution de A x = b. Réciproquement, si x est une solution de A x = b, alors, par l invisibilité de H, on peut former u = H x. Ainsi B u = B(H x) = AHH x = A x = b.

Interprétation géométrique et applications