Paysages culturels de l agropastoralisme méditerranéen inscrits au patrimoine mondial de l humanité : les attributs du Bien «Causses et Cévennes»



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Transcription:

Paysages culturels de l agropastoralisme méditerranéen inscrits au patrimoine mondial de l humanité : les attributs du Bien «Causses et Cévennes»

Les attributs du Bien Causses & Cévennes Les attributs du Bien sont les éléments du paysage qui en font toute sa valeur et qui ont prévalu à l inscription des Causses et des Cévennes au patrimoine mondial de l humanité.

Les attributs du Bien Causses & Cévennes Mont Lozère Mont Aigoual

Les attributs du Bien Causses & Cévennes Structures paysagères des vallées cévenoles

Les attributs du Bien Causses & Cévennes Les gorges

Les attributs du Bien Causses & Cévennes Les causses

Attributs liés aux pratiques agropastorales On distingue : - les milieux (zones cultivées et parcours) - le bâti agropastoral - les pratiques. La pierre des Causses,c est le calcaire. Ce sont les rochers contre lesquels on aménage un abri. Ce sont les cailloux que le paysan retire indéfiniment des champs, des pâtures et qu il emploie pour construire des murs de clôture et des bergeries. Tas d épierrement, murs, bergeries, lavognes, sont autant de constructions qui marquent le paysage agropastoral.

Les milieux ouverts Les zones cultivées en céréales ou en fourrages (luzerne et graminées) se situent dans les zones les plus productives (dolines aux sols profonds ou «Ségalas») et sont le plus souvent valorisées par des systèmes d élevage brebis laitières (Roquefort) ou ovins viande sédentaires. Ces zones étaient entrecoupées par des haies (paysage de petit bocage). Les haies essentiellement constituées d ormeaux, atteints par la graphiose, ne jouent plus leur rôle de lutte contre les vents du nord, gélifs et desséchants. Lorsqu elles sont abandonnées, elles deviennent envahissantes dans les parcelles uniquement pâturées et non cultivées. La mécanisation et l état de délabrement des haies ont amené les agriculteurs à les supprimer pour agrandir leurs parcelles et en faciliter l exploitation.

Les milieux ouverts La pelouse est une formation végétale basse, où les herbacées dominent et où la présence des broussailles (ligneux bas) n excède pas 20% du recouvrement. Elles occupent les coteaux peu productifs d un point de vue agronomique (faible profondeur des sols) ou des «sotchs» (petites dolines) dont la dimension insuffisante ne justifie pas une remise en culture.

Les milieux ouverts Les pelencs sont des pelouses en voie d embroussaillement. Le recouvrement en broussaille (ligneux bas) est compris entre 20 et 40 %. Le terme «pelenc» en Occitan signifie parcours, c est à dire une formation végétale naturelle pâturée par les animaux et facilement pénétrable.

Les milieux intermédiaires Interface entre milieux ouverts et milieux fermés, les landes sont des formations végétales relativement claires, où les broussailles varient entre 40 et 60 % de recouvrement. Le tapis herbacé sous-jacent est souvent discontinu. Lorsque les ligneux bas atteignent plus de 60 % de recouvrement, ces landes sont qualifiées de «landes fermées».

Les milieux forestiers Les forêts sont soit naturelles (spontanées), soit artificielles (plantées). Les bois essentiellement de Chêne pubescent étaient traditionnellement gérés dans le cadre d une valorisation sylvopastorale où l Homme assurait l enlèvement des brins morts, le débroussaillement mais aussi la coupe ou l éclaircie (pratique encore existante). Le Chêne était aussi bien valorisé pour le bois de chauffage ou le bois d oeuvre que pour le maintien sous son ombre d un pâturage de bonne qualité. De nos jours, les bois n en sont pas pour autant moins utilisés. Les élevages ovins viande ou bovins viande et caprins y trouvent une ressource pastorale particulièrement intéressante pour l été et / ou l arrière saison.

Les abris Des cavités rocheuses aménagées («baumes») servent d'abri occasionnel pour le berger et son troupeau et sont parfois aménagées en bergeries («baumes-jasses»).

Les abris La bergerie (jasse) est l élément principal de l architecture caussenarde. Les bergeries isolées étaient utilisées soit par des troupeaux sédentaires appartenant à de grands propriétaires sur des parcours éloignés, soit par les troupeaux issus de la grande transhumance. Les troupeaux qui transhumaient à partir des vallées proches utilisaient des bergeries en bordure du plateau.

Les abris Les cazelles ou capitelles sont de petites cabanes en pierres sèches édifiées suivant les lieux par des agriculteurs, des viticulteurs ou des bergers pour s abriter des intempéries ou ranger des outils. De petite taille, souvent circulaires, isolées ou intégrées à un clapas, elles présentent des plafonds voûtés en encorbellement, chaque cercle de pierres étant disposé légèrement en surplomb du cercle précédent, une pierre plate fermant le trou sommital. Leur construction s est étalée dans le temps, du néolithique jusqu à nos jours. Les capitelles que l on peut voir sont toutefois récentes et dateraient pour la plupart du XIXe siècle.

La récupération de l eau de pluie L'une des caractéristiques les plus intéressantes du Néolithique, à priori spécifiques aux causses, est l'exploitation raisonnée du milieu souterrain. Les peuples de cette période (et leurs successeurs) collectent l'eau dans des grottes citernes. Certaines ont de grandes capacités de stockage, comme l'aven de la Rouvière (commune de Rogues) qui peut contenir jusqu'à 600 litres d'eau. Des jarres en terre cuite sont également disposées sous les stalactites pour récupérer les gouttes d'eau qui perlent du plafond des cavités.

La récupération de l eau de pluie Les mares et lavognes Ce sont de petites pièces d eau à pente douce, créées ou aménagées pour l abreuvage des troupeaux. Généralement, elles ont pour origine une dépression de terrain, souvent à proximité d une nappe aquifère au pied d une petite colline («puech»), dont le fond est rendu ou maintenu étanche par des dépôts d argile (mare). Certaines ont vu leurs bords empierrées (lavognes) pour limiter le piétinement des animaux et ainsi éviter l érosion tout en préservant une certaine qualité de l eau.

La récupération de l eau de pluie Les citernes et les toits-citernes permettent la récupération et le stockage des eaux de pluie. La citerne est un élément remarquable du patrimoine bâti mais le toitciterne est le plus caractéristique car plus rare et plus complexe. Des chêneaux récupèrent les eaux collectées sur la toiture jusqu à un avaloir.

La récupération de l eau de pluie L accès à la citerne se fait via un puit intérieur, dans une des pièces de la maison : la «solharda», la souillarde (pièce fraîche exposée au Nord, là où sont conservés les aliments, vers la cuisine). L eau récupérée doit permettre de faire boire les habitants et les bêtes.

La maîtrise de l eau Ouvrages hydrauliques

La mise en culture Les pierriers ou «clapas» que l'on peut encore voir aujourd'hui résultent du patient entretien de la terre à cultiver : les cailloux sont retirés, mis en tas, parfois érigés.

L agriculture en terrasses dans les gorges est une adaptation des pratiques agricoles aux caractéristiques physiques des gorges. Des chemins transversaux ont été mis en place sur les pentes ainsi que des «ostalets», petites cabanes de pierre permettant d abriter les outils agricoles et contenant des systèmes de citernes pour recueillir les eaux de pluie. Sur les espaces les plus instables, des terrasses ont été installées autour des villages (on peut encore en apercevoir les reliques : traversiers). Les principales productions étaient : vigne, oliviers, arbres fruitiers et potagers. La mise en culture

La mise en culture

Les voies de communication Trois cent kilomètres de drailles mettent en évidence les liens qui se sont toujours établis entre les Causses et les Cévennes. Ces chemins sont empruntés par les troupeaux pour se rendre en altitude l été afin de trouver de l eau et des ressources herbagères quand elles font défaut dans la plaine.

Les voies de communication Draille sur le causse Draille en Cévennes

Les voies de communication Les ponts «moutonniers» permettent le franchissement de ravins ou de cours d eau sur les drailles.

Un système de bornes de délimitation, de forme et de tailles diverses, parfois ornées de Malte délimitait les propriétés. Il illustre l aménagement foncier réalisé à partir de l époque médiévale par les établissements monastiques, lequel correspond aux limites. La délimitation

La délimitation Les Montjoies sont des pierres dressées, pouvant atteindre plus d un mètre de haut, qui servent à délimiter les voies de passage des troupeaux. Elles indiquent le chemin quand celui-ci est difficilement lisible dans la végétation.

La délimitation Le long d une parcelle, se bâtit un mur ou «murallou», qui protègera les cultures contre le passage des troupeaux ou servira d enclos lorsqu il s agit d une pâture. Plus encore que le clapas, la tour de berger est un point de repère, marquant les limites de propriété ou d usage (par exemple entre zones de pâturage et de coupe de bois) et servant aussi à surveiller les alentours.

La délimitation

Les buissières sont des haies de buis arborescents qui peuvent former des allées et des voutes sur les drailles. Elles permettent de circuler avec les troupeaux à l abri du vent, de la pluie et du soleil de l été. Ces structures se trouvent essentiellement sur le Larzac. La délimitation

La délimitation La clôture Pour les éleveurs, la clôture est un élément indispensable de leur métier. Elle permet de nourrir les animaux au pâturage dans de bonnes conditions et de séparer le troupeau en groupes ou «lots» différents (par exemple, les brebis avec leurs agneaux d un côté et les brebis en gestation de l autre ). Le parc clôturé libère le berger de la contrainte de la garde. Il peut ainsi effectuer d autres travaux. La clôture est la garantie d une bonne gestion des milieux. Elle permet d ajuster l impact du pâturage aux objectifs recherchés (par exemple en limitant, augmentant ou interdisant le pâturage sur certaines zones).

Les pratiques Les Fumatures (bocage à proximité du village) Lors des transhumances, les animaux sont parqués sur une parcelle à enrichir, en échange du gîte et du couvert pour le berger.

Brûlage pastoral Les pratiques

Patrimoine lié aux productions agropastorales

La fabrication du fromage A partir du XIIème siècle, sous l impulsion des ordres monastiques Templiers, Cisterciens puis Hospitaliers, la production laitière s est développée et organisée. Chaque ferme ou hameau possédait sa fromagerie. Le fromage collecté était stocké et affiné dans de grandes cavités naturelles (avens ou grottes) aménagées à proximité. Toutefois, ces fabrications fermières demeurent empiriques ne donnant pas toujours la qualité requise. Or ces caves furent considérées comme «bâtardes» suite à l arrêt de 1550 du parlement de Toulouse, qui réservait le monopole d affinage des fromages aux seules caves de Roquefort. C est la loi de 1925 fixant le statut de l appellation d origine qui sonne le glas des dix dernières caves batardes. Les vestiges d aménagement des caves bâtardes de Vitalis, Sablière sur le Larzac méridional, du Luc sur le Causse de Campestre et d Espinassous sur le Causse Noir, témoignent de cette activité ancestrale.

La fabrication du fromage Caves de Roquefort

La production de farine Moulins à vent / Moulin à eau La source de la Foux est accompagnée par deux constructions de moulins implantées ici pour profiter justement de la force de l eau. Tout au long de la Vis, plusieurs de ces aménagements hydrauliques ont été mis en place : La Foux : 2 moulins, certainement antérieurs au XIème siècle et à l architecture caussenarde (murs épais, voûte, toit en lauze), utilisés jusqu au début du XXème s. Navacelles : 2 moulins, un datant du Moyen Âge, situé au niveau de la cascade et un en aval du village. Madières : 6 moulins dont certains du Moyen Âge. Moulins à céréales, moulins à huile, un servait aussi à actionner les tours destinées à fabriquer des bobines pour les filatures. Gorniès : un moulin qui présente la particularité d être installé rive droite, le transport des hommes et des matières entre les deux rives était assuré par un câble aérien...

Patrimoine lié aux productions annexes de l agropastoralisme

Du XVIIIème siècle au début du XIXème siècle Les Verreries forestières La verrerie languedocienne est une industrie ancienne. Prospère au XIIIème siècle car elle s établit dans quelques grands monastères, elle semble subir une crise assez grave avec l extension des guerres de religion du XVIème car les propriétaires nobles combattent plus qu ils ne produisent. L activité reprend au cours de la première moitié du XVIIème siècle qui voit fleurir une multitude de petits établissements. Cet essor atteint le Causse du Larzac Méridional au milieu du XVIIIème avec l arrivée d une famille : les Lauzières de Thémines. On dénombre aujourd hui les ruines de six verreries (cinq sur la commune de Saint- Maurice Navacelles et une sur la commune de Rogues). Durant cinq siècles, les gentilshommes verriers ont exploité la forêt sans l épuiser.

Du XVIIIème siècle au début du XIXème siècle La fabrication de boules à jouer en buis Avant l invention de la boule à jouer en acier, les boules étaient fabriquées avec des racines de buis. Le bois était tourné pour lui donner une forme sphérique et ensuite clouté. Sur la commune de Saint-Maurice- Navacelles, il existait une fabrique qui resta florissante pendant trois générations : la fabrique Fabrègues. Elle fabriquait des boules de lyonnaise, jeu de boules le plus pratiqué dans la région. Ces boules étaient essentiellement destinées à l exportation vers de grandes villes comme Paris, Lyon ou Marseille. Seul un petit nombre de boules étaient vendues sur place à des cafés ou à des particuliers. La fabrique arrêta son activité vers les années 1940, victime du succès des boules intégrales en acier.

Patrimoine lié à la vie des agriculteurs et des bergers

Premières traces de la présence de l Homme Au Néolithique final, les nombreuses implantations humaines sont composées de groupes pratiquant l'agriculture et l'élevage de brebis, de chèvres et parfois de chevaux. En plus de la domestication, on voit apparaître le tissage, la céramique et le polissage d'outils de pierre dure. C'est aussi à partir du Néolithique final, puis à l'âge du Cuivre (entre 2 500 et 1 800 ans avant J.C) que sont édifiées les mégalithes (dolmens, menhirs...).

Du XIIème au XVIème siècle Les sites Templiers et Hospitaliers ont permis un développement important de l agropastoralisme sur les causses : maîtrise de l eau, mise en culture des terres labourables, parcours par des ovins.

Les hameaux, les fermes et les habitations Les fermes isolées et les hameaux témoignent de l adaptation de l architecture au contexte physique et climatique. Ces bâtiments, en calcaire sur les plateaux et dans les gorges, en granit sur les monts et en schistes dans les vallées cévenoles sont simples et fonctionnels. Une localisation à proximité des terres labourables, dans les replis de terrain, à l'abri des vents dominants. Les plus vieux bâtiments datent du XVème siècle, la plupart du XVIIème siècle. Les fermes isolées que nous voyons de nos jours étaient des hameaux comprenant 3 ou 4 maisons.

Les hameaux Hameau de Navacelles Les hameaux et habitations

Les fermes et les habitations

Les fermes et les habitations L unité d'exploitation est le manse, «mas». Les fermes ont quasiment toutes le même plan : - au sol, la bergerie et l'écurie, qui réchauffent le sol dallé du niveau supérieur. - l escalier extérieur permet de monter au balacon «balet», parfois couvert, pour accéder au logement. Les combles servent de réserve à grain, de débarras et/ou de logement pour le berger (quand il ne dort pas sur une paillasse dans la bergerie). Il y peu d'ouvertures, qui sont orientées au Sud.

Les fermes et habitations La bergerie est aérée grâce à de petites bouches d aération qui ressemblent à des meurtrières permettant de protéger le troupeau des loups. Les dépendances se sont créées par ajout à la suite de changements d'orientation dans la production agricole (ex : le développement de Roquefort au XIXème siècle a nécessité une production laitière plus importante et donc un agrandissement des troupeaux et des besoins plus importants en fourrage : bergerie et grange).

Les fermes et les habitations Toit De pente faible, il est constitué de lauzes de Calcaire. L isolation se fait grâce à un lit de pierre et de terre tassée. Charpente Elle est en pierre, très rarement en bois, car les toits ne sont pas assez imperméables et les lauzes lourdes. De plus, il y a peu de ressource en bois de grande taille et pas suffisamment d'eau en cas d'incendie. Construction en voûte de pierre pour toutes les constructions (maison comme bergerie) et à tous les niveaux de la maison. La voûte cintrée est très plate au rezde-chaussée, la voûte est brisée pour l'habitation. Le poids des voûtes de pierre nécessite parfois des renforcer le bases des murs, voire de construire des contreforts. Qui construit? pour les grand domaines : campagne de construction avec compagnons qui étaient nourris, logés, blanchis en échange de leur travail. pour les plus modestes : auto-construction

Aire de battage Les fermes et habitations

Les clochers «de tourmente» étaient aussi actionnés pour permettre aux voyageurs pris dans «la tourmente» de ne pas s égarer dans le brouillard ou les tempêtes de neige. Le patrimoine religieux Sur le Causse Méjean La Fage, Mont Lozère

Le patrimoine religieux Les chapelles dédiés aux saints protecteurs des troupeaux et les croix votives. Disposées sur les parcours, elles témoignent d un lien évident entre religion et prospérité des troupeaux. Les Saints invoqués pour protéger les troupeaux sont Saint-Côme, Saint-Damien, Saint-Gervais et Saint-Blaise. Chapelle de Saint Côme, Mas Saint Chély Croix votive du Buffre, Causse Méjean

Les foires

Les foires Places de foire

La transhumance

La transhumance Transhumance vers les estives

Merci de votre attention CPIE des Causses Méridionaux 34 route de St Pierre 34520 LE CAYLAR Tel. 04 67 44 75 79 cpie.causses@gmail.com www.cpie-causses.fr