RAPPORT FINAL. Projet Régional de Facilitation du Commerce et du Transport le long du Corridor Abidjan-Lagos (PRFCTCAL) Public Disclosure Authorized

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Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Projet Régional de Facilitation du Commerce et du Transport le long du Corridor Abidjan-Lagos (PRFCTCAL) GAP ANALYSIS DE LA SOUS- COMPOSANTE VIH/SIDA RAPPORT FINAL Juin 2009

SOMMAIRE EXECUTIF Le corridor de migration Abidjan-Lagos, qui traverse cinq pays - Nigéria, Bénin, Togo, Ghana et Côte d Ivoire, fait partie des corridors routiers qui contribuent de manière très notable à l intégration sous-régionale. Actuellement, ce corridor dessert plus de 35 millions de personnes et connait un trafic de plus de 25 millions de personnes et un flux de près de 7 millions de véhicules. Conscients de l importance de ce corridor, la Banque Mondiale et d autres partenaires au développement ont développé, en étroite collaboration avec la CEDEAO et les cinq pays du corridor, un Projet Régional de Facilitation du Commerce et du Transport le long du Corridor Abidjan-Lagos (PRFCTCAL). Ce Projet compte, parmi ses sous-composantes, une relative au VIH/SIDA. En effet, Le corridor de migration Abidjan-Lagos traverse cinq pays qui connaissent des situations différentes en termes de séroprévalence. Le taux moyen de séroprévalence pour les cinq pays du corridor pris ensemble se situe en 2007 à environ 3%, contre 5% en 2005. En outre, les niveaux de séroprévalence enregistrés sur les différents sites frontaliers du corridor de migration Abidjan-Lagos sont largement au dessus des taux nationaux. Depuis plusieurs années, face à l impact social et économique de la pandémie du VIH/SIDA sur les familles et sur les différents secteurs de développements, les gouvernements de chacun des cinq pays traversés par le corridor de migration Abidjan-Lagos ont organisé et impulsé une réponse nationale élargie. De plus, une initiative transfrontalière ciblant spécifiquement les populations mobiles et les groupes vulnérables du corridor est mise en œuvre depuis 2004 par l Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL). Mais même si des résultats très significatifs sont enregistrés, des besoins demeurent, et les principaux points chauds au niveau du corridor sont les zones frontalières, les espaces portuaires, les chantiers de construction, les haltes de camionneurs et les gares routières. Toutefois, cette sous-composante accordera la priorité aux espaces portuaires. Au cours de sa mise en œuvre, la sous-composante VIH du PRFCTCAL utilisera une approche transfrontalière et sous-régionale. En outre, elle mettra l accent sur la prévention, et la priorité sera accordée aux stratégies de prévention du VIH avérées et efficaces. Ces stratégies de prévention sont classées en stratégies prioritaires et en stratégies complémentaires. Les stratégies de prévention prioritaires à mettre en œuvre, en direction des travailleurs du secteur des transports, sont les suivantes : (1) le plaidoyer auprès des décideurs ; (2) l éducation et la communication sur la réduction du risque d'infection au VIH ; (3) la fourniture de services de référence pour la prise en charge des IST et le CDV ; et (4), la promotion et la distribution du préservatif. Des recommandations sont formulées pour une plus grande implication des CNLS dans la promotion et l opérationnalisation de la multisectorialité de la riposte d une part, et pour plus grande contribution des Ministères en charge des transports en termes de prise en charge des aspects sectoriels du VIH/SIDA. Un plan d action budgétisé est développé pour assurer l opérationnalisation de la souscomposante VIH du PRFCTCAL au niveau d un certain nombre de sites le long du corridor de migration Abidjan-Lagos. Les ressources financières requises pour la mise en œuvre de ce plan d action, déroulé sur une durée de cinq ans, s élèvent à US$ 1.285.000. Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page i

Axes stratégiques Budget annuel An 1 An 2 An 3 An 4 An 5 Budget Total 1. Plaidoyer 70 000 20 000 25 000 10 000 10 000 135 000 2. Éducation et communication sur la réduction du risque d'infection au VIH / Fourniture de services de référence pour les IST et le CDV / Promotion et distribution du préservatif 300 000 205 000 195 000 195 000 195 000 1 090 000 3. Suivi des Interventions 50 000 0 0 10 000 0 60 000 Total Général 420 000 225 000 220 000 215 000 205 000 1 285 000 Enfin, une place importante est accordée au Suivi & Evaluation. C est ainsi que sur la base d activités explicites et réalistes, un indicateur d impact et trois indicateurs de résultats sont proposés pour cette sous-composante VIH/SIDA du PRFCTCAL. Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page ii

TABLE DES MATIERES Sommaire Exécutif............ i Table des matières............ iii Abréviations & Acronymes............ iv Listes des Tableaux............ v Introduction... - 1 - Objectifs & Résultats attendus de l étude... - 2 - Démarche méthodologique de l étude... - 3 - Première Partie : Analyse des carences... - 4 - Situation actuelle de l épidémie dans le corridor et dans le secteur transport... - 5-1.1. Contexte épidémiologique dans les pays du corridor de migration Abidjan-Lagos................. - 5-1.2. Secteur du transport et VIH/SIDA le long du corridor de migration Abidjan- Lagos............... - 6 - Riposte actuelle au VIH/SIDA le long du corridor de migration Abidjan-Lagos - 7-2.1. L organisme national commun de coordination de la riposte au SIDA... - 7-2.2. Les Ministères en charge des transports et la riposte au VIH/SIDA... - 8-2.3. Le Projet de lutte contre le VIH/SIDA du corridor de migration Abidjan-Lagos.................. - 9 - Gaps à combler, stratégies & recommandations...- 10-3.1. Mapping de la vulnérabilité et sites à prioriser...... - 10-3.2. Approche & Stratégies à mettre en œuvre...... - 12-3.3. Recommandations............ - 16 - Deuxième Partie : Plan d action de la Sous-composante VIH/SIDA du PRFCTCAL & cadre de Suivi & Évaluation...- 17 - Plan d action de la Sous-composante VIH/SIDA du PRFCTCAL...... - 18 - Suivi et évaluation............ - 22 - Bibliographie... - 24 - Annexes... - 27 - Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page iii

ABREVIATIONS & ACRONYMES AID Association Internationale de Développement /Banque Mondiale ARV Antirétroviraux CCC Communication pour le changement de comportement CDP OCAL Comité Directeur du Projet OCAL CDV Conseil et dépistage volontaire CEDEAO Communauté Economique des Etats d Afrique de l Ouest CNLS Conseil National de Lutte contre le SIDA EDS Enquête démographique et de santé GFATM Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme IEC Information, éducation et communication IO Infections opportunistes liées au VIH/SIDA IST Infections Sexuellement Transmissibles MSP Marketing social du préservatif OCAL Organisation du corridor Abidjan-Lagos OEV Orphelins et Enfants Rendus Vulnérables par le VIH/SIDA ONG Organisation Non Gouvernementale ONUSIDA Programme Conjoint des Nations Unies pour le VIH/SIDA OSC Organisation de la société civile PAA Port Autonome d Abidjan PAC Port Autonome de Cotonou PEC Prise en charge PNLS Programme National de Lutte contre le SIDA PRFCTCAL Projet Régional de Facilitation du Commerce et du Transport le long du Corridor Abidjan-Lagos PST Plan Sectoriel Transport PTF Partenaire technique et financier PVVIH Personne vivant avec le VIH S&E Suivi & Evaluation SE/OCAL Secrétariat Exécutif de l'ocal SIDA Syndrome d Immunodéficience Acquis TdR Termes de Références TS Travailleuse du sexe UNGASS Session Spéciale de l Assemblée Générale des Nations Unies sur le Sida de juin 2001 USTCR Union des Syndicats de Transporteurs et Conducteurs Routiers Professionnels de l'ocal VIH Virus d Immunodéficience Humaine Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page iv

LISTES DES TABLEAUX Tableau 01 : Caractéristiques des pays du Corridor de migration Abidjan- Lagos............... - 5 - Tableau 02 : Prévalence de l infection par le VIH en 2005 selon les sites et les groupes cibles des pays du Corridor de migration Abidjan-Lagos... - 6 - Tableau 03 : Prévalence de l infection par le VIH en 2007 selon les sites et les groupes cibles des pays du Corridor de migration Abidjan-Lagos... - 7 - Tableau 04 : Dispositifs nationaux de riposte au VIH/SIDA dans les pays du Corridor de migration Abidjan-Lagos......... - 8 - Tableau 05 : Synthèse du Budget du Plan d action de la Sous-composante VIH du PRFCTCAL............ - 22 - Tableau 06 : Cadre de suivi des progrès de la sous-composante VIH du PRFCTCAL.............. - 23 - Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page v

INTRODUCTION L Afrique de l Ouest est l une des sous-régions qui compte le plus de corridors de migrations inter-pays, corridors qui contribuent de manière très notable à l intégration sous-régionale. Au nombre de ces corridors figurent en bonne place le corridor de migration Abidjan-Lagos. Long de 1.022 km, ce corridor côtier traverse cinq pays - Nigéria, Bénin, Togo, Ghana et Côte d Ivoire, et relie les agglomérations les plus larges et les plus dynamiques - économiquement parlant (Lagos, Abidjan, Accra). Ce corridor de migration traverse huit postes frontaliers : Seme 1 ; Krake-Plage 2 ; Hilla Condji 3 ; Sanvee Condji 4 ; Kodjoviakope 5 ; Aflao 6 ; Elubo 7 ; et Noé 8. Le corridor Abidjan-Lagos dessert actuellement une population de plus de 35 millions de personnes, et le flux de personnes est estimé en début 2009 à 68.855 personnes par jour, dont 14.489 passagers et 54.366 piétons. Le trafic de véhicules le long de ce corridor est également particulièrement dense. En début 2009, les observations faites au niveau des huit postes frontaliers fournissent un flux moyen quotidien de 18.825 véhicules, réparti comme suit : 2.170 véhicules de transport privé de voyageurs, 2.497 véhicules de transport en commun de voyageurs, 890 véhicules de transport de marchandises et 13.268 autres véhicules (motos, engins agricoles, etc.). Rapportés à une base annuelle, ces chiffres permettent d anticiper, pour 2009, un trafic de plus de 25 millions de personnes et un flux de près de 7 millions de véhicules. Conscients de la grande importance économique du corridor de migration Abidjan-Lagos, et de son énorme potentiel en termes de développement et d intégration économique pour la sous-région ouest-africaine, mais également des nombreuses contraintes freinant la libre circulation des biens et des personnes le long du corridor, la Banque Mondiale et d autres partenaires au développement ont développé, en étroite collaboration avec la CEDEAO et les cinq pays du corridor, le Projet Régional de Facilitation du Commerce et du Transport le long du Corridor Abidjan-Lagos (PRFCTCAL). Le principal objectif de ce Projet est de faciliter la circulation des biens et des personnes le long du corridor côtier. Cette facilitation passera par la réduction des barrières physiques et non physiques, et la réduction de l impact du VIH/SIDA sur les communautés des commerçants et transporteurs entre Abidjan et Lagos. Le coût de ce Projet, d une durée de cinq ans, est estimé à US$ 352,9 millions - dont un crédit de l AID d'environ US$ 301 millions, pour trois sous-composantes : (1) le développement de la facilitation du commerce, (2) l aménagement de différents corridors routiers le long de l axe Abidjan-Lagos, et (3) la sous-composante régionale prévention et traitement des IST/VIH/SIDA. Aussi bien pendant sa mise en œuvre qu à terme, le PRFCTCAL aura de nombreux impacts positifs, dont les plus importants concernent l environnement humain et socio-économique (création d emplois, conditions de circulation sécurisées et fluides, amélioration de la sécurité des populations riveraines, amélioration des échanges inter-pays, etc.). Toutefois, il est important d anticiper et de mitiger une des conséquences négatives liée à la phase de mise en œuvre du Projet, à savoir 1 Au sud-ouest du Nigeria à la frontière entre le Nigeria et le Bénin. 2 Au sud-est du Bénin à la frontière entre le Bénin et le Nigeria. 3 Au sud-est du Bénin, la frontière entre le Bénin et le Togo. 4 Au sud-est du Togo à la frontière entre le Togo et le Bénin. 5 Au sud-ouest du Togo à la frontière entre le Togo et le Ghana. 6 Au sud-est du Ghana à la frontière ente le Ghana et le Togo. 7 Au sud-ouest du Ghana à la frontière entre le Ghana et la Côte d'ivoire. 8 Situé au sud de la Côte d'ivoire à la frontière entre la Côte d'ivoire et le Ghana. Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 1 -

une augmentation potentielle de la propagation du SIDA et des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) parmi les populations riveraines, essentiellement liée aux comportements à risques des employés des chantiers de construction et des groupes vulnérables du secteur routier (chauffeurs routiers et populations migrantes). En Afrique de l Ouest, le secteur du transport constitue un facteur d intégration des marchés nationaux et internationaux, de production de biens et de services, de structuration des espaces urbains et ruraux, et d offre d emplois - en particulier pour les marginaux de l emploi formel. Au regard de sa contribution certaine dans la lutte contre le sous-emploi et la pauvreté, le secteur du transport devrait être préservé contre la pandémie du VIH/SIDA. Par conséquent, la poursuite du financement des actions de prévention du VIH/SIDA ciblant le secteur du transport dans le corridor de migration Abidjan-Lagos sera indispensable jusqu à la pleine intégration de la prévention du VIH/SIDA dans les interventions des ministères du Transport des cinq pays concernés. Cette sous-composante VIH/SIDA du PRFCTCAL ambitionne de compléter et de consolider les programmes menés actuellement au niveau sous-régional. Dans l optique d une allocation optimale des ressources présentes et futures, et en vue d aider les pays du corridor à progresser vers l accès universel à la prévention, aux traitements et aux soins, il est crucial de procéder à une analyse très pertinente des besoins et des niches que la sous-composante VIH/SIDA du PRFCTCAL devrait couvrir. Pour ce faire, la technique qui est utilisée est la gap analysis - ou analyse des carences - des programmes et interventions VIH/SIDA en cours dans le corridor de migration Abidjan-Lagos traversant les cinq pays de l OCAL. Cette gap analysis doit identifier les axes stratégiques clés, les interventions prioritaires et l orientation à donner, non seulement à la sous-composante VIH/SIDA du PRFCTCAL, mais aussi à tout autre programme qui serait financé par d autres bailleurs dans le corridor dans le court ou moyen terme. OBJECTIFS & RESULTATS ATTENDUS DE L ETUDE Cette étude a pour objectif général d analyser les réponses apportées à la problématique VIH/SIDA & Transport le long du corridor de migration Abidjan-Lagos par l OCAL et les cinq pays membres, en vue de dégager les carences programmatiques pour la formulation de la sous-composante VIH/SIDA du PRFCTCAL Au terme de cette étude, les objectifs spécifiques suivants devraient être atteints : Une présentation des caractéristiques, objectifs et stratégies des interventions VIH/SIDA actuellement en cours le long du Corridor ; Une évaluation des besoins programmatiques, c'est-à-dire les interventions prioritaires et complémentaires à mettre en œuvre pour l accès universel dans le secteur du transport ; Une identification et une estimation des gaps dans le financement et la couverture programmatique des interventions actuelles et futures ; Une évaluation des besoins financiers généraux, qui fournira une estimation des ressources financières nécessaires pour couvrir ces besoins généraux. Au regard des objectifs susmentionnés, les résultats attendus au terme de cette étude sont les suivants : Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 2 -

La réponse de l OCAL et de ses pays membres en ce qui concerne le secteur du transport dans son ensemble est analysée de manière exhaustive ; Les gaps programmatiques, financiers et en termes de ressources humaines sont clairement identifiés ; Un plan d action budgétisé est développé ; ce plan prend en compte les gaps identifiés et propose un cadre de mise en œuvre idoine, en adéquation avec le cadre actuel. DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L ETUDE La méthodologie utilisée pour la mise en œuvre de la présente gap analysis s articule autour de trois grandes activités : (1) une revue documentaire, (2) des visites de terrain et (3) des rencontres avec des informateurs-clés. Pour la revue documentaire, la documentation préparée par l OCAL lors de la préparation de la proposition au Fonds Mondial et les différents rapports produits depuis le démarrage du nouveau Projet ont été les documents de référence. Les informateurs-clés ont été rencontrés dans le cadre des visites de terrain. Il s agit essentiellement des responsables des représentations pays de l ONUSIDA, des responsables des organes de coordination de la riposte nationale (CNLS, PNLS, etc.), d interlocuteurs au fait de la problématique du VIH/SIDA dans le sous-secteur portuaire (responsables des structures médicales des autorités portuaires), de hauts responsables des départements nationaux en charge du secteur des transports des pays bénéficiaires (Voir Annexe 1). Des guides d entretien semidirectifs ont été élaborés pour servir de canevas de discussion lors des entrevues avec ces informateurs-clés. Il est important de préciser que la conception de ces supports de collecte, ainsi que leur utilisation, répondaient davantage au besoin d avoir une vue plus fine et fiable des interventions dans le secteur, plutôt que de produire des données quantitatives. Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 3 -

PREMIERE PARTIE : ANALYSE DES CARENCES Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 4 -

Cette première partie porte, d abord, sur l analyse de la situation actuelle de l épidémie dans le corridor et dans le secteur transport, ensuite, sur la riposte actuelle au VIH/SIDA le long du corridor de migration Abidjan-Lagos, et, enfin, sur les gaps à combler, les stratégies et les recommandations aux parties prenantes nationales. SITUATION ACTUELLE DE L EPIDEMIE DANS LE CORRIDOR ET DANS LE SECTEUR TRANSPORT Cette première partie porte, d une part, sur l analyse de la situation actuelle de l épidémie le long du corridor et de ses dynamiques de transmission, et d autre part, sur la riposte et le niveau de couverture actuelle des programmes et des interventions de lutte contre les IST/VIH/SIDA le long du corridor - en relation avec le secteur des transports. 1.1. Contexte épidémiologique dans les pays du corridor de migration Abidjan-Lagos Le corridor de migration Abidjan-Lagos traverse cinq pays qui connaissent des situations différentes en termes de séroprévalence, et donc de niveaux de risque d exposition à l infection à VIH. Avec un taux de séroprévalence chez les adultes au niveau national de 3,1% en 2007, correspondant à 2,5 millions de personnes infectées, le Nigéria est le pays du corridor le plus touché par l épidémie. Au Bénin voisin, 1,2% des adultes vivaient avec le VIH en 2007. Au Togo, pays qui se situe à l ouest du Bénin, le taux de prévalence du VIH chez les adultes est parmi les plus élevés de la sous-région ouest africaine 3,3% en 2007 et les taux les plus élevés sont observés dans la capitale (Lomé) et ses alentours (8%). Au Ghana, le taux de prévalence chez les adultes au niveau national était de 1,9% en 2007. En Côte d Ivoire, les estimations de l ONUSIDA pour 2007 situent la prévalence du VIH chez les adultes au niveau national à 3,9%. Ce pays est le seul parmi les cinq pays du corridor où l on note des signes indiquant clairement une baisse de la prévalence du VIH. Tableau 01 : Caractéristiques des pays du Corridor de migration Abidjan-Lagos Période Nigéria Bénin Togo Ghana Côte d'ivoire Population (en milliers hbts) 2007 148.093 9.033 6.585 23.478 19.262 Superficie (en km²) - 923.768 144.763 56.600 238.537 322.450 Prévalence du VIH chez les adultes (15-49 ans) (en %) Prévalence du VIH chez les TS (en %) 2001 3,2 1,3 3,6 2,3 6 2007 3,1 1,2 3,3 1,9 3,9 2005 ND ND 29,3 (Lomé: 44,5) ND ND 2006 ND 25,5 ND 38,7 (Accra: 52) 18,3 2007 32,7 ND ND ND ND 2001 2.200.000 53.000 110.000 260.000 590.000 Nombre de PVVIH 2007 2.600.000 64.000 130.000 291.000 480.000 Sources : Rapports UNGASS 2008 Bénin, Côte d Ivoire, Ghana, Nigéria & Togo ; Rapport sur l épidémie mondiale de SIDA 2008 ; Rapport sur le Développement Humain 2007/2008. Le taux moyen de séroprévalence pour les cinq pays du corridor pris ensemble se situe en 2007 à environ 3%, contre 5% en 2005. Les données disponibles soulignent le rôle essentiel que continuent de jouer en général les rapports sexuels rémunérés non protégés, dans un contexte de pauvreté exacerbée des populations vivant loin des grands centres urbains, et Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 5 -

contraints de développer des stratégies de survie qui se traduisent par des attitudes et des pratiques à risque d infection aux IST et au VIH/SIDA. 1.2. Secteur du transport et VIH/SIDA le long du corridor de migration Abidjan-Lagos De nombreuses études ont clairement démontré que le secteur du transport, et plus particulièrement le sous-secteur routier, constitue un terrain fertile et un véhicule pour la pandémie du VIH/SIDA. En effet, la mobilité est une caractéristique des travailleurs du secteur routier ; ils passent beaucoup de temps en dehors de leurs foyers et recherchent des partenaires sexuels en cours de route. Ils en arrivent à prendre des maîtresses ou fréquentent les travailleuses du sexe (TS) dans les différentes villes qu'ils traversent. Parfois, les chauffeurs prennent des femmes en auto-stop en échange de relations sexuelles. Par conséquent, les migrations, à court ou long terme, accroissent les rapports sexuels occasionnels avec des partenaires multiples et surtout les TS, et deviennent donc un facteur crucial dans la propagation du VIH/SIDA et des IST. Les constatations qui précèdent ont été observées dans le corridor de migration Abidjan- Lagos corroborent. En effet, des études réalisées sur les différents sites frontaliers du corridor de migration Abidjan-Lagos révèlent des niveaux de séroprévalence relativement importants chez les travailleurs du secteur routier (6,8% en 2005), et chez les TS (25% en 2005) - groupe passerelle en contact permanent avec ces travailleurs du secteur routier. Les IST semblent également assez présentes dans ces deux groupes le corridor de migration Abidjan-Lagos : à titre d illustration, la prévalence du Chlamydia trachomatis en 2005 était de 3,3% chez les travailleurs du secteur routier et de 8,9% chez les TS. Ces données traduisent une nette exposition des travailleurs du secteur routier au VIH et aux IST. Comme conséquence, l on estime en 2005 à environ 300.000 le nombre de personnes infectées au VIH qui empruntent chaque année le corridor de migration Abidjan-Lagos. Les tableaux s 02 et 03 ci-dessous renseignent sur les taux de séroprévalence spécifiques à chacun des huit sites frontaliers dans les deux groupes vulnérables considérés (travailleurs du secteur routier et TS) en 2005 et 2007 respectivement. Tableau 02 : Prévalence de l infection par le VIH en 2005 selon les sites et les groupes cibles des pays du Corridor de migration Abidjan-Lagos Pays Taux de prévalence au niveau national Sites frontaliers Taux de prévalence moyen Routiers Travailleuses du Sexe % % % % Côte d Ivoire 7,1 Noé 16,4-33 Ghana 2,3 Elubo 2,4-76 Aflao 6 - - Togo 6 Kodjoviakope 8,4 33 44,5 Sanvee-Condji 4,9 - - Bénin 2 Hilla Condji 9 4 27,9 Krake-Plage 2,9 - - Nigéria 5 Seme 16,5-36,6 Source : Projet Corridor - étude de séroprévalence du VIH, juillet 2005. Une analyse comparative des taux de séroprévalence VIH chez les travailleurs du secteur routier et chez les TS entre 2005 et 2007 (voir tableaux s 02 et 03) indique une baisse sensible des taux chez ces deux groupes vulnérables, très présents le long du corridor Abidjan-Lagos. Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 6 -

Tableau 03 : Prévalence de l infection par le VIH en 2007 selon les sites et les groupes cibles des pays du Corridor de migration Abidjan-Lagos Pays Sites frontaliers Routiers Travailleuses de sexe % % Côte d Ivoire Noé - 11,1 Ghana Elubo - 5,0 Aflao 4,6 17,7 Togo Kodjoviakope 1,8 35,5 Sanvee-Condji 2,2 33,3 Bénin Hilla Condji - - Krake-Plage 1,2 37,6 Nigéria Seme - 9,3 Source : Projet Corridor - étude de séroprévalence du VIH, novembre 2007. Toutefois, malgré les baisses enregistrées, des raisons de s inquiéter demeurent, surtout que les données disponibles en 2007 notifient un taux de prévalence des IST de 11,5% chez les conducteurs de véhicules commerciaux dans le corridor, et un taux de prévalence du Chlamydia trachomatis de 5,4% parmi les TS. Une enquête légère réalisée entre décembre 2008 et février 2009 sur les pratiques sexuelles des travailleurs du secteur routier et des voyageurs empruntant le corridor Abidjan-Lagos révèle que 27% des travailleurs du secteur routier et 6% des voyageurs ont eu des rapports sexuels pendant leurs déplacements. Ces contacts ont été à risque dans 71% des cas chez les travailleurs du secteur routier, et dans 30% des cas chez les voyageurs. Ces chiffres, probablement sous-estimés du fait de l approche déclarative de l enquête, témoignent de la persistance des comportements à risque en 2009. Au regard de cette situation, l on devrait en toute vraisemblance s attendre à une hausse plus ou moins importante du nombre de personnes infectées au VIH empruntant le corridor de migration Abidjan-Lagos. En définitive, les données susmentionnées sont très révélatrices du rôle moteur joué par le secteur du transport dans la propagation du VIH/SIDA et des IST le long du corridor Abidjan-Lagos. RIPOSTE ACTUELLE AU VIH/SIDA LE LONG DU CORRIDOR DE MIGRATION ABIDJAN-LAGOS Conscients de l impact social et économique de la pandémie du VIH/SIDA sur les familles et sur les différents secteurs de développements, les gouvernements de chacun des cinq pays traversés par le corridor de migration Abidjan-Lagos ont organisé et impulsé une réponse nationale élargie tenant compte des aspects sanitaires et de tous les impacts du VIH. Cet engagement s est traduit notamment par l élaboration de plans stratégiques successifs de lutte contre le VIH/SIDA au niveau de chacun de ces cinq pays, plans reposant, entre autres principes majeurs, sur celui de multisectorialité. 2.1. L organisme national commun de coordination de la riposte au SIDA Actuellement, chacun des cinq pays du corridor Abidjan-Lagos dispose d un cadre national commun de lutte contre le SIDA au sein duquel la coordination des activités de tous les Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 7 -

Pays Côte d Ivoire partenaires est intégrée. De plus, chacun des pays du corridor Abidjan-Lagos s est doté d un organisme national commun de coordination de la riposte au SIDA à représentation large et multisectorielle, communément appelé Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS). Le tableau 04 qui suit présente les cadres d intervention actualisés, ainsi que les organismes nationaux des différents pays du corridor. Tableau 04 : Dispositifs nationaux de riposte au VIH/SIDA dans les pays du Corridor de migration Abidjan-Lagos Cadre national Organisme national de coordination Observations d intervention - Ministère de la Lutte contre le SIDA créé en Mars 2003 - Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS) mis en place en 2004 Ghana Ghana AIDS Commission, créé en 2002 Togo Bénin Nigéria Sources : - Conseil National de Lutte contre le SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles (CNLS-IST), créé en 2001 - Secrétariat Permanent du CNLS-IST - Comité National de Lutte contre le VIH/SIDA/IST (CNLS) créé en Juin 2002 - Secrétariat Permanent du CNLS Agency for the Control of AIDS, créé en 2007 Plan Stratégique National 2006-2010 National Strategic Framework (NSF II) 2006-2010 Plan Stratégique National 2007-2010 Cadre Stratégique National de Lutte Contre le VIH/SIDA 2007-2011 National Strategic Framework 2005-2009 Rapports nationaux UNGASS 2008 du Bénin, de la Côte d Ivoire, du Ghana, du Nigéria et du Togo. En plus de ce PNS, la Côte d Ivoire s est dotée d un plan d intensification de la prévention du VIH/SIDA et d un plan d accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien. Dans son processus de planification stratégique de la riposte nationale, le leadership national intègre l accès universel. C est ainsi qu un National Universal Access Plan a été développé pour la période 2006-2010. Malgré l adoption du nouveau PSN, la pauvreté importante et la crise socio-politique persistante restreignent le passage à l échelle des différentes interventions dans le sens de l accès universel. Le CSN du Bénin s inscrit dans le cadre de l accès universel à la prévention, au traitement, soins et soutien En février 2006, le Nigéria a élaboré sa feuille de route pour passer à l échelle et aller vers l accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien. Dans tous les cinq pays, les plans stratégiques de riposte aux IST/VIH/SIDA actuels se sont fixés, parmi leurs objectifs majeurs, celui de réduire les nouvelles infections au sein des groupes vulnérables à travers une intensification de la prévention dans ces groupes. Les travailleurs du secteur routier font partie des groupes vulnérables ciblés par ces plans. Toutefois, malgré la bonne volonté et l engagement des gouvernements des cinq pays du corridor de migration Abidjan-Lagos, force est de reconnaître que les différents programmes nationaux de lutte contre le VIH/SIDA demeurent confrontés à des défis majeurs pour adresser les questions transfrontalières relatives au VIH/SIDA. Les interventions déroulées au niveau national, dans le cadre des plans stratégiques actuels, ne répondent que de manière limitée et parcellaire aux besoins prioritaires exprimés par les travailleurs du secteur routier du corridor de migration Abidjan-Lagos. 2.2. Les Ministères en charge des transports et la riposte au VIH/SIDA Chacun des cinq pays du corridor a opté pour une approche multisectorielle de la riposte. L opérationnalisation de cette approche renvoie à la planification, la coordination et la supervision de programmes de prévention par les départements ministériels. Ainsi, ces départements, y compris les Ministères en charge des transports, devraient non seulement élaborer et mettre en œuvre un plan d action sectoriel de lutte contre le SIDA, mais aussi se doter d une structure interne de coordination, et nommer un point focal pour servir d interface à l organe d exécution du CNLS. Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 8 -

Les départements en charge du secteur des transports dans les cinq pays du corridor sont les suivants : le Ministère des Travaux Publics et des Transports pour le Bénin ; le Ministère des Infrastructures Économiques et le Ministère des transports pour la Côte d'ivoire ; le Ministry of Roads & Highways pour le Ghana ; le Ministère des Travaux Publics, des Transports, de l Urbanisme et de l Habitat au Togo ; et pour le Nigéria, le Lagos State Ministry of Roads & Highways pour l État de Lagos d une part, et le Federal Ministry of Roads & Highways d autre part. L analyse de l implication de ces ministères dans la riposte nationale au VIH indique que la majorité d entre eux souffrent de capacités et de ressources limitées pour assumer leur rôle (ressources humaines insuffisantes, capacités limitées, faible accès aux ressources financières, manque d intérêt du leadership, etc.). En conséquence, l intégration des activités de prévention des IST/VIH/SIDA dans les programmes nationaux de transport de ces pays est très faible voire quasiment nulle. Il y a lieu de signaler que face à ces contraintes, ces Ministères en charge des transports ne bénéficient pas toujours d un appui approprié du CNLS. 2.3. Le Projet de lutte contre le VIH/SIDA du corridor de migration Abidjan-Lagos Au début des années 2000, conscients des difficultés à toucher les populations mobiles à travers les programmes ordinaires de lutte contre le VIH/SIDA, les cinq pays du corridor de migration Abidjan-Lagos ont élaboré et mis en œuvre, avec l appui de la Banque Mondiale, le projet régional commun de prévention et de prise en charge des IST/VIH/SIDA le long du corridor de migration Abidjan-Lagos (Corridor I). Ce Projet, exécuté par l Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL) entre 2004 et 2007, avait comme objectif de développement de soutenir les gouvernements des cinq pays du corridor dans l amélioration de l accès aux services de prévention et de prise en charge des IST et du VIH/SIDA pour les groupes vulnérables du corridor de migration, dont les routiers. Tout au long de sa mise en œuvre, le Projet Corridor I a permis la distribution de préservatifs aux points de passage frontaliers; la modernisation des établissements de santé le long des points de passage frontaliers pour leur permettre de fournir des services spécifiques aux IST/VIH/SIDA; et la fourniture d'information et l organisation de la formation en VIH/SIDA pour les camionneurs, les agents de l immigration ainsi que les TS le long du corridor. Les populations résidentes le long du corridor ont également bénéficié des interventions du Projet. L évaluation réalisée en fin 2007 montre que le Projet Corridor I a réalisé des investissements substantiels en faveur de la lutte contre le VIH/SIDA, et qu il s est clairement positionné comme une réponse complémentaire très pertinente aux efforts nationaux de lutte contre le VIH/SIDA. Au regard des résultats enregistrés, les 5 gouvernements du corridor de migration Abidjan- Lagos ont convenues, en 2007, de consolider et d étendre les avancées obtenues. Des ressources additionnelles conséquentes ont été mobilisées à cet effet auprès du Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme (GFATM) pour la poursuite du Projet (Corridor II). Ce second projet de l OCAL, qui s inscrit dans la continuité du premier, s est fixé comme objectif général, d une part, de maitriser la propagation du VIH/SIDA parmi les populations mobiles - y compris les routiers, et d autre part, de réduire la morbidité et la mortalité liées au VIH/SIDA au sein des populations mobiles du corridor. Jusque là, le Projet Corridor II s est essentiellement focalisé sur l intensification des interventions de lutte contre les IST/VIH/SIDA au niveau des sites frontaliers. Ainsi, il existe un certain nombre de niches additionnelles à couvrir, dans une perspective de passage à l échelle des interventions et de maillage beaucoup plus complet du corridor de migration Abidjan-Lagos, en termes de riposte au VIH/SIDA dans le secteur des transports. Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 9 -

GAPS A COMBLER, STRATEGIES & RECOMMANDATIONS 3.1. Mapping de la vulnérabilité et sites à prioriser Les informations qui précèdent montrent que, par rapport à 2003-2004, la problématique des IST/VIH/SIDA est de mieux en mieux prise en charge au niveau du corridor de migration Abidjan-Lagos, et cela tant au niveau national que transfrontalier. Toutefois, malgré une nette amélioration dans leur couverture, des besoins demeurent. Au nombre des principaux points chauds à cibler au niveau du corridor en vue de couvrir les travailleurs du secteur routier figurent : les zones frontalières, les espaces portuaires, les chantiers de construction, les haltes de camionneurs et les gares routières. Les zones frontalières sont des espaces de grande exposition aux IST/VIH/SIDA, du fait non seulement de la multiplicité des populations qui s y croisent (conducteurs de véhicules commerciaux, TS, corps habillés, populations mobiles et communautés résidentes), mais aussi des conditions environnementales spécifiques qui les caractérisent (pauvreté, promiscuité, long temps de passage, faible niveau de couverture des programmes de prévention, etc.). D ailleurs, en ce qui concerne les pays du corridor de migration Abidjan-Lagos, les niveaux de séroprévalence sur les différents sites frontaliers sont largement au dessus des taux nationaux. Toutefois, ces sites frontaliers ne seront pas couverts par la sous-composante VIH du PRFCTCAL, car déjà largement pris en charge par le financement Fonds Mondial de l OCAL. Les chantiers de construction et de maintenance des infrastructures routières entraînent une augmentation de la consommation à l origine de la création de petits restaurants et autres petits métiers (marchands ambulants, boutiquiers, etc.). Cette forte concentration de population favorise aussi des échanges sexuels à risque susceptibles de contribuer à la propagation du virus. Les travailleurs de ces chantiers ont en général la réputation d être les clients des travailleuses du sexe (TS). Le PRFCTCAL a une importante sous-composante Aménagement du corridor routier (Sous-composante B), qui va impliquer la mise en œuvre de travaux de réhabilitation de certains sites et tronçons routiers du corridor. Il s agit, pour le Bénin, des tronçons Godomey-Cocotomey-Ouidah et Ouidah-Hilla Condji ; pour le Côte d'ivoire, du tronçon Grand Bassam-Aboisso-Noé, des aires de transit et de stationnement sécurisé à Noé et Aboisso, du pont de Noé (Frontière Côte d Ivoire/Ghana), de la Gare de fret de Vridi, et des voies d accès au réseau de desserte du Port Autonome d Abidjan (PAA). Pour le Ghana, les travaux concernent les tronçons Accra-Tema, Elubo-Agona junction et Akatsi-Aflao, ainsi que les deux haltes sur le tronçon Elubo-Aflao. Enfin, pour le Togo, il s agit du tronçon Aného-Hilla Condji et du pont d Aného. Ces différents chantiers de construction et de maintenance des infrastructures routières sont susceptibles de créer un environnement qui favoriserait une surexposition à l infection aux IST/VIH/SIDA. Bien qu étant d une grande importance, ces chantiers ne seront pas pris en charge directement par cette sous-composante VIH, mais plutôt dans le cadre des financements des travaux publics. Les activités de prévention des IST/VIH/SIDA au niveau des chantiers de construction seront inclues dans les contrats de marchés attribués. Ces activités seront exécutées directement par le maître d'ouvrage, ou, confiées par ce dernier à des opérateurs compétents pour lesquels il sera élaboré des contrats particuliers. Ainsi, chaque maître d'ouvrage sélectionné dans le cadre du PRFCTCAL aura en charge la sensibilisation des Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 10 -

employés des chantiers aux risques de transmission des IST/SIDA. En outre, chaque entreprise devra mettre en place un système de distribution de préservatifs à prix réduits au niveau des bases vie et des installations fixes. Les espaces portuaires sont généralement considérés comme des zones de forte vulnérabilité aux IST/VIH/SIDA. Or, plusieurs ports de grande capacité sont situés le long du corridor de migration Abidjan-Lagos. Il s agit du Port Autonome de Cotonou (PAC) au Bénin, et du Port Autonome d Abidjan (PAA) en Côte d'ivoire. Au Ghana, l autorité portuaire (Ghana Ports and Harbours Authority) gère plusieurs ports, dont deux situés le long du corridor de migration Abidjan-Lagos : celui de Takoradi et celui de Téma. Au Togo, il s agit du Port Autonome de Lomé (PAL). Enfin, au Nigéria, l autorité portuaire (Nigeria Port Authority) gère plusieurs ports, dont deux situés le long du corridor de migration Abidjan- Lagos : celui d Apapa et celui de Tin-can Island. Ces ports sont des zones d intenses activités économiques qui génèrent des ressources financières importantes pour les états. Différents groupes de population évoluent au sein de ces espaces portuaires, et sont autant de groupes exposés à l infection aux IST/VIH/SIDA. Les camionneurs au long cours font partie de ces groupes vulnérables présents sur l espace portuaire. Sur le corridor de migration Abidjan-Lagos, le port est très souvent le point de départ et/ou le point d arrivée des chargements des camionneurs. Or, la situation particulière de ces camionneurs les prédispose fortement à avoir des partenaires sexuels multiples. En effet, en plus d avoir à faire des haltes nocturnes avant d atteindre leur destination, ces camionneurs au long cours se munissent d importantes sommes d argent pour faire face aux frais de voyage et à la longue attente au niveau du port avant de charger ou de décharger leur cargaison. Cela augmente leur risque d avoir des rapports sexuels occasionnels, surtout avec les travailleuses du sexe. Les constatations empiriques faites au niveau des ports des différents pays du corridor de migration Abidjan-Lagos révèlent que la prévention et la prise en charge des camionneurs pour les IST/VIH/SIDA est loin d être appropriée partout. Au regard de cette situation, ces ports devront être priorisés dans le cadre de cette sous-composante VIH du PRFCTCAL. Des activités de prévention appropriées devront y être menées, en direction des travailleurs du secteur routier, avec des externalités positives pour les autres acteurs de l espace portuaire. Les haltes de camionneurs sont des espaces de grande vulnérabilité aux IST/VIH/SIDA. Certaines études ont rapporté des comportements sexuels à haut risque ont été rapportés parmi les filles et les garçons qui fréquentent les arrêts de camions. Le corridor de migration Abidjan-Lagos, long de 1022 km, compte un nombre importants de haltes/aires de repos des camionneurs, notamment aux alentours des grandes agglomérations. Certes, d une part, ces haltes sont autant de sites où l on retrouve des comportements à haut risque d exposition aux IST/VIH/SIDA. Mais, d autre part, elles offrent également des opportunités de fourniture de services de prévention et de prise en charge de ces infections. Cependant, estimant que ces sites offrent une valeur ajoutée moindre que d autres, ils ne seront pas priorisés dans le cadre de la présente sous-composante VIH du PRFCTCAL. Les gares routières sont des espaces aménagés spécialement pour l accueil, l information et le transfert des usagers des transports publics. Ces gares routières sont généralement des lieux de convergence et de brassage humain où se côtoient un monde hétéroclite composé de vendeurs, de vendeuses, de marchands ambulants, de gargotiers, de restauratrices, de mendiants, de marginaux, de rabatteurs, de chauffeurs et de badauds. De nombreuses études ont démontré que les échanges sociaux qui s y déroulent constituent le lit de l infection aux IST/VIH/SIDA. Le corridor de migration qui relie Abidjan à Lagos, avec plusieurs millions de voyageurs qui le traversent chaque année, est ponctué de plusieurs gares routières, Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 11 -

localisées aussi bien au niveau des capitales des cinq pays, que dans les autres villes. Ces gares routières ne seront pas priorisées dans le cadre de la présente sous-composante VIH du PRFCTCAL, entre autres du fait que le Projet Corridor II, financé par le Fons Mondial, a prévu d y mener des interventions de prévention des IST/VIH/SIDA. 3.2. Approche & Stratégies à mettre en œuvre Au cours de sa mise en œuvre, le PRFCTCAL aura à faire face à deux défis majeurs : d une part s'assurer que les acteurs et autres bénéficiaires du Projet sont à l abri du VIH/SIDA et, d autre part, s'assurer qu'il ne crée pas un environnement favorisant la propagation de l'épidémie. Ces grands défis devront être pris en charge par sa sous-composante VIH, à travers des stratégies pertinentes. L approche qui est retenue ici est celle transfrontalière et sous-régionale, et cela pour au moins deux raisons : (1) Les principales cibles de ce Projet, les travailleurs du secteur du transport, sont essentiellement mobiles et se déplacent le long du corridor de pays à forte prévalence à des pays à faible prévalence. Ces travailleurs peuvent de ce fait servir de passerelle entre communautés à forte prévalence et communautés à faible prévalence. Pour un bon suivi et une plus grande efficacité des actions, il s avère plus judicieux d assurer une continuité et une harmonisation des interventions le long du corridor, et cela à travers une approche transfrontalière. (2) Seule une approche sous-régionale coordonnée permet de garantir des résultats probants et simultanés dans l ensemble des sites d interventions disséminés dans les cinq pays du corridor de migration Abidjan-Lagos. En outre, cette approche va permettre d assurer une mutualisation des énergies et un renforcement des résultats entre la sous-composante VIH du PRFCTCAL et le Projet Corridor II. En ce qui concerne les stratégies d intervention, la présente sous-composante VIH du PRFCTCAL mettra l accent sur la prévention, et la priorité sera accordée aux stratégies de prévention du VIH avérées et efficaces, et qui ont donc le plus de chances de produire le maximum d effet au niveau des sites d interventions des cinq pays. Ces stratégies de prévention peuvent être classées en deux types : Les stratégies prioritaires, à mettre en œuvre dans le cadre de cette sous-composante VIH avec les ressources actuellement disponibles, et qui viennent en complément des interventions en cours ou prévues au niveau du Projet Corridor II ; Les stratégies complémentaires, qui pourraient être mises en œuvre si des ressources additionnelles sont mobilisées, cela dans l optique d une intensification et d une couverture plus exhaustive des cibles et des sites le long du corridor de migration Abidjan-Lagos. Les stratégies de prévention prioritaires à mettre en œuvre, en direction des travailleurs du secteur des transports, dans le cadre de la présente sous-composante VIH du PRFCTCAL sont les suivantes : Plaidoyer auprès des décideurs ; Éducation et communication sur la réduction du risque d'infection au VIH ; Fourniture de services de référence pour la prise en charge des IST et le CDV ; Promotion et distribution du préservatif. En ce qui concerne les stratégies de prévention complémentaires dans le cadre de la présente sous-composante VIH du PRFCTCAL, elles sont les suivantes : Renforcement des formations sanitaires communautaires ; Renforcement des capacités des structures portuaires en offre de CDV ; Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 12 -

Renforcement des capacités des structures portuaires en diagnostic et traitement des IST. 1) Plaidoyer auprès des décideurs : Le plaidoyer signifie que l on soutient activement une cause et que l on essaie d obtenir des autres qu ils soutiennent également cette cause. Le plaidoyer implique toujours la défense d une cause particulière, une persuasion convaincante et une action stratégique. Objectif de l axe stratégique Susciter une plus grande implication du secteur transport dans la lutte contre le SIDA Pour qu une intervention de lutte conte le VIH/SIDA dans le secteur du transport soit efficace, l'implication et l'approbation du secteur au plus haut niveau sont impératives. Par conséquent, les Ministères en charge des transports des cinq pays du corridor de migration Abidjan-Lagos se doivent d'être engagés dans des programmes de prévention du VIH/SIDA dans le secteur. Ils doivent en particulier s'assurer que des ressources ainsi qu un appui organisationnel sont fournis pour la mise en œuvre des interventions de lutte contre le VIH/SIDA. Etant donné que c est loin d être le cas partout actuellement, des actions de plaidoyer seront menées par l OCAL pour réaliser cette mobilisation ministérielle dans les cinq pays, et cela dès le démarrage du projet. Concrètement, les activités de plaidoyer auront pour objectifs d amener ces ministères à : Prendre en compte de la lutte contre les IST/SIDA dans les Plans Sectoriels Transports ; Mettre en place des cellules sectorielles de lutte contre les IST/SIDA, avec des points focaux pleinement opérationnels ; Mobiliser et allouer des ressources suffisantes aux activités de lutte contre les IST/VIH/SIDA. Dans un second temps, les points focaux des Ministères en charge des transports seront capacités par l OCAL en techniques de plaidoyer, en vue de leur permettre de mobiliser les entreprises de transport opérant sur le corridor de migration Abidjan-Lagos. Les actions de plaidoyer déroulées par les points focaux des Ministères en charge des transports devraient permettre de convaincre ces chefs d entreprises à : Prendre en compte de la lutte contre les IST/VIH/SIDA et à lui allouer des ressources ; Mettre en place de cellules internes de lutte contre les IST/SIDA opérationnelles. Pour garantir l atteinte des différents objectifs susmentionnés, les actions de plaidoyer s appuieront sur le solide argumentaire dont s est doté l OCAL à travers la mise en œuvre de ces différents projets dans le secteur. Enfin, en plus du renforcement de capacités des points focaux, l OCAL fournira une assistance technique en termes de suivi de leurs actions de plaidoyer. 2) Éducation et communication sur la réduction du risque d'infection au VIH : Cette stratégie de prévention sera articulée autour de deux volets : a) La communication pour le changement de comportement (CCC) à travers l'éducation par les pairs et les activités d information et de sensibilisation b) L élaboration de matériels d IEC/CCC. La communication pour le changement de comportement a pour but de motiver les groupes à risque en relation avec l activité du secteur des transports à adopter des comportements Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 13 -

sexuels responsables en les informant, d une part, sur la transmission et la prévention du VIH, ainsi que sur les services disponibles et, d autre part, sur les valeurs morales et éthiques en matière de sexualité. La stratégie majeure qui sera utilisée pour la promotion de nouveaux comportements dans les sites d intervention sera l éducation par et pour les pairs. Objectif de l axe stratégique Améliorer les connaissances des travailleurs du transport des cinq pays du corridor en matière d'ist/vih/sida L'éducation par les pairs : c est un concept populaire qui suppose une approche, un circuit de communication, une méthodologie, une philosophie et une stratégie. Par pair, on entend toute personne d un niveau égal à une autre ; appartenant au même groupe social en particulier de par l âge, le grade ou la situation. Dans la pratique, l éducation par les pairs suppose en général la mise à contribution de membres d un groupe donné, chargés de susciter un changement chez d autres membres de ce même groupe. Cette approche sert à susciter un changement au niveau de l individu en tentant d améliorer ses connaissances, de façon à modifier ses attitudes, ses croyances et ses comportements. Cette stratégie sera mise en place dans les ports et les entreprises de transports des cinq pays du corridor. Dans ces sites, les pairs éducateurs seront recrutés parmi les opérateurs du transport. Au total, il est prévu de recruter 500 pairs éducateurs pour les cinq pays. Le nombre de pairs éducateurs à recruter dans chacun des pays sera déterminé proportionnellement à l effectif de la population (fixe et mobile) du site, selon un ratio à déterminer. Une fois recrutés, les pairs éducateurs recevront une formation en vue de leur permettre de mener à bien les activités d information et de sensibilisation prévues. Les éléments clés de cette formation engloberont : une clarification du rôle attendu du pair éducateur ; suffisamment d occasions de s exercer à parler de sujets cruciaux tels que les IST et le VIH/SIDA, la sexospécificité 9 et la sexualité ; et du temps pour s exercer à la démonstration d un savoir-faire tel que l usage correct du préservatif. En vue de soutenir la motivation des pairs éducateurs, les méthodes de formation utilisées feront appel à la participation (jeux de rôles, exercices, démonstration) et mettront l accent sur le développement des compétences en communication. Les activités d information et de sensibilisation : les pairs éducateurs devront susciter des discussions avec leurs camarades opérateurs du transport, sur des sujets ayant trait au VIH/SIDA et à sa prévention. Concrètement, chaque pair éducateur devra organiser au moins deux causeries éducatives par mois dans le site. Les pairs éducateurs devront également lors des entretiens informels assurer l éducation permanente de leurs pairs en matière d IST/VIH/SIDA. Enfin, un volet important de l activité des pairs éducateurs sera la distribution et l affichage du matériel éducatif et la préparation des actions de sensibilisation lors des manifestations socio-éducatives. L élaboration de matériels d IEC/CCC : les différentes actions de sensibilisation dans l environnement des sites retenus ne pouvant se faire sans supports, un certain nombre de matériels d IEC/CCC seront élaborés et distribués aux différents groupes à risque en relation avec l activité du secteur des transports dans les sites retenus. Au nombre de ces matériels 9 On entend par sexospécificité la construction sociale des rôles, des responsabilités et du pouvoir décisionnel associés à l état de femme ou d homme. Gap Analysis de la Composante VIH/SIDA du PRFTTCAL Page - 14 -