MONITORAGE DE LA CURARISATION ET ANTAGONISATION

Documents pareils
Actualité sur la prise en charge de l arrêt cardiaque

Notions de base Gestion du patient au bloc opératoire

Consignes de remplissage - Grille de recueil - Thème DAN2

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

La filtration glomérulaire et sa régulation

Maladies neuromusculaires

En considérant que l effet anticoagulant du dabigatran débute dans les 2 heures suivant la prise du médicament :

E04a - Héparines de bas poids moléculaire

Contrôle difficile non prévu des voies aériennes: photographie des pratiques

Programme de réhabilitation respiratoire

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

1ST2S Biophysiopathologie : Motricité et système nerveux La physiologie neuro-musculaire :

Physiologie du nouveau-né

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

7- Les Antiépileptiques

Dossier d information sur les bêtabloquants

Professeur Diane GODIN-RIBUOT

TRAITEMENT DE LA MPOC. Présenté par : Gilles Côté, M.D.

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

La chirurgie dans la PC

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

D Gardez votre objectif en vue DRÄGER SMARTPILOT VIEW

Prise en charge du patient porteur d un dispositif implantable. Dr Philippe Gilbert Cardiologue CHU pavillon Enfant-Jésus

Nouveaux anticoagulants oraux (NOAC)

Interactions médicamenteuses des médicaments psychotropes. Florence Chapelle

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

Fibrillation atriale chez le sujet âgé

Avis 23 avril BARITEKAL 20 mg/ml, solution injectable Boîte de 10 ampoules de 5 ml (CIP : ) Laboratoire NORDIC PHARMA

Colette Franssen Département d Anesthésie Réanimation CHU Sart Tilman LIEGE

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

quelques points essentiels

Les nouveaux anticoagulants ont ils une place aux Urgences?

Causes d insatisfactions du patient pris en charge en ambulatoire

RIVAROXABAN ET TESTS DE BIOLOGIE MEDICALE

Pharmacologie des «nouveaux» anticoagulants oraux

Nouveaux anticoagulants oraux : aspects pratiques

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

Les nouveaux anticoagulants oraux : quelles interactions médicamenteuses?

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

Informations sur le rivaroxaban (Xarelto md ) et l apixaban (Eliquis md )

REPOUSSER LES LIMITES DE LA CHIRURGIE BARIATRIQUE DANS LES OBESITES MASSIVES AVEC COMORBIDITES

PREVENTION DES TRAUMATISMES DENTAIRES LORS DE L ACCES AUX VOIES AERIENNES SUPERIEURES

Les différentes maladies du coeur

Intoxication par les barbituriques

Point d information Avril Les nouveaux anticoagulants oraux (dabigatran et rivaroxaban) dans la fibrillation auriculaire : ce qu il faut savoir

Les nouveaux anticoagulants oraux (NAC)

QUI PEUT CONTRACTER LA FA?

Chapitre II La régulation de la glycémie

Le Test d effort. A partir d un certain âge il est conseillé de faire un test tous les 3 ou quatre ans.

Les nouveaux anticoagulants oraux sont arrivé! Faut il une surveillance biologique?


COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

journées chalonnaises de la thrombose

La Broncho-Pneumopathie chronique obstructive (BPCO)

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

Aspects juridiques de la transplantation hépatique. Pr. Ass. F. Ait boughima Médecin Légiste CHU Ibn Sina, Rabat

Aspects pratiques du traitement de la MTEV

Les nouveaux anticoagulants dans la Fibrillation atriale en pratique

Fiche descriptive de l indicateur : Tenue du dossier anesthésique (DAN)

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Urgence de terrain : conduite à tenir Actualisation de la réanimation cardio-pulmonaire

CLINIMIX AVIS DE LA COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

Ordonnance collective

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE?

RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT. Bisolax 5 mg comprimés enrobés contient 5 mg de bisacodyl par comprimé enrobé.

dossier de presse nouvelle activité au CHU de Tours p a r t e n a r i a t T o u r s - P o i t i e r s - O r l é a n s

THEME 2 : CORPS HUMAIN ET SANTE : L EXERCICE PHYSIQUE

Cordarone et Thyroïde par François Boustani

UTILISATION DES C.C.P DANS LES HEMORRAGIES SOUS AVK ET SOUS NACO : RECOMMANDATIONS DE L HAS COPACAMU 2014

Référentiel CPAM Liste des codes les plus fréquents pour la spécialité :

INTUBATION DU NOUVEAU-NÉ LORS DE LA PRISE EN CHARGE PAR LES SMUR PÉDIATRIQUES : DONNÉES DE L ÉTUDE EPIPPAIN

Utilisation des substrats énergétiques

La mécanique sous le capot

NOTICE : INFORMATIONS DESTINÉES A L UTILISATEUR. Firazyr 30 mg solution injectable en seringue pré-remplie Icatibant

Ceinture Home Dépôt. Orthèse lombaire et abdominale. Mother-to-be (Medicus)

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

Le don de moelle osseuse

Point d Information. Le PRAC a recommandé que le RCP soit modifié afin d inclure les informations suivantes:

Service d Urologie - Hôpital de la Conception - APHM. 2. Service de Gynécologie Obstétrique - Hôpital de la Conception - APHM. 3

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

TITRE : «Information et consentement du patient en réadaptation cardiovasculaire»

Programme de prise en charge et de suivi en anticoagulothérapie

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

Pharmacovigilance des nouveaux anticoagulants oraux

Nouveaux Anticoagulants. Dr JF Lambert Service d hématologie CHUV

Grossesse et HTA. J Potin. Service de Gynécologie-Obstétrique B Centre Olympe de Gouges CHU de Tours

Gamme PHENIX Portable. Toute l électrothérapie dans un portable

Activité 38 : Découvrir comment certains déchets issus de fonctionnement des organes sont éliminés de l organisme

Formation à l utilisation du défibrillateur semi-automatique (DSA)

Nouveaux Anti-thrombotiques. Prof. Emmanuel OGER Pharmacovigilance Pharmaco-épidémiologie Faculté de Médecine Université de Rennes 1

!! "#$%&$'()*!+'!),'(-(.$'()*!/&!012+3$,+&'(4! 53&6!7)*(')3(*68!+*!*9)*$')%)6(+!

Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise.

Cibles Nouveaux ACO AVK. Fondaparinux HBPM HNF. Xarelto. Eliquis Lixiana. Pradaxa PARENTERAL INDIRECT ORAL DIRECT. FT / VIIa.

o Non o Non o Oui o Non

Transcription:

MONITORAGE DE LA CURARISATION ET ANTAGONISATION Dr Stéphanie Roullet UF Uro-vasculaire et Transplantations Service d Anesthésie Réanimation 1 CHU Bordeaux

MONITORAGE DE LA CURARISATION

Réglementation Décret n 94-1050 du 5 décembre 1994 De la surveillance continue post-interventionnelle Article D. 712-47 Les personnels exerçant dans cette salle doivent pouvoir accéder sans délai au matériel approprié permettant la défibrillation cardiaque des patients ainsi que l'appréciation du degré de leur éventuelle curarisation Monitorage peropératoire recommandé par la conférence de consensus de la SFAR de 2000 «Indications de la curarisation en anesthésie»

Pourquoi monitorer la curarisation? Variations interindividuelles des réponses à des doses fixes de myorelaxants Différences d effets en fonction des pathologies et des traitements Induction: initialisation du bloc neuromusculaire, sensibilité anormale Entretien: adapter la posologie Détection d une curarisation résiduelle Récupération correcte du bloc neuromusculaire, décision d antagonisation

Age Influence du terrain sur la curarisation Nourrissons<3 mois très sensibles aux curares du fait de l immaturité de la jonction neuromusculaire Puissance des curares non dépolarisants diminuée chez l enfant>1 an par rapport à l adulte, durée d action plus courte Sujets âgés: pas d augmentation de la sensibilité aux curares Allongement du délai d installation lié à débit cardiaque Insuffisance rénale Allongement durée d action vécuronium et rocuronium Réduction de l activité des pseudocholinestérases Insuffisance hépatique Allongement durée d action vécuronium et rocuronium synthèse hépatique des pseudocholinestérases

Curarisation résiduelle Effet persistant des curares au niveau des muscles les plus sensibles et impliqués dans la perméabilité des VAS: base de langue, paroi postérieure du pharynx, masséter Complications respiratoires: hypoxémie obstructive, diminution de la réponse ventilatoire à l hypoxie, dysfonction pharyngée, régurgitation, inhalation EFR: capacité vitale forcée et DEP Prolonge la durée de séjour en SSPI Incidence importante même avec les curares de durée d action intermédiaire, même en bolus unique Le head lift test seul ne suffit pas à la détecter

Sensibilité des muscles aux curares Muscles adducteurs des CV sont résistants aux curares non dépolarisant, mais se curarisent avant l adducteur du pouce du fait de la vascularisation plus riche, plus proche du cœur et des gros vaisseaux Muscles adducteurs laryngés et diaphragme se décurarisent avant l adducteur du pouce: reprise de la VS possible malgré T4/T1<0,9 Muscles des VAS, fragiles, se décurarisent après l adducteur du pouce Pour monitorer CV et : orbiculaire de l œil

Principes du monitorage Evalue le degré de bloc neuromusculaire procuré par l injection d un myorelaxant en dépolarisant un nerf moteur périphérique par un stimulus électrique, et en étudiant la réponse provoquée du muscle innervé par le nerf stimulé. Réponse dépend du degré du bloc Stimulateur: instrument électrique Stimuli d intensité et intervalle variables Intensité supramaximale 2 électrodes placées le long du trajet nerveux

Différents types de stimulation (1) Simple twitch Stimulation à 0,1 Hz, intervalle de 10 secondes Réponses évaluées en % de la réponse contrôle Réponse diminue progressivement avec l accentuation du bloc Définir la stimulation supra-maximale Couplé au PTC Train de quatre (TOF) 4 twitch de 0,2 ms, fréquence 2 Hz, intervalles 10-20 secondes Blocs dépolarisants: dépression des 4 réponses identique Blocs non dépolarisants: progressivement décroissante Evaluation quantitative d un bloc intermédiaire Récupération: nb et importance des réponses augmentent Rapport T4/T1

Stimulation en train de quatre avec la réponse musculaire observée après administration d un curare non dépolarisant

Différents types de stimulation (2) Stimulation tétanique Fréquence de 50 ou 100 Hz pendant 5 sec Bloc dépolarisant: contraction déprimée en intensité mais soutenue au cours du temps Bloc non dépolarisant: tétanos diminué en amplitude, décrément de la contraction Puis réponse au simple twitch augmente transitoirement: facilitation post-tétanique PTC: tétanos puis 10 à 20 simples twitch à 1 Hz Pas de réponse: bloc trop profond Plus de 5 réponses: 1 ère réponse au TOF réapparaît bientôt

Stimulation en PTC avec la réponse musculaire observée avant et après l administration d un curare non dépolarisant

Evaluation des réponses provoquées Evaluation visuelle ou tactile: limites Accélérographie: mesure de l accélération d un quartz piézo-électrique Signal électrique proportionnel à l accélération

Choix du site de monitorage Nerf ulnaire = muscles périphériques et des VAS Innerve l adducteur du pouce Stimulé au poignet ou au coude Nerf tibial Stimulation en arrière de la malléole tibiale, en avant du tendon d Achille Flexion plantaire du gros orteil Réponse perturbée par maladie vasc périph ou métabolique Nerf facial = muscles laryngés et diaphragme Mvts du muscle facial, de l orbiculaire de l œil, du sourcilier Cinétique de curarisation des muscles faciaux plus proche du

Sensibilité des groupes musculaires Muscles Cordes vocales Diaphragme Grands droits de l abdomen Orbiculaire de l œil Sensibilité Résistant Base de langue Masséter Paroi postérieure du pharynx Adducteur du pouce Sensible

Curarisation peropératoire Avant l injection du curare: calibration du moniteur, recherche de l intensité supra-maximale Induction: TOF orbiculaire œil ou adducteur pouce, temps TOF à l orbiculaire de l œil ou à l adducteur du pouce PTC à l adducteur du pouce Bloc profond PTC 5 réponses à l adducteur du pouce TOF 2 réponses à l orbiculaire de l œil Bloc modéré TOF 2 réponses à l adducteur du pouce

Décurarisation Tests cliniques ne suffisent pas à garantir l absence de curarisation résiduelle Head-lift test: T4/T1>0,6-0,7 Retenir un objet entre les dents: T4/T1>0,8-0,9 TOF à l adducteur du pouce T4/T1 0,9: absence de curarisation résiduelle y compris au niveau des muscles des VAS si on a pu calibrer le moniteur, sinon T4/T1 1

«ANTAGONISATION» DECURARISATION

But de l antagonisation Accélérer la vitesse de la décurarisation lorsque celle-ci a déjà commencé: néostigmine Ou lever un bloc neuromusculaire profond: sugammadex Objectif final: réduire l incidence de la curarisation en SSPI, à l origine de complications hémodynamiques et respiratoires

Anticholinestérasique

La néostigmine (Prostigmine ) Seul anticholinestérasique disponible en France

Mode d action des anticholinestérasiques Inhibition de l acétylcholinestérase qui hydrolyse l ACh libérée dans la fente synaptique Ralentit le métabolisme de l ACh et augmente sa concentration dans la fente synaptique ACh déplace les molécules de curares non dépolarisant des récepteurs nicotiniques pré et postsynaptiques Néostigmine hydrolysée par l AChestérase, T 1/2 30 min, plus lentement Effets présynaptiques: provoquent contraction musculaire et rétrocontrôle positif sur sécrétion d ACh Inhibe la butyrylcholinestérase (pseudocholinestérase)

Pharmacodynamie Anticholinestérasiques administrés quand l effet des myorelaxants non dépolarisant commence à s estomper Accélère la décurarisation spontanée déjà amorcée Durée de l effet antagoniste: 1 à 2 h Effet plafond

Pharmacocinétique Après administration IV pic plasmatique Délai d action 5-10 min Efficacité plus rapide quand TOF déjà à 4 Décroissance d abord rapide: distribution (5-10 min) Puis décroissance lente: élimination T1/2β 60-120 min Métabolisme hépatique, élimination rénale

Autres effets pharmacologiques Cardiovasculaires Importante stimulation vagale: bradycardie, bradyarythmie, ES nodales ou ventriculaires, asystolie Prévention des manifestations vagales avec anticholinergiques: atropine, qui bloque les récepteurs muscariniques mais pas nicotiniques Atropine agit en 1 min, pour une durée de 30 à 60 min Respiratoires C d ACh au niveau de l arbre trachéobronchique, stimulation des réc muscariniques et bronchoconstriction R des bronches minimisée par l atropine Digestifs Hypersalivation et de la motricité digestive, tonus SIO Atropine réduit l hypersalivation

Facteurs modifiant l efficacité de l antagonisation (1) Insuffisance rénale Sécrétion par le tubule, IR diminue la Cl, sd muscarinique Anomalies métaboliques Antagonisation moins efficace quand alcalose métabolique ou acidose respiratoire Pathologies neuromusculaires CI: myotonie et dystrophie musculaire Niveau du bloc au moment de l antagonisation Importance fondamentale du monitorage

Facteurs modifiant l efficacité de l antagonisation (2) Age Antagonisation de la curarisation chez NN et enfant au moins aussi rapide que chez l adulte Interactions médicamenteuses Halogénés, AL, antiarythmiques, antibiotiques, MgSO 4, antagonistes calciques potentialisent le bloc neuromusculaire Phénytoïne et carbamazépine s opposent au bloc musculaire Constante de temps au niveau du compartiment musculaire plus faible pour les agents les moins soluble (sévoflurane, desflurane) Potentialisation plus précoce mais moins prolongée

Cas particulier du mivacurium Mivacurium hydrolysé par pseudocholinestérases plasmatiques Cl plasmatique totale la plus élevée Anomalie avec diminution de l activité des enzymes: allongement de la durée d action Néostigmine: inhibiteur partiel des pseudocholinestérases

Indication Conduite pratique Antagonisation du bloc neuromusculaire résiduel après administration d un curare non dépolarisant, quand critères de réveil réunis Contre-indications Myotonie, angor instable, asthme sévère Quand antagoniser? Après 4 réponses au TOF à l adducteur du pouce Quel produit? Néostigmine (Prostigmine ) Quelle dose? 40 µg/kg, maximum 50 µg/kg Association thérapeutique indispensable Atropine 15-20 µg/kg, injectée avant Contrôle de l efficacité T4/T1 90%, en 15-30 minutes

γ-cyclodextrine

Sugammadex (Bridion )

Structure par cristallographie d une molécule de rocuronium (A) et d une molécule de sugammadex (B) Encapsulation d une molécule de rocuronium par une molécule de sugammadex

Notion fondamentale Les γ-cyclodextrines sont spécifiques des curares stéroïdiens Cœur lipophile et couronne hydrophile Le sugammadex est spécifique du rocuronium (Esmeron ) et du vécuronium (Norcuron ) Rocuronium>vecuronium

Mécanisme d action du sugammadex curare Ach Estérase Antagonisation conventionnelle Ach Estérase Choline + acetate ACh curare Choline + acetate ACh curare Nicotine AChR Ch Estérase inhibitors (néostigmine) Nicotine AChR Décurarisation par sugammadex Ach Estérase Choline + acetate Curare Stéroïdien ACh ACh, acetylcholine;. ChE, cholinesterase; nachr, nicotinic acetylcholine receptor; Nicotine AChR Molécule hôte => encapsulation du curare au niveau plasmatique Adam JM et al. J Med Chem. 2002;45:1806-1816.

Mode d action (1) Interaction entre rocuronium et sugammadex se déroule dans le plasma Après injection les molécules de S vont rapidement capter les molécules de R Baisse très rapide des concentrations de R libre dans le plasma Diffusion passive du R des récepteurs nicotiniques à l ACh post-synaptiques de la jonction neuromusculaire vers le plasma Disparition de la curarisation

Mécanisme d action du sugammadex? = rocuronium

Que se passe-t-il après injection de sugammadex? = sugammadex

Que se passe-t-il après injection de sugammadex? = complexe sugammadex - rocuronium

Que se passe-t-il après injection de sugammadex? = complexe sugammadex - rocuronium

Que se passe-t-il après injection de sugammadex? = complexe sugammadex - rocuronium

Que se passe-t-il après injection de sugammadex? = complexe sugammadex - rocuronium

Mode d action (2) Le complexe sugammadex-rocuronium ne peut pas se dissocier Pas de recurarisation ultérieure Elimination urinaire par filtration glomérulaire Cl plasmatique= 88 ml.min -1, T 1/2 élimination 1,8h Aucune affinité pour succinylcholine, atracurium et cisatracurium Rares interactions significatives: tamoxifène, noréthindrone, béclométhasone, oestradiol, flucloxacilline (acide fusidique IV)

Bénéfices attendus Décurarisation environ 10 fois plus rapide avec sugammadex qu avec néostigmine Le sugammadex peut décurariser un bloc profond Pas d influence des agents anesthésiques utilisés

Effets secondaires Quelques cas d allongement modéré du QTc Quelques cas de NVPO et d hypotension Pas besoin d associer de l atropine Dysgueusie Allongement TQ et TCA, transitoire, sans effet clinique Le sugammadex a une élimination urinaire CI en cas d insuffisance rénale sévère (Cl créat<30 ml/min), même si la dose de 2 mg/kg est efficace Pas d évaluation en cas d insuffisance hépatique sévère Autorisé chez l enfant à partir de 2 ans

Posologies Quand TOF=4: 1 mg.kg -1 Pour décurariser un bloc modéré (TOF 2): 2 mg.kg -1 Pour décurariser un bloc profond (PTC= 1-2) : 4 mg.kg -1 T4/T1 0,9 en 3-5 minutes Après induction avec 0,6 mg.kg -1 Esmeron : 8 mg.kg -1 Après une induction en séquence rapide avec de l Esmeron (1,2 mg.kg -1 ) et impossibilité d intuber et de ventiler dose de secours de 16 mg.kg -1 permet une décurarisation complète en moins de 2 minutes Chez l obèse: poids idéal + 40%

Schéma Fuchs-Buder, 2013

En pratique Si reprise chirurgicale et nécessité de curariser dans les 24h qui suivent l utilisation de sugammadex: employer un curare non stéroïdien Flacons de 2 ou 5 ml, à 100 mg/ml

Cystéine

Cystéine Acide aminé semi-essentiel Antagonise gantacurium

Cystéine et gantacurium Lien. Br J Anaesth 2011

Cabaladion

Cabaladion 1 Membre acyclique de la famille des Cucurbit[n]uril Mode d action similaire aux cyclodextrines Forme des complexes hôtes-invités avec des cibles spécifiques Etudes chez le rat Antagonise le cisatracurium et le rocuronium Pas d effet hémodynamique, respiratoire ou métabolique Elimination urinaire en 1 heure