Constats partagés des membres du Réseau insertion jeunes sur l insertion des jeunes en 2008

Documents pareils
ACCORD DU 9 DECEMBRE 2014 PORTANT MODIFICATION DE L ACCORD RELATIF A L EGALITE PROFESSIONNELLE DANS LA BRANCHE CREDIT MUTUEL DU 21 MARS 2007

DIRECCTE Île-de-France Unité Territoriale 75 5 AVRIL 2011 GUIDE DE L EMPLOYEUR CONTRAT UNIQUE D INSERTION(CUI) :

Données de catalogage avant publication (Éducation, Citoyenneté et Jeunesse Manitoba) ISBN

Le portage salarial à la vraie mesure de vos besoins et de vos ambitions. Sommaire. PluS by Delta S.I, pour vous

Décret n du 19 août 2013

Oui! des Risques Locatifs! La nouvelle relation de confiance entre propriétaires et locataires

+ FICHE METIER. «Chef Maquilleur(euse)» Chef maquilleur Maquilleur APPELLATION(S) DU METIER DEFINITION DU METIER

Le diagnostic Partagé,

La qualité de l emploi dans l économie sociale et solidaire: analyse et enjeux. une enquête en Alsace et en Lorraine

NEGOCIATIONS EN COURS...2 EVOLUTIONS LEGISLATIVES ET REGLEMENTAIRES...2 A RETENIR...3 CONTACTS...4 SITE CFTC...5

BTS MUC Management des Unités Commerciales MODALITES & AVANTAGES BUSINESS PROGRAMME / ALTERNANCE

Pièces à joindre RENTREE Qui peut bénéficier de la bourse de lycée?

MOBILITE INTERNATIONALE. Un contrat de travail pertinent

GESTION, ADMINISTRATION

Le baromètre. Dauphine-Crédit Foncier. de l immobilier résidentiel. Tendance globale

éclairages QUI SONT LES ALLOCATAIRES INDEMNISÉS PAR L ASSURANCE CHÔMAGE? Près de 3 demandeurs d emploi sur 5 sont couverts par l Assurance chômage

INTERVIEW Mihai Panaitescu, ingenieur à la sncf a accepté de répondre à nos questions.

La mutualité. Comité éditorial pédagogique de l'uvmaf. Date de création du document Support de Cours (Version PDF) -

FICHE DE RENSEIGNEMENTS

Titre : La Mutuelle Communautaire de Santé de Yaoundé : Un mécanisme solidaire de financement collectif d accès aux soins de santé de qualité.

Cette année, 79% des français achèteront leurs cadeaux de Noël sur Internet

mode d emploi(s) , source de ressources twitter.com/dtalents

Royaume-Uni. Conditions d ouverture des droits. Indicateurs essentiels. Royaume-Uni : le système de retraite en 2012

DOSSIER D INSCRIPTION AU PSC1

L étude. SIO/SIP BAIP MESR/ Enquête nationale 2012 sur Diplômés 2010

DOSSIER D ADMISSION FICHE ADMINISTRATIVE VOUS

Les salariés du secteur privé face à la généralisation de la complémentaire santé collective

GUIDE DE L EMPLOYEUR

Accompagnement renforcé du public PLIE Cadre de référence de Plaine Commune, Le PLIE

La protection sociale obligatoire du chef d entreprise indépendant

Offre(s) d emploi / stages / service civique : Dernière mise à jour le 3 juillet 2015 (4 annonces)

PORTANT AVENANT N 1 A LA CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE DES ETAM DU BÂTIMENT DU 12 JUILLET 2006

PRDFP Le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles. cohérence. Concertation. Innovation.


P.A.R.A.D.S. PÔLES D ACCUEIL EN RÉSEAU POUR L ACCÈS AUX DROITS SOCIAUX

Dénomination : Dates des périodes d immersion : Du...au.

Association pour l insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées.

LES RÉFÉRENTIELS RELATIFS AUX ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS

LE PASS-GRL du 1 % Logement

Fondation JAE Une expertise reconnue

ANIMATION / Prévoyance

LE CONTRAT DE GENERATION

L école doit être redéfinie comme un lieu de vie et d apprentissage

Juin. Modernisation du Marché du Travail

Direction des Ressources Humaines 14/10/04 CLASSIFICATION DU GROUPE CREDIT COOPERATIF

La mobilité professionnelle revêt

Les métiers de la banque et des assurances

- Les établissements publics à caractère industriel et commercial

observatoire des emplois d avenir

Les diplômes. Session 2012

Demande d A.E.E.H. (Allocation d Education Enfant Handicapé)

Diplômes et insertion professionnelle

Saint-Vallier-de-Thiey Bar-sur-Loup. Grasse. Grasse-sud

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot Septembre 2010

L état de la pauvreté en France

I. Une nouvelle loi anti-discrimination

LE DEVENIR DES DIPLOMÉS

Effectifs et taux de réponse par discipline

chapitre 1 ORIENTATION : LES ÉTUDES EN MANAGEMENT Par Christine GUESDON avec l aide de Jean TULOUP et de Mustapha BENKALFATE

BUDGET GÉNÉRAL MISSION MINISTÉRIELLE PROJETS ANNUELS DE PERFORMANCES ANNEXE AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR TRAVAIL ET EMPLOI

ENTREPRISE ADAPTEE 1

RAPPORT D ACTIVITE AIDEA Sommaire

4,) ction ogement. Les services du Gïc. pour les salariés. Actxy, Cogemnt Le3 entrjrcs engagent ivc es

CAISSE D EPARGNE Pour toutes les actions débutant le 19/02/2015

Elaborer des Tableaux de Bord Ressources Humaines

Séminaire «L éducation non formelle, un projet pour les habitants dans la cité»

Comment va la vie en France?

Ecole Privée d'enseignement Technique. Prenez en main. votre avenir! BTS-DEES-MASTER EUROPÉEN EN INITIAL

Synthèse Contrat. d Objectifs. Diagnostic Les services de l automobile En Midi-Pyrénées. Réalisation Observatoire régional emploi, formation, métiers

Enquête d'insertion. Master 2 - Gestion d'actifs Asset Management 222

KoopL. Le portage salarial à portée de main. Une autre approche de votre travail, Rester indépendant en toute tranquillité

La transition école travail et les réseaux sociaux Monica Del Percio

Gestionnaire de Paie. CANDIDAT (à remplir en majuscules) DOSSIER DE CANDIDATURE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE 10 mai mutuelles créent le groupe Istya, premier groupe mutualiste français de protection sociale complémentaire

Le contrat de professionnalisation

Les compétences des permanents face à la nouvelle activité que constitue le recrutement en CDI et en CDD

Analyse des questionnaires d évaluation parents et enfants Juin 2015

Chapitre 17 Action publique et régulation

BTS (brevet de technicien supérieur) DUT (diplôme universitaire de technologie) Filière santé (médecine, pharmacie, sage-femme, dentaire)

ARGOS. GFE 07 Electricité Electrotechnique Electronique. Pistes de réflexion. Analyse régionale pour les grandes orientations du schéma des formations

Tableau comparatif des contrats d apprentissage et de professionnalisation

12ème. *Source : Centre d Analyse Stratégique «Les secteurs de la nouvelle croissance : une projection à l horizon 2030», Rapport n 48, janvier 2012

Alternance et Handicap L APPRENTISSAGE

Dispositif expérimental en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises NANTES METROPOLE

Emploi et Formation Secteur Publicité

Aide au calcul de votre contribution formation 2014 (exercice 2013)

AIDE AU PERMIS DE CONDUIRE

L intergénérationnel, un enjeu pour tous

SAUVETOIT MODULE POUR CIRCULATION EN TOUTE SÉCURITÉ SUR TOITURE

Master Droit pénal, sciences criminelles et criminologie appliquée

REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA

PLAN DE LA PRESENTATION

PRESENTATION AFD- juin 2004

L obligation de négocier sur la pénibilité dans les entreprises. Premiers éléments de bilan. Direction générale du travail

LE REGIME DE MUTUELLE/FRAIS DE SANTE DANS LA BRANCHE DES H.C.R SYNHORCAT Décembre

Sommaire. Recruter et intégrer des seniors

Vente - Location Aménagement Self stockage Evénementiel

plus simple unique de 50 e HT par stagiaire et par jour (1) Validation des compétences Transmission des savoirs

Actualité Sociale. 21 Mars 2013

Net.Doc.69. Filières professionnelles et générales à l université : l impact du parcours sur l insertion. Groupes d exploitation Génération 2004

Transcription:

Constats partagés des membres du Réseau insertion jeunes sur l insertion des jeunes en 2008 septembre 2008 Réseau insertion jeunes Fédération des associations nationales pour l insertion des jeunes

Constats sur nos publics 1. La permanence de publics jeunes en situation de difficultés d insertion sociale et professionnelle est avérée. En dépit d une baisse provisoire du chômage, l insertion professionnelle des jeunes demeure pour beaucoup d entre eux hypothétique. L entrée de tous dans la vie active ne sera pas résolue au rythme actuel des créations d emplois, même en prenant en compte le nombre des départs en retraite. 2. La spécificité des publics jeunes requiert des actions adaptées. Ils ne relèvent pas des actions générales «tous publics». Ces adultes en devenir ont besoin d une approche spécifique qui réponde à des problématiques propres aux primo demandeurs d emploi (absence d expérience, accès à l autonomie, ). 3. Le système d insertion des jeunes doit tendre vers un système à caractère universel. Les jeunes ayant des difficultés d insertion ne peuvent pas être définis par les seuls critères simplistes que sont l âge, la réussite scolaire, le niveau de formation ou le territoire de résidence (politique de la ville). 4. Le parcours d insertion des jeunes est long ; il comprend des périodes de formation et d emploi, au sein desquelles les contrats courts se succèdent avant d espérer un contrat à durée indéterminée qui permette une réelle autonomie. La succession d emplois courts peut déboucher sur un emploi stable à condition que le jeune soit accompagné par un réseau qui lui donne les clés pour valoriser son expérience. 5. De nombreux jeunes sont actuellement sans ressource : ils n ont accès à aucun dispositif d aide sociale existant. 71% des jeunes à leur accueil en mission locale sont sans ressource. La plupart des boursiers de moins de 25 ans qui sortent diplômés de l enseignement supérieur se trouvent sans aucune ressource. Les familles sont elles-mêmes souvent en difficulté et ne peuvent être d un réel secours. 6. Des phénomènes de discrimination sociale, raciale, sexiste, liée au handicap touchent tout particulièrement la jeunesse. Ces discriminations constituent des freins à l insertion des jeunes au niveau du logement, de la mobilité, de l emploi, etc.

7. L accompagnement de chaque jeune doit être adapté : le «sur mesure» est nécessaire pour répondre à la diversité des problématiques d insertion. Des jeunes ont besoin d un coup de pouce, d autres d une intervention suivie, d autres enfin d un accompagnement intensif et cette situation évolue au cours de leur parcours. Ce «sur mesure» nécessite un accompagnement renforcé. 8. L accès au logement est une étape indispensable du parcours d insertion. Les questions du logement et de l emploi sont étroitement liées : comment obtenir un logement lorsqu on est sans ressource, comment «tenir» un emploi lorsqu on n a pas de toit. On sait l importance fondamentale que joue le logement dans l insertion professionnelle et sociale pour toute personne, mais pour les jeunes l influence d un logement sur la construction de l identité est déterminante. L accès au premier logement, lié au processus de décohabitation spécifique à la jeunesse, revêt une dimension particulière pour les jeunes. Le logement est un point d ancrage du processus d insertion sociale où il est une source de motivation et marque l entrée dans la vie d adulte. 9. Environ 1 000 000 de jeunes ayant terminé ou interrompu leurs études ne sont pas «repérés» par le Service Public de l Emploi. Le manque de confiance et d espérance sociale fait que de nombreux jeunes ne voient pas l intérêt de s inscrire à l ANPE ou aux ASSEDIC. Une grande part des jeunes en recherche d emploi n est donc pas prise en compte dans les statistiques officielles. Les chiffres sont très largement sous-évalués ; ils ne correspondent pas à la réalité sociale.

Constats sur nos pratiques 10. Les associations nationales pour l insertion des jeunes travaillent étroitement ensemble ; elles développent des collaborations sur le terrain pour la plupart sous convention de partenariat. Par ailleurs, elles disposent de relations conventionnées anciennes avec l ANPE, à l'exception de l'uncllaj compte tenu de son objet. Elles ont leur histoire, leur expertise et leur spécificité qui sont porteuses de la pertinence et de l adaptation de leur approche des questions d insertion des jeunes. 11. Les associations nationales pour l insertion des jeunes ont une capacité d innovation et d expérimentation. Compte tenu de leur expertise, elles peuvent imaginer de nouvelles actions ou dispositifs dans un champ où il est notoire que tous les besoins ne sont pas couverts. La mobilisation des équipes existantes et la coordination de leurs interventions sont une priorité avant la mobilisation d autres acteurs. 12. Les associations nationales pour l insertion des jeunes sont des entreprises de l économie sociale qui interviennent dans une logique non marchande d intérêt général et de mission de service public. Un constat de bon sens conduit à éviter la confusion entre, d une part, les acteurs associatifs ouverts à tous les publics qui ont besoin de leurs services et, d autre part, les entreprises marchandes qui effectuent une commande sur une population prescrite dans un délai précis, et dont les montants des prestations prévoient nécessairement des bénéfices. 13. Les moyens attribués aux associations nationales et réseaux spécialisés dans l accompagnement vers l insertion et non l emploi des jeunes doivent être optimisés. Leur pérennité doit être assurée par des conventions pluriannuelles d objectifs. La continuité du service au public doit être assurée. Les parcours des jeunes ne s arrêtent pas au 31 décembre Les changements annuels de politique publique ne permettent pas de répondre aux besoins réels des jeunes qui portent sur une durée bien plus longue. 14. Les actions en faveur de l insertion professionnelle ne peuvent être soumises au seul indicateur de l accès à l emploi durable (CDI, CDD ou CTT de plus de 6 mois ) car ce seul objectif à pour conséquence de ne s intéresser qu aux jeunes les plus proches de l emploi au détriment de ceux qui en sont le plus éloignés. Il faut reconnaître la réalité de la complexité des parcours des jeunes et la situation actuelle du marché de l emploi. Il faut donc ajouter d autres objectifs et indicateurs.

Le chemin de l insertion de chaque jeune passe par des éléments successifs tels que l accès au logement, une réelle mobilité, un accès à l emploi Présentation du Réseau insertion jeunes Une Fédération des associations nationales pour l insertion des jeunes vient de voir le jour. Cette fédération s intitule Réseau Insertion Jeunes. Le Réseau Insertion Jeunes rassemble, dans un premier temps : l AFIJ (Association pour Faciliter l Insertion professionnelle des Jeunes diplômés), l'andml (Association Nationale des Directeurs de Missions Locales), l UNCLLAJ (Union Nationale des Comités Locaux pour le Logement Autonome des Jeunes), l'unml (Union Nationale des Missions Locales). Le Réseau Insertion Jeunes est destiné à s ouvrir aux associations nationales dont tout ou partie de l activité est ciblé sur l insertion des jeunes. Chaque année, les membres du Réseau Insertion Jeunes accompagnent plus d un million de jeunes en recherche d insertion professionnelle et sociale ; la majorité des jeunes concernés ne sont connus que de ces seuls réseaux. Le but du Réseau insertion jeunes est d'assurer une mise en synergie des initiatives de chacune des associations en direction des pouvoirs publics, des élus, de leurs partenaires, des jeunes, des familles et du grand public. La situation spécifique des jeunes conduit les quatre associations ci-dessus à se rapprocher pour parler d une même voix afin de : faire connaître largement les caractéristiques, les besoins, les évolutions de cette population jeune, en se fondant sur la connaissance approfondie des publics par ces membres, contribuer à l élaboration et la mise en place de politiques d insertion professionnelle et sociale des jeunes. Sur leurs champs d'intervention respectifs, l AFIJ, l'andml, l UNCLLAJ et l'unml conservent bien entendu leur identité propre, leurs missions et leurs rôles. Le premier objectif que s est fixé le Réseau insertion jeunes consiste à présenter des constats partagés sur la situation de la jeunesse pour interpeller la Société et les pouvoirs publics.

Fédération des associations nationales pour l insertion des jeunes Contacts : AFIJ 10, impasse Robiquet - 75006 Paris 01 53 63 83 10 direction@afij.org ANDML 33, Avenue Champlain - 76100 Rouen 02 32 81 63 70 andml@andml.org UNCLLAJ 3, rue Rozier - 69001 Lyon 04 72 07 87 17 presidence@uncllaj.org UNML 61, rue Pierre Cazeneuve - 31200 Toulouse 05 34 42 23 05 unml@wanadoo.fr