27/11/13. Généralités sur la lecture d articles de recherche clinique. Quelques notions importantes pour la compréhension des essais cliniques

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Généralités sur la lecture d articles de recherche clinique Application à une analyse d article Quelques notions importantes pour la compréhension des essais cliniques Dany Anglicheau Service de Transplantation Rénale Adulte Hôpital Necker, Paris Necker - Enfants Malades! Quelques notions importantes Éthique Information et consentement éclairé à l'inclusion dans l'essai. En France, l'avis d'un CPP est obligatoire (intérêt scientifique et médical, rapport risque / bénéfice, conformité aux bonnes pratiques, présence d'une assurance permettant d'indemniser les participants à l'étude en cas de dommages). Étude prospective Elément de qualité d'un essai clinique. Il s'agit de définir avant le début de cet essai : La population qui sera étudiée avec les critères d inclusion et d exclusion Les différents paramètres qui seront étudiés Les critères de sortie d essai Une étude dite rétrospective s'intéressera à la recherche de liens entre un état de santé présent et un événement antérieur. Elle repose sur l'exploitation de documents dont la fiabilité ne peut être garantie et expose à des biais de sélection. Étude contrôlée Un groupe contrôle est indispensable pour valider l'efficacité d'une procédure. Le groupe contrôle peut être composé soit de sujets ne recevant qu'un traitement inactif, soit de sujets recevant un traitement de référence. Dans tous les cas, les compositions des différents groupes doivent être similaires sur des critères de base (âge, sexe, taille, poids etc.) mais également sur la sévérité de l'affection, le stade de leur maladie afin qu'à la fin de l'étude les différences éventuelles ne puissent être attribuées qu'au traitement. Étude randomisée Répartition en deux groupes par tirage au sort. Limite le risque de biais de sélection. Quelques notions importantes En aveugle ou en insu Simple aveugle: le sujet ignore à quel groupe il est assigné (ex: molécule active ou placebo). Double aveugle : l'expérimentateur ignore également à quel groupe est assigné le sujet. Limite le biais d'interprétation. Etude ouverte: lorsque le patient et l'expérimentateur connaissent tous deux l'appartenance au groupe. Étude multicentrique C est le fait que l'étude se déroule simultanément dans plusieurs lieux différents Augmente la taille de l échantillon Limite les biais de sélection géographiques, climatiques ou ethniques. Étude en intention de traiter ou per protocole Intention de traiter: Tous les participants à l'étude restent étudiés dans le groupe auquel ils ont été assignés, même s'ils n'ont pas entièrement achevé le protocole, afin d'éviter un biais d'attrition, c est-à-dire une «disparition» de l'étude de sujets ayant arrêté le protocole pour des raisons, notamment de tolérance. Dans le cas inverse où les patients sont exclus de l'analyse lorsque le protocole initial n'est pas totalement respecté, on parle d'analyse per protocole. Les résultats d'une étude peuvent être donnés à la fois en intention de traiter et per protocole, la première analyse s'approchant le plus de la réalité, la seconde d'une étude dans des conditions idéales. Comité de surveillance et de suivi Un Comité de Surveillance et de Suivi (en anglais Data Monitoring Committee DMC ou Data Safety and Montoring Board DSMB), groupe d'experts indépendants du promoteur, peut être institué pour évaluer les données du point de vue de la sécurité des patients et de l'efficacité du traitement lors d'analyses intermédiaires. Il peut être amené à recommander l'arrêt de l'essai. Etude randomisée en double aveugle L'étude avec répartition aléatoire, randomisé à double insu (ou en double aveugle) est une démarche expérimentale utilisée en recherche médicale et pharmaceutique. Niveau de preuve maximale Elle est notamment utilisée dans le développement de nouveaux médicaments, et pour évaluer l'efficacité d'une démarche, d'un traitement. Le rôle d'un tel protocole, relativement lourd à mettre en place, est de réduire au mieux l'influence sur la ou les variables mesurées que pourrait avoir la connaissance d'une information (utilisation d'un produit actif ou d'un placebo, par exemple) à la fois sur le patient (premier «aveugle») et sur l'examinateur (deuxième «aveugle»). C'est la base de la médecine fondée sur les faits. Les différents types de biais Un biais est une cause d'erreur d'une analyse statistique liée à la méthode de l'expérimentation. Biais d'attrition Ils sont dus à des différences entre les groupes initiaux et les groupes finaux, liés à des sorties d'essai ou des interruptions de traitement. Exemple : 2 groupes égaux de 100 participants initialement, le groupe A traité, le groupe B recevant un placebo. Dans le groupe A : 50 sorties d'essai pour intolérance, 25 améliorations, 25 stagnations Dans le groupe B : 0 sorties, 25 améliorations, 75 stagnations. Si on n'analyse pas les patients sortis d'essai, on a 50% d'amélioration dans le groupe A contre 25% dans le groupe B. En revanche si on analyse en intention de traiter, on n'observe plus de différence. Biais de confusion Lié à une erreur d'appréciation entre les effets de la thérapeutique étudiée et les conséquences de la maladie traitée. Le risque de biais de confusion est supprimé par l utilisation d un groupe contrôle. Biais de sélection Il est lié à une différence de composition entre le groupe traité et le groupe témoin. Si le groupe témoin est, par exemple constitué de patients de l'année précédente, il y a toutes les chances que la prise en charge médicale ait évolué entre les deux groupes. D'autre part, si la sélection se fait sur des critères objectifs (date de naissance, jour de consultation etc.), l'expérimentateur pourra deviner à quel groupe appartient le patient et le double aveugle n'est plus possible. L'hasardisation, ou tirage au sort est le seul moyen pour éviter un biais de sélection. Biais de suivi Lié à des différences de prise en charge au niveau du groupe traité et du groupe témoin. Par exemple, si le double aveugle n'est pas respecté, il est probable que l'expérimentateur ne suivra pas de la même façon les effets secondaires manifestés par le patient recevant le placebo. Biais d'évaluation Le biais d'évaluation survient lorsque le critère de jugement n'est pas recherché de la même manière dans les deux groupes. Le risque de biais d'évaluation est supprimé si l'essai est en double insu. 1

Les différents types de biais Même si on ne peut parler en toute rigueur de biais, les études cliniques ont d'autres limitations : Elles sont très souvent financées par l industrie pharmaceutique, qui est par conséquent juge et partie Les résultats de plus de la moitié des études ne seraient pas publiés. Ce sont essentiellement les résultats négatifs qui sont dans ce cas, ce qui peut fausser la perception qu on peut avoir de la réelle efficacité du médicament testé.. Les phases de développement d un médicament Un essai clinique se déroule le plus souvent en quatre phases précédées d'une phase dite pré-clinique. La phase Pré-clinique Etude de la molécule, sa structure, son effet sur les cellules, son effet sur l'animal au niveau comportemental et biologique, étude des organes cibles. A partir de ces études on détermine la MTD (Maximal Tolorated Dose) qui représente la dose maximale que l'animal de laboratoire peut tolérer, la NOEL (No effect level) ou Dose sans aucun effet pharmacologique et toxicologique et la NOAEL (No Observable Adverse Effect Level) ou Dose sans effets secondaires. Pour calculer la première dose maximale sécuritaire à utiliser chez l'humain, la NOAEL est convertie en HED (Human Equivalent Dose) ou dose équivalente chez l'humain. La première dose maximale recommandée ou Maximum Recommended Starting Dose (MRSD) chez l'humain est calculée à partir de la plus petite HED obtenue. La plus petite HED est alors divisée par 10 pour donner la MRSD. Étude de phase I Une étude de phase I est le préliminaire à l'étude d'efficacité d'un médicament. Il s'agit d'évaluer la tolérance et l'absence d effets secondaires chez des sujets le plus souvent volontaires sains. Parfois ces essais peuvent être proposés à des patients en impasse thérapeutique, pour lequel le traitement étudié représente la seule chance de survie. Cette phase permet également d'étudier la cinétique et le métabolisme chez l'homme de la substance étudiée. Les groupes étudiés sont le plus souvent de petite taille (20 à 80 participants). Certains médicaments dont on sait par nature qu'ils sont toxiques (par exemple les anticancéreux) ne font pas l'objet d'une phase I et entrent directement en phase II. Étude de phase II La phase II consiste à évaluer à déterminer la dose optimale du médicament et à déterminer ses éventuels effets secondaires. Elle est subdivisée en deux phases : les phases IIa et IIb. La phase IIa estime l efficacité de la molécule sur un nombre limité (de 100 à 200) de malades, alors que la phase IIb détermine la dose thérapeutique de la molécule sur une plus grande échelle (de 100 à plus de 300 malades). Étude de phase III Est l'étude comparative d'efficacité proprement dite. Elle compare le traitement soit à un placebo, soit à un traitement de référence. Les groupes sont de taille importante, souvent plusieurs milliers de participants. Il s'agit de programmes extrêmement onéreux, payés par les compagnies pharmaceutiques. Étude de phase IV ou post-marketing Il s'agit du suivi à long terme d'un traitement. Elle doit permettre de dépister des effets secondaires rares ou des complications tardives. Traitement statistique Différents tests statistiques sont utilisés afin d'exploiter les résultats bruts des essais, en fonction de la nature des paramètres étudiés (variables discrètes ou continues), de la taille des échantillons et de l'objet des études. L'emploi de tests adaptés est fondamental, un test inadapté pouvant fournir des conclusions complètement erronées. Le résultat est en général une comparaison entre les groupes avec un p (lire «petit p») permettant d'évaluer le caractère plus ou moins significatif de la différence observée. Par exemple si l'on dit que «Dans le groupe traité la survie est significativement supérieure (p < 0,05)», cela signifie que le hasard seul aurait eu moins de 5 chances sur cent de produire une telle différence entre les deux groupes. Un p supérieur à 0,05 doit faire rejeter le caractère significatif de la différence, mais ne permet pas non plus de conclure à l'absence de différence. On parle alors de différence non significative. Niveaux de preuve La pertinence d'une étude clinique va, en croissant : présentation de cas : un cas isolé intéressant par sa rareté ou par une réaction particulière séries de cas : étude en général rétrospective, basée sur l'analyse de cas cliniques, sans comparaison avec des témoins Etude cas-témoins : étude rétrospective entre deux groupes, l'un présentant une maladie (cas) et l'autre, indemne (témoins). Etude de cohorte : comparaison entre un groupe de sujets non malades mais exposés à un risque à un groupe non exposé Essai contrôlé randomisée en double aveugle : comparaison prospective entre deux groupes répartis au hasard, l'un recevant le traitement à étudier, l'autre un placebo ou un traitement de référence. Méta-analyse : reprise d'un ensemble d'études comparables et analyse globale au moyen d'outils statistiques adaptés Quelques définitions complémentaires Analyse d article Centre investigateur : lieu de l'étude. Il peut s'agir d'un établissement hospitalier public ou privé, d'un cabinet médical, etc. Coordinateur : investigateur désigné par le promoteur qui coordonne la réalisation de l'essai lorsqu'il existe plusieurs centres investigateurs. Échantillon : nombre de participants à une étude. Essai non interventionnel : essai dans lequel un médicament est utilisé strictement dans le cadre pour lequel il possède une autorisation de mise sur le marché. Aucune procédure supplémentaire n'est appliquée. Expérimentateur ou investigateur : médecin surveillant la réalisation de l'étude. Participant : personne participant à l'essai qu'il reçoive ou non un traitement. Promoteur : personne physique ou morale prenant l'initiative de la réalisation d'une étude. Protocole : document rédigé avant le début de l'essai comportant un exposé des objectifs, de la méthode, du plan d'expérience, du traitement statistique et des étapes de l'essai. N Engl J Med 2006; 355: 1967-77 2

Définition: Traitement immunosuppreseur d induction Modalités du traitement d induction Le traitement d induction correspond à l utilisation à la phase initiale de la transplantation, d anticorps poly- ou monoclonaux, dirigés contre certains antigènes lymphocytaires." Permet dʼobtenir une immunosuppression intense et immédiate dans les premiers jours de greffe" Le traitement dʼinduction" Réduit la fréquence des rejets aigus" Réduit la fréquence des reprises retardées de fonction du greffon" Il existe deux types dʼanticorps utilisés comme traitement dʼinduction:" Anticorps antilymphocyte polyclonaux:" Thymoglobuline (Genzyme)" ATG Frésenius " Anticorps anti-il2r monoclonaux:" Simulect (Novartis)" Zenapax (Roche)" Anticorps antilymphocytaires polyclonaux IgG préparées à partir de sérums d animaux (lapin, cheval) inoculés avec : Des lymphocytes humains Des thymocytes humains Des lymphoblastes humains Dirigés contre de multiples antigènes présents à la surface des lymphocytes T Principalement une action lymphopéniante Entraînent une déplétion lymphocytaire profonde et durable (plusieurs mois). Propriétés immunomodulatrices de l ATG Contiennent des Ac avec de nombreuses spécificités :! anti-cd2, CD3, CD4, CD5, CD8, CD11a, CD18, CD25, CD45, CD20, CD40, CD16, HLA I et II )! anti-intégrines (VLA-4 CD50, CD54, CD102)! Anti-LFA1 (modulation négative)! Anti-chémokines et chémokines R (CXCR4, CCR7, CXCR4, CCR5)! Déplétion lymphocytaire :! Dépendante du complément (forte dose). Cellules repos et activées! Apoptose via Fas-Fas ligand (faible dose) sur cellules activées (PHA)! Opsonisation et phagocytose dans la rate et les ganglions! Elimination des lymphocytes préactivés mémoires (Fas ligand et IL2 dépendante)! Induction «d anergie» par activation lymphocytaire partielle (in vitro)! Recouvre et modulation négative de CD2, CD3, CD4, CD8! Travaux de JP Revillard et al INSERM U503. Müller et al Transplantation, 1997. Anticorps monoclonaux anti-il2-r α β Récepteur de l IL2 Complexe multimérique : chaînes α, β, γ Association non covalente --> Site de haute affinité du récepteur Les chaînes β et γ sont constitutives La chaîne α (CD25) est inductible / stimulation Ils inhibent l effet de l IL2 uniquement sur les lymphocytes activés et ont donc une spécificité plus grande que l ATG ou l OKT3. IL2 γ Anticorps monoclonaux anti-il2-r Simulect (Novartis)" 1990 : Premiers anticorps d origine murine. (Soulilou JP et al. NEJM 1990; 32: 1175-82)" Efficacité équivalente à l ATG et tolérance meilleure.! MAIS faible demi-vie des Ac et HAMA" " La réponse : " Anticorps chimérique! Anticorps humanisé" Zenapax (Roche)" 3

27/11/13 Analyse en intention de traiter/analyse per protocole Type d étude Sponsor! Ethique Primary endpoint Secondary endpoints 4

27/11/13 Efficacy endpoints Patients Characteristics Primary endpoint Significant secondary endpoints Les deux groupes sont similaires Safety endpoints Results Limitations 5