Etude. «Etat des lieux de l agriculture biologique sur le Marais Poitevin» SYHTHESE. Phase Contexte

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Transcription:

Contexte Etude «Etat des lieux de l agriculture biologique sur le Marais Poitevin» Phase 1 2008 SYHTHESE Association de Développement de l Agriculture Biologique en Deux-Sèvres 3, rue de Verdun 79200 POMPAIRE Tel. : 05-49-63-23-92 e-mail : BIOSEVRES @ wanadoo.fr Le Parc Interrégional du Marais Poitevin milite pour mettre en place les actions définies dans une charte élaborée pour reconquérir le label de Parc Naturel. L objectif prioritaire est de reconquérir les prairies naturelles et de préserver les zones humides. Une convention a été mise en place entre le Parc Interrégional du Marais Poitevin, Agrobio Poitou- Charentes et le Groupement d Agriculteurs Biologiques de Vendée. Ces trois structures partagent une même volonté : promouvoir et mettre en œuvre un développement durable, à la fois équilibré et de qualité, s appuyant sur des activités économiques viables et sur une prise en compte des préoccupations environnementales. Pour ces 3 structures, l agriculture biologique est reconnue comme une des formes les plus abouties d agriculture durable. Ce mode de production représente ainsi une alternative économique pertinente pour préserver cet environnement exceptionnel. La convention signée par les structures se décline en cinq actions : Action 1 : Etude diagnostic : «Etat des lieux de l agriculture biologique dans le Marais Poitevin Plan d actions». Action 2 : Créer un contexte favorable au développement de la bio dans le Marais Poitevin Action 3 : Développer les débouchés locaux de produits biologiques. Action 4 : Développer la production AB. Action 5 : Développer la transformation, la collecte de produits biologiques. Action transversale : «Accompagner les projets émergeants relatifs à l agriculture biologique sur le territoire du Parc Interrégional du Marais Poitevin». Repère : les chiffres clés de la bio en France En 2007, 12000 exploitations agricoles étaient engagées dans la production biologique avec 2% de la surface agricole utilisée (SAU) nationale. De 2001 à 2007, une progression du nombre d exploitations bio de près de 2,5% par an est enregistrée (le nombre total d exploitations agricoles baisse chaque année de 3%). Le marché des produits alimentaires issus de l agriculture biologique est en augmentation constante : chaque année depuis 1999, une augmentation moyenne de +15% a été enregistrée (l ensemble du marché alimentaire progresse de 3,6% par an). 77 % des Français estiment que l agriculture biologique est une voie d avenir face aux problèmes environnementaux et 84% souhaitent son développement.

Objectifs - avoir une idée précise de la production biologique sur ce territoire (nombre d agriculteurs, production, superficie ), - connaître les pratiques des agriculteurs bio de ce territoire et leurs résultats technicoéconomiques pour évaluer la viabilité économique des exploitations et constituer des références utilisables par la suite pour d éventuelles conversions, - identifier les débouchés existants sur les productions du bassin versant (volumes, circuits de vente, prix ) et évaluer le potentiel de développement des débouchés et les freins à ce développement. Méthodologie d analyse Les agriculteurs biologiques ont été rencontrés afin de répertorier leurs pratiques. Ces rencontres sont synthétisées en fiches individuelles présentant l exploitation et les techniques. Ces fiches sont complétées avec des données générales (prix pratiqués, accompagnements techniques, structuration de la filière) afin de donner une vision complète de la production. Trois fermes, en trois productions différentes, font l objet d une enquête plus approfondie afin de pouvoir réaliser des fiches plus exhaustives pouvant intégrer l aspect économique de la ferme. Présentation des fiches des rencontres

Synthèse des pratiques des agriculteurs biologiques du Marais Poitevin La gestion des prairies L élevage biologique est basé sur la valorisation de l herbe, il n est pas possible d élever des animaux sans avoir un accès aux pâturages. L élevage biologique et conventionnel dans le Marais Poitevin n est pas si différent, il existe beaucoup plus de différences sur la culture des céréales que sur la conduite des troupeaux. La conduite des cultures en agriculture biologique En conduite de cultures, le cahier des charges interdit l utilisation d engrais et de produits phytosanitaires de synthèse. Pour maîtriser l enherbement et les maladies, les producteurs ont une approche globale du système plutôt qu une vision culture par culture. Leurs pratiques sont basées sur : - des rotations longues et diversifiées (maîtriser l enherbement et l épuisement du sol) - un choix de variétés appropriées - des itinéraires techniques adaptées - des techniques de désherbage mécanique Pour gérer la fertilité du sol sans apport d engrais chimique de synthèse, les producteurs en bio s appuient sur : - l incorporation de légumineuses dans la rotation (souvent la luzerne ou la féverole) - l apport de matière organique L implantation de cultures intermédiaires est utilisée par les agriculteurs bio pour augmenter la fertilité du sol et enrichir la rotation. Cette technique est très peu utilisée dans le Marais Poitevin surtout sur les terres hydromorfes. Un système basé sur un assolement diversifié La succession de plantes à enracinements différents permet d améliorer la structure du sol (décompactage, drainage, aération). Un enracinement profond permet de fissurer le sol en profondeur tandis qu un enracinement superficiel permet d améliorer la structure en surface. L alternance de cultures d hiver et de printemps et de familles végétales permet de limiter la prolifération de maladies, des parasites et des adventices. Pratique de cultures de mélanges céréaliers Les différentes céréales et légumineuses du mélange sont semées en même temps sur la parcelle. Le mélange a l avantage d être plus résistant aux maladies et peu exigeant en azote. Cette production permet un rendement stable en bio et constitue la base de la ration des animaux. Importance de la production de protéines végétales Les agriculteurs en bio cherchent à produire leurs protéines pour être au maximum autonomes et limiter les achats coûteux de matières azotées en bio. La culture de féveroles et la luzerne sont très répandues parmi les agriculteurs biologiques du marais. Réduction de la surface en maïs La culture en maïs est particulièrement difficile en culture biologique dans le marais en raison de l incertitude de pouvoir rentrer sur les terres pour pouvoir assurer une bonne implantation de la culture. La diminution de la surface de maïs pour beaucoup d agriculteurs biologiques provient aussi d un refus du système d agriculture prédominant basé sur le maïs soja. Des techniques de désherbage mécanique Les producteurs ont développé des pratiques de désherbage mécanique (herse étrille, bineuse) pour maîtriser l enherbement des cultures. La rotation à base de luzerne et le faux-semis aident aussi les producteurs bio à maîtriser l enherbement. Le type de travail du sol est très variable d un agriculteur à l autre mais les producteurs cherchent à minimiser le bouleversement de la vie du sol en privilégiant un travail superficiel du sol et évitant le retournement.

Synthèse des pratiques des agrobiologistes à promouvoir pour limiter les risques de pollution de l eau Limiter les risques de pollution par les matières en suspension Assurer une couverture du sol maximale -Accroître la surface en herbe - Limiter les sols nus en hiver - en alternant autant que possible cultures d hiver et de printemps - en implantant des cultures intermédiaires Assurer une bonne structure du sol - Privilégier une fertilisation sous forme organique - Faire se succéder des plantes à enracinements différents dans la rotation - Assurer une porosité du sol favorisant l infiltration tout en limitant les départs de terre - en préservant l activité de la faune du sol : absence de produits phytosanitaires, travail du sol superficiel limitant au maximum le brassage de la terre ou avec des outils de décompactage Mettre en place et maintenir des dispositifs anti-érosifs (haies, bandes enherbées..) Limiter les risques de pollution par les nitrates et phosphates Limiter les excédents de nitrates et phosphates dans le sol - Limiter le chargement de 1 à 1,4 UGB/ha. - Privilégier la fertilisation sous forme organique à partir des effluents d élevage produits sur la ferme : la minéralisation progressive de l azote évite ainsi les excédents ponctuels. - Composter le fumier, en particulier pour des apports réalisés à des périodes où les besoins des plantes en azote sont faibles (Août à janvier) - Répartir chaque année les effluents d élevage sur l ensemble de la surface épandable Minimiser la minéralisation de l azote organique du sol au cours de l interculture - Privilégier les techniques de travail du sol simplifié au labour profond qui favorise l aération du sol et augmente la minéralisation - Retarder le plus possible les labours pour limiter la minéralisation d automne Piéger les nitrates et phosphates excédentaires pendant l interculture - Limiter les sols nus en hiver - en alternant cultures d hiver et de printemps ou en implantant des cultures intermédiaires. - Broyer, disperser et enfouir les résidus de culture par un déchaumage superficiel (5 à 7 cm de profondeur) afin qu ils immobilisent l azote du sol. Limiter les risques de pollution par les produits phytosanitaires Prévenir le développement des adventices - Intégrer des prairies temporaires dans la rotation. - Alterner des familles végétales différentes dans la rotation. - Privilégier un semis tardif des céréales pour limiter la concurrence des adventices. - Pratiquer le faux-semis pour détruire les adventices avant l implantation des cultures. - Privilégier les variétés végétales à implantation rapide. - Alterner sur chaque parcelle de prairie, pâturage et fauche. Pratiquer le désherbage mécanique, thermique ou manuel Prévenir le développement des maladies et la prolifération des ravageurs - Allonger la rotation grâce à l introduction d une prairie temporaire - Alterner les familles végétales dans la rotation pour rompre le cycle des ennemis des cultures. - Privilégier les variétés végétales résistantes aux maladies et aux ravageurs. - Favoriser le développement de la faune auxiliaire prédatrice des ravageurs des cultures : implanter des haies et bandes enherbées ou fleuries

Caractérisation des opérateurs Filière légumes, un marché en pleine expansion - marchés dans les villes, territoire central sans offre, surfaces de distribution de plus en plus au bio MAIS fruits et légumes pratiquement inexistants - demande croissante des collectivités MAIS besoin de mutualiser les demandes des petites communes ou accompagnement pour installer des maraîchers à proximité Filière bovine, une grande représentation dans le marais - 1 opérateur principal : le Groupement d Éleveurs de l Ouest pour la partie vendéenne (clients UNEBIO et Charal) - La SCA Poitou-Charentes Bio collecte les animaux des éleveurs en Poitou-Charentes. en attente de producteurs pour pouvoir développer son réseau de collecte. Pour 2008, La SCA Poitou-charentes bio estime ses besoins à + 80 bovins de cheville et à + 200 bovins allaitants et réformes laitières/an Filière céréales et oléoprotéagineuses - BIOGrains (Poitiers), AB développement, SA Pinault ou Edou Breizh - Des coopératives céréalières filières biologiques CAVAC et Terrena - CORAB est une coopérative entièrement en agriculture biologique Le déficit en céréales et oléoprotéagineuses est important et nécessite des importations conséquentes (exemple ; 24 000 T de blé en 2007 pour Poitou-Charentes). Filière lait de vache - Le lait : 1er produit laitier bio consommé - Objectif de BIOLAIT :collecter 70 millions de litres d ici 5 ans, manque actuellement environ 20 millions de litres de lait biologique pour 2008, soit 50 % de la collecte actuelle - EURIAL cherche de nouveaux producteurs (environ 150 d ici 2010) pour pouvoir travailler 4 000 T/an (contre 2 000 T actuellement Filière ovine - 2 opérateurs principaux : la SVO et la SCA Poitou-Charentes Bio, à la recherche de producteurs pour développer leur activité - Aucune ne travaille actuellement sur la zone éleveurs directement avec le consommateur (vente par caissettes ou vente à la boucherie) Filière volaille de chair bio - Les producteurs vendent en direct aux consommateurs ou sont affiliés à des groupements - Demande en volailles biologiques a fortement augmenté en 2007 - «Bodin la volaille bio» tente de répondre à la demande : recherche une 30aine de nouveaux bâtiments de 400 m² soit 250 000 poulets/an - Plusieurs éleveurs se sont organisés et ils ont crée un partenariat plus indépendant avec les opérateurs. Filières non représentées dans le marais mais qui cherchent à s implanter : Chèvres, Volailles pondeuses et porcs bio

Etude macro-économique «potentiel de conversion» Pour établir un programme d actions il nous faut avoir une meilleure vision du potentiel de conversion, c est-à-dire une image de la réalité de l agriculture conventionnelle dans le Marais Poitevin au jour d aujourd hui. Cela nous permettra d appréhender les écarts entre les systèmes. Nous nous baserons uniquement sur les éléments techniques des exploitations tout en ayant bien conscience que les aspects psychologiques jouent un rôle important au moment d entamer une conversion. exploitations 82 74 93 20 27 28 30 26 Prédominance des systèmes peu de changement (9) 8 7 6 5 4 3 extrement difficile (0) Elevage (bovins viande, lait et chèvres et ovins) Bovins viande et maraîchage céréales fruits Elevages hors sol (volailles, chèvres, bovins lait) La filière «élevage» a une grande partie d exploitations proches des caractéristiques de production biologiques. Certaines exploitations sont par contre, très loin du système bio du fait de ne pas disposer des surfaces fourragères ou d avoir un système très intensif. Les systèmes céréaliers sont, en général, très éloignés et il faudra beaucoup plus d énergie pour les faire basculer (en tenant compte seulement des caractéristiques techniques). Le critère économique prend toute son importance dans ce système. Selon les faibles prix actuels en conventionnel, les céréaliers pourraient être tentés de se diriger vers des systèmes plus rémunérateurs. Cependant, les prix élevés des années antérieures laissent penser que les céréaliers vont attendre encore pour avoir plus de recul sur les marchés et leur évolution. La conversion à l agriculture biologique Des études montrent que : en agriculture biologique les producteurs ont des revenus semblables à leurs collègues en conventionnel. La perte de rendement est généralement compensée par une plus-value du prix obtenue grâce à la reconnaissance du logo «AB». L étape préalable (conversion) est cependant critique car, aujourd hui, les aides à la conversion ne sont pas suffisantes pour compenser la perte de rendement dû au changement de système. En effet, le fait d utiliser des pratiques plus extensives se traduit par des rendements moindres. Pendant la période de conversion ces rendements sont encore plus faibles. Les aides à la conversion ont été créées pour soutenir les agriculteurs pendant cette période, mais aujourd hui elles n arrivent pas à équilibrer le manque économique dû au changement de système. Aujourd hui, un agriculteur qui passe en bio a une perte de revenus pendant la période de conversion à l agriculture biologique.

Programme d actions Nous déterminons trois étapes jusqu à l aboutissement d un projet de conversion à l agriculture biologique : diminuer les freins psychologiques par la sensibilisation, améliorer la connaissance sur les techniques de production biologique, et concrétiser la conversion. Ces étapes peuvent être plus ou moins accélérées où suscitées par des leviers. Pour inciter à la conversion à l agriculture biologique dans le Marais Poitevin, il faudra donc agir sur ces trois niveaux : niveau psychologique, niveau technique et niveau économique. Synthèse des actions proposées Action 2 du programme (créer un contexte favorable) - conférences «pesticides et santé» - conférences «agriculture et production» - présence et manifestations - produits bio dans les cantines Action 3 du programme (développer les débouchés) - dialogue et accompagnement des communes (installation/ repas bio) - étude Marque produit Bio du Marais - organisation groupe maraîcher Action 4 du programme (développer l AB) - dialogue et partenariat avec instances agricoles - formations et visites techniques - implantation d essais ou programmes dans des lycées agricoles Action 5 du programme (développer la transformation et collecte) - accompagner les opérateurs pour s implanter dans le territoire ou créer une filière bio - créer une passerelle entre porteurs de projets et fournisseurs Action transversale (accompagnement des projets émergeants) Aides : Complément d une aide à la conversion pour équilibrer les pertes et inciter le passage MAE «prairie» : faciliter l engagement de nouveaux contrats Mesures MAET Phyto (augmenter les montants des aides à la conversion) Accompagnement à l installation ou aide à l acquisition de foncier Aide à l implantation de protéagineux Facilités à l acquisition de matériel spécifique à la bio par les CUMA

8 - Conclusion Le Marais Poitevin est un écosystème exceptionnel. La Politique Agricole Commune, l extraordinaire fertilité des sols du marais, les prix du marché, etc ont provoqué une intensification de l agriculture, avec pour effet, la perte de surfaces en herbe, l utilisation de produits chimiques dégradant l environnement, la perte de biodiversité L Agriculture Biologique peut constituer un outil pour reconquérir la qualité de l eau, pour permettre aux citoyens de valoriser un système agricole en adéquation avec l environnement dans lequel est inscrit. Cependant la mise en place de ce mode de production n est pas facile. Différents organismes travaillent déjà sur le terrain pour apporter un soutient aux agriculteurs biologiques du secteur. Les débouchés et la demande sont croissants. Cela n est cependant pas suffisant pour développer l agriculture biologique au niveau des enjeux environnementaux et de l augmentation exponentiel de la demande. Même si le travail est intensifié par les instances actuelles, cela ne sera pas suffisant, il est nécessaire de réinventer nouvelles instances (plus sur le terrain) et nouvelles mesures incitatives. Dans autres régions le frein au développement de l agriculture biologique est du à une méconnaissance de ce système. Ce n est pas le seul frein dans le Marais Poitevin. Les terres sont très productives; les agriculteurs souhaitent obtenir le maximum rendement possible. Il est urgent d agir, mais il est difficile de demander à un professionnel de réduire ses revenus. Des moyens conséquents sont nécessaires pour mettre en place un tel projet si on veut faire du Marais Poitevin un exemple d aménagement du territoire en adéquation avec les attentes des citoyens et conformes aux problématiques environnementales actuelles. Dans tous les cas, le passage à l agriculture biologique dépend de différents facteurs, et nécessite toujours un temps de mûrissement du projet. Ce temps est différent pour chaque cas. Les effets escomptés, après la mise en place du programme, ne seront donc pas visibles immédiatement.