Chapitre: Les aspects théoriques et méthodologiques de la fonction d audit Section 1: L approche théorique de l audit organisationnel 1-1: Définitions de l audit et du contrôle interne 1-1 Définition de l audit : Le mot audit vient du latin: audire càd «écouter» a pour ancêtre en France le commissariat aux comptes ( loi du 24 07 1867) qui avait pour rôle la vérification des comptes, puis des révisions des comptes pour aboutir à une fonction plus valorisante qui est l audit. Audit : Jugement (appréciation) d une réalité par un professionnel sur la base d une démarche méthodique par référence à des normes - La réalité auditée peut être une information, un système, une entreprise, une fonction, - L audit peut viser plusieurs objectifs définis par le commanditaire de la mission. - L audit est un processus en pleine évolution - L audit est aussi ancien que la comptabilité dont les enjeux étaient (et sont) très importants (gérer des comptoirs agricoles, lever des impôts, évaluer des fortunes ) - I audit a évolué suivant l évolution des organisations et des systèmes de gestion Jusqu au 18eme siècle : Audit assimilé à l «art» de découvrir (détecter) les erreurs ou les fraudes (avec une forte connotation de «Sanction» derrière) Avec la séparation entre propriétaires et gestionnaires : audit plus global (analyse des procédures, audit des activités ) Premières formes d audit : audit de conformité (Régularité) : Comparer une réalité existante à des Règles édictées (soit par l organisation elle-même Ou par des organismes spécialisés) Par la suite : Audits a «plus grande valeur ajoutée» : Juger les actions par rapport aux objectifs poursuivis (audits d efficacité) Tout récemment :
Impact des «affaires» (Enron, World Com, Parmalat..) sur la confiance : Retour à l Insistance sur la maîtrise des risques (détection et Prévention) et sur l importance du contrôle Interne Les 3 grandes familles d audit: L audit stratégique : Vise la direction et la stratégie menée par celle ci. Il porte sur les systèmes mis en place par la direction pour définir et piloter l entreprise et sur leur performance.(plan de développement et politique générale) Les audits opérationnels : L examen de la manière dont l entreprise ou certaines de ses entités, par rapport aux objectifs fixés, obtiennent, préservent, allouent et consomment les ressources nécessaires a la réalisation desdits objectifs (audits d efficacité) L audit financier : L examen de la régularité et de la sincérité de l information financière et comptable et de sa fiabilité eu égard aux normes comptables de référence De nos jours, le champ d action de l audit interne s est fortement développé et élargi depuis son adoption en France dans les années 60, il recouvre maintenant une conception très large répondant aux complexités croissantes de la gestion des organisations. Les variétés d audit dans l entreprise: Audit financier Vérifier la fiabilité de la comptabilité et des comptes annuels qui en découlent Audit de conformité «Complaisance audit» Vise à vérifier le respect des lois, règlements, politiques et procédures Audit opérationnel Comporte la vérification de la qualité et du caractère adéquat des systèmes et procédures, l analyse critique des structures d organisation et l appréciation de l adéquation des méthodes et moyens utilisés par rapport aux objectifs fixés Audit de management Apprécier la qualité de la fonction de management dans le cadre de l objectif de l établissement
Audit de stratégie Confrontation de l ensemble des politiques et stratégie de l Ese avec le milieu dans lequel elles se situent pour en vérifier la cohérence globale L audit interne est censé apporter sa valeur ajoutée à l ensemble des activités de l organisation, en se penchant principalement sur: Evaluation des procédés internes de vente, stockage, fabrication, etc. Appréciation des cycles de production, d exploitation et du cycle d investissement Evaluation des compétences des équipes ( Technique du bilan individuel et collectif, évaluation du potentiel) Appréciation des aspects financiers, des aspects administratifs et des aspects GRH Evaluation des domaines de l informatique, de la sécurité informationnelle, ou de la politique sociale, etc. Cette valeur ajoutée sera stratégique dans une démarche d assistance au management, car diriger une organisation, c est toujours: Planifier les tâches Organiser les responsabilités Conduire les opérations et en contrôler la marche et l efficacité Enfin, la fonction d auditeur interne est une fonction passionnante car elle permet de développer une vision globale et transversale de l organisation et c est un tremplin vers le management et la gouvernance d entreprise. 1-2 Vision transversale de l audit Cette vision transversale de l audit organisationnel se traduit par ses retombées escomptées sur l entreprise, en particulier: Retrouver de la productivité dans l entreprise. Améliorer le cycle de fabrication ou de production. Optimiser les flux. Optimiser les outils de production. Etc. 1-3 Définition conceptuelle de l audit organisationnel:
La fonction d audit doit remplir dans l entreprise les fonctions suivantes: Véhiculer une image de rigueur Identification des risques Accompagnement des politiques et des plans de développement Evaluer les économies à réaliser Maîtriser l instabilité de l environnement 1-4 Classification de la fonction d audit: Le développement de la fonction d audit a fait l objet de plusieurs classifications à la fois sur le plan horizontal et sur le plan vertical: Sur le plan vertical: Le champ d application a été élargi à tous les domaines d activités économiques, politiques et sociales et à tous les stades décisionnels. Sur le plan horizontal: L audit est devenue une pratique courante dans: Les organisations publiques Dans les associations à but non lucratif Dans les PME/PMI Dans les entreprises publiques, les filiales, En conclusion, l audit interne est devenu de nos jours incontournable notamment pour les grandes entreprises et largement reconnu comme le seul instrument capable de valider la qualité du contrôle interne. Ce dernier demeure le mécanisme indispensable pour s assurer que les actions de l entité audité sont en conformité avec ses stratégies, ses politiques et ses normes. D autant plus que la fonction d audit se renforce et devient de plus en plus nécessaire dans un monde où l incertain s impose comme un paramètre perturbateur de toute stratégie de développement. Section2 : Définition du contrôle interne:
Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par le système de gouvernance de l entreprise (direction, cadre et personnel) en vue de réduire les risques auxquels l entreprise est confrontée et donc d améliorer l efficacité de l action et de maitriser les processus de décision. Son rôle est de soutenir la conduite de l entreprise et de lui assurer une un activité administrative correcte, respectueuse du droit, économe et efficace. Au total, l objectif de tout travail d audit est de pouvoir apporter une valeur ajoutée notamment dans l amélioration de la qualité du management et du système de gouvernance de l entreprise. Autres définitions du contrôle interne: Le contrôle interne désigne le système global de contrôle qui s exerce au sein des organisations (publiques, IF), visant à assurer une bonne application de la réglementation et des procédures en matière financière par opposition au contrôle externe qui se réfère à une mission assurée par des organismes extérieurs comme par exemple le parlement ou la cour des comptes. L enjeu du contrôle interne dans l entreprise: Le contrôle interne constitue une nécessité absolue pour une gouvernance saine. Il doit exister à tous les niveaux d encadrement et de hiérarchie et dans tous les domaines du management moderne. Trois types de contrôle interne: - Le contrôle préalable: intervient avant le début des opérations et porte sur les décisions, les procédures et les règles pour assurer que les activités planifiées seront effectuées correctement Le contrôle en cours d exécution: intervient dans la phase d action lorsque les plans sont mis en œuvre et porte sur le pilotage et la direction de l exécution des travaux. Le contrôle final ou à postériori se concentre sur l utilisation des informations relatives aux résultats antérieurs afin de corriger les écarts futurs possibles par rapport aux normes reconnues comme acceptables. Ce contrôle va permettre d apporter les corrections nécessaires avant tout dérapage irrémédiable.
Objectifs du contrôle interne: Les objectifs se déclinent en trois catégories : Objectifs opérationnels Réalisation et optimisation dans l utilisation des ressources de l entreprise ainsi que la protection de ces ressources. Objectifs financiers La mise à disposition d informations financières fiables et conformes aux normes comptables applicables, ainsi que des informations nécessaires à la bonne gestion de l entité. Objectifs de conformité Respect par l office des différentes lois et réglementations en vigueur. (associer le service juridique ) Les limites du SCI: Ces trois catégories d objectifs se chevauchent (un objectif donné peut rentrer dans plus d une catégorie), et relèvent de la responsabilité directe du management de l entité. Réalisation des objectifs liés aux opérations, (par exemple en terme de rentabilité des investissements, d efficacité ou encore de taux de satisfaction des clients), ne relève pas toujours de la seule volonté de l entreprise et de son SCI ( variables exogènes). Enfin, un SCI ne peut prévenir un jugement erroné ou une mauvaise décision. Le SCI et le SGE: Le SGE assure la supervision de la mise en place de l ensemble des éléments du contrôle interne. Le contrôle interne relève, dans une certaine mesure, de la responsabilité de tous les membres du personnel: Les membres du personnel ( chacun dans son domaine de compétences ) doivent gérer le développement et la mise en œuvre des procédures de contrôle interne destinés à permettre la
réalisation des objectifs de leur direction et s assurer de leur cohérence avec les objectifs généraux arrêtés par le SGE. D une part, pratiquement tous les employés jouent un rôle dans la réalisation des contrôles, que ce soit la réalisation de rapprochements, de contrôles physiques, le suivi d anomalies ou d erreurs ou encore l analyse de variations diverses ou d autres indicateurs de performance de l entreprise. D autre part, un SCI efficace suppose que les membres du personnel communiquent à leurs supérieurs hiérarchiques tout problème constaté au niveau de l exécution des opérations, toute violation du code de conduite ou des normes et directives internes de l entité. Un SCI efficace repose sur des vérifications, sur le contrôle réciproque résultant de la séparation des tâches et sur le fait que les employés y soient suffisamment impliqués afin de dénoncer des agissements incorrects ou irréguliers dans la chaine de répartition des tâches et des responsabilités. En conclusion: La mise en place d un environnement de contrôle est la première étape de l établissement d un système de contrôle interne. Elle constitue un élément de base indispensable à la création et au maintien d un SCI efficace Les facteurs ayant un impact sur l efficacité de contrôle interne comprennent notamment l intégrité, l éthique et la compétence du personnel; la politique de délégation des responsabilités et enfin la philosophie des dirigeants et le style de management de l entité.