L assurance emploie environ 205 000 personnes en France. Fort recruteur depuis des années, elle offre des perspectives de mobilité et de carrière intéressantes, favorisées par la formation initiale et continue. La profession consacre en effet 4,5 % de la masse salariale à la formation de ses collaborateurs. L année 2005 a été particulièrement riche en ce domaine, par l application des dispositions de l accord de branche du 14 octobre 2004. L EMPLOI ET LA FORMATION : LA NOUVELLE DONNE L intégration de nouveaux entrants Compte tenu de leur pyramide des âges, les sociétés d assurances engagent chaque année entre 10 000 et 14 000 personnes, dont une part importante de cadres. Ce volume de recrutement se maintiendra, voire s amplifiera, dans les années à venir, en raison de l évolution démographique et de la profonde mutation des emplois que connaît le secteur. Les métiers les plus concernés sont le commercial, la gestion de contrats, l informatique, l actuariat et le marketing, avec une prédominance des commerciaux et des gestionnaires de contrats, qui représentent 60 % des effectifs. Ce mouvement intéresse notamment les jeunes : au 31 décembre 2004, plus de 7 % des effectifs des sociétés d assurances avaient moins d un an d ancienneté, et 60 % d entre eux étaient âgés de moins de 30 ans. La plupart des formations qui préparent à ces emplois peuvent être suivies dans le cadre de l alternance. La profession s est dotée de dispositifs adaptés, tels que l apprentissage, dont le développement est significatif, ou le contrat de professionnalisation, dont les priorités ont été déclinées au niveau de la branche. Dans ce contexte, la FFSA renforce ses actions d information sur les métiers : lors des Salons auxquels elle participe, à Paris et dans plusieurs villes de province, elle organise, depuis le début de l année 2006, des tables rondes et conférences. Avec les associations interprofessionnelles des assureurs locaux et le Groupe École nationale d assurances, ces animations permettent aux visiteurs de rencontrer des représentants des différentes familles professionnelles : agents généraux, courtiers et sociétés d assurances. L assurance française en 2005 // Les ressources humaines 63
En outre, les supports d information, tels que le site dédié aux métiers et formations du secteur (www.ffsa.fr/metiersassurance), permettent d accéder à des données actualisées en permanence. L évolution du personnel en place L assurance est traditionnellement un secteur qui offre d intéressantes perspectives de mobilité et de promotion. A la suite de l accord de branche du 14 octobre 2004 sur la formation professionnelle, plusieurs dispositifs ont été mis en œuvre : un support facilitant la mise en place de l entretien professionnel prévu par la réforme ; cet entretien constitue désormais l élément central d identification des besoins de formation des salariés ; la période de professionnalisation, financée par Opcassur, dont l objet est d accompagner le déroulement du parcours professionnel des salariés sous contrat à durée indéterminée, afin de permettre leur maintien dans l emploi ; le cadre incitatif prévu par l accord de branche sur ce dispositif lui a permis de se développer significativement dès 2005 ; le premier certificat de qualification professionnelle du secteur, concernant l activité de «relation clientèle assurance», destiné à accompagner les salariés vers ce type d emploi en développement ; ce certificat permet de reconnaître en situation de travail la maîtrise des compétences correspondant à la qualification visée, que celles-ci soient acquises par la formation ou par l expérience ; un pôle de validation des acquis de l expérience (VAE) créé au sein de l École nationale d assurances-association pour l enseignement de l assurance (AEA) ; ce pôle, au service des entreprises et des salariés, permet d organiser au sein de la profession l orientation et l accompagnement des salariés dans leurs démarches d obtention de diplômes par cette voie. La formation professionnelle : un effort conséquent Les entreprises d assurances ont consacré 4,5 % de la masse salariale à la formation professionnelle continue en 2004, soit 194 millions d euros. Ce taux dépasse largement l obligation légale de 1,6 % et le pourcentage de 2,2 % prévu par l accord de branche du 14 octobre 2004 «Anticiper et accompagner le changement par la formation professionnelle tout au long de la vie». Avec un taux d accès à la formation de près de 65 % (contre 34,5 % tous secteurs confondus), les sociétés d assurances ont fait bénéficier leurs salariés de 75 900 actions de formation en 2004. Ces chiffres témoignent du dynamisme de l assurance, secteur figurant traditionnellement parmi ceux qui accordent le plus d importance à la formation. Les entreprises d assurances peuvent s appuyer, pour la formation professionnelle de leurs salariés, sur un dispositif professionnel de formation rénové. 64 Les ressources humaines // L assurance française en 2005
LA CRÉATION DU GROUPE ÉCOLE NATIONALE D ASSURANCES Le groupe est né le 16 mars 2005, sous la forme d une association loi de 1901, en application de l accord du 14 octobre 2004. Il a pour rôle de coordonner l action des organismes professionnels de formation (École nationale d assurances, Association pour l enseignement de l assurance, Adap), structurés désormais en trois pôles : les formations diplômantes, les formations qualifiantes et le pôle mastères et doctorat. Il a également pour mission de contribuer au rayonnement de l assurance en organisant des manifestations ouvertes destinées à rendre accessibles les savoirs de l assurance et en menant des actions de coopération nationales et internationales. LES DIX ANS DU CENTRE DE FORMATION D APPRENTIS (CFA) DE L ASSURANCE L apprentissage se développe dans les entreprises d assurances, et l essor du CFA de l assurance confirme la forte implication de la profession dans la formation en alternance. Depuis 1995, près de 2 000 jeunes ont suivi une formation en alternance au CFA. Le CFA accueille chaque année quelque 450 jeunes, qui se forment aux métiers de l assurance : ils préparent le BTS assurances, le titre de conseiller en assurances et en épargne ou la licence professionnelle d assurances. Les entreprises contribuent ainsi à la réussite professionnelle des jeunes apprentis. Beaucoup d entre eux sont embauchés par la société dans laquelle ils ont effectué leur apprentissage. D autres poursuivent leurs études et se présentent sur le marché du travail munis d un passeport pour l emploi. LA PRÉVOYANCE ET LA RETRAITE La prévoyance : les effets de la réforme de l assurance maladie En matière de prévoyance, deux importants accords professionnels ont été signés en 2005. Le premier, du 5 décembre 2005, a été conclu entre la FFSA et le Gema, d une part, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC et la CGT, d autre part. Cet avenant, qui concerne le régime professionnel de prévoyance des actifs (RPP), a pour objet d adapter celui-ci aux conditions fixées par la loi du 13 août 2004 et le décret du 29 septembre 2005 relatifs à la réforme maladie et mettant en œuvre le parcours de soins organisé autour du médecin traitant. De ce fait, le RPP répond aux conditions spécifiques des contrats dits «responsables», et les contributions patronales le finançant peuvent continuer à bénéficier des exonérations fiscales et sociales. Le second avenant, signé le 28 décembre 2005 entre la FFSA et le Gema du côté des employeurs, la CFDT, la CFTC et l Unsa du côté des organisations syndicales de salariés, concerne le régime d assurance maladie des retraités (Rama). Il a également pour objet de mettre les garanties du régime en conformité avec la loi et le décret précités. Les partenaires sociaux ont convenu de se réunir au cours du premier semestre 2006 pour procéder à un examen d ensemble du RPP et du Rama et étudier, en tant que de L assurance française en 2005 // Les ressources humaines 65
besoin, les incidences sur ces deux régimes des mesures qui devraient être prochainement adoptées en matière de Sécurité sociale. La retraite : l accord du 21avril 2005 En matière de retraite, à la suite de la loi du 21 août 2003 relative à la réforme des retraites, un accord a été signé, le 21 avril 2005, entre la FFSA et le Gema, d une part, la CFDT et la CFE-CGC, d autre part. Ce texte conventionnel est destiné à faciliter les départs à la retraite, avant l âge de 60 ans, de cadres de direction ayant commencé à travailler jeunes et ayant eu une longue carrière, ainsi que de cadres de direction handicapés. Il permet également la mise à la retraite de cadres de direction âgés de 60 à 65 ans, en instaurant des contreparties en matière d emploi et de formation. Cet accord transpose aux salariés exerçant des fonctions de cadres de direction les dispositions adoptées par le protocole d accord du 14 octobre 2004 en faveur des salariés administratifs et des inspecteurs des sociétés d assurances relevant des conventions collectives nationales des 27 mai et 27 juillet 1992. Les ressources humaines Les chiffres L emploi dans l assurance Sociétés d assurances 138 200 Agences - Agents généraux 13 200 - Collaborateurs d agence 28 000 Courtage - Courtiers 1 2 800 - Collaborateurs 18 000 Cabinets d experts 4 400 TOTAL 204 600 Personnel commercial des établissements financiers et autres (estimation) 35 000 1. Hors gestionnaires de patrimoine. Sources : Agea, CSCA, FFSA. 66 Les ressources humaines // L assurance française en 2005
Un accroissement du nombre de cadres Les statistiques établies par l Observatoire de l évolution des métiers de l assurance, portant sur les effectifs des entreprises adhérant à la FFSA et au Groupement des entre prises mutuelles d assurances (Gema) au 31 décembre 2004, révèlent une baisse du nombre des effectifs non-cadres et, en corollaire, un accroissement de celui des cadres (de 29,6 à 38,2 % entre 1996 et 2004). Les recrutements de cadres (2 100) et les promotions internes (1 500) anticipent la compensation des sorties. Ce mouvement se double d une hausse qualitative des niveaux de formation et des diplômes initiaux pour l ensemble de la population. En effet, le taux de bac + 2 et plus dépasse la barre des 50 %. Les portes d entrée dans la profession se situent à bac + 2 pour les non-cadres et à bac + 5 pour les cadres. Féminisation et vieillissement D une manière générale, la féminisation des catégories cadres et non-cadres se poursuit, notamment chez les premiers, où elle atteint 40,9 % (pour un taux global de 57,1 % de femmes). Un autre phénomène marquant de l année 2004 est une reprise du vieillissement de la population de l assurance (dont l âge moyen s établit à 41 ans et 5 mois), accompagnée d une hausse significative de l âge de cessation d activité. Il est la conséquence, notamment, de l arrêt des systèmes de préretraite. Entre 2002 et 2004, en effet, l âge moyen de départ est passé de 57 ans et 7 mois à 58 ans et 4 mois pour les cadres (+ 9 mois), et de 55 ans et 5 mois à 57 ans et 5 mois pour les non-cadres (+ 24 mois). Répartition par familles de métiers Conception et adaptation de produits 3,0 % Contrôle technique et prévention 1,5 % Gestion des contrats 27,8 % Commercial 31,9 % Comptabilité 3,8 % Réassurance 0,8 % Administration 1,9 % Secrétariat et assistanat 5,2 % Communication 0,8 % Gestion des actifs 1,1 % Informatique et télécommunications 7,7 % Études et conseil 2,4 % Gestion et organisation 2,6 % Logistique 4,0 % Ressources humaines 2,5 % Direction 2,5 % Source : Observatoire de l évolution des métiers de l assurance, au 31 décembre 2004. L assurance française en 2005 // Les ressources humaines 67