Working Paper - Document d étude N 6

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Transcription:

Working Paper - Document d étude N 6 Les enjeux électoraux et géopolitiques du scrutin régional à Paris et en Île-de-France Matthieu Jeanne Mars 2010 Institut Français de Géopolitique Université Paris 8 2, rue de la liberté 93526 Saint Denis cedex 02 Bâtiment D, salle D307 Tél : 01 49 40 73 00 Fax : 01 49 40 73 00 www.geopolitique.net

Résumé Malgré l abstention annoncée par les enquêtes d opinion, les enjeux électoraux et géopolitiques du scrutin régional des 14 et 21 mars sont de taille. Il s agit d abord du contrôle du conseil régional d Îlede-France, la région la plus peuplée et la plus riche de France. Au-delà de la rivalité médiatique qui oppose le sortant socialiste Jean-Paul Huchon et la ministre Valérie Pécresse, chaque camp politique joue gros dans cette élection. La droite unie, mais affaiblie par l impopularité de Nicolas Sarkozy, doit prouver qu elle peut rallier l électorat de centre-droit. C est la condition pour reconquérir les collectivités territoriales perdues ces dernières années. A gauche, la concurrence entre les différentes formations au premier tour définira le rapport de forces pour les prochaines échéances électorales : législatives de 2012 et élections des conseillers territoriaux en 2014. Mots-clés : Élections régionales 2010 Île-de-France Géopolitique électorale Parti Socialiste UMP Front National Les Verts Modem Jean-Paul Huchon Valérie Pécresse

Les enjeux électoraux et géopolitiques du scrutin régional à Paris et en Île-de-France Matthieu Jeanne Agrégé d Histoire Géographie, Doctorant à l IFG matthieu.jeanne@club-internet.fr 1. Quelle participation? L intérêt porté par les électeurs pour le renouvellement du conseil régional est la première inconnue. En 2004, la mobilisation avait été relativement faible, avec des différences bien marquées spatialement. Les territoires périphériques socialement ou géographiquement avaient ainsi connu une plus forte abstention que les territoires centraux. Participation aux scrutins de 2004 et 2009 (en %) Régionales 2004 Européennes 2009 75 62,73 49,67 77 60,90 37,23 78 62,30 43,95 91 62,47 42,20 92 63,08 45,57 93 56,42 32,87 94 60,04 40,82 95 59,25 38,05 Total 61,17 42,06 Lors du dernier scrutin, les européennes de 2009, l abstention et les disparités spatiales se sont accentuées. Alors qu en 2004 l écart de participation entre les départements était inférieur à 7 points, il atteint en 2009 près de 17 points. Quand un Parisien sur deux vote, seul un habitant sur trois de Seine- Saint-Denis se rend aux urnes. Le premier enjeu de ces élections est donc la capacité des formations politiques à mobiliser leur électorat sur l ensemble des territoires. La gauche pâtira-t-elle de la très faible mobilisation de ses 1

bastions traditionnels? La droite parviendra-t-elle à remobiliser l électorat de l ouest francilien qui, dans une manifestation de défiance inédite, a massivement boudé les urnes en 2009? 2

2. Quel sera le pouvoir de nuisance du Front National? L extrême droite connaît un reflux continu depuis 2004. Son assise électorale s érode et se fragilise à chaque scrutin. Ainsi, au scrutin présidentiel de 2007, alors que les formations politiques gouvernementales bénéficient toutes du sursaut de participation, le FN enregistre un de ses résultats les plus faibles (en % des suffrages exprimés) et ne parvient pas à mobiliser l ensemble de son électorat. En cinq ans, entre les deux scrutins européens, l extrême droite perd la moitié de ses électeurs, en partie du fait du départ de Marine Le Pen. Le FN, dénué de tête de liste populaire, connaîtra-t-il la même évolution au scrutin régional de 2010? L extrême droite (FN+MNR) en Île-de-France Suffrages obtenus En % des suffrages exprimés Régionales 2004 492 159 13,43% Européennes 2004 242 611 8,85% Présidentielles 2007 430 562 7,54% Européennes 2009 123 199 4,40% La seconde interrogation réside dans la distribution spatiale de son électorat. Le Front National connaît une nouvelle géographie électorale : apparu dans les quartiers populaires de Paris ou de première couronne, il est désormais mieux implanté dans les périphéries de l Île-de-France, en particulier en Seine et Marne, dans le sud de l Essonne ou le nord-ouest des Yvelines. Le scrutin de 2009 a confirmé cette distribution spatiale puisque malgré un recul global du vote frontiste, certaines communes ont vu ce vote progresser aux marges de la région. Qu en sera-t-il en 2010? 3

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3. Le double enjeu de l UMP Capter les électeurs de centre-droit La droite obtient depuis plus de 20 ans de bons résultats en Île-de-France, supérieurs à ceux qu elle obtient au niveau national. Néanmoins, comme sur le reste du territoire français, elle est affaiblie par le positionnement centriste du Modem. Et ce, malgré le niveau élevé atteint au premier tour par la formation politique de Nicolas Sarkozy depuis 2007. En effet, avec la disparition de l UDF, l UMP a perdu ses réserves traditionnelles de voix pour le deuxième tour. En 2004, la droite pouvait compter sur le report des suffrages obtenus par André Santini. Le «recentrage» du Modem ne le permet plus, d autant plus que les résultats obtenus par celui-ci sont plus faibles depuis 2009. Résultats du centre et de la droite en Île-de-France de 204 à 2009 UDF Modem UMP et divers droite Régionales 2004 16,12% 24,79% Présidentielles 2007 20,01% 35,73% Européennes 2009 8,52% 35,84% Surtout, l électorat du Modem est aujourd hui beaucoup plus volatile que ne l était auparavant celui de l UDF. Il n est plus constitué majoritairement d un électorat de centre-droit traditionnel. La comparaison sur le territoire parisien des résultats de l UDF aux européennes de 2004 et du Modem aux européennes de 2009 éclaire ce changement. Entre les deux scrutins, ce sont les électeurs de l ouest, les plus conservateurs, qui ont été le moins fidèles à Marielle de Sarnez, candidate à chaque élection. Dans le même temps, les listes UMP ont sensiblement progressé. Au contraire, le parti de François Bayrou résiste le mieux à l est, là où la droite progresse le moins. Il semble donc que le Modem ait perdu son électorat le plus conservateur au profit de l UMP. Le repositionnement au centre de François Bayrou mais aussi l opposition véhémente à Nicolas Sarkozy peuvent expliquer ce reflux du Modem. 6

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Mobiliser dans ses deux fiefs, Paris et les Hauts-de-Seine Avec le département des Yvelines, Paris et les Hauts de Seine sont des bastions historiques de la droite que Valérie Pécresse doit absolument mobiliser pour espérer conquérir la région. Or, les scrutins récents ont mis en valeur la difficulté de la droite à conserver son électorat dans ses propres fiefs. En effet, c est à Paris et dans les Hauts-de-Seine que la concurrence de la candidature de François Bayrou en 2007 a le plus affecté l UMP. Et sur ces deux territoire en 2009, malgré le reflux du Modem, l UMP n est pas parvenue à attirer vers elle les électeurs perdus en 2007. Dans ces deux fiefs qui représentent 37% de l électorat francilien de droite (pour 32% des inscrits) en 2004, la droite a perdu près de 10 points de 2004 à 2009. Suffrages obtenus par les formations de droite de 2004 à 2009 en Île-de-France Régionales 2004 Présidentielles 2007 Européennes 2009 75 43,02% 36,33% 34,40% 77 38,04% 36,34% 36,96% 78 46,64% 40,03% 42,12% 91 37,36% 33,82% 35,13% 92 50,30% 39,77% 39,85% 93 29,36% 28,44% 27,06% 94 38,16% 33,52% 32,18% 95 36,93% 34,50% 34,89% Île-de-France 40,91% 35,73% 35,84% 8

4. La gauche : un scrutin pour mesurer les équilibres internes A gauche, l enjeu électoral principal est la bataille d influence entre les Verts, le PS mais aussi le PCF. Contrairement à 2004, la gauche est cette fois désunie au premier tour. Chaque formation cherche donc à mesurer ses forces. Les Verts espèrent naturellement renouveler leurs bons résultats obtenus aux élections européennes de 2009 (20,85% à l échelle de la région) et ambitionnent de devancer le PS. Plus modestement, l objectif est de peser à gauche pour la constitution de l exécutif régional en cas de victoire de la gauche mais aussi pour revendiquer des circonscriptions législatives gagnables en 2012. Les socialistes souhaitent réaffirmer leur leadership pour limiter les concessions qu ils risquent de devoir faire si des accords de désistements sont signés pour 2012. Enfin, les communistes, forts de leur ancrage municipal, cherchent à réaffirmer leurs positions notamment face aux socialistes placés «en embuscade» dans de nombreuses municipalités ou cantons. Pour tous, les résultats de cette élection risquent de servir d étalon pour l élection des futurs conseillers territoriaux en 2014 : si le scrutin uninominal à un tour était retenu, la gauche devrait pour espérer conserver ou reconquérir la région proposer des candidatures uniques. Dans cette perspective, chaque formation cherche à mettre en valeur son implantation territoriale. A ce jeu, les Verts devront prouver que leurs bons résultats de 2009 n étaient pas simplement l expression d une sanction infligée par des électeurs socialistes infidèles à leur parti. L évolution parisienne des deux formations aux scrutins européens de 2004 et 2009 pourrait le laisser croire. A l échelle francilienne, les Verts peuvent espérer aussi se maintenir dans des territoires socialement favorisés, traditionnellement acquis à la droite (Plateau de Saclay, ouest de l Essonne) : l implantation écologiste peut alors apparaître comme un atout inédit pour les forces de gauche. Enfin, le Parti Socialiste doit quant à lui veiller à conserver son implantation dans les territoires populaires de la première couronne gagnés par l abstention, mais aussi les périphéries orientales de la Seine et Marne, sans quoi il risque de perdre le contrôle de ce conseil général. 9

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Working Paper N 6 - IFG - Mars 2010 Les working papers de l IFG sont des textes d étude diffusés en format pdf sur le site de l IFG (www.geopolitique.net), s accompagnant d une version papier. Ils ont l aspect général d un article de revue scientifique mais peuvent en différer par leur niveau d aboutissement (comme le terme anglais «working» l indique). En effet, le working paper n est pas forcément la version finale d une étude mais plutôt l étape intermédiaire d une réflexion, ou encore un texte «expérimental». Sa diffusion, avec les coordonnées électroniques de l auteur, permet aux lecteurs une interaction directe et rapide avec ce dernier, dans le but de faire progresser son texte et ses recherches. Chaque working paper a été soumis au comité de lecture avant diffusion. Malgré l abstention annoncée par les enquêtes d opinion, les enjeux électoraux et géopolitiques du scrutin régional des 14 et 21 mars sont de taille. Il s agit d abord du contrôle du conseil régional d Île-de-France, la région la plus peuplée et la plus riche de France. Au-delà de la rivalité médiatique qui oppose le sortant socialiste Jean-Paul Huchon et la ministre Valérie Pécresse, chaque camp politique joue gros dans cette élection. La droite unie, mais affaiblie par l impopularité de Nicolas Sarkozy, doit prouver qu elle peut rallier l électorat de centre-droit. C est la condition pour reconquérir les collectivités territoriales perdues ces dernières années. A gauche, la concurrence entre les différentes formations au premier tour définira le rapport de forces pour les prochaines échéances électorales : législatives de 2012 et élections des conseillers territoriaux en 2014. Professeur agrégé, Matthieu Jeanne enseigne l Histoire-Géographie dans un collège de Seine Saint-Denis. Il est actuellement doctorant à l Institut Français de Géopolitique. Dans le cadre de ses recherches, il a collaboré à plusieurs reprises avec la rédaction du Nouvel Observateur pour le supplément ParisObs. La thèse qu il prépare sous la direction de Béatrice Giblin s intitule Analyse Géopolitique de Paris. Elle accorde une place centrale aux rivalités de pouvoirs qui s exercent sur la capitale à travers l analyse spatiale des comportements électoraux et l étude des mutations sociales et urbaines de Paris. matthieu.jeanne@club-internet.fr Comité de lecture : Thibault Courcelle, Frédérick Douzet, Alain Gascon, Delphine Iost, Barbara Loyer, Julien Zarifian 13 working-papers@geopolitique.net www.geopolitique.net