Les théories de l apprentissage Claire Tardieu 2007-2008
Plan de la séance La question de l apprentissage Comment apprend-on? Le développement cognitif de l enfant Modèle cumulatif, modèle interactif L interactionnisme et le conflit socio-cognitif Input et Intake Le cône de l apprentissage Stratégies cognitives et métacognitives
La question de l apprentissage Une question liée à une conception de l enseignement La transmission: c est la relation du professeur au savoir qui est privilégiée La médiation: c est la relation de l élève au savoir qui est privilégiée d où le terme d enseignement-apprentissge (enseigner, c est favoriser l appropriation du savoir par les élèves) La médiation est à mettre en relation avec les approches contemporaines de l enseignementapprentissage des langues-cultures.
Comment apprend-on? Les stades du développement selon Piaget Les stades du développement selon Trocmé-Fabre Apprentissage cumulatif, apprentissage constructiviste Le constructivisme aujourd hui La persistance des schémas mentaux Le conflit socio-cognitif L interactionisme
Les stades du développement selon Jean Piaget Stade sensori-moteur : 0 à 18 ou 24 mois pré-opératoire : 2 à 6 ans opérations concrètes : 8 à 12 ans opérations formelles : 11-12 ans à 14-15 ans
Les stades du développement selon H. Trocmé-Fabre Par poussées et paliers: 3, 7, 11, 15 ans Périodes cruciales chez les filles: 1, 9,11 ans chez les garçons: 1, 15 ans
Apprentissage cumulatif, apprentissage constructiviste Les trois processus d interaction selon Piaget (1896-1960) L accommodation permet la structuration de la pensée et des connaissances (création de schèmes nouveaux, modification des schèmes existants) L assimilation traduit un processus d intégration simple sans conflit L équilibration est le processus d harmonisation entre accommodation et assimilation
Modèle cumulatif, modèle constructiviste Modèle cumulatif Accumulation des savoirs par transmission et par accumulation Accroissement des connaissances : mouvement linéaire d empilement Modèle interactif Adaptation entre monde et élève qui est réalisée par l activité Caractère spiralaire d intégration Le sujet prime Élève maître de son savoir Maturationisme innéisme L objet prime Enseignant maître du savoir Behaviorisme Interaction entre sujet et milieu Enseignant: médiateur du savoir Constructivisme
Le constructivisme aujourd hui Apprentissage par essais et erreurs «Le processus d apprentissage est en effet conçu comme une mise à l essai de conceptions provisoirement bonnes, qui seront constamment réajustées, voire même rejetées, pour faire face à de nouvelles situations.» G. Brousseau, «Processus de mathématisation», 1972, Bulletin de l Association des professeurs de mathématiques, 1986, vol. 7, n 2, p.33 à 115
La persistance des schémas mentaux «Ce processus de restructuration conceptuelle n a toutefois nullement un caractère automatique ni spontané. Plusieurs travaux ont en effet montré que les conceptions élaborées par les élèves sur un certain nombre de phénomènes scientifiques subsistent, même après un enseignement formel sur le sujet, et resurgissent dans leurs raisonnements lorsqu on sollicite de leur part une explication sur ce phénomène.» Nadine Bednarz «Interactions sociales et construction d un système d écriture des nombres en classe primaire», in Après Vygotski et Piaget, perspectives sociales et constructiviste, écoles russe et occidentale, textes réunis pas Catherine Garnier, Nadine Bednarz, Irina Ulanovskaya, De Boeck-Wesmel s.a., Bruxelles,1991, p. 53.
implications Si l élève n est pas suffisamment placé dans des situations de communication interactive, on ne peut parler véritablement d apprentissage par essais et erreurs Sans «conscience du langage» (Hawkins), il est difficile de dépasser les représentations mentales construites (en langue maternelle en particulier) Quel exemple pouvez-vous donner de cette persistance des schémas mentaux d après vos observations de classe?
Le conflit socio-cognitif «L interaction sociale est considérée comme étant susceptible de produire du développement cognitif, non pas par simple imitation de l entourage, mais bien à travers l opposition de réponses. Les conflits socio-cognitifs sont conçus comme les déclencheurs possibles d une élaboration cognitive». Claude Germain, p.113
Implications Le conflit socio-cognitif suscité par l interaction sociale permet l apprentissage, selon Vygotsky, en créant un état conflictuel chez l élève Il favorise le développement cognitif
L interactionisme Vygotski et Ellis: quelques notions-clés: distance cognitive: pour Vygotsky, lors d un travail de groupe, la distance cognitive entre les apprenants ne doit pas être trop grande temps de latence: des temps de latence sont également nécessaires Négociation du sens: c est par l interaction qui favorise la négociation du sens que s effectue l apprentissage
Implications Pouvez-vous donner un exemple de prise en compte de la distance cognitive d après vos observations de classe? Pouvez-vous donner un exemple personnel d apprentissage en L2 favorisé par la négociation du sens (en situation scolaire ou réelle)?
La notion d input L input désigne les données en L2 et soulève la question du choix des supports d apprentissage input et intake évolution historique comprehensible input zone proximale de développement
L input Input et intake (Van Lier -1988-distingue l apport langagier fourni de ce qui est effectivement saisi par l apprenant) Évolution historique Méthode active Méthode audiovisuelle Approche communicative 1ère génération Approche communicative 2ème génération Perspective actionnelle Mot Phrase Notion/fonction (intention de communication) Actes de langage discours Actes de langage dans un contexte social Textes authentiques non dialogués Textes pédagogiques Textes de tous types authentiques ou pédagogiques quasiauthentiques Textes de tous types authentiques ou pédagogiques quasiauthentiques Textes de tous types, «authentic», niveaux variés
L input (suite) La question de l authenticité Différence entre «genuine» (has occurred) et «authentic»: looks or sounds genuine» «Comprehensible input» (Krashen): théorie invalidée depuis, selon laquelle l exposition à la L2 est une condition suffisante à la production en L2 Zone proximale de développement (Vygotski) i+1 (ce qui est immmédiatement au-dessus de ce que l élève sait ou sait faire seul)
Le cône de l apprentissage Edgar Dale Selon cette étude, au bout de deux semaines, nous mémorisons : 10% de ce que nous lisons 20% de ce que nous entendons 30% de ce que nous voyons 50% de ce que nous entendons et voyons 70% de ce que nous disons 90% de ce que nous disons et faisons
Implication L importance du faire pour l apprentissage des LE Lire Joëlle Aden ( 2006) Donnez des exemples de «dire et faire» observés en classe
Les stratégies d apprentissage O'Malley et Chamot définissent les stratégies comme «The special thoughts or behaviors that individuals use to help them comprehend, learn or retain new information.»[1] (O'Malley et Chamot, 1990 :1, in Roussel et al. 2007 : 4). [1] «les pensées et les comportements spécifiques que les individus utilisent pour s'aider à comprendre, à apprendre et à retenir l'information nouvelle» O Malley, J. M. & A. U. Chamot (1990). Learning strategies in second language acquisition. Cambridge: Cambridge University Press, p.1.
L. Vandergrift, se référant au travaux de O'Malley et Chamot (1990) définit les stratégies cognitives, comme : «des activités mentales de manipulation du langage pour accomplir une tâche» alors que «les stratégies métacognitives comportent la planification de la tâche (planning), l'attention sélective, l'autocontrôle et l évaluation.» (Vandergrift, 2003: 473 et Roussel et al. 2007 : 5).
Implication Pouvez-vous donner un exemple dans les documents étudiés en cours de sollicitation de stratégies méta-cognitives chez les élèves? Donner un exemple de stratégie cognitive et de stratégie méta-cognitive que vousmême mettez en place pour la préparation à l épreuve sur dossier