Mija Un été fantastique 2
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Merci à ma famille, à mes proches pour leur soutien, aux jeunes que je rencontre, des êtres exceptionnels à la fois fragiles et exigeants. 2 3
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Chapitre I On m a volé mes vacances «Salut, à demain» Je quittai ainsi Julien et Pauline qui nous avaient rejoints en début d après-midi. Mes premières impressions étaient mitigées. Nous avions passé une partie de la journée ensemble et un regard extérieur aurait pu croire que nous étions les meilleurs amis du monde Apparences, apparences! Un œil plus exercé aurait pu déceler, au-delà de cette ambiance conviviale, une certaine gêne : nous nous observions mutuellement et restions sur une réserve prudente car nous étions réunis, en quelque sorte malgré nous, pour deux semaines ce qui ne nous était jamais arrivé. Un tas de questions tournaient dans ma tête et je me demandais comment allaient bien pouvoir se dérouler ces quatorze jours (vingt mille cent soixante minutes pour être exact!) dont la perspective me paraissait de plus en plus inquiétante. 2 5
«Salut Nathan» répondit Julien tandis que Pauline marmonnait quelque chose que, bon prince, je choisis d interpréter comme étant un «bonne nuit» car je n avais pas l intention d être l élément déclencheur de la guerre, si guerre il devait y avoir. On a sa fierté quand même! * * * C est vrai, vous ne me connaissez pas et vous pensez sans doute que vous vous êtes trompé de livre, que le début inaugure mal de la suite Si vous persistez, malgré ces premières impressions peu prometteuses, je continue J aurai quinze ans en septembre, le vingt-neuf pour être précis, et, cette année, comme à l accoutumée, les vacances estivales s organisent en famille. Mais cet été s annonce différent car, à la place de notre traditionnel séjour dans notre camping attitré, nous irons deux semaines dans la maison de campagne que mes parents ont achetée, il y a déjà un moment. Ils l ont laborieusement «retapée» et elle est maintenant fin prête à nous accueillir. Je renâclais devant ce changement brutal de ma routine : il n y a rien de mieux que le camping, je trouve Eh oui, je grogne mais je ne mords pas! 26
Pour apaiser mon humeur ronchonne, mes parents m ont proposé d inviter des amis, afin de rendre ces vacances supportables. Enfin, quand je dis «proposé» : ils ont mis en œuvre leur idée lumineuse avec l énergie de chefs militaires organisant une campagne. Ils m ont eu à l usure et j ai finalement accepté Vous pensez que je n ai pas de volonté mais vous ne connaissez pas mes parents : ils sont «tétuissimes»! J ai donc invité Julien, mon meilleur ami, à partager ma «galère». Julien a sensiblement le même âge que moi mais il paraît plus âgé : il est plus grand que moi et je dois l avouer, plus à l aise en société. Je suis parfois un peu «ours». Bon d accord souvent Pour faire bref, Julien, il est «cool» alors que moi, je suis toujours plus ou moins embarrassé. Mais avec lui, on fait «la paire». Nous sommes tous les deux des «originaux». Enfin pas tant que ça! Nous sommes un peu dans notre «bulle», un monde parallèle fait de complicité. Nous aimons tous les deux l informatique mais Julien s intéresse plutôt aux jeux vidéo alors que moi, je suis passionné par la programmation. Il est plus casse-cou que moi et aime bien imaginer des plans «foireux» à l occasion, plans auxquels il m associe bien évidemment. 2 7
Cela ne va jamais bien loin, cela pimente seulement nos petites existences bien rangées. * * * Mais revenons à ces vacances inhabituelles Non contents de leur initiative, mes parents ont insisté pour inviter également la sœur de Julien. Je ne la connaissais pas et ne l avais aperçue que de loin. L image que j avais d elle était celle d une jeune fille toujours en train de ricaner avec ses copines et je ne voyais pas, mais alors pas du tout, l intérêt de sa compagnie. J étais donc assez réticent à l idée de cette intrusion mais, je m accoutumais peu à peu, et je finis par me dire qu avoir des amis à la maison ressemblerait à la vie que j avais en camping, et, que de toute façon, cela valait mieux que rester en tête à tête avec mes parents. Pour autant, je n étais pas plus enchanté que ça à l idée de devoir côtoyer Julien et sa sœur (surtout sa sœur, je dois dire!) pendant une éternité : deux semaines. J aime beaucoup mes parents, mais nos avis divergent en ce qui concerne notre conception des vacances. Pour moi, vacances signifie zéro activité. Pour eux, visites et saines promenades. 28
En camping, ça allait, car nous avions chacun nos petites habitudes : lorsque je ne bricolais pas mon ordinateur (à l accueil du camp où j avais une place réservée!), je fréquentais la piscine et les feux de camp. Je ne me mêlais pas franchement aux autres, mais je ne vivais pas en ermite non plus : je les côtoyais sans m amalgamer : pas question de me perdre dans la foule! * * * Malgré, ou peut-être à cause de cette volonté farouche d indépendance, notre tente était une tente «d accueil», un port d attache pour les jeunes qui défilaient, me proposant tour à tour qui, une sortie, qui, une balade, un jeu Je me laissais convaincre la plupart du temps. Mes parents s occupaient de leur côté et nous nous retrouvions pour les repas. Mais cette fois-ci, tout serait différent 2 9
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