Journée nationale d étude : «Mobilité des jeunes en Europe»

Journée nationale d étude : «Mobilité des jeunes en Europe» Introduction Rémy GUILLEUX Administrateur de l UNAF, Président du département Education-Jeunesse Dans le cadre du rapport moral et d orientation de l UNAF 2008-2010, articulé autour du thème «famille et Europe», le département Education a souhaité étudier les facteurs de mobilité pour les jeunes. L Europe est un espace de citoyenneté, en construction permanente. C est aussi un espace économique et social, dans lequel les jeunes générations devront s inscrire. Il est donc important de renforcer leur connaissance de l Europe et leur maîtrise des langues étrangères. Les familles et les associations ont un rôle particulier à jouer dans l accompagnement de la mobilité des jeunes. Les programmes de mobilité européenne pour les jeunes Christelle COËT-AMETTE Responsable adjointe Service Leonardo da Vinci, Agence Education Europe Formation France (AEEFF) Afin de devenir l économie de la connaissance la plus compétitive et dynamique du monde, l Union européenne cherche à investir dans le capital humain. L un de ses outils est le programme européen de formation et d éducation tout au long de la vie 2007-2013, qui couvre tous les âges de la vie, à travers plusieurs programmes : Erasmus, pour l enseignement supérieur ; Comenius, pour l enseignement scolaire ; Leonardo da Vinci, pour l enseignement professionnel ; Grundtvig, pour l éducation des adultes. Le choix du pays dépend du partenariat prévu dans le projet. 27 pays de l Union Européenne participent au programme, ainsi que l Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Turquie. Paris, le 2 octobre 2009 1

I. Le programme Erasmus L ensemble des formations de l enseignement supérieur est éligible au programme Erasmus, qui se déploie dans le cadre des accords de collaboration signés entre établissements français et étrangers. Ce programme se déroule sur une durée de trois à douze mois, sauf pour les BTS (deux mois). La signature d un contrat d étude, validé par les deux établissements partenaires, garantit à l étudiant la reconnaissance de sa formation à l étranger. Partir avec Erasmus permet de : découvrir une culture et un environnement différents ; découvrir un nouveau système d enseignement ; se perfectionner d un point de vue linguistique ; apprendre autrement ; passer ses examens sur place et les faire valider en France. L étudiant qui souhaite partir doit se renseigner auprès du service stage ou Relations Internationales de son établissement supérieur, qui sélectionne les dossiers. L établissement d accueil doit avoir une charte Erasmus. Une bourse de 150 euros par mois est attribuée aux étudiants, parfois complétée par des cofinancements régionaux. En 2008, 22 000 étudiants sont partis avec le programme Erasmus. 3 400 stages professionnels ont également été effectués. Une bourse de 400 euros par mois est alors octroyée au stagiaire, éventuellement abondée par des cofinancements régionaux et une gratification de l entreprise. II. Le programme Leonardo da vinci Le programme Leonardo da Vinci s adresse aux lycéens, apprentis, demandeur d emploi ou jeunes diplômés. Le projet est obligatoirement présenté par une organisation (établissement, pôle emploi, association, collectivité territoriale etc.). Une préparation linguistique et culturelle est assurée. La bourse couvre les frais de gestion, les frais de préparation pour le jeune et les frais de mobilité. La structure candidate est chargée de la mise en place, du suivi et de l accompagnement des jeunes en mobilité. C est avec celle-ci que l agence établit un contrat. En 2008, plus de 7 000 jeunes sont partis dans le cadre du programme. La période à l étranger varie en fonction des publics. Elle est de 2 à 39 semaines pour les jeunes en formation professionnel initiale. Le projet consiste notamment à : établir un programme de travail et / ou des compétences à acquérir ; préparer le candidat au départ suivre le bénéficiaire depuis l organisme d accueil et au sein de l entreprise ; s assurer des conditions d accueil et de travail- tant en termes logistiques que de contenus; valider le parcours (Europass, Europro, certificat, attestation) ; évaluer le bénéficiaire, le prestataire intermédiaire, l entreprise etc. Le départ permet de découvrir une culture différente, d acquérir une expérience européenne en entreprise, de se perfectionner d un point de vue linguistique mais aussi de développer son savoir être : adaptabilité, autonomie, responsabilisation Paris, le 2 octobre 2009 2

Cette expérience à l étranger constitue souvent un atout pour une future insertion professionnelle réussie. III. Le programme Comenius Les partenariats scolaires Comenius permettent aux établissements scolaires européens (primaires et secondaires) d'échanger et de travailler ensemble sur un sujet d'intérêt commun. Le projet doit être porté par une équipe multidisciplinaire. Il se déroule dans trois pays pendant deux ans et repose à la fois sur une coopération à distance et sur la mobilité d une partie des élèves dans les pays partenaires. A titre d exemple pour les tout petits, en maternelle, un ours en peluche a circulé à travers les classes du Portugal, de la France et de la Norvège, habillé selon le climat local, sensibilisant ainsi les enfants à la réalité des autres pays européens tant du point de vue climatique, géographique que culturel. Le budget, d un montant total de 9 000 à 25 000 euros, permet de mettre en place les mobilités (4 à 24 mobilités pendant deux ans) et les activités nécessaires à la réalisation du projet Comenius. Les établissements scolaires, primaires et secondaires ont également la possibilité d accueillir des assistants linguistiques issus d autres pays européens qui assurent une sensibilisation à leur langue, à leur culture et soutiennent le développement de projets européens. IV. Le programme Grundtvig Le programme Grundtvig concerne la formation et l éducation des adultes au sens large, éducation formelle et informelle. Il offre la possibilité de coopérer avec des structures européennes de tout type notamment dans le cadre de «partenariats éducatifs». Ces projets permettent aux formateurs et aux apprenants de travailler ensemble et d introduire une dimension européenne dans leurs activités éducatives. Ces partenariats visent par exemple la mise en œuvre de conférences, d expositions, de visites pour échanger expériences, pratiques et méthodes. Le projet doit être porté par un organisme dispensant des cours pour adultes (universités populaires, associations, collectivités locales ), mais aussi syndicats, bibliothèques, musées, associations sportives ou de quartier, organisations de parents etc. Pour en savoir plus : www.2e2f.fr V. Echange avec la salle 1. Remarques générales L AEEFF développe-t-elle des partenariats avec des organismes comme le Rotary Club ou des associations actives dans la mobilité des jeunes? L AEEFF tisse des partenariats avec l OFAJ, par exemple. Le programme d éducation et de formation tout au long de la vie, d un budget de 7 milliards d euros, est important sans pour autant suffire à répondre à l ensemble des besoins. Il joue un rôle de levier. D autres programmes, Paris, le 2 octobre 2009 3

notamment bilatéraux existent et complètent la palette des opportunités offertes en matière de mobilité. Par ailleurs, de nombreuses collectivités territoriales s impliquent également sur la mobilité européenne. Remarques sur les flux entrants La construction européenne consiste autant à accueillir des jeunes européens qu à envoyer de jeunes français à l étranger. L AEEFF est chargée de gérer les fonds européens et d octroyer les bourses. Elle joue également un rôle d accueil, qui n est pas mesuré. Une étude sur les flux de mobilité entrants permettrait de mieux valoriser cet aspect. 2. Erasmus Mode de validation des unités de formation La validation des unités de formation est consolidée par la signature d un contrat entre les établissements d envoi et d accueil. L étudiant doit acquérir un certain nombre de crédits ECTS, qui facilitent la reconnaissance de sa période d étude à l étranger. La recherche de stage dans le cadre du programme Erasmus Soit l établissement français connaît un établissement à l étranger, qui lui ouvre son réseau d entreprise dans un échange réciproque, soit il passe par des organismes intermédiaires ou exploite les bases de recherche développées par les partenaires du programme. L agence dispose également d une base de recherche de partenaires qu il est utile de consulter. La mise en œuvre du programme passe par la création d une relation entre deux structures. L établissement est au cœur du dispositif. 3. Leonardo Réflexion sur une convention de stage européenne L AEEFF met à disposition un modèle de convention de stage européenne. Elle ne dispose pas de juristes pour régler les problèmes liés aux différences législatives entre pays, mais se rapproche de ses collègues européens en cas de difficulté. Ce modèle étant généraliste, un flou juridique subsiste parfois dans certains secteurs professionnels, ce qui rend problématique la définition des responsabilités de chacun et freine la mobilité. Un projet serait en cours pour y remédier. Le programme Leonardo propose uniquement des stages. Il ne propose pas de validation de formation ou de formation diplômante, mais permet de valider des compétences professionnelles ou comportementales. L AEEFF, victime de son succès? Un établissement indique ne recevoir qu un tiers de réponses positives pour les dossiers Leonardo qu il dépose, ce qui peut avoir un effet démobilisateur, et demande si le nombre de bourses Leonardo pourrait être accru pour répondre aux besoins des jeunes. Les demandes sont effectivement supérieures à la capacité financière de l agence. Bien que le budget du programme Paris, le 2 octobre 2009 4

évolue chaque année, il ne suffit pas à y répondre. La recherche de cofinancements représenterait alors une solution. L inscription dans le programme Leonardo nécessite-t-il l établissement d un partenariat avec une collectivité étrangère? Des solutions d hébergement sont-elles prévues? L organisation d un stage Leonardo nécessite d élaborer un projet, en partenariat avec une structure du pays d accueil. Le sujet de l hébergement peut être précisé avant le départ, entre l organisme d envoi et celui d accueil. Les solutions sont diverses : famille, foyer, internat, bourse pour colocation etc. 4. Comenius Témoignage d un représentant de l UDAF Vienne Un collège de la Vienne a monté un projet regroupant des élèves d Italie, d Espagne, de Grande- Bretagne et de France, qui se sont rencontrés en juillet 2009. De cet échange est né un jumelage avec la commune espagnole. Les échanges scolaires initient souvent des échanges ultérieurs. Public et articulation des programmes Comenius concerne les établissements primaires et secondaires, y compris les lycées professionnels. Ce programme peut être articulé avec Leonardo, en étant prolongé par l envoi en stage d un étudiant. Le dépôt de plusieurs projets demande cependant un travail assez lourd. L AEEFF fournit toutes les informations nécessaires au montage d un projet de qualité. Attirer des assistants linguistiques dans les zones moins demandées Les zones rurales ont souvent du mal à attirer des assistants linguistiques, dont les rapports témoignent pourtant souvent d une satisfaction face à l accueil reçu. Le problème provient du libre choix du candidat, ainsi que d un rapport défavorable entre le nombre d établissements volontaires et de demandeurs. De plus, les établissements français sont essentiellement demandeurs de destinations assez «courues» :Espagne, Royaume-Uni et Allemagne. Cependant, même les établissements ouverts à d autres partenariats peinent à les concrétiser. Face à cette situation, certains suggèrent d introduire une dose d obligation dans le choix des destinations ou encore de mener un travail pédagogique auprès des jeunes étrangers attirés par la France. Il est par exemple proposé à l AEEFF de soutenir l invitation des collaborateurs des zones rurales dans les réunions de présentation des programmes.. 5. Grundtvig La mise en place du programme implique-t-elle un déplacement dans le pays et la signature d une convention de réciprocité? Les structures volontaires ne s appuient pas nécessairement sur une convention, le cadre du projet étant général. Chaque organisme participant dispose d un contrat délivré par son agence nationale et qui définit les règles d utilisation des fonds. Paris, le 2 octobre 2009 5

Témoignage d une étudiante en Bac professionnel, Programme Leonardo Ashley LAMORY Etudiante en BTS, Ashley LAMORY a effectué un stage Leonardo en Finlande dans le cadre de sa formation. Son stage articulait travail à la ferme, temps libre et ballades à cheval. Après un collège général, l étudiante a rejoint une formation à la fois pratique et théorique dans une Maison Familiale Rurale. Son départ s inscrivait en première année de baccalauréat professionnel, pour perfectionner son anglais et découvrir une autre culture. L ensemble de sa classe est partie trois semaines, une partie en Irlande, une autre en Finlande dans le cadre du programme Leonardo. La semaine de préparation, qui a précédé le départ et réuni étudiants finlandais et français, a facilité la communication une fois sur place. Suivant une formation dans le domaine de l équitation, l étudiante a été reçue dans une ferme. La phase d intégration s est déroulée sans problème, avec un accueil chaleureux. L anglais n a pas été un obstacle, bien qu elle ne le parle pas couramment. Son séjour s est révélé marquant d un point de vue culturel ainsi que professionnel : elle y a découvert une autre manière de travailler et garde contact avec son maître de stage. L expérience donne lieu à la rédaction d un rapport final. Après un premier temps d inquiétude, sa famille l a encouragé à vivre cette expérience. Elle conseille vivement aux jeunes de partir. Point de vue d un psychologue sur la mobilité des jeunes Didier PLEUX Psychologue clinicien, psychothérapeute, auteur de Génération Dolto I. Point de vue Didier PLEUX travaille sur le rapport entre le principe de réalité et la construction psychique de l enfant. Dans les années 70, il a participé à un programme international de mobilité avec l AFS, d un an après le baccalauréat, avec possibilité de choisir le pays, mais non le lieu précis. Un tel programme renforce l autonomie des jeunes, qui peut s entendre au sens d être capable de vivre dans un univers différent. Les séjours à l étranger apportent beaucoup à la construction psychique de l enfant. Ils contribuent à développer les critères principaux de l adaptation : le locus de contrôle interne ; la tolérance aux frustrations ; l établissement d objectifs ; l acceptation des interdits. Paris, le 2 octobre 2009 6

Les séjours à l étranger contribuent à responsabiliser les adolescents qui présentent des difficultés d adaptation, scolaires, familiales ou sociales, et peinent à s attribuer la responsabilité de leurs actes. La participation financière des enfants au programme va également dans ce sens. Ces séjours aident aussi les adolescents «orchestres», c est-à-dire soumis à de multiples activités depuis leur plus jeune âge, à définir des objectifs personnels. Une expérience de mobilité apporterait également beaucoup aux adolescents rois ou vulnérables, généralement intolérants aux frustrations et de personnalité égocentrique. Malheureusement, la plupart de ceux qui partent n en font pas partie. Autant il était important, dans l après-guerre, d accorder plus d attention à la singularité des enfants, autant il reste tout aussi important de les exposer aux frustrations, qui enseignent que la réalité ne consiste pas toujours à faire ce qu on veut quand on veut. Dans la même logique, il est important que le programme Erasmus soit abordé sérieusement, et non comme des vacances, sous risque sinon d un retour déstabilisant. Dans une société où l intolérance aux frustrations se développe, il faut savoir se méfier des cinq «s» : surconsommation, surstimulation, surprotection, survalorisation et surcommunication. De ce point de vue, les séjours à l étranger ont pour atout de placer les jeunes devant des situations nouvelles, à même de remettre en cause une perception égocentrique de la réalité. Ils contribuent à développer le sentiment de l autre, fondamental dans la construction psychique, et oblige les adolescents à s adapter à la réalité. Ils sont l occasion d expérimenter, de développer l empathie et de mieux se connaître. Limiter les contacts avec la famille et éviter Skype ne peut être que bénéfique. En conclusion, Les ados du 21 siècle souffrent plus de problématiques dites de «défoulement» (principe de plaisir dominant») que de difficultés de «refoulement» (principe de réalité dominant). Échange avec la salle Les rites marquant le passage de l enfance à l adolescence et de l adolescence à l âge adulte tendent à disparaître : les programmes de mobilité ne pourraient-ils pas en faire office? Il est vrai que les rites actuels sont généralement des rites d adolescents qui ne favorisent pas le passage à l âge adulte. Le rite doit être imposé par l adulte. Les séjours à l étranger peuvent en faire office. Les parents ont le droit d imposer des valeurs à leurs enfants : l instruction est un préalable nécessaire à la réfutation. Il semble difficile aux parents d imposer leur vision, dans un contexte de pression sociale des pairs de l adolescent La valorisation de l enfant, le relationnel et la communication ne font pas tout : la frustration représente un élément essentiel de la construction psychique d un adolescent. Il est vrai que la société de consommation n aide pas les parents à imposer leurs valeurs, de même que la diversité des discours, mais les temps ont changé. Il s agit désormais de trouver un équilibre entre les plaisirs de la vie et la frustration. Par ailleurs, le fait d être exclu socialement n empêche pas de jouer son rôle de parent : celui-ci rend de la dignité aux pères et aux mères, même s il est plus difficile. Favoriser l engagement des jeunes et l acceptation de la réalité Le Conseil Général du Bas-Rhin a mis en place un pass avenir avec trois composantes : Paris, le 2 octobre 2009 7

l information et l orientation ; l accompagnement en cas de difficulté importante ; l engagement, qu il souhaite favoriser le plus tôt possible. Pour favoriser l engagement des jeunes le plus tôt possible, ainsi que l acceptation de l autorité et des frustrations, Didier PLEUX conseille d intervenir en amont avec les structures locales (MJC, crèches, écoles maternelles et primaires). Témoignage du service des relations internationales d une université : Claire MACHERAS Coordinateur institutionnel Erasmus, Université Sorbonne Nouvelle I. Témoignage L Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 est née en 1970 d une scission de l ancienne Sorbonne. Implantée sur 22 sites, elle enseigne les lettres, arts, langues et sciences humaines. Le programme Erasmus est donc important pour l université, qui encourage les étudiants à mettre de l international dans leur cursus. L AEEFF sert d interface entre l Union européenne et les établissements d enseignement supérieurs français. Chaque année, ceux-ci doivent faire des prévisions sur le nombre de candidats à une mobilité pour la rentrée suivante, en fonction desquelles l AEEFF attribue des crédits sur l enveloppe globale reçue de l Union européenne. Ceux-ci sont affectés à une ligne budgétaire dédiée et font l objet d un rapport financier. Le programme Erasmus permet à l étudiant de payer ses droits de scolarité en France et non dans l établissement partenaire. Le service RI organise une réunion d information en octobre / novembre. L université a signé des accords bilatéraux avec de nombreuses universités européennes, de département à département ou de faculté à faculté. Les étudiants ne peuvent se porter candidats que si l accord correspond à leur profil. Le processus de sélection est le suivant : appel à candidature entre le 1 er novembre et le 1er décembre, avec hiérarchisation des choix ; enregistrement des dossiers par le service RI et transmission aux enseignants des UFR ; sélection des candidats par les enseignants, sur la base de critères universitaires ; retour du dossier au service RI. La gestion pédagogique du dossier est distincte de sa gestion financière et administrative. Une grande attention est accordée au projet de l étudiant, afin que la mobilité satisfasse les exigences pédagogiques de l université. Paris, le 2 octobre 2009 8

Les problèmes rencontrés tiennent à la concentration des demandes sur quatre destinations : l Espagne, l Italie, l Allemagne et le Royaume-Uni. L université dispose de 530 places mais n arrive pas à envoyer plus de 200 étudiants par an. Le service RI tente d encourager les départs vers l Europe du Nord et l Europe centrale, ainsi que vers les villes autres que les capitales. Il encourage les étudiants à profiter des opportunités du programme Erasmus. Après sélection des dossiers, commence la phase de préparation active du départ, marquée par l envoi d une lettre d engagement. Malgré tout, de nombreux désistements se produisent en raison de la difficulté à se projeter vers l année suivante et de freins financiers. Une deuxième réunion d information est organisée en avril sur les démarches à effectuer (procédures, contacts). La plupart des inscriptions s effectuent en ligne. L étudiant doit établir un programme d études, en lien avec ses enseignants. Le contrat pédagogique, signé par l enseignant responsable de l échange et le directeur de l UFR, doit parfois être modifié en fonction des cours réellement assurés. Sous réserve de réussite aux examens de l université étrangère, la Sorbonne Nouvelle reconnaît les enseignements suivis et accorde un diplôme. Le service RI fournit un contrat étudiant Erasmus, informe des aides à la mobilité et verse les allocations octroyées par l AEEFF pour le compte de l Union Européenne, allocations conçues comme compensatoires et insuffisantes au regard des besoins. Les étudiants de la Sorbonne Nouvelle peuvent bénéficier de deux autres bourses : une aide complémentaire de la Ville de Paris, de 160 euros, en fonction du quotient familial ; une bourse du CROUS de 400 euros par mois pendant neuf mois, sur critères sociaux. L université Paris 3 a choisi de faire bénéficier, sans condition de ressources, l ensemble des étudiants d une bourse Erasmus, qu elle tente de répartir au mieux. II. Echange avec la salle Répartition des départs selon les formations Les étudiants des UFR de langue sont les plus nombreux à se porter candidats, même si la répartition reste relativement homogène entre les filières. Gestion de l enveloppe budgétaire Erasmus 190 étudiants partent dans le cadre du programme Erasmus cette année. Le service RI table sur une durée de neuf mois, mais d autres départs auront lieu au deuxième semestre. L enveloppe budgétaire notifiée récemment par l AEEFF met les universités en difficulté en les plaçant devant le fait accompli. L université ne pourra pas accorder aux étudiants le même montant de bourse que l année dernière. Comment lever les freins financiers à la mobilité? La première réunion d information insiste sur le coût de la mobilité, afin que les étudiants l incluent dans leur projet. Le dossier de candidature comprend l élaboration d un budget. Au retour, chaque Paris, le 2 octobre 2009 9

étudiant fournit un rapport de fin de mobilité, en incluant les données financières. Les rapports sont publiés anonymement par ville. L aspect financier constitue certes un frein à la mobilité, mais pas un obstacle insurmontable s il est anticipé. Les familles doivent inciter leur enfant à prendre les moyens de réaliser son projet. Des sources de financement complémentaires peuvent être trouvées auprès du Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes et des conseils régionaux. L accueil d étudiants étrangers En 2009, l université accueille 280 étudiants dans le cadre des accords Erasmus. Une journée d accueil a été organisée, suivie de cours de français et de méthodologie. Le service RI leur est ouvert pour toute difficulté (administrative, pédagogique etc.). La principale difficulté à Paris est l hébergement, mais l université ne dispose que de 41 lits pour les étudiants étrangers. Elle établit donc des priorités selon le niveau de vie du pays d origine, informe les étudiants sur les aides de la CAF et affiche toute annonce qui lui est transmise. Des solutions d échange au sein des familles pourraient être envisagées, afin de résoudre la question du logement. Cependant, le service RI n a pas les ressources humaines pour gérer ce problème. Comment s informer et préparer concrètement son voyage? Valérie Montembault Conseillère au CIDJ, référente Europe I. Présentation du CIDJ Fondé en 1969, le CIDJ, une association loi 1901 sous tutelle du ministère de la jeunesse, informe et oriente les jeunes de 15 à 30 ans, en partenariat avec des conseillères d orientation psychologues, Pôle Emploi, l ADIL et le Conseil Régional. Le CIDJ remplit le rôle de guichet d information et d Observatoire de la jeunesse. Ouvert toute l année, il prend la forme d un réseau national d information jeunesse, qui se décline au niveau régional et local, afin de proposer des services de proximité. L information est assurée sur place, par téléphone et par mail. L accueil est anonyme, gratuit et sans rendez-vous. Le CIDJ propose une information collective mais aussi individuelle sur la mobilité. Il aide les jeunes candidats au départ à formuler leur motivation et à préciser leur projet et les accompagne dans une réflexion pratique (niveau linguistique, secteur économique, aspects culturels, traduction du CV etc.). Le CIDJ propose notamment : une documentation complète sur les pays de destination, avec carnet d adresses ; Paris, le 2 octobre 2009 10

des dossiers sur les études, stages et travail à l étranger, sur les séjours au pair et le volontariat ; des rencontres, par exemple avec les représentants des universités ; une information sur l Europe et sur le réseau information jeunesse labellisé Eurodesk, financé par la commission européenne (www.eurodesk-france.org). En conclusion, le CIDJ est une mine d information pour monter son projet, en amont comme en aval, et regorge d informations pratiques. Il remplit également une mission pédagogique en orientant les recherches et en aidant à cibler les bonnes informations, mais n assure pas de suivi. Le CIDJ constate-t-il une stagnation des départs, malgré l abondance d informations? Le nombre de demandes a augmenté pendant la crise, certains voyant dans le départ à l étranger la possibilité de dépasser leurs difficultés en France. Quant au frein financier, il se ressent surtout dans les classes moyennes, qui ne bénéficient pas de bourses sur critères sociaux sans avoir pour autant les moyens de la mobilité. L essentiel est d aider les jeunes à oser le départ à l étranger, en les informant sur toutes les modalités de leur projet (équivalence des diplômes etc.). Une information précise sur la situation des marchés de l emploi des pays européens est importante pour éviter les eldorados qui n en sont plus (l Irlande) et saisir les opportunités actuelles (pays de l Est). Le site www.euronautes.eu Aurélie PORTALIER Chargée de communication, Touteleurope.fr Le site www.leseuronautes.eu, créé à l initiative de la Commission européenne, informe et met en relation les 15-25 ans tentés par l aventure européenne ou qui souhaitent partager leurs expériences de mobilité. Expérimenté en France, il est animé par des jeunes ayant effectué un séjour Erasmus, de formation droit ou sciences politiques. Selon les statistiques, les français manquent d information sur les possibilités de mobilité étudiante. Les bourses Erasmus, par exemple, ne sont pas dépensées entièrement. Les Euronautes poursuit donc trois objectifs : information sur les programmes et informations pratiques ; décryptage de l actualité européenne ; création d une communauté de jeunes intéressés par la mobilité européenne. Le site Les Euronautes a pour originalité de proposer un «club», qui permet aux inscrits d échanger avec des étudiants déjà partis et de créer ainsi un phénomène d entraînement. Le site propose également une liste de stages et d offres de poste, ainsi qu une bourse au logement. Paris, le 2 octobre 2009 11