Chiffres clés de l assurance transport 2010 réalisés par l ABAM Contenu Contenu... 1 1. Facultés... 2 2. CMR... 3 3. Corps fluviaux... 4 4. Corps maritimes... 5 5. Conclusion... 5
Le 8 juin 2011, l Association belge des assureurs maritimes (ABAM) a présenté ses statistiques qui reflètent la situation au 31 décembre 2010. Les chiffres repris ci-après sont basés non pas sur un exercice, mais sur une année de souscription. Cela signifie qu'une prime est attribuée à l'année au cours de laquelle la couverture du premier, selon l'ordre chronologique, (ou seul) risque de transport concerné prend cours. Les dommages, les réserves pour sinistres en suspens et les produits des recours qui se rapportent aux risques couverts en fonction des primes payées, relèvent de la même année de souscription que celle pour ces primes. 1. Facultés Avec une part d'encaissement de 80 %, les assurances facultés demeurent de loin la principale branche du marché belge de l'assurance transport. Alors que le volume des primes de cette branche avait progressé de 53 % entre 2004 et 2008, il a reculé de près de 24 % pour s'établir à 132,3 millions d'euros au 31 décembre 2009. Depuis lors, ce volume des primes est reparti à la hausse (+ 14 %) pour atteindre 151,1 millions d'euros au 31 décembre 2010. Jusqu'à la grave crise financière qui a éclaté durant le dernier trimestre de l'année 2008, le marché belge de l'assurance transport a pu profiter d'une croissance importante de l'économie et du commerce mondial, avec une hausse spectaculaire des prix des matières premières et des tarifs de fret élevés. Le seul bémol à l'époque était que la croissance du volume des primes n'était pas toujours en rapport avec la croissance du volume commercial, avec pour conséquence un niveau sans doute trop bas pour les primes techniques. La crise économique a eu un impact très lourd sur le secteur qui s'est traduit en premier lieu par une forte baisse de l'encaissement. De plus en plus de contrats sont en effet basés sur les chiffres d'affaires des entreprises. La reprise de l'économie mondiale en 2010 a enrayé la baisse du volume des primes. En période de haute conjoncture, l'attention pour les sinistres est généralement moindre, tandis qu'une période de basse conjoncture au niveau des sinistres se caractérise par un risque accru de fraude financière et matérielle et une baisse de la qualité de la navigation. Un premier signe de dégradation était déjà clairement perceptible au niveau du taux de sinistralité (rapport sinistres sur primes brutes) de l'année de souscription 2008 : s'établissant à 59,23 % fin 2008, il était supérieur de 10 points de pourcentage à la moyenne des bonnes années que furent 2007, 2006, 2005 et 2003. Le taux de sinistralité pour 2009 est comparable : il s'établit à 58 %. En 2010, la tendance négative se poursuit. Pour l'année de souscription 2010, le taux de sinistralité après 12 mois s'établit à 74,32 %, soit une hausse de 26,32 points de pourcentage, ce qui donnera lieu en fin de compte à un résultat largement négatif. p. 2
La détérioration s'observe pour l'ensemble du marché international : si la fréquence des sinistres est en baisse, leur importance est en augmentation. En transport maritime, surtout, les assureurs doivent faire face à un grand nombre de cas importants d'avarie commune et de piraterie. A cet égard, le marché belge ne fait pas mieux que le marché international. En effet, d'après les statistiques de l'iumi (International Union of Marine Insurers) qui représente les entreprises d'assurances maritimes et transport de 40 pays, dont les marchés les plus importants, on se dirige pour les années de souscription 2009 et 2010 également vers une perte technique, et ce pour la première fois depuis 2000. L'IUMI ne s'attend à aucune amélioration à court terme et attire en outre l'attention sur le risque croissant de cumul en raison de concentrations plus importantes de valeurs au même endroit. Le vol sous toutes ses formes représente également un gros problème. 2. CMR Durant la période 2004-2008, le volume des primes après 12 mois pour la branche CMR n'a progressé que de 4,2 % pour atteindre 22,2 millions d'euros. C'est peu compte tenu de l'augmentation du nombre de sociétés de transport et d'expédition, de l'extension de leurs flottes et de la hausse des tarifs de fret (les primes sont calculées de plus en plus sur la base du chiffre d'affaires de fret) au cours de la même période. Le marché mou, la délocalisation des activités principalement vers les pays de l'europe de l'est et la rémunération des courtiers sur la base d'honoraires en sont les causes. En 2009, le nombre de faillites dans le secteur des transports a augmenté de près de 45 % en conséquence de la baisse de l'activité économique, une situation qui a pesé sur les tarifs de fret, mais qui a également entraîné des problèmes de liquidité en raison du nonpaiement ou du paiement tardif des factures de fret. Le volume des primes pour la branche CMR a dès lors connu un recul de 6,8 % en 2009. Pour l'année de souscription 2009, le volume des primes s'élève à 20,7 millions d'euros après 12 mois. Avec la reprise progressive de l'activité économique, le volume des primes en 2010 est reparti à la hausse (+ 7,7 %) pour s'établir à 22,3 millions d'euros. Pour l année de souscription 2009, la charge des sinistres totale s élève, si on inclut les réserves, à 11,4 millions d'euros après 12 mois. Il en résulte un taux de sinistralité de 55,08 % pour l'année de souscription 2009, un niveau comparable à celui de 2008. En 2007, le taux de sinistralité était inférieur de trois points de pourcentage. En ce qui concerne l'année de souscription 2010, la charge des sinistres s'établit à 12,8 millions d'euros après 12 mois. Le taux de sinistralité pour cette année de souscription s'inscrit par conséquent en légère hausse par rapport à 2009 et s'élève à 57,64 %. p. 3
Bien que les résultats demeurent satisfaisants en CMR qui représente une part de marché plutôt limitée, le taux de sinistralité de l'année de souscription 2010 après 12 mois est plus élevé que les années précédentes. Cette branche est cependant très vulnérable et c'est uniquement grâce aux énormes efforts consentis par les assureurs et les courtiers, principalement sur le plan de la prévention vol, que les résultats très mauvais des années 90 font partie du passé. La vigilance reste donc de mise. 3. Corps fluviaux Après les 12 premiers mois, le volume des primes en assurance corps fluviaux s'élève pour l année de souscription 2009 à 5,1 millions d'euros, soit un recul de 13 %. Le volume des primes pour l'année de souscription 2007, mesuré au même moment, était toutefois bien moindre puisqu'il s'établissait à 4,7 millions d'euros. Pour l'année de souscription 2010, le volume des primes s'élève à 6,7 millions d'euros après 12 mois, soit une progression de 31,1 % par rapport à 2009, mesurée au même moment. A partir de l'année de souscription 2007, le taux de sinistralité après 12 mois évolue défavorablement pour l'assurance corps fluviaux : il passe de 53,2 % en 2007 à 72,4 % en 2010. Ces ratios élevés résultent d'un certain nombre "de sinistres majeurs", d'une accumulation de sinistres (dégâts aux machines, aux postes de commande) et aux résultats très négatifs du segment du poussage. En outre, des réductions "temporaires" nouvelle construction ont été accordées pour de nouveaux bateaux, réductions qui sont devenues cependant la règle, avec pour conséquence une sous-tarification. p. 4
4. Corps maritimes Un certain nombre d'entreprises d'assurances sont à nouveau actives dans la branche corps maritimes. Le volume des primes pour la Belgique (16,6 millions d'euros en 2010, + 3,1 %) représente moins de 0,5 % du total du volume des primes. Pour 2009, le taux de sinistralité grimpe à 86,25 %, soit 14 points de pourcentage de plus que le taux de sinistralité le plus élevé observé durant la période 2004-2008. En 2009, deux "sinistres majeurs" s'adjugent 85 % de la charge des sinistres. Avec un taux de sinistralité de 56,58 % après 12 mois, 2010 s'annonce sous de meilleurs auspices. Selon l'iumi, les perspectives ne sont toutefois guère réjouissantes pour l'assurance corps maritimes. Si le nombre de cas de perte totale a reculé drastiquement au niveau mondial, celui des sinistres majeurs ne cesse d'augmenter, notamment en raison de l'accroissement des frais de réparation. En outre, la valeur des bateaux et donc aussi la valeur assurée sont en baisse constante depuis 2008 en raison de la crise économique. En 2009, on constate même une baisse moyenne de 15 % et en 2010, la baisse dépasse 9 %. 5. Conclusion Le volume des primes de l assurance transport en Belgique augmente en 2010 par rapport à 2009 de 12,9 % et s établit après 12 mois à 196,6 millions d euros. Cette hausse compense en partie la baisse de 2009 (recul de 18,6 % par rapport à 2008). Le taux de sinistralité global pour l'année de souscription 2010 après 12 mois s'établit à 70,87 %, soit quelque 10 points de pourcentage de plus que les taux de sinistralité après 12 mois de 2008 et 2009, et 20 points de pourcentage de plus que ceux des "bonnes années" précédentes. La probabilité d'un résultat négatif au final pour l'exercice 2010 est assez réelle. Les chiffres et les remarques repris dans ce document sont issus de la présentation «Statistiques de l assurance transport», effectuée le 2 juin 2010 par l ABAM, l association belge des assureurs maritimes (www.abambvt.be). Les chiffres repris ci-après reposent non pas sur un exercice, mais sur une année de souscription. Ceci signifie qu une prime est attribuée à l année au cours de laquelle, selon l ordre chronologique, la couverture du premier, (ou seul) risque de transport concerné prend cours. Tous les dommages, réserves pour sinistres en cours et produits des recours qui se rapportent aux risques couverts en raison du paiement des primes, relèvent de la même année de souscription que celle affectée pour ces primes. p. 5