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Transcription:

Le développement de l enfant de la naissance à 6 ans Développement sensoriel, moteur, cognitif, affectif et social Ce document ne traite pas des domaines suivants : Le développement du langage de l enfant, malgré le rôle clé joué par celui-ci dans le développement cognitif Le développement de la motricité fine (dessin et graphisme) Ces deux sujets, par leur importance à l école maternelle, font l objet de documents spécifiques plus détaillés. INTRODUCTION L enfant est un bon observateur et un bon imitateur. Le développement suit un ordre prévisible qui va des habiletés simples vers des habiletés complexes Exemples : Un enfant est capable de s asseoir avant de se tenir debout. Il utilise un mot (ou 2) pour ses 1ères phrases avant de faire des phrases plus longues pour communiquer. Il découpe une ligne droite avant de pouvoir faire le contour d une forme géométrique. Le développement est cumulatif Exemple : Le fait de pouvoir diriger la cuillère vers sa bouche s ajoute à l habileté 1 ère de tenir la cuillère. Le développement est individuel : chacun se développe à son propre rythme. Les âges du développement sont donc des âges MOYENS plus que des âges NORMAUX. Ne pas s y fier aveuglément. Il est marqué par des préférences. Le développement n est pas linéaire : il se fait en dents de scie. Le développement est influencé par 3 facteurs : L environnement (la culture) : exemple : tous les humains ne développent pas la même habileté à manger avec des baguettes. Les expériences : exemple : les bébés d aujourd hui se retournent plus tard sur le dos. Leur système nerveux n est pas moins mature, mais depuis qu on sait qu un couchage sur le dos diminue le risque de mort subite du nourrisson, on les met systématiquement sur le dos, ils ont donc moins l expérience de pouvoir se retourner. la résilience : c est être capable de se développer même en subissant de grandes épreuves. Pour développer cette capacité l enfant doit avoir reçu des «réserves d affection et d amour» dans lesquelles il puisera face aux épreuves. Les sphères cognitive, sociale et affective s influencent mutuellement.

I - Le développement sensoriel Le toucher est le sens le plus mature à la naissance, il contribue à la sécurité physique du bébé. Il permet de développer le sentiment de sécurité, de prendre conscience de son corps et d enregistrer les caractéristiques des objets. L ouïe : permet à l enfant de se familiariser avec les bruits ambiants, ce qui apporte un sentiment de sécurité. Il perçoit la tonalité affective d un message. L ouie permet de localiser l origine d un son et d évaluer les distances. La vue permet de décoder le contenu affectif d un message. Le bébé commence à voir les couleurs entre 4 et 7 mois. Le sens du mouvement : le système vestibulaire concerne l équilibre du corps, ses positions, ses mouvements dans l espace quand nous nous déplaçons Il permet de sentir que c est notre corps qui bouge et non la pièce dans laquelle nous nous trouvons. C est ce système qui permet des réactions de protection pour éviter les chutes Les stimulations vestibulaires rapides et intenses ont un effet excitant (lancer le bébé en l air) Les stimulations lentes (bercer) ont un effet calmant. Le goût et l odorat donnent également au bébé des informations sur le monde extérieur. L odorat joue un rôle dans l attachement affectif. II - Le développement moteur Le développement moteur de l enfant est lié à la maturation du système nerveux central. Cette maturation comporte quatre aspects : la myélinisation, l établissement de relations interneuronales, l organisation de l activité électrique du cerveau, l organisation des grands systèmes neuro-fonctionnels. Les principes : Le développement céphalo-caudal : il va de la proximité du cerveau aux zones plus éloignées (de la tête vers les pieds). Le développement proximo-distal : le contrôle se fait d abord dans les parties proximales puis distales du corps : maîtrise de l épaule avant la main et les doigts (exemple : le bébé referme tous ses doigts sur un objet avant d être capable de tenir un objet entre le pouce et l index). L enfant a du mal à demeurer immobile pendant une longue période. Les mouvements s automatisent progressivement. Gaucher ou droitier? La latéralité est établie vers 4 ou 5 ans. Mais on peut observer avant cet âge la préférence manuelle de l enfant. Généralement la main dominante est utilisée pour les tâches nécessitant de la précision : manger, dessiner, boutonner un vêtement, placer une pièce de puzzle. Ce critère est plus déterminant que celui de la fréquence d utilisation d une des mains.

III - Le développement cognitif Depuis plus de 200 ans (Descartes) la société cherche à comprendre comment se développe la pensée, l intelligence de l enfant. Nous sommes dans une période de foisonnement, de recherches nouvelles et de questions vives, notamment dans le domaine cognitif. Au début du XX ème siècles, deux grands courants : La gestald : les connaissances se greffent sur des structures cérébrales innées sur lesquelles on ne peut guère agir, Le béhaviorisme : l esprit humain est une cire molle dans laquelle s inscrivent les apprentissages. L intelligence est le fruit cumulatif des apprentissages. Le point de vue le plus couramment admis au début du 20 ème siècle : il ne peut y avoir de pensée sans langage, on en conclut donc que le bébé est un être végétatif. Retour sur les travaux de Jean Piaget Les stades de développement selon les travaux de Jean Piaget Stade sensori-moteur : au début de sa vie l enfant ne se différencie pas de son environnement, puis vers 2 ans la fonction symbolique apparaît : l enfant fait semblant de dormir, il acquiert la maîtrise des représentations symboliques (il va chercher son manteau pour montrer qu il veut sortir). Stade des opérations concrètes (de 2 à 12 ans). : mise en place du raisonnement logique mais toujours par le moyen d'actions concrètes et matérielles. Le réalisme et l égocentrisme sont de mieux en mieux contrôlés. Stade préopératoire de 2 à 7 ans, puis opératoire concret entre 7 et 12 ans. Stade des opérations formelles (préadolescence) La plupart de ses assertions sont aujourd hui invalidées par les recherches récentes mais la grande innovation de Piaget fut d élaborer une théorie constructiviste dans laquelle l inné s enrichissait des acquis de l environnement : mouvement d aller et retour, adaptation des structures mentales : c est sa fameuse théorie des stades de développement. Pour lui, le développement de l intelligence est une adaptation dans laquelle interagissent l inné (les structures mentales) et l acquis (les expériences, le monde extérieur)? Il insiste sur l importance de l activité sensori-motrice. Le processus d adaptation se décompose en l assimilation (assimiler les données de l environnement) et l accommodation (adaptation des structures mentales pour pouvoir assimiler ces données). Il a découpé le développement intellectuel en périodes : les stades, dont l ordre est constant. C est un mode linéaire et cumulatif. Chaque étape suivante est issue de la précédente, par processus intégratif et restructurations successives. Cette théorie des stades est invalidée par les recherches récents : ce n est pas un escalier, ce sont des vagues qui se recouvrent successivement. C est une théorie plus dynamique du développement. Une des critiques adressée à Piaget est qu il ne tient pas compte de l environnement social, laissant de côté le rôle des affects et de la culture. Vigotsky dit au contraire que l enfant grandit en interaction étroite avec deux aspects de sa culture : la langue et les interactions sociales.

Jerome Bruner a développé la psychologie culturelle qui concilie les deux. Vigotsky et Bruner complètent la théorie piagétienne par l apport du contexte. Pour Bruner, le bon médiateur est celui qui propose un cadre, qui joue un rôle de filtre entre la tâche et l enfant. Les idées de Piaget sont aujourd hui actualisées, aménagées, un grand nombre sont invalidées parce que nous avons de nouvelles connaissances sur le langage, la mémoire, le raisonnement. Mais l apport de Piaget a été de produire une théorie générale du développement et de faire ce qui était résolument nouveau : partir du psychisme de l enfant pour mieux comprendre la pensée humaine. Aujourd hui ce qui est souligné par les chercheurs c est le rôle des interactions sociales et, par conséquent, du langage : il faut développer la méta-cognition mais, comme le dit Sylvie Cèbe, il faut qu il y ait d abord eu cognition! «il faut d abord développer les procédures pour pouvoir ensuite en parler». Il reste d abondantes questions sur le développement de l intelligence chez l enfant : innée? acquise? précoce? unidimensionnelle? pluri-factorielle? évaluable? L enfant est resté à peu près le même mais la recherche a fait évoluer notre connaissance de celui-ci. Les débats se poursuivent mais avec la naissance des neurosciences, l évolution des techniques (imagerie cérébrale et observation affinée des bébés grâce à la vidéo et aux ordinateurs), nos connaissances ont fait de prodigieuses avancées : capacités précoces des bébés, capacités cognitives des enfants, apparition de la théorie de l esprit, développement de la créativité. La grande précision de ces outils est à souligner, cela permet des observations qui n étaient pas possibles par la simple observation des réactions des bébés. Il reste des énigmes : l autisme et les enfants surdoués par exemple. La théorie de Gardner sur les intelligences multiples : Il y a 8 formes d intelligence : verbolinguistique, logico-mathématique, visua-spatiales, musicale-rythmique, corporelle kinesthésique, interpersonnelle (percevoir les émotions et les sentiments d autrui), intrapersonnelle (capacité à se comprendre soi-même et à s adapter en fonction de cette connaissance) + intelligence naturelle (sensibilité à l environnement). Pour Gardner, l apprentissage scolaire et les outils d évaluation du QI font surtout appel aux Intelligences 1 et 2. On n est pas surdoué dans tous les domaines : des aptitudes exceptionnelles sur le plan cognitif peuvent être associées à d importantes faiblesses sur le plan affectif. Ce qui est questionné par la théorie de Gardner, c est la validité des tests de mesure.

Synthèse sur l état de la connaissance Il faut abandonner l idée d une théorie unifiée et d une définition consensuelle de l intelligence. La majorité des chercheurs s accordent à dire que le bébé est «pré-équipé» Il ne vit pas dans un état de confusion primitive avec son environnement. La pensée de l enfant est une jungle effervescente. Un des facteurs importants dans le développement de l intelligence serait la capacité d inhibition ; apprendre à inhiber des stratégies qui entrent en compétition dans le cerveau (d une connaissance à un moment donné pour utiliser une autre connaissance). Les performances intellectuelles d une population ne sont pas stables dans le temps : on constate un phénomène d évolution continue dans les pays occidentaux depuis la 2 nde guerre mondiale : élévation du niveau scolaire, modifications économiques et éducatives (taille des familles..) nécessité d un apprentissage constant dans nos sociétés et impact croissant de la technologie. L efficience intellectuelle peut s améliorer par le développement de la mémoire de travail, par le développement de l attention (attention sélective : ce que je dois garder, ce qui ne me sert pas), par l organisation des connaissances, par la capacité à transférer et à généraliser (certains enfants ne font pas le lien entre les différentes activités de l école et de l extérieur : il faut être explicite). La plasticité cérébrale est la clé de voûte des apprentissages. Cette plasticité est un facteur essentiel de progrès et de survie. Les interactions interpersonnelles jouent un rôle fondamental dans le développement des activités cognitives. IV - Le développement affectif L enfant comprend mieux ce qu on attend de lui si l attitude des adultes est prévisible. Une attitude variable chez les adultes créée de l insécurité. Il y a sur ce sujet deux grandes théories : La théorie de l attachement : le bébé a une prédisposition innée à rechercher et maintenir le contact social (cris pleurs sourires..). L évolution de ces «outils» se fait en fonction des réponses qu il reçoit. Une chercheuse a ainsi identifié 3 types d enfants : les enfants sécurisés, les enfants évitants (peu empathiques, froids, distants, ne voulant pas être dépendants dans les apprentissages), les enfants ambivalents : manque de cohérence, développement de relations sadomasochistes (boucs émissaires ou monopolisant l enseignant). La théorie psychanalytique

V - Le développement des compétences sociales Ce sont les règles de conduite en société : attendre son tour, partager, entrer en contact, collaborer, faire sa place en respectant les droits des autres. Pour cela l enfant doit comprendre la dynamique des comportements et des émotions. Il doit comprendre que l autre est, comme lui, un être intentionnel doté d états mentaux, de désirs, de croyances (théorie de l esprit). Cet apprentissage culturel prend sans doute sa source dans la capacité d imitation du bébé. Ces imitations sont très précoces (expérience de Meltzoff : les bébés sont capables de produire des expressions faciales en réponse à un modèle adulte). Cette capacité se développe par la fréquentation d autres enfants. Jusqu à 2 ans, l enfant cherche à obtenir ce qu il convoite par des pleurs, des cris, des agressions. Tout ce qui est à sa portée lui appartient. Il comprend la notion de propriété vers 2 ans. Vers 3 ans il partage avec les autres puis collabore avec eux. Il commence à être altruiste, à partager, à attendre son tour, à coopérer à faire des compromis. Il faut apprendre aux enfants à développer leur empathie c est à dire à ressentir ce que l autre ressent.