Onze forums organisés en Bretagne sur l agriculture Objectif : sceller une «Nouvelle alliance» entre les agriculteurs et la société bretonne



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Transcription:

Lundi 17 janvier 2011 Onze forums organisés en Bretagne sur l agriculture Objectif : sceller une «Nouvelle alliance» entre les agriculteurs et la société bretonne Il l avait annoncé lors de sa campagne : nouer une nouvelle alliance entre les agriculteurs et la société bretonne est l une des priorités de Jean-Yves Le Drian. Afin de relever ce défi important pour l avenir de la région et aboutir à un pacte agricole breton qui devra être solide et durable, le Président du Conseil régional a choisi la voie de la concertation. Une large consultation au cours de laquelle tous les Bretons pourront donner leur avis. Un site Internet participatif a été lancé en décembre suivi, entre le 14 janvier et le 2 mars, de onze forums publics organisés sur l ensemble du territoire breton. Le défi est de taille : retisser les liens souvent distendus entre les agriculteurs et la société bretonne, combler le fossé qui s est creusé entre les hommes, gommer les incompréhensions, et donner un nouveau souffle à l ambition agricole de la Bretagne. Mais rien ne pourra se faire sans avoir écouté, au préalable, l'avis des uns et des autres, mais aussi les attentes, les inquiétudes, voire les colères de certains. Ecouter les agriculteurs lorsqu ils parlent de leur quotidien, de leurs difficultés et de la crise que traverse aujourd hui leur profession. Mais aussi lorsqu ils envisagent leur avenir. Ecouter les riverains, les consommateurs, les parents, les enfants mais aussi les militants d association lorsqu ils demandent une meilleure prise en compte de leur environnement et réclament une alimentation de qualité, des paysages et un cadre de vie préservés. Mais aussi lorsqu ils dessinent la société bretonne dans laquelle ils souhaiteraient vivre demain. Ecouter les élus lorsqu ils racontent leurs difficultés à trouver le juste équilibre à l échelle de leur ville, de leur commune, de leur département, pour que chacun puisse cohabiter mais aussi pour réussir à maîtriser un foncier si prisé. Ce futur pacte agricole breton doit concerner tout le monde L écoute est le socle de cette «nouvelle alliance» que souhaite sceller le Conseil régional entre les agriculteurs et la société bretonne, entre l agriculture et les territoires. Ce futur pacte agricole doit concerner tout le monde aujourd hui, pour être pérenne demain. C est pour cela que la Région a souhaité mettre en place un dispositif d envergure qui va permettre à tous les Bretons de s exprimer. Un dispositif qui s articule autour d un site Internet participatif (voir page 3) et de 11 forums publics qui vont couvrir l ensemble du territoire. Les enseignements de cette concertation seront tirés lors d une réunion de restitution à Pontivy le 22 avril. Le Conseil régional s appuiera ensuite sur les conclusions de cette large consultation pour définir sa politique agricole pour les années à venir. Un rapport sera présenté en assemblée plénière lors de la session des 23 et 24 juin prochains. Contacts : Odile Bruley 02 99 27 13 55 06 76 87 49 57 & Gaël Le Saout 06 42 15 68 98 Conseil régional de Bretagne 283 avenue du Général Patton CS 21101 34711 Rennes CEDEX 7 presse@region-bretagne.fr - www.bretagne.fr

11 forums publics pour un maillage du territoire Aller sur le terrain, recueillir au plus près la parole des acteurs pour prendre des décisions qui collent aux attentes des agriculteurs mais aussi de la société : c est l objectif de ces 11 forums publics organisés dans la région au cours du premier trimestre 2011. Michel Morin, Vice-président du Conseil régional en charge de l agriculture et de l agroalimentaire, est à la tête de ce «Tro Breizh agricole» qui sillonne l ensemble du territoire entre le 14 janvier (à Lamballe) et le 2 mars (à Mûr de Bretagne). Chaque débat s appuie sur les contributions postées sur le site Internet «Nouvelle alliance» (voir page 3) et s arrête sur plusieurs enjeux fondamentaux pour l avenir de l agriculture en Bretagne : l environnement, l économie, le foncier et la formation. A ces thèmes communs, viennent s ajouter, au fil des rendez-vous, des particularités locales comme les algues vertes, la désertification de certaines campagnes, tout l enjeu du tourisme et du littoral, les productions spécifiques comme le maraîchage Aucun sujet n est éludé. Les forums sont ouverts à tous : représentants du monde agricole et de l agroalimentaire, associations de défense du consommateur et de l environnement, citoyens, scolaires, élus locaux, conseils de développement, structures de bassins versants Chaque réunion publique est présentée par un animateur et dure deux heures environ (de 14 h 30 à 16 h 30). Les lieux et horaires sont tous indiqués sur le site Internet à partir duquel il est également possible de s inscrire à l une ou l autre des réunions. Les lieux des forums Saint Pol de Léon (29) (salle Michel Colombe rue de Pen Ar Liorzou, St-Pol de Léon) Mézières sur Couesnon (35) (salle des fêtes, Mézières sur Couesnon) Locoal-Mendon (56) (salle Emeraude route de Locoal, Locoal-Mendon) Bain de Bretagne (35) (salle des fêtes, La Croix-Rouge, Bain de Bretagne) Ploubazlanec (22) (salle des fêtes (annexe mairie) 25 B rue Port Loguivy, Ploubazlanec) Quimper (29) (salle du Chapeau rouge 1 rue du Paradis, Quimper) Ploërmel (56) (salle des fêtes place de la mairie, Ploërmel) Dol de Bretagne (35) (salle Odyssée rue Eléonor Daubrée, Dol de Bretagne) Carhaix (29) (salle des halles- place des Droits de l Homme, carhaix) Mûr de Bretagne (22) (foyer culturel, 1 rue Pont de Fer, Mûr de Bretagne) Les dates 19 janvier 21 janvier 2 février 9 février 11 février 16 février 18 février 23 février (à confirmer) 25 février 2 mars Restitution à Pontivy le 22 avril Une restitution des débats ainsi qu une synthèse des contributions seront organisées le 22 avril à Pontivy (Palais des congrès). Ensuite, le rapport fixant les grandes lignes de la politique agricole régionale sera présenté lors de la session plénière qui se tiendra fin juin.

Un site Internet participatif Depuis le mois de décembre, le site Internet participatif «Nouvelle alliance pour l agriculture bretonne» (http://agriculture.bretagne.fr) a ouvert ce grand débat de société. Les contributions postées servent à alimenter les débats lors des réunions publiques. Tous les Bretons peuvent y donner leur avis dans un espace de libre expression ou en répondant à l une ou plusieurs des cinq questions posées : En tant que citoyen(ne), quelles sont vos attentes vis-à-vis de l agriculture en Bretagne? Comment maintenir une agriculture dynamique sur l ensemble des territoires bretons? Peut-on encore gagner sa vie en agriculture? Quelles solutions pour un revenu stable et équitable? Comment faire pour que l installation en agriculture reste possible et accessible au plus grand nombre? Comment mieux former et accompagner aux métiers de l agriculture? Ce site recueillera les contributions jusqu au 15 mars. Il restera consultable jusqu au 24 juin.

Quels enjeux pour ce débat de société? Les enjeux de ce débat sont immenses. Mais on peut néanmoins dégager quelques points-clés, car vitaux pour l avenir de l agriculture en Bretagne : l installation des jeunes agriculteurs, la dimension économique et sociale de l agriculture et de l agroalimentaire dans la région, la gestion foncière et environnementale, les relations entre les agriculteurs et les citoyensconsommateurs, sans oublier la formation des jeunes et la nouvelle Politique agricole commune. Agriculture et territoire : la gestion foncière et environnementale Les données : la consommation de l espace rural est en forte croissance depuis une vingtaine d'années, avec des terres agricoles généralement grignotées au profit de l'habitat. Et l'on estime que la population bretonne devrait encore augmenter de 24% à l horizon 2040. Sur l aspect environnemental, on constate que le bocage régresse de 1% par an et que la biodiversité diminue. La totalité de la Bretagne est classée en zone vulnérable par la Directive Nitrates. La région est également dans le trio de tête des régions françaises les plus émettrices de méthane et de protoxyde d azote, conséquence directe d un secteur agricole très développé, particulièrement dans l élevage. Les enjeux : comment éviter la perte des terres agricoles et préserver les paysages? Quels modèles d agriculture durable pour demain? L installation des jeunes agriculteurs Les données : 800 à 850 installations d agriculteurs chaque année compensent seulement la moitié des départs (retraites, cessations d activités «précoces»). Les enjeux : assurer le renouvellement des générations, des savoir-faire et maintenir une population agricole suffisante répartie sur l ensemble du territoire et garante de la vitalité des zones rurales. Les agriculteurs et les citoyens consommateurs Les données : 1 100 exploitations, sur les 38 000 que compte la région, sont en agriculture biologique, 10% au total produisent sous un signe d identification de l origine et de la qualité (Label rouge, AOC, Identification géographique protégée, agriculture biologique). Les enjeux : rétablir un climat de confiance, de compréhension mutuelle et une situation de cohabitation constructive au cœur des territoires ; répondre à une demande sociétale de produits de qualité.

La dimension économique et sociale de l agriculture et de l agroalimentaire en Bretagne Les données : la Bretagne est la première région agricole française avec 8,2 milliards d euros de chiffre d affaires (12% du chiffre d affaires national) et la première région productrice de lait, d œufs, de porc et de volaille, de choux-fleurs, d artichauts, d échalotes et de tomates sous serre. L agroalimentaire est le premier secteur industriel breton avec un chiffre d affaires annuel de 16 à 18 milliards d euros (13% du chiffre d affaires national). Quant aux revenus des agriculteurs (le RNEA : revenu net d entreprise agricole), ils ont chuté deux années de suite pour atteindre une baisse de 42% entre 2007 et 2009 (-34% en France sur la même période). Les enjeux : comment asseoir en Bretagne un secteur agricole et agroalimentaire dynamique et prospère? Quelles solutions pour un revenu agricole stable et décent? La formation (initiale et continue) et la recherche appliquée Les données : La Bretagne est la 3 e région française en terme d effectifs de formation initiale agricole scolaire. A cela s ajoute un réseau de 11 stations de recherche appliquée à vocation régionale spécialisées par production, un pôle agronomique qui regroupe 13 collectivités des régions Bretagne et Pays de la Loire et un pôle de compétitivité Valorial (pour la recherche et l innovation alimentaire) Les enjeux : innover pour améliorer la compétitivité des exploitations agricoles de demain. La Nouvelle Politique agricole commune Les données : l Union européenne, dans le cadre de la PAC, injecte annuellement 600 M pour soutenir l agriculture bretonne, essentiellement sous la forme d aides directes. Une nouvelle PAC sera mise en œuvre en 2014. Les orientations, l architecture et les dispositifs associés sont actuellement en cours de discussion au niveau des institutions européennes. Les enjeux : anticiper en Bretagne et dans la nouvelle politique agricole régionale les orientations de la future PAC mise en œuvre en 2014.

Photographie de l agriculture bretonne Combien d exploitations? La Bretagne compte près de 38 000 exploitations dont plus de 27 000 sont dites «professionnelles». C est la première région agricole française. Parmi les chefs d exploitation, 63 % travaillent en société, 27 % sont des femmes et 21 % ont plus de 55 ans. ( Photo M. Boudier) Combien d emplois? Ces exploitations emploient près de 73 000 actifs. L activité du secteur primaire fournit 5,9% des emplois bretons, contre 3,5% en France. Quelle surface agricole utile en Bretagne? 1,65 M d hectares, soit 65% de la surface totale du territoire breton, dont 12% correspond à de la surface boisée. Quelle place occupe l agriculture biologique? Sur les 38 000 exploitations bretonnes, 1 100 sont en agriculture bio (légumes et maraîchage, céréales, lait, viande bovine, fruits, œufs). Elles occupent 37 000 ha. La Bretagne est la 7 e région française en nombre de fermes agricoles bio. 56% d entre elles vendent tout ou partie de leur production en circuits courts. L an dernier, 51 nouvelles installations en bio ont été enregistrées, il y en avait eu 6 en 2004. Combien d exploitations sont «libérées» chaque année? 1 600 exploitations sont «libérées» chaque année en Bretagne. Les deux tiers, 1 100 précisément, s expliquent par des départs en retraite, 500 par des cessations d activité qualifiées de «précoce» Autrement dit, pour des raisons de santé, des problèmes financiers ou des causes familiales... Combien d agriculteurs s installent chaque année? Seulement la moitié des départs est compensée puisque la Bretagne enregistre 800 à 850 installations chaque année pour 1 600 cessations d activité. 30% de ces installations sont «non aidées» car elles ne répondent pas aux critères de soutien de l Etat (petites structures, installation après 40 ans ). Depuis 2004, 500 à 600 jeunes agriculteurs aidés se sont installés chaque année, soutenus par la Région. Un chiffre qui a connu un net fléchissement en 2009, en raison des incertitudes sur l avenir liées aux crises agricoles. Concrètement, seulement 477 installations aidées ont été enregistrées cette année-là. La Bretagne reste néanmoins une des premières régions françaises pour la création ou la reprise d exploitations agricoles. Qui sont les jeunes agriculteurs qui s installent? 50% des agriculteurs aidés qui s installent font le choix de la production laitière, 11% optent pour le bio. A noter que dans 33% des cas ce sont des femmes qui s installent. Côté formation, 60% des exploitants qui se lancent actuellement ont un bac pro (21% en 1990) et 35% sont titulaires, au minimum, d un BTS agricole (8% en 1990).

Quelles sont les conséquences de la crise sur les revenus des agriculteurs bretons? Les revenus des agriculteurs français ont chuté en moyenne de 34% en 2009 (- 20% en 2008). La Bretagne était encore plus touchée avec, sur la même période, une baisse moyenne des revenus de 46%. Quel budget la Région consacre-t-elle à l agriculture? En 2010, les crédits d intervention sur le budget régional «agriculture et agroalimentaire» ont augmenté de 2 M pour aider, d une part, les jeunes agriculteurs (1 M ) et soutenir d autre part les investissements qui visent à réaliser des économies d énergie dans les élevages (1 M ). Au total, le budget de la Région en faveur de l agriculture et de l agroalimentaire s élevait en 2010 à 24,45 M, soit une augmentation de 10,8% par rapport à 2009. Le budget 2011 n a pas encore été voté. Quelles formations sont proposées? En matière de formation, l enseignement agricole breton compte, à la rentrée 2010-2011, 17 600 jeunes en formation initiale ou en apprentissage. Soit un lycéen breton sur huit scolarisé dans un établissement public ou privé. La Bretagne se situe ainsi à la 3e place dans le classement des régions françaises. Quelle place pour l agroalimentaire? La Bretagne est la première région française pour l agroalimentaire avec un chiffre d affaires de 16 à 18 milliards d euros (13% du chiffre d affaires français). 68 000 salariés y travaillent soit 16% de l effectif national et 35 % de l effectif industriel breton. En prenant en compte l ensemble de la filière (agriculture, conseil, matériel ), on dénombre 170 000 salariés et 320 établissements de plus de 20 salariés. Les exportations s élèvent à 2,8 milliards d euros soit 30% des exportations bretonnes. Quel est l état de la pression foncière? La consommation de l espace agricole en Bretagne (aussi appelée «artificialisation») est considérable. La région a doublé ses surfaces artificialisées en seulement 20 ans Concrètement : près de 4 000 ha ont été «mangés» chaque année entre 1985 et 2005, soit l équivalent de la superficie urbanisée de Rennes. Entre 2000 et 2007, environ 25 000 ha (dont 16 000 ha uniquement dans l espace rural) ont été artificialisés en Bretagne, soit une progression de 8% sur la période. Ce grignotage s est fait essentiellement autour des zones périurbaines de Rennes, Saint-Brieuc, Quimper, Vannes et Brest (9 000 ha) et sur le littoral (3 400 ha). A tendance constante, 100 000 ha supplémentaires seraient urbanisés en 2030. Pourquoi un Etablissement public foncier régional est-il utile? La maîtrise du foncier permet aux collectivités de mener leurs projets, de gérer leur développement et ainsi de contrôler leur avenir. Mais toutes n en ont pas les moyens, particulièrement dans les zones rurales et littorales extrêmement concernées par les pressions foncières. C est pour répondre à ce besoin des collectivités que l Etat et la Région Bretagne ont mis à leur disposition un outil adapté : l établissement public foncier. Un outil chargé de les conseiller et de réaliser, pour leur compte et à leur demande, des missions d actions foncières. L EPF breton a quatre objectifs : - faire des réserves foncières pour l habitat (terrains nus ou immeubles), - faire des réserves pour le développement économique (terrains pour zones d activités, maintien de commerces en milieu rural, acquisition de terres agricoles, en lien avec la SAFER) - agir pour la protection de l environnement (protection de périmètres de captage d eau, soustraction de terrains à l urbanisation, protection d espaces naturels) - favoriser la reconquête de friches industrielles et militaires.

Agriculture dans le Finistère : quelques repères Combien d exploitations dans le département? Le Finistère comptait 11 280 exploitations agricoles en 2000 (37 503 en 1970), il n y en avait plus que 8 621 en 2007. Une baisse de 23% qui s explique par la poursuite d un mouvement de concentration et de professionnalisation. Concrètement, tandis que le nombre d exploitations diminue, leur taille augmente, avec une surface agricole utile moyenne de 53 hectares. Les exploitants s associent aussi souvent sus forme de GAEC ou d EARL. Quelle surface agricole utile? En 2007, la surface agricole utile occupe les deux tiers du département. Elle a peu diminué depuis 2000. 72 % de la SAU est utilisée par 47 % des 7 000 exploitations qualifiées de «professionnelles». Quelles productions dominent sur le territoire? Les productions animales constituent l activité majeure de l agriculture dans le Finistère. Concrètement, le département se classe au 2e rang national, derrière les Côtes d Armor, pour la production porcine (427 000 tonnes produites) et dans les premières places pour la volaille et le lait (4e place nationale avec 10,6 millions d hectolitres en 2009). La culture de légumes s est également développée sur le littoral nord et près de l agglomération brestoise (culture sous serre). Enfin, les productions locales qui contribuent fortement à la production nationale sont les tomates, les choux-fleurs, les endives, les artichauts, et les échalotes. Sans oublier les oignons et les fraises. Quelle place pour l agroalimentaire? L industrie agroalimentaire, présente sur l ensemble du département, est diversifiée. On dénombrait précisément en 2008 172 établissements. Au 1er janvier 2009, ils employaient 14 681 salariés dont près de 47% dans le secteur de la viande, largement devant l industrie du poisson (16%). L industrie du lait, celle des fruits et légumes ou encore le secteur industriel de la boulangerie-pâtisserie regroupent, dans chacun de ces trois secteurs, 9% des salariés des industries agroalimentaires. Les trois principaux établissements (en nombre de salariés) sont Bigard (Quimperlé), Louis Gad (Lampaul-Guimiliau) et les Abattoirs d Evron (Châteauneuf-du-Faou) * Sources Agreste Bretagne DRAAF

Pays de Cornouaille : terre de production laitière ( Photo M. Boudier) Combien d exploitations? Le Pays de Cornouaille compte 2 677 exploitations agricoles, d une taille moyenne de 48 hectares. C est le tiers des exploitations du Finistère. A noter que la moitié des exploitations a disparu entre 1988 et 2000 sur ce territoire. Quels types de productions? C est la production laitière qui est largement majoritaire avec 47% des exploitations concernées. L élevage de porc arrive en seconde position (30% des exploitations), devant la volaille (18%). Quant aux légumes de conserve, le Pays en cultive plus de 5 000 ha en production. Si l on se réfère au tiers des entreprises agricoles finistériennes qu il représente, le territoire se différencie nettement par ses productions horticoles ornementales (50% de la production départementale), d œufs (37%), de lait (26%) et de veau de boucherie (28%). Quelle surface agricole cultivée? La Surface agricole utile du Pays de Cornouaille est de 140 000 ha (soit 33 % de la SAU du Finistère). 57% de cette surface est cultivée. C est ici que la surface agricole utile du département a le plus diminué avec une perte de 4 100 ha entre 1998 et 2000. Le phénomène s est accentué depuis, sous le poids de la pression immobilière et de l urbanisation, particulièrement en périphérie des villes et surtout dans les communes du littoral. Combien d emplois dans l agriculture? L agriculture sur le Pays de Cornouaille représente 5 575 emplois (3 730 emplois familiaux et 1 845 emplois salariés). Le nombre de salariés a augmenté de 24 % depuis 2 000, compensant partiellement la baisse des actifs familiaux. Quelle place pour l agroalimentaire? Sur ce territoire, l activité agroalimentaire représente la première activité industrielle. A ce jour, plus de 200 entreprises agroalimentaires sont implantées en Cornouaille : meunerie-pâtisserie-biscuiterie, viandes et poissons sont les plus représentées. 10% des emplois du Pays de Cornouaille proviennent des industries agroalimentaires qui emploient environ 11 500 personnes, soit 1 emploi industriel sur 2. Il se situe, à ce titre, au 1er rang des Pays bretons.

Le GAEC Oméga de Gourlizon: une exploitation laitière de 135 ha Qui sont-ils? Le GAEC Oméga, installé au lieu-dit Kerdroual sur la commune de Gourlizon, est composé de Maryvonne Le Berre, de Gwénaël Le Berre et d Anthony Kérivin. L exploitation, jusqu en 1999, était tenue par Maryvonne Le Berre jusqu à ce que son fils Gwénaël s associe avec elle. Il avait alors 23 ans, un DUT d agronomie avec une spécialisation en lait en poche et revenait après avoir travaillé pendant un an dans une ferme australienne. Ferme qui s appelait «Oméga» pour la petite histoire. Anthony Kérivin a rejoint le GAEC en 2005. Il avait alors 25 ans et était diplômé d un bac pro agricole. Les deux jeunes agriculteurs ont été aidés lors de leur installation. L exploitation, pour des raisons financières, ne peut avoir de salariés. L évolution de l exploitation? En 1999, l exploitation de Maryvonne Le Berre comptait 39 hectares de terres. Son fils s est installé avec elle sans terre. A l arrivée d Anthony Kérivin, le GAEC est passé à 75 ha, puis 87 ha en 2007. Aujourd hui, l exploitation de Kerdroual fait 135 hectares. La moitié des terres sert à cultiver de l herbe, le reste se partage entre la luzerne, la betterave, le maïs, l avoine, le méteil (mélange de céréales et de protéagineux) et un peu de pois fourrager. Tout est cultivé pour nourrir les bovins. Quelle production? Le GAEC Oméga est spécialisé dans la production de lait avec 100 vaches laitières, auxquelles s ajoute une dizaine de vaches allaitantes. Elles produisent 900 000 litres de lait par an, vendus jusqu ici à Entremont (repris par Sodiaal). En 1999, la production de l exploitation était de 270 000 litres. La crise agricole a-t-elle eu des conséquences sur le GAEC? Les trois associés ont vu leurs revenus chuter lourdement avec la crise agricole. Concrètement, entre avril 2009 et mars 2010, le GAEC avait un prix de vente de son lait de 280 /1 000 litres, pour des coûts de production de 339 /1 000 litres. Résultat : «une perte sèche de 40 000 pour l exploitation, avant même d envisager une rémunération» explique Gwénaël Le Berre. Bientôt la vente directe? Au cours du premier trimestre, le GAEC devrait développer la vente directe de viande à la ferme, «car il y a une demande des consommateurs, mais aussi pour gagner notre vie».