HAUTE ECOLE LEONARD DE VINCI Institut d Enseignement Supérieur «ParnasseDeux Alice» Site U.C.L. Avenue Mounier 8 BRUXELLES Département Podologie Podothérapie Impact de la traumatopathologie sur l appareil locomoteur en Gymnastique Artistique de haut niveau Travail de fin d études présenté par Nicolas POIRÉ, podologue. Promoteur : Mr Thierry DELEUZE Copromoteur : Mme MarieCatherine DUBOIS Année Académique
I. SONDAGE ET RESULTATS DE L IMPACT TRAUMATO PATHOLOGIQUE EN GYMNASTIQUE ARTISTIQUE I.II. Résultats et discussion Les résultats de ce sondage sont le fruit de mon travail de fin d Etude réalisé en fin d année Académique. Dans ce travail, j ai pu répertorier les différentes pathologies et traumatismes souvent rencontrés en Gymnastique Artistique et apporter ainsi des pistes de traitement. Bonne Lecture. Nous allons d abord interpréter les résultats obtenus au travers des sondages. Grâce à la participation de gymnastes féminines et gymnastes masculins, nous avons pu mener une étude statistique de l impact des atteintes traumatiques et pathologiques rencontrées en GAM (Gymnastique Artistique Masculine) et GAF (Gymnastique Artistique Féminine). Les sportifs qui ont été soumis au questionnaire sont des gymnastes de haut niveau pratiquant en moyenne heures d entraînement par semaine. De plus, afin que les résultats du sondage soient les plus objectifs possibles, nous avons interrogé autant de sportifs en puberté que de sportifs adultes en fin de croissance. Enfin, nous avons décidé d interpréter les résultats des filles indépendamment des résultats des garçons. Certes, ces derniers pratiquent le même sport mais, jusqu à preuve du contraire, n évoluent pas sur les mêmes agrès.
I.II.I. Interprétation des résultats en GAM Tableau I : Localisations anatomiques des garçons Localisations Pathologies Traumatologie anatomiques Nombre Pourcentage Total Nombre Pourcentage Total Tête et cou, %, %, %, % Membre supérieur Epaule Bras Coude Avantbras Poignet Main 9 7 9, %, % 7, %, %, %, %, %, %,6 %, %, %, %, %,7 % Membre inférieur Hanche Cuisse Genou TTA Jambe Cheville Pied 6 7 6 6, %, % 7, %, %, %, % 6,7 % 8,6 % 8, % 7,9 % 7,9 %,6 %,6 %, %, %, % Tronc Abdomen Thorax Bassin, %, %, % 7, %, %,6 %, %,6 % Rachis Coccyx Sacrum Lombaire Dorsal Cervical 9, %, % 9, %, %, % 6,7 %, %, %, %,6 %, %, % MI/MS,, D après les statistiques réalisées en Gymnastique Artistique Masculine (GAM), les membres inférieurs sont le siège de prédilection des atteintes traumatopathologiques. Au plan pathologique, les membres inférieurs sont atteints, fois plus que les membres supérieurs, alors qu au plan traumatologique, les membres inférieurs sont atteints, fois plus que les membres supérieurs. Le rachis est fréquemment atteint (6,7 % des pathologies chroniques et, % des pathologies aiguës). D autre part, le tronc et plus particulièrement le thorax sont vulnérables aux traumatismes (,6 %), plus qu aux pathologies chroniques (, %). La tête et le cou sont essentiellement soumis à des traumatismes en GAM. A hauteur des membres inférieurs, la cheville est la localisation préférentielle des accidents avec, % d atteintes de la cheville, soit 8 % des
atteintes du membre inférieur. Au plan pathologique, la cheville n est pas atteinte dans cette étude. Le pied est fréquemment atteint dans la carrière des gymnastes masculins (, % des traumatismes et 6,7 % des pathologies dans cette étude), avec comme localisation préférentielle le talon. Le talon est surtout soumis à des pathologies chroniques (,6 %, soit 7,8 % des atteintes du membre inférieur). Il est intéressant de comparer le pourcentage de pathologies chroniques du pied et de la cheville par rapport aux valeurs trouvées pour le genou dans la mesure où le genou suit le mouvement du pied (6,7 % d atteintes du pied et, % d atteintes de la cheville pour, % d atteintes du genou). Par contre, au plan traumatologique, la cheville est plus souvent atteinte. En effet, la cheville représente 8 % des atteintes du membre inférieur alors que le genou n en représente que, %, soit à peu près le tiers. Enfin, la hanche représente 6, % des atteintes, soit 6, % des pathologies chroniques du membre inférieur, alors qu on ne compte dans cette étude aucune pathologie aiguë de la hanche. A hauteur du rachis, le bas du dos est préférentiellement atteint, et cela tant au plan pathologique que traumatologique. On relève 9, % de pathologies chroniques des lombaires et on compte, % de pathologies aiguës des lombaires. Le rachis dorsal représente, % des pathologies chroniques et le rachis cervical représente, % des pathologies chroniques. Au plan traumatologique, le rachis cervical (, % d atteintes aiguës) est plus souvent atteint que le rachis dorsal (,6 % d atteintes aiguës). On ne compte aucune pathologie chronique ou aiguë du sacrum et du coccyx dans cette étude. Enfin, on retient que l atteinte vertébrale est relativement fréquente (pourcentage traumatopathologique moyen =,9 %) et semble être en relation avec la position en hyperlordose qu adoptent la plupart de gymnastes de haut niveau.
Tableau II : Nombre de lésions relevées au cours de l étude chez gymnastes masculins. Types de lésions des membres inférieurs et du rachis Nombre Traumatismes 6 Fractures Luxations Entorses Elongation Claquage Rupture musculaire Arrachements apophysaires Conflits antérointernes de la cheville Traumatismes du rachis 9 Pathologies Talonnades Maladie de Sever Maladie d Osgood Schlatter Maladie de SindingLarsen Maladie de Kölher Mouchet Maladie de Freiberg Maladie de Renander Maladie de Scheuermann Douleurs de hanche Fractures de fatigue Spondylolyse Spondylolisthésis Douleurs du rachis Tendinites Périostites 6 9 79 La pathologie aiguë est de nature traumatique ; il peut s agir d accidents musculaires, articulaires (entorses du genou et de la cheville) ou osseux (fracture, arrachements apophysaires, luxations). Elle survient lors de chutes de l agrès, des contacts avec l agrès ou des mauvaises réceptions et impulsions. Dans l étude, on rencontre fois plus de pathologies chroniques que de traumatismes. L entorse du ligament latéral externe de cheville est la lésion la plus fréquente (7 cas, soit 8,9 % des lésions). On compte 6 cas d entorses de cheville au sol contre cas au saut de cheval. Les traumatismes du rachis sont relativement fréquents ( cas, soit 6, % des lésions) et surviennent préférentiellement au sol, mais également sur des agrès pratiqués en suspension, soit les anneaux, les barres parallèles et la barre fixe. On compte encore cas d arrachements apophysaires ( cas à l insertion du tendon de la patte d oie, cas à l insertion du tendon sousrotulien sur la TTA, cas à l insertion du court fibulaire sur l apophyse styloïde du e métatarsien), soit, % des lésions. Les cas de lésions du pied sont survenus au sol, alors que les cas de lésions du genou sont survenus au saut de cheval. Dans cette étude, les fractures représentent un faible pourcentage des lésions (,8 %), résultat en accord avec d autres études. On relève cas de fracture
6 d orteil survenue à la barre fixe et cas de fractures des métatarsiens survenues au sol et au cheval d arçon. On relève encore accidents musculaires dont élongations et claquages. Les élongations sont survenues au sol et un des claquages est survenu au sol alors que l autre est survenu au saut de cheval. On compte enfin cas d entorses internes du genou, survenues au sol et au saut de cheval. Ainsi, il ressort de cette étude que le sol est l agrès responsable de la majorité des accidents des membres inférieurs et du rachis (6 cas). Viennent ensuite le saut de cheval (6 cas), les anneaux, les barres parallèles, la barre fixe et le cheval d arçon. La pathologie chronique est une pathologie à révélation retardée à moyen ou à long terme et de nature le plus souvent microtraumatique. La répétition du geste technique, les contacts répétés avec les différents agrès, les dysfonctionnement corporels, les troubles statodynamiques sont à l origine de traumatismes de localisation précise entraînant une pathologie de «surcharge» susceptible d atteindre le tissu osseux (spondylolyse), les cartilages de croissance (ostéochondroses) et les formations articulaires (tendons, ligaments). La maladie de Sever ( cas, soit 6, % des lésions) et la tendinite d Achille ( cas, soit 6, % des lésions) sont les deux lésions chroniques les plus fréquentes. Un cas de maladie de Sever ressent des douleurs au talon sur tous les agrès contre cas au sol et au saut de cheval (un de ces cas est également gêné en réception de barre fixe). La tendinite d Achille crée des douleurs chez les cas au sol et au saut de cheval. Seulement cas se plaignent de douleurs au tendon d Achille en réception d anneaux et de barre fixe. L étude relève aussi cas de talonnades, de maladies d Osgood Schlatter et de maladies de Sinding Larsen. Chacune de ces atteintes chroniques représente, % des lésions. Les talonnades génèrent des douleurs au sol et au saut de cheval. Les cas de maladie d Osgood Schlatter se plaignent de douleurs au sol et au saut de cheval ; parmi ces cas, cas se plaignent de douleurs à la TTA sur tous les autres agrès. Enfin, la maladie de Sinding Larsen entraîne des douleurs à la pratique du sol et du saut de cheval. On compte cas de tendinites rotuliennes qui représentent,8 % des lésions. Les douleurs sont ressenties au sol et au saut de cheval. On compte cas de périostites tibiales (, %) contre cas de périostites fémorales (, %) qui se plaignent de douleurs au sol, au saut de cheval et à la barre fixe. La pathologie chronique du rachis la plus fréquente est le spondylolisthésis. En effet, on relève cas de spondylolisthésis (, % des lésions). Il semble que cette pathologie ne soit pas trop handicapante pour les gymnastes atteints ; un des gymnastes ressent des douleurs aux anneaux, alors que l autre est gêné au saut de cheval et à la barre fixe. Les statistiques montrent encore cas de maladie de Renander (, %), cas de la maladie de Scheuermann (, %) et cas d aponévrosite plantaire (, %).
7 La maladie de Renander engendre des douleurs au sol et au saut de cheval (course), la maladie de Scheuermann est douloureuse sur tous les agrès, alors que les douleurs sont ressenties au sol et au saut de cheval pour l aponévrosite plantaire. Enfin, on retrouve des douleurs de hanche (6 cas, soit 7,6 % des lésions) et du rachis (6 cas, soit 9 % des lésions). Les douleurs de hanche prédominent au sol et au saut de cheval, alors que les douleurs du rachis prédominent au sol et aux anneaux, mais également au saut de cheval et à la barre fixe. Parmi les douleurs du rachis, on recense 6 % de douleurs lombaires contre % de douleurs dorsales, 9 % de douleurs cervicales et % de douleurs thoraciques. Tableau III : Agrès de survenue des traumatismes et des douleurs secondaires aux pathologies chroniques. Lésions Agrès Sol Arçons Anneaux Saut B. // B. Fixe Fractures () Entorses (9) Elongation () Claquage () Arrachements apophysaires () CAIC () Traumatismes du rachis () 7 Talonnades () M. de Sever () M. d Osgood Schlatter () M. de SindingLarsen () M. de Renander () M. de Scheuermann () Douleurs de hanche (6) Spondylolisthésis () Douleurs du rachis () Tendinites (9) Périostites () 8 9 8 9 6 6 6 6
8 I.II.II. Interprétation des résultats en GAF Tableau IV : Localisations anatomiques des filles. Localisations Pathologies Traumatologie anatomiques Nombre Pourcentage Total Nombre Pourcentage Total Tête et cou, %, % 6,9 % 6,9 % Membre supérieur Epaule Bras Coude Avantbras Poignet Main 7 7 6, %, %,8 %, %,8 %, %,9 %,7 %, %, %, %, %, %, % Membre inférieur Hanche Cuisse Genou TTA Jambe Cheville Pied 6,6 %, %,6 % 9, % 7,8 %, %, %,7 %, % 8,6 % 9, %,7 %, %, % 7, % 7, % Tronc Abdomen Thorax Bassin, %, %, %, %, %, %, %, % Rachis Coccyx Sacrum Lombaire Dorsal Cervical, %, % 6,9 %, %, %, %, %, %,7 %,7 % 6,9 %, % MI/MS, 7, D après les statistiques réalisées en Gymnastique Artistique Féminine (GAF), les membres inférieurs sont le siège de prédilection des atteintes traumatopathologiques. Au plan pathologique, les membres inférieurs sont atteints, fois plus que les membres supérieurs, alors qu au plan traumatologique, les membres inférieurs sont atteints 7 fois plus que les membres supérieurs. Le rachis représente, % des atteintes chroniques alors qu il ne représente que, % des atteintes aiguës. D autre part, la tête et le cou sont essentiellement soumis à des traumatismes en GAF.
A hauteur des membres inférieurs, la cheville est la localisation préférentielle des accidents comme dans ce travail avec, % d atteintes de la cheville, soit % des atteintes du membre inférieur. Au plan pathologique, la cheville n est pas atteinte dans cette étude. Le pied est fréquemment atteint dans la carrière des gymnastes masculins (7, % des traumatismes et, % des pathologies dans cette étude), avec comme localisation préférentielle le talon. Le talon est surtout exposé à des pathologies chroniques (, %, soit 7 % des atteintes du membre inférieur). En comparant le pourcentage de pathologies chroniques du pied et de la cheville par rapport aux valeurs trouvées pour le genou, on remarque que le genou compte presque autant de cas cliniques que le pied et la cheville ; on obtient, % d atteintes du pied et de la cheville pour,8 % d atteintes du genou. Par contre, au plan traumatologique, la cheville est plus souvent atteinte ( cas). Le genou est la deuxième localisation préférentielle des traumatismes avec cas, soit 9, % des atteintes ou 6, % des traumatismes des membres inférieurs. Enfin, la hanche représente,6 % des atteintes, soit, % des pathologies chroniques du membre inférieur, alors qu on ne compte dans cette étude aucune pathologie aiguë de la hanche. A hauteur du rachis, on retrouve des douleurs chroniques, voire des pathologies à part entière (hernie discale, spondylolisthésis, Scheuermann) essentiellement à hauteur du rachis lombaire (6,9 %, soit 78,6 %des atteintes chroniques du rachis), alors que les traumatismes touchent essentiellement le rachis cervical (6,9 %, soit 66,6 % des lésions aiguës du rachis). Le sacrum, le rachis dorsal et le rachis cervical représentent chacun, % des pathologies chroniques, soit 7, % des atteintes chroniques du rachis. Au plan traumatologique, le rachis lombaire et dorsal représentent chacun,7 % des lésions traumatologiques ou 6,6 % des lésions aiguës du rachis. Enfin, on retient que l atteinte vertébrale est relativement fréquente (pourcentage traumatopathologique moyen =,9 %) et semble être en relation avec la position en hyperlordose qu adoptent la plupart des gymnastes féminines de haut niveau. 9
Tableau V : Nombre de lésions relevées au cours de l étude chez gymnastes féminines. Types de lésions des membres inférieurs et du rachis Nombre Traumatismes 8 Fractures Luxations Entorses Elongations Claquage Rupture musculaire Arrachement apophysaire Conflits antérointernes de la cheville Syndrome du carrefour postérieur Traumatismes du rachis 8 6 Pathologies Talonnades Maladie de Sever Maladie d Osgood Schlatter Maladie de SindingLarsen Maladie de Kölher Mouchet Maladie de Freiberg Maladie de Renander Maladie de Scheuermann Maladie de Van Neck Douleurs de hanche Spondylolyse Spondylolisthésis Douleurs du rachis Hernies discales Tendinites Périostites 9 89 Dans cette étude, la pathologie aiguë traumatique de l appareil locomoteur (membres inférieurs rachis) prédomine sur la pathologie chronique. En effet, on compte 8 cas de lésions aiguës contre cas de lésions chroniques. L entorse du genou et la fracture du pied sont les deux lésions traumatiques les plus fréquentes ( cas, soit, % des lésions). On compte cas d entorses du genou en hyperextension ( cas au saut de cheval, cas au sol et cas à la poutre), cas d entorses du genou en valgum forcé (les cas au sol), cas d entorses du genou en hyperflexion ( cas au saut de cheval et cas au sol) et cas d entorse du genou en torsion externe (à la poutre). Parmi les cas de fractures, on relève cas de fractures de l apophyse styloïde du cinquième métatarsien ( cas au sol, cas aux barres asymétriques et cas à la poutre), cas de fractures de l hallux ( cas au sol et cas à la poutre), cas de fractures du cinquième métatarsien ( cas au saut de cheval et cas à la poutre), cas de fracture du quatrième métatarsien à la poutre et cas de fracture du tubercule postérieur du talus aux barres asymétriques (Syndrome du Carrefour Postérieur).
L entorse externe de cheville est également fréquente avec 8 cas comptés dans cette étude (9, %). On relève 8 cas d entorses externes de cheville au sol pour cas au saut de cheval. Les traumatismes du rachis sont relativement fréquents (6 cas, soit 6,7 % des lésions). / de ces lésions touchent le rachis cervical et surviennent lorsque la gymnaste chute sur la tête ( cas au sol, cas au saut de cheval et cas à la poutre). On relève encore 6 accidents musculaires dont élongations (une élongation des adducteurs, une élongation des ischios et une élongation du triceps sural) et claquages (deux déchirures des ischios et une déchirure du triceps sural). Les accidents musculaires du mollet surviennent surtout lors des réceptions au sol, saut de cheval et poutre alors que les accidents musculaires de la cuisse surviennent plutôt lors des exercices en souplesse au sol et à la poutre. Ensuite, on relève cas, non négligeables de conflits antérointernes de la cheville (CAIC) avec lésions chondroligamentaires secondaires. On relève cas de CAIC au saut de cheval et au sol et cas à la poutre. Enfin, il ressort de cette étude que le sol est l agrès responsable de la majorité des accidents des membres inférieurs et du rachis en GAF ( cas). La poutre ( cas) et le saut de cheval ( cas) sont également traumatisant alors que les barres asymétriques le sont moins ( cas). En pathologie chronique, on retrouve légèrement moins de cas mais on peut remarquer une plus grande diversité d atteintes. La maladie de Sever, la maladie d Osgood Schlatter et la périostite tibiale comptent chacune cas (soit,6 % des lésions) et sont les atteintes chroniques les plus souvent rencontrées au travers de cette étude. Ces pathologies engendrent des douleurs essentiellement au saut de cheval, à la poutre et au sol. D après le sondage, la maladie de Sever est surtout douloureuse lors des réceptions alors que la maladie d Osgood Schlatter réveille des douleurs importantes lors de la course et de l impulsion. Signalons également que un cas de maladie d Osgood Schlatter s est compliqué par un arrachement de la tubérosité tibiale antérieure lors d une mauvaise réception au sol. L étude relève aussi cas de talonnades (, %) qui se plaignent de douleurs au saut de cheval, à la poutre et au sol. On compte aussi cas de tendinites rotuliennes (, %) dont cas d atteintes susrotuliennes et cas d atteinte sousrotulienne. Les douleurs sont ressenties pour deux cas sur tous les agrès (réception) alors que pour l autre cas, elles sont ressenties au saut de cheval et au sol. On compte encore cas de tendinites localisées au niveau du pied, soit une tendinite d Achille et une aponévrosite plantaire. Les douleurs sont ressenties au saut de cheval et au sol (à la réception pour la tendinite d Achille et à la course pour l aponévrosite plantaire). Il ressort de cette étude cas de maladies de Scheuermann (, %) et cas de maladies de Van Neck (, %) qui sont, rappelonsle, des maladies de croissance. La maladie de Scheuermann est invalidante sur tous les agrès alors que la maladie de Van Neck est épargnée par les barres asymétriques.
On relève ensuite cas d hernies discales (, %) qui occasionnent des douleurs au saut de cheval, à la poutre et au sol. Le sondage relève encore cas de maladie de Sinding Larsen, cas de douleur de hanche et cas de spondylolisthésis qui représentent chacun, % des lésions. La maladie de Sinding Larsen est douloureuse au saut de cheval, à la poutre et au sol, alors que le spondylolisthésis est douloureux sur tous les agrès, au même titre que la douleur de hanche. Enfin, les douleurs du rachis occupent une place prépondérante dans la pathologie de la gymnaste de haut niveau. En effet, les statistiques montrent 9 cas de douleurs chroniques simples du rachis qui représentent, % des lésions. Parmi ces cas cliniques, on retrouve 6 cas de douleurs chroniques lombaires contre respectivement cas de douleurs chroniques sacrales, dorsales et cervicales. Ces douleurs sont essentiellement ressenties à la pratique du saut de cheval et du sol. Tableau VI : Agrès de survenue des traumatismes et des douleurs secondaires aux pathologies chroniques. Lésions Agrès Saut Barres Poutre Sol Fractures () Luxations () Entorses (8) Elongations () Claquages () Arrachements apophysaires () CAIC () Syndrome du carrefour postérieur () Traumatismes du rachis (6) Talonnades () M. de Sever ( ) M. d Osgood Schlatter () M. de SindingLarsen () M. de Scheuermann () M. de Van Neck () Douleurs de hanche () Spondylolisthésis () Hernies discales () Douleurs du rachis (9) Tendinites () Périostites () 7 9 9 8 6
I.II.III. Comparaison des résultats obtenus en GAM et GAF Secteur I Secteur comparatif de la traumatopathologie du membre inférieur en GAM et GAF GAM,7% GAF,% Contrairement à la gymnastique féminine (69 cas), la gymnastique masculine entraîne moins de lésions traumatopathologiques des membres inférieurs (8 cas dans notre étude). Secteur II Secteur comparatif de la traumatopathologie du rachis en GAM et GAF GAM,% GAF 8,8%
A hauteur du rachis, la gymnastique artistique féminine ( cas) entraîne, à peu de chose près, autant de lésions traumatopathologiques que la gymnastique masculine ( cas). Il nous faut à présent tenter de comparer le nombre d atteintes traumatopathologiques des différents étages des membres inférieurs. Tableau VII : Comparaison des localisations anatomiques du MI en GAM et GAF. Localisations anatomiques GAM GAF Pathologies Traumatismes Pathologies Traumatismes Hanche Cuisse Genou TTA Jambe Cheville Pied 6 7 6 8 6 7 7 Tableau VIII : Comparaison des localisations anatomiques du rachis en GAM et GAF. Localisations anatomiques GAM GAF Pathologies Traumatismes Pathologies Traumatismes Coccyx Sacrum Lombaire Dorsal Cervical 9 6 6 A présent, nous allons comparer le nombre de pathologies et de traumatismes retrouvés aux différents étages de l appareil locomoteur en GAM et GAF. A hauteur de la hanche, les hommes sont fois plus exposés aux pathologies chroniques que les filles. A hauteur de la cuisse, ce sont les traumatismes qui prédominent des deux côtés. A l étage des genoux, on s aperçoit que les chiffres relevés en GAM ne correspondent pas à ceux relevés en GAF. En effet, On compte 7 pathologies du genou en GAM pour pathologies seulement en GAF. De plus, au niveau traumatologique, on relève atteintes chez les hommes pour atteintes chez les demoiselles.
Au niveau de la tubérosité tibiale antérieure, les demoiselles présentent légèrement plus d atteintes pathologiques. La jambe est plus exposée à des atteintes chroniques en GAM et GAF. Cependant, les demoiselles, avec cas de périostites tibiales, sont beaucoup plus vulnérables que les hommes (cas). Tant en GAM que GAF, la cheville est épargnée par les pathologies chroniques. Par contre, elle est fortement exposée à des traumatismes aigus (entorse externe, CAIC) avec une prédominance chez les filles ( cas par rapport à 8 cas). Le pied est fréquemment atteint en GAM et GAF. Le pourcentage traumatopathologique est, à peu de chose près, identique ( cas chez les garçons pour cas chez les demoiselles). Il nous faut noter que la donne est répartie différemment ; on retrouve 6 cas de pathologies chroniques du pied en GAM contre cas en GAF et cas de traumatismes aigus du pied en GAM contre cas en GAF. A présent, comparons le pourcentage traumatique et pathologique de l articulation du genou avec le pourcentage traumatique et pathologique des articulations de la cheville et du pied. Il est intéressant de connaître ces valeurs, car, comme nous le savons, ces articulations sont en interaction. Secteur III Secteur comparatif des pathologies de hanche, genou, pied et cheville en GAM Hanche 8,% Genou,% Pied et Cheville 8,% Secteur IV Secteur comparatif des pathologies de hanche, genou, pied et cheville en GAF Hanche,6% Genou % Pied et Cheville,% Secteur V Secteur VI Secteur comparatif des traumatismes de hanche,genou, pied et cheville en GAM Hanche % Genou,% Pied et Cheville 76,% Secteur comparatif des traumatismes de hanche, genou, pied et cheville en GAF Hanche % Genou,% Pied et Cheville 6,7% On remarque que le pied est la localisation préférentielle des atteintes traumatiques et pathologiques en GAM et GAF. Cependant, les atteintes traumatiques et pathologiques du genou prédominent en GAF alors que ce sont les
6 pathologies et traumatismes du pied qui prédominent en GAM. Tant en GAM que GAF, les traumatismes de hanche sont inexistants ; cependant, la pathologie chronique de hanche est présente en GAF et GAM, avec une majorité en GAM. On peut donc croire à une influence de la largeur du bassin sur la stabilité des genoux en GAF. En effet, le bassin des demoiselles est plus large (pour la moitié des cas étudiés) et pourrait influencer les diverses instabilités et pathologies du genou de ces dernières. Enfin, comparons l impact des différents traumatismes et pathologies spécifiques en GAM et GAF. Les résultats énumérés dans le tableau cidessous confirment les résultats obtenus cidessus. En effet, On observe une majorité d entorses du genou en GAF ( cas en GAF pour cas en GAM). On note aussi que les conflits antérointernes de cheville prédominent en GAF ( cas en GAF pour cas en GAM). La fracture est également majoritaire chez les demoiselles et touche, selon cette étude, uniquement le pied. Cependant, on compte plus d arrachements apophysaires chez les hommes. Au plan pathologique, on note moins de différences significatives. Il faut signaler que le nombre de maladie de croissance est égal en GAM et GAF. On note néanmoins une majorité de maladies de Sinding Larsen, de tendinites et de douleurs de hanche en GAM. Les tendinites sont pour la plupart des tendinites d Achille. On peut expliquer cette majorité de tendinite en GAM par l agressivité des réceptions par rapport aux réceptions en GAF. En effet, les hommes pratiquent plus d agrès en hauteur. Il est encore intéressant de signaler que les hommes contractent plus de pathologies de hanche mais moins de traumatismes du genou. On pourrait croire que le gymnaste masculin compense les traumatismes du genou de la gymnaste féminine par des douleurs simples voire des pathologies de hanche. Cette étude montre encore que les filles ont plus tendance à ressentir des douleurs en arrière de la cuisse, sous la fesse ; il s agit souvent d élongations musculaires ou parfois de synchondroses ischios pubiennes (maladie de Van Neck). Ces douleurs s expliquent par la majorité des exercices combinant des écarts de jambes, des «lancés de jambes» en GAF.
7 Tableau IX : Comparaison des lésions de l appareil locomoteur en GAM et GAF. Lésions GAM GAF Fractures Luxations Entorses de cheville Entorses du genou Elongations Claquages Arrachements apophysaires CAIC Syndrome du carrefour post Traumatismes du rachis 7 8 6 Talonnades M. de Sever M. d Osgood Schlatter M. de SindingLarsen M. de Renander M. de Scheuermann M. de Van Neck Douleurs de hanche Spondylolisthésis Hernies discales Douleurs du rachis Tendinites Périostites 6 9 9 79 89 Ainsi, on comptabilise une majorité d atteintes de l appareil locomoteur en GAF. D après les analyses réalisées cidessus, on peut croire à une majorité d atteintes pathologiques en GAM et à une majorité d atteintes traumatiques en GAF. Comparons alors les atteintes traumatiques et pathologiques en GAM et GAF. Secteur VII Secteur VIII Comparaison de l'impact pathologique en GAM et GAF GAM 6,% GAF,6% Comparaison de l'impact traumatique en GAM et GAF GAM % GAF 6%
Ces deux secteurs confirment donc les hypothèses argumentées cidessus : l appareil locomoteur des gymnastes masculins contracte surtout des pathologies chroniques (6, %) au contraire de l appareil locomoteur des gymnastes féminines qui est davantage soumis à des traumatismes aigus (6 %). 8
9 II. CONCLUSION Enfin, sur base de cette étude, il est certain que les traumatismes et les pathologies de l appareil locomoteur rencontrées en gymnastique artistique ne sont pas à négliger. D une part, il est important d appréhender la notion de surentraînement qui, compte tenu de l âge des pratiquants, souvent non pubères, occupe une place importante. La pathologie d hyperutilisation prédomine en gymnastique artistique. Les plus fréquemment rencontrées sont les ostéochondroses des membres inférieurs et notamment la maladie d Osgood Schlatter ou la maladie de Sever. D autre part, il faut être intransigeant face aux déséquilibres statiques et aux douleurs bénignes ressenties par les gymnastes qui sont généralement le signal d alarme d un traumatisme ultérieur plus ou moins grave. Soyons attentifs aux déformations et aux douleurs de genoux (particulièrement en GAF) et du rachis (hyperlordose) qui évoluent malheureusement souvent vers des situations irréversibles. La gymnastique est un sport exigeant pour celui ou celle qui le pratique mais également pour ceux qui l entourent, à savoir les professionnels de la santé, les entraîneurs ou encore les fabricants de matériel de gymnastique. Il est un fait certain que la podologie a un rôle à jouer au sein de l équipe pluridisciplinaire, tant dans l analyse des troubles morphologiques de l appareil locomoteur que dans son entreprise thérapeutique. Enfin, il me semble clair que la gymnastique artistique doit être un sport adapté à celui ou celle qui le pratique et non le contraire.
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