Évaluation des diplômes de l École supérieure des beaux arts du Mans

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1 Section des Formations et des diplômes Évaluation des diplômes de l École supérieure des beaux arts du Mans DNSEP Option : Art DNSEP Option : Design Septembre 2010

2 Section des Formations et des diplômes Évaluation des diplômes de l École supérieure des beaux-arts du Mans DNSEP Option : Art DNSEP Option : Design Septembre 2010

3 Présentation de l option Art Créée à la fin du 19 ème siècle, l Ecole des beaux-arts du Mans est située au cœur de la ville, gardant un rapport étroit avec la cité. Un nouveau bâtiment a été construit en 1991 et un investissement lourd en informatique a pu être réalisé entre 2002 et L option «Art» est, comme pour l ensemble du réseau des écoles, la colonne vertébrale de l établissement. Elle a pour objectif la formation d artistes plasticiens et elle nourrit par sa méthodologie de recherche, les enseignements. Les étudiants sont accompagnés dans une démarche d autonomie visant à la conception de projet portant à l innovation. L école compte 144 étudiants sur la totalité du cursus et 20 étudiants en quatrième et cinquième années de l option «Art». Appréciation générale L expérimentation de nouvelles interfaces graphiques, musicales et sonores permet de développer un projet tout à fait intéressant qui doit trouver sa place au sein du futur EPCC réunissant les écoles d Angers, de Tours et du Mans. Points forts : Deux axes de travail très intéressants : le projet de recherche «Grande image» ainsi que le projet «Résonnance du sensible au sens», soutenus par le Conseil de la recherche culture et conçus en partenariat avec des acteurs universitaires de la recherche (création d un comité scientifique). Une équipe engagée et présente sur la scène nationale. Des échanges internationaux en place. Une politique de stages obligatoires et crédités. Un dispositif de suivi de l insertion professionnelle depuis Le mémoire en place depuis cette année. Points faibles : L équipe pédagogique ne comprend pas à ce jour de docteurs. Le faible nombre d étudiants en 5 ème année. NOTATION GLOBALE : A Présentation de l option Design L option «design» se transforme de cycle court en cycle long, avec une mention «Design espace de la cité» et une mention «Design sonore». Pour «Design espace de la cité», le cycle court est prorogé jusqu en octobre 2010 et le premier DNSEP ne sera délivré qu en juin Pour «Design sonore», les premiers DNSEP ne seront délivrés qu en juin Il est par conséquent important de rappeler que le dossier n a pu aborder tous les points requis, tant sur le contexte que le bilan de fonctionnement. 3

4 Appréciation générale La volonté de l Ecole des beaux-arts du Mans de développer une spécialisation sur le «Design sonore» est un objectif à portée de main, pertinent, dont le descriptif est structuré. On devine le potentiel d une telle mention, un potentiel intellectuel et créatif pour les élèves, pour l école qui peut ainsi se distinguer à l échelle nationale voire européenne, pour le développement local, qui bénéfice de la présence d institutions scientifiques acoustiques ou d un bassin industriel que cette spécialité peut intéresser. L adossement à la recherche tel qu envisagé ouvre des perspectives. La question des partenariats manque de lisibilité aussi bien sur la pérennité de certains d entre eux que sur la pertinence de leur participation à la phase diplôme. On aurait apprécié des projections sur le fonctionnement futur du DNSEP «Design sonore». Quant à la mention «Design espace de la cité», elle relève d une logique historique certaine, vu les relations proches entre l école et la ville, depuis la création de l établissement. La porosité des domaines de création est un motif important de liens avec plusieurs écoles et universités dans la région. La pluridisciplinarité semble jouer un rôle important dans le dispositif pédagogique. La mention DNSEP bénéficie de l historique du DNAP et peut se construire sur cet acquis pédagogique. Il serait toutefois intéressant de comprendre l articulation entre des problématiques au périmètre large et des projets de recherche en design qui semblent fort locaux (commune sarthoise). L ambition du programme «Design sonore» semble prendre le dessus sur le «Design espace de la cité». Points forts : Adossement à la recherche au niveau régional. Qualité du corps professoral en «Design sonore». Le DNAT «Design espace de la cité» semble offrir une base de travail pédagogique solide. Points faibles : Période d observation et pragmatisme pédagogique en contradiction avec l ambition du programme «Design sonore». Manque d ambition des projets «Design espace de la cité». Insuffisance des relations internationales et des partenariats. NOTATION GLOBALE : B 4

5 Avis par spécialité Design sonore Avis : La volonté de l Ecole supérieure de beaux-arts du Mans de développer une spécialisation sur le design sonore est un objectif à portée de main, pertinent, dont le descriptif est structuré. On devine le potentiel d une telle mention, un potentiel intellectuel et créatif pour les élèves et pour l école, qui peut ainsi se distinguer à l échelle nationale voir européenne, pour le développement local qui bénéfice de la présence d institutions scientifiques acoustiques ou d un bassin industriel que cette spécialité peut intéresser. L adossement à la recherche ouvre sûrement des perspectives ; pour autant un descriptif plus précis de la politique de recherche aurait été le bienvenu. En particulier en quoi elle se distinguerait de l enseignement ou de la pédagogie par projet. La question des partenariats, pertinents, manque pourtant de lisibilité aussi bien sur la pérennité de certains d entre eux que sur la pertinence de leur participation à la phase diplôme. Points forts : Un projet ambitieux et pertinent. Le positionnement de la spécialisation à l échelle nationale et européenne. Des partenariats qui complètent la formation en design. Points faibles : Dossier peu explicite sur certains points stratégiques : - la co-tutelle ESBAM/ IRCAM/ ENSCI sur le projet sonore de fin de cursus ; - la création de l Institut acoustique européen. Manque sans doute un descriptif plus précis de la politique de recherche, en ce qu elle se distinguerait de l enseignement. NOTATION : A Design espace de la cité Avis : La mention «Design espace de la cité» ouvre des questionnements intéressants et permet d aborder des problématiques où les enseignements croisés permettent de concrétiser des objectifs pédagogiques de pluridisciplinarités. Cette approche globale impliquant tous les acteurs urbains et institutionnels donne une originalité humaniste au dossier de cette mention. On aurait aimé voir des développements descriptifs plus précis, citant des études de cas partant du DNAT et permettant de se projeter dans un DNSEP en cours de mise en place. L'adossement à la recherche pourrait être mieux développé. Points forts : Approche holistique et confrontation avec tous les acteurs urbains. Appropriation forte du terreau local. Création d un Prix d art urbain pour créer de l engagement. Points faibles : Difficulté dans le dossier de la distinction entre les apports du design sonore et l autre mention. Manque d information sur l articulation internationale. Un adossement à la recherche déficient. NOTATION : B 5

6 Recommandations éventuelles pour l établissement Concernant l option «Art», l école devra sans doute conforter sa dynamique d option dans le cadre du regroupement des trois options «Art» au sein du futur EPCC. Il faudrait que le projet de l école du Mans se précise au sein de l EPCC, afin que l établissement public puisse apporter la dimension nécessaire au soutien de la recherche au sein du cursus. L option «Art» compte en son sein des théoriciens de grande qualité, inscrits sur la scène nationale de l art contemporain, en tant que commissaire et critique, n ayant pas encore achevé leur thèse. Il conviendrait d accompagner ces enseignants en formation continue afin de finaliser ces travaux de recherche. La politique de partenariats devrait se structurer de façon plus intense. Concernant l option «Design», il conviendrait, pour optimiser la mise en place des cycles longs : D accélérer la mise en œuvre des programmes pédagogiques. De renforcer les partenariats inter/nationaux. De développer les plans de recrutement des étudiants. De conforter l adossement à la recherche. Encourager vivement la création d une mention design sonore, inédite dans le paysage de l offre d enseignement des écoles d art. Avis détaillé de l option Art 1 OBJECTIFS (scientifiques, artistiques et professionnels) : Le programme de l école du Mans est interdisciplinaire. Il interroge la nature plurielle des productions plastiques inscrites dans le cursus «Art» et «Design d espace» (DNAT) participant à la transformation de l espace urbain. L enseignement «Art» a pour finalité la formation d artistes et de créateurs. Elle ouvre également des possibilités d ouverture vers l enseignement des arts plastiques (les écoles d art, collèges ou lycées), vers les métiers de la culture tels que médiateur culturel ou régisseur au sein d institutions (musées, centres d arts, FRAC) ou commissaire d exposition, critique d art, directeur artistique. L audiovisuel et le cinéma sont très présents et la maîtrise des outils permet aux étudiants d accéder aux métiers de concepteur infographiste, webmaster. 2 CONTEXTE (positionnement, adossement recherche, adossement aux milieux socioprofessionnels, liens pédagogiques avec d autres écoles et instituts, ouverture internationale) : L option «Art» est la colonne vertébrale de l enseignement. C est à partir de la méthodologie, de l expérimentation et de l initiation à la recherche, que se développe une pratique de la transversalité mise en œuvre dans des ateliers de recherche et création. L école, dans le contexte du bassin Manceau, a développé des relations partenariales, contractualisées ou conventionnées avec un certain nombre d établissements supérieurs. L ESBAM a élargi depuis 2009 son offre de formation avec le DNSEP «Design espace de la cité» et «Design sonore», ce qui augmente les partenariats régionaux et permet d envisager à terme un post-diplôme. L école a obtenu deux agréments par le Conseil scientifique de la recherche. Le premier axe de recherche et d expérimentation intitulé «Grande image» est le produit d une collaboration avec le LAM (laboratoire des arts et 6

7 médias de Paris 1 Panthéon Sorbonne) et l entreprise ETC, concepteur et développeur du logiciel Onlyview servant la technologie en jeu. La problématique des flux en milieu urbain, la projection lumineuse qui fait image, produite par une technologie très performante, installe un faisceau de questions articulant les nouvelles technologies et la réception de l œuvre d art en milieu urbain ; autant de questions qui mettent en selle la ville comme laboratoire à l échelle 1 et qui font se rencontrer les territoires de prospection de la mention «Design espace de la cité» et celui de «Grande image» en provenance de l option «Art». La deuxième unité de recherche, intitulée «Résonances du sensible au sens», implique le développement de passerelles avec des milieux professionnels et industriels. Des relations étroites sont entretenues avec différentes institutions, telles le théâtre du Mans, le Fonds régional d art contemporain (FRAC) des Pays de la Loire, le centre d art du Grand Café à Saint Nazaire. Des professionnels des milieux privés ou publics sont régulièrement invités dans le cadre de conférences. Cet ensemble d intervenants extérieurs donne une image du fonctionnement du champ professionnel en relation avec la formation spécialisée. De nouvelles formations, en lien avec les établissements d enseignement supérieur ou de l Université, se mettent en place. Les modalités reposent sur des enseignements croisés, des voyages d études communs, des organisations, des participations d étudiants du monde scientifique au sein de l école. Les axes de recherche ont nécessité la mise en place de comités scientifiques avec des universités à Paris et Strasbourg. Pour l option «Art», les travaux de recherche «Grande image» sont menées avec l Ecole supérieure d architecture de Nantes et de l ESBAM de Nantes. Ces deux structures co-produisent des projections sur des architectures nantaises et développent une participation à la biennale de l estuaire à Nantes. L école développe des voyages d étude à l étranger concernant principalement les étudiants de la quatrième année. Depuis plusieurs années, l ESBAM entretient des relations privilégiées avec les universités de Santinikétan et de Baroda en Inde, l Université de Lima au Pérou, l Académie nationale des beaux-arts de la Paz en Bolivie, l Institut Stieglizt de Saint Pétersbourg en Russie et l Université du Maine aux USA, Dublin en Irlande, l Ecole d art de Turin et celle de Casablanca au Maroc et de Porto au Portugal. Les expériences actuelles posent les bases d échanges à long terme, soutenus par les réseaux d Art Accord et d ELIA. Les échanges s inscrivent dans le cadre du programme SOCRATES/ERASMUS. 3 ORGANISATION GLOBALE DE L OPTION (structure de la formation et de son organisation pédagogique, politique des stages, mutualisation et co-habilitations, pilotage de la formation) : Un tronc commun s installe sur les trois premiers semestres. A partir du semestre 4, l étudiant intègre progressivement l option «Art» ou «Design» en phase programme, qui se conclura à la fin du semestre 6 par le passage du DNAP. A partir du semestre 7, l étudiant intègre la phase projet de l option dans laquelle il est inscrit après obtention du DNAP et avis du conseil pédagogique. Durant les semestres 7 et 8, l initiation à la recherche, les pratiques artistiques et l écriture, ainsi que la mobilité internationale, ou des stages longs en entreprise, occupent l intégralité du temps de l étudiant en quatrième année. L étudiant ayant obtenu 120 crédits est titulaire du certificat d études d arts plastiques. A la fin du semestre 8, l étudiant doit avoir obtenu 240 crédits. Il est titulaire du certificat d études supérieures d arts plastiques. Les stages sont obligatoires, ils offrent une immersion à l étudiant dans des contextes professionnels. Les étudiants sont envoyés en stage dans des entreprises ou institutions culturelles. Le stage est suivi par un enseignant, il donne lieu à la production d un rapport de stage qui est évalué par les enseignants responsables, avec attribution d ECTS. L enseignant peut rendre visite à l étudiant sur le lieu du stage et échanger avec le responsable de l entreprise. Cela permet de pouvoir évaluer la capacité de l étudiant à s adapter au monde professionnel et vérifier la mise en œuvre de ses compétences au sein de l entreprise. La politique des stages est un élément important du projet. 7

8 A ce jour, aucune co-habilitation n existe. Une réflexion s est amorcée avec l Université du Maine et son département histoire de l art. Celui-ci pourrait faire l objet de la création d un master en médiation culturelle et patrimoine. Le pilotage de la formation se fait en lien avec le conseil scientifique de l établissement. 4 BILAN DE FONCTIONNEMENT (origines géographiques constatées des étudiants, flux, taux de réussite, auto-évaluation, analyse à 2 ans du devenir des diplômés, bilan prévisionnel pour la prochaine période) : L école compte 144 étudiants au total, dont 10 viennent de la région, 34 de l étranger, pour la majorité une provenance locale. Au DNSEP, entre 5 et 8 étudiants ont été présentés chaque année, entre 2007 et 2009, avec un taux de réussite de 87 à 100%. En matière d historique d insertion, l école apporte chaque année son concours au travail de compilation statistique, piloté par le Ministère de la culture, dont les informations transmises détaillent l organisation des diplômes et leurs résultats. Des cinq étudiants ayant obtenus le DNSEP en 2007, deux sont insérés dans le champ des arts plastiques, un inséré hors champ, un en recherche d emploi et un sans réponse. Un dispositif de traçabilité du parcours professionnel durant cinq ans est en œuvre depuis 2007 et permet de façon basique de recenser le déroulement de leur parcours. L école doit structurer son offre de formation lors de son intégration dans l établissement public multisite et inter-régional, avec les écoles de Tours et d Angers. Avis détaillé de l option Design 1 OBJECTIFS (scientifiques, artistiques et professionnels) : L objectif de la formation est de développer une spécialité en «Design sonore» conciliant à la fois un savoirfaire créatif ou artistique, des connaissances techniques et une méthodologie de projet. Pour autant, les élèves des autres options («Design espace de la cité» et «Art») bénéficient des apports de l option «Design» mention «Design sonore» (séminaires de préfiguration). Quant à l autre option sur l espace urbain, l approche se veut holistique, impliquant les acteurs de l urbanisme et de l architecture, à travers plusieurs méthodologies d analyse. La formation se veut pluridisciplinaire afin d avoir in fine des «interfaces» entre les acteurs du terrain, les institutionnels/politiques et les citoyens. 2 CONTEXTE (positionnement, adossement recherche, adossement aux milieux socioprofessionnels, liens pédagogiques avec d autres écoles et instituts, ouverture internationale) : Afin d éclairer le contexte, il est intéressant de rendre compte de la vision post-formation qu envisage l équipe pédagogique. Pour le designer sonore, les débouchés semblent, d après le rapport, prometteurs et vastes : de l automobile au numérique, en passant par le cinéma, la radio, la téléphonie, etc. Il en est de même pour le «Design espace de la cité», allant du designer de mobilier urbain, au scénographe de spectacle, en passant par la médiation culturelle et la muséographie. Ce large spectre reflète un positionnement qui se cherche, avec un adossement à la recherche plus marquée pour la mention «Sonore», tandis que l inscription dans le tissu local serait plus forte pour le «Design espace». 8

9 3 ORGANISATION GLOBALE DE L OPTION (structure de la formation et de son organisation pédagogique, politique des stages, mutualisation et co-habilitations, pilotage de la formation) : Il est utile de voir l organisation de ces deux mentions dans le cadre du projet pédagogique des trois écoles Angers Le Mans Tours. Les propositions s articulent autour de quatre cursus diplômants, qui tiennent compte de partenariats avec les acteurs universitaires et culturels dans un cadre interrégional. La position du cursus «Design espace de la cité» au Mans demanderait à s articuler avec l option «Design d espace» d Angers. Le dossier de l école du Mans ne l évoque pas. Le «Design sonore» bénéficie du partenariat avec l Institut de recherche contemporaine des arts musicaux (l IRCAM), l école nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) et le Laboratoire d acoustique de l Université du Maine (LAUM), dénotant une mise en place à caractère pédagogique de bon niveau. 4 BILAN DE FONCTIONNEMENT (origines géographiques constatées des étudiants, flux, taux de réussite, auto-évaluation, analyse à 2 ans du devenir des diplômés, bilan prévisionnel pour la prochaine période) : A ce jour, il est trop tôt pour parler de bilan de fonctionnement. Les flux mentionnés sont de l ordre du fragmentaire en termes d information. Le dossier aurait pu développer des hypothèses de fréquentation et y corréler une feuille de route pédagogique et de recherche. 9

10 Observations du directeur

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