Une initiative «Sentinelle» en province de Liège, ce que la transposition du modèle québécois nous dit sur nos formes de liens sociaux

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1 Une initiative «Sentinelle» en province de Liège, ce que la transposition du modèle québécois nous dit sur nos formes de liens sociaux Dr Xavier GERNAY Psychiatre Directeur médical C.H.S. «L Accueil» LIERNEUX (Belgique) Le suicide chez les hommes : de la prévention à la postvention Mercredi 10 septembre 2014 Université de Liège (Salle Académique)

2 Province de Liège Nombre d habitants Taux de suicide 24/ (2005) 1992, Commission provinciale de prévention du suicide Actions Information Formation Soutien Traitement Intervention Population générale Population cible Ecoles Milieu professionnel - Prison 2

3 Démarche globale visant à : Augmenter les compétences du public au niveau : - Repérage - Evaluation - Intervention Connaître, construire, développer, renforcer le réseau Améliorer et mettre à jour les connaissances dans le domaine du suicide Implanter des structures spécifiques 3

4 Evaluation empirique des démarches Cohérence des démarches Bases scientifiques pertinentes et mises à jour Effort soutenu dans la durée (effet cumulatif versus estompement) Maillage s améliore sur base d expériences positives Evolution des taux de suicide encourageants (96:29/ / ) 4

5 Persistance d une «zone aveugle» Malgré l existence d un réseau étoffé de ressources sociosanitaires et malgré l ensemble des démarches visant à renforcer ce réseau, nombre de personnes en souffrance restent sans soutien («passent à travers les mailles du filet») REFLEXION «SENTINELLES» 5

6 Modèle québécois En réflexion depuis le début des années 2000 Cadre d implantation publié en 2006 Objectifs : Effet sur la demande d aide (nombre et spécificités) Effet positif sur le relais vers les structures dédiées Effet «protecteur» - diminution du nombre de suicides 6

7 Définition de la Sentinelle Personne qui, par son appartenance à un milieu, sa position ou ses capacités naturelles, est à même de jouer un rôle positif sur l articulation : Besoins <> Demande <> Réponse Démarche citoyenne organisée sur le mode du pair et non du professionnel ( geste de premier secours) 7

8 Repérer la personne en détresse Sentinelle Vérifier l état et le besoin d aide et LA PRÉSENCE D IDÉES SUICIDAIRES La personne ne pense pas au suicide Je n ai pas investigué si la personne pense au suicide La personne pense au suicide (et j ai ou non des informations sur la planification) Informer la personne des ressources et l encourager à demander de l aide Transmettre l information à l intervenant désigné Intervenant désigné Association québécoise de prévention du suicide, 2013 Outiller la sentinelle : favoriser la demande d aide ou aller chercher plus d information Entrer en contact avec la personne suicidaire Soutenir la sentinelle dans son rôle (rassurer, préparer à faire un retour) 8 8

9 Association québécoise de prévention du suicide,

10 Adaptation «locale» du modèle En réflexion depuis 2010, des difficultés de conceptualisation ont rapidement été constatées à 3 niveaux : Démarche Milieu d implantation Rôle de la Sentinelle Pourtant : modèle cohérent avec la déclaration de politique générale de la Province de Liège (renforcement de la solidarité citoyenne) 10

11 Difficultés au niveau de la démarche Large consensus sur l intérêt de la démarche parmi tous les acteurs Déficit culturel au niveau de l entraide : Fantasme intrusif Suspicion envers le concept de bienveillance Naïveté Contrôle Culture de l exploit individuel versus culture de l entraide (engagement bénévole des populations) Culture de liberté individuelle (non assistance <> loi du Samaritain) 11

12 Difficultés au niveau de la sélection des milieux d implantation Réflexion sur les milieux à risque très délicate (très risquée?) Réticence des milieux à se reconnaître à risque 2 exceptions Monde agricole Police Demande du milieu Exceptionnelle 2 éléments en jeu Communication Suite d un drame (risque de «récupération») Milieux impliqués susceptibles (d essuyer les plâtres) de soutenir l implantation Déception (NIMBY) Finalement, salon du volontariat 12

13 Difficultés au niveau du rôle de la Sentinelle Difficultés de l équipe à dépasser le stade de la théorie Formation initiale (2004) enthousiasmante peu suivie d actions (50% de pertes) Causes possibles : problème de cadre et de limites Absence de maîtrise de l agenda (délais d accès à la pratique) Equipe habituée à la prise en charge mais pas au rôle de «passeur» Fantasme du tout tout de suite touche au sentiment de compétence Attachement à un modèle médical (modèle citoyen <> modèle soignant) touche au problème de responsabilité Problème de confidentialité secret professionnel défense des travailleurs 13

14 Conclusion Impression d une faillite du concept de bienveillance Vision très paranoïde des rapports humains même au sein des équipes (étonnant, non!?) Persistance d un tabou vivace autour de la problématique suicide 14

15 Conclusion (suite) 1 er groupe de volontaires recrutés via le salon du volontariat, formation terminée en octobre Equipe d «intervenants désignés» mise en place 1 er annuaire de ressources édité (2600 références) Information en cours (grand public partenaires de réseau) Accueil positif de la démarche Agenda d implantation commence à se développer Industrie (métallurgique) Police Fédération des agriculteurs Pompiers 15

16 Merci de votre attention... 16