fugitif pour l exemple

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1 Dossier de presse Conseil général de l Aisne, Mission Chemin des Dames/Familistère de Guise DB (accordéon) et des camarades du 18 e RI dans les ruines d un village. Archives famille Dufau Un film de Chantal Quaglio et Patrick Colin Production Alternatives : images! pour le conseil général de l Aisne Producteur executif Neyrac films Projection publique gratuite le jeudi 18 décembre 2014 à 20 h auditorium - Scène culturelle - Le Mail Soissons

2 Vincent et Berthe Moulia dans les années Coll. part. le film raconte la projection gratuite le 18 décembre à 20 h à soissons Le destin hors du commun de Vincent et berthe Moulia Le Conseil général de l Aisne a produit en 2014 un documentaire réalisé par Chantal Quaglio et Patrick Colin, intitulé «Fugitif pour l exemple», consacré au destin peu commun de ( ), soldat au 18 e RI, originaire des Landes, qui fut condamné à mort en juin 1917 comme mutin et parvint in extremis à échapper au peloton d exécution à la faveur d une évasion. Par la voix d Alain Decaux en 1979, la France entière a eu connaissance de l histoire singulière de cet homme d origine modeste, employé d hôtel avant la guerre, qui, après des années d exil en Espagne, est revenu s installer dans son village natal de Nassiet en L historien avait rapporté dans son émission «Alain Decaux raconte» l histoire de ce poilu condamné «pour l exemple» évadé, et plaidé pour que lui soit restituée sa Croix de guerre 1. L intérêt principal du film produit par le Département de l Aisne, et ce qui a motivé son engagement dans le finan- 1 Dans une note du 9 octobre 1979 relative à l affaire Moulia signée du chef du dépôt central d archives de la Justice militaires, il est dit que le jugement prononçant la condamnation à mort de en juin 1917 n emportait pas la peine accessoire de la dégradation militaire. En conséquence, en droit, Moulia pouvait arborer la Croix de guerre et se prévaloir de son grade de caporal. cement de ce projet, est l existence d une archive filmée inédite datant de Quatre jeunes gens, dont l un travaillait à l ORTF étaient alors venus avec leur caméra interviewer et filmer Moulia chez lui à Nassiet. Ils avaient recueilli le témoignage de ce vieil homme déroulant sa guerre, le procès, l évasion, la fuite, l exil en Espagne, le retour en France. De cet enregistrement, dans le contexte politique de la fin des années 1960, marqué notamment par un retour du pacifisme sur le devant de la scène à travers la contestation de la guerre du Vietnam, ils avaient tiré un film qui ne fut jamais diffusé. Cette archive constitue le matériau principal du film de Chantal Quaglio et Patrick Colin. Dans «Fugitif pour l exemple», grâce au concours de Guy Marival et Denis Rolland, le récit de Moulia est complété en voix off, et contextualisé dans une démarche se rapprochant des exigences du travail d historien. Outre le caractère extraordinaire de la vie de et de son épouse Berthe qu il retrace, le témoignage ainsi mis en perspective donne à réfléchir sur les logiques propres à l écriture de l histoire et à la construction de la mémoire. Il met en scène le dialogue entre ces deux approches du passé et leur confrontation au temps présent. Projection en avant-première publique - jeudi 18 décembre, 20 h, auditorium de la Scène culturelle - Le Mail à Soissons - Suivie d un échange avec la salle en présence notamment des réalisateurs, Chantal Quaglio et Patrick Colin - Entrée gratuite dans la limite des places disponibles - Un événement proposé par le Conseil général de l Aisne avec le concours de la Scène culturelle - Le Mail Ville de Soissons - Durée du film : 55 min - Echange avec la salle : 1 heure. Renseignements : Fugitif pour l exemple était en compétition au 25 e festival international du film d Histoire à Pessac (17-24 nov. 2014) dans la catégorie documentaire. Il a également été projeté aux Rendez-vous de l histoire de Blois.

3 en toile de fond en toile de fond le chemin des dames Plateau de Craonne, depuis Cuiry-les-Chaudardes, Pâques, 8 avril Aquarelle de Charles Naillod. Coll. Naillod/ Lévy-Viet «Et le monde anxieux attendait de savoir si le petit sentier était enfin franchi». Ces quelques mots de l écrivain Roland Dorgelès disent la place occupée par le Chemin des Dames dans la mémoire et les représentations de la Grande Guerre. A partir de la mi-septembre 1914 et pendant la quasi-totalité de la guerre, le «petit sentier» constitue une ligne de front, entre les vallées de l Aisne au sud et de l Ailette au nord. Mais il ne devient un lieu de combats connu de tous sous ce nom poétique de Chemin des Dames, qu à partir de la grande offensive française du printemps 1917 ; une opération dont l échec sanglant est un des facteurs déclencheurs des mutineries dans l armée française en mai et juin Sur un parcours de 30 kilomètres, en lien avec la Caverne du Dragon, Musée du Chemin des Dames, située à l est du Chemin des Dames, plusieurs sites aménagés permettent de découvrir et de comprendre l histoire de ce lieu de mémoire. Le village de Craonne, vu des premières lignes françaises, début Archives départementales de l Aisne A partir du 21 février 1917, les Allemands opèrent un repli stratégique sur la ligne Hindenburg, réduisant leur front et améliorant ainsi leurs positions défensives. Malgré cette configuration nouvelle, le projet d offensive française, conçu à la fin de l année 1916, est maintenu. Le 2 avril, le président Wilson annonce dans un message l entrée en guerre des Etats-Unis. Le 9 avril, les Anglais et les Canadiens attaquent dans la région d Arras et Vimy, l opération britannique vise à faire diversion. Le 16 avril, l armée française placée sous le commandement du général Nivelle passe à l assaut sur un front de 50 kilomètres, au Chemin des Dames dans l Aisne, dans la plaine au nord-ouest de Reims et sur les Monts de Champagne à l est de Reims. 1 million d hommes ont été rassemblés pour cet engagement de grande envergure qui doit «rompre le front d un seul coup en 24 ou 48 heures», selon le général Nivelle. Une heure seulement après le début de l attaque, qui a été précédée de 10 jours de bombardements destinés à réduire les positions allemandes, de très nombreux combattants français font ce constat amer : la percée à échoué, une fois encore, les vagues de fantassins se brisent sur les barbelés et les mitrailleuses. Au Chemin des Dames, les Allemands ont su tirer le meilleur parti du terrain. Le plateau offre une formidable position défensive surplombant l Aisne. Ils l ont truffé de casemates en béton et organisé en profondeur, utilisant les nombreuses carrières souterraines (creutes) ouvrant sur les coteaux comme refuges pendant les bombardements. Pour la première fois l armée française a engagé massivement des chars dans une bataille. Au soir du 16 avril, sur les 128 chars qui ont été lancés entre Berry-au-Bac et Craonne, 81 se trouvent hors de combat. A l ampleur des pertes humaines, s ajoutent au cours de la bataille l engorgement des ambulances, des hôpitaux, et des difficultés extrêmes dans l acheminement des blessés vers les centres de soins, au point que nombre d entre eux ne peuvent être traités à temps. En l absence de rupture, l offensive est poursuivie jusqu au vendredi 20 avril. Les gains s avèrent très maigres, quelques positions ici et là. Le 25 avril, Nivelle admet devant Poincaré et Painlevé évacuations de blessés dont Russes et Allemands. Un rapport publié en 1919 établit à le total des pertes françaises dont tués L offensive du 16 avril 1917 et disparus pour la seule période du 16 au 30 avril Il faut y ajouter Russes tombés entre Berry-au- Bac et Courcy. Le 4 mai au Chemin des Dames, l offensive reprend, Craonne en ruines et le rebord du plateau sont gagnés au prix de très lourdes pertes. Trois semaines d affrontement brutal, quelques centaines de mètres de terrain grignotés. Un terme est mis à cette seconde phase de l offensive, le 8 mai, mais des combats acharnés se poursuivent pendant tout l été 1917 sur le plateau du Chemin des Dames où Français et Allemands cherchent à s assurer la maîtrise des positions hautes. Le 15 mai Nivelle est remplacé à la tête de l armée par Pétain. La Bataille en quelques chiffres Les troupes françaises unités d assaut et réserves sont constituées de quatre armées (5 e, 6 e, 10 e, 4 e ), 62 divisions, pour l offensive au Chemin des Dames et dans la plaine de Reims et les Monts de Champagne tirailleurs africains et Russes sont engagés dans les combats canons sont employés, 5 millions d obus de 75 et 1,5 million d obus de gros calibre sont tirés par l artillerie française entre le 6 et le 16 avril 1917, 533 obus par minutes entre le 12 et le 15 avril. 500 avions de chasse côté français. Le total des pertes françaises entre le 16 et le 30 avril s établit à plus ou moins hommes (tués, blessés et disparus). Les Allemands disposent de 18 divisions, 530 avions de chasse et 2000 canons dans la zone de l attaque. Certaines estimations donnent tués, blessés et disparus dans les rangs allemands pour la période du 16 au 30 avril.

4 en toile de fond hier... aujourd hui au chemin des dames Tract de mutin de la 5 e division d infanterie, non daté, rédigé au crayon sur un fragment de carte de correspondance militaire (9 x 7 cm). Archives du Service historique de la Défense Une inscription dans la Caverne du Dragon rappelant l échec de l offensive du 16 avril. Ce graffiti non daté est assurément postérieur aux événements de François-Xavier Dessirier La Caverne du Dragon Drachenhöhle A bas la guerre! mai-juillet 1917, les mutineries «Tout poilu demande en bas la guerre. Signé : un poilu qui en a marre par-dessus bord», proclame le graffiti qu un soldat a tracé sur un train de permissionnaire à l été 1917 (cit. A. Loez). De la mi-mai période à partir de laquelle Pétain exerce le commandement de l armée française - à juillet 1917, un mouvement d indiscipline de grande ampleur touche les 2/3 tiers de l armée française. Il se traduit par plus d une centaine de manifestations de désobéissance dans les unités d infanterie le plus souvent sans violence physique. Des petits groupes de soldats, exprimant des motivations diverses, manifestent leur refus de remonter en ligne, contestent la guerre pour certains, revendiquent des permissions Si un nombre significatif d actes de refus de guerre s est déjà produit depuis le début du conflit, il s agissait jusqu alors de cas isolés. Mais au printemps 1917, pour la première et unique fois au cours de la guerre, la société française se trouve confrontée avec les mutineries à un mouvement de refus ouvert de la guerre. Venant après l échec de l offensive d avril 1917 et touchant notamment des unités qui ont été engagées dans ces combats, les mutineries ont un rapport évident avec les événements militaires du Chemin des Dames. Cependant, les travaux historiques récents (A. Loez) élargissent la perspective en les reliant à un contexte politique et militaire plus large, incertain et instable : première révolution russe, idée d une conférence pacifiste à Stockholm, grève en Allemagne en avril, en mai en France, hausse des prix, émeute insurrectionnelle en Italie Le mouvement connaît son terme fin juin, début juillet 1917 sous le commandement de Pétain qui, d une main, use de fermeté extrême une trentaine de condamnations à mort exécutées et, de l autre, fait quelques concessions tactiques, lâchant notamment du lest sur les permissions qui avaient été drastiquement réduites dans la perspective de l offensive du printemps. De nombreuses creutes du Chemin des Dames servent de refuge aux soldats pendant le conflit. La Caverne du Dragon, qui est l un de ces abris, présente la particularité de s étendre de part et d autre de la ligne de front à 15 mètres sous terre. A l endroit où le plateau du Chemin des Dames se resserre, les Allemands ont percé un tunnel pour mettre en relation deux carrières, l une qui donne sur la vallée de l Aisne au Sud, l autre sur la vallée de l Ailette au Nord, constituant un vaste ensemble souterrain auquel ils ont donné le nom de Drachenhöhle, grotte ou caverne du Dragon. Ils échappent ainsi à la surveillance des observateurs français. En , ses occupants allemands aménagent des casernements, un poste de secours avec salle d opération dans le souterrain. Ils l équipent d une centrale électrique et y créent même un cimetière où sont inhumés 117 Allemands et 7 Français. Le 25 juin 1917, après trente mois d occupation allemande, la Caverne du Dragon est reprise. «Couloirs où l on rampe au milieu d invraisemblables débris ; trous où l on se glisse, salles immenses à demi comblées par les éboulis des voûtes écrit dans son journal un combattant français. Les hôtes d hier ont été surpris là en pleine vie courante, et tout le dénote : le poste de secours avec ses paillasses, ses brancards sanglants, ses tables couvertes de flacons et de compresses, les galeries munies de couchettes, les dépôts de munitions, de fusées, de grenades, de vivres» Un mois plus tard, les Allemands reprennent pied dans la partie nord des galeries. Au terme de quelques jours d affrontements, les soldats des deux camps se partagent la carrière souterraine, campant dans l obscurité de part et d autre d un simple mur. Cette cohabitation souterraine dure quelques semaines. Au lendemain de la bataille de la Malmaison, le 2 novembre 1917, les Allemands abandonnent le Chemin des Dames. Ils quittent donc la Caverne du Dragon. Reconquise par les Allemands le 27 mai 1918 aux premières heures de l offensive qui les mène jusqu au sud de Château- Thierry, la Caverne est à nouveau française, le 12 octobre 1918, un mois avant l armistice. Dès les premières années de l entre-deux-guerres, la Caverne du Dragon s impose comme un site du tourisme de mémoire avec un premier guide répondant au nom d Alphonse Hanras, qui procède à quelques aménagement sommaires et édite des cartes postales pour promouvoir les lieux. Un premier musée est installé sous l égide du Souvenir français en L actuel musée de la Caverne du Dragon a été inauguré le 5 juillet 1999 par le Département de l Aisne. L escalier d accès à la Caverne du Dragon aménagé après la guerre. François-Xavier Dessirier Renseignements :

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