PEINTURES DESSINS & PHOTOGRAPHIES

Transcription

1 Mélissa PINON

2 PEINTURES DESSINS & PHOTOGRAPHIES

3 Mélissa PINON Née le 28 mai 1972 Franco - americaine EXPOSITIONS PERSONNELLES 2013 : Salon MacParis : Galerie Convergence - Paris 2010 : Chapelle de l ESAA - Troyes 2010 : Galerie Tristan - Issy les moulineaux 2009 : Galerie Convergence - Paris 2008 : Galerie Tristan - Issy les moulineaux 2007 : Galerie Tristan - Issy les moulineaux 2006 : Galerie Crous - Beaux Arts - Paris 2004 : Casa de Velazquez - Madrid EXPOSITIONS COLLECTIVES PRESSE - MÉDIA PRIX ET RESIDENCES ACHATS PUBLICS EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE FORMATION CONTACT 2012 : Vente au profit de l association Joséphine pour la beauté des femmes 2007 : START - Foire d Art Contemporain - Strasbourg 2006 : Foire d Art contemporain - Genève 2006 : Cité internationale des Arts - Paris 2005 : Cité internationale des Arts - Paris 2004 : Centre d Art Contemporain La Villa Lemot - Nantes 2004 : Institut de France - Académie des Beaux Arts - Paris 2004 : Casa de Velazquez - Madrid 2003 : Institut de France - Académie des Beaux Arts - Paris 2003 : Casa de Velazquez - Madrid 1999 : Ministère des finances - Paris 2007 : Parution d un article dans la revue AZART 2013 : France 3 - Trait pour trait documentaire 52 sur Mélissa Pinon de Julien Devaux - réalisateur de : Sur les traces de Francis Alys : Projection du film Trait pour trait aux journées internationales du film sur l Art au Musée du Louvre : Cité internationale des Arts : Membre de la Casa de Velazquez : Fondation Dufresne - Académie de Beaux Arts 1995 : Premier Prix de dessin Michel David Weill - Académie des Beaux Arts 2003 : Ambassade de France - Madrid 2004 : Consulat de France - Madrid 2010 : Musée de la Ville d Issy les Moulineaux : Professeur dessin / peinture Ateliers Beaux Arts de la Ville de Paris 1998 : Diplôme DNSAP - ENSBA - Ateliers : Alberola - Bioules - Carron 1993 : Diplôme DMA - section illustration - Ecole Supérieur ESTIENNE melissapinon@hotmail.com

4 J ai le plaisir de vous présenter une série de travaux récents dans ce dossier. Il est toujours délicat de donner une explication et une justification rationnelle au choix des sujets et au désir de peindre une chose plutôt qu une autre. Les choix sont guidés par une logique et une nécessité inconscientes ; bien que l idée devance la réalisation, l interprétation consciente, l intellectualisation n apparaissent souvent qu une fois le travail achevé. Le décryptage du sens des images émerge également au contact du public et à l épreuve de l exposition des tableaux. D une certaine façon, le tableau doit son existence au regard du spectateur, il ne trouvera son achèvement qu une fois montré dans des conditions optimales. Afin de vous éclairer sur ma démarche et mes intentions plastiques, je vais tenter, ci-après, d expliquer la progression de ma démarche créative et l évolution de la conception des œuvres constituant ce dossier. Toutes les images sont reliées entre elles par un fil rouge, une même idée : un sujet placé seul sur un fond abstrait, monochrome et uniforme ; durant l avancée du travail, la teinte gris neutre du fond primitif a fait place au blanc puis, au final, au noir absolu. D un point de vue plastique, le monochrome permet de mettre l accent sur la notion de passage, quand la forme disparaît dans l arrière-plan afin de mettre en évidence la dialectique forme/ fond et les problématiques apparition / disparition, visible/invisible. L arrière-plan du tableau ne fait qu un avec le fond sur lequel est posé le sujet dans le réel, la retranscription très réaliste donne l impression que la toile devient le sol sur lequel est disposé le sujet. Ce sujet est placé le plus souvent seul dans le format, ce qui met en évidence les rapports sujet / format, vide /plein. Le sujet est totalement séparé de son environnement habituel, il est coupé de son contexte ; de ce fait, le spectateur peut laisser libre cours à son imaginaire, se créer sa propre histoire et, d une certaine façon, s approprier la représentation. Cette disposition particulière du choix d un seul élément dans le vide de la toile renvoie également, de façon plus générale, à l image d une solitude existentielle propre à nos civilisations contemporaines. Le dossier débute par un triptyque constitué de trois dessins au crayon de couleur sur papier calque. Ces trois portraits d une même jeune fille représentent la beauté adolescente fragile, évanescente, ils contrastent volontairement avec les tableaux suivants qui évoquent une forme de désolation et de désenchantement ; les sujets de ces derniers donnent matière à réflexion sur le rapport de notre société face aux déchets, à notre mépris des autres espèces, à la fragilité de notre écosystème et aux dérives de notre monde contemporain confronté à l hyper industrialisation. Les tableaux La plage II et Lapin écorché sont les premiers de la série ; ils sont posés sur un fond brut, l idée du sol peint ne fait pas encore partie du dispositif. Cet arrière-plan chargé de traces, porte encore en mémoire le temps et l usure du sol ; derrière le crabe, les repentirs restent présents les objets s effacent comme lors des grandes marées, ils symbolisent la mémoire et les marques du temps. Le fond reste très présent et ne se confond pas encore avec le sol peint sur lequel seront disposés les sujets des tableaux à venir. Le vide, fond abstrait, et l unique objet suspendu, seul, apparaissent dans la réalisation du tableau Les méduses ; les scandales transparentes en matière plastique renvoient le spectateur à l insouciance enfantine des vacances ; sur le sol nu, dans le vide du format, elles ont perdu leur échelle et peuvent être destinées aux enfants comme aux adultes. Le sol gris est, à la fois, l asphalte et le sable et, peut être également, d un point de vue existentiel, cet inconnu vers lequel nous avançons depuis notre naissance. La Vanité translucide se réfère aux codes du genre tout en proposant une vision contemporaine du sujet. Notre société ultra-sophistiquée dissimule la mort, l aseptise, la nie et la refoule au sens psychanalytique du terme ; ici, le crâne est caché sous plastique et la transparence du sac s essaye, en vain, à faire disparaître cette représentation morbide. Il faut taire cette finalité inéluctable comme la souffrance illustrée par Le lapin écorché afin de nous laisser, jusqu au bout, l illusion de notre immortalité.

5 Le crâne étouffé par le sac plastique nous renvoie également à notre pouvoir d autodestruction et peut être, en quelque sorte, à l image de la fin prévisible de notre civilisation si nous ne faisons rien pour éviter une catastrophe écologique. Dans cet étrange bestiaire contemporain et ce cabinet de curiosité, les coquillages apparaissent comme une parenthèse ; la douceur des tons, les monochromes blanc sur blanc suggèrent la pureté et une forme de sérénité ; ils symbolisent l espoir au milieu de sujets ou le nihilisme et le scepticisme dominent. Contrastant avec les autres œuvres, le tableau nommé Faucon III propose une composition très chargée, le vide fait place à la profusion et la vision du sujet est brouillée. La matière plastique, en tant que déchet, symbolise le gâchis de notre société de consommation, elle vient recouvrir l oiseau de proie déchu, sacrifié par l homme et sa technologie. Les inscriptions «air plus» que l on peut lire sur les sacs nous rappellent l environnement de l oiseau avant sa fin tragique. La profusion de la composition évoque ici l asphyxie et la sur occupation de l espace contemporain. Le jeu des transparences cache le sujet et perturbe le regard, comme s il y avait une double lecture de l événement. Paradoxalement, le sujet étant obstrué, nous sommes poussés à nous en approcher. Ce tableau est le troisième et dernier volet d un triptyque, ce qui est ici voilé avait été révélé dans les précédents épisodes dits Faucon I et Faucon II. Dans les deux premiers tableaux, le rapace tombé des cieux est présenté dans un espace nu et vide qui nous renvoie à l air, milieu naturel de l oiseau. Le sujet n est accompagné que d un seul attribut ; à part ce dernier et le cadre de la toile, nous n avons aucun repère. Les attributs plume et sac plastique sont des éléments énigmatiques, issus de libres associations d idées et ils n ont, en aucun cas, une fonction narrative destinée à informer le spectateur mais, renvoient à des images inconscientes. Au cours du processus de réalisation de ces œuvres, un dispositif s est mis en place : une surface monochrome peinte sur le sol définit l espace sur lequel sera posé le sujet. Cette surface peinte préfigure le cadre de la toile et l œuvre finale. Des objets familiers, des animaux morts, des déchets de notre société, qui ont été récupérés, sont posés le plus simplement possible sur cette surface grise peinte au sol. La couleur, un gris le plus neutre possible, évoque une certaine idée du néant, le rien, le vide. Afin de choisir les sujets, le point de vue et le cadrage, des moyens techniques tels que le dessin (mine de plomb sur calque) et la photographie (numérique) ont été utilisés. Au départ, simples outils de recherche, ils ont génerés, au final, des œuvres à part entière. Les dessins et les photographies apportent également des éléments complémentaires à l univers des toiles, exposés parallèlement, ils pourront offrir au spectateur des clefs à la compréhension des tableaux Le choix des sujets s est fait par associations d idées et d images mentales, à l instar du langage inconscient des rêves, ils ne sont porteurs d aucune explication rationnelle mais renvoient à des images archétypales fortes. La disposition, en diptyque ou triptyque, de la plupart des tableaux répond à une nécessité liée à la logique propre des oeuvres. Ainsi, dans le diptyque Merle mort et Chaussons de danse, le jeu des contrastes brise une vision idéale des choses. La mise en parallèle de l oiseau mort et des chaussons peut évoquer l idée que la mort cohabite avec la vie tout autant qu une opposition noirceur-mort / lumière-vie. Enfin, le rapprochement des deux figures évoque encore la vocation de la danse à défier les lois de la gravité qui, lorsqu elle échoue, devient semblable à l oiseau mort, tombé au sol. De multiples interprétations peuvent être accolées à ces images qui constituent un ensemble plus surréaliste que réaliste et chacun doit pouvoir librement se les approprier. La peinture figurative est ici une interrogation du visible et une tentative de retranscription du réel. Les sujets choisis dans la réalité font écho à des projections de l esprit et à des désirs premiers ; les révéler permet l élaboration d un langage plastique qui les rend accessibles au spectateur, la peinture répond ainsi à un besoin fondamental d altérité. Melissa Pinon Octobre 2013

6 Louise I - Crayon de couleur et gouache sur calque - 50x66cm Louise II - Crayon de couleur et gouache sur calque - 50x66cm Louise III - Crayon de couleur et gouache sur calque - 50x66cm

7 Photographies numériques Les méduses III - Huile sur toile x 114 cm

8 Faucon I - Huile sur toile x 114 cm Faucon II - Huile sur toile x 114 cm Faucon - Dessin sur Ipad & photographies numériques 2012 Faucon III - Huile sur toile x 114 cm

9 Dessin sur Ipad & photographie numérique Pile - Huile sur toile - 53 x 65 cm Trace - Huile sur toile - 53 x 65 cm Face - Huile sur toile - 53 x 65 cm