LA DÉPENDANCE AUX STÉROÏDES ANABOLISANTS ANDROGÈNES

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1 UNIVERSITE DE MONTPELLIER 1 UFR des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques LA DÉPENDANCE AUX STÉROÏDES ANABOLISANTS ANDROGÈNES Thèse présentée à la Faculté de Pharmacie de Montpellier en vue d obtenir le Diplôme d Etat de Docteur en Pharmacie par M. Nicolas PALMIÉ Soutenue le 21 Septembre 2010 Président : Mme Marylène COCIGLIO, Maître de conférences, Praticien attaché des hôpitaux Assesseurs : Mme Hélène PEYRIERE, Maître de conférences, Praticien Hospitalier Mme Claire CONDEMINE-PIRON, Docteur en médecine, Praticien attaché des hôpitaux

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3 UNIVERSITE DE MONTPELLIER 1 UFR des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques LA DÉPENDANCE AUX STÉROÏDES ANABOLISANTS ANDROGÈNES Thèse présentée à la Faculté de Pharmacie de Montpellier en vue d obtenir le Diplôme d Etat de Docteur en Pharmacie par M. Nicolas PALMIÉ Soutenue le 21 Septembre 2010 Président : Mme Marylène COCIGLIO, Maître de conférences, Praticien attaché des hôpitaux Assesseurs : Mme Hélène PEYRIERE, Maître de conférences, Praticien Hospitalier Mme Claire CONDEMINE-PIRON, Docteur en médecine, Praticien attaché des hôpitaux

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5 Remerciements A Mme Marylène Cociglio, Maître de conférences au sein de la faculté de pharmacie de Montpellier et praticien attaché au service de Pharmacologie Médicale et Toxicologie de l hôpital Lapeyronie, je vous remercie d avoir accepté de présider ce jury de thèse. A Mme Hélène Peyrière, Maître de conférences au sein de la faculté de pharmacie de Montpellier et praticien hospitalier, pour votre aide et vos conseils lors de la réalisation de ce travail, et pour m avoir accueilli au sein du Centre d Evaluation et d Information sur les Pharmacodépendances. A Mme Claire Condemine-Piron, Docteur en médecine, praticien attaché des hôpitaux, je vous remercie d avoir permis la réalisation de ce travail, d avoir pu obtenir appels d «Écoute Dopage» et d avoir accepté d encadrer ma thèse, ces deux années passées à vos côtés ont été très enrichissantes. A mes grands-parents, A mes parents, A mon frère, A Céline, pour sa présence de chaque instant, son aide et son soutien, A mes cousins pour m avoir donné l envie d entreprendre ces études, A Messieurs J.F. et P. ROUSSOULY pour m avoir fait découvrir mon métier durant nos nombreuses collaborations. A Monsieur et Madame DEVAUX pour leur accueil, leur écoute et leur aide lors de mon stage de 6 ème année. A Amandine, Bénédicte, Josy et Nathalie pour ses 6 mois passés à vos côtés. A Monsieur et Madame MOMPEON. A Amandine, Mélanie et Mathieu pour l amitié partagé lors de ces 6 années, A Lorraine, Marie et Marie-Laure pour cette belle 5 e année AHU, où est née une belle amitié, A tous mes amis.

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7 SOMMAIRE INTRODUCTION 1 1 LES STÉROIDES ANABOLISANTS ANDROGÈNES (SAA) GENERALITES Définition Historique TYPES DE MOLECULES Substances commercialisées en France en Médicaments Androstanolone Testostérone Indications thérapeutiques L'androstanolone, spécialité ANDRACTIM La testostérone Statut réglementaire sportif EFFETS PHARMACOLOGIQUES Mécanisme d'action Distribution et Transport des androgènes Physiologie musculaire Rappel de physiologie musculaire Action des anabolisants sur le muscle strié Pharmacologie cérébrale Les récepteurs aux androgènes Les récepteurs GABA A Les récepteurs 5-HT Les récepteurs dopaminergiques Les récepteurs aux opioïdes Autres molécules Pharmacocinétique Réaction de phase Réactions de phase Relations Structure Activité EFFETS INDESIRABLES Toxicité Effets sur la reproduction Effets hépatiques Effets Cardiovasculaires, Cérébraux-vasculaire et Hématologiques Effets Musculo-squelettiques Effets Endocrines Effets Rénaux Effets Immunologiques et Infectieux Effets psychologiques Interactions médicamenteuses Avec les anticoagulants oraux Avec les hormones thyroïdiennes Contre-indications 34 2 DOPAGE ET MÉSUSAGE DOPAGE L expression «Dopage» Tentatives antérieures de dopage Le Dopage et son interdiction progressive La mise en place de la lutte antidopage L agence mondiale antidopage La liste des interdictions Les Autorisations d Usage à des fins Thérapeutiques (AUT) La lutte contre la consommation de stéroïdes anabolisants L affaire BALCO MESUSAGE 49

8 2.2.1 Les adolescents Les sportifs Le mésusage sur ordonnance Enquête testostérone réalisée en juin Résultats de l enquête testostérone Bilan de l enquête testostérone 53 3 PHÉNOMÈNES DE DÉPENDANCE ADDICTION, PHARMACODEPENDANCE, TOXICOMANIE DEPENDANCE La dépendance La dépendance à une substance La dépendance à l exercice La dépendance au bodybuilding Le complexe d Adonis La dépendance aux Stéroïdes Anabolisants Androgènes MESUSAGE TOLERANCE SEVRAGE ABUS 70 4 ANALYSE DE CAS APPELS «ÉCOUTE DOPAGE» ÉTUDE DES APPELS REÇUS PAR «ÉCOUTE DOPAGE» ENTRE 2000 ET Introduction Matériels et Méthodes Résultats Données démographiques Les pratiques Les substances Quantité et durée de consommation Effets recherchés Le contexte d appel Motif d appel Personne appelant Effets secondaires invoqués Discussion ÉTUDE DE CAS DE DEPENDANCE Étude multi-critères CAS CAS CAS CAS Études utilisant les critères du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) 89 CONCLUSION 90 TABLEAUX ET FIGURES 93 BIBLIOGRAPHIE 95 ANNEXES 101

9 INTRODUCTION Après avoir réalisé mon stage de 5 e année hospitalo-universitaire au sein du Laboratoire de Pharmacologie Médicale et Toxicologie au Centre Hospitalo-Universitaire Lapeyronie, j ai souhaité réaliser mon travail de thèse en collaboration avec ce service. Lors de mon premier semestre, j ai réalisé mon stage au sein de l Antenne Médicale de Prévention du Dopage (AMPD), sous la responsabilité du Dr Claire Condemine-Piron. Il existe 24 Antennes Médicale de Prévention du Dopage (AMPD) en France, celle du Languedoc-Roussillon est opérationnelle depuis mai L AMPD possède des missions d informations, de conseil, de recherche, de prévention du dopage et de veille sanitaire (notamment grâce à une veille sur les compléments alimentaires). Elle travaille également à l'information des professionnels de santé, via une lettre mensuelle, ainsi qu'à une meilleure connaissance des pratiques de consommation médicale à visée performative, grâce à des enquêtes de consommation sur les médicaments à base de testostérone et d'epo. Mon second stage hospitalier s est déroulé sous la responsabilité du Dr Hélène Peyrière au sein du Centre d'évaluation et d'information sur la Pharmacodépendance (CEIP). Il existe actuellement 13 CEIP en France. Lors de ce stage, j ai découvert les missions de ce service et j'ai notamment étudié de nombreux cas de dépendances aux substances psychoactives (comprenant les opiacés et les hypnotiques) provenant de l'unité de Traitement des ToxicoDépendance (UTTD) et des cas de dépendances aux antalgiques provenant du centre antidouleur. J'ai ainsi pris conscience de la difficulté du sevrage chez les patients dépendants. Etant moi-même un sportif passionné, j ai pratiqué de nombreuses disciplines (natation, cyclisme, course à pied, lancer de poids) et plus particulièrement le rugby depuis plus de 15 ans. J'ai voulu réaliser une étude sur les stéroïdes anabolisants androgènes, leurs effets indésirables et notamment, une notion peu étudiée en France, la dépendance aux stéroïdes. 1

10 Dans certains cas, on peut évoquer une dépendance à l exercice physique quand un sportif s adonne à une pratique physique avec un fort niveau d investissement. De telle manière, le sportif aura un comportement visant à augmenter la difficulté de ses séances d entraînement, à considérer l activité physique comme la chose la plus importante de la journée, à continuer l exercice même en cas de douleurs ou de blessures (1) Ces comportements peuvent nous amener à classer ces sportifs comme des personnes présentant un profil dépendant. On peut donc parler d addiction à l exercice physique, transposer ce phénomène chez un pratiquant de musculation et parler d addiction à la musculation. Dans ce cas, l addiction peut être due à l exercice en lui-même ou au résultat de l exercice (un corps musclé). Nous allons essayer de démontrer qu il existe une dépendance physique et/ou psychique aux stéroïdes anabolisants et de mettre en évidence que cette notion de dépendance aux stéroïdes est la conséquence de la consommation de substances par des personnes présentant déjà un profil à risque vis-à-vis de la dépendance. Dans un premier temps, nous allons nous intéresser aux stéroïdes anabolisants, leur origine, les différentes molécules sur le marché en 2010, leurs effets pharmacologiques, leurs indications thérapeutiques et leurs effets indésirables. Nous définirons ensuite les termes de dopage et de mésusage, en faisant la différence entre ces deux termes. Nous nous intéresserons ensuite aux phénomènes de dépendances, à travers l addiction au sport, au rapport du sportif à son corps, et aux stéroïdes anabolisants. Enfin, nous étudierons deux cas : Une étude des appels reçus par le numéro vert écoute dopage entre des années 2000 à 2008, Une revue de bibliographie sur les effets neurologiques et psychiatriques chez les consommateurs de stéroïdes anabolisants. 2

11 PREMIER CHAPITRE LES STÉROIDES ANABOLISANTS ANDROGÈNES 3

12 1 LES STÉROIDES ANABOLISANTS ANDROGÈNES (SAA) 1.1 Généralités (2) Les stéroïdes sont des hormones présentes dans l'organisme humain à l'état physiologique. Ces molécules possèdent une structure avec quatre cycles formant un noyau stérol. Figure 1 : Structure chimique du Noyau Stérol On regroupe sous le terme de stéroïde : les glucocorticoïdes et les minéralocorticoïdes (hormones surrénaliennes), les œstrogènes et la progestérone (hormones sexuelles féminines), et les androgènes (hormones sexuelles males). Figure 2 : Structure de l'œstradiol et de la progestérone 4

13 Les stéroïdes anabolisants sont des dérivés de synthèse de l'hormone sexuelle mâle, la testostérone. Cette hormone est responsable du développement des organes génitaux et des caractères sexuels secondaires masculins (3). Sans testostérone, un embryon, même génétiquement masculin, développerait des organes génitaux féminins. Les modifications chimiques réalisées pour obtenir les stéroïdes de synthèse ont réduit les effets androgéniques au profit des effets anabolisants. Néanmoins, toutes les substances utilisées possèdent un effet anabolique et un effet androgénique : aucune n'est entièrement sélective, 100% anabolique ou 100% androgénique, toutes possèdent les deux activités à des degrés plus ou moins importants. La production endocrine de testostérone est de l'ordre de 50mg par semaine chez l'homme Définition (4) Les androgènes sont synthétisés à partir du cholestérol. Le cholestérol est obtenu à partir de trois sources différentes. Il est synthétisé à partir de l AcetylCo-A au niveau du cytosol et des microsomes. Il est également obtenu à partir de l hydrolyse du cholestérol estérifié stocké dans certaines cellules et enfin il est obtenu à partir des lipoprotéines plasmatiques de faible densité. Le cholestérol subit ensuite différentes réactions faisant intervenir deux systèmes enzymatiques : les cytochromes P 450 et les hydroxystéroïdes deshydrogénase. Figure 3 : Structure de la Testostérone Les androgènes et les anabolisants stéroïdiens sont des dérivés organiques de synthèse de la testostérone. Ils possèdent les mêmes propriétés pharmacologiques que la testostérone. 5

14 L'objectif de cette synthèse est d'augmenter le pouvoir anabolisant et de diminuer le pouvoir virilisant Historique (5) L'efficacité de certains composants hormonaux testiculaires a été décrite pour la première fois par un neurologue britannique, Charles-Edouard Brown-Sequard en Il a rapporté les changements observés après s'être lui même injecté des extraits testiculaires, ainsi il évoqua les effets anti-âge des hormones testiculaires bien avant que l'identification de la testostérone soit confirmée. La testostérone est identifiée en mai 1935, et la première synthèse de cette hormone eut lieu en août de la même année. Dès que cet effet a été démontré, certaines personnes ont commencé à prendre de la testostérone pour restaurer leur vitalité perdue! (6) L'utilisation thérapeutique des extraits testiculaires débute fin XIX e siècle. L'utilisation clinique de doses supraphysiologiques de SAA pour leurs propriétés anabolisantes chez des patients eugonadiques débuta dans les années Des doses importantes de SAA ont été utilisées pour améliorer la récupération musculaire après des traumatismes causés par des brûlures, de la chirurgie ou de la radiothérapie. Dans les années 2000, les stéroïdes anabolisants étaient utilisés pour traiter la fonte musculaire notamment lors d'infection avec le Virus de l'immunodéficience Humaine (VIH) et pour une contraception masculine avec une action sur la spermatogénèse et la sécrétion de gonadotrophines au niveau hypophysaire (7)- (8). 6

15 1.2 Types de molécules Substances commercialisées en France en 2010 (9) Les substances commercialisées d'après le Vidal 2010 sont au nombre de deux : l'androstanolone et la testostérone. Figure 4 : Structure de l'androstanolone Figure 5 : Structure de la Testostérone Androstanolone : Testostérone : Masse Moléculaire : g/mol Masse Moléculaire : g/mol Formule Moléculaire :C 19 H 30 O 2 Formule Moléculaire :C 19 H 28 O Médicaments Androstanolone L'Androstanolone connu sous le nom de spécialité ANDRACTIM se présente sous la forme d'un gel dermique à la concentration de 2,5% d'androstanolone Testostérone 7

16 La Testostérone se présente sous forme d esters soit sous forme d énanthate de testostérone ou d undécanoate de testostérone. On trouve ces molécules sous différents noms de spécialités suivant leurs indications ainsi que la voie d'administration : ANDROGEL sous forme de sachet unidose de gel dermique à une concentration de 1% de testostérone ANDROTARDYL 250mg/ml (testostérone énanthate) sous forme d'ampoule injectable par voie intramusculaire à INTRINSA sous forme de dispositif transdermique à 300µg/24h NEBIDO sous forme d'ampoule injectable par voie intramusculaire à 1000mg/ml (testostérone undécanoate) PANTESTONE undécanoate sous forme de capsule molle contenant 40mg de testostérone TESTOPATCH 1,8mg/24h et à 2,4mg/24h sous forme de dispositif transdermique, dosés à, 1,2mg/24h, Indications thérapeutiques L'androstanolone, spécialité ANDRACTIM Il est utilisé chez l'homme et chez la femme. Chez l'homme, il est indiqué dans le traitement général des déficits androgéniques généraux notamment l'hypogonadisme permanent d'origine testiculaire ou hypophysaire, et de l'hypogonadisme fonctionnel suite à une intervention chirurgicale, à des polytraumatismes, des brûlures, des contraintes physiques ou psychiques intenses et prolongées. En traitement local, il est utilisé dans les cas de gynécomastie idiopathique ou de lichen balanopréputial. 8

17 Chez la femme, l'unique indication de l'andractim est le traitement local du lichen scléroatrophique vulvaire La testostérone La testostérone est retrouvée dans différentes spécialités : ANDROGEL est utilisé uniquement chez l'homme adulte et le sujet âgé pour le traitement substitutif d'un hypogonadisme masculin par déficit en testostérone affirmé par des signes cliniques (la régression des caractères sexuels secondaires, une modification de la composition corporelle, une asthénie, une diminution de la libido ou un dysfonctionnement érectile) et par des signes biologiques confirmés par deux dosages séparés de testostéronémie dans un même laboratoire pour un sujet donné (il doit être pris en compte que la testostéronémie diminue avec l'âge, même s'il n'existe pas de consensus quant à la valeur de la testostéronémie en fonction de l'âge). ANDROTARDYL est utilisé pour le traitement de l'hypogonadisme masculin qu'elle qu'en soit l'étiologie. Ce médicament n'est pas indiqué chez la femme car une androgénothérapie, même de courte durée est susceptible d'entraîner ou de favoriser une virilisation, en particulier pilaire et vocale, définitive même à l'arrêt du traitement. INTRINSA est indiqué en association à une œstrogènothérapie, dans le traitement de la baisse de désir sexuel chez les femmes qui ont subi une ovariectomie bilatérale et une hystérectomie (ménopause induite chirurgicalement). NEBIDO est indiqué dans le traitement substitutif des hypogonadismes masculins quand le déficit en testostérone a été confirmé cliniquement (c'est à dire que l'hypogonadisme a été confirmé et que les autres étiologies pouvant être à l'origine de la symptomatologie ont été exclues, les signes cliniques sont la régression des caractères sexuels secondaires, une modification de la composition corporelle, une asthénie, une diminution de la libido ou un dysfonctionnement érectile) et biologiquement par deux dosages séparés de testostéronémie dans un même laboratoire pour un sujet donné. 9

18 PANTESTONE est utilisé uniquement pour le traitement substitutif des hypogonadismes masculins par déficit en testostérone confirmé par les signes cliniques et biologiques. (signes identiques à ceux requis pour l'administration d ANDROTARDYL et NEBIDO ) TESTOPATCH est utilisé uniquement pour le traitement substitutif des hypogonadismes masculins par déficit en testostérone confirmé par les signes cliniques et biologiques. (signes identiques à ceux requis pour l'administration d ANDROTARDYL, NEBIDO et PANTESTONE ) Statut réglementaire sportif (10) Les Stéroïdes anabolisants androgènes appartiennent à la catégorie S1-Agents Anabolisants des substances interdites en compétition par l'agence Mondiale Antidopage (AMA) dans le code mondial antidopage et sa liste des interdictions Cette catégorie est divisée en deux sous catégories : o Les stéroïdes anabolisants exogènes désignant une substance qui ne peut pas être habituellement produite naturellement par l organisme humain o Les stéroïdes anabolisants endogènes désignant les substances pouvant être produite naturellement par l organisme humain. 10

19 1.3 Effets pharmacologiques Mécanisme d'action Les androgènes exercent leur action à différents niveaux de l organisme, aux niveaux d organes comme les muscles, les os, les follicules pileux, la peau, les organes reproducteurs, le foie, les reins ou d un ensemble d organes destinés à une fonction particulière comme le système immunitaire, le système hématopoïétique et le système nerveux central. L androgène le plus important chez l homme est la testostérone, elle est sécrétée à 95% par les cellules de Leydig présentes au niveau des testicules. Les glandes surrénales (chez l homme et la femme) et les ovaires (chez la femme) produisent une faible quantité de testostérone mais ils sécrètent également de faibles quantités d androgènes : la DiHydroEpiAndrostérone appelée également la DHEA et l androstènedione. Au niveau cellulaire, les effets des androgènes sont modulés par deux enzymes la 5- alpha réductase et l aromatase en fonction de leur site d action. Au niveau des organes reproducteurs, la testostérone peut être considérée comme une pro-hormone, elle est rapidement transformée en DiHydroTestostérone (DHT) par la 5-alpha réductase. Dans les autres tissus, comme le tissu adipeux et le système nerveux central, la testostérone est transformée en œstradiol par l action d une autre enzyme : l aromatase. Au niveau du tissu osseux, le mécanisme d action des androgènes n a pas été complètement élucidé mais il résulte de l action directe de la testostérone et d une action complémentaire de l œstradiol obtenu par aromatisation. Au niveau du tissu musculaire squelettique, la testostérone est principalement liée aux récepteurs aux androgènes. Les études menées pour déterminer les effets des stéroïdes anabolisants sur la taille et sur la force musculaire ont été controversées (11). Les différences dans les protocoles d'étude comme les dosages mal contrôlés, le nombre de substances prises par les athlètes participant aux études peuvent expliquer ces différences de résultats. 11

20 Tissu adipeux Système nerveux central Organes reproducteurs Figure 6 : Action de la 5-alpha réductase et de l'aromatase sur la testostérone Distribution et Transport des androgènes La testostérone circule dans le sang principalement sous une forme liée aux protéines plasmatiques (98%). Une faible partie (2%) circule sous une forme non-liée, souvent rapporté dans la littérature comme la testostérone libre. Les deux principales protéines du sang se liant avec la testostérone sont l albumine et la Steroïd Hormone Binding Globuline (SHBG, hormone de liaison des hormones sexuelles) que l on peut assimiler dans ce cas à la Testosterone-Binging Globuline (TeBG). Ces deux protéines sont synthétisées par le foie (12). 12

21 L albumine est une protéine composée d une seule chaîne polypeptidique de 585 acides aminés et sa masse moléculaire est de Daltons. L albumine possède des propriétés anioniques, mais elle peut lier aussi bien des substances anioniques que cationiques. La TeBG est une glycoprotéine homodimérique avec une masse moléculaire de Daltons. La Corticosteroid Binding Globulin (CBG) est la troisième protéine responsable du transport des stéroïdes (4%) dans le sang. Figure 7 : Liaison de la Testostérone aux protéines plasmatiques Les protéines de liaison spécifiques aux stéroïdes (TeBG et CBG) circulent dans le sang dans des proportions inférieures par rapport à l albumine, mais elles possèdent une affinité plus importante pour certains stéroïdes. En effet, chaque monomère de cette glycoprotéine homodimérique qu est la TeBG possède un site de liaison pour les stéroïdes, donc chaque unité de TeBG possède la capacité de lier deux molécules de stéroïdes. Chez l homme en bonne santé, la testostérone occupe 36% des sites de liaison de la TeBG. Si nous prenons en compte les autres stéroïdes (androstènediol, DHT, DHEA ) seulement 44% des sites de liaison restent libres. Chez la femme, possédant un taux de stéroïdes circulant inférieur à celui de l homme, 82% des sites de liaison sont inoccupés. 13

22 Au niveau cellulaire, la molécule de stéroïde libre va traverser la membrane cytoplasmique pour se lier au récepteur aux stéroïdes (appelé ici SR pour Steroid Receptor). Ce récepteur est présent dans le cytosol sous forme d un complexe inactif oligomérique formé de molécules chaperonnes (Heat Shock Protein) Hsp90 et p23, et d une molécule co-chaperonnes utilisant des motifs de répétition de tetratricopeptide (TPR). Une fois que la liaison stéroïde-récepteur aux stéroïdes a lieu, il se produit une dissociation du complexe SR-Hsp90, et une translocation du récepteur activé au sein du noyau. A ce moment là, deux récepteurs aux stéroïdes activés agissent sous forme de dimère au niveau de l élément de réponse aux stéroïdes présent sur la chromatine, déclenchant ainsi la formation d un complexe de transcription, une activation et une transcription du gène, induisant ainsi la synthèse protéique. Figure 8 : Action des stéroïdes au niveau cellulaire (12) Les stéroïdes anabolisants provoquent donc une augmentation de la synthèse protéique. Ils possèdent également une action anti-catabolique en diminuant la proportion des protéines éliminées par les cellules musculaires. Les stéroïdes entrent en compétition avec la cortisone (hormone catabolique produite par l organisme) au niveau des récepteurs à la cortisone. Les stéroïdes provoquent donc une augmentation de la synthèse protéique, une 14

23 diminution de l élimination protéique, nous obtenons ainsi une balance azotée positive, en augmentant l'utilisation des protéines ingérées et en limitant leur dégradation. Les divers effets cliniques sont déterminés par le type et la concentration des récepteurs aux androgènes et les enzymes contrôlant le métabolisme dans un organe donné. Les athlètes rapportent souvent l'expérience d'un état d'euphorie, avec une augmentation de l'agressivité, et une diminution de la fatigue lors de l'utilisation de stéroïdes. Ils récupèrent plus rapidement et peuvent s'entraîner plus fréquemment et plus intensément (13). Augmentation Masse musculaire Force Agressivité Diminution Temps de récupération Temps de guérison après blessure Tableau I : Effets recherchés par les sportifs prenant des stéroïdes anabolisants Physiologie musculaire Rappel de physiologie musculaire La fibre musculaire est une cellule allongée, composée de plusieurs noyaux. Sa longueur peut atteindre plusieurs centimètres et son diamètre va de 25 à 150µm. Les fibres musculaires ou myofibres se situent dans le cytoplasme alors que les noyaux se situent dans la périphérie. De petites cellules ovales appelées cellules satellites se situent aux abords de la fibre et permettent de la réparer en cas de déchirure. 15

24 Figure 9 : Fibre musculaire striée Chaque fibre musculaire est en contact avec une terminaison nerveuse qui régule son activité, on parle de jonction neuromusculaire (JNM). Chez l homme on trouve trois types de fibres différentes : type I, type II a et type II b. Fibres I Fibres II a Fibres II b Temps de contraction Faible (60-110) Rapide (30-55) Rapide (20-45) (millisecondes) Force maximale Faible Moyenne Elevée Résistance à la fatigue Très importante Importante Faible Tableau II : Les différents types de fibres musculaires Les fibres de type I, ou fibres rouges, ou encore fibres à contraction lente possèdent un faible diamètre et elles sont très vascularisées. Elles contiennent un grand nombre de mitochondries, mais peu de glycogène. Elles sont peu fatigables, et seront utilisées pour les exercices puissants et prolongés comme le maintien de la posture. Les fibres de type II a sont les fibres de type intermédiaire, elles sont rapides, puissantes, mais d endurance réduite. Leur pourcentage varie en fonction de la localisation du muscle et de l âge de l individu. Les fibres de type II b, appelées aussi fibres blanches ou à contraction rapide possèdent un diamètre important et elles sont peut vascularisées. Elles contiennent peu de 16

25 mitochondries et sont riches en glycogène. Ces fibres, très fatigables, sont utilisées lors d exercices brefs mais intenses, comme par exemple la musculation (14) Action des anabolisants sur le muscle strié L'augmentation de la masse musculaire induite par la testostérone est due à une augmentation de la surface de section du muscle. Il se produit une hypertrophie des fibres musculaires et non une augmentation du nombre de fibres. Le ratio entre la taille des myofibrilles et le nombre de noyau doit être maintenu constant, il y a donc une augmentation du nombre de myonuclei (noyau des cellules musculaires), grâce la mobilisation des cellules satellites. Ces cellules satellites sont disposées à la périphérie des fibres musculaires et sont considérées comme des myoblastes potentiels qui, une fois stimulées par la testostérone et l'igf-i intramusculaire par exemple, se différencient en nouvelles cellules musculaires. Les effets anabolisants au niveau musculaire, sont médiés par la liaison préalable de la testostérone à son récepteur. Pendant longtemps, la question était de savoir si l'effet musculaire de la testostérone, à dose supraphysiologique, passait par le récepteur aux androgènes. On pensait que ces récepteurs à dose physiologique étaient saturés en molécules de testostérone. Néanmoins, des études récentes montrent que le nombre de récepteurs aux androgènes peut être up-régulé lors d'un entraînement de musculation et/ou lors de l'exposition à des stéroïdes anabolisants. La liaison de la testostérone à son récepteur induit donc la prolifération des cellules satellites disposées à la périphérie des fibres musculaires. Et il a été montré récemment que les cellules satellites et les myonuclei sont des sites prédominants d'expression du récepteur aux androgènes au niveau musculaire. De plus, le traitement de ces cellules satellites par de la testostérone est associé à une augmentation des récepteurs aux androgènes in vitro et in vivo (15). Enfin, la testostérone agit aussi en stimulant directement la production d'igf-i intramusculaire. L'Insuline-like Growth Factor de type I réduit la masse grasse et aide à la constitution du muscle (16). 17

26 1.3.4 Pharmacologie cérébrale (17) Les stéroïdes anabolisants possèdent une action sur le comportement aussi bien chez l homme que chez la femme. Ils influent sur le comportement sexuel, les capacités cognitives, l agressivité et l humeur. Les androgènes possèdent de nombreux effets négatifs, mais ils stimulent le désir et la libido. La testostérone joue un rôle important sur les fonctions cognitives telles que la réactivité et la mémoire. Elle provoque une amélioration des sentiments de bonheur et de bien-être mais aggrave les sentiments d anxiété et de dépression. De nombreux symptômes psychiques tels que la manie, l hypomanie, et une augmentation de l agressivité peuvent apparaître lors de l utilisation de stéroïdes. A contrario, lors de l arrêt on observe souvent un phénomène de dépression (18). De plus, les sportifs arrêtant leur consommation, juste avant une compétition en prévention d un contrôle antidopage, subissent une perte de motivation et une éventuelle dépression. Ceci s explique par le fait qu ils se retrouvent à un stade de déficience androgénique, la stéroïdogénèse endogène prendra un certain temps avant de se remettre en route. Clark et Henderson en 2003 (17) ont réalisé une revue de littérature sur les effets des stéroïdes anabolisants au niveau du système nerveux. Ils ont ainsi démontré que les stéroïdes interagissent avec les récepteurs GABA A par l intermédiaire d un site de liaison aux stéroïdes se situant au sein du domaine transmembranaire de ce récepteur. Les neurones GABAergiques constituent près de 40% des synapses du système nerveux, ils sont principalement situés au niveau du prosencéphale. L agressivité induite par les stéroïdes apparaît comme étant reliée au système nerveux en utilisant les systèmes GABAergique, sérotoninergique et dopaminergique Les récepteurs aux androgènes Les actions induites par les androgènes, les œstrogènes et progestatifs sont essentielles au niveau cérébral. Non seulement afin d assurer l expression des comportements de reproduction et de sexualité, mais également pour assurer un rôle important dans l'expression d'un large éventail de comportements non reproducteurs, comme l'agression, l anxiété et l apprentissage. Toutes ces fonctions sont altérées lors d une consommation excessive de stéroïdes (19). 18

27 Chez les consommateurs de stéroïdes anabolisants, il a été démontré une modification de l expression des récepteurs aux androgènes au sein du système nerveux central, notamment une augmentation de leur réactivité. La régulation positive des récepteurs aux androgènes dans des régions cérébrales riches en récepteurs peut expliquer les augmentations causées par la testostérone dans les tissus périphériques. Ces données confirment que l action des androgènes au niveau cérébral ne se limite pas au contrôle des fonctions de reproductions Les récepteurs GABAA (17) L exemple le plus caractéristique de l action des stéroïdes, en dehors de leur liaison classique au récepteur nucléaire aux stéroïdes, réside en la capacité de réaliser des modifications allostériques sur la fonction du récepteur GABA A. Chez les mammifères, au niveau cérébral, la transmission GABAergique joue un rôle central dans l expression des comportements reproducteurs, de l anxiété, du stress et de l agression. L administration de stéroïdes d une manière chronique modifie l expression du récepteur GABA A, alors que l administration d une dose importante provoquera une modification allostérique. Figure 10 : Structure du récepteur GABA Le récepteur GABA A est un canal ionique ligand-dépendant composé de 5 sous-unités glycoprotéiques, comprenant chacune entre 450 et 550 acides aminés. Ce canal ionique est principalement perméable aux ions Chlorure (Cl - ) avec un flux dirigé vers l intérieur de la cellule. Ce récepteur intervient dans le mécanisme d inhibition rapide du système nerveux 19

28 central chez les mammifères adultes. En plus de leur rôle central de transmetteur d information inhibitrice, les récepteurs GABA A sont la cible moléculaire de molécules telles que les benzodiazépines, les barbituriques et neurostéroïdes et de classes thérapeutiques comme les anxiolytiques, les sédatifs, les hypnotiques, les anesthésiques généraux, les anticonvulsivants, les pro-convulsivants (y compris les insecticides), l éthanol et le Zinc. Ces substances se lient sur des sites spécifiques, et une fois liées, ces substances provoquent des modifications allostériques modifiant la réponse des récepteurs au GABA A, en changeant la quantité d ion Cl - traversant la membrane cellulaire, changeant ainsi la quantité inhibitrice (20). Les stéroïdes provoquent des modifications allostériques au niveau des récepteurs GABA A (en augmentant notamment la synthèse de modulateurs allostériques). Après fixation préalable de la molécule de stéroïdes sur sa cible au sein du récepteur GABA A, il se produit un changement de conformation du récepteur GABA A et donc également une modification des conditions de fixation des autres molécules ayant pour cible ce même récepteur. Ces modifications dépendent de plusieurs facteurs comme la composition de la sous-unité du récepteur GABA A, la région du cerveau ou encore le type de neurotransmetteur concerné. Les stéroïdes possèdent des actions allostériques, mais aussi des actions chroniques sur ces récepteurs GABA A, ce qui peut provoquer différentes actions sur le comportement des individus qui en consomme. De nos jours, l ensemble de leurs effets n a pas été totalement étudié Les récepteurs 5-HT La sérotonine est un neurotransmetteur qui va se lier spécifiquement aux récepteurs à la 5-HydroxyTryptamine. Ce système sérotoninergique est connu pour réguler le comportement sexuel, l agressivité, la peur et le système de récompense. Dès 1988, Vergnes et al (21) ont émis comme hypothèse que l augmentation des comportements agressifs est corrélée à la diminution de l activité neuronale médiée par le récepteur 5-HT. Deux études (22) (23) ont démontré que les traitements réalisés avec de la testostérone sur des rats entraînaient une baisse significative des taux de 5-HT et de ses métabolites. Les stéroïdes 20

29 anabolisants androgènes, de la même manière que la testostérone endogène, provoquent un comportement agressif qui est dû à une diminution des taux de 5-HT circulants Les récepteurs dopaminergiques Au même titre qu avec le système sérotoninergique, le système dopaminergique possède des effets généralisés sur la régulation du comportement. Ce système dopaminergique est altéré en présence de fortes doses de stéroïdes anabolisants. Des études ont démontré que la consommation de stéroïdes augmente les concentrations en dopamine, ainsi que celle de ses métabolites (24). Les auteurs ont conclu que l augmentation du métabolisme dopaminergique était proportionnelle à la dose de stéroïde administré. L exposition chronique à de fortes doses de stéroïdes modifie à la fois la quantité de dopamine mais aussi l expression des récepteurs dopaminergiques. Ces modifications ont lieu dans les zones du cerveau impliquées dans le processus de récompense. Ce système de récompense est également stimulé lors de la prise de drogues telles que les amphétamines ou la cocaïne. Les individus consommant des stéroïdes et présentant des signes d agressivité sont plus sensibles à une consommation excessive de drogues Les récepteurs aux opioïdes Les opioïdes et les récepteurs aux opioïdes sont impliqués dans les régions du cerveau régulant les comportements de reproduction et les systèmes de récompense. Les opioïdes agissent notamment sur l hypothalamus où ils régulent la libération d un certain nombre d hormones telles que les corticoïdes et la vasopressine qui à leur tour peuvent modifier l expression des sentiments de peur, d anxiété et d agressivité (25). 21

30 Autres molécules (26) L induction précoce de gènes dans le système de récompense au niveau cérébral est l une des caractéristiques de tous les abus de drogues. Contrairement à la morphine, la consommation aiguë d un cocktail de différents stéroïdes n a aucune action précoce sur le striatum chez le rat. Le striatum est tout particulièrement impliqué dans la régulation des comportements motivés comme les processus naturels liés à l obtention d une récompense ou les processus pathologiques de l addiction. Les stéroïdes sont impliqués au niveau cérébral dans ces différentes voies : GABA, Dopamine, Sérotonine et Opioïdes. Le nombre d études portant sur les effets des stéroïdes sur les voies impliquées dans le système de récompense, autres que les voies opioïdes et dopaminergiques, est très limité. Les stéroïdes anabolisants androgènes exercent bel et bien une action sur le circuit de la récompense, ils influencent également la sensibilité du cerveau à d autres abus de drogues. On détaillera le système de récompense et l impact des stéroïdes sur le processus addictif dans le troisième chapitre intitulé phénomènes de dépendance Pharmacocinétique (27) Le principal site de métabolisation des stéroïdes se situe au niveau du foie, qui est particulièrement riche en enzymes entrant en jeu dans leur catabolisme. Il se produit également une métabolisation extra-hépatique se déroulant principalement au niveau de la peau (28). Le but de ce métabolisme est d obtenir des dérivés hydrosolubles afin qu ils soient éliminés dans l urine. 22

31 Réaction de phase 1 La testostérone subit un important métabolisme de phase 1. Elle subit plusieurs réactions : une oxydation du groupe hydroxyle situé en 17β pour donner l androstènedione une réduction du noyau A qui donne la 5α-androstanedione et la 5β-androstanedione l action des 3α et 3β hydroxystéroïde déshydrogénases pour donner l androstérone, l etiocholanolone, et en proportion inférieure l epiandrostérone une partie peut également être transformée en œstradiol (29). Figure 11 : Métabolisme de la testostérone En dehors des réactions d oxydoréduction se produisant au niveau des groupements en 3,4 et 17, une hydroxylation peut être possible par actions des cytochromes, surtout immédiatement après une administration de testostérone. 23

32 Réactions de phase 2 Les androgènes sont présents dans l urine sous forme conjuguée. Ces réactions de phase 2 sont réalisées par l action de l UDP-acide glucuronique (UDPGA) et du 3 - phosphoadenosine-5 -phosphosulfate (PAPS). La plus grande majorité des métabolites androgéniques sont excrétées dans l urine, les dérivés glucuronoconjugués sont retrouvés dans les urines masculines alors que les dérivés sulfoconjugués sont retrouvés dans les urines féminines. La métabolisation de phase 2 des androgènes se réalise principalement à l aide de systèmes enzymatiques hépatiques. Des systèmes identiques sont également présents au niveau rénal et intestinal. Une faible partie des métabolites des androgènes est éliminée par la bile au niveau de l intestin grêle, sous forme de dérivés sulfo-conjugués. Les dérivés glucurono-conjugués seront excrétées plus rapidement que les dérivés sulfo-conjugués car ces derniers sont liés à l albumine. Selon leurs formes initiales et leurs produits de métabolisation, les dérivés de la testostérone possèdent des activités et des toxicités diverses. La testostérone est disponible sous forme injectable, de patch transdermique, de crème cutanée et de forme orale micronisée (6) Relations Structure Activité Les androgènes d origine naturelle sont des stéroïdes possédant 19 atomes de carbone. Les androgènes les plus actifs sont la 5α-dihydrotestostérone (DHT) et la testostérone. Ces deux molécules possèdent un groupement hydroxyle situé en β au niveau de leur C 17 et un groupement cétone sur leur C 3. Certaines modifications structurelles ont été réalisées sur la testostérone pour tenter de diminuer au maximum les effets androgéniques, tout en augmentant les effets anabolisants. En France, les seules molécules disponibles sous forme pharmaceutique sont l androstanolone ou la testostérone (sous forme d esters énanthate et undécanoate). Une substitution au niveau de leur C 17 par un groupement méthyle ou éthyle situé en position α confère aux stéroïdes une activité par voie orale. Les dérivés en 17-α regroupent la 24

33 methyltestostérone, la methandrostenolone, la norethandrolone, la fluoxymestérone, le danazol, l'oxandrolone et le stanozol. Ces dérivés sont administrés par voie orale directement sous forme active car ils ne sont pas métabolisés par le foie. Les préparations parentérales sont, quant à elles, estérifiées en β au niveau de ce même C 17. Les 17-β esters de testostérone sont représentés par le cypionate, le propionate, l'énanthate et l'undécanoate de testostérone. Une estérification sur ce site confère aux stéroïdes une plus grande solubilité dans les milieux lipidiques et retarde son passage dans la circulation. Figure 12 : Modèle de structure de la testostérone Des modifications au niveau des cycles A, B et C donnent la mestérolone, la nortestostérone, la méthénolone, la fluoxymestérone, la méthandrosténolone, la northandrolone, le danazol, la nandrolone et le stanozol. Ces modifications sont intéressantes car elles permettent de ralentir le métabolisme des stéroïdes, d'augmenter l'affinité pour les récepteurs aux androgènes et de résister à l'aromatisation en œstradiol. Les composés comme la fluoxymestérone et la 19-nortestostérone (nandrolone) résistant à l'aromatisation ne possèdent pas les effets secondaires féminisants de la testostérone. La 19-nortestostérone possède d'autres caractéristiques qui augmentent son activité anabolisante car les métabolites réduits en 5α ont une faible affinité pour le récepteur aux androgènes. Parallèlement, la α-méthyl-19-nortestostérone n'est pas un substrat pour la 5α réductase (30). 25

34 1.4 Effets Indésirables Toxicité Il est bien connu que les essais cliniques et thérapeutiques portant sur les Stéroïdes Anabolisants Androgènes les plus utilisés ne se sont pas révélés sans effets secondaires. Ces effets indésirables dépendent de la dose administrée mais aussi du type de stéroïde utilisé. Ils comprennent de nombreux effets indésirables sur le foie, comme une augmentation des enzymes hépatiques et des ictères (13). Un aperçu des effets indésirables dus aux Stéroïdes Anabolisants Androgènes à été réalisé par Landry and Primos en 1990 et résumé sous forme d'un tableau récapitulé page suivante (cf. Tableau 3 : Effets Secondaires Possibles des SAA adaptés par Landry et Primos en 1990) (31). Bien que de nombreux rapports sur les effets secondaires des SAA soient disponibles, beaucoup d'informations sur les réactions secondaires à l'administration de SAA sont anecdotiques, ou bien assumés comme des problèmes connus associés à l'utilisation thérapeutique de ces produits. Ceci est dû au fait que des essais cliniques ne sont pas réalisables. Néanmoins, il faut faire attention à ne pas confondre les effets secondaires dus aux SAA et ceux provoqués par d'autres substances illicites dopantes prises en même temps que les stéroïdes. 26

35 Effets sur la reproduction Chez l homme Chez la femme Effets hépatiques Effets cardiovasculaires et hématologiques Effets musculo-squelettiques Effets sur le larynx Effets cutanés Effets urinaires Effets immunologiques et infectieux Effets psychologiques Atrophie testiculaire Carcinome prostatique Diminution des hormones de la reproduction Gynécomastie Hypertrophie prostatique Impuissance Oligospermie ou Azoospermie Priapisme Atrophie utérine Atrophie mammaire Hypertrophie clitoridienne Irrégularités menstruelles Tératogénicité Adénome Hépatique Carcinome Hépatique Cholestase Lésions hépatocellulaires Péliose hépatique Augmentation du taux de Cholestérol Total Diminution du HDL-Cholestérol Hypertension artérielle Thrombose Fermeture des épiphyses précoce chez l enfant Augmentation des ruptures musculaires Augmentation du risque musculo-tendineux La voix devient plus grave Acné Alopécie Hirsutisme Œdème Augmentation de la créatinine Augmentation du BUN (Taux sanguin de nitrogène et d urée) Tumeur de Wilms ou néphroblastome Diminution du taux d IgA Hépatites B ou C et Infection VIH (Virus de l Immunodéficience Humaine) dus au partage d aiguilles Changement d humeur Comportement agressif Dépression Psychose Addiction Syndromes de manque et de dépendance 27

36 Tableau III : Effets Secondaires Possibles des SAA adaptés par Landry et Primos (1990) Effets sur la reproduction L'utilisation des stéroïdes chez l'homme provoque une diminution des taux de LH (Hormone Lutéinisante) et de FSH (Hormone de Stimulation Folliculaire), ce qui tend à diminuer la production endogène de testostérone, la spermatogénèse, et provoque une atrophie testiculaire. L'atrophie testiculaire et l'oligospermie ou l'azoospermie sont habituellement réversibles à l'arrêt du traitement, cependant le nombre et la morphologie des spermatozoïdes peuvent rester anormaux jusqu'à six mois après l'arrêt du traitement. (32)-(33)-(34) Une hypertrophie de la prostate, un priapisme, et plus rarement un carcinome prostatique peuvent être associé à l'utilisation de stéroïdes (35). La gynécomastie est le résultat de la conversion au niveau périphérique de la testostérone en œstradiol et en œstrone. Cet effet secondaire peut être plus prononcé chez les personnes présentant des lésions hépatiques, probablement à cause de la diminution de la clairance hépatique de la molécule de stéroïde parente ou des métabolites œstrogèniques. Le tissu mammaire devient moins proéminent et plus mou à l'arrêt des stéroïdes. La consommation de SAA chez la femme n'est pas seulement associée à des troubles menstruels mais aussi à une masculinisation partielle, à type d'hirsutisme, d'acné, de voix plus grave, d'hypertrophie clitoridienne, et de calvitie. Certains de ces changements sont irréversibles (36) Effets hépatiques L'utilisation de SAA chez les athlètes provoque une augmentation des enzymes hépatiques telles que l'alanine AminoTransférase (ALAT), l'aspartate AminoTransférase (ASAT) et la Lactate Déshydrogénase (LDH). Néanmoins, on note souvent une augmentation de ces enzymes chez des bodybuilders, ne consommant pas de SAA (37). 28

37 Les atteintes hépatiques sont souvent associées à l'utilisation de stéroïdes alkylés en α sur le Carbone n 17. (38)-(39) Des ictères cholestatiques apparaissent occasionnellement avec la consommation de stéroïdes mais sont typiquement réversibles trois mois après l'arrêt du traitement. Des tumeurs hépatiques, malignes ou bénignes, ont été reliées à l'administration de stéroïdes (38). Plusieurs athlètes consommant des stéroïdes depuis des années sont morts de carcinomes hépatocellulaires ou d'une rupture de tumeur hépatique. Les carcinomes hépatocellulaires sont le plus souvent associés à la consommation de méthyltestostérone ou d'oxymétholone (40). La consommation de stéroïdes confère un risque important de péliose hépatique. C'est une forme d'hépatite rare, pouvant être fatale, caractérisée par la formation dans le tissu hépatique de multiples cavités remplies de sang (41) Effets Cardiovasculaires, Cérébraux-vasculaire et Hématologiques Les stéroïdes anabolisants peuvent affecter négativement le profil lipidique sanguin, mais leurs effets à long terme sur le développement de la pathologie de l'artère coronaire n'ont pas été démontrés. Des phénomènes de thromboses sont associés aux stéroïdes anabolisants, tels que les infarctus du myocarde ou thromboses des membres, certaines ayant été à l origine d amputation (42)-(43). Une diminution significative du taux de cholestérol de haute densité lipoprotéique (HDL) et souvent une augmentation du taux de cholestérol de faible densité lipoprotéique (LDL) sont observés chez les consommateurs de stéroïdes, plaçant les utilisateurs à un niveau élevé de facteur de risque cardiaque et notamment d'athérosclérose. Les taux de cholestérol peuvent revenir à la normale ou non après l'arrêt de la consommation de SAA. Une hypertension artérielle est associée à l'utilisation de stéroïdes anabolisants et des infarctus du myocarde ont été rapportés chez plusieurs athlètes consommant des stéroïdes sur une longue période de temps (44). Ces cas cliniques révèlent que la fréquence actuelle des infarctus du myocarde et des morts subites chez les consommateurs de SAA est probablement sous-estimée dans la littérature médicale et ce, bien qu'une relation de cause à effet n'ait pas encore été démontrée (41). De plus, la consommation de stéroïdes à été mise en relation avec 29

38 des changements irréversibles au niveau du muscle cardiaque, comme par exemple une hypertrophie ventriculaire concentrique gauche. Les stéroïdes anabolisants augmentent aussi des paramètres sanguins, le nombre et la masse des globules rouges ainsi que le taux d'hématocrite (39). Certains stéroïdes augmentent spécifiquement l'activité fibrinolytique et les facteurs de la coagulation. Des accidents vasculaires cérébraux ont été rapportés chez deux athlètes utilisant des stéroïdes (44). En 2010, une étude contre placebo a été réalisée par Basaria et al. Cette étude fut réalisée sur des hommes âgés de 65 ans et plus ayant une testostéronémie basse, possédant une mobilité réduite, suite à l application durant 6 mois de gel à base de testostérone à 10%. Les auteurs ont constaté une augmentation de la force mais également un risque accru d événements cardiovasculaires indésirables (45) Effets Musculo-squelettiques La principale inquiétude concerne la soudure prématurée des épiphyses chez l'enfant et l'adolescent, ce qui provoque un arrêt prématuré de la croissance après une exposition prolongée aux androgènes. Quelques scientifiques pensent qu'il existe un risque élevé de blessures musculotendineuses chez les consommateurs de stéroïdes. Les tendons ne se développent pas en force comme les muscles le font, et quand les sujets augmentent l'intensité et la fréquence d'entraînement, le risque de rupture tendineuse est plus élevé (46). Les données obtenues sur les modèles animaux suggèrent que les stéroïdes altèrent les propriétés biomécaniques du tendon, en le rendant plus vulnérable à la rupture tendineuse, cependant l'analyse de l'ultrastructure tendineuse n'a pas révélé de changement au niveau du collagène (47). 30

39 Effets Endocrines Chez l'adolescent, l'utilisation prolongée de stéroïdes provoque une puberté prématurée avec des changements physiques et le développement des caractères sexuels secondaires plus précocement que la moyenne. Une modification de la tolérance au glucose avec une augmentation de la résistance à l'insuline, ainsi qu'une diminution des hormones thyroïdiennes ont été observées chez des pratiquants de musculation utilisant des stéroïdes anabolisants (39). L'acné est un effet secondaire commun suite à l'utilisation de stéroïdes ; il est le résultat de la stimulation androgénique des glandes sébacées. Ces lésions, le plus souvent localisées sur la poitrine et le dos, ne répondent pas toujours à un traitement anti-acnéique classique. Une chute de cheveux temporaire et une alopécie peuvent être observées chez les hommes et les femmes utilisant des stéroïdes sur une longue période. Chez les femmes consommant des stéroïdes sur une période de temps prolongée, une masculinisation peut se manifester par un hirsutisme, une voix devenant plus grave, et des irrégularités menstruelles. Certains de ces changements peuvent être irréversibles même à l'arrêt du traitement Effets Rénaux Les pratiquants de musculation qui n'utilisent pas de stéroïdes peuvent avoir une augmentation de la créatinine sérique résultant de l'augmentation de la masse musculaire. L'utilisation de stéroïdes peut également provoquer une élévation du taux de créatinine sérique et du taux d'acide urique. Les valeurs reviennent le plus souvent à la normale à l'arrêt des stéroïdes (48). Une rhabdomyolyse peut se compliquer d une défaillance rénale aiguë chez les bodybuilders consommant des SAA. L'association de SAA et de créatine, souvent réalisée chez les pratiquants de musculation, peut provoquer des dégâts au niveau rénal. Un cas de glomérulonéphrite membranoproliférative diffuse à été rapporté par Revai et al. en 2003 (49). La tumeur de Wilms, rare chez les adultes, a été observée chez plusieurs athlètes utilisant des stéroïdes. 31

40 Effets Immunologiques et Infectieux Les principaux effets indésirables infectieux sont dus au partage des seringues lors des injections de stéroïdes, à une mauvaise utilisation des seringues et des aiguilles ou bien à l'injection de stéroïdes contenant des impuretés. Les cas d'hépatite B ou C et d'infection par le VIH ont été rapportés chez des bodybuilders partageant leurs aiguilles pour les injections de stéroïdes (50)-(51). Mais le fait même de consommer des stéroïdes ne provoque pas de manifestations infectieuses ou immunologiques (46) Effets psychologiques Après avoir consommé des stéroïdes, certains individus ont évoqué des changements dans leur comportement et leur état psychologique. Ces effets sont de différents types : irritabilité, agressivité, euphorie, dépression, changements d'humeur, altération de la libido et parfois même psychose. Une étude de 2004 portant sur les athlètes d'une salle de sport révèle que 90% des utilisateurs ont rapporté des épisodes agressifs et des comportements violents qui laissent penser qu'ils seraient dus aux stéroïdes (52), alors que d'autres études plus anciennes ne montrent pas de lien entre les SAA et un comportement agressif (53). Des symptômes de manque et de dépendance ont été rapportés avec les stéroïdes anabolisants par Bahrke en 2000 (54). Un état aigu de manque aux stéroïdes peut produire un état d'hyperactivité centrale non-adrénergique comprenant comme effets indésirables : anxiété, irritabilité, insomnie, bouffées de chaleur, sueurs, frissons, anorexie, myalgies, nausées, vomissements, piloérection, tachycardie et hypertension. Le manque de stéroïdes peut provoquer une dépression lors d'un syndrome de manque caractéristique. On évoquera les cas de suicides dus à la consommation de stéroïdes et les études américaines sur la dépendance aux stéroïdes dans le troisième chapitre intitulé phénomènes de dépendance. 32

41 Néanmoins, un comportement à haut risque psychologique peut être le principal problème des personnes prenant des stéroïdes anabolisants, bien que des désordres psychologiques relatifs puissent être observés chez ces personnes avant la première consommation de SAA. Les stéroïdes peuvent avoir un pouvoir addictif, remplissant les critères du DSM-IV (Diagnostic and Statistical Manual) concernant la dépendance aux substances psychoactives. Les électro-encéphalogrammes des athlètes consommant des stéroïdes deviennent similaires à ceux observés chez des personnes consommant des drogues psychostimulantes. Des symptômes de manque physique apparaissent après arrêt des doses extrêmes de stéroïdes, symptômes similaires à ceux observés dans le syndrome de manque au opiacés. Il existe désormais des critères DSM-V adaptés aux stéroïdes. (cf. Annexe 1) De plus, chez les enfants, le système nerveux est plus vulnérable aux effets psychologiques des stéroïdes. L'utilisation de stéroïdes chez les adolescents peut influencer leur maturité. Cette période délicate qu'est la puberté peut s'avérer difficile si ces changements apparaissent plus rapidement que prévu. Il a été démontré qu'il existe une relation entre le taux d'hormones (gonadotropes, et androgènes) et les manifestations comportementales comme les agressions et les sautes d'humeur chez l'adolescent. Ces résultats indiquent qu'un taux hormonal important potentialise les réactions psychologiques négatives chez l'adolescent. Néanmoins des études randomisées (mettant en jeu des groupes contrôlés de type placebo et entraînés) sur une plus longue période sont nécessaires afin de préciser le rôle des stéroïdes anabolisants androgéniques sur les modifications du comportement. Ces études n'ont été menées qu'aux Etats-Unis, mais qu'en est-il en France? Dans les chapitres suivant, nous allons aborder et étudier les notions de dopage, de mésusage et les phénomènes de dépendance. Nous nous intéresserons enfin à l analyse des appels reçus par Ecoute Dopage de 2000 à 2008 afin de démontrer que ce problème est également présent en France! 33

42 1.4.2 Interactions médicamenteuses Avec les anticoagulants oraux La testostérone et ses dérivés peuvent majorer l'activité des anticoagulants oraux. Les patients sous anticoagulants oraux nécessitent un suivi attentif, tout particulièrement à l'initiation et à l'arrêt du traitement par les androgènes. Un contrôle plus fréquent du taux de prothrombine et de l'inr est recommandé Avec les hormones thyroïdiennes Les stéroïdes androgènes provoquent des modifications de la fonction thyroïdienne en particulier par l intermédiaire de ses effets sur la Thyroxine-Binding Globulin (TBG). Les androgènes diminuent les concentrations de TBG chez les personnes possédant un dysfonctionnement thyroïdien. L action des stéroïdes sur la fonction thyroïdienne et les taux de TBG dépendent de leur structure chimique, de leur capacité à subir une aromatisation, de leur dose et de leur voie d administration. L administration de stéroïdes chez des individus possédant une fonction thyroïdienne normale ne provoque pas de modification des taux de TBG, de la Thyroid Stimuling Hormone (TSH) ou encore de la thyroxine libre (T 4 ). Mais chez des patients pas encore diagnostiqués, elle peut révéler des cas modérés d hyperthyroïdie (55) Contre-indications Les stéroïdes anabolisants sont contre-indiqués chez l'homme ayant des antécédents de cancer et d'adénome prostatique, les insuffisances cardiaque, rénale et hépatique, chez les sujets prépubères et les personnes agressives. Chez la femme, l'utilisation de stéroïdes est contre-indiquée en cas de cancer du sein connu ou suspecté, ou bien tout antécédent de cancer du sein, ainsi que toute pathologie contre-indiquant l'utilisation d'œstrogènes (9). 34

43 SECOND CHAPITRE DOPAGE ET MÉSUSAGE 35

44 2 DOPAGE ET MÉSUSAGE Il convient maintenant de différencier deux types de consommation de stéroïdes anabolisants : le dopage et le mésusage. Le dopage, correspond en général à une consommation de substances dans le but d améliorer sa performance sportive. On parle de dopage dans un contexte de sport en compétition, ou de sport avec une licence. Selon le code mondial antidopage, le dopage possède un sens plus large, il est défini comme une ou plusieurs violations des règles antidopage énoncées aux articles 2.1 à 2.8 du Code (56). On peut les résumer selon les critères suivants : Présence d une substance interdite, de ses métabolites ou de ses marqueurs dans un échantillon fourni par un sportif, Usage ou tentative d usage par un sportif d une substance interdite ou d une méthode interdite, Refus de se soumettre au prélèvement d un échantillon ou fait de ne pas s y soumettre sans justification valable après notification conforme aux règles antidopage en vigueur, ou fait de se soustraire à un prélèvement d échantillon ; Violation des exigences applicables en matière de disponibilité des sportifs pour les contrôles hors compétition, y compris le manquement à l obligation de transmission d informations sur la localisation, ainsi que les contrôles établis comme manqués sur la base de règles conformes aux standards internationaux de contrôle. La combinaison de trois contrôles manqués et/ou manquements à l obligation de transmission d informations sur la localisation pendant une période de dix-huit mois, telle qu établie par les organisations antidopage dont relève le sportif, constitue une violation des règles antidopage, Falsification ou tentative de falsification de tout élément du contrôle antidopage, Possession de substances ou méthodes interdites, Trafic ou tentative de trafic de toute substance ou méthode interdite, Administration ou tentative d administration à un sportif en compétition d une méthode interdite ou d une substance interdite, ou administration ou tentative d administration à un sportif hors compétition d une méthode interdite ou d une 36

45 substance interdite dans le cadre de contrôles hors compétition, ou assistance, incitation, contribution, dissimulation ou toute autre forme de complicité impliquant la violation, ou toute autre tentative de violation d une règle antidopage. Depuis la réalisation d'une liste de substances et méthodes interdites, assortie de demandes d'autorisations d'usage thérapeutique dont la délivrance est organisée par l'institution de lutte contre le dopage, le dopage correspond à l'usage non réglementaire de substances et médicaments, et peut apparaître comme un accident thérapeutique, lié à la négligence du sportif ou de son prescripteur. Le mésusage d'une substance correspond à un mode d'utilisation inadapté, non conforme à l'autorisation de mise sur le marché. Cette définition est valable à tous les niveaux que ce soit un détournement de la voie d'administration, de la posologie, ou de l'indication thérapeutique. 2.1 Dopage L expression «Dopage» (57) Le mot «Dopage» a été mentionné pour la première fois en 1889 dans un dictionnaire anglais, même si les tentatives d amélioration de la performance sont probablement plus anciennes. A l origine, il désignait une préparation, contenant de l opium, destinée à «doper» les chevaux. Le mot «Dope» était une préparation réalisée à partir de restes de raisins. Elle était utilisée par les guerriers Zulu comme un «stimulant» dans les combats et les cérémonies religieuses (il est également appelé «doop» en Afrikaans ou en Néerlandais). Plus tard, le sens du mot «dope» a été élargi pour désigner les breuvages possédant des propriétés stimulantes. L expression a été introduite en 1900 dans le sport hippique anglais pour définir l utilisation de substances afin de doper les chevaux de courses. La définition du dopage a été modifiée au cours des années, sa signification peut être définie comme la tentative d améliorer la performance sportive (principalement en force et en endurance) par la consommation illégale de substances pharmacologiques ou l utilisation de 37

46 méthodes interdites (par exemple la transfusion sanguine). Annexe 2 (Définitions Historiques du Dopage) 38

47 2.1.2 Tentatives antérieures de dopage Dès la fin du III ème siècle avant J.-C., diverses substances étaient utilisées pour améliorer la performance athlétique (58). Il y a plus de ans, les médecins chinois recommandaient l utilisation d un extrait d éphédra appelé Ma Huang. De nos jours, cette substance est utilisée pour son activité antitussive et ses effets vasoconstricteurs (59). De nombreux effets secondaires graves ont été rapportés chez des patients utilisant des produits contenant de l'éphédrine. La FDA (Food and Drug Administration, équivalent de l'affsaps et de l'affsa aux Etats-Unis) a reçu plus de 1000 rapports d'effets secondaires, incluant des décès chez des personnes consommant des compléments alimentaires contenant de l'éphédrine et les alcaloïdes associés. Les effets secondaires sont variés et ne dépendent pas toujours de la dose absorbée. Ils sont le plus souvent le résultat de mésusage, même si certains d'entre eux ont été régulièrement observés chez des sujets impliqués dans des essais cliniques où les dosages sont contrôlés. Un médecin indien, nommé Sutruta, recommandait la consommation de testicules afin d augmenter la virilité en 300 avant J.-C. ; les Huns, quant à eux, consommaient des testicules avant les batailles dans le même but (60). Des champignons hallucinogènes ont été consommés lors des compétitions olympiques ayant eu lieu entre 776 avant J.-C. et 393 après J.-C. (58)-(61). Les produits disponibles à cette époque peuvent être classés en deux grandes catégories : les nutriments ou suppléments nutritionnels (tels que les œufs, la viande, le sang) et les véritables substances possédant une activité pharmacologique (comme les testicules de taureau, ou les préparations alcoolisées avec leur action à double tranchant). Tout comme aujourd hui, ce «dopage antique» était strictement interdit par les règles des Jeux Olympiques Classiques. Lors des Jeux de la Grèce Antique, les sanctions étaient des plus sévères. D après Prokop en 2002 (62), elles allaient jusqu à la peine de mort. Quand l empereur Theodosius abolit les anciens Jeux en 395 après J.-C., il expliqua sa décision par la déclaration suivante «Ces Jeux sont devenus un foyer de tricherie, où s affrontent la dignité humaine et le dopage.» (63). 39

48 2.1.3 Le Dopage et son interdiction progressive La mise en place de la lutte antidopage En Amérique Latine, on utilise traditionnellement des stimulants puissants comme la cocaïne (issue des feuilles de coca) en plus de la caféine (café, guarana, noix de kola et maté). Sous l influence de ces stimulants, les Incas étaient capables de parcourir la distance de Cuzco à Quito, soit 1750 km, en cinq jours (64). Un peu plus tard, la strychnine, la caféine, la cocaïne et l alcool ont été utilisés seuls ou mélangés par les cyclistes et les autres sportifs pratiquant une activité en endurance. Une de ces préparations, appelée le vin Mariani, promettait de fournir de la force. En 1863, il fut préparé à base de vin de Bordeaux et d extraits de coca, puis breveté par un préparateur en pharmacie du nom d Angelo Mariani. Ce «vin» eut des consommateurs renommés comme Thomas Edison, Henrik Ibsen, Jules Verne, et connut une telle renommée que le pape Léon XIII lui décerna même une médaille spéciale. Cette préparation fut interdite plus tard par la loi sur les narcotiques en Allemagne en 1920 (65). On peut considérer que le vin Mariani est l ancêtre d une boisson mondialement connue, préparée quelques années plus tard par un pharmacien d Atlanta, nommée, Coca-Cola. L utilisation croissante de substances chimiques ou minérales comme l arsenic et le développement des connaissances sur les drogues végétales ont favorisé leur utilisation à des fins de développement des capacités physiques. Le XIX ème siècle est le début de «l ère moderne» du dopage, il coïncide avec d un côté, la purification, l extraction et l isolation de la structure chimique des alcaloïdes et des autres principes actifs d origine végétale, et d un autre côté la première synthèse chimique d un composé organique. De nombreux cas de dopage individuel sont rapportés entre la fin du XIX ème siècle et la deuxième moitié du XX ème siècle, lorsque les tests officiels sur des athlètes humains ont commencé. En parallèle, les premières définitions et régulations contre le dopage sportif apparaissent. La Fédération Internationale d Athlétisme (IAAF) fut la première à interdire l utilisation de substances stimulantes dans le sport, mais cette interdiction resta inefficace jusqu à l apparition des premiers tests sanguins (57). 40

49 A l opposé du dopage classique, on trouve ce que l on appelle aussi le dopage négatif ou en anglais «doping to lose», c est une entrave à la performance des athlètes, des chevaux ou des autres animaux de compétition. Le plus souvent, il est réalisé par l administration de substances sédatives par des personnes possédant de mauvaises intentions. En 1938, un coureur italien alors échappé sur une course saisit un bidon tendu par un spectateur ; il tomba inanimé, mit 20 minutes pour reprendre ses esprits. L'examen de ce bidon révéla la présence de 3g de strychnine (66). De nos jours, de nombreux sportifs présentant une analyse d urine anormale évoquent ces raisons de tentative de sabotage. Le premier cas de dopage fut détecté lors de la traversée de la Manche à la nage en 1865 (67). Le décès du coureur cycliste Linton lors de la course Paris-Bordeaux fut attribué à une overdose de caféine. Aux Jeux de Saint-Louis en 1904, le vainqueur du marathon reçut des injections de strychnine durant la course. En 1908, l équipe de football belge tenta d améliorer ses performances en respirant de l oxygène pur, mais ils ont rapidement abandonné cette pratique (57). Il est difficile de comprendre comment ces premiers cas furent découverts, probablement par confession, ou prise en flagrant délit car il n existait aucune méthode de détection. C est au début du XX ème siècle, en Autriche, que furent réalisées les premières analyses chimiques. Le club des jockeys autrichiens invita à Vienne le chimiste russe Bukowski suite à des évènements suspects lors de courses hippiques. Il était alors capable de détecter les alcaloïdes dans la salive des chevaux. L utilisation de substances pharmacologiques dans le sport est rapportée depuis 1920, mais ce n est qu en 1928 que la Fédération Internationale d Athlétisme interdit pour la première fois l utilisation d agents stimulants. Le manque de moyen de détection explique le délai avant la mise en place de ces interdictions. En 1966, les fédérations internationales de cyclisme (UCI) et de football (FIFA) introduisent les tests antidopage lors de leur championnat du monde respectif. 41

50 En 1967, le Comité International Olympique (CIO), possédant sa propre commission médicale, mit en place sa première liste des substances interdites. Les premiers tests antidopages débutèrent en 1968 lors des Jeux Olympiques d été à Mexico. Mais, les tests réalisés en compétition s avèrent être insuffisants pour détecter les substances prises au long cours. Prenons par exemple les agents anabolisants, l arrêt de ces substances avant la compétition permet de ne pas être contrôlé positif et de continuer de bénéficier de leurs effets car leur activité dure un certain temps même après leur élimination. Ces données ont amené les autorités à réaliser des contrôles en dehors des compétitions. Malgré une certaine réticence à leurs débuts, les contrôles hors compétition sont maintenant instaurés et constituent l épine dorsale de la lutte antidopage. L utilisation du stanozol, un stéroïde anabolisant, par Ben Johnson lors des Jeux Olympiques d été de Séoul en 1988 provoqua un choc au sein de la communauté sportive, et une augmentation de l investissement financier pour la lutte antidopage. L affaire Festina en 1998 marque un tournant international dans la lutte contre le dopage, elle démontra la nécessité d avoir en place un organisme international indépendant qui établirait des normes uniformes pour la lutte contre le dopage et coordonnerait les efforts des organisations sportives et des pouvoirs publics. En février 1999, le Comité International Olympique pris l initiative d organiser la première conférence mondiale sur le dopage dans le sport à Lausanne. La conséquence de cette conférence au niveau international fut la création de l Agence Mondiale Antidopage. A l échelle nationale suivi la création de nouveaux dispositifs institutionnels tels que l Agence Française de Lutte contre le Dopage, les Antennes Médicales de lutte et Prévention du dopage L agence mondiale antidopage L autorité compétente au niveau international est désormais l Agence Mondiale Antidopage (AMA). Sa mission est de promouvoir, coordonner et superviser la lutte contre le dopage dans le sport sous toutes ses formes (68). 42

51 L AMA a été fondée en 1999 à titre d organisation internationale indépendante. Elle est composée et financée à parts égales par le mouvement sportif et les gouvernements. Ses activités principales comprennent la recherche scientifique, l éducation, le développement antidopage et la supervision de la conformité au Code mondial antidopage (document harmonisant les règles liées au dopage dans tous les sports et tous les pays). L AMA est une fondation de droit privé, elle siège en Suisse à Lausanne, et son bureau principal se situe au Canada à Montréal. Elle publie chaque année sa liste des interdictions (Annexe 3), faisant référence aux substances et méthodes interdites lors des compétitions mais également horscompétition (68) La liste des interdictions 2010 La liste des interdictions 2010 est résumée ci-après. 43

52 Substances et méthodes interdites en permanence Substances Interdites S1. Agents Anabolisants a. Stéroïdes anabolisants androgènes (exogènes et endogènes) b. Autres agents anabolisants S2. Hormones peptidiques, facteurs de croissance et substances apparentées a. Agents stimulants de l érythropoïèse b. Gonadotrophine chorionique et hormone lutéinisante c. Insulines d. Corticotrophines e. Hormones de croissance, facteurs de croissance analogues à l insuline-1, facteurs de croissance mécaniques, facteur de croissance dérivés des plaquettes, facteurs de croissance fibroblastiques, facteur de croissance endothélial vasculaire, facteur de croissance de hépatocytes f. Préparations dérivées des plaquettes S3. Bêta-2 Agonistes S4. Antagonistes et modulateurs hormonaux a. Inhibiteurs de l aromatase b. Modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERM) c. Autres substances anti-œstrogèniques d. Agents modificateurs de la fonction de la myostatine S5. Diurétiques et autres agents masquants. Méthodes Interdites M1. Amélioration du transfert d oxygène M2. Manipulation chimique et physique M3. Dopage génétique Substances et méthodes interdites en compétition (Outre les catégories S1 à S5 et M1 à M3 définie ci-dessus) Substances interdites Substances interdites dans certains sports S6. Stimulants P1. Alcool S7. Narcotiques P2. Bêta-bloquants 44

53 S8. Cannabinoïdes S9. Glucocorticoïdes Les Autorisations d Usage à des fins Thérapeutiques (AUT) Les sportifs sont des êtres humains comme les autres, ils leur arrivent donc de tomber malade ou de présenter des conditions exigeant la prise de médicaments particuliers. Si une substance devant être utilisée par un sportif appartient à la liste des interdictions, une Autorisation d Usage à des fins Thérapeutiques (AUT) peut lui permettre de prendre la médication nécessaire. Ces autorisations sont accordées ou refusées par le Comité d AUT des fédérations internationales et des organisations nationales antidopage. Il existe différents critères d obtention d une AUT parmi lesquels : le sportif subirait un préjudice de santé significatif si la substance ou méthode interdite n était pas administrée, l absence d amélioration de la performance autre que celle attribuable au retour à un état de santé normal, il ne doit pas exister d alternative thérapeutique autorisée. L AUT est autorisée pour un médicament précis, à un dosage précis sur une durée précise. Auparavant la simple présentation d une ordonnance médicale avant le contrôle antidopage suffisait à garantir le sportif (69) La lutte contre la consommation de stéroïdes anabolisants Dans un premier temps, les stéroïdes anabolisants sont apparus dans le sport comme des produits permettant la récupération après un effort responsable d une fatigue importante ou d un stress extrême. Ils ont été développés après l isolation et l identification structurelle du chef de file, l hormone sexuelle male : la testostérone. La testostérone fut isolée dans un premier temps sous forme d une substance cristalline pure par E. Lacqueur en 1935 (70). Sa synthèse chimique fut réalisée simultanément, en 1939 par L. Ruzicka et A. Weltstein, ce qui leur rapporta un Prix Nobel la même année. Peu de temps après, de nombreux dérivés de synthèse ont été produits et utilisés comme médicaments en parallèle de l hormone naturelle. La présence d une hormone régulant les caractères sexuels fut révélée beaucoup plus tôt, quand A.A. Berthold démontra qu une substance sécrétée par les testicules circulait dans 45

54 le sang. Mais au départ, les expériences réalisées par C.-E. Brown-Sequard à Paris en 1889 essayant de montrer l existence de l activité d extraits testiculaires ont été considérées comme ridicules. C.-E. Brown-Sequard aurait décrit un sentiment de bien-être et une augmentation de sa vigueur. Ces railleries ont poussé Brown-Sequard ainsi que ces successeurs à abandonner leurs recherches pour plusieurs décennies, jusqu en 1927 où les expériences furent reprises par le groupe de F.C. Koch à Chicago (57). Les stéroïdes possèdent différentes actions au niveau de l organisme, elles peuvent être positives ou délétères. Mais en raison de leur capacité à augmenter l agressivité, ils ont malheureusement acquis une importante notoriété dans le milieu médico-légal, dépassant celle obtenue dans le sport. Les stéroïdes sont souvent revendiqués comme une explication ou une excuse lors d affaires d agression ou de crimes violents. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les soldats consommaient de la testostérone pour augmenter leur agressivité, Adolf Hitler utilisa la testostérone juste après sa synthèse. La découverte de la structure chimique de la testostérone fut suivie par la synthèse de nombreux dérivés révélant ainsi la famille des hormones stéroïdiennes (précurseurs, métabolites). Peu après les années 1950 et suite à la découverte de ses méthodes de détection, la classe des hormones stéroïdiennes devenait les substances les plus retrouvées dans les cas de dopage et les plus détectées dans les analyses. Pendant un certain temps, la détection de la testostérone exogène par rapport à la production naturelle de testostérone (appelée également testostérone endogène) fut délicate. Elle se fait maintenant sur le ratio Testostérone / Epitestostérone, méthode découverte par Mandred Donike en 1983 (71). Des méthodes de diagnostic supplémentaires ont été ajoutées par la suite, telle que les tests cliniques avec le kétoconazole, ou en 2009 la spectrométrie de masse basée sur le ratio d isotopes radioactifs (72). En 1992, cette lutte continue permit la détection du clenbutérol, et une suspicion de son utilisation en lieu et place des stéroïdes (73) (74). Le clenbutérol appartient à la classe des β2-agonistes, il était déjà connu pour son utilisation dans la nutrition animale où il était utilisé afin d augmenter la croissance musculaire. Le clenbutérol est considéré comme «une substance apparentée aux stéroïdes» et son utilisation est également interdite. Il possède des propriétés anabolisantes, quelques experts considèrent que le clenbutérol doit être considéré comme une substance interdite en raison de ses effets secondaires, tandis que d autres clament l absence de relation avec la structure chimique des stéroïdes. 46

55 La consommation de substances pharmacologiques afin d améliorer un travail ou une performance sportive remonte à des siècles mais ce phénomène connaît une nette augmentation depuis les quarante dernières années et l introduction des stéroïdes anabolisants. Dans un article intitulé «La flamme toxique des Jeux Olympiques modernes» (75), les auteurs ont expliqué que la quête continue de victoire a poussé de nombreux athlètes et entraîneurs à utiliser des substances destinées à augmenter leurs performances. Après la réunification de l Allemagne, les horreurs du dopage des sportifs olympiques de l ex Allemagne de l Ouest furent révélées (76). De nos jours l utilisation de substances à bases de testostérone et de stéroïdes anabolisants est malheureusement toujours d actualités. Suite à l arrestation d un ancien joueur universitaire de l équipe de football des Waterloo Warriors (Canada), âgé de 23 ans, pour possession et trafic de stéroïdes, des analyses ont été réalisées sur l ensemble de l équipe. Le 31 mars 2010, le Centre Canadien d Ethique dans le Sport (CCES) a prélevé ou tenté de prélever 82 échantillons (62 échantillons d urine et 20 échantillons de sang) auprès de 62 joueurs de l équipe de football américain de l université de Waterloo, Canada. Le CCES a noté neufs cas de dopage : un refus de se soumettre aux tests, quatre aveux de dopage (deux avant les analyses et deux au moment du prélèvement des échantillons), trois cas de résultats d analyses anormales et un cas faisant l objet d une enquête policière. La conséquence fut l annulation complète de la saison de football pour l ensemble de l équipe pour l année 2010 (77) L affaire BALCO L affaire BALCO est un scandale concernant le sport américain au printemps Elle tire son nom du laboratoire BALCO (Bay Area Laboratory Co-Operative) basé près de San Francisco en Californie. C est l un des plus importants séismes du sport américain. Depuis 2000, le laboratoire fournissait à de nombreux sportifs de haut niveau un stéroïde baptisé «the Clear», existant également dans une version en baume appelée «the Cream». Ce produit, la tétrahydrogestrinone (THG), était surnommé le carburant pour fusée (rocket fuel), il possédait la particularité d être indétectable lors des analyses courantes car il se désintégrait lors de la spectrométrie de masse. 47

56 C est suite à un envoi anonyme d un échantillon de THG au siège de l agence antidopage américaine (USADA) que la substance fut analysée. On apprendra par la suite que cet envoi a été réalisé par un entraîneur d athlétisme Trevor Graham. Sa découverte fut réalisée après deux mois de recherche par le professeur Catlin et son équipe. La perquisition se déroula le 3 Septembre 2003, elle révéla l affaire BALCO. Cette affaire a fait grand bruit car Victor Conte, directeur du laboratoire BALCO, entraina dans sa chute la plupart de ses clients, parmi lesquels se trouvaient des sportifs de très haut niveau issus de différentes disciplines : l athlétisme avec o Marion Jones (médaillée d or sur 100m, 200m, et du relais 4x100m lors des Jeux Olympiques de Sydney en 2000), o Tim Montgomery (recordman du monde du 100m), o Dwain Chambers (champion olympique du 100m), o Kelly White (championne du monde du 100m et du 200m), o Michelle Collins (championne du monde en salle du 200m), o des athlètes grecs tels que Kostas Kenteris et Katerina Thanou ont étrangement renoncé à se présenter aux Jeux Olympiques d Athènes en Le baseball : o Barry Bonds, Jason Giambi, Gary Sheffield, Benito Santiago, Jeremy Giambi, Bobby Estalella, Armando Rios La boxe : Shane Mosley Le cyclisme : Tammy Thomas Le football américain : Bill Romanowski, Tyrone Wheathley, Barret Robbins, Chris Cooper, Dana Stubblefield. 48

57 2.2 Mésusage L utilisation de substances dopantes n est malheureusement pas réservée aux athlètes en compétition, de jeunes sportifs encore à l école et des athlètes amateurs ne pratiquant pas de compétitions sont également concernés. Le mésusage des stéroïdes anabolisants est en constante augmentation chez les pratiquants de musculation pour qui l apparence corporelle est primordiale. L estimation du mésusage doit être interprétée avec précaution car il est très difficile d avoir des études réelles sur la consommation illicite de ces substances. Aux Etats- Unis, entre 1 et 3 millions de personnes ont utilisé des stéroïdes à des fins détournées, en Suède c est entre et personnes sur un total de 9 millions d habitants. Ces estimations nous montrent qu environ 1% de la population est concernée par ce problème (76) Les adolescents En 1993, une enquête réalisée par la commission nationale canadienne d enquête sur les drogues et les sports révéla que canadiens âgés de 11 à 18 ans avaient déjà consommé des stéroïdes anabolisants. Cette étude à grande échelle, réalisée par le Centre Canadien pour l Ethique dans le Sport (CCES), montra que plus de la moitié des consommateurs de stéroïdes avaient pour objectif une augmentation de leur performance. Ce qui signifie aussi qu un certain nombre de ces lycéens consomment des stéroïdes pour d autres raisons (amélioration de leur définition musculaire et une amélioration de leur apparence) (78). Devant l importance de ce phénomène Christine Langlois en 2010 prêche la «winning isn t everything» attitude (ou en français : gagner n est pas tout), elle écrit un article en essayant de donner des armes aux parents afin de détecter les comportements suspects de leurs enfants. Des sondages ont également été réalisés auprès de lycéens, américains et européens, ils révèlent qu entre 1 et 5% de cette population a déjà utilisé des stéroïdes (76). 49

58 Une enquête réalisée par l intermédiaire d un questionnaire anonyme portant sur suédois âgés de 16 à 17 ans montre que 2 à 3% des garçons ont déjà utilisé des stéroïdes alors qu au niveau féminin, il n y a eu aucune consommation (76). Une autre enquête réalisée dans 376 écoles australiennes révèle que 2,4% des étudiants âgées de 12 à 17 ans consomment des stéroïdes (79). Dans la plupart des cas, les lycéens consommant des stéroïdes anabolisants sont issus de familles de classe moyenne. La quasi-totalité d entre eux sont des garçons. Peu d adolescentes consomment des stéroïdes, cela s explique par le fait que les filles de cet âge ont plutôt tendance à vouloir perdre du poids (78). Il y a malheureusement un lien entre le mésusage des stéroïdes et la consommation d autres substances telles que l alcool, les hormones de croissance, et les stupéfiants. Les garçons ont besoin que les résultats de l entraînement physique soit visibles, c est très important pour leur confiance en eux et pour qu ils soient mis en valeur lors de soirées ou sur les plages. Un programme d intervention vise à diminuer de moitié ce mésusage chez les garçons (76) Les sportifs Des estimations plus importantes ont été obtenues dans des groupes comme les bodybuilders, les pratiquants de musculation et la population carcérale. Une étude allemande a mesuré l utilisation de stéroïdes anabolisants chez les habitués de salles de musculation par l intermédiaire de questionnaires anonymes. Environ 35% des questionnaires ont été retournés, 13 à 15% des pratiquants ont avoué consommer des stéroïdes anabolisants. Dans cette étude seulement 3 à 9% de femmes ont consommé des stéroïdes ; des niveaux similaires de consommation de stéroïdes chez la femme ont été retrouvés dans des études aux Etats-Unis et en Allemagne (76). En France, ce sujet est tabou, l étude réalisée sur les appels du numéro vert «Ecoute Dopage» démontre, que les principaux consommateurs de stéroïdes anabolisants sont des pratiquants de musculation. Cette pratique et cette consommation possèdent plusieurs origines : les pratiquants ont parfois un manque de confiance en eux, une mauvaise image de 50

59 leur corps ou encore un besoin de prendre de la masse rapidement pour un travail (dans le milieu de la nuit ou celui de la sécurité). 51

60 2.2.3 Le mésusage sur ordonnance La plupart des personnes consommant des stéroïdes se fournissent à partir de sources illégales (la majorité par l intermédiaire des salles de musculation ou de sites internet). Toutefois, il existe des cas de prescriptions médicales de stéroïdes ne relevant pas de l autorisation de mise sur le marché, on parle également dans ces cas de mésusage. Les endocrinologues sont les spécialistes les plus aptes à prescrire et à suivre un traitement à base de stéroïdes. En pratique, les médecins doivent respecter strictement les principes scientifiques, les modalités de prescriptions et leur éthique personnelle et professionnelle Enquête testostérone réalisée en juin 2004 (80) Afin d estimer ce phénomène de mésusage, on peut s intéresser à une enquête réalisée au mois de juin 2004 par Olivier Lemaître (Pharmacien), à l Antenne Médicale de Prévention du Dopage du Languedoc-Roussillon, sous la direction du Docteur Claire Condemine-Piron. Cette enquête a porté sur les prescriptions de stéroïdes anabolisants dispensés dans les 950 pharmacies du Languedoc-Roussillon. Cette enquête a été réalisée par l intermédiaire d un questionnaire envoyé aux pharmacies de la région afin de mesurer quantitativement la consommation de médicaments à base de testostérone, sur prescription à travers la filière des pharmacies avec une évaluation à partir des données des grossistes répartiteurs. Cette étude avait deux objectifs principaux : Démontrer que le dopage sportif à visée anabolisante est essentiellement organisé sur un marché parallèle Démontrer que la prescription en usage médical de testostérone dépasse le cadre légal défini par l Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) qui est à l origine le traitement des hypogonadismes, mais s étend à un usage plus «cosmétique» (musculature, augmentation de la libido, effet antidépresseur, traitement du Déficit Androgénique Lié à l Age ou DALA) Mais aussi des objectifs secondaires : Relever qualitativement les abus, mésusages, à des fins sportives ou non. Evaluer la prise en charge médicale d un usage cosmétique des médicaments 52

61 androgènes, avec notamment le Déficit Androgénique lié à l âge (DALA). Le questionnaire se présentait sous forme d un tableau à remplir par les pharmacies (Annexe 4). Lors de cette enquête trois, médicaments à base de testostérone étaient visés : la Pantestone, l Androtardyl et l Androgel. L enquête s est déroulée sur un mois, du 1 er au 30 juin 2004 auprès des 950 pharmacies du Languedoc-Roussillon Résultats de l enquête testostérone Seulement 121 pharmacies sur les 950 du Languedoc-Roussillon ont répondu à cette enquête, ce qui correspond à un taux de participation de 13%. Sur ces 121 pharmacies, on a pu recueillir 78 patients présentant des prescriptions d androgènes. Sur 78 patients, 76 d entre eux sont des hommes pour seulement 2 femmes. La moyenne d âge de ces patients est d environ 51 ans, une majorité de patients ont entre 50 et 59 ans. L Androtardyl est le médicament le plus prescrit (62%) devant la Pantestone (28%) et l Androgel (10%). Les traitements sont prescrits dans 46% des cas pour des cas d hypogonadismes avérés, 1 cas est fortement suspecté d être une prescription relevant du dopage, et 53% des cas n ont pas en apparence d indication médicale relevant de l autorisation de mise sur le marché de ces médicaments. L analyse de ces données permit à Olivier Lemaître de différencier trois types de populations : une population atteinte d hypogonadisme âgée de 39 ans ou moins, une population dans un objectif de dopage «cosmétique» âgée de 40 à 59 ans, une population liée au DALA âgée de 60 ans et plus Bilan de l enquête testostérone On peut donc conclure que les cas de dopage sportif sur prescription médicale sont rares dans cette étude, ce qui confirme la première hypothèse à savoir que le dopage sportif à visée anabolisante se déroule essentiellement sur un marché parallèle, soit par l intermédiaire des salles de sport, d internet ou de pharmacies ne participant pas à l étude. Cela constitue un vrai problème de santé publique, car il met en jeu la consommation de substances pouvant 53

62 s avérer toxique pour l organisme. Cette consommation clandestine pose des problèmes à différents points, la banalisation de cette consommation, l absence d un suivi médical de ces personnes, les doses utilisées sont le plus souvent dix à cent fois supérieures à celles utilisées en thérapeutique, et l apparition d importants effets indésirables. On peut remarquer également que les prescriptions hors AMM sont fréquentes, pas vraiment au niveau de la posologie mais plutôt au niveau de l indication. Le dopage est souvent associé au milieu du sport en compétition ou professionnel. En fait, il touche une plus grande partie de la population, allant du sportif amateur ne pratiquant pas de compétition, à l individu lambda consommant des stéroïdes pour son travail en passant par le pratiquant de musculation voulant avoir une meilleure image de lui-même. Dans ces cas là, nous ne parlerons pas de dopage, mais plutôt de mésusage, car ces personnes consomment des substances en dehors de leurs indications thérapeutiques sans menace de contrôle ou de sanctions par une quelconque autorité. Ce mésusage concerne différentes catégories de personnes, il peut être réalisé par des travailleurs exerçant un poste à responsabilités et voulant tenir le coup ou par des étudiants voulant accroître leur performance en prévision d examens (81). Mais dans la société actuelle où l apparence corporelle et la forme physique sont devenues des priorités, ce mésusage possède également un but cosmétique. On peut notamment le remarquer dans le cas de cette étude avec le fameux DALA. La déficience en testostérone chez l homme avançant dans l âge se traduit par diverses manifestations cliniques et biologiques souvent difficile à différencier des effets de l âge. Une enquête réalisée en 2010 sur 3369 hommes européens âgés de 40 à 79 ans, à l aide de questionnaires portait sur des sujets généraux, sur la santé sexuelle, physique ou psychologique. Ce questionnaire fut couplé à un dosage de testostéronémie totale mesurée le matin Un hypogonadisme d apparition tardive a été décrit comme la présence d au moins trois symptômes sexuels associés à un niveau de testostérone totale inférieure à 11 nmol par litre et un niveau de testostérone libre inférieur à 220 pmol par litre (82). En raison de leur avancée dans la vie, certaines personnes vont consulter leur médecin dans le but d obtenir des prescriptions de stéroïdes car ils subissent la dure loi de la nature et ils ressentent le besoin d un soutien pharmacologique. C est le cas pour les personnes de plus de 60 ans, voulant s offrir retarder les effets du vieillissement à cause du Déficit Androgénique lié à l Age. 54

63 Les prescriptions relevant de cette indication traduisent l'évolution de la demande en matière de prise en charge de la santé, qui ne concerne plus seulement le traitement des pathologies, mais aussi l'optimisation de la santé, aussi bien en termes de renforcement des défenses, d'augmentation des capacités, que de prolongement de l'activité adulte à un âge avancé. Cette nouvelle pratique de santé pose de nouveaux challenges aux scientifiques et aux institutions en matière de balance bénéfice risque, d'évaluation physiologique et pharmacologique des médicaments à long terme, d'éducation à la santé, de gestion des risques thérapeutiques, etc. Avec l aide de l analyse réalisé sur les appels reçus au numéro vert «Ecoute Dopage» de 2000 à 2008, on s intéressera de plus près à ce mésusage et surtout aux conséquences sur le comportement des usagers de stéroïdes anabolisants. 55

64 TROISIÈME CHAPITRE PHÉNOMÈNE DE DÉPENDANCE 56

65 3 PHÉNOMÈNES DE DÉPENDANCE 3.1 Addiction, Pharmacodépendance, Toxicomanie On définit dans le langage courant le terme d addiction comme un comportement, relevant de la toxicomanie, consistant à consommer d'une façon habituelle ou périodique un ou plusieurs produits psychotropes susceptibles d'engendrer un état de dépendance (83). Les produits utilisés par les toxicomanes sont des substances psychoactives licites (médicaments psychotropes) ou illicites (héroïne, cocaïne, LSD, etc.). Ces produits modifient les perceptions sensorielles ou les fonctions psychiques, ou encore peuvent provoquer des hallucinations. A long terme, peuvent apparaître une tolérance et une dépendance psychique et physique, ainsi que diverses complications telles que des troubles psychiatriques. L'arrêt de la consommation de ces substances se manifeste par un ensemble de signes physiques et psychiques que l on regroupe sous le terme de syndrome de sevrage. Il nécessite une prise en charge médicamenteuses et peut être complété par une psychothérapie. En 1990, Goodman décrit les critères de l'addiction comme un ensemble de manifestations psychiques, physiques ou comportementales (84). L'addiction est définie selon lui par l'impossibilité de résister aux pulsions à réaliser ce type de comportement, à la sensation croissante de tension précédant immédiatement l'épisode et au plaisir ou au soulagement durant sa réalisation, au sentiment de perte de contrôle pendant sa réalisation. Il définit l'addiction avec la présence d'au moins cinq des neuf critères suivants : la préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation l'intensité et la durée des épisodes sont plus importantes que souhaitées à l'origine l'existence de tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement un temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s'en remettre 57

66 une survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiales ou sociales un comportement qui petit à petit pousse à sacrifier les activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures la perpétuation du comportement bien que le sujet sache qu'il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d'ordre social, financier, psychologique ou physique Une tolérance marquée, c'est-à-dire le besoin d'augmenter l'intensité ou la fréquence pour obtenir l'effet désiré, ou une diminution de l'effet procuré par un comportement de même intensité Une agitation ou irritabilité en cas d'impossibilité de s'adonner au comportement. Certains éléments du syndrome se sont déroulés pendant plus d'un mois ou se sont répétés pendant une période plus longue. 3.2 Dépendance La dépendance La dépendance est définie par le besoin compulsif d'absorber certaines substances (drogues, alcool, etc.) pour faire cesser le malaise psychique ou les troubles physiques dus au sevrage (85). La dépendance ne s exerce pas seulement par rapport à une substance. Elle découle d une addiction, on peut évoquer des cas de dépendance à un comportement ou à une pratique. On va ainsi distinguer trois principaux types de dépendances, la dépendance à une substance, la dépendance à l exercice physique et la dépendance à un exercice particulier : la pratique du bodybuilding La dépendance à une substance Les critères pour la dépendance à une substance sont définis par le DSM IV, qui est le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux (Diagnostic and Statistical Manual 58

67 of Mental Disorders). C'est un manuel de référence très utilisé au niveau international particulièrement pour les recherches statistiques et dans une moindre mesure pour diagnostiquer les troubles psychiatriques. Ce manuel est édité par l'association américaine de psychiatrie (American Psychiatic Association). Les critères du DSM IV de dépendance à une substance, sont définis comme : Un mode d'utilisation inadapté d'une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative, caractérisé par la présence de trois ou plus des manifestations suivantes, à n'importe quel moment d'une prise continue de 12 mois. Des phénomènes de tolérance et de sevrage (cf et 3.5.) La substance est souvent prise en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévue. Il existe un désir infructueux pour diminuer ou contrôler l'utilisation de la substance. Beaucoup de temps est passé à obtenir la substance par exemple : aller voir plusieurs médecins pour se faire prescrire la substance ou parcourir une longue distance pour la récupérer dans différentes pharmacies. Beaucoup de temps également à utiliser le produit ou à récupérer de ses effets. L'utilisation de la substance pousse à la réduction ou à l'abandon des activités sociales, professionnelles ou des loisirs. L'utilisation de la substance est poursuivie bien que la personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent susceptible d'avoir été causé ou exacerbé par la substance (par exemple, poursuite de la prise de cocaïne bien que la personne admette une dépression liée à la cocaïne, ou poursuite de la consommation de boisson alcoolisée bien que le sujet reconnaisse l'aggravation d'un ulcère du fait de l'alcool) La dépendance à l exercice L exercice physique entraîne une suite de modifications chimiques au niveau cérébral, pouvant induire un phénomène de dépendance. La réalisation de l exercice provoque un stress activant la voie hypothalamo-hypophyso-surrénalienne déclenchant une sécrétion de cortisol 59

68 (ce qui facilite et amplifie la sécrétion dopaminergique). Les modifications chimiques perçues par l organisme suite à un exercice physique sont ainsi perçues comme une récompense. 60

69 En période de stress, la voie dopaminergique mésocorticale est très sollicitée (86). Le manque ressenti lors du phénomène d addiction est lié à un taux de sécrétion dopaminergique inférieur au niveau basal. Les critères de dépendance à l exercice ont été définis en 1991 (87) par différents critères. Réduction du répertoire des exercices physiques conduisant à une activité physique stéréotypée, pratiquée au moins une fois par jour. L activité physique est plus investie que tout autre. Augmentation de la tolérance vis à vis de l intensité de l exercice, d année en année. Symptômes de sevrage avec tristesse lors de l arrêt (volontaire ou contraint) de l exercice physique. Atténuation ou disparition des symptômes de sevrage à la reprise de l exercice. Perception subjective d un besoin compulsif d exercice. Réinstallation rapide de l activité compulsive après une période d interruption. Poursuite de l exercice physique intense en dépit de maladies physiques graves causées, aggravées, ou prolongées par le sport. Négligence des avis contraires donnés par les médecins ou les entraîneurs. Difficultés ou conflits avec la famille, les amis ou l employeur liés à l activité sportive. Le sujet s oblige à perdre du poids en suivant un régime, pour améliorer ses performances. En 2002, Hausenblas et Downs définissent la dépendance à l exercice comme la participation à un exercice physique (de modéré à intense) entraînant un comportement compulsif, excessif et incontrôlable envers cet exercice physique (88). Il est caractérisé par deux types de symptômes, des signes physiologiques (comme les blessures à répétitions ) et des signes psychologiques (contrecoup négatif si l activité n est pas pratiquée). Dans ce cas, l exercice physique est pratiqué de façon extrême et dans la durée. On peut observer un lien avec la dépendance à une substance car la pratique sportive est souvent réalisée suite à une pulsion irrésistible poussant même le sportif à continuer l exercice physique malgré les blessures, la maladie, la fatigue ou d autres obligations personnelle. Les 61

70 auteurs ont ensuite défini la dépendance à l exercice physique comme le besoin intense d exercice aboutissant à une pratique physique extrême et générant des symptômes physiologiques et/ou psychiques (89). On peut définir l existence d une dépendance à un exercice en particulier, en prenant pour exemple les pratiquants de course à pied. Les pratiquants de course à pied deviennent souvent dépendants de la course, ils continuent à courir comme si leur santé en dépendait. Une échelle de mesure a été crée afin d évaluer la dépendance à la pratique de la course à pied : l échelle de Chapman et Castro (Running Addiction Scale) (90) La dépendance au bodybuilding Afin de mesurer la dépendance à la pratique du bodybuilding, Smith et al. en 1998 ont mis au point une échelle de mesure nommée «the Bodybuilding Dependency Scale» (91). Elle vise à mesurer la dépendance dans le cadre de la pratique du culturisme. Elle est composée de neuf critères et se base sur trois différents facteurs, la dépendance sociale, la dépendance à l entraînement et la maîtrise de la dépendance au plan d entraînement. Je m entraîne même quand je suis malade ou grippé. Il m est arrivé de continuer l entraînement malgré une blessure. Je ne raterais jamais une séance d entraînement, même si je ne me sens pas en forme. Je me sens coupable si je rate une séance d entraînement. Si je rate une séance, j ai l impression que ma masse musculaire se réduit. Ma famille et/ou mes amis se plaignent du temps que je passe à l entraînement. Le bodybuilding a complètement changé mon style de vie J organise mes activités professionnelles en fonction de mon entraînement. Si je dois choisir entre m entraîner et travailler, je choisis toujours l entraînement. La dépendance au bodybuilding n est pas un problème exclusivement masculin, elle concerne également les femmes pratiquant le bodybuilding (92). Cependant selon Downs et al. (2004), cette échelle n est pas appropriée à l étude de la dépendance à l exercice dans un cadre plus vaste que celui du culturisme. 62

71 Le complexe d Adonis (93) Le complexe d Adonis a été décrit par le psychiatre Harrison Pope en Ce trouble est également appelé «bigorexie» ou «dysmorphie musculaire». Ce complexe touche les usagers de salles de fitness consacrant une part importante de leur temps libre à l exercice physique, avec pour seul et unique but : s embellir, corriger les défauts supposés de leur corps. Le complexe d Adonis concerne aussi bien les hommes que les femmes. Pour arriver à leurs fins, ils ont un besoin constant de se muscler, de se développer et de devenir plus fort. Ce trouble ne représente pas une simple addiction à l exercice, mais révèle un trouble psychique sous-jacent. Ils souffrent également de deux autres principaux troubles : la bigorexie, ils avalent d importantes quantités de nourriture (parfois fractionnées en plusieurs repas) la dysmorphophobie, car ils sont atteints d un trouble de la perception de leur propre corps, se trouvant toujours plus maigre et plus petit qu une personne de corpulence équivalente. En plus d une pratique intensive, leur hygiène de vie et leur régime alimentaire sont focalisés sur cet objectif. Ils pourront très bien consommer un nombre important de compléments alimentaires mais également des substances dangereuses et interdites comme les stéroïdes anabolisants. Le complexe d Adonis regroupe un ensemble de caractéristiques comportementales, affectives et cognitives. Après avoir étudié ces différentes dépendances, on peut poser l hypothèse de l existence de facteurs de risques individuels de dépendance. En 1994, Zuckerman a déterminé que certains traits de personnalité tels que la recherche de sensations, le faible évitement du danger, la recherche de nouveautés, la faible estime de soi, et les réactions émotionnelles excessives sont les facteurs de risques individuels de la dépendance (94). 63

72 3.2.2 La dépendance aux Stéroïdes Anabolisants Androgènes Comme nous venons de le voir, les phénomènes de dépendance peuvent être en relation directe avec une substance. Nous allons étudier plus particulièrement une classe de substances : les stéroïdes anabolisants androgènes. Nous allons nous demander si ces stéroïdes provoquent un phénomène de dépendance. Les substances addictogènes exercent leurs actions par l intermédiaire de certains neurotransmetteurs. La dopamine régule le système de récompense se déroulant principalement au niveau de l aire tegmentale ventrale (ATV), au sommet du tronc cérébral. Cette région cérébrale est en relation avec le cortex préfrontal, le noyau accumbens, l amygdale et l hippocampe. Suite à la consommation de substances addictogènes, la voie dopaminergique est particulièrement mise en jeu au niveau du noyau accumbens. La transmission de l information au niveau du système de récompense s effectue par l intermédiaire de la dopamine. Elle intervient dans l apprentissage de comportements orientés afin d obtenir la sensation de récompense. Le système de récompense met en jeu trois sentiments principaux : l émotion correspondant à la perception hédonique de récompense, l apprentissage permettant de se souvenir de l action permettant d obtenir la récompense et la motivation caractérisant la volonté de réaliser l action et d obtenir la récompense. Les substances addictives stimulent les voies dopaminergiques de deux manières : soit directement (cocaïne) ou soit indirectement (cannabis). La sécrétion de dopamine est alors perçue comme une récompense, ce qui renforce la consommation. Le système de décision planifié est sollicité en permanence par la dopamine en direction du stimulus addictif, le système de décision automatique prend alors le relais pour installer une compulsion invincible pour la substance (ici les stéroïdes) ou le comportement addictif (95). Ces effets aigus sont suivis d un processus chronique d adaptation cellulaire, caractérisé par un contrôle cognitif diminué et une augmentation des doses pour obtenir l effet désiré. Ce modèle d addiction est basé sur l action de substances provoquant une récompense immédiate après la consommation, on parlera alors d effets hédoniques. 64

73 Cortex préfrontal Septum Noyau Accumbens Hippocampe Hypothalamus Amygdale DOPAMINE Aire Tegmentale Ventrale Substance Noire DOPAMINE NE Figure 13 : Système dopaminergique de la récompense Les stéroïdes anabolisants androgènes produisent une récompense immédiate faible, ils induisent un phénomène de dépendance par l intermédiaire d un processus plus complexe. En 2010, Kanayama et al. ont émis l hypothèse de l existence de trois voies principales déterminant une dépendance aux stéroïdes anabolisants. Ils ont évoqués qu une ou plusieurs voies pouvaient être mises en jeu selon les individus (96). Deux de ces mécanismes sont directement liés aux effets génomiques, après liaison préalable des stéroïdes au récepteur intranucléaire, provoquant ainsi la production d un ARN messager puis la transcription en différentes protéines structurales ou enzymatiques. Ces protéines possèdent deux types d actions, une action anabolisante provoquant une croissance musculaire, et une action androgénique provoquant des effets masculinisants. L action anabolisante constitue la principale motivation des consommateurs de stéroïdes. Suite à la première prise de stéroïdes anabolisants, certains verront apparaître des effets sur leur musculature, ce qui les poussera à augmenter la durée de consommation mais également les doses utilisées, contribuant ainsi à une dépendance à cette substance. Les effets androgéniques des stéroïdes anabolisants exogènes peuvent supprimer l axe hypothalamique-hypophysaire-testiculaire, provoquant parfois un hypogonadisme persistant même après l arrêt des stéroïdes. L hypogonadisme ainsi que les autres modifications 65

74 neuroendocriniennes provoquent une diminution des fonctions sexuelles, de la fatigue, et une dépression, tout cela dans l attente d une prochaine prise, ce qui constitue un syndrome de sevrage aux stéroïdes anabolisants. Les effets hédoniques apparaissent de la manière suivante, l administration chronique de stéroïdes anabolisants augmente la synthèse de dopamine au niveau mésolimbique, ce qui provoque un renforcement par les mêmes mécanismes que ceux stimulés lors des récompenses naturelles telles que la nourriture, le sexe et les drogues classiques. Mais, les stéroïdes anabolisants interagissent avec le système opioïde cérébral, provoquant un renforcement positif, sensibilisant ainsi le cerveau aux effets positifs et motivant de la prise. Ces effets sont résumés dans la figure ci-après : Figure 14 : Modèle théorique proposant trois hypothèses pour la dépendance aux stéroïdes anabolisants androgènes (96) 66

75 En 2009, les critères du DSM IV ont été mis à jour avec le cas des stéroïdes anabolisants. (cf. Annexe 1 : Critères du DSM-V adaptés aux Stéroïdes Anabolisants Androgènes). Les critères de dépendance à une substance (en gras), ont été interprétés pour diagnostiquer la dépendance aux SAA (en italique) (97). La dépendance aux stéroïdes anabolisants androgènes se caractérise donc par les phénomènes suivants : Un schéma d'utilisation inadapté des stéroïdes anabolisants androgènes, conduisant à une altération cliniquement significative ou à une manifestation de détresse, se manifeste par 3 (ou plus) des critères suivants, apparaissant n'importe quand dans les 12 mois. 1) La tolérance est définie par chacun des termes suivants a) un besoin progressif de doses de plus en plus importantes pour avoir l'effet désiré, avec les stéroïdes, la progression des doses peut être en relation avec l'insatisfaction de l'effet obtenu avec la dose précédente (par exemple un certain niveau de masse musculaire) b) la diminution des effets en utilisant la même quantité de substance, (par exemple, l'échec de maintenir un même niveau de masse musculaire avec une dose donnée de SAA), 2) Le manque se manifeste par chacun des termes suivants a) un syndrome de manque caractéristique, défini pour les SAA par au moins deux des manifestations suivantes : humeur dépressive, fatigue importante, insomnie et hypersomnie, diminution de l'appétit, et perte de libido. b) Les SAA sont utilisés pour éviter ou soulager les symptômes de manque 3) La substance est souvent prise sur une période plus longue ou en quantité plus importante que ce qui était initialement prévu. 67

76 Pour les SAA, cela peut se manifester par une administration répétée de SAA après une courte période d'arrêt que l'individu avait initialement prévu, ou simplement en éliminant les périodes d'arrêt. 4) Il y a un désir constant ou des efforts vains afin d'arrêter ou de contrôler l'utilisation de la substance. Pour les SAA, cela peut se manifester par des tentatives d'arrêt ou de réduction des doses sans succès à cause de l'angoisse de perdre le volume musculaire obtenu 5) Une longue période de temps est passée à obtenir la substance, utiliser la substance ou récupérer de ses effets. Pour les SAA, cela peut se manifester par un temps important passé à réaliser des activités musculaires autour de l'utilisation de SAA (par exemple, temps passé à pratiquer de la musculation, avec une prise de compléments alimentaires, en association à d'autres utilisateurs de SAA), en addition au temps passé pour obtenir et s'administrer des SAA. 6) Les activités sociales, récréatives ou les occupations quotidiennes sont laissées de côtés, ou réduites au profit de la consommation de la substance. Pour les SAA, cela se manifeste par l'abandon d'activités extérieures car les préoccupations principales concernent le maintien des doses supraphysiologiques de SAA, induisant une importante masse musculaire (par exemple, les abandons individuels des activités extérieures par peur que ces activités les fassent manquer leur prise de SAA, compromettent leur régime alimentaire ou leur habilité à utiliser les SAA). 7) La substance continue à être utilisée malgré la connaissance des problèmes physiques ou psychologiques persistants ou récurrents qui sont causés ou augmentés par la substance. Pour les SAA, cela inclut les problèmes médicaux comme la gynécomastie, les troubles sexuels, l'hypertension artérielle, les dyslipidémies, et les cardiomyopathies; ou des problèmes psychologiques comme des sautes d'humeur fréquentes, une importante irritabilité, ou une augmentation de l'agressivité. 68

77 3.3 Mésusage La consommation de stéroïdes anabolisants concerne aussi bien les sportifs, que les non sportifs. Cette consommation dans le milieu de la musculation relève du mésusage et non du dopage qui on le rappelle existe seulement dans le contexte de sport en compétition ou avec une licence. L utilisation de ces substances se fait le plus souvent dans le but d une prise de masse et elle se pratique à des doses supraphysiologiques, c'est-à-dire dix à vingt fois supérieures aux doses thérapeutiques. 3.4 Tolérance La tolérance est définie par l'un des deux symptômes suivants : une augmentation de posologie importante pour obtenir l'effet désiré ou l'obtention d'un effet notablement diminué en cas d'utilisation continue d'une même quantité de substance. Un phénomène de tolérance se manifeste avec les stéroïdes anabolisants par deux signes différents : - le consommateur va augmenter progressivement les doses en raison de l insatisfaction de l effet obtenu (par exemple un certain niveau de masse musculaire insatisfaisant) avec la précédente dose, - l échec du maintien d un même niveau de masse musculaire avec une dose donnée de stéroïdes anabolisants. 3.5 Sevrage Le sevrage correspond à la privation progressive d'une drogue lors d'une cure de désintoxication, souvent aidé par une psychothérapie et un suivi médicamenteux. Le sevrage est caractérisé soit par un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou la prise de la même substance ou d'une substance très proche afin de soulager ou d'éviter les symptômes de sevrage. 69

78 Des symptômes de manque et de sevrage ont été observés chez des consommateurs de stéroïdes anabolisants androgènes (98). Ces signes sont caractérisés par au moins deux des signes suivants : une dépression, une asthénie, une insomnie et une hypersomnie, une diminution de l appétit et une perte de la libido. Aux Etats-Unis, plusieurs cas de suicides ont été enregistrés suite à des dépressions liées au sevrage des stéroïdes (99)-(100)-(101). 3.6 Abus L'abus est défini comme le mode d'utilisation inadéquat d'une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative, caractérisée par la présence d'au moins une des manifestations suivantes au cours d'une période de 12 mois : l'utilisation répétée d'une substance conduisant à l'incapacité de remplir des obligations majeures, au travail, à l'école ou à la maison (par exemple, absences répétées ou mauvaises performances au travail du fait de l'utilisation, absences ou exclusions temporaires ou définitives de l'école, négligence des enfants ou des tâches ménagères). l'utilisation répétée d'une substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux (par exemple, la conduite d'une voiture ou le fonctionnement d une machine sous l'influence d'une substance). des problèmes judiciaires répétés liés à l'utilisation d'une substance (par exemple, arrestations pour comportement anormal en rapport avec l'utilisation d'une substance). l'utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance (par exemple, disputes avec le conjoint à propos des conséquences de l'intoxication, bagarres). Tous ces termes, toutes ces définitions sont intimement liés, et le plus souvent sont concomitantes. On s intéressera donc plus particulièrement aux stéroïdes anabolisants dans une quatrième partie, afin de déterminer l existence ou non d une dépendance à ces substances. 70

79 QUATRIÈME CHAPITRE ANALYSE DE CAS APPELS «ÉCOUTE DOPAGE» 71

80 4 Analyse de cas Appels «Écoute Dopage» 4.1 Étude des appels reçus par «Écoute Dopage» entre 2000 et Introduction L étude porte sur les appels reçus par le numéro vert Écoute Dopage entre les années 2000 et Je me suis particulièrement intéressé aux appels concernant les stéroïdes anabolisants. Écoute Dopage fait partie des principaux acteurs et intervenants nationaux de la lutte contre le dopage avec l Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), le Ministère de la Jeunesse et des Sports, les fédérations nationales et le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF). Des psychologues et un médecin répondent au téléphone à tous ceux et celles qui s interrogent sur des problématiques en relation avec le dopage. Ce numéro vert à été créé en novembre 1998, il constitue un espace d écoute destiné à aider et orienter les sportifs en difficulté face au dopage et toutes autre personne concernée de près ou de loin par cette thématique (entraîneur, parent, professionnel de santé). Depuis mars 2007, Écoute Dopage répond également aux questions posées sur ces thématiques par l intermédiaire de son site Internet : Le numéro d ÉCOUTE DOPAGE est le , c est un numéro vert garantissant l anonymat, un entretien confidentiel et gratuit. Il est accessible du Lundi au Vendredi de 10h à 20h Matériels et Méthodes Cette analyse porte sur un total de 214 appels téléphoniques. Tous les appels ont été répertoriés au sein d un tableau (Annexe 5). Un appel a été exclu de l étude, une soit disant «protéine» qui provoquerait une augmentation du taux de testostérone 72

81 Afin de classer les données dans un tableau, nous avons choisi neufs critères : l âge et le sexe de la personne concernée, la substance utilisée, la quantité et la durée de consommation, la raison ou la cause de la consommation, le motif d appel, les effets secondaires physiques ou psychiques évoqués, la suite donnée à l appel et une rubrique informations complémentaires. Ce tableau a été analysé selon deux angles principaux : les pratiques et le contexte d appel. Tout d abord nous nous sommes intéressés aux pratiques : aux substances consommées, à la quantité et à la durée de consommation, aux effets recherchés par les personnes consommant ces substances (afin de détecter un profil d addiction particulier : à l entraînement, à l image corporelle ou au gain de masse musculaire). Nous avons ensuite étudié le contexte d appel : le motif de l appel, l identité de la personne appelant et les effets secondaires invoqués dus à la substance (dépendance, sevrage, augmentation de la dose, le désir compulsif de consommer de nouveau la substance ou craving ou tolérance). Nous avons enfin appliqué les critères du DSM-V adaptés aux SAA (Annexe 1), par Kanayama, Brower, Wood, Hudson, & Pope en 2009, afin de déterminer l existence d un phénomène de dépendance : Un schéma d'utilisation inadapté des stéroïdes anabolisants androgènes, conduisant à une altération cliniquement significative ou à une manifestation de détresse, se manifeste par 3 (ou plus) des critères suivants, apparaissant n'importe quand dans les 12 mois. 1) La tolérance est définie par chacun des termes suivants a) un besoin progressif de doses de plus en plus importantes pour avoir l'effet désiré, avec les stéroïdes, la progression des doses peut être en relation avec l'insatisfaction de l'effet obtenu avec la dose précédente (par exemple un certain niveau de masse musculaire) b) la diminution des effets en utilisant la même quantité de substance, (par exemple, l'échec de maintenir un même niveau de masse musculaire avec une dose donnée de SAA), 73

82 2) Le manque se manifeste par chacun des termes suivants a) un syndrome de manque caractéristique, défini pour les SAA par au moins deux des manifestations suivantes : humeur dépressive, fatigue importante, insomnie et hypersomnie, diminution de l'appétit, et perte de libido. b) Les SAA sont utilisés pour éviter ou soulager les symptômes de manque. 3) La substance est souvent prise sur une période plus longue ou en quantité plus importante que ce qui était initialement prévu. Pour les SAA, cela peut se manifester par une administration répétée de SAA après une courte période d'arrêt que l'individu avait initialement prévue, ou simplement en éliminant les périodes d'arrêt. 4) Il y a un désir constant ou des efforts vains afin d'arrêter ou de contrôler l'utilisation de la substance. Pour les SAA, cela peut se manifester par des tentatives d'arrêt ou de réduction des doses sans succès à cause de l'angoisse de perdre le volume musculaire obtenu. 5) Une longue période de temps est passée à obtenir la substance, utiliser la substance ou récupérer de ses effets. Pour les SAA, cela peut se manifester par un temps important passé à réaliser des activités musculaires autour de l'utilisation de SAA (par exemple, temps passé à pratiquer de la musculation, avec une prise de compléments alimentaires, en association à d'autres utilisateurs de SAA), en addition au temps passé pour obtenir et s'administrer des SAA. 6) Les activités sociales, récréatives ou les occupations quotidiennes sont laissées de côté, ou réduites au profit de la consommation de la substance. Pour les SAA, cela se manifeste par l'abandon d'activités extérieures car les préoccupations principales concernent le maintien des doses supraphysiologiques de SAA, induisant une importante masse musculaire (par exemple, les abandons individuels des activités extérieures par peur que ces activités ne les fassent manquer leur prise de SAA, compromettent leur régime alimentaire ou leur habilité à utiliser les SAA). 7) La substance continue à être utilisée malgré la connaissance des problèmes physiques ou psychologiques persistants ou récurrents qui sont causés ou augmentés par la substance. 74

83 Pour les SAA, cela inclut les problèmes médicaux comme la gynécomastie, les troubles sexuels, l'hypertension artérielle, les dyslipidémies, et les cardiomyopathies; ou des problèmes psychologiques comme des sautes d'humeur fréquentes, une importante irritabilité, ou une augmentation de l'agressivité Résultats Données démographiques La moyenne d âge des sujets entrant dans l étude est de 23,5 ans, cependant l âge est précisé dans seulement 28 appels sur 214. Nous avons tout de même une grande majorité d adulte (197) pour seulement 4 adolescents. Dans 13 appels, aucun élément sur l âge de la personne n était documenté. La quasi-totalité des appels a concerné des hommes (97,19%), 4 appels ont concerné des femmes et dans 2 des appels le sexe de la personne concerné n a pas été précisé Les pratiques Les substances Les appels durant cette période ont concerné 17 substances différentes : - la 19-Norandrostènedione qui est une prohormone (1 appel), - l Androstènediol (5 appels), - l Androstérone ou ses précurseurs (2 appels), - le Clenbutérol (12 appels), - le Danatrol (connu sous le nom de Danazol) 1 appel, - la DiHydroEpiAndrostérone ou DHEA (1 appel), - la Mestérolone (1 appel), - la Methandrostènolone ou Dianabol (22 appels), - la Methenolone ou Primobolan (1 appel), - la Nandrolone ou Deca-Durabolin (25 appels), - la Nandrostènedione (1 appel), - l Oxymétholone ou Anadrol (1 appel), - le Stanozolol ou Winstrol (12 appels), 75

84 - la Testostérone (61 appels), - la Trenbolone (2 appels) - Différents stéroïdes non identifiés réunis sous le terme «divers stéroïdes anabolisants» (66 appels). Ces substances ont été utilisées seules ou en association. Le clenbutérol n appartient pas à la classe des stéroïdes anabolisants, mais à celle des β 2 -agonistes. Devant l importance de ses effets anabolisants, nous avons décidé de l inclure dans l étude. Figure 15 : Répartition des substances concernées par les appels reçus par ÉCOUTE DOPAGE entre 2000 à

85 Quantité et durée de consommation Pour l ensemble de la période, nous avons 78 appels (36% des cas), pour lesquels les sujets ont révélé des informations sur leur mode de consommation. Dans 60 % des cas, les sujets réalisent leur prise de stéroïdes sous forme d une cure allant de quelques jours, à 1 an, la durée moyenne d une cure étant de trois semaines à un mois. Sur les 78 cas donnant des informations sur le mode de consommation, une administration par voie injectable est précisée dans 32 cas (40 %) et dans 7 cas (9%) la consommation de stéroïdes se fait sous forme de gélules ou de comprimés. Les doses consommées sont largement supérieures aux doses thérapeutiques, et les substances sont fréquemment utilisées en association Effets recherchés Sur un total de 214 appels, 137 sujets ont évoqué la raison ou la cause de la consommation de stéroïdes anabolisants, ce qui représente un taux de 64 %. Les raisons et les motivations invoquées sont multiples : - musculation en loisir (49%) - prise de masse ou culturisme (27%), - perte de poids (3%), - devenir un surhomme (1%), - problème d image corporelle (9%), - pratique d un sport tel que le basket, la boxe, la course à pied, le football, l haltérophilie ou le rugby (6% des cas), - diverses raisons ayant comme point de départ un problème d ordre psychique comme assurer avec sa petite amie, réussir une période d examen, une déception sentimentale ou compenser une fatigue psychologique (5%). 77

86 Figure 16 : Cause de la consommation des stéroïdes anabolisants La consommation de stéroïdes anabolisants est associée dans presque la moitié des cas à la pratique de la musculation, souvent réalisée à des rythmes intensifs. On remarque que 9 % des consommateurs de stéroïdes avouent avoir un problème avec leur image corporelle, 27 % d entre eux veulent prendre de la masse, ce qui peut également sous-entendre un tel trouble. Voulant toujours paraître plus musclés, la perception réelle de leur corps peut être altérée, on peut poser donc l hypothèse de l existence d une pathologie sous-jacente : la dysmorphophobie. Dans 5 % des cas, la raison évoquée pour consommer des stéroïdes n a rien à voir avec la pratique d un quelconque sport, certains veulent «assurer» avec leur nouvelle petite amie, d autres réussir une période d examen, ou encore sortir d une déception sentimentale ou compenser une fatigue physique. Dans ces cas, les effets psychiques des stéroïdes anabolisants sont recherchés par des personnes présentant une fragilité psychologique. Au vu de l analyse des pratiques, on peut conclure qu une partie des consommateurs de stéroïdes anabolisants présentent un profil addictif. L addiction peut être en rapport avec la pratique de la musculation, ou relever d un trouble de l image corporelle, ou du besoin d être de plus en plus musclé. 78

87 Le contexte d appel Motif d appel Entre 2000 et 2008, les appels reçus par «Écoute Dopage» ont eu plusieurs origines, on peut les classer dans sept catégories principales : - La demande d information sur la substance, ses effets, sa dangerosité, sa prise, les doses minimales à utiliser sans danger, ou les risques d interactions avec d autres traitements ponctuels tels que la contraception, ou une antibiothérapie par exemple, - La demande d information sur les effets indésirables à court terme, long terme, après l arrêt de la substance, la dangerosité des effets ressentis, ou la peur de développer ces différents effets, - La demande d informations réglementaires, en cas de contrôle par exemple, - La demande d information sur la santé, - La manifestation d une insatisfaction suite à une prise, - Appels de personnes fréquentant des salles de musculation demandant de l aide pour permettre l arrêt de la consommation dans ces salles, - La demande de soutien psychologique, entourage découragé, sentiment de ne pas pouvoir suivre le rythme, tenté par la consommation. 79

88 Figure 17 : Motif des appels reçus par "Ecoute Dopage" entre 2000 et 2008 On constate que la demande d information sur les effets indésirables (EI) est de loin le motif d appel le plus fréquent devant la demande d informations sur les substances. Les questions relatives à la santé sont au même niveau que la demande d aide et de soutien psychologique. On remarque quand même que 4 des appelants ont manifesté une insatisfaction suite aux faibles effets ressentis après une consommation de stéroïdes. Cela peut nous laisser penser à un phénomène de tolérance avec une insatisfaction de l effet obtenu, ce qui correspond au premier critère du DSM-V adaptés aux stéroïdes anabolisants Personne appelant Les personnes appelant «Écoute Dopage» sont le plus souvent les pratiquants de musculation, ils représentent 181 appels sur 214 soit 85 % des appels. Le problème des stéroïdes anabolisants touche également la vie quotidienne et concerne également l entourage (parents, frère, sœur, ami ou conjoint). C est lui qui se manifeste pour déplorer les effets néfastes des stéroïdes dans 33 appels sur 214, soit dans 15 % des cas. L appel vient de la compagne ou du compagnon du pratiquant dans 8 % des cas, de la famille dans 5 % des cas, ou des amis dans 2 % des cas. 80

89 Effets secondaires invoqués Sur les 214 appels reçus, 80 des appelants ont exprimé la présence d au moins un effet secondaire, ce qui correspond à 37 % des appels. Les effets indésirables déclarés ont trois origines différentes : - des troubles physiques dans 40 cas soit 50 % des effets indésirables, - des troubles psychiques dans 25 cas soit 31% des effets indésirables, - des troubles à la fois physiques et psychiques dans 15 cas, soit 19 % des effets indésirables. Intéressons nous maintenant aux symptômes remplissant les critères du DSM-V adaptés aux stéroïdes anabolisants (Annexe 1). Sur les 80 appels recensant des signes en relation avec la prise de SAA, 17 d entre eux déclarent avoir des symptômes remplissant les critères de la dépendance aux stéroïdes anabolisants. Ils apparaissent en gras sur le tableau récapitulatif en Annexe 5. On a donc un taux golbal de dépendance aux stéroïdes anabolisants de 21,25 %. 81

90 Figure 18 : Symptômes répondant aux critères de dépendance aux stéroïdes anabolisants lors des appels reçus par "Ecoute Dopage" entre 2000 et 2008 Les critères évoqués concernent les critères suivants : Un d entre eux concerne un phénomène de tolérance, avec un besoin progressif de doses de plus en plus importantes pour obtenir l'effet désiré, avec les stéroïdes, la progression des doses peut être en relation avec l'insatisfaction de l'effet obtenu avec la dose précédente (par exemple un certain niveau de masse musculaire) : Critère 1)a, Cinq d entre eux concernent également un phénomène de tolérance se manifestant par l insatisfaction de l effet obtenu avec la même dose de stéroïde anabolisant : Critère 1)b, Cinq d entre eux présentent un syndrome de manque caractéristique, défini pour les SAA par au moins deux des manifestations suivantes : humeur dépressive, fatigue importante, insomnie et hypersomnie, diminution de l'appétit, et perte de libido : Critère 2)a, Un appel concerne un individu possédant le désir constant ou réalisant des efforts vains afin d'arrêter ou de contrôler l'utilisation de la substance. Pour les SAA, cela peut se manifester par des tentatives d'arrêt ou de réduction des doses sans succès 82

91 à cause de l'angoisse de perdre le volume musculaire obtenu : Critère 4, Deux appels concernaient des individus se définissant comme dépendant à la musculation et passant un temps important à réaliser des activités musculaires autour de l'utilisation de SAA, en addition au temps passé pour obtenir et s'administrer des SAA : Critère 5, Un appel concernait un individu continuant à utiliser les stéroïdes malgré la connaissance des problèmes physiques ou psychologiques persistants ou récurrents tels que les problèmes médicaux comme la gynécomastie, les troubles sexuels, l'hypertension artérielle, les dyslipidémies, et les cardiomyopathies; ou des problèmes psychologiques comme des sautes d'humeur fréquentes, une importante irritabilité, ou une augmentation de l'agressivité : Critère 7, Un appel concernait à la fois le Critère 4, et le Critère 7, Un appel concernait à la fois le Critère 5 et le Critère 7. On peut donc conclure d après l analyse des appels reçus par «Écoute Dopage» entre 2000 et 2008 qu il existe bel et bien un phénomène de dépendance aux stéroïdes anabolisants androgènes dans 21 % des cas présentant des effets indésirables. On peut tout de même modérer ces résultats par l intermédiaire de trois biais. Il existe un premier biais car l étude n a pas été réalisée à l aide d un questionnaire précis sur les symptômes évocateurs d une dépendance. L appel était réalisé principalement pour une demande d aide ou de soutien face à un ou plusieurs effets indésirables en particulier. Ainsi, certains appels mentionnant seulement des troubles de la libido ou des troubles de l humeur, ne remplissant pas toutes les conditions du DSM-V adaptés aux stéroïdes anabolisants n ont pas été inclus dans l étude. Le second biais réside dans le fait que les doses et les fréquences auxquelles ont été consommées les substances ne sont pas contrôlées par nos sources, l étude a donc réalisée en posant l hypothèse que les substances étaient consommées à des doses deux à trois fois supérieures aux doses thérapeutiques. Le dernier biais est du au fait que nous avons réalisé une étude rétrospective, il existe toujours une perte d information, ou un manque d information en fonction de la personne qui a pris l appel. 83

92 4.1.4 Discussion Les substances les plus consommées lors de cette étude sont la testostérone, la nandrolone (Deca-Durabolin ), la methandrosténolone (Dianabol ), le stanozolol (Winstrol ) et le clenbutérol (Ventipulmin ). Cette dernière substance n appartient pas à la famille des stéroïdes mais à celle des β 2 - agonistes : le clenbutérol. Cette famille de substance, contenant le formotérol, le salbutamol, le salmetérol et la terbutaline, est largement utilisée dans le traitement de l asthme. L utilisation en continue par voie orale de fortes doses de clenbutérol provoque une augmentation de la puissance musculaire (102). Cette substance est également classée comme un agent anabolisant par l Agence Mondiale Antidopage (10). Les stéroïdes anabolisants androgènes (SAA) sont consommés par des individus recherchant une amélioration de leur apparence physique et/ou de leurs performances sportives. Dans notre étude, de nombreux effets secondaires ont été déclarés. Ils comprennent entre autres des troubles physiques (tels que des céphalées, des palpitations, des vomissements, une oligospermie, des douleurs articulaires, des bouffées de chaleur, de l asthme, de l acné, un ictère, des troubles de l érection ) mais également des troubles psychiques (agressivité, dépression, baisse de la libido, anxiété, boulimie, tristesse, perte de l élan vital). Suite à une consommation de stéroïdes anabolisants l apparition d effets indésirables d ordre psychologique et psychiatrique sont fréquents Au moins trois études ont mis en évidence l existence d un lien entre un mésusage des SAA et des cas de suicides (99)-(100)- (101). Diverses études ont décrit la fréquence des symptômes affectifs et psychotiques observés chez des personnes sportives ou non à la suite de la consommation abusive de SAA (103)- (104). Une étude réalisée en double aveugle a mesuré les modifications du comportement et l'état psychologique chez 21 hommes durant 24 semaines : 12 semaines d'administration d'enhantate de testostérone et 12 semaines de récupération. Les résultats ont montré une augmentation de l'agressivité et de l'irritabilité (105). Une autre étude également réalisée en double aveugle porte sur des individus n ayant 84

93 aucun antécédent de consommation de SAA. L'administration de fortes doses de méthyltestostérone a été corrélée avec des modifications significatives de l'humeur. Après l'administration de plusieurs doses de cypionate de testostérone (doses supérieures à 600mg/semaine sur six semaines contre placebo), à des hommes volontaires sains, on a observé une augmentation de l'agressivité et l'apparition de symptômes maniaques (106). Comme nous l avons vu précédemment et comme le confirment ces différentes études, il existe un lien évident entre la prise de stéroïdes anabolisants et les effets psychiatriques et psychologiques qu'ils entraînent. Ces individus nécessitent une prise en charge, mais elle a uniquement lieu lors de la manifestation des effets indésirables ou lors d un phénomène de décompensation au cours d une consultation médicale. Mais le phénomène de consommation massive de stéroïdes ayant lieu presque exclusivement dans le milieu des salles de musculation, il est plus facile d être tenté par la consommation de ces substances que de s en délivrer. De plus, ce phénomène touchant également les adolescents, il serait nécessaire de réaliser une détection des comportements à risques. Aux États-Unis, une fondation a été créée à cet égard, la fondation Taylor Hooton. La Fondation Taylor Hooton (THF) est la seule entité, publique ou privée, aux États-Unis consacrée à l'éducation et l information des adolescents et des adultes sur les dangers des stéroïdes anabolisants et des substances dopantes. Cette fondation a été créée en 2004 par Don Hooton et des membres de sa famille en mémoire de leur fils, un athlète de 17 ans Taylor Hooton. Taylor s'est suicidé à cause d un syndrome de sevrage secondaire à la consommation abusive de stéroïdes anabolisants. Il venait d'une famille passionnée de baseball et il était un lanceur prometteur. Mais plus important encore, il allait commencer son année senior, et était à la recherche de débouchés. Il se préparait à s inscrire à l université. La Fondation Taylor Hooton a pour objectif d attirer l attention sur ce problème dévastateur et d éduquer les enfants sur les dangers des drogues améliorant la performance. Elle enseigne aux enfants et adolescents qu il existe d autres moyens pour atteindre leurs objectifs de performance tels que l entraînement, l alimentation et l exercice. Cette fondation est notamment intervenue a Waterloo (Canada), au printemps 2010, pour sensibiliser les membres d une université où l équipe de football américain à suspendu son programme pour la saison à venir après la découverte de 9 cas de dopage potentiels sur 62 cas 85

94 analysés. La Fondation Taylor Hooton a réalisé des conférences afin d informer les étudiants des risques et des dangers de la consommation de stéroïdes anabolisants. En France, il n existe aucune structure telle que cette Fondation pour prévenir les effets indésirables dangereux voir mortels des stéroïdes anabolisants androgènes. 4.2 Étude de cas de dépendance Étude multi-critères Nous allons prendre pour exemple une étude réalisée dans l'agglomération de Philadelphie (107), où le recrutement a été effectué par l'intermédiaire de publicités dans les journaux, de prospectus dans les salles de musculation et par contact personnel. Pour être inclus dans l'étude, les sujets devaient être âgés de 18 à 59 ans, ne pas présenter d'antécédents de troubles psychiatriques et neurologiques et avoir utilisé au moins deux SAA différents au cours des 12 derniers mois. Les individus ne devaient pas être atteints de pathologies hépatiques, cardiovasculaires, ou rénales. Quarante-neuf sujets ont manifesté leur intérêt pour participer à cette étude, trente-quatre étant éligibles. Onze d'entre eux ont fourni un consentement écrit pour participer à l'étude, et finalement dix individus ont été inclus dans l'étude. L'étude à été réalisée au Centre de Traitement et de Recherche de l'université de Pennsylvanie à Philadelphie. Avant le début de l'étude, tous les sujets ont subi une visite médicale, un électrocardiogramme, un bilan biologique sanguin, une sérologie Hépatite B, une évaluation psychiatrique utilisant divers critères. Les constantes biologiques (profil hématologique, signes vitaux et analyses d urines) sont suivies médicalement pendant toute la durée de l étude. Les symptômes présentés par les sujets de l étude ont été analysés selon les critères issus des publications suivantes : Diagnostical and Statistical Manual of Mental Disorders (108), Profil of Moods States Questionnaire (POMS) (109), 86

95 Beck Depression Inventory (BDI) (110), Buss-Durkee Hostility Scale (BDHS) (111) CAS 01 Après le premier mois d utilisation, un sujet de 26 ans a ressenti une augmentation de l'irritabilité, des impatiences, des sentiments d'angoisse et de persécution, de l'excitation et une diminution du sommeil CAS 02 Un homme de 31 ans a pris des stéroïdes car il se sentait faible et disait avoir besoin de devenir plus musclé pour accomplir ses objectifs. Il a ressenti une phobie sociale et une dysthymie. Au cours de l'étude, il a présenté des épisodes dépressifs, des angoisses et a manifesté une certaine hostilité CAS 04 Un homme de 22 ans a estimé avoir une tolérance aux doses administrées et réclame un accroissement des doses CAS 11 Un homme de 26 ans, ayant débuté sa consommation deux ans avant le début de l'étude, a commencé à ressentir des symptômes de manque tant qu'il n'a pas eu sa dose de SAA. Ces symptômes ont été une léthargie, un sommeil léger, des difficultés de concentration, une perte de l'élan vital, des sentiments de culpabilité. Tous ces symptômes ont disparu lors de l'administration d'une nouvelle dose de SAA. Cette étude de cas démontre que les SAA présentent une action sur les fonctions psychologiques et psychiatriques des individus, ces modifications entraînant des symptômes d'angoisse, de perte de l'envie de vivre, de dépression... Tous ces symptômes ont été résolutifs lors de la prise de la dose suivante, ce qui est sensiblement identique aux symptômes ressentis par les sujets toxicomanes dans l'attente 87

96 d'une nouvelle dose de drogue. On peut donc évoquer un phénomène de dépendance aux SAA. 88

97 4.2.2 Études utilisant les critères du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) De nombreux consommateurs de stéroïdes anabolisants utilisent ces substances sur de courtes périodes sous forme de cures, mais certains d entre eux vont développer un syndrome de dépendance aux stéroïdes anabolisants. Ils vont alors continuer à utiliser ces produits sur de longues périodes pouvant aller jusqu à plusieurs années, ceci en dépit des nombreux effets secondaires. Lors des vingt dernières années, huit études ont été réalisées en appliquant les critères du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders 3 ème édition (112), 4 ème édition (108) et la dernière édition adaptée aux stéroïdes anabolisants (97) afin d évaluer la prévalence de la dépendance chez les consommateurs de stéroïdes anabolisants. Six études ont été réalisées au États-Unis (113)-(114)-(18)-(115)-(116)-(117), une au Royaume-Uni (118) et une en Australie (119). L ensemble de ces huit études a évalué 653 consommateurs de stéroïdes, 641 hommes et 12 femmes. Un phénomène de dépendance aux SAA a été diagnostiqué chez 197 personnes (194 hommes et 3 femmes) soit 30,1% de la population participant à l étude. Malgré l importante prévalence de la dépendance chez les consommateurs de stéroïdes anabolisants, ce phénomène est peu étudié. Cela peut s expliquer par le fait que les critères du DSM-IV sont difficiles à appliquer aux stéroïdes anabolisants. En effet, ces critères s appliquent à des substances possédant une forte addiction lors d une prise ponctuelle, alors que les stéroïdes anabolisants provoquent une faible addiction initiale. En 2009, Kanayama, Brower, Wood, Hudson, & Pope ont tenté de s affranchir de ce problème en modifiant et en adaptant les critères du DSM-IV aux stéroïdes anabolisants, ce sont désormais les critères du DSM-V adaptés aux stéroïdes anabolisants (Annexe 1). Nous avons utilisé ces critères afin d étudier les cas relevés lors des appels reçus par «Écoute Dopage» entre 2000 et

98 CONCLUSION La dépendance aux stéroïdes anabolisants est un phénomène important mais peu étudié. Comme nous venons de le démontrer grâce à l étude des appels d «Écoute Dopage» et par une revue de bibliographie, ce phénomène se caractérise par de nombreux effets indésirables tels que des symptômes de tolérance, un syndrome de manque, l impossibilité d arrêter la consommation d une substance. Ce phénomène pousse également l individu à sacrifier son temps pour réaliser la consommation ou continuer sa pratique de la musculation pour entretenir son corps. Ces effets ont un point de départ psychologique et ils s installent chez des personnes possédant des profils psychologiques particuliers, relevant parfois de polyaddictions ou de troubles psychologiques latents. Une majeure partie de la consommation de ces substances est réalisée par des individus possédant des motivations diverses : amélioration de leur image corporelle, gain de masse musculaire, mais aussi suite à des troubles psychiques ou parfois un manque de confiance en soi. Il serait intéressant en France de mettre en place une politique d information et de prévention vis-à-vis des SAA, sur le modèle de la fondation Taylor Hooton. Le pharmacien d officine a un rôle important à jouer afin de limiter la propagation de ce phénomène de mésusage et de limiter la découverte tardive de cette dépendance. Le pharmacien d officine réalise la dispensation et l administration des médicaments, des produits et des dispositifs médicaux ainsi que le conseil pharmaceutique. Il est le dernier intermédiaire de la chaîne du médicament et possède un rôle d analyse et de conseil grâce au contact privilégié qu il entretient avec ses patients. Il est situé en première ligne afin de détecter et d orienter les personnes présentant une certaine fragilité ou tentées par une consommation excessives de substances. Cela remplit complètement une de ses nouvelles missions instaurées par la loi Hôpital Patient Santé Territoire à savoir la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients. Il doit ainsi recevoir une formation plus spécifique au dialogue et à l identification des personnes à risques afin d optimiser son efficacité dans son rôle d acteur de prévention. Il doit donc détecter, informer, proposer de l aide et tenter d ouvrir le dialogue avec les personnes 90

99 présentant des profils particuliers comme la dépression, la dépendance à d autres substances, afin qu elles ne tombent pas dans le piège des stéroïdes anabolisants. De plus, de nos jours les compléments alimentaires connaissent un réel succès, le pharmacien doit ainsi faire preuve de vigilance et proposer des gammes de compléments alimentaires adaptés aux sportifs, par exemple le label WALL-Protect qui permet d assurer à sa clientèle des compléments alimentaires exempts de toute substance dopante. Nous devons également être très vigilant et informer les patients sur les achats réalisés sur internet, qui les confrontent à des pseudo-pharmacies en ligne leur donnant ainsi un semblant de sécurité. 91

100 92

101 TABLEAUX ET FIGURES

102 TABLEAUX : Tableau I : Effets recherchés par les sportifs prenant des stéroïdes anabolisants 15 Tableau II : Les différents types de fibres musculaires 16 Tableau III : Effets Secondaires Possibles des SAA adaptés par Landry et Primos 27 FIGURES : Figure 1 : Structure chimique du Noyau Stérol 4 Figure 2 : Structure de l'œstradiol et de la progestérone 4 Figure 3 : Structure de la Testostérone 5 Figure 4 : Structure de l'androstanolone 7 Figure 5 : Structure de la Testostérone 7 Figure 6 : Action de la 5-alpha réductase et de l'aromatase sur la testostérone 12 Figure 7 : Liaison de la Testostérone aux protéines plasmatiques 13 Figure 8 : Action des stéroïdes au niveau cellulaire 14 Figure 9 : Fibre musculaire striée 15 Figure 10 : Structure du récepteur GABA 19 Figure 11 : Métabolisme de la testostérone 23 Figure 12 : Modèle de structure de la testostérone 25 Figure 13 : Système dopaminergique de la récompense 62 Figure 14 : Modèle théorique proposant trois hypothèses pour la dépendance aux stéroïdes anabolisants androgènes 63 Figure 15 : Répartition des substances concernées par les appels reçus par ÉCOUTE DOPAGE entre 2000 à Figure 16 : Cause de la consommation des stéroïdes anabolisants 75 Figure 17 : Motif des appels reçus par "Ecoute Dopage" entre 2000 et Figure 18 : Symptômes répondant aux critères de dépendance aux stéroïdes anabolisants lors des appels reçus par "Ecoute Dopage" entre 2000 et

103 BIBLIOGRAPHIE

104 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Velea, D. L'addiction à l'exercice physique. conduites dopantes, Psychotropes. 2002, pp Cours de Chimie-Thérapeutique. Darmanaden, Roland p. 4eme année de Pharmacie. 3. Kicman, AT. Pharmacology of anabolic steroids. British Journal of pharmacology. 2008, Vol. 154, pp Thieme, Deltef et Hemmersbach, Peter. Doping in sports. s.l. : Springer, pp Freeman, ER, Bloom, DA et McGuire, EJ. A brief history of testosterone. J Urol. Février 2001, pp Kuhn, CM. Anabolic steroid. Recent Prog Hormone Res. 2002, Vol. 57, pp Bhasin, S, et al. A replacement dose of testosterone increases fat free mass and muscle size in hypogodanal men. J Clin Endocrinol Metab. 1997, Vol. 82, pp Amory, JK et Bremner, WJ. Newer agents for hormonal contraception in the male. Trens Endocrinol Metab. 2000, pp Dictionnaire Vidal Wada AMA. Agence mondiale Antidopage. [En ligne] [Citation : 07 Juillet 2010.] Hartgens, Fred et Kuipers, Harm. Effects of Androgenic Anabolic Steroids in athletes. Sports Med. 2004, pp Thieme, Deltef et Hemmersbach, Peter. Doping in sports. s.l. : Springer, pp. 41; Vol Maravelias, C, et al. Adverse effects of anabolic steroids in athletes. A constant threat. Toxicol Letter. 2005, Vol. 158, 3, pp Cours d'anatomie, physiologie. Muller, A et Modat, G. Montpellier : s.n., Rappels de physiologie musculaire. 15. Duclos, M. Usage et abus de stéroïde anabolisants et de glucocorticoïdes dans le sport. Annales d'endocrinologie. 2007, Vol. 68, pp Maëstu, J, et al. Anabolic and catabolic hormones and energy balance of the male bodybuilders during the preparation for the competition. Journal of strength and conditioning research. Avril 2010, pp Clark, Ann S et Henderson, Leslie P. Behavioral end physiological responses to anabolic-androgenic steroids. Neuroscience and biobehavioral reviews. 2003, Vol. 27, pp Pope JR HG, Katz Dl. Psychiatric and medical effects of anabolic-androgen steroid use. A controlled study of 160 athletes. Arch Gen Psychiatry. 1994, Vol. 51, pp Bahrke MS, Yesalis CE, Wright JE. Psychological and behavioral effects of endogenous testosterone and anabolic-androgenic steroids. Sports Med. 1996, Vol. 22(6), pp Sieghart, W. Structure and pharmacology of gamma-aminobutyric acida receptor subtypes. Pharmacol Rev. 1995, Vol. 47(2), pp Vergnes M, Depaulis A, Boehrer A, Kempf E. Selective increases of offensive behavior in the rat following intrahypothalamic 5,7-DHT induced serotonin depletion. Behav Brain Res. 1988, Vol. 29, pp Martinez-Conde E, Leret ML, Diaz S. The influence of testosterone in the brain of the male rat on levels of serotonin (5-HT) and hydroxyindole-acetic acid (5-HIAA). Comp Biochem Physiol. 1985, Vol. 80 (2), pp Bonson KR, Johnson RG, Fiorella D, Rabin RA, Winter JC. Serotonergic control of

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109 ANNEXES

110 ANNEXE 1 : Critères du DSM-V adaptés aux Stéroïdes Anabolisants Androgènes (Kanayama, Brower, Wood, Hudson, & Pope, 2009)

111 ANNEXE 2 : Définition Historique du Dopage (Müller, 2009) 1933 Beckmanns Sport Lexikon Le dopage, correspond à l utilisation de substances stimulantes (augmentant la performance), poussant l athlète au-delà de ses limites. Les substances utilisées dans ce but sont : L adrénaline, les extraits testiculaires, la caféine, la digitaline, le camphre, la nicotine, la cocaine, la colanine, l héroine, la morphine, l arsenic, le phosphore, le calcium, l alcool, etc. L utilisation de produits dopants est rejetée pour des raisons d éthique sportive, de santé et elle est sanctionnée dans de nombreux sport par la radiation et des sanctions Association of German Sport Physician (Deutscher Sportärztebund) La prise de n importe qu elle substance (quelque soit son activité) avec l intention d améliorer la performance lors d une compétition est considérée comme du dopage Keysers Sportlexikon Le dopage : Administration d agents stimulants pour l amélioration de la performance dans le sport. L application, avant ou pendant la compétition, engendre la disqualification Dictionnaire du sport (Dictionnary of Sport) Dopage : Tentative, par l intermédiaire de stimulants artificiels de toute sorte, d améliorer la performance du corps au-delà de ses limites Conseil Européen (Madrid) Si un traitement médical est nécessaire, par n importe quel moyen, qui par sa nature est capable d améliorer la performance physique au-delà de son niveau normal, c est alors considéré comme du dopage et cela exclue de la compétition Conseil Européen, Comité d Education générale Le dopage correspond à l administration ou à l utilisation de substances étrangères quelque soit la forme ou la voie d administration, sous forme anormale ou par une voie anormale, par l intérmédiaire de personnes en bonne santé ayant pour seul et unique objectif une augmentation artificielle et injuste de la performance lors d une compétition. De plus, de nombreuses méthodes physiologiques permettant l amélioration de la performance chez les athlètes doivent être considérées comme du dopage Loi Belge C est l intention de cette loi, le dopage est considéré comme l utilisation de substances ou l application de méthodes pour obtenir une amélioration artificielle de la performance d un athlète participant à une compétition ou préparant une compétition, si l utilisation nuit à son intégrité physique ou mentale.

112 Le comité Anti-Dopage recommande que le pouvoir législatif prépare une sorte de liste des substances ou méthodes interdites, comprenant une déclaration sur les doses interdites de ces substances Ligue du sport Allemand Le dopage est la tentative d obtenir une amélioration de la performance des athlètes pour la compétition par des substances n étant pas produite à l état physiologique. Les substances dopantes sont définies par ces principales substances les dérivés de la phenylethylamine (puissant stimulant centraux, l éphédrine, les dérivés de l adrénaline), les narcotiques, les analeptiques (les dérivés du camphre ou de la strychnine), les sédatifs, les médicaments psychotropes et l alcool La commission médicale du Comité International Olympique Toute substance influençant la performance par sa composition ou son dosage, même si elle est utilisée à des fins médicales, est une substance dopante, en particulier : 1. Les amines sympathomimétiques : amphétamines, éphédrines, 2. Les stimulants centraux : strychnine, analeptiques, 3. Les narcotiques, analgésiques : morphine, méthadone, 1971 L association allemande d athlétisme Tout athlète est interdit de participer à une compétition, s il/elle est sous l influence d une substance interdite. La preuve de dopage est obtenue par un dosage qualitatif, le temps, la dose et la puissance de l agent dopant n ont pas d importance Comité International Olympique Une définition n est pas encore mise en place. Le dopage comprend l utilisation de substances de la liste suivante. Cette liste contient 76 substances différentes. 1. Les stimulants psychomoteurs : amphétamines et leurs dérivés. Les amines sympathomimétiques : l éphédrine et ses dérivés. Les stimulants du système nerveux central : les analeptiques et la strychnine. 2. Les narcotiques et Analgésiques : la morphine et ses dérivés. 3. Les vasodilatateurs comme les dérivés nitrés. 4. Les stéroïdes anabolisants Association allemande des médecins du sport 1. Le dopage correspond à une tentative d amélioration de la performance d un athlète par l application (prise, injection ou administration) d une substance dopante par l athlète ou une tierce personne (directeur d équipe, entraineur, médecin, infirmière ou kinésithérapeute) lors d une compétition, et pour les stéroïdes anabolisants également pendant l entrainement. 2. Les substances dopantes en accord avec ces directives sont les suivantes : les dérivés de la phenylethylamine, l éphédrine, les dérivés de l adrénaline, les narcotiques, les analeptiques (camphre ou dérivés de la strychnine) et les hormones

113 anabolisantes. Dans certains sports, des substances supplémentaires sont considérés comme substances dopantes (par exemple : l alcool, les sédatifs et les psychotropes) Association allemande des médecins du sport Le dopage correspond à l utilisation de substances appartenant à la liste des substances interdites : (a) Stimulants psychomoteurs (b) Amines sympathomimétiques (c) Divers stimulants du Système Nerveux Central (d) Narcotiques et analgésiques (e) Stéroïdes anabolisants 1986 Association allemande des médecins du sport Le dopage correspond à l utilisation de substances appartenant à la liste des substances interdites, et l application de méthodes interdites comme le dopage sanguin. Cinq classes de substances sont définies comme substances dopante : 1. Substances psychomotrices (stimulants) 2. Narcotiques 3. Stéroïdes anabolisants 4. Bêta-bloquants 5. Diurétiques 1988 Comité International Olympique Le dopage correspond à l utilisation de substances interdites et l utilisation de méthodes interdites. Liste des substances et méthodes interdites I. Susbtances Interdites A. Stimulants B. Narcotiques C. Stéroïdes anabolisants D. Bêta-bloquants E. Diurétiques II. Méthodes interdites A. Dopage sanguin B. Manipulation pharmacologique, chimique ou physique III. Substances autorisées avec certaines restrictions A. Alcool B. Anesthésiques locaux C. Corticostéroïdes 1989 La convention anti-dopage du conseil européen Suite à cette convention sont définis : Le dopage sportif : Administration ou utilisation de substances dopantes ou de

114 méthodes dopantes par les athlètes. (a) Les substances dopantes pharmacologiques ou les méthodes dopantes en accord avec le paragraphe 2 sont les substances dopantes ou méthodes dopantes interdites par les fédérations internationales respectives et qui sont inclues dans une liste, étant en accord avec l article II.1b. sont confirmées par le groupe de suivi. (b) «Athlètes» sont des personnes participant régulièrement à des activités sportives organisées. Jusqu à ce qu une liste contenant les substances et méthodes interdites soit confirmée par le groupe de suivi, en accord avec l article II.I.b., la liste des substances et méthodes appartenant à cette convention est valable comme liste des substances et méthodes. Le dopage, dans ce sens du terme, décrit chaque tentative d améliorer la performance par des moyens, qui ne sont pas administrés à l organisme en temps normal, où l intention d obtenir un effet stimulant est essentielle et la méthode d administration importe peu.

115 ANNEXE 3 : Liste des Interdictions 2010

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