la porte d' Ardon le Laon médiéval

Transcription

1 LAON 2017 Quand je circule sur l'autoroute A26, à la hauteur de Laon, j'aperçois toujours «la Montagne couronnée» et chaque fois je pense : un jour j'irai la voir! Et bien ce jour est arrivé le Jeudi 27 Avril C'est Multi'form qui a mis sur pied ce voyage avec le matin la visite de la ville médiévale de Laon et l'après midi le chemin des Dames et la Caverne du Dragon. Nous sommes 90 à entreprendre ce voyage. Nous partons dans 2 bus du Cambrésis. Le mien est conduit par Willy, un nouveau chauffeur tout aussi professionnel que notre Freddy regretté parti à la retraite. C'est René qui s'occupe de notre bus alors que Joël officie dans le bus 1. Nous partons vers 8h sous un soleil éclatant mais avec un peu de gelée. D'ailleurs pendant toute la journée, nous avons eu du soleil avec 4 gouttes d'eau qui ne nous ont pas mouillés mais un froid très vif, surtout le matin. Nous nous arrêtons sur l'autoroute pour le petit déjeuner traditionnel : croissant et boisson ( eau, bière ou jus de fruit). Vers 10h, nous arrivons à Laon où, à la porte d' Ardon, nous sommes attendus par 3 guides. Vu le nombre, René et Joël nous ont partagés en 3 groupes. Je suis donc ma guide le long de remparts. De là, nous voyons, en contre bas, la ville basse du Laon moderne. Nous nous dirigeons vers la ville haute le Laon médiéval. Comme de l'autoroute, on n'aperçoit, de la montagne couronnée, que les tours de la Cathédrale, je pensais qu'il n'y avait que cette cathédrale sur le mont. Et bien non!! nous découvrons une ville faite de maisons bourgeoises et de bâtiments ecclésiastiques et administratifs. Dès les premiers bâtiments, la guide nous raconte l'histoire de cette ville. Dans les temps très anciens, la mer recouvrait cette partie de la France et en se retirant, elle a laissé de nombreux sédiments calcaires qui ont formé, entre autre, ce promontoire qui s'élève à 100m au dessus de la plaine voisine. Au Néolithique, les premiers hommes ont commencé à creuser cette roche pour y faire des abris. Beaucoup plus tard, les hommes ont continué à creuser pour en extraire des blocs de calcaire afin de bâtir des habitations. C'est ainsi que le sous sol de cette région est truffé de carrières et de cavernes. Nous montons le long des remparts et arrivons au pied de l' ancien palais épiscopal. Au XIIè siècle, le côté religieux est très présent à Laon. On dénombre de nombreuses églises, des chapelles, des oratoires, l'hôtel des Chanoines, l'hôtel Dieu etc. Dans la cour du palais épiscopal, la guide nous raconte la révolte des Laonnois, en 1112, contre Gaudri, leur évêque, qui voulait résilier la charte de commune obtenue précédemment. Celui-ci fut tué et un important incendie détruisit une partie de la ville dont l'église cathédrale de l'époque. A partir de 1150, elle fut reconstruite. Le palais épiscopal attenant à la cathédrale, offre du côté remparts, une façade ornée de tourelles. Dans la cour, nous voyons une galerie avec de nombreuses arcades qui abrite à l'étage une salle d'honneur. L'hôtel-Dieu fut construit au pied de la cathédrale vers Cet hôpital est le plus ancien conservé en France. Au XIIIè siècle, la ville est complètement entourée de remparts. Elle sera de nombreuses fois assiégée sans jamais être prise sauf par ruse, trahison ou partage! Puis, la guide nous entraîne sur la parvis de la cathédrale et nous raconte son histoire.

2 La Cathédrale Notre-Dame de Laon est l'héritière d'un ancien édifice bâti sous les Carolingiens et détruit en 1112 lors de l'insurrection communale. Elle fut reconstruite à partir de 1150 dans un style gothique primitif. Elle se dresse majestueusement sur l' «acropole» de la ville haute surplombant de 100m la plaine. Elle mesure 110m de long, 30,65m de large. Le transept mesure 56 m de long sur 22m de large. La voûte de la nef est à 42m de haut. La tour lanterne mesure 42m de haut et les tours de façade 56m de haut. Elle possède 5 tours dont 2 sont ornées de statues de bœufs grandeur nature. Elles font référence à une légende, selon laquelle le bœuf chargé de monter au sommet les matériaux nécessaires à la construction de la cathédrale, mort épuisé par cette montée, aurait été remplacé par un bœuf miraculeusement apparu. La guide nous fait admirer les sculptures des 3 portails de la façade occidentale. Puis, nous entrons dans la cathédrale. Nous sommes surpris par la lumière qui s'en dégage due à son élévation sur 4 niveaux : les arcades soutenues par des piliers, la tribune, le triforium puis les fenêtres hautes, et par ses larges rosaces de vitraux. La cathédrale fut achevée en 1235 mais connaîtra une grande restauration au XIXè siècle puis une autre en En sortant, nous remarquons quelques menus fragments tombés de la clé de voûte. La guide n'a pas pu donner d'explication...?? Puis, elle nous entraîne vers la rue Pourrier voir la plus vieille maison de Laon avec ses cheminées rondes du XIIè siècle. Là vivaient les Chanoines, leur famille et leur domesticité. Il a pu y avoir jusqu'à 450 habitants. Puis, nous continuons notre chemin jusqu'à la Chapelle des Templiers bâtie vers 1140, de forme octogonale. L'intérieur est en assez mauvais état. Les monuments historiques pensent à sa restauration. Pour l'instant, elle sert d'entrepôt pour conserver des pierres et des sculptures d'anciens bâtiments retrouvées ici et là. Elle contient aussi la sépulture d'un Templier mort en 1268 et celle d'un commandeur de l'ordre de St Jean de Jérusalem décédé en Puis, nous nous dirigeons vers la citadelle construite par Henri IV sur un quartier de commerçants afin de surveiller la ville ligueuse. 2 églises et de nombreuses maisons furent détruites. Cette puissante construction s'ajoutant aux remparts affirme la fonction militaire de la ville. Cependant, la citadelle modernisée dans les années 1840 n'aura guère d'efficacité. En 1870, les Prussiens l'investissent. Mais ils en seront les premières victimes car une effroyable explosion, due à la poudrière qui a sauté, a ravagé tout un quartier et même les vitraux de la Cathédrale. La citadelle abrite ensuite une caserne jusqu'en 1930 puis devient une cité administrative après la seconde guerre mondiale. Puis, nous redescendons par la promenade de la Couloire pour rejoindre notre bus. Nous partons vers Berry au Bac où nous sommes attendus au restaurant de la Mairie pour le déjeuner de midi.

3 On nous sert : un kir du saumon fumé et sa garniture de la joue de bœuf braisé un gratin dauphinois et un gratin de légumes un gâteau feuillantine au chocolat un café Le service a été rapide ce qui fait qu'à 14h, nous repartons pour la caverne du Dragon et le Chemin des Dames. A 14h30, le bus N 1 a rendez-vous à la caverne du Dragon alors que le bus N 2 emprunte le chemin de Dames. Ce chemin des Dames, long d'une trentaine de km, a déjà fait parlé de lui au XVIIIè siècle lorsque la duchesse de Narbonne, dame d'honneur d'une des filles de Louis XV surnommées «Dames de France», se met en tête d'en faire une route carrossable pour améliorer l'accès jusqu'à son château. En 1814, cette route servit à Napoléon Ier qui battit les Prussiens et les Russes au prix de morts jeunes recrues appelés «les Marie-Louise». D'ailleurs un monument commémore cette bataille sur le plateau d'hurtebise situé face à la ferme d'hurtebise Puis, pendant la première guerre mondiale, de nombreux combats ont commencé le 16 Avril A cette époque commence la grande offensive commandée par le Général Nivelle pour en finir avec l'interminable guerre des tranchées. Aujourd'hui, le long de cette voie se dressent des monuments en souvenir de tous ces morts comme le Monument des Basques à la mémoire de la 36è Division d'infanterie, le monument national des premiers chars d'assaut français en Avril 2017 et la Chapelle mémorial de Cerny en Laonnois où notre président de la République François Hollande est venu le 16 Avril 2017 rendre un hommage à tous les morts de cette guerre. Puis, nous nous arrêtons à l'ancien village de Craonne. Avant 1914, ce village était un chef-lieu de canton de 600 habitants. En 1914, il subit des premiers combats et en 1917 l'artillerie française le détruit complètement. Après la guerre, ce site est classé en «zone rouge» et un arboretum sera créé par la suite. Des balises retracent l'histoire du village avec ses rues et ses monuments. Aujourd'hui, du village, il reste 2 pierres tombales du cimetière voisin de l'église St Martin. Marjorie, notre guide, nous raconte les divers combats qui se sont déroulés à cet endroit comme l'offensive de Nivelle. C'est bien! Mais voir ce qui reste : des creux, des bosses, la terre retournée etc... démontre mieux l'ampleur des combats et la souffrance des combattants. On comprend mieux leurs mutineries et la chanson de Craonne qui a été créée et dont je vous en écris le refrain :

4 Adieu la vie, adieu l'amour Adieu toutes les femmes C'est bien fini, c'est pour toujours De cette guerre infâme, C'est à Craonne, sur le plateau Qu'on doit laisser not' peau Car nous sommes tous condamnés C'est nous les sacrifiés... Nous repartons émus et bouleversés en nous désolant que les hommes n'ont décidément rien retenu de toutes ces horreurs du passé. Nous reprenons le bus pour la Caverne du Dragon A l'origine, c'est une «creute» c'est à dire une carrière de pierres creusées dans le plateau calcaire comme il y en a de nombreuses dans la région. Celle-ci a d'abord été occupée par les Allemands. Ce sont eux qui l'ont appelée ainsi à cause des flammes et étincelles qui sortaient des entrées de la caverne au cours de combats et qui leur faisaient penser aux flammes crachées par les dragons depuis leurs grottes. Puis en 1917, elle a été occupée par les Français. Aujourd'hui, elle est aménagée en musée qui retrace la vie de centaines de soldats dans ces souterrains. On peut voir diverses salles qui ont servi d'infirmerie, de réserve de munitions, de salle de repos avec divers objets du quotidien etc. Tout le long du trajet, pas très facile dû à la faible clarté, on peut voir des casques, des douilles d'obus, des accessoires dont j'ignore le nom etc.dans une salle sont exposés de nombreux travaux artistiques fabriqués par les soldats pendant leur période de repos comme ces douilles d'obus ciselées que nombreux d'entre nous ont vu sur le manteau de la cheminée de nos grands-mères. En sortant du musée, sur la terrasse, on peut voir une sculpture en bronze de Haïm Kern inaugurée le 16 Avril 2017 par François Hollande lors de la mission du centenaire. Un peu plus loin, un groupe de sculptures nommé la Constellation de la douleur en hommage aux tirailleurs sénégalais a été inauguré en 2007 lors de la commémoration du 90ème anniversaire. Après toutes ces épreuves, les bulles habituelles sont les bienvenues. Malgré le froid, elles nous réchauffent l'intérieur et nous permettent d'évacuer toutes les émotions qui nous avaient assaillis!!! Nous reprenons le bus. Le bus 1 est reparti directement dans le Nord alors que le bus 2 reprend la route de Laon pour ramener Marjorie, notre guide. Puis, nous reprenons la route vers Cambrai et Caudry où nous y arrivons vers 20h30 après une journée bien remplie.

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