L Essentiel Conférence CRiP Thématique Virtualisation et nouvelles stratégies pour le poste de travail 2011

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1 Club des Responsables d Infrastructures et de Production L Essentiel Conférence CRiP Thématique Virtualisation et nouvelles stratégies pour le poste de travail 2011 Assistance Editoriale - Renaud Bonnet

2 Le contexte Cette conférence a été organisée par le Groupe de Travail Virtualisation des serveurs et postes de travail du CRiP, animé par Marie-Christine Moullart, GENERALI. Elle entendait faire un point sur la question de la virtualisation des postes de travail, mais aussi envisager d autres modèles d évolution pour les postes de travail. Elle se composait d un état de l art proposé par le Groupe de Travail, de trois retours d expérience assurés par PSA PEUGEOT CITROEN, CA-CIB et TOTAL et de deux présentations d expert assurées par le cabinet Forrester et le cabinet de conseil indépendant Alcane. Elle s est tenue le 28 avril 2011 Ce qu il faut retenir a minima La virtualisation des postes de travail intéresse les entreprises Elle ne constitue qu une des déclinaisons possibles pour un poste de travail en pleine transformation La consumérisation / prosumérisation et les démarches Bring-your-own-Device accroissent l importance de cette transformation et doivent être prises en compte Le métier de l utilisateur doit déterminer le type de poste à lui fournir La virtualisation des postes de travail est une famille de technologies et non pas une technologie Le retour sur investissement de la virtualisation du poste de travail reste difficile à établir Le réseau reste un facteur limitant dans les opérations de virtualisation, qui se traduisent aussi par une profonde transformation du métier des responsables postes de travail Ce qu il faut retenir Un mouvement général de renouvellement et de diversification des postes La virtualisation des postes de travail s inscrit dans un mouvement général de mutation des terminaux clients. Ils s hybrident et se transforment en faisant éclater les modèles et typologies existants. La consumérisation et les démarches de type bring-your-own-device ne font que renforcer ce phénomène. «L alternative actuelle, PC fixe ou portable, ne suffit plus», affirme un expert. La disparition de Windows XP, la popularité des terminaux mobiles de nouvelle génération (smartphones, tablettes), contribuent aussi à cette grande remise à plat. Dans les années qui viennent, le poste de travail virtualisé de différentes façons, les terminaux mobiles et clients légers, le poste lourd traditionnel, voire le Cloud Desktop cohabiteront pour

3 répondre au mieux aux besoins des utilisateurs. L hétérogénéité des postes de travail devra cesser d être un tabou afin de casser le cycle infernal des renouvellements. Un des témoins décline désormais son standard logique de poste de travail en différents modèles, dont certains virtualisés : «poste lourd pour des sites de petite taille non raccordés en central, terminaux légers pour des besoins métiers particuliers et de très petits sites, postes virtuels pour le plan de continuité d activités et la mise à disposition de postes de tests, et pour permettre aux infogérants d accéder à des postes à distance.» «Je pense que pour l avenir il y a surtout un équilibre à trouver entre le poste lourd et les différents types de postes virtualisés.», affirme un autre intervenant. Cette démarche de refonte des postes de travail passe d abord par l analyse des besoins et obligations des métiers et la mise en place d une segmentation fine des utilisateurs, segmentation qui va au-delà de la distinction traditionnelle utilisateurs standards - utilisateurs avancés- itinérants. Cette analyse permet ensuite de se décider sur le type de Poste de travail à adopter. Dans le cas spécifique des opérations de type Bring-your-own-Device, l entreprise devra poser des jalons : utilisateurs éligibles, standards minimum à imposer pour un terminal acceptable (versions d OS par exemple), nature des services assurés par l IT en support à ce groupe d utilisateurs, politiques de sécurité et de cantonnement des données, actions en cas de départ de l entreprise ou de perte. Il faut apprendre à séparer ce qui appartient à l entreprise de ce qui appartient au possesseur de la machine. La virtualisation : une technologie clé pour les prochaines années Unanimement considérée comme une solution d avenir, la virtualisation des postes de travail apparaît comme la suite logique de la virtualisation des serveurs déjà effectuée. Elle s impose d autant plus que les entreprises vont devoir renouveler leurs parcs pour migrer vers Windows 7 voire 8, ou bien d autres systèmes. Certaines formes de virtualisation du poste de travail répondent bien aux problèmes de compatibilité des applications existantes avec les nouvelles générations d OS et permettent donc de préserver l investissement applicatif. Techniquement il existe de nombreuses formes de virtualisation des postes de travail (virtualisation sur serveur ou sur poste client, virtualisation limitée aux applications ou englobant l OS) et un très grand nombre de fournisseurs sur ce marché. Pour le moment l hébergement des applications clientes sur serveur virtualisé est la forme plus utilisée. Le poste de travail associé à la virtualisation change lui aussi de forme avec les netpc, les clients légers, les systèmes dits «zéro client» qui ne comportent qu un minimum de matériel capable d appeler un processus de démarrage sur un serveur distant.

4 La virtualisation apporte des bénéfices reconnus : sauvegardes facilitées du fait de la centralisation des données, meilleur contrôle de ces données, simplification des plans de continuité d activité simplifiés, allégement de la gestion de parc, de la gestion des changements et de l administration. Des obstacles techniques à prendre en compte Le réseau reste un grand problème, qu il s agisse de la qualité de la bande passante ou des conséquences d une coupure. La virtualisation du poste de travail sur le LAN est désormais réalisable, mais sur le WAN elle dépend du contexte réseau. «Une partie de notre activité se tient dans des zones géographiques problématiques en matière de fiabilité des liaisons réseau. Le poste lourd garantit la disponibilité des espaces de travail sur des sites à connexion limitée ou irrégulière», témoigne un intervenant. Un autre, qui utilise une solution de déport d affichage, insiste sur l importance de réaliser des tests en conditions réelle, seule façon de vérifier la faisabilité de la mise en œuvre sur les différentes zones géographiques et le paramétrage adéquat. Les questions de sécurité et de règle d accès aux données doivent être révisées pour préparer la virtualisation des postes de travail tout comme d autres évolutions de type Bring-your-own- Device. Un des témoins qui a déployé quelques centaines de postes virtuels en DMZ relève la grande complexité de gestion que cette opération a induit au niveau de la configuration de ses pare-feu et le besoin d expertise qui en découle. De façon plus générale, les architectures de poste de travail virtualisé et de nouvelle génération peuvent s avérer complexes et en tout cas multi-disciplinaires puisqu elles mettent à contribution plusieurs équipes : réseau, serveur, stockage, poste de travail, sécurité. «L effort à fournir pour automatiser est important et les diagnostics complexes à établir en cas d incident», affirme l un des intervenants. Exactement de la même façon que pour les serveurs, la virtualisation des postes de travail transforme profondément les tâches de Production-Exploitation. L expertise requise dépasse celle attendue traditionnellement des responsables postes de travail. La mise en œuvre d un outillage idoine et fortement automatisé (par exemple par le biais d orchestration) aussi bien pour le provisionnement que pour l exploitation parait inévitable. «La virtualisation demande plus de technicité et d expertise pour mener à bien l automatisation qui en retour réduira les besoins en ressources humaines dans la réalisation des tâches les moins complexes et les plus répétitives», précise un expert. Le métier de responsable de poste de travail évolue profondément. Un autre obstacle technique évoqué tient au faible niveau de gestion des processeurs graphiques par les différentes solutions de virtualisation. Cet état de fait limite les possibilités de déploiement pour des utilisations de type multi-écrans ou avec des applications à forte composante graphique (CAO).

5 Des bénéfices économiques encore difficiles à établir La question du retour sur investissement de la virtualisation des postes de travail reste problématique. Il est très difficile d établir pour l heure des business cases convaincants en dépit d avantages considérés comme évidents. Les coûts de licence restent en particulier encore largement handicapants en cas de virtualisation du poste de travail, et plus élevés que pour un poste lourd traditionnel. De plus, les clients légers ne sont pas moins chers que des PC de déploiement de masse. Un témoin explique «Plutôt que de se tourner vers des terminaux légers très coûteux, ou de renoncer aux performances avec des terminaux à bas prix, nous avons recyclé 800 postes d ancienne génération avec une distribution Linux modifiée pour en faire nos propres clients légers à moindres frais». Le gain énergétique permet cependant d envisager un bénéfice économique : «On peut remplacer à coût zéro son client PC classique par un client léger en se remboursant sur l électricité», affirme un intervenant. Le retour sur investissement découle sinon essentiellement de la réduction du temps de travail consacré à la maintenance des postes eux-mêmes. La suite : une cloudification du poste de travail Les travaux en cours conduisent à considérer que la publication d applications, sous forme webifiée ou au travers de protocoles de présentation propriétaires, constitue une composanteclé de la virtualisation d applications. Le modèle grand public, établi avec les smartphones, tend à devenir une référence. Il existera bientôt des «AppStores» d entreprise. A terme, le poste de travail d entreprise ne sera plus une machine physique, mais un ensemble de logiciels virtualisés, associé à des portails applicatifs, et permettant aux utilisateurs d utiliser un même équipement à titre personnel et professionnel, et d accéder au système d information de l entreprise via différents terminaux, mobiles ou pas. L un des intervenants conclut en soulignant que les évolutions actuelles «devront conduire à terme à la création d un modèle Cloud Desktop-as-a-Service issu des travaux en cours sur le poste de travail virtuel hébergé pour la fourniture d un service global à l utilisateur.» Contact Club des Responsables d Infrastructure et de Production contact@crip-asso.fr En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire ; sous forme de copie, photocopie, reproduction, traduction ou conversion, que ce soit mécanique ou électronique, intégralement ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation du CRiP.