Projet d évaluation de l expérience de travail en génie sur la base des compétences. Décembre 2010 décembre 2012. Rapport final.



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Transcription:

Projet d évaluation de l expérience de travail en génie sur la base des compétences Décembre 2010 décembre 2012 Rapport final Ingénieurs Canada Décembre 2012

Ce rapport a été rédigé par : 205 rue Catherine, bureau 300 Ottawa (Ontario) K2P 1C3 Téléphone : 613-230-6424 Télécopieur : 613-567-1504 Consultants du projet : Christopher Comeau Kirsten Brouse Anne-Marie Parent Suzanne Massie (HRSG) Nikola Hartling (HRSG) ii

Remerciements Ce projet n aurait pas été possible sans les importantes contributions d un grand nombre de bénévoles de toutes les régions du Canada. Le personnel et les bénévoles de l APEGS en Saskatchewan et de PEO en Ontario nous ont apporté une aide toute particulière en participant aux essais pilotes de ce système, avec la contribution de candidats et d évaluateurs bénévoles de leurs associations. Nous tenons à remercier tous les ingénieurs qui ont participé aux nombreux groupes de consultation et aux sondages qui ont été tenus dans le cadre de ce projet vos avis et commentaires étaient essentiels pour nous permettre de développer le système décrit dans ce rapport. Enfin, nous remercions Ressources humaines et Développement des compétences Canada qui nous a fourni le financement nécessaire à ce projet. i

Remerciements... i Sommaire... 1 Section 1 : Contexte... 3 1.1 Contexte du projet...3 1.2 Historique des projets précédents... 3 Section 2 : Objectifs du projet... 5 2.1 Succès du projet...5 2.1.1 Définition du succès...5 2.1.2 Aspirations du projet...5 2.2 Objectifs du projet... 5 Section 3 : La solution proposée... 7 3.1 Les compétences fondamentales en génie...7 3.1.1 La norme...7 3.1.2 Les compétences...8 3.2 Le processus d évaluation...8 3.2.1 Utilisation des compétences...9 3.2.2 La demande, la validation et le processus d évaluation... 10 3.2.3 Les outils... 13 3.2.4 Principaux aspects à prendre en considération... 13 Section 4 : Conseils relatifs à la mise en œuvre... 15 4.1 Adoption des compétences liées à l'expérience de travail en génie... 15 4.2 Développement d'un système en ligne... 15 4.3 Rôle intérimaire des ordres constituants... 15 4.4 Documentation disponible : Outils de déploiement... 17 4.4.1 Contenu de la trousse Outils de déploiement... 18 Section 5 : Recommandations et bien-fondé... 21 5.1 Recommandations du Comité directeur... 21 5.2 Bien-fondé... 21 5.2.1 Amélioration de la transparence et de l'équité... 21 5.2.2 Conclusions clés et aspects à considérer... 22 Annexe A : Compétences fondamentales en génie... 25 Annexe B : Comité directeur du projet... 33 33 ii

Sommaire Se fondant sur les recommandations du projet Autres méthodes d attribution du permis d exercice du génie au Canada (2008-2010), les membres de l équipe du Projet d évaluation de l expérience de travail en génie sur la base des compétences se sont attachés, au cours des deux dernières années, à définir les compétences fondamentales en génie et à développer et tester un processus d évaluation sur la base des compétences, en collaboration avec les ordres d ingénieurs du Canada. Ce projet a donné lieu à trois recommandations clés à l intention du conseil d Ingénieurs Canada : Adopter les compétences proposées comme étant la définition de l expérience de travail exigée pour l obtention du permis d exercice du génie. Approuver le processus proposé d évaluation sur la base des compétences comme étant la méthode de référence pour l harmonisation nationale de l exigence relative à l expérience de travail. Appuyer la mise en œuvre progressive de la solution proposée par Ingénieurs Canada pour : o Coordonner la conception, le développement et le déploiement d un système en ligne. o Mettre sur pied un comité directeur national chargé de superviser le développement de l outil en ligne et sa mise en œuvre par les ordres constituants. o Aider chaque ordre constituant à traverser la phase d adoption. Résultats du projet Les sept compétences fondamentales en génie ont été définies et validées au moyen de consultations en personne, de sondages et des commentaires formulés à la suite des essais pilotes. Ce sont : A. Appliquer les connaissances, les méthodes et les techniques propres au génie B. Utiliser les technologies, les outils et les équipements du génie C. Protéger l intérêt public D. Gérer les activités d ingénierie E. Communiquer les informations relatives aux activités d ingénierie F. Travailler en collaboration avec autrui dans un milieu de travail canadien G. Maintenir et améliorer ses compétences et ses connaissances en génie Un système connexe d évaluation sur la base des compétences a été développé pour permettre aux ordres constituants d évaluer les candidats en fonction de ces compétences d une façon objective, claire, transparente et équitable. Dans le cadre de ce processus, les candidats doivent soumettre trois démonstrations de compétences pour chacune des sept compétences fondamentales en génie (soit 21 démonstrations au total). Une équipe de deux ingénieurs évaluateurs, spécialement formés, évalue ensuite ces démonstrations en fonction des indicateurs, tout en tenant compte de facteurs contextuels supplémentaires. Ce processus d évaluation est appuyé par un ensemble de documents d orientation, de formulaires et d outils qui ont été élaborés durant le projet et actualisés en fonction des commentaires formulés à la suite des deux essais pilotes réalisés en Saskatchewan et en Ontario. Il est entendu que ce matériel pourrait être mis au point en fonction de la migration ultérieure à un système en ligne. Bien-fondé L équipe de projet a constaté que l utilisation de ce processus d évaluation pour appliquer les compétences fondamentales en génie comme norme d expérience de travail comportait de nombreux avantages : Clarté. Les candidats et les évaluateurs ont tous indiqué que les compétences fondamentales en génie amélioraient la clarté de la norme et du processus à suivre pour y satisfaire. Lors des essais pilotes, cela a été démontré par le fait que certains candidats, après s être autoévalués, se sont retirés des essais. 1

Transparence. La spécificité de l exigence, telle que définie par les compétences fondamentales en génie, permet aux évaluateurs de fournir aux candidats des détails précis quant à ce qu ils doivent améliorer pour satisfaire à la norme. Cette spécificité améliore la transparence du processus. Équité. Ce processus vise à être équitable en permettant aux ingénieurs formés à l étranger d utiliser l expérience acquise hors du Canada dans leurs démonstrations de compétences. Tous les candidats doivent fournir le même type d information et satisfaire à la même norme. Cohérence. Le système d évaluation sur la base des compétences améliore la cohérence en utilisant des critères objectifs et une échelle de notation à cinq niveaux, ce qui permet de réduire les erreurs d évaluation. En outre, le recours à deux évaluateurs, qui évaluent chaque demande de façon indépendante avant d en venir à une note consensuelle, améliore l exactitude et la cohérence de l évaluation. Potentiel de convergence nationale. Les compétences fondamentales en génie et le système d évaluation sur la base des compétences ont été élaborés en concertation avec les ordres constituants, ce qui offre le potentiel d une convergence nationale sur l adoption d une norme unique pour l évaluation de l expérience de travail en génie au Canada. Confiance accrue des évaluateurs. Les évaluateurs qui ont participé aux essais pilotes étaient unanimement d accord pour dire que le processus d évaluation sur la base des compétences leur permettait d avoir davantage confiance en leurs évaluations. Légitimité. La clarté améliorée de la norme, la transparence accrue de la méthode d évaluation et la documentation de la décision d évaluation et de sa justification se conjuguent pour rendre le système d évaluation sur la base des compétences particulièrement défendable en cas d appel ou de contestation judiciaire. L évaluation sur la base des compétences offre de nombreux avantages importants et chaque ordre d ingénieurs devra considérer les conséquences d adopter le système pour son propre contexte organisationnel, en particulier l investissement de temps nécessaire. L évaluation sur la base des compétences nécessitera, à certains égards, un investissement de temps supérieur, mais elle pourrait aussi réduire le temps requis à d autres étapes du processus d évaluation. Ce compromis dépendra fortement de chaque ordre constituant, qui devra considérer les avantages du système et déterminer si l investissement de temps en vaut la peine. Cependant, l équipe de projet croit que les avantages de l évaluation sur la base des compétences justifient l investissement de temps nécessaire. Cet aspect est développé dans la section 5.2.2 : Conclusions clés et aspects à considérer. 2

Section 1: Contexte 1.1 Contexte du projet Le Projet d évaluation de l expérience de travail en génie sur la base des compétences a été lancé en raison de multiples facteurs, à la fois internes et externes à la profession d ingénieur, et sous l influence de ces facteurs. Les principales considérations pertinentes pour le Projet d évaluation sur la base des compétences sont décrites cidessous. Attribution du permis d exercice aux ingénieurs formés à l étranger De nombreux ordres constituants ont fait état de leurs difficultés à évaluer les ingénieurs qui ont été formés et ont exercé à l étranger. Les ordres ont donc demandé à Ingénieurs Canada de les aider à trouver une façon valide, équitable et cohérente d attribuer le permis d exercice à ce groupe d ingénieurs. Disponibilité d une main-d œuvre qualifiée Il est devenu prioritaire pour le gouvernement du Canada d assurer la disponibilité d une main-d œuvre qualifiée pour permettre à l économie du Canada de se développer et de croître. Cette orientation est principalement attribuable à la forte demande de main-d œuvre de la part des employeurs, en particulier dans les régions du pays qui connaissent une forte croissance. L une des solutions à la pénurie de main-d œuvre professionnelle qualifiée consiste à améliorer l intégration des professionnels formés à l étranger. Le génie étant une profession autoréglementée, les ordres d ingénieurs du Canada doivent viser cet objectif d intégration d une façon qui non seulement équitable, mais qui continue à garantir que le génie est exercé de façon sécuritaire au Canada. Désir d implanter des processus d attribution du permis communs aux ordres constituants canadiens Afin de contribuer à l harmonisation nationale future, le Projet d évaluation sur la base des compétences vise à aller au-delà d une reconnaissance conjointe des permis entre provinces et territoires et à élaborer une définition commune de la norme d attribution du permis, de même qu une méthode d évaluation commune. Meilleures pratiques internationales : Évaluation sur la base des compétences Les compétences ont été sélectionnées comme norme et méthode d évaluation après un examen des meilleures pratiques en matière d attribution de permis et une étude attentive dans le cadre du projet Autres méthodes d attribution du permis d exercice. L une des principales considérations a été le fait que l évaluation sur la base des compétences est une pratique optimale reconnue à l échelle internationale. Cette méthode satisfait aux exigences de transparence et d équité recherchées par les ordres constituants. Des pays comme l Australie, le Royaume-Uni, l Irlande et l Afrique du Sud, de même que Hong-Kong et certains États américains ont adopté l évaluation sur la base des compétences pour l attribution du permis d exercice du génie. 1.2 Historique des projets précédents Le Projet d évaluation sur la base des compétences répond à la nécessité, exprimée en 2002 par les ordres constituants, d explorer les enjeux entourant l attribution du permis d exercice aux ingénieurs formés à l étranger et fait suite à deux projets entrepris dans ce sens. Ces projets sont les suivants : De la considération à l intégration (2003-2005) : Le Projet d évaluation sur la base des compétences donne suite à une recommandation du projet «De la considération à l intégration», qui avait été lancé quand les ordres constituants avaient exprimé des préoccupations concernant les difficultés apparentes des personnes formées en génie à l étranger à obtenir un permis d exercice du 3

génie. Des 17 recommandations finales, la recommandation 11 proposait d étudier «d autres méthodes d attribution du permis d exercice». Autres méthodes d attribution du permis d exercice du génie (2008-2010) : Ce projet a permis de réaliser trois objectifs : étudier les pratiques actuelles des ordres d ingénieurs, examiner les autres solutions possibles, et recommander une nouvelle option. Étant donné que d autres projets d Ingénieurs Canada examinaient les aspects évaluation de la formation universitaire et compétences linguistiques du processus d attribution du permis, les recommandations qui ont émané en 2010 du projet Autres méthodes d attribution du permis étaient de se concentrer uniquement sur l évaluation de l expérience de travail et de mettre l accent sur un processus d évaluation sur la base des compétences. Les 12 ordres constituants ont défini et accepté un cadre pour l évaluation de l expérience de travail en génie et un ensemble initial de compétences fondamentales en génie. Il a été convenu de poursuivre le travail pour développer pleinement la méthode d évaluation sur la base des compétences et en faire l essai pilote. Cette décision a mené au lancement du Projet d évaluation de l expérience de travail en génie sur la base des compétences (2010-2012), qui est décrit plus loin dans ce rapport. 4

Section 2: Objectifs du projet 2.1 Succès du projet 2.1.1 Définition du succès Le Comité directeur (voir l annexe B) a défini le succès de ce projet comme étant le développement d un système d évaluation de l expérience de travail en génie sur la base des compétences, la réalisation et l évaluation de deux essais pilotes visant à tester le système, et l élaboration d une approche de déploiement pour son adoption future. Le système proposé doit concorder avec les objectifs du projet, qui sont décrits dans la section 2.2, Objectifs du projet. 2.1.2 Aspirations du projet Outre cette définition du succès, le Comité directeur a gardé à l esprit le but supplémentaire de soutenir l adoption future, par les ordres constituants, de l évaluation sur la base des compétences de l expérience de travail en génie. Ce but, cependant, ne relevait pas du mandat du Projet d évaluation sur la base des compétences et pourrait devoir faire l objet d un travail de suivi ultérieur. 2.2 Objectifs du projet Sur la base du contexte et de l historique décrits ci-dessus, le Comité directeur du Projet d évaluation sur la base des compétences a déterminé que le projet viserait les objectifs énumérés ci-dessous. L état d avancement de ces objectifs est également décrit dans le tableau suivant. Objectif Description Situation actuelle Maintien des normes Équité Transparence Cohérence Clarté du processus Efficience de l administration Le processus continue de garantir que seules les personnes qualifiées sont autorisées à exercer la profession d ingénieur au Canada. Le processus évalue équitablement les diplômés formés au Canada et à l étranger, ainsi que les candidats expérimentés. Le processus et les résultats de l évaluation sont transparents. Les candidats savent ce qu on attend d eux et comment ils doivent satisfaire à ces exigences. La méthode proposée produit des résultats cohérents chaque fois qu elle est utilisée par différents évaluateurs et différents ordres constituants. Le processus est suffisamment clair pour que tout candidat puisse évaluer de lui-même ce dont il a besoin pour satisfaire à toutes les exigences. Le processus d attribution du permis doit permettre aux évaluateurs et aux candidats d exécuter le processus de la façon la plus Confirmé et précisé. Réalisé. Validé par les candidats. Validé par les évaluateurs. Réalisé. Durant les essais pilotes, les candidats ont été capables de s autoévaluer. Les modifications effectuées à la suite des essais ont apporté une clarté accrue au processus. Il faut réaménager le temps pour réaliser les autres avantages de la solution. 5

Mobilité des ingénieurs Harmonisation avec les qualités requises des diplômés du Bureau d agrément efficiente possible. Le processus devrait donc éviter le chevauchement des efforts et disposer d outils permettant de le rendre le plus efficient possible. Les ingénieurs profitent actuellement d une mobilité nationale complète en vertu de l Accord sur le commerce intérieur. Le processus ne doit pas compromettre cela, et devrait par ailleurs contribuer à améliorer cette mobilité là où cela est possible. Les critères d évaluation devraient être harmonisés avec les qualités requises des diplômés définies par le Bureau canadien d agrément des programmes de génie. Amélioré, grâce à l harmonisation potentielle dans l ensemble des ordres constituants. Validé par le personnel d Ingénieurs Canada. 6

Section 3: La solution proposée Il faut satisfaire à cinq exigences pour obtenir un permis d exercice du génie au Canada. Le Projet d évaluation sur la base des compétences ne porte que sur l une d elles : l exigence en matière d expérience de travail. La solution proposée comporte trois parties : Les sept compétences fondamentales en génie qui définissent l exigence en matière d expérience de travail en génie; Le processus d évaluation permettant de déterminer si un candidat a démontré ces compétences dans son travail en génie; Une approche de déploiement proposée pour l implantation des compétences et du système d évaluation au sein des ordres provinciaux et territoriaux. Tous les outils et documents nécessaires à la mise en œuvre manuelle du système au niveau des ordres constituants ont été préparés et sont disponibles dans la trousse Outils de déploiement. Cependant, durant la réalisation de ce projet, il est devenu évident qu un système en ligne serait l approche de mise en œuvre la plus pratique. Bien que tout le matériel développé soit directement pertinent et réutilisable dans le cadre des exigences de base d un système en ligne, le développement d un tel système dépasse la portée et le mandat du présent projet. 3.1 Les compétences fondamentales en génie 3.1.1 La norme Au départ, l équipe du Projet d évaluation sur la base des compétences a largement consulté les ingénieurs canadiens afin de déterminer les compétences qui représentent la norme minimum d expérience de travail requise pour exercer le génie de façon sécuritaire au Canada. Au moyen de plusieurs séries de consultations en personne, d un sondage en ligne auprès de 337 ingénieurs, et d une mise au point continue en concertation avec les ordres constituants, il a été déterminé que les compétences fondamentales en génie décrites ici sont toutes essentielles à l exercice sécuritaire du génie. On avait entrepris, dans le Projet d évaluation sur la base des compétences, de maintenir la norme d attribution du permis telle qu elle est actuellement mise en vigueur au Canada. Néanmoins, à mesure que le projet avançait, il était devenu évident qu une définition précise et cohérente de cette norme faisait défaut. La norme perçue pouvait devenir subjective quand des circonstances exceptionnelles entraînaient la nécessité d interprétations uniques. Ce genre de situation avait tendance à survenir dans le cas des ingénieurs formés à l étranger, des candidats d expérience et d autres situations uniques qui préoccupent les ordres constituants. Indépendamment de ces défis, les ingénieurs qui ont participé au Projet d évaluation sur la base des compétences étaient capables d utiliser les outils fournis pour traiter ces situations uniques afin de préciser la norme, sans toutefois la redéfinir. Les commentaires et avis émanant des essais pilotes indiquent clairement que cet objectif d une norme bien définie pour l attribution du permis a été réalisé. Tant les évaluateurs que les candidats ont confirmé qu ils comprenaient mieux les exigences et avaient davantage confiance en l exactitude des évaluations. La norme n a pas changé, mais cette amélioration de la clarté et de la précision de la norme définie aura un impact sur les ordres constituants. Voici certaines des façons dont le système d évaluation sur la base des compétences pourrait modifier la façon dont la norme est appliquée : Définition globale de la norme Le Projet d évaluation sur la base des compétences a commencé par affiner les compétences avancées dans le projet Autres méthodes d attribution du permis. Au cours des consultations et du processus d essais pilotes, il s est révélé que les sept compétences étaient essentielles à l exercice sécuritaire du génie, et donc exigées pour l attribution du 7

permis. Pour certains ordres constituants, les sept compétences pourraient être perçues comme étant plus larges que ce qui est actuellement appliqué. Le cas échéant, cela reflète l importance plus grande qu on avait tendance à accorder, dans le passé, aux seuls aspects techniques de la profession d ingénieur. Définition précise et spécifique des exigences Chacune des compétences fondamentales en génie comprend des indicateurs de comportement, qui doivent tous être mis en évidence par les candidats dans leurs démonstrations de compétences. Ces critères spécifiques précisent la norme tant pour les candidats que pour les évaluateurs. Les évaluateurs qui ont participé aux essais pilotes, ainsi que le Comité directeur du projet, estiment que ces indicateurs constituent une définition exacte de la norme actuelle requise pour exercer le génie de façon sécuritaire. Comme indiqué ci-dessus, la clarté et la spécificité accrues assurées par ces indicateurs vont fort probablement se traduire par une réduction des «zones grises» ou des ambiguïtés dans les évaluations. Cette clarté accrue pourrait signifier que certains types de candidats qui, auparavant, auraient obtenu leur permis, ne seront plus en mesure de satisfaire à la norme, du fait qu elle a été définie de façon plus précise avec la prise en compte de ces compétences. Cela n est pas perçu comme le fait d avoir «haussé la barre», mais plutôt comme une conséquence naturelle d avoir précisé où se situe la barre. 3.1.2 Les compétences Les compétences fondamentales ont été définies par des ingénieurs de toutes les régions du Canada et confirmées au moyen d un sondage national. Le sondage demandait, notamment, 1) si chacune des compétences était essentielle à l exercice sécuritaire du génie et 2) quel serait le niveau de risque pour le public si un ingénieur ne possédait pas la compétence en question. Cette approche a permis de déterminer que les sept compétences sont toutes nécessaires à l exercice sécuritaire du génie et, par conséquent, représentent une norme défendable pour l attribution du permis. À la suite du sondage national, les compétences ont été testées dans le cadre de deux essais pilotes, qui ont fourni une occasion supplémentaire de mise au point. Après les essais pilotes, certaines modifications ont été apportées aux indicateurs et, dans un cas, deux compétences ont été combinées pour éclaircir certains aspects qui, selon les candidats, se recoupaient. Ce processus d essais pilotes et de consultations a révélé un accord unanime de la part des candidats et des évaluateurs participants, ainsi que des ordres constituants représentés au sein du Comité directeur : les sept compétences suivantes définissent l expérience de travail requise qui constitue la norme minimum pour exercer le génie de façon sécuritaire au Canada. Les sept compétences fondamentales en génie sont les suivantes : A. Appliquer les connaissances, les méthodes et les techniques propres au génie B. Utiliser les outils, les équipements et les technologies du génie C. Protéger l intérêt public D. Gérer les activités d ingénierie E. Communiquer les informations relatives aux activités d ingénierie F. Travailler en collaboration avec autrui dans un milieu de travail canadien G. Maintenir et améliorer ses compétences et ses connaissances en génie La description complète de chaque compétence est présentée à l annexe B. 3.2 Le processus d évaluation La définition des sept compétences fondamentales en génie est une réalisation importante, qui a permis d atteindre certains des objectifs du projet, en particulier celui d améliorer la clarté de la norme applicable à l expérience de travail. Cependant, il a été déterminé que, pour atteindre les objectifs de cohérence, d équité et de transparence, il était également essentiel de se pencher sur la méthode d évaluation utilisée pour appliquer la norme. 8

Comme les compétences elles-mêmes, le processus d évaluation a été élaboré et testé en concertation avec un grand nombre d intervenants y compris des ingénieurs, des employeurs, des évaluateurs, des candidats potentiels, des ingénieurs récemment titulaires de permis, et du personnel des différents ordres constituants. 3.2.1 Utilisation des compétences L évaluation des dossiers d expériences basées sur des compétences offre une forte validité prédictive (une forte corrélation entre la cote d évaluation et le rendement futur au travail) comparativement à d autres outils d évaluation, comme les vérifications de références, les années d expérience ou la formation. Ce processus d évaluation est basé sur l hypothèse selon laquelle le meilleur indicateur prévisionnel du rendement futur est le rendement passé et que les dossiers de réalisations peuvent fournir de l information exacte à propos du rendement passé. Étant donné qu elles offrent des critères spécifiques et de l information détaillée, les compétences peuvent être utilisées pour réaliser des évaluations qui sont défendables, fiables, valides et exactes. Cependant, le succès du déploiement de l évaluation sur la base des compétences dépend de l adhésion à un processus d évaluation standardisé, l évaluation devant être réalisée par des ingénieurs chevronnés qui ont suivi une formation. Voici certaines des caractéristiques clés qui font que l évaluation sur la base des compétences concorde bien avec les objectifs du projet : Critères Les sept compétences fondamentales en génie et les indicateurs de comportement connexes constituent des critères clairs permettant d évaluer l expérience de travail en génie d un candidat et la mesure dans laquelle il est prêt à obtenir un permis d exercice. Échelle de notation Les compétences sont évaluées en fonction d une échelle de notation comportant cinq niveaux de maîtrise. Pour renforcer le processus de notation, d autres facteurs sont pris en compte : le contexte, la cohérence et le niveau d encadrement. Les meilleures pratiques internationales en matière d évaluation sur la base des compétences indiquent que les échelles de notation à cinq niveaux sont plus défendables que les échelles à trois niveaux et assurent un niveau de standardisation et de cohérence plus élevé entre évaluateurs. Elles réduisent également les erreurs de notation, et accroissent la fiabilité et la validité des évaluations. Validation Le responsable de la validation est la personne qui a suivi de près le travail d ingénierie décrit par le candidat dans sa démonstration de compétence. Dans la plupart des cas, il s agit d un ingénieur titulaire qui est le superviseur immédiat du candidat. Cependant, pour que les candidats, en particulier les personnes formées à l étranger, puissent utiliser l expérience acquise à l extérieur du Canada dans leurs démonstrations de compétence, il est important que les responsables de la validation ne soient pas tenus d être des ingénieurs. On demande également aux responsables de la validation de donner l assurance que les démonstrations fournies par les candidats décrivent de façon exacte l événement qui a eu lieu et qu elles sont caractéristiques du rendement habituel du candidat, et d indiquer le niveau d encadrement dont le candidat a eu besoin pour réaliser le travail décrit. Décisions étayées par des preuves L évaluation d une expérience passée est fondée sur l information fournie par le candidat. Une focalisation soutenue sur les faits contribuera à éviter les erreurs d évaluation. Deux évaluateurs L exactitude et la légitimité des cotes d évaluation sont renforcées du fait que deux évaluateurs notent, de façon indépendante, les compétences, puis s entendent sur la cote finale à attribuer en fournissant une justification solide basée sur les preuves fournies par le candidat. 9

Formation Il est essentiel, pour le succès et la légitimité du processus d évaluation, que les évaluateurs suivent la formation offerte. Les résultats de recherche révèlent clairement que la formation améliore considérablement la fiabilité et la validité des cotes d évaluation. 3.2.2 L application, la validation et le processus d évaluation Afin de déterminer s il a fait la preuve des sept compétences requises pour exercer de façon sécuritaire, le candidat doit soumettre des démonstrations de compétences sous la forme d un Compte rendu des compétences en génie. Le compte rendu compile les expériences de travail et les comportements antérieurs d un candidat, sous la forme de «démonstrations de compétences» permettant d établir que le candidat possède les compétences requises pour exercer le génie en toute sécurité et qu il fournira vraisemblablement un rendement semblable dans le futur. Le processus d évaluation de l expérience de travail comporte quatre étapes : 1. Demande 2. Validation 3. Évaluation 4. Décision concernant l expérience de travail exigée pour l attribution du permis Étape 1 : Demande Les candidats au permis d exercice reçoivent de la documentation et des directives destinées à les aider à utiliser leurs expériences de travail pour illustrer comment ils ont acquis chacune des compétences fondamentales en génie. Ils doivent indiquer comment ils ont réussi à faire la preuve des indicateurs associés à chaque compétence, en décrivant trois expériences de travail pour chaque compétence soit un total de 21 démonstrations pour l ensemble de leur expérience de travail en génie. Les candidats doivent rédiger leurs démonstrations en tenant expressément compte des indicateurs et, pour ce faire, ils peuvent s inspirer des «exemples types» qui leur sont fournis, c est-à-dire des exemples qui illustrent la meilleure façon de procéder. Il est important de souligner que les candidats ne sont pas tenus d avoir réalisé un nombre donné de projets; ils peuvent utiliser le même projet pour rédiger des démonstrations qui se rapportent à différentes compétences. Avec cette approche, il est plus facile pour l évaluateur d évaluer une compétence à la fois. Responsabilités des candidats : Choisir des situations qui illustrent le mieux les indicateurs qui doivent être démontrés pour satisfaire à chaque compétence. Rédiger des démonstrations de compétences qui illustrent comment ils ont satisfait à tous les indicateurs. Choisir un responsable de la validation pour chaque démonstration de compétence, et faire valider toutes les démonstrations de compétences S assurer que leur demande est complète avant de la soumettre à l ordre d ingénieurs concerné. Étape 2 : Validation Toutes les démonstrations de compétences préparées par un candidat doivent être validées avant d être incluses dans la demande de permis d exercice. Le responsable de la validation est la personne qui était responsable du travail d ingénierie décrit par le candidat dans sa démonstration de compétence et qui en avait une connaissance directe. Dans la plupart des cas, il s agit d un ingénieur titulaire qui est le superviseur immédiat du candidat. Responsabilités des responsables de la validation : Confirmer que les démonstrations de compétences dépeignent avec exactitude les rôles et responsabilités du candidat dans les situations décrites. Confirmer que les démonstrations sont caractéristiques du rendement habituel du candidat. Indiquer le niveau d encadrement dont le candidat a eu besoin. 10

Note : On ne demande pas aux responsables de la validation d attester l état de préparation des candidats à obtenir un permis d exercice. Ce rôle relève des évaluateurs, qui doivent être des ingénieurs. Étape 3 : Évaluation Les demandes sont évaluées par deux évaluateurs formés à cette fin, désignés par l organisme de réglementation, qui sont des ingénieurs titulaires de permis possédant de l expérience dans le champ d exercice du candidat. Ils évaluent, de façon indépendante, les trois démonstrations fournies par chaque compétence, en suivant un processus structuré et en appliquant des critères d évaluation. Les évaluateurs basent leur évaluation sur les facteurs suivants : la démonstration de la totalité des indicateurs la complexité de la situation dans laquelle les compétences ont été démontrées le niveau d encadrement que le candidat a reçu la cohérence avec laquelle le candidat a réussi à démontrer les indicateurs exigés. Les évaluateurs sont formés pour faire une évaluation globale tenant compte de toutes les démonstrations de compétences afin de déterminer où un candidat se situe, pour chaque compétence, sur l échelle de notation à cinq niveaux. Chaque évaluateur discute ensuite de la note qu il a attribuée de façon indépendante avec un second évaluateur, puis les deux évaluateurs s entendent sur la note finale attribuée à chacune des sept compétences. Les candidats doivent satisfaire à toutes les compétences pour qu il soit recommandé de leur attribuer un permis d exercice. Responsabilités des évaluateurs : Examiner toute l information soumise par le candidat au sujet de son expérience de travail. Examiner toute l information fournie par les responsables de la validation. Déterminer si les comportements décrits satisfont aux exigences d expérience de travail pour chaque compétence. Étape 4 : Décision concernant l expérience de travail exigée pour l attribution du permis La décision finale d accorder un permis d exercice du génie à un candidat est prise par l organisme de réglementation compétent. Pour prendre cette décision, les responsables de l organisme de réglementation assemblent l information relative aux cinq exigences d attribution du permis formation universitaire, compétences linguistiques, connaissance de la loi et de la déontologie, intégrité et professionnalisme et expérience de travail en génie. 11

Le processus d évaluation 12

3.2.3 Outils Le matériel documentaire nécessaire à la mise en œuvre du système d évaluation sur la base des compétences a été élaboré, y compris des documents d orientation à l intention des candidats, des évaluateurs et des responsables de la validation, des formulaires à l intention des candidats et des évaluateurs, ainsi que du matériel de formation. Des exemples types sont également accessibles aux candidats et aux évaluateurs pour faciliter la formation. Ces exemples types sont des démonstrations de compétences provenant des essais pilotes qui ont été rendues anonymes pour illustrer comment devrait se présenter une démonstration, et ce qui est attendu au niveau «satisfait aux exigences». Tous les outils et documents d orientation disponibles sont décrits dans la section 4.4.1 : Contenu de la trousse Outils de déploiement. 3.2.4 Principaux aspects à prendre en considération Pendant le développement du processus d évaluation, quelques aspects à prendre en considération ont été retenus comme étant essentiels pour assurer la viabilité du processus d évaluation dans le cadre actuel des organismes de réglementation du génie. Le tableau suivant décrit ces aspects et explique comment ils ont été pris en compte dans le système d évaluation. Principaux aspects à prendre en considération Ressources limitées Les ordres constituants disposent de ressources limitées pour administrer le processus d évaluation. Utilisation de l expérience de travail acquise à l étranger Les candidats doivent pouvoir utiliser des démonstrations de compétences tirées de leur expérience de travail à l étranger. Contexte canadien Les candidats doivent faire la démonstration d une variété d expériences dans un contexte canadien. Exactitude des démonstrations de compétences Les évaluateurs doivent avoir confiance en l exactitude des démonstrations de compétences fournies par les candidats. Prise en compte de chaque aspect Toutes les parties du processus d évaluation ont été simplifiées et rationalisées afin de réduire le temps nécessaire de la part du personnel et des bénévoles des ordres constituants, tout en veillant à ce que les évaluations soient cohérentes, transparentes et objectives. Voici quelques exemples des mesures d économie de temps : Limitation des indicateurs à ceux qui sont essentiels à l exercice sécuritaire du génie. Obligation, pour les candidats, de soumettre le moins possible de démonstrations, tout en arrivant à démontrer tous les indicateurs. Simplification des formulaires et des structures de rapport, afin de réduire au minimum le fardeau administratif imposé aux évaluateurs. Du fait qu il n est pas nécessaire que les responsables de la validation soient des ingénieurs, les candidats peuvent utiliser l expérience acquise à l extérieur de l environnement de travail canadien. Les candidats doivent toujours fournir les coordonnées des responsables de la validation, afin de permettre aux ordres constituants de faire un suivi au besoin. Pour s assurer qu ils démontrent toutes les compétences dans un contexte canadien, les candidats sont tenus de soumettre une démonstration de compétence dans un contexte canadien pour chacune des sept compétences fondamentales en génie. Toutes les démonstrations de compétences fournies par les candidats sont approuvées par un responsable de la validation qui connaît directement le travail du candidat. Les coordonnées de cette personne sont fournies, ce qui permet à l ordre constituant de faire un suivi au besoin. Les ordres constituants maintiennent leurs propres méthodes d évaluation pour déterminer «l intégrité» des candidats, au 13

moyen de références, et cet aspect est distinct de l évaluation de l expérience de travail. Erreurs d évaluation Le processus d évaluation doit nous prémunir contre les erreurs d évaluation courantes, comme l indulgence, la sévérité, la tendance centrale, l effet de contraste et l erreur de halo. Intentions sous-jacentes Les évaluateurs ont besoin d information sur la réflexion du candidat et les intentions sous-jacentes (le pourquoi) à son comportement. Former les évaluateurs contribue à réduire au minimum les erreurs d évaluation courantes. Il est recommandé aux ordres constituants de changer les «paires» d évaluateurs souvent, afin d assurer la cohérence parmi les évaluateurs et les équipes d évaluateurs. Il peut s agir, notamment, de jumeler un nouvel évaluateur avec un évaluateur plus expérimenté. Une échelle de notation à cinq niveaux aide à définir la cote «satisfait à l exigence» de façon plus détaillée qu un processus d évaluation se limitant à «réussite/échec». Cette approche améliore la cohérence des évaluations. Les candidats ont pour directives de rédiger chaque action, en fournissant de l information sur le QUOI, le COMMENT et le POURQUOI de chaque action. Cela fournit aux évaluateurs de l information plus détaillée sur le processus de prise de décision du candidat. 14

Section 4: Conseils relatifs à la mise en œuvre 4.1 Adoption des compétences liées à l expérience de travail en génie Les compétences liées à l expérience de travail en génie définies dans le cadre de ce projet ont été bien accueillies lors d une vaste consultation menée auprès des ordres constituants et testées avec la participation de deux ordres provinciaux. Ces compétences offrent une définition solide de l expérience de travail en génie exigée pour l attribution du permis et peuvent être adoptées à cette fin par les ordres constituants. Il vaut la peine de souligner que ces compétences liées à l expérience de travail en génie sont actuellement proposées dans l initiative Cadre canadien relatif au droit d exercice du génie et pourraient profiter d une intégration plus étroite avec les autres exigences d attribution du permis, à mesure que ce travail se poursuivra. 4.2 Développement d un système en ligne Le processus d évaluation validé durant ce projet était fondé sur un système manuel de petite envergure, basé sur les dossiers pour la gestion des documents et des processus. Le déploiement pratique du système proposé nécessite le développement d un système en ligne qui, au minimum, permettra d automatiser les éléments suivants : Le flux de travail pour les candidats, les responsables de la validation, le personnel et les évaluateurs Les formulaires et listes de contrôle de processus pour les candidats et les évaluateurs La transmission et la réception des dossiers authentifiés des candidats et des évaluateurs La méthode permettant aux candidats et au personnel d examiner l état d une demande, s il y a lieu. La nécessité d un système en ligne laisse entendre que la prochaine étape la plus pratique pour Ingénieurs Canada et les ordres constituants serait de promouvoir un effort coordonné centralement en vue de développer un outil en ligne permettant aux ordres constituants d implanter le processus d évaluation sur la base des compétences. Cet effort concerté nécessiterait la participation d un comité directeur national, semblable à celui qui a été mis sur pied pour ce projet, une vaste collaboration nationale portant sur les exigences du système, le développement et la mise à l essai d un système prototype et l essai pilote du système en ligne dans au moins deux ordres d ingénieurs, pour assurer la conformité complète aux exigences. Comme en témoigne ce projet, Ingénieurs Canada pourrait, encore une fois, être particulièrement bien placé pour servir de catalyseur d une collaboration nationale et assurer la gestion quotidienne des prochaines étapes. Une fois qu un système en ligne convenable sera disponible, les ordres constituants pourraient recevoir un soutien particulier pour déployer le processus automatisé d évaluation de l expérience de travail, afin de les aider à régler les détails de l ordonnancement du déploiement, la mise à jour des politiques et la gestion du changement. Cette approche fera en sorte que les meilleures pratiques et les leçons tirées de tout le travail réalisé jusqu à ce point-là soient mises en commun au profit de tous les ordres constituants. Le développement d un système en ligne devrait s effectuer en concertation étroite avec l APEGBC et l APEGM, étant donné que ces deux ordres ont de l expérience dans ce domaine. 4.3 Rôle intérimaire des ordres constituants Tel qu indiqué ci-dessus, les ordres constituants pourraient vouloir adopter les compétences en génie comme la définition de l expérience de travail exigée pour l attribution du permis, tout en notant que le travail relié au Cadre canadien relatif au droit d exercice est susceptible d assurer, avec le temps, une intégration plus étroite de toutes les exigences. Durant la phase de collaboration initiale pour le développement d un outil en ligne, les ordres constituants pourront examiner leur processus d évaluation actuel afin de comprendre la nature des changements nécessaires pour adopter 15

un nouveau système, et énoncer les exigences qu ils pourraient avoir quant à la configuration ou à la personnalisation du système en ligne. De même, les ordres constituants pourraient agir de façon proactive comme suit : Examiner leurs stratégies de recrutement et de formation d évaluateurs, car davantage d évaluateurs pourraient être nécessaires dans l avenir Informer leurs membres de la nouvelle approche d évaluation de l expérience de travail en génie Établir un point de contact unique au sein de leur personnel, pour recevoir les mises à jour sur les prochaines étapes et coordonner le travail de collaboration Envisager de se porter volontaire comme site pilote du système prototype Désigner un membre qui fera partie du comité directeur Évaluer leurs pratiques actuelles pour en arriver à un plan de transition qui convienne à leur situation, afin que cette partie de l approche soit clairement comprise bien avant la mise en œuvre comme telle (voir la section suivante) Examiner l ensemble de leurs processus d admission et explorer comment incorporer, de façon optimale, l utilisation des compétences liées à l expérience de travail en génie et l outil en ligne proposé. Planification de la transition Chaque ordre constituant devra établir un plan de transition pour traiter les dossiers en suspens, actuels et futurs, car tout nouveau système est adopté sur une période de temps. La prise en compte et la communication précoces de cette intention faciliteront l adoption future du système. Bien que chaque ordre d ingénieurs ait ses propres processus et sa propre expérience, il est en général recommandé : Que les candidats qui ont commencé un processus existant d obtention du permis soient autorisés à poursuivre ce processus jusqu à ce qu une décision finale soit rendue dans leur cas. Cela signifie que les ordres constituants devront gérer deux systèmes d évaluation durant la période de transition. Évidemment, cela devrait être réduit le plus possible, et une date butoir devra probablement être établie pour ces demandes en attente. Qu une date de début pour la transition au nouveau système soit fixée et largement communiquée au moins un an à l avance, afin que les nouveaux candidats soient informés du seul et unique processus qu ils devront suivre après cette date. Que les employeurs et les établissements d enseignement qui travaillent en étroite collaboration avec les ordres d ingénieurs soient informés dès que la date de début de la période de transition est établie. Les ordres d ingénieurs pourraient aussi organiser des séances d orientation ou de petits ateliers, s il y a lieu. Que les candidats qui entreprennent le nouveau processus, mais qui échouent à obtenir un permis puissent demeurer dans le nouveau processus et aient la possibilité de soumettre des démonstrations de compétences actualisées, afin de démontrer l acquisition de toute compétence précédemment manquante, au lieu de soumettre une demande dans le cadre de l ancien système. Que les ordres constituants commencent à recruter des évaluateurs trois à six mois avant le début de la période de transition et prévoient former leurs premiers évaluateurs le plus près possible de la date de début des évaluations. Il est recommandé que les évaluateurs travaillent en équipes de deux, et que ces équipes effectuent une rotation au moins deux fois par année. Il serait avantageux pour les évaluateurs de discuter des problèmes et des meilleures pratiques au moins une fois par année. La trousse Outils de déploiement qui est jointe à ce rapport (et dont le contenu est décrit ci-dessous) présente les communications, les processus de déploiement et les listes de contrôle élaborés durant les essais pilotes du processus d évaluation sur la base des compétences. Les ordres constituants peuvent utiliser cette trousse comme source d information sur les détails supplémentaires qui pourraient nécessiter leur attention durant le déploiement. Les outils contenus dans cette trousse devront être actualisés pour tenir compte des besoins particuliers du déploiement d un système en ligne par opposition au déploiement d un système manuel, comme celui qui a été utilisé dans les essais pilotes. 16