Poly-médication des personnes âgées : un enjeu de santé publique



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Transcription:

Poly-médication des personnes âgées : un enjeu de santé publique septembre 2003 Pour plus d information voir le site internet de l Assurance Maladie en ligne : www. ameli.fr Contact presse : Cnamts Patrick Bellon et Vanessa Bernon 01 42 79 36 58/34 88 e-mail : patrick.bellon@cnamts.fr vanessa.bernon@cnamts.fr Maladie 4 septembre 2003

Poly-médication des personnes âgées : un enjeu de santé publique Sommaire Communiqué de presse Un problème de santé publique qui touche d abord les plus fragiles p.1 1 - Le risque «iatrogénique» p.2 3 - La vulnérabilité des personnes âgées p.3 4 - Un accord de bon usage de soins p.4 Annexe La consommation médicamenteuse des Français en 2001 p.5 2

Communiqué de presse 4 septembre 2003 La poly-médication : un problème de santé publique qui touche d abord les plus fragiles Chaque année en France, 130 000 personnes sont hospitalisées en raison d un accident ou d un malaise lié à la prise de médicament. Cela représente près de 1,2 millions de jours d hospitalisation. A l origine de ce problème, un effet indésirable, connu ou parfois inattendu, du traitement. Il arrive aussi qu il s agisse d un problème d interactions dangereuses entre médicaments pris simultanément. Compte tenu de la forte consommation de médicaments en France, il s agit d un problème majeur de santé publique que les conférences nationales de la santé ont soulevé à plusieurs reprises depuis 1998. Chez les personnes âgées, la poly-médication est un phénomène très généralisé car elles souffrent souvent de plusieurs pathologies. Un tiers des 60-74 ans souffre d une Affection de Longue Durée, pour laquelle elle bénéficie d une prise en charge à 100 %. Après 75 ans, la moitié des personnes est en ALD. Il est donc fréquent qu elles aient plusieurs prescriptions, émanant éventuellement de différents médecins, auxquelles s ajoute parfois aussi de l automédication. Pour les personnes âgées, ces multiples prescriptions peuvent être source d erreurs potentiellement dangereuses pour leur santé, elles peuvent par exemple entraîner des confusions de médicaments et/ou de leur posologie. De plus, les personnes âgées éliminent plus difficilement les médicaments que les plus jeunes et leur organismes est plus fragile. La poly-médication des personnes âgées est mise en évidence par quelques chiffres. Dans la tranche d âge «plus de 75 ans», la consommation de soins et de médicaments est globalement trois fois plus importante que dans la population générale. Dans cette tranche d âge des plus de 75 ans, plus de 95 % de la population prend des médicaments (5 à 6 en moyenne par jour chez les personnes de plus de 75 ans). En 2001, près du quart des ordonnances de médicaments remboursées l ont été pour des personnes âgées de 70 ans et plus (qui représentent un peu plus de 10% de la population totale). Les risques liés à la poly-médication des personnes âgées est un fait avéré : pour preuve les accidents médicamenteux sont en moyenne deux fois plus fréquents chez les plus de 65 ans que dans le reste de la population. Soucieux d enclencher une véritable prise de conscience de ce problème, les médecins généralistes et les caisses d Assurance Maladie ont signé un accord de bon usage des soins pour réduire les risques liés à la poly-médication des personnes âgées. En effet, ce sont elles qui sont le plus concernées et les plus fragiles face à ce risque. Avec cet accord, les médecins s engagent à analyser régulièrement l ordonnance des patients concernés, à supprimer les médicaments qui doublonnent et à se concentrer sur les médicaments strictement nécessaires. Ce programme, qui va être construit en partenariat entre les professionnels de santé et l Assurance Maladie, s appuiera sur les recommandations de bonnes pratiques médicales pour optimiser les prescriptions des personnes âgées. 3

Le risque «iatrogénique» Etymologiquement, l iatrogénie désigne ce qui est engendré (genês) par le médecin (iatros), comprenant les effets indésirables médicamenteux, mais également les conséquences non médicamenteuses de la prise en charge médicale. Enjeu majeur de santé publique, la lutte contre les accidents iatrogènes a été jugée prioritaire dès la 1 ère Conférence Nationale de Santé en 1997. En 1998, la Conférence nationale de santé fixait une priorité : réduire, dans les cinq prochaines années, le risque iatrogénique d un tiers. Cette priorité est réaffirmée dans le rapport annexé à chacune des lois de financement de la sécurité sociale parues depuis 1998. Ce n est pas l efficacité individuelle des médicaments qui est en cause, mais la façon dont ils interagissent les uns vis-à-vis des autres dans l organisme, et notamment sur des organismes fragilisés. Les complications qui en résultent frappent des populations vulnérables : personnes âgées, enfants, femmes enceintes En France, des enquêtes, dont plusieurs menées par l Assurance Maladie, ont permis d estimer le poids du risque iatrogénique : 10 % des patients hospitalisés subissent des effets médicamenteux indésirables ; 12% des personnes âgées qui se rendent aux urgences d un hôpital le font pour un accident ou un incident liés à la prise de médicaments ; 20 % des hospitalisations des personnes de plus de 80 ans sont dues à un accident iatrogénique. La iatrogénie imputable aux médicaments est un problème de santé publique tant en termes de morbidité/mortalité qu en termes de coût. Les 1,2 millions de journées d hospitalisation liées à la prise de médicaments ont un coût estimé à 320 millions d euros. Pour peu qu il soit lié à un non respect des règles de bon usage des thérapeutiques, de la part du prescripteur ou du patient, ce risque est considéré à juste titre comme évitable. En effet certaines complications sont évitables si l on identifie au préalable les patients, les situations et les médicaments à risque. Pour limiter le risque iatrogénique, chaque prescription doit : respecter les recommandations des experts, être adaptée à chaque patient, à chaque moment de sa maladie, tenir compte des effets indésirables connus. 4

La vulnérabilité des personnes âgées Les effets indésirables des médicaments sont fréquents chez la personne âgée. Et leurs conséquences sont parfois très lourdes. Cette vulnérabilité s explique en raison d une poly-médication fréquente, conséquence de l existence de plusieurs pathologies mais aussi en raison d une baisse de la fonction rénale qui est inéluctable avec le vieillissement. De plus, d autres facteurs interviennent comme l altération des fonctions sensorielles et cognitives. L Assurance Maladie s est préoccupé de ce problème depuis plusieurs années. Plusieurs régions ont mené des études pour prendre la mesure de la situation, en évaluer la fréquence et la gravité. Faits Marquants 2002 relatait un certain nombre de ces études dont voici quelques extraits : - en Poitou-Charentes, une enquête a montré que 12,5 % des patients âgés de plus de 70 ans admis dans les services d accueil des urgences avaient présenté un effet indésirable médicamenteux grave. - Les hypnotiques et anxiolytiques peuvent être néfastes à la personne âgée si la prescription ne respecte pas certaines précautions ; le risque de confusion, de troubles du comportement, de malaise entraînant des chutes peut être lié au traitement : en Rhône- Alpes, en Haute-Normandie et en Picardie, des prescriptions potentiellement dangereuses ont été constatées par l Assurance Maladie dans des proportions non négligeables, variant entre 20 et 50 % des cas selon le type d anomalies (posologies excessives ou imprécises, prescriptions inappropriées ou redondantes ). - Le risque d hémorragie digestive chez le patient âgé a été étudié en Bourgogne à travers l analyse d un échantillon de plus de 1 000 prescriptions d anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ces prescriptions ne respectaient pas toujours les mesures de prudence nécessaires : des posologies inadaptées et/ou des associations médicamenteuses présentant un risque iatrogène dans au moins 20 % des cas, une surveillance insuffisante de la fonction rénale dans plus de 90 % des cas... Ces constats réalisés par l Assurance Maladie ont donné lieu à des campagnes de sensibilisation du corps médical. En Poitou-Charentes, un observatoire de la iatrogénie a été créé afin d aider les prescripteurs dans leur démarche thérapeutique. Un peu partout, des actions d information et de formation ont été réalisées avec les Centres régionaux de pharmacovigilance, les facultés de médecine, de pharmacie et les représentants des professions de santé. Ainsi, la région Languedoc-Roussillon a conçu pour les médecins libéraux des fiches techniques d aide à la prescription 1 qui récapitulent les risques fréquemment observés chez les personnes âgées et la manière de les éviter. 10 classes thérapeutiques ont été traitées, d autres sont en préparation. 1 Ces fiches sont téléchargeables sur les sites internet de l URCAM www.languedoc-roussillon.assurancemaladie.fr et de l URML www.upml-lr.org. 5

Un accord de bon usage des soins L accord de bon usage des soins relatif à la poly-médication des personnes âgées témoigne de la prise de conscience croissante de la communauté médicale sur les dangers d une médication excessive, et ce quelle qu en soit la raison : multiprescriptions, automédication, surconsommation L objectif de l accord de bon usage des soins est de donner aux prescripteurs les moyens de mieux contrôler leurs prescriptions en se référant aux recommandations médicales. La vigilance est le maître-mot de cet accord de bon usage des soins. Ainsi l accord prévoit que le médecin généraliste puisse identifier la totalité des thérapeutiques prescrites simultanément pour une même personne. Cela pourrait prendre la forme d un bilan annuel entre les médecins généralistes et leurs patients âgés. L occasion de revisiter l ensemble des prescriptions faites dans l année. Cette consultation permettra au généraliste de faire le point sur les prescriptions pouvant émaner de plusieurs prescripteurs différents et évaluer les risques iatrogènes qui pourraient en découler. On sait en effet que plus le nombre de médicaments prescrits par ordonnance est élevé, plus le risque de conséquences indésirables augmente. Les partenaires conventionnels ont souhaité se donner des repères pour mesurer les progrès obtenus. Ces repères, sous forme d indicateurs quantifiés, doivent mettre en lumière l évolution des prescriptions. Ils ne sont pas des cibles à atteindre. Deux indicateurs sont donc mis en place pour mieux suivre l évolution des pratiques médicales : un indicateur de suivi, mesurant le taux de personnes âgées de plus de 70 ans recevant cinq médicaments et plus, par rapport au reste des personnes de cette population ; un indicateur d information, identifiant le nombre moyen de prescripteurs différents ayant à traiter une personne âgée de 70 ans et plus. Cet accord de bon usage des soins, conforme aux recommandations de la Conférence nationale de Santé de 1998, a vocation à être étendu à l ensemble des prescriptions médicales, publiques, privées, hospitalières ou ambulatoires. Les pharmaciens seront associés au dispositif pour en augmenter l impact. Ce dispositif va être expérimenté au cours du 4 ème trimestre 2003 dans 3 régions. Il sera ensuite généralisé à l ensemble du territoire. Appliqué avec la rigueur nécessaire, il doit permettre de mieux contrôler le risque de iatrogénie chez les plus fragiles d entre nous : les personnes âgées. 6

Annexe Le nombre moyen de boites de médicaments consommés par patient (c est à dire par personne ayant eu des frais pharmaceutiques en 2001). En moyenne annuelle, le nombre de boites de médicaments consommés atteint 40, 34 pour les hommes et 46 pour les femmes. Nombre moyen de boites de médicaments consommés annuellement par patients 120 113 103 100 84 80 70 60 40 40 27 26 28 20 15 14 13 17-0-4 5-10 11-24 25-59 60-74 75+ Homme Femme Source EPAS (échantillon permanent des assurés sociaux - Direction des études et statistique de la CNAMTS. 7