Documents pareils
DEVOIR N 1 économie générale

Monnaie, chômage et capitalisme

ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE

ÉCONOMIE GÉNÉRALE FIIFO1

3. Agrégats, ratios et équilibres macroéconomiques

Chapitre 3. La répartition

Table des matières. Le long terme Partie II. Introduction Liste des figures... Liste des tableaux...

Introduction aux théories et aux concepts de l économie

L équilibre Ressources Emplois de biens et services schématisé par une balance

CHAPITRE 6. LES FONCTIONS MACROÉCONOMIQUES

ENSIIE. Macroéconomie - Chapitre I

Synthèse n 16, Février Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire

Ainsi, les utilisateurs auront à leur disposition une série cohérente et complète portant sur la période 1974 à 2013.

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech

Alternatives Économiques - Hors-Série Numéro avril 2015

Epargne et investissement

RAPPELS DU COURS PRÉCÉDENT

Structure de l épargne et croissance Olivier Davanne

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

Observation et Conjoncture Économique. Économie Nationale approche par les revenus

Dans quelle mesure la baisse des taux d intérêt permet-elle de relancer la croissance?

L assurance française : le bilan de l année 2012

La crise de Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

CHAPITRE «CROISSANCE, CAPITAL ET PROGRES TECHNIQUE»

Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale

Aux chapitres 14 et 15, nous avons vu

Dans une année, il y a 12 mois. Dans une année, il y a 52 semaines. Dans une année, il y a 4 trimestres. Dans une année, il y a 365 jours.

La politique monétaire. Lionel Artige HEC Université de Liège

Consommation et investissement : une étude économétrique

Département des affaires économiques et sociales. études méthodologiques Série F, n 85 Manuel de comptabilité nationale

HISTOIRE MONETAIRE DE L EUROPE DE 1800 A 2007

Faut-il encourager les ménages à épargner?

INITIATION A LA GESTION DE PATRIMOINE

Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie

Epargner en période de crise : le dilemme

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES :

FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE AU MAROC

Politiques monétaire et fiscale Cours de M2R Printemps 2006

Séquence 5. Régulations et déséquilibres macroéconomiques

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne

Chapitre 1 : La consommation et l épargne

Monnaie, Banque et Marchés Financiers

INTRODUCTION A LA MACROECONOMIE Séance de travaux dirigés n 4 Construction des comptes de secteur

RAPPORT TECHNIQUE CCE

4 CHIFFRES À RETENIR

Contrôle. Consultation CDEC

Partie 2 : Qui crée la monnaie?

Programme statistique du Secrétariat Exécutif de la CEDEAO

MACRO-ECONOMIE. CHAKENDARI Ridha. Université Virtuelle de Tunis

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?

La BDP. Système financier International. La Balance des Paiements I- Le Compte courant. Identité du Revenu National.

[ les éco_fiches ] Situation en France :

La théorie keynésienne

UPEC - AEI M2 AMITER Action humanitaire internationale et ONG Soiio-Economie de la mondialisation - D. Glaymann

THÈME 1. Ménages et consommation

L arbitrage entre consommation et épargne Activités pour l élève

ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique?

Revue des grandes tendances macroéconomiques pour le secteur de l'assurance au Québec en 2013

Partie 5 : La consommation et l investissement

Table des matières. Principaux indicateurs macro-économiques. 1

Réduction de la commande publique : jusqu à 2 points de croissance en moins en 2009?

La croissance des pays développés au cours des trente dernières

3e question : Qui crée la monnaie?

CHAPITRE 4 MARCHES et EPARGNE

Faculté de sciences économiques et de gestion Nabeul. 1ère année Sciences économiques et Gestion COURS DE MACROECONOMIE. Enseignant Dr Jalel BERREBEH

LA CONNAISSANCE DES COMPTES FINANCIERS ET NON FINANCIERS DES ACTEURS FINANCIERS

Pacte de responsabilité et de solidarité. Observatoire de l économie de Seine-et-Marne Melun, le 16 juin 2014

POURQUOI LES ETATS ET LES ENTREPRISES ONT NORMALEMENT UNE TRESORERIE NETTE NEGATIVE OU POURQUOI LES ETATS SONT NORMALEMENT EN «DEFICIT»

Conseil économique et social

Pacte de responsabilité et de solidarité. Réunion du 17/06/2014 Angoulême

ECONOMIE GENERALE LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L ETAT

Ces annexes un peu techniques et parfois exploratoires présentent le détail d analyses synthétisées dans d autres contributions.

Date limite de retour des dossiers : Vendredi 9 mai à minuit

CONSOMMATION FINALE. Matérialité de l usage. Productivité de l usage. Effet de l usage. Satisfaction. Usage d un bien SANS effet productif ultérieur

Présentation du dispositif départemental d aide au «Microcrédit Personnel»

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale?

ESSEC Cours Wealth management

Quels enseignements de l expérience française ( )

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Quels sont les grands déséquilibres macroéconomiques? Durée : maximum 4h30

Pacte de responsabilité et de solidarité. Réunion du date Ville

LES COOPÉRATIVES ET MUTUELLES DANS LES COMPTES NATIONAUX

L importance de la monnaie dans l économie

Population active et pauvreté en région Centre

CHAPITRE VI - LES SOLDES COMPTABLES ET LES INDICATEURS DE REVENU

CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010

Avec Gaël Callonnec (Ademe)

WS32 Institutions du secteur financier

Le Pacte de responsabilité et de solidarité

LES SIIC. Pierre Schoeffler Président S&Partners Senior Advisor IEIF. Étude réalisée par. Les SIIC et la retraite 1

Chapitre 6. Le calcul du PIB, de l inflation et de la croissance économique. Objectifs d apprentissage. Objectifs d apprentissage (suite)

Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines

SERVICES À LA PERSONNE LE CESU PRÉFINANCÉ : DES AVANTAGES POUR TOUS

4. Consommation, épargne et investissement

Préambule Autodiagnostic 1) QRU - La Banque centrale est : 2) QRU - L encadrement du crédit était une technique :

Pacte de responsabilité et de solidarité. Réunions des 16, 19 et 26 juin 2014 à Digne-les-Bains, Castellane, Barcelonnette et Forcalquier

Transcription:

Synthèse : Pourquoi peut-on dire que Quesnay, Marx et Keynes sont les pères de la comptabilité nationale? La comptabilité nationale est un support indispensable pour l analyse économique. Il s agit d un support statistique illustrant le circuit économique d un pays, c est-à-dire une représentation de l économie avec ces principaux pôles (agents) ainsi que les flux réalisés entre eux. Ces pôles correspondent d ailleurs à des secteurs institutionnels qui sont des regroupements d unités institutionnelles c est-à-dire d agents ayant une même fonction économique et de mêmes ressources. Parmi ces secteurs, nous trouvons les sociétés non financières, les sociétés financières, les ménages, les administrations publiques, les institutions sans but lucratif au service des ménages et le reste du monde. Certains auteurs avaient préalablement imaginé une représentation permettant de recenser les flux réalisés au sein d une économie. Quesnay (XVIIIe siècle) a présenté un Tableau Economique représentant l ensemble des flux d une économie agricole telle que l exclusivité de la richesse provienne de la terre. Marx (XIXe siècle) illustre la création de richesse dans une économie à travers l opposition entre les travailleurs et les capitalistes (sachant que le premier groupe est la source de richesse). Enfin, Keynes (XXe siècle) représente le circuit d une économie monétaire où les banques sont à l origine du financement de l investissement des entreprises. Ces analyses correspondent à des représentations d économies simplifiées mais qui sont tout de même à l origine de la comptabilité nationale. La question est de connaitre les raisons qui permettent d affirmer que ces trois auteurs sont à l origine du développement de la comptabilité nationale. Pour ce faire, nous verrons qu une première raison provient du fait que ces auteurs s inscrivent dans une véritable analyse de type macroéconomique. Une seconde raison provient du fait que les auteurs repèrent des agrégats d analyse et d équilibre. 1. Une approche macroéconomique de ces trois auteurs comme dans la comptabilité nationale 1.1. Le développement d un circuit économique chez ces auteurs - Circuit production-revenu-dépenses chez les trois : la production permet la formation de revenu pour les facteurs de production (même si les travailleurs sont sous-payés chez Marx) et l existence d échange entre pôles de l économie - Nous retrouvons cette logique dans la comptabilité nationale avec : (i) la production, (ii) les opérations de répartition, (iii) les dépenses telles que la consommation et l investissement 1.2. L existence d agents et de fonction économique bien spécifique - Quesnay et Marx mettent en avant un type d agent qui serait à la source de richesse : les agriculteurs pour le premier, les travailleurs industriels pour le second. Néanmoins, les autres agents ont une fonction particulière (par exemple, les artisans produisent les outils des agriculteurs chez Quesnay - Keynes développe une vision plus globale où les banques assurent la fonction de financement, les entreprises ont une fonction d investissement et de production et les ménages une fonction de consommation et d épargne. L Etat permet de réguler l économie via la dépense publique - Dans la comptabilité nationale, on retrouve le fait que chaque secteur institutionnel a une fonction économique qui est bien propre 2. Des agrégats d analyse et d équilibre chez ces auteurs comme dans la comptabilité nationale

2.1. Une mesure de la création de richesse - Même si l origine de la richesse n est pas la même pour les trois, chacun établit le fait que la richesse représente la somme des quantités produites - Il y a également la possibilité de calculer certains agrégats intéressant : le produit net de Quesnay qui renvoie au PIN, la plus-value chez Marx qui renvoie à l EBE des entreprises (répartition de la valeur ajoutée ), le taux d investissement ou encore le PIB avec l analyse keynésienne 2.2. Une analyse en termes d équilibre - Equilibre emplois-ressources clair chez Quesnay et Keynes - Equilibre de crise automatique chez Marx avec la baisse tendancielle du profit et la hausse du chômage.