Les marchés boursiers ont rebondi de façon marquée au cours du troisième trimestre, réagissant aux politiques accommodantes annoncées par les principales banques centrales dans le monde et au progrès dans le règlement de la crise de la dette de la zone euro. Le mois de septembre a été particulièrement lucratif alors que les marchés ont enregistré une hausse suite à la décision de la Réserve fédérale américaine d amorcer une troisième ronde d assouplissement quantitatif. Malgré la reprise des actions, les rendements obligataires sont demeurés relativementstables et ont terminé le trimestre pratiquement inchangés. REVUE DES MARCHÉS FINANCIERS Après le déclin du deuxième trimestre, le dollar canadien s est significativement renforci comparativement au dollar américain, atteignant un haut de 1,038 pour l année à ce jour avant de décliner à 1,017 à la fin du trimestre. Suite à leur chute au deuxième trimestre, les prix des matières premières ont grimpé au troisième trimestre. Le pétrole brut américain a augmenté de 8 % alors que l or a enregistré le plus important gain trimestriel depuis plus de deux ans. Stimulé par le marché et l assouplissement des politiques monétaires des banques centrales, l intérêt pour le lingot d or comme refuge contre l inflation a augmenté significativement. La volatilité et l incertitude des marchés, telles que mesurées par l indicateur de volatilité du Chicago Board Options Exchange, ont baissé et terminé le trimestre à près de 15,8, loin derrière le sommetrecord de 26,7 enregistréle premierjuin. Rendements des principaux indices (en $ CA) au 30 septembre 2012 3 mois 1 an Indice universel obligataire DEX 1,2% 5,5% Indice S&P/TSX composé 7,0% 9,2% Indice S&P 500 2,7% 23,3% Indice MSCI EAEO 3,2% 7,7% Indice Thomson Reuters/Jefferies CRB 8,8% 3,7% $ CA / $ US 3,3% 6,8% Rendements totaux indiqués en dollars canadiens 1900 1800 1700 1600 1500 1400 1300 1200 1100 1000 900 800 Prix de l or (en $ US l once) Source : Bloomberg 1
L indice composé S&P/TSX a surclassé l indice S&P 500 pour la première fois depuis le premier trimestre de 2011, le tout exprimé en dollars canadiens. Malgré l intensification des craintes soulevées par le ralentissement de la croissance économique en Chine, la demande pour les matières premières s est accrue durant le trimestre. Les secteurs de l énergie et des matières premières ont le plus contribué au rendement de l indice composé S&P/TSX en terminant le trimestre en hausse respectivement de 8,5 % et 13,1 %. Les titres à risque se sont démarqués au troisième trimestre, l indice des titres de petite capitalisation S&P/TSX ayant affiché une augmentation de 8,3 % comparativement à celle de 6,7 % des sociétés à grande capitalisation, telles que mesurées par l indice S&P/TSX 60. MARCHÉS BOURSIERS Les marchés boursiers à travers le monde ont accueilli positivement la décision de la Banque centrale européenne d acheter une quantité illimitée d obligations des pays affectés de la zone euro pour diminuer leurs coûts d emprunt. Les actions internationales, telles que mesurées par l indice MSCI EAEO, ont terminé le troisième trimestre en hausse de 4,7 %. En dépit du rebond du troisième trimestre, la valorisation de l indice composé S&P/TSX demeure raisonnable avec un ratio cours-bénéfice de 15,2 qui se situe sous la moyenne historique de 17,0. Multiple cours-bénéfice du S&P/TSX basé sur les 12 derniers mois d exploitation TSX P/E Multiple Median: 16.7 Based On Trailing Operating Earnings Average: 17.0 40 40 L indice S&P 500 a grimpé de 27 %, en dollars américains, au cours des douze derniers mois terminés le 30 septembre. Les actions américaines ont agréablement surpris dans un contexte de lourd endettement, d importants niveaux de déficit, de faible croissance économique, de l échéance des diminutions fiscales initiées par Bush et des coupures automatiques des dépenses prévues le 1 er janvier 2013. 35 35 30 30 25 25 20 20 15 15 14.0 10 10 5 5 0 0 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 M11 JUL 2012 Source : TD Newcrest 2
Les interventions des banques centrales ont permis aux marchés obligataires d afficher un rendement satisfaisant durant un troisième trimestre marqué par la volatilité. L indice universel obligataire DEX a ainsi augmenté de 1,24 % pour la période de trois mois, portant le rendement pour l année à ce jour à 3,29 %. Les écarts intéressants ont attiré les investisseurs ce qui a entraîné une hausse des obligations provinciales. Les obligations du Québec ont bien réagi suite aux résultats des récentes élections provinciales qui se sont avérés moins dommageables qu on le craignait, compte tenu de l élection d un gouvernement minoritaire. TITRES À REVENU FIXE Dans ce contexte, les produits de crédit ont surclassé les obligations fédérales en générant un rendement de 2,1 % pour les trois derniers mois et un rendement impressionnant de 5,4 % depuis le début de l année. Les obligations canadiennes du secteur dix ans ont amorcé le trimestre à 1,74 % pour ensuite se diriger une fois de plus vers un nouveau plancher historique de 1,57 %. L anticipation d interventions des différentes banques centrales a renversé cette tendance et les taux ont effleuré le niveau des 2 %. Cependant, cette frénésie sur les marchés s est rapidement estompée et les taux ont terminé le trimestre à 1,73 %, presque inchangés. Rendement des marchés obligataires 30 septembre 2012 3 mois 1 an Indice universel obligataire DEX 1,24% 5,45% Obligations fédérales 0,52% 3,47% Obligations provinciales 1,47% 7,00% Obligations municipales 1,42% 5,70% Obligations de sociétés 2,10% 7,07% Bons du Trésor 91 jours 0,23% 0,94% Source : PC-Bond Analytics 2.75 2.50 2.25 2.00 1.75 1.50 Taux de rendement des obligations du secteur 10 ans 30 septembre 2011 au 30 septembre 2012 en % Source : Bloomberg 3
La Banque du Canada a maintenu son taux au cours des réunions de juillet et septembre, mais envisage toujours des hausses probables des taux d intérêt. Dans ce cadre, elle a déclaré que «Dans la mesure où l expansion économique se poursuit et l offre excédentaire au sein de l économie se résorbe graduellement, il se peut qu une réduction modeste de la détente monétaire considérable actuellement en place au Canada devienne appropriée». Cependant, les investisseurs ne croient pas à une augmentation des taux de sitôt alors que la majorité d entre eux évaluent que le taux cible de financement à un jour demeurera à 1 % jusqu au deuxième semestre de 2013 à tout le moins. La Réserve fédérale américaine a annoncé une nouvelle ronde d assouplissement quantitatif ciblant l achat de titres adossés à des créances immobilières au rythme de 40 milliards de dollars par mois. La durée de ce nouveau programme est liée à la situation économique des États-Unis. Les statistiques sur l emploi devront grandement s améliorer afin de mettre un terme à ce programme. À cette même occasion, la Réserve a aussi précisé qu elle maintiendrait ses taux d intérêt pratiquement à zéro jusqu en 2015, repoussant ainsi la voie à une première augmentation des taux. BANQUES CENTRALES La Banque centrale européenne a annoncé un nouveau programme qui lui permettra, sous certaines conditions, d acheter sur le marché secondaire la dette souveraine des pays en détresse de la zone euro. Les marchés ont réagi favorablement à ce programme illimité de rachat visant à diminuer la crise de la dette dans la zone euro, cette annonce ayant entraîné un resserrement des écarts avec les obligations allemandes. 6,0 5,5 5,0 4,5 4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 Principales banques centrales Taux de financement à un jour Taux cible de la Réserve fédérale américaine Taux cible du financement à un jour de la Banque du Canada Taux directeur de la Banque centrale européenne Sources : Banque du Canada, Réserve fédérale américaine, Banque centrale européenne 4
Statistique Canada a révélé que l économie a grimpé de 0,2 % en juillet après une révision à la baisse de l avance de 0,1 % en juin. Le résultat de juillet a dépassé le 0,1 % anticipé par les analystes. Au Canada, l économie a produit 52 000 nouveaux emplois en septembre, en hausse de 34 000 comparativement au mois précédent. En revanche, le taux de chômage a grimpé a 7,4 % dû à une augmentation du taux de participation. ÉCONOMIE CANADIENNE En septembre, le volume des ventes résidentielles à l échelle nationale a été inférieur de 15 % à celui de l an dernier alors que la moitié des marchés locaux du pays essuyaient une diminution d au moins 10 %, tel que révélé par l Association canadienne de l immeuble (ACI). Cependant, l indice composite national de prix de maison Teranet - Banque Nationale a grimpé pour un neuvième mois consécutif en août, augmentant de 4,1 % sur une base annuelle. Les seules villes qui ont enregistré une baisse sur une base mensuelle sont Vancouver, Victoria et Québecalors que les huit autre villes de l indice ont continué de progressé. 8 6 4 2 0-2 -4-6 PIB annualisé - Canada (2 e trimestre de 2012, devise locale in %) Indice composite national de prix de maison Teranet - Banque Nationale (année/année - en %) 15 10 5 0-5 -10 Source : Statistique Canada Source : Bloomberg, Indice composite national de prix de maison Teranet Banque Nationale 5
Au deuxième trimestre, l économie américaine a ralenti compte tenu des faibles dépenses à la consommation, des coupures gouvernementales et de la hausse des importations des pays étrangers. Selon le département du commerce américain, le taux annuel du produit intérieur brut, la plus importante mesure de la santé économique nationale, s est accru de 1,5 % au deuxième trimestre. ÉCONOMIE AMÉRICAINE Le rapport sur l emploi non agricole aux États-Unis a fait état de la création de 114 000 nouveaux emplois en septembre tel qu anticipé. Le taux de chômage a baissé de 8,1 % à 7,8 %, sous la barre des 8 % pour la première fois depuis janvier 2009. En plus de dépasser les prévisions, la chute du taux de chômage est attribuable aux individus ayant trouvé de l emploi, plutôt qu à ceux ayant cessé de chercher un emploi. Les ventes de maisons existantes ont augmenté de 7,8 % en août comparativement à juillet, devançant largement les anticipations. Les inventaires des maisons invendues ont diminué, un signe encourageant de reprise dans ce marché léthargique qui pourrait à nouveau contribuer de façon significative à l essor économique. 11 Taux de chômage aux États-Unis Total désaisonnalisé de la force de travail 5 4 3 2 1 0 PIB réel annualisé - États-Unis (2 e trimestre 2012, en devise locale en %) 10 9 8 7 6 5 4-1 Sources : Bloomberg, bureau of Labor Statistics Source : Bureau of Economic Analysis (BEA) 6
L activité commerciale en France s est brusquement dégradée en septembre, la baisse la plus rapide depuis avril 2009. La faible demande intérieure et le ralentissement accru dans le sud de l Europe ont entraîné vers une contraction la deuxième région économique en importance dans la zone euro. ÉCONOMIE MONDIALE En août, la production brute du Japon a chuté à un niveau jamais atteint depuis quinze mois, affectée par la baisse des ventes dans son marché de l exportation le plus important, celui de la Chine. De plus, la crise de la zone euro a entraîné une perte de confiance alimentée par les craintes que la troisième plus importante économie mondiale ne tombe en récession vers la fin de l année. 60 France PIB vs. PMI Manufacturier PMI Manufacturier Markit (Axe de gauche) Croissance du PIB Réel % en glissement trimestriel (Axe de droite) 1,5 La Chine a approuvé soixante projets d infrastructures, évalués à plus de 150 milliards de dollars américains, afin de relancer une économie embourbée dans le pire ralentissement qu elle ait connu en trois ans. Ces projets ont fait naître l espoir que ce moteur économique mondial puisse générer un meilleur rendement au quatrième trimestre. 55 50 45 1,0 0,5 0,0-0,5 La banque centrale du Brésil a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique de 2,5 % à 1,6 % après la diffusion d une mince augmentation de 0,4 % au deuxième trimestre comparativement au premier trimestre. Malgré la révision à la baisse de son taux de croissance, elle a haussé la prévision du taux d inflation de 2012 de 4,7 % à 5,2 %. 40-1,0 35-1,5 30-2,0 Sources : Bloomberg, Markit & National Institute of Statistics and Economic Studies 7
ÉVÉNEMENTS À SUIVRE DE PRÈS Canada États-Unis Europe Avec la tendance à la baisse du volume des ventes, est-ce que les prix des maisons à travers le Canada chuteront aussi? Le nouveau président qui sera élu en novembre devra rapidement prendre des décisions difficiles : Deux dossiers fiscaux importants qui représentent une menace pour la croissance économique aux États-Unis en 2013 l échéance des diminutions fiscales initiées par Bush à la fin de l année et les coupures automatiques des dépenses budgétaires surnommées Fiscal Cliff. Suite à l augmentation de 900 milliards de dollars du plafond de la dette en 2011, une deuxième confrontation est à prévoir entre les décideurs politiques américains alors qu ils devront voter bientôt sur un rehaussement du plafond de la dette nationale. Nous craignons que les mesures d austérité affectant sérieusement la croissance économique de plusieurs pays européens n amplifient la récession qui perdure dans cette région. 8