Modélisation de tiges d arbres à partir de contours actifs



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Journées du Groue de Travail en Modélisation Géométrique 2015, Poitiers Modélisation de tiges d arbres à artir de contours actifs Joris Ravaglia 1,2 et Alexandra Bac 1 et Richard Fournier 2 1 LSIS, Aix-Marseille Université, Marseille, FRANCE 2 Cartel, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, CANADA Résumé Forest structural arameters are essential information for several alications, including forest inventory, forest management and allometric modelling. Recently, Terrestrial Laser Scanner (TLS) have been introduced as a reliable alternative to manual measurements of these arameters. In this study we resent an innovative methodology for the estimation of diameter at breast height and tree stem taer from a TLS acquired oint cloud. Our work is based on a multi-scale combination of an original Hough transform and oen growing active contours. The methodology was tested on both simulated data and real data acquired in natural forest environments. Even though no statistical results are available yet, the estimation rocedure aears to be romising. Les attributs structuraux des arbres sont des éléments forestiers cruciaux. Ils se trouvent au cœur de multiles alications telles que l inventaire forestier, la gestion forestière et les modèles allométriques. Récemment, les Scanners Lasers Terrestres (SLT) ont été résentés comme une alternative fiable à la mesure manuelle des aramètres structuraux. Dans cet article nous résentons une estimation innovante du diamètre à hauteur de oitrine et du défilement des troncs à artir de données acquises ar SLT. Notre méthodologie utilise un schéma multirésolution dans lequel intervient une combinaison de transformée de Hough et de contours actifs croissants ouverts. Bien que des résultats chiffrés ne soient as encore disonibles, les tests effectués sur des données simulées et réelles (acquises en environnement forestier naturel) montrent des résultats encourageants. Mots-clés : LiDAR, Nuages de oints, Transformée de Hough, Contours actifs croissants 1. Introduction Les aramètres structuraux des individus d un eulement forestiers sont des éléments majeurs mesurés lors d inventaires forestiers. Parmi ceux-ci on trouve le diamètre des arbres à hauteur de oitrine (DHP, diamètre du tronc à 1,30 m) ainsi que leur défilement (diamètre du tronc en fonction de la hauteur). Ces aramètres structuraux ont un vaste sectre d utilisation. Ils sont emloyés dans les suivis temorels de sites naturels, dans leur exloitation durable et dans les aménagements forestiers [Mur08, Wes09]. Ils sont aussi à la base des relations allométriques et sont des aramètres majeurs des modèles de croissance végétale et des modèles d échange de carbone [Koz88, KM06, BWF 11]. Les rotocoles de mesure de ces aramètres incluent aujourd hui un ensemble de relevés manuels effectués ar des oérateurs forestiers [DCO09]. Toutefois, ces mesures comortent des imrécisions dues aux instruments de mesure et restent subjectives. De lus, elles sont limitées ar la logistique d acquisition. C est ourquoi la technologie LiDAR a récemment été introduite comme suort aux inventaires forestiers traditionnels. Les aareils LiDAR sont des senseurs actifs qui ermettent d obtenir une rerésentation tridimensionnelle de leur environnement. Ces cateurs émettent un faisceau laser qui est réfléchi vers l aareil lorsqu une surface est rencontrée. En analysant le tems de trajet du faisceau ou la hase du signal de retour, les instruments LiDAR sont à même de reconstruire un nuage de oints 3D rerésentant leur environnement. Ces acquisitions sont récises, raides et objectives. Le traitement des nuages de oints acquis ar LiDAR en environnement forestier ouvre donc la voie à des inventaires assistés améliorés et généralisés à grande échelle [DCF11]. Le LiDAR aérien est aujourd hui utilisé our l étude de vastes domaines forestiers [Ns02]. Ceendant, les faisceaux

2 Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG émis ar les aareils LiDAR aériens énètrent eu rofondément sous le couvert végétal. Ces cateurs ermettent donc de décrire la canoée ainsi que certaines zones du sol des zones survolées mais ne donnent que eu d informations sur la structure des arbres. C est ourquoi leur utilisation se révèle inaroriée à l estimation de aramètres d inventaires à l échelle des individus d un eulement. Les cateurs LiDAR terrestres sont les comlémentaires des LiDAR aériens. Positionnés sous le couvert végétal, ils ermettent d échantillonner raidement et avec récision la végétation résente sous la canoée. A artir de ces données acquises de manière non destructive, il est ossible d estimer lusieurs aramètres structuraux difficiles d accès aux oérateurs sans abattage des individus (e.g. volume des houiers) [ZZHJ08]. De lus, les nuages de oints récoltés contiennent des informations ertinentes our estimer de nouveaux attributs forestiers [DAF 08]. Récemment l utilisation des cateurs LiDAR terrestres en milieu forestier naturel a donc reçu beaucou d attention. Plusieurs études ont montré la caacité des traitements de nuages de oints acquis ar LiDAR à estimer la hauteur des arbres d un eulement, leur volume et leurs attributs de branchaison [RKAk 13]. D autres se sont concentrées sur l évaluation de la surface foliaire et sur différents attributs relatifs aux houiers des arbres [DAF 08, BWF 11]. L estimation du DHP et du défilement des troncs d arbres ont été eux aussi largement étudiés du fait du rôle crucial de ces aramètres dans les modèles allométriques [AB01]. Afin d estimer le DHP et le défilement d un arbre, il est nécessaire de reconstruire un modèle de sa tige rinciale. Une hyothèse couramment admise ar les écologues et les forestiers est que les tiges d arbres ont une forme circulaire. Les modèles construits à artir de cercles, de cylindres ou de cônes constituent donc de bonnes rerésentations de la réalité malgré le biais qu ils engendrent [SAST03]. Pour lus de récision, il est aussi ossible d utiliser des modélisations ar B-slines qui catureront lus d informations [PW04]. Pour modéliser une tige d arbre ar un ensemble de cercles ou de cylindres ajustés au nuage de oints, il est nécessaire d identifier les oints du nuage sur lesquels ajuster ces formes. Cette étae du traitement s aarente à une segmentation du nuage de oints en branches. On retrouve différentes aroches our cette segmentation. La découe du nuage de oints en tranches horizontales ou arallèles au modèle numérique de terrain, ar exemle, ermet d utiliser une segmentation ar ultramétriques [OPKS11]. Cette segmentation eut aussi être auyée ar des outils de morhologie mathématique [BSK 07, MBSK08] ou des algorithmes de la famille des k-moyennes [KB08]. Récemment des aroches basées sur des artitionnements du nuage de oints ont aussi été emloyées avec succès [RKAk 13]. Une fois les segments obtenus, l ajustement d un cercle, d un cylindre ou d un cône à leurs oints ermet de retrouver la osition et le rayon des tiges à modéliser. Alternativement, il est ossible de tirer arti de la forme en croissant de lune des nuages de oints our retrouver ces informations [KB08]. Finalement, si une remière estimation de la osition et du rayon de la base d un arbre est connue, une modélisation itérative ar cylindres eut être mise en lace [PGW04, LVH06, HMS 14]. Une telle aroche résente l intérêt de ne as se baser sur une segmentation du nuage de oints. C est aussi le cas des aroches utilisant l algorithme RANSAC [SWK07]. Bien que l estimation du DHP et du défilement des tiges d arbres ait donc été étudiée ar différentes aroches, les solutions mises en lace se heurtent à certains obstacles. Parmi ceux-ci on retrouve, d une art, des limitations intrinsèques aux méthodologies, et d autre art, des difficultés liées au tye d acquisition des données. En effet, les méthodes d ajustement de cercles ou de cylindres reosent sur la qualité de la segmentation du nuage de oints. Dans le cas de méthodes de modélisation itératives, et lors d ajustements de cylindres sur des segments de oints, l initialisation reste une roblématique difficile à formaliser. De lus, les aroches travaillant ar ajustement de cercles ne sont aroriées que dans le cas de tiges verticales. En effet, lus une tige est inclinée, lus sa forme sur une tranche horizontale s éloigne du cercle au rofit d une ellise allongée. Les méthodes d estimation de aramètres structuraux doivent aussi relever des défis liés aux données issues de cateurs LiDAR. De manière oérationnelle, les traitements doivent trouver des réonses adéquates à la non homogénéité de la densité d échantillonnage et aux gros volumes de données générés [EBN13]. Par ailleurs, il leur faut gérer la résence de bruit et de végétation basse dans les données, ce qui comlexifie la modélisation fine des tiges [DCF11]. Enfin, les traitements de nuages de oints doivent offrir des réonses au hénomène d occlusion articulièrement rononcé en environnement forestier naturel. Les méthodes existantes roosent des solutions à certains de ces défis. Il reste toutefois difficile d évaluer leur alicabilité en milieu forestier naturel dans lequel les nuages de oints sont difficiles à aréhender. En effet, bien que les travaux existants aient démontré leur efficacité, leur contexte d alication et d évaluation est limité à des données acquises dans des conditions favorables : nuages de oints d arbres isolés, sans feuillage ou scannés deuis différents oints de vue uis fusionnés afin de limiter l occlusion. Une autre aroche de modélisation des tiges ermet de réondre artiellement à ces roblématiques, c est la transformée de Hough adatée our la recherche de cercles. Elle figure armi les remiers travaux réalisés sur l estimation du DHP en milieu naturel [SAST03]. Bien que les résultats obtenus ar cette aroche aient été encourageants (récision moyenne de 1,7 cm our un taux détection suérieur à 90%), elle a été délaissée au rofit des aroches ar ajustement de formes. Ceci eut s exliquer ar la déendance des résultats à la résolution de l esace de Hough et à la com-

Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG 3 lexité de l extraction des cercles ertinents au sein de cet esace. Toutefois, l utilisation de la transformée de Hough comorte lusieurs avantages. Elle ne nécessite as d étae de segmentation du nuage de oints. Elle est donc moins sensible aux erreurs induites ar ce traitement et offre une lus grande robustesse à l occlusion. Aucune initialisation de modèle n étant nécessaire à son alication, l automatisation de l ensemble de la méthodologie est facilitée. Finalement, la transformée de Hough étant une aroche ar accumulation, elle est robuste au bruit et n est as affectée ar le biais induit ar des otimisations aux moindres carrés. Dans cet article, nous résentons une nouvelle méthodologie d estimation du DHP et du défilement des tiges d arbres. La nature de la transformée de Hough la rend ate à faire face aux différentes limitations évoquées. C est ourquoi nous basons notre aroche sur une transformée de Hough originale, une analyse fine de l esace de Hough obtenu et un défilement des troncs ar contours actifs ouverts dans l esace de Hough. Cette aroche ermet la modélisation de tiges d arbres résents dans un nuage de oints acquis en milieu forestier de manière globale ar oosition aux méthodes itératives et aux méthodes ar tranches. 2. Méthodologie 2.1. Princie général Le rincie général de la méthodologie roosée est de modéliser les tiges d arbre ar des tuboïdes. Nous définissons un tuboïde comme une suite ordonnée de cercles ositionnés dans un esace 3D et dont les centres, les orientations et les rayons sont continus. La modélisation des tiges d arbres se ramène alors à la détection d ensembles de cercles cohérents. Pour effectuer cette reconnaissance de formes au sein du nuage de oints nous avons mis en lace une méthodologie comortant deux étaes rinciales au sein d un schéma multi-résolution (fig.??). La remière étae alique une variante de la transformée de Hough (TH) adatée à la détection des cercles résents dans le nuage de oints. La seconde étae consiste à extraire les tuboïdes rerésentatifs de la TH grâce à des contours actifs ouverts croissants. Lors de la remière étae, nous utilisons une variante de la TH qui se base à la fois sur les ositions des oints dans le nuage et sur leurs normales. La rise en comte des normales aux oints du nuage ermet de réduire la comlexité algorithmique de la TH classique. Le résultat de cette transformée est un esace discret 4D dans lequel chaque élément rerésente une occurrence de cercle à laquelle un score est attaché. Dans la deuxième étae cet esace discret est analysé afin d en extraire les tuboïdes d intérêt. Dans cet esace, un tuboïde est rerésenté ar une courbe continue traversant les éléments de score significatifs. C est ourquoi nous emloyons des contours actifs ouverts our rechercher des telles courbes. Une fois ces deux étaes accomlies, nous Nuage de oints et normales Variante de la Transformée de Hough Esace de Hough 4D Otimisation de Contours actifs ouverts Courbes 4D Résolution Suffisante? Oui Modèles de tiges Courbes rééchantillonnées Non Transformée de Hough haute résolution Sous-nuage de oints et normales Schéma multi-résolution Figure 1: Schéma méthodologique de l aroche roosée. aliquons la transformée inverse our convertir les courbes extraites en tuboïdes dans l esace cartésien. Finalement, ces deux étaes euvent être réétées jusqu à obtention d une résolution satisfaisante des tuboïdes. La méthodologie roosée bénéficie des mêmes avantages que ceux de la TH cités récédemment tout en gardant une comlexité faible (O(n)). En l aliquant au nuage de oints dans son ensemble et en utilisant les normales aux oints, elle ermet de s affranchir des roblèmes de détection liés aux tiges inclinées rencontrés ar les ajustements de cercles ou la transformée de Hough telle qu aliquée ar Simonse et al. [SAST03]. 2.2. Transformée de Hough La transformée de Hough est un outil uissant de reconnaissance de formes roosée ar P.V.C. Hough en 1962 [Hou62]. Initialement mise en lace our la reconnaissance de lignes droites dans une image, elle est alicable our reconnaitre tout tye de modèle. Soit M un modèle à aramètres (M R ) régi ar l équation (le système d équations) f. Soit D = d i i = 1,...,n un ensemble de oints de données d i. On aelle transformée de Hough associée à f l alication qui à toute occurrence m du modèle M recherché associe le nombre de oints de D qui lui aartient (un oint d aartient à une occurrence m ssi f (d) m = 0) :

4 Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG P c Figure 2: Les normales à un cercle assent ar le centre du cercle. Figure 4: Un oint de donnée aartient à un ensemble de cercles décrits ar une équation aramétrique. Chaque oint des données va voter our les cercles situés sur deux demi-droites de l esace de Hough T H : M N + m i 1 f (di) avec 1 f (di) la fonction caractéristique du sous ensemble f (d i ) m = 0 de M : 1 f (di) : M { {0,1} m 1 si f (d i ) m = 0 0 sinon Le rincie d utilisation de la TH est simle : lus le nombre de oints de données aartenant à une occurrence du modèle M est imortant, lus cette occurrence est rerésentative des données. Les occurrences les lus rerésentatives sont donc rerésentées ar des maximums locaux de la TH. La TH réduit donc le roblème comlexe de reconnaissance de formes à un roblème d analyse lus simle à traiter. Toutefois, l analyse de la valeur de la TH dans l esace continu des aramètres est algorithmiquement non réalisable. C est ourquoi en ratique la recherche de maximums locaux s effectue sur une quantification de l esace des aramètres. L esace ainsi quantifié est aelé esace de Hough et le nombre de oints de données aartenant à un des modèles de la quantification est aelé score. Par définition, la TH associe un score à chaque modèle de l esace de Hough. Cette oération est comlexe uisqu elle nécessite, our chaque occurrence de modèle dans l esace de Hough, d identifier les oints qui lui aartiennent. En ratique c est le rocessus inverse qui est utilisé. Il est référable de voir l esace de Hough comme un accumulateur de score. Chaque oint des données va voter our l ensemble des occurrences auxquelles il aartient. Dans notre cas, nous cherchons à extraire des tuboïdes des données. Or nous avons vu que la recherche de tuboïdes eut se ramener à la recherche de cercles de ositions, d orientations et de rayons continus. Dans cette section nous résentons donc une variante de la TH our l extraction de cercles dans un nuage de oints 3D. Son originalité réside dans le fait que la création de l esace de Hough corresondant résente une faible comlexité et est simle à mettre en lace. L analyse de cet esace de Hough ermettra alors d extraire des suites ordonnées de cercles. 2.2.1. Variante de la transformée de Hough La TH que nous utilisons a été remièrement résentée ar [BRMV15]. Un cercle dans un esace 3D est définit ar 7 aramètres : trois our le centre c(x c,y c,z c) du cercle, trois our son orientation n(n x,n yn z) et un our son rayon r. Toutefois, au sein d un tuboïde, l orientation de chaque cercle est donnée ar la tangente du squelette du tuboïde. Pour notre étude, il est donc ossible de ne considérer que quatre aramètres lors de l extraction des cercles au sein du nuage de oints. Ainsi, nous réduisons à 4 les dimensions de l esace de Hough à construire. La variante de la TH mise en lace se base sur la roriété suivante : la droite ortée ar la normale n à un oint sur un cercle C asse ar son centre c (fig. 2). Si la direction de la normale est connue, on eut réduire la roosition récédente en récisant que le centre c se situe sur la demi droite ortée ar le oint et de direction n. Dans le cas de normales dont la direction n est as connue, on en déduit que l ensemble des cercles auquel aartient un oint est défini ar le système d équations aramétriques suivant : { c = ± λn r = λ, λ R + (1) Nous utilisons la transformée de Hough associée à ce système aramétrique our obtenir un esace de Hough 4D : chaque oint du nuage va voter our tous les éléments situés sur les deux demi-droites 4D (l unique demi-droite 4D dans le cas où les directions des normales sont connues) décrites ar ce système d équations (fig. 4). L identification des éléments our lesquels vote un oint eut donc s effectuer effi-

Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG 5 λ = 0 λ = 1 λ = 2 λ = 3 λ = 0 λ = 1 λ = 2 λ = 3 λ = 0 λ = 1 λ = 2 λ = 3 Figure 3: Caractéristiques de l esace de Hough. Haut : votes d un oint de données our différentes valeurs de λ. Centre : votes de trois de données our différentes valeurs de λ. Bas : extraolation des votes dans le domaine continu. cacement ar lancer de rayon. Pour cela nous avons utilisé un algorithme de faible comlexité (O(n)) roosé ar [AW87] que nous avons adaté à des esaces 4D. 2.2.2. Filtrage de l esace de Hough En résence de bruit, et de ar la discrétisation des esaces de Hough, lusieurs effets de bord aaraissent. En articulier, les oints et normales bruités induisent des votes aberrants, qui, combinés à la non orientation des normales, créent des maxima locaux non rerésentatifs. Pour faciliter l analyse de l esace de Hough et surimer des otentiels faux-ositifs, il est nécessaire de filtrer ces éléments. Cette étae de filtrage ermet de réduire le nombre d éléments de l esace de Hough à rendre en comte ar la suite. Elle allège donc le rocessus l analyse à venir, en lus de limiter le nombre de faux-ositifs. Le filtre que nous roosons s auie sur une analyse de la forme de l esace de Hough créé. La figure 3 rerésente des sous-esaces 2D (dans le lan du cercle à extraire) de l esace de Hough 4D corresondant à différents rayons. Elle illustre aussi les votes engendrés ar les deux demi-droites ortées ar les normales de lusieurs oints de données dans l esace de Hough. On remarque que les votes des oints de données forment deux ensembles distincts dans l esace de Hough (sauf dans le cas dégénéré où λ = 0) qui rennent la forme de cercles de rayons λ + R et λ R illustrés en bleu et rouge sur le bas de la figure 3 : tandis que le cercle rouge est induit ar les votes le long des demi-droites d intérêt, le cercle bleu est induit ar les votes de la demi-droite orientée dans la mauvaise direction. Les éléments de l esace de Hough traversés ar le cercle bleu sont donc à filtrer. Lorsque les oints de données sont échantillonnés régulièrement, le score des éléments de l esace de Hough est homogène au sein de chacun de ces deux ensembles. Toutefois, les normales aux oints divergent en dehors du cercle résent dans les données tandis qu elles convergent dans la direction du centre du cercle. Lors du rocessus de vote, cela entraîne une différence de score significative entre les deux ensembles identifiés. On eut donc classifier les éléments de l esace de Hough en deux classes et filtrer les éléments de la classe de lus faible score. Pour cela nous utilisons le seuil d Otsu qui maximise la variance inter-classes. Ce seuil ermet de classifier des données en deux classes de manière raide [Ots75]. Ceendant, our un cercle de même rayon il est ossible d obtenir des scores très variés. En effet, le nombre de oints décrivant la surface d une tige ar un cateur LiDAR n est as constant. Ce hénomène rovient de différentes sources. En remier lieu, la géométrie shérique du cateur entraîne

6 Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG une diminution de la densité d échantillonnage en fonction de la distance à l instrument. En second lieu, le nombre de oints enregistrés sur une tige d arbre est roortionnel à son rayon. Finalement l occlusion fortement résente en environnement forestier réduit le nombre de oints décrivant une tige. Ainsi, il est imossible d effectuer une classification globale des éléments de l esace de Hough. Par conséquent, on référera utiliser une classification au sein d une fenêtre locale our chaque rayon de l esace de Hough. La taille de cette fenêtre doit être assez grande our comrendre des éléments des deux classes tout en restant locale. C est ourquoi our chaque rayon r de l esace de Hough analysé, nous fixons la taille de cette fenêtre à 2r, ce qui corresond à la distance séarant les deux classes dans l esace de Hough (fig. 5). Même avec cette récaution, rien ne garantit la résence des deux classes au sein de la fenêtre d analyse : une fenêtre d analyse eut ne contenir que la classe à filtrer (fig. 5). Pour s assurer de la résence des deux classes dans la fenêtre, et donc de la validité de la classification, nous utilisons une relation existant entre les deux classes : le ratio des scores des deux classes est constant our un r donné et eut être évalué en fonction de la divergence des normales (fig. 5) : our un même nombre de oints de données votants, le nombre n de votes va être réartit sur des arcs de longueurs différentes. Ainsi le score moyen de la classe d intérêt se calcule comme s 1 = l1 n et celui de la classe à filtrer comme s 2 = l2 n. Le ratio = s1 s 2 = ε+2r ε de ces deux valeurs est un invariant qui ne déend que du rayon r et de la distance ε entre le centre du cercle et le oint de vote dans l esace de Hough. Pour s assurer de la résence des deux classes au sein d une fenêtre d analyse il suffit donc de comarer le ratio de leurs scores avec ce ratio théorique. Dans le cas où seule une classe est résente dans la fenêtre d analyse, tous ses éléments sont filtrés. 2.3. Contours actifs Une fois filtré, l esace de Hough ainsi créé ar la variante de la TH que nous roosons doit être analysé our en extraire les tuboïdes rerésentant les tiges d arbres. Comme mentionné récédemment, un tuboïde se traduit ar une courbe 4D continue dans l esace de Hough. Les aroches classiques d analyse de l esace de Hough telles que la recherche de maximas locaux ne ermettent d extraire qu un ensemble non ordonné d éléments sans relations aarentes. Elles ne sont donc as alicables à la recherche de tuboïdes dans l esace de Hough. Dans cette artie nous résentons une méthodologie ermettant d extraire des courbes de l esace de Hough assant ar les éléments de score élevés. Pour ce faire, nous utilisons des contours actifs ouverts croissants. Ce choix est justifié ar la grande flexibilité de ces outils et ar l assurance d obtenir des courbes continues. Nous initialisons donc des contours actif ouverts sur les maximum r r R ε λ = 1 Figure 5: Filtrage de l esace de Hough ar fenêtres d analyse. locaux de l esace de Hough avant de les laisser s étirer le long des éléments de score élevés. Les contours actifs sont des outils de segmentation uissants qui trouvent des alications diverses [KWT88]. Majoritairement utilisés our extraire les contours d une image, il est ossible de les utiliser à d autres fins [WNTR11]. Un contours actif est définit comme une courbe aramétrique s(t) = (x(t), y(t)),t [0, 1] qui minimise une énergie E déendant du contexte d alication. La formulation classique de l énergie d un contour actif telle que résentée ar Kaas et al. [KWT88] est de la forme : l1 α 1 E = E(s(t)) dt (2) 0 1 = [E int + E data + E ext] dt (3) 0 avec E int l énergie interne du contour, E data l énergie de données et E ext l énergie externe. L énergie interne du contour ermet d influencer la géométrie de la courbe désirée. L énergie de données, elle, ermet à la courbe de se ositionner au lus rès des données à segmenter. Finalement, l énergie externe est un terme lus général ouvant contenir des considérations d ordres suérieurs définies ar l utilisateur. Comme tout algorithme itératif d otimisation multivariables, les contours actifs nécessitent une initialisation roche de leur état d énergie minimale. Dans certaines alications cette initialisation est faite de façon manuelle ou semi-automatique. Le but de notre méthodologie étant l automatisation de l inventaire forestier, de tels traitements ne sont as envisageables. Dans le cadre d une méthode automatique, rien ne ermet de déterminer a riori la longueur des tiges ni leur osition dans l esace de Hough. Une initialisation comlète semble alors difficile. Nous avons donc ris le arti d utiliser les éléments de l esace de Hough les lus rerésentatifs des données comme seule initialisation des contours actifs, à savoir les maximas locaux. A artir de cette remière osition, les contours actifs vont croître de manière itérative jusqu à ce qu ils atteignent leur longueur et leur osition d énergie otimales. l2

Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG 7 2.3.1. Contours actifs ouverts croissants La croissance des contours actifs est effectuée en intégrant un terme de croissance E cro à l énergie de la courbe. Ainsi nous utilisons l énergie suivante : 1 E = [E int + E data + E cro] dt (4) 0 dans laquelle l énergie interne corresond à l énergie roosée ar Kaas et al. [KWT88] : E int = α s t(t) 2 + β s tt(t) 2 (5) Elle est comosée de deux termes : le remier contrôle l élasticité du contours tandis que le second contrôle sa courbure. L énergie des données est définie de manière à atteindre ses minimums sur les maximums locaux de l esace de Hough : D arès les équation d Euler-Lagrange, l équation 4 atteint un minimum lorsque : αs ii + βs iiii + f i = 0 (8) avec i = {x(t),y(t),z(t),r(t)} et f i = E data i terme E data + Ecro i. Le eut se calculer ar simle différence finie i dans l esace de Hough. Pour lus de régularité toutefois, il est référable de considérer l esace de Hough comme une fonction continue localement quadratique. Le gradient d une telle fonction varie de façon linéaire. L évaluation de la dérivée artielle de l esace de Hough eut donc se faire selon une interolation linéaire du gradient au oint s(t). Arès discrétisation du calcul des dérivées artielles d ordres 2 et 4 du contour actif (eq. 9 et 10), l équation 8 eut se réécrire sous forme matricielle (eq. 11). E data () = a I min I() I +(1 a) min (N ) I() I max I min I max(n ) I min (N (6) ) où I() rerésente le score du oint dans l esace de Hough, I min,i max les scores minimal et maximal de l esace de Hough, I min (N ),I min (N ) les valeurs minimale et maximale de l esace de Hough dans le voisinage de, et a un coefficient de ondération. Tandis que le remier terme encourage le snake à évoluer vers des zones de scores élevés, il l autorise à s éloigner des maximums locaux de l esace de Hough dans les zones homogènes. Le second terme, lui, encourage le snake à se ositionner sur les maximas locaux mais eut avoir une valeur élevée même dans les zones de l esace de Hough où le score faible. La combinaison ondérée de ces deux termes ermet donc au snake d évoluer au lus roche des maximums résents dans les zones homogènes de score élevé. La croissance d un contour actif doit se faire dans la direction où les scores de l esace de Hough sont les lus élevés. Nous avons choisi de définir cette direction comme la moyenne quadratique des directions de croissance dans un cône de recherche autour de la tangente ondérée ar le score de l esace de Hough. Seules les extrémités d un contours actifs doivent être soumises à la croissance. Ainsi le terme d énergie de croissance est défini ar : d 0 s t(t) d d 0 si t = 0 0 s t(t) E cro = d 0 d d 1 st(t) si t = 1 0 s t(t) 0 sinon avec d 0 (res. d 1 ) la direction de croissance à l extrémité du contours où t = 0 (res. t = 1). (7) s tttt = s tt = s(t + 1) 2s(t) + s(t 1) h 2 (9) s(t + 2) 4s(t + 1) + 6s(t) 4s(t 1) + s(t 2) h 4 (10) A s + f i = 0 (11) avec A une matrice entadiagonale tenant comte des dérivées d ordres 2 et 4 et dont les coefficients sont formés de α et β. Toutefois la discrétisation des dérivées aux extrémités du contours actif imose l ajout de conditions aux bords. Nous avons choisi d imoser une courbure nulle aux extrémités de la courbe et avons donc modifié en conséquence les deux remières et deux dernières lignes de la matrice A. Considérons maintenant les contours actifs comme des systèmes dynamiques fonction du tems T. Un tel contour s(t,t) atteint son état stationnaire lorsque son énergie est minimale, soit lorsque : s(t,t) T = 0 = A s + f i (12) Trouver le minimum de l énergie du contour actif revient donc à trouver son état stationnaire. En utilisant un schéma d Euler imlicite our les termes de géométrie de la courbe, et en considérant un schéma exlicite our les termes de données et de croissance on obtient alors la solution itérative : i(t + 1) = (A + γi) 1 (γi(t 1) f i (T 1)) (13)

8 Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG Figure 6: Modélisation de tuboïdes au sein d un nuage de oints bruité simulé. Gauche : nuage de oints en entrée. Droite : tuboïdes modélisés. 2.3.2. Contrôle de croissance Lorsque le contour actif croît, la distance entre ses oints d échantillonnage s agrandit, réduisant ainsi la récision de la courbe. Pour limiter cet effet les contours actifs sont rééchantillonnés lorsque la distance moyenne entre les oints est suérieure à la résolution de l esace de Hough. La valeur du coefficient de croissance eut être difficile à aréhender. Pour moins de déendance à son aramétrage, l énergie du contour est régulièrement otimisée sans tenir comte de ce terme. Lorsque sa osition est éloignée de son état stationnaire et que les termes de croissance et d attraction à l image sont du même ordre, la croissance d un contour eut entraîner son oscillation autour d une longueur et d une osition. Nous avons donc ajouté un critère d arrêt de croissance des contours ortant sur la dérivée de la longueur des contours our détecter ces oscillations. Ainsi, à artir de l initialisation d un contour actif, l itération de l otimisation de l énergie de contours avec ou sans terme de croissance est réétée jusqu à ce qu un de ces deux critères d arrêt soit rencontré. Une fois la croissance d un contour arrêtée, la TH inverse ermet de convertir ces courbes 4D en tuboïdes dans l esace cartésien d origine : les centres et rayons des cercles du tuboïdes sont données directement ar TH inverse tandis que l orientation est donnée ar la tangente à la courbe. En ratique, our lus de régularité dans ces directions, un lissage ar filtre moyen de cette direction est aliqué. Lors de cette étae, seuls les tuboïdes ayant une longueur totale rerésentative d une tige sont conservés. 2.4. Schéma multi-résolution Afin d obtenir une récision satisfaisante our les inventaires forestiers, l esace de Hough utilisé doit avoir une résolution de l ordre de quelques centimètres. La création et le traitement d un esace de cette résolution à artir d une lacette forestière de 20 m 2 est donc un rocessus lourd qui nécessite beaucou de ressources informatiques. Pour alléger ces besoins nous roosons d inscrire la TH roosée dans un schéma multi-résolution (fig. 1). La remière étae de ce schéma consiste à créer un esace de Hough de résolution grossière (tyiquement entre 40 cm et 20 cm) à artir duquel une remière estimation de la osition et du diamètre des tiges est effectuée grâce aux contours actifs croissants. Puis des sous-esaces de Hough de résolutions suérieures sont construits et analysé de manière itérative grâce aux contours actifs extraits à la résolution récédente. Ce schéma est aliqué jusqu à l obtention d une résolution adéquate. Un contour actif extrait d un esace de Hough à l itération i rerésente une remière aroximation du tuboïde à extraire. A l itération i + 1, un nouvel esace de Hough de résolution suérieure est créé à artir de la boite englobante 4D du tuboïde décrit ar ce contour actif. Ainsi, bien que la résolution de l esace de Hough augmente, ses dimensions sont réduites. De lus, l identification des oints du nuage situés dans cette boite englobante ermet d alléger la création de l esace de Hough en n effectuant qu un nombre restreint de lancers de rayons. Le contours actif à l itération i est ensuite rééchantillonné roortionnellement à cette nouvelle résolution. Il est alors considéré comme l initialisation du contours actif dans l esace de Hough de haute résolution dont il faut minimiser l énergie. Dans le schéma roosé, la résolution de l esace de Hough à l itération i + 1 est 3 fois suérieure à la résolution à l itération i. En suosant que chaque oint d échantillonnage du contour actif se situe dans l élément de l esace de Hough contenant son état d énergie minimum, la division de cet élément en 3 assure que le délacement de ce oint ne déassera as un élément. On assure ainsi une convergence raide du contour actif de résolution suérieure vers son état stationnaire. Ce traitement multi-résolution ermet donc d assurer une

Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG 9 Figure 7: Modélisation de tiges d arbres en environnement naturel. Gauche : nuage de oints en entrée. Droite : tiges modélisés. convergence raide des résultats jusqu à une résolution fine tout en évitant une consommation excessive des ressources informatiques. De lus, la création des esaces de Hough à chaque itération est facilité ar la seule rise en comte des oints inclus dans le tuboïde grossier. Finalement, ce schéma ouvre la orte à la arallélisation du rocessus multirésolution our chacun des contours actifs ar la suite. 3. Résultats Afin d illustrer la méthodologie et d en évaluer les résultats nous l avons testé sur deux jeux de données différents our lesquels les normales aux oints ont été estimées grâce à des analyse en comosantes rinciales du voisinage shérique de chaque oint. Le remier nuage de oints utilisé a été simulé. Il comorte six rangées successives de huit cylindres de rayon 50 cm et d orientations différentes (de 0 à 30 degrés). Sur chacun des cylindres un bruit a été ajouté. Ce bruit varie de 0 % à 10 % du rayon (6). Sur l ensemble des cylindres bruités et inclinés, trois cylindres ont été mal modélisés. Nous avons aussi aliqué notre méthodologie à un nuage de oints acquis ar un instrument LiDAR (Faro Focus3D) en environnement forestier naturel (fig. 7). Les résultats obtenus ermettent de retrouver les huit tiges résentes dans les données. Ceendant on observe que certains tuboïdes reconstruits s éloignent de la tige centrale our décrire des éléments branchaison. On notera aussi une tro grande élongation des modèles qui euvent déasser en hauteur la tige qu ils modélisent. Finalement, on remarque que, bien que la tige du second arbre de gauche soit affectée ar l occlusion, le modèle reconstruit l information manquante dans cette zone. 4. Discussion La méthodologie roosée se base sur une utilisation innovante de deux outils uissants de reconnaissance de formes et de segmentation. Elle ermet de réondre au besoin d inventaire forestier assisté de manière oérationnelle en gardant des aramètres intuitifs. Elle se différencie des modélisations de tiges itératives ou ar tranches uisque les tiges sont extraites au sein d une même oération, assurant ainsi une continuité et une régularité des ositions et rayons estimés. Cette caractéristique ermet de réduite la sensibilité de la modélisation face au bruit. L emloi d un schéma multi-résolution ermet de réduire le tems de calcul et les ressources matérielles nécessaires au rocessus. Ces gains euvent alors être mis à rofit ar des rocessus de osttraitements. Ainsi, notre attention se orte actuellement sur l élimination des faux-ositifs visibles dans les résultats actuels, ainsi qu à l élaboration d un critère fin d arrêt de croissance des contours actifs. La variante de la TH résentée ici nécessite une estimation réalable des normales aux oints du nuage, la rendant ainsi déendante de la qualité des normales obtenues. Ceendant, grâce aux normales aux oints, la comlexité de la création de l esace de Hough est grandement diminuée uisque le rocessus est en O(n), avec n le nombre de oints dans le nuage. La TH résente aussi lusieurs avantages comarés aux méthodes d ajustement de cercles ou de cylindres (c.f. section 1 ). Entre autres, elle n est as affectée ar le biais entraîné ar les otimisations ar moindres carrés et s aarente lus à une otimisation en norme L. Elle semble donc moins sensible au bruit et lus robuste au hénomène d occlusion. De lus, la TH, avec son seuillage local et l analyse ar contours actifs ermettent de faire face à la non homogénéité de la densité d échantillonnage des tiges d arbres.

10 Joris Ravaglia et Alexandra Bac et Richard Fournier / Article Journées du GTMG L utilisation de contours actifs au sein d un esace de Hough est une innovation qui ermet d extraire un ensemble ordonné et cohérent d occurrences d un modèle recherché. La croissance automatique des contours ne nécessite as d initialisation comlexe des courbes ni de connaissances a riori sur leurs longueurs. Les contours actifs évitent ainsi d avoir à exliciter les relations existantes entre les différentes occurrences extraites ar des méthodes d analyse lus classiques. Les contours actifs grâce à leur continuité assure l obtention de tuboïdes cohérents robustes à l occlusion et au bruit. En effet, dans le cas d une artie de tige occluse, les termes de régularisation ar élasticité et courbure ermettent de reconstruire une tige cohérente avec les informations résentes dans les zones non occluses. 5. Conclusion Notre étude réond à un besoin oérationnel ciblé : l assistance aux inventaires forestiers en environnement naturel. Dans ce cadre, nous avons ris le arti de rooser une méthodologie caable d être utilisée en milieu oérationnel. En ce sens elle s éloignent des solutions aortées jusqu ici qui souffrent encore des difficultés inhérentes aux acquisitions ar cateurs LiDAR. Ce choix nous a amené à remettre en avant la transformée de Hough qui avait été délaissée au rofit des aroches ar ajustement de cercles ou de cylindres sur les nuages de oints. La variante de la transformée de Hough et les contours actifs croissant forment une combinaison qui ermet d estimer deux attributs forestiers imortants que sont le diamètre à hauteur de oitrine et le défilement de la tige rinciale. Ces deux outils fournissent un traitement raide, formalisé et totalement automatisé. Les résultats obtenus sont encourageants malgré la résence d erreur. Nous travaillons actuellement à leur détection et à leur filtrage. L esace de Hough créé à artir des normales coulées à la osition des oints eut être adaté à la recherche d autres modèles dans un nuage de oints 3D. Nous avons fait un remier as dans l utilisation de cet outil ouvert et flexible. Nous allons maintenant nous concentrer sur le raffinement de cette aroche et une étude lus extensive des résultats en environnements naturels. Références [AB01] AVERY T. E., BURKHART H. E. : Forest Measurements. McGraw-Hill series in forest resources. McGraw-Hill, 2001. [AW87] AMANATIDES J., WOO A. : A fast voxel traversal algorithm for ray tracing. In Proceedings of EUROGRAPHICS (1987), vol. i,. 3 10. [BRMV15] BAC A., RAVAGLIA J., MOREL J., VEGA C. : A novel Hough transform for 3D circle detection from laser scanner oint clouds. 2015. [BSK 07] BIENERT A., SCHELLER S., KEANE E., MO- HAN F., NUGENT C. : Tree detection and diameter estimations by analysis of forest terrestrial laserscanner oint clouds. In ISPRS worksho on laser scanning (2007), vol. 2007, Citeseer,. 50 55. [BWF 11] BÉLAND M., WIDLOWSKI J.-L., FOURNIER R. A., CÔTÉ J.-F., VERSTRAETE M. M. : Estimating leaf area distribution in savanna trees from terrestrial LiDAR measurements. Agricultural and Forest Meteorology. Vol. 151, Num. 9 (2011), 1252 1266. [DAF 08] DURRIEU S., ALLOUIS T., FOURNIER R., VÉGA C., ALBRECH L. : Satial quantification of vegetation density from terrestrial laser scanner data for characterization of 3d forest structure at lot level. In SilviLaser 2008 (2008),. 325. [DCF11] DASSOT M., CONSTANT T., FOURNIER M. : The use of terrestrial LiDAR technology in forest science : alication fields, benefits and challenges. Annals of Forest Science. Vol. 68, Num. 5 (juillet 2011), 959 974. [DCO09] DOUCET R., CÔTÉ M., OIFQ : Manuel de foresterie. Éditions MultiMondes, 2009. [EBN13] ELSEBERG J., BORRMANN D., NÜCHTER A. : One billion oints in the cloud an octree for efficient rocessing of 3D laser scans. ISPRS Journal of Photogrammetry and Remote Sensing. Vol. 76 (février 2013), 76 88. [HMS 14] HACKENBERG J., MORHART C., SHEPPARD J., SPIECKER H., DISNEY M. : Highly accurate tree models derived from terrestrial laser scan data : A method descrition. Forests. Vol. 5, Num. 5 (2014), 1069 1105. [Hou62] HOUGH P. V. C. : Method and means for recognizing comlex atterns. Tech. re., 1962. [KB08] KIRÁLY G., BROLLY G. : Modelling single trees from terrestrial laser scanning data in a forest reserve. The Photogrammetric Journal of Finland. Vol. 21, Num. 1 (2008), 37 50. [KM06] KANGAS A., MALTAMO M. : Forest inventory : methodology and alications, vol. 10. Sringer Science & Business Media, 2006. [Koz88] KOZAK A. : A variable-exonent taer equation.

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