BIOVALLEE. Propositions pour un scénario souhaitable - Mars 2012. Version 1



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Transcription:

BIOVALLEE Propositions pour un scénario souhaitable - Mars 2012 Version 1

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UNE METHODOLOGIE PROSPECTIVE Les collectivités de Biovallée veulent faire la démonstration de la capacité d un territoire rural multipolaire à offrir un modèle de développement humain alternatif et complémentaire au fonctionnement concentrique des zones urbaines et devenir un territoire de référence en matière de développement humain durable. La démarche doit permettre le déclenchement et la formalisation d une envie de territoire partagée. La méthodologie adoptée est dite prospective. Elle visait à formaliser des scénarios possible pour Biovallée, à partir desquels un scénario souhaitable a été construit. Des premières pistes d action seront ensuite proposées pour atteindre ce scénario de «l éco-territoire de référence». L objectif à long terme est de faire de ce territoire une référence au niveau européen en matière de développement humain durable, autour de trois axes stratégiques sur lesquels doivent converger les politiques publiques conduites sur le territoire ainsi que les initiatives citoyennes : aménager un territoire de référence ; impulser le développement économique autour de la protection et la valorisation des bio-ressources et le domaine des éco-activités ; accueillir des activités de recherche et de formation. La démarche Biovallée ne peut s inscrire que dans une stratégie ambitieuse pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques, nationaux et européens : Le 3*20 : pour 2020, diminuer les consommations énergétiques de 20 %, diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 20 %, passer à 20 % d énergies renouvelables dans la consommation ; Le Facteur 4 : réduire les émissions de gaz à effet de serre par 4 d ici 2040. La méthodologie prospective utilisée a été divisée en deux phases : 1. une phase de prospective exploratoire (juillet 2011 - octobre 2011) qui visait à ouvrir le «champ des possibles», soit à définir des futurs possibles pour Biovallée en 2040. 2. une phase de prospective stratégique (novembre 2011 - juillet 2012) où, suite à des propositions émanant d une concertation élargie avec les acteurs locaux, les élus valideront leur scénario souhaitable pour Biovallée, soit l éco-territoire de référence, et le déclineront en axes stratégiques et pistes d actions pour l atteindre. - 3 -

PHASE 1 : PROSPECTIVE EXPLORATOIRE L exercice de prospective exploratoire visait à ouvrir le champ des possibles. Son but n était ni d identifier toutes les hypothèses d évolution possible ni d avoir une vocation programmatrice ou planificatrice. Ces hypothèses d évolution ne se réaliseront sans doute jamais, la réalité sera probablement un assemblage de plusieurs de ces hypothèses qui sont donc là pour ouvrir le débat sur la définition d un scénario souhaitable partagé par les acteurs locaux, les élus, et la population. L exercice de prospective exploratoire ne traduit en rien une volonté politique, mais tend à éclairer le travail des décideurs locaux par la présentation synthétique de quelques futurs possibles. Ces hypothèses d évolution sont le résultat du travail d un panel d experts, chercheurs et d acteurs locaux, dans le but d apporter un avis «éclairé» aux élus. Trois séries de séminaires ont été organisées : le 19 juillet 2011, pour lancer la démarche prospective ; les 7, 8 et 9 septembre 2011, pour élaborer les scénarios ; le 28 septembre 2011, pour finaliser les scénarios. Dans la commande adressée au bureau d études INDDIGO, un des quatre scénarios devait apparaitre comme celui du souhaitable pour lancer le débat, avant d être complété et amendé dans la phase de prospective stratégique. - 4 -

LES 4 SCENARIOS EXPLORATOIRES Le siphon métropolitain En 2040, la Vallée de Drôme est pleinement intégrée à la métropole valentinoise qui a connu une expansion rapide. Inversement le Diois reste à l écart des phénomènes métropolitains à l œuvre dans la Vallée du Rhône, en raison du départ progressif des services et de l augmentation du prix des énergies qui freine la mobilité. La marge de manœuvre des collectivités locales est fortement réduite, dans un contexte généralisé de diminution des finances publiques. Les ressources mondialisées En 2040, le projet Biovallée a abouti à une séparation fonctionnelle entre un Diois «terrain de jeu» et une vallée de la Drôme inscrite dans la compétition mondialisée. Alors que le Diois est devenu une «réserve nationale de biosphère» et se désertifie, la vallée de la Drôme s est structurée autour de ses pôles principaux pour porter un projet entre les agglomérations de Valence et de Montélimar. Un archipel d initiatives En 2040, les dynamiques locales sont la résultante d une somme d opportunités et d initiatives individuelles qui se traduisent spatialement par une structure territoriale peu cohérente. Alors que la zone de confluence est plus ou moins sous l influence de l agglomération valentinoise, elle est déconnectée des autres espaces du territoire qui ont connu des évolutions très variables que ce soit en termes démographique, économique, sociale, environnementale La rupture durable En 2040, avec une action publique renouvelée, Biovallée est un écoterritoire rural de référence. L armature multipolaire s appuie sur des pôles urbains et bourgs centres renforcés, accueillant les principaux services et activités. Le développement durable est le moteur du développement économique et social. - 5 -

PHASE 2 : PROSPECTIVE STRATEGIQUE La construction du scénario souhaitable repose sur une approche participative, à travers la multiplication des temps de concertation avec les élus, acteurs locaux et habitants. Construction d une vision partagée du territoire Plusieurs réunions ont été organisées avec les élus et les techniciens en mars-avril 2011 pour recueillir des éléments de diagnostic partagé à travers des exercices de photolangage. Le cabinet INDDIGO a réalisé un diagnostic territorial de Biovallée (juin-septembre 2011), qui a été partagé lors de différents temps de concertation (forums prospectifs, ateliers de travail ) La Junior Entreprise Idées Territoires a réalisé et traité un questionnaire destinés à recueillir l avis des habitats sur leur territoire, dont les résultats ont été incorporés au diagnostic territorial (septembre 2011). Réactions sur les scénarios Les étudiants de la Junior Entreprise Idées Territoires ont formé à la démarche prospective un panel d une vingtaine de citoyens volontaires puis ont organisé des ateliers pour recueillir leurs avis sur les scénarios exploratoires (octobre 2011 à janvier 2012). Collecte des souhaits d un futur souhaitable Le 18 janvier 2011, a été organisé un apéro-débats ouvert au grand public. Après une séance en plénière destinée à présenter les quatre scénarios exploratoires, notamment grâce à des courts-métrages, les participants se sont retrouvés dans 10 ateliers de travail ayant des thèmes variés tels que : comment se déplacer en 2040? comment travailler en 2040?... Ils devaient ainsi imaginer ce qu ils souhaitaient dans chacun des quatre ateliers de 20 minutes auxquels ils ont pû participer. Les 8 et 9 février 2012, cinq ateliers prospectifs thématiques (Economie, Environnement, Aménagement, Solidarités, Energie) ouvert à tous, ont été organisés. Attirant une quinzaine de participants en moyenne, ils ont permis de recueillir les souhaits des différents protagonistes pour Biovallée en 2040, ainsi que les grands axes stratégiques que doivent prendre les politiques publiques pour y mener. Le scénario souhaitable proposé dans les pages suivantes fait la synthèse des échanges issus des différents temps de concertation, en prenant également en compte les points de débats et les contradictions éventuelles. Les quatre scénarios exploratoires ont également été présentés aux élus des Communautés de Communes du Val-de-Drôme, du Crestois et du Pays de Saillans, pour susciter des débats, notamment lors des Commissions d Initiatives Locales (octobre 2011 à février 2012). - 6 -

UN SCENARIO CO-CONSTRUIT Vision partagée élus/techniciens Les ateliers des 8 et 9 février 2012 Le travail des étudiants de la Junior Entreprise Idées Territoires : panel citoyen, enquête-habitant, animation de l apéro-débats L apéro-débats du 18 janvier 2012 Le diagnostic territorial Les quatre scénarios exploratoires L implication des élus à toutes les étapes - 7 -

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COMMENT LIRE LE SCENARIO SOUHAITABLE? La thématique décrite Les principaux points de débats et de désaccords qui ont émaillé les différents temps de concertation La description précise du scénario et de ses moteurs en 2040, issue des différents temps de concertation Les premières orientations et/ou actions structurantes à mener pour conduire au scénario souhaitable en 2040-9 -

Gouvernance En 2040, Biovallée est devenue un éco-territoire rural de référence. Si en 2012, les crises économique, énergétique, sociale, environnementale, laissaient présager un avenir certain, les collectivités locales, organisées à l échelle de Biovallée, ont impulsé une stratégie de développement durable ambitieuse. La hausse du coût des énergies, la diminution des subsides publics, le départ annoncé de grands services publics, la progression de la périurbanisation ont nécessité des réponses innovantes regroupées autour de quelques grands principes : sobriété, mutualisation, solidarités, polyvalence, multifonctionnalité, innovation. Toutefois, ne pouvant tout solutionner à elles seules, les collectivités locales se sont largement appuyées sur les initiatives des citoyens à la fois cibles et vecteurs des politiques publiques. Les collectivités de «Biovallée» sont garantes de l équilibre territorial et du bien commun en définissant une stratégie globale tout en se reposant sur les acteurs du territoire pour une application adaptée aux particularités locales. Son périmètre élargi lui permet de peser efficacement pour établir des partenariats avec les métropoles grenobloise, lyonnaise et de Valence-Montélimar. Des remarques ont été adressées sur la prise en compte de facteurs externes structurants : catastrophe naturelle, accident nucléaire Or l arrivée de ces évènements est d une part hautement aléatoire, et d autre part leur déroulement effectif empêcherait la construction de toute stratégie de développement (que fait-on si Biovallée est condamnée par des retombées radioactives?), qui est le but de ce scénario souhaitable. Cet élément introduit deux questions principales qui ont émaillé les débats : Jusqu où s étendra le périmètre de Biovallée? Se limitera t- elle à la seule Communauté de Communes du Val-de-Drôme? S étendra t-elle au Diois? franchira t-elle le Rhône? Jusqu à quel point les collectivités locales voudront/pourront coopérer et partager leurs compétences? Y aura-t-il d autres structures intercommunales en parallèle? Premières orientations ou actions structurantes Construire un projet de territoire partagé afin de peser face aux agglomérations et territoires voisins. Créer des lieux de débats et de rencontres avec les agglomérations et territoires voisins pour développer des synergies communes. Encourager l implication des citoyens dans la prise de décisions en instaurant de véritables instances de démocratie participative. - 10 -

Aménagement du territoire En 2040, le caractère multipolaire de Biovallée est renforcé, s amarrant sur une armature urbaine hiérarchisée et fonctionnelle. L arrivée de 13 000 habitants supplémentaires s est accompagnée d une densification des foyers de population existant, limitant la périurbanisation. Dans une logique de mixité fonctionnelle, l habitat, les emplois et les services ont été regroupés dans les villes et bourgs-centres. L armature urbaine est très hiérarchisée, le niveau d équipement variant avec le poids démographique des communes. Les grandes communes (Livron-sur-Drôme, Loriol-sur-Drôme, Crest et Die), ou pôles structurants, concentrent les équipements principaux. Les bourgs-centres ont connu une forte croissance démographique du fait de la relocalisation des hommes et des activités, ils forment un système de pôles d équilibre, répartis sur l ensemble du territoire : Saillans, Aouste-sur-Sye, Lucen-Diois, Châtillon-en-Diois, Alex, Granne,... Dans les petites communes, la croissance démographique est plus limitée mais se reconcentre dans les cœurs de villages. En dehors de ces trois niveaux de pôles (Pôles structurants, Pôles d équilibres, Cœurs de villages) l urbanisation a été limitée par les documents réglementaires tels le/les Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) ou Plan Local d Habitat (PLH). Le chiffre de 13 000 habitants supplémentaires correspond aux estimations faites par l INSEE (cf. La lettre - Analyses n 144, n 144, Territoires de Rhône-Alpes : à l'horizon 2040, cinq profils d'évolution démographique). Le renforcement de l armature urbaine ne signifie pas que la croissance économique et démographique se fera uniquement sur les pôles principaux. Ces pôles devront s appuyer sur les «pôles d équilibre» qui offriront un certain nombre de services de proximité voire intermédiaires et permettront, en maillant le territoire, de limiter les déplacements. Crainte de nombreux intervenants et élus, l abandon des communes rurales n est pas souhaitable pour le territoire. Toutefois nous partons du principe que les difficultés futures à se déplacer limiteront la mobilité des habitants qui préféreront se situer à proximité de pôles plus importants. Le maintien et la création de services de proximité sont évidemment à encourager mais, quelque soit l équipement, une densité minimale (même faible) est nécessaire pour sa pérennisation. Les SCoT et les PLH, tels qu ils existent aujourd hui imposent déjà une redensification des foyers de peuplement existant et une distribution des surfaces à urbanisées et des logements à construire selon le niveau de pôles. Si le territoire dispose de plusieurs PLH, il ne dispose pas en revanche de SCoT. - 11 -

Aménagement du territoire L augmentation de la densité des centres urbains s est accompagnée du développement de l habitat collectif dans une optique de mixité sociale. Ces logements, à énergie positive, ont permis à la fois d absorber la croissance démographique, d offrir une solution énergétique viable aux habitants, et de développer la cohésion sociale avec une mixité entre espaces privatifs et collectifs. Les formes de logements sont variées et certaines reposent sur des modèles coopératifs voire alternatifs : maison intergénérationnelle, logements partagés Le développement de l habitat collectif est nécessaire pour densifier les pôles. La notion de logements collectifs doit être bien définis car son image reste souvent cantonnée à des éléments négatifs : promiscuité, saleté, délinquance Il ne s agit pas de construire des tours dans les villages, mais de favoriser la construction de logements collectifs à R+1, R+2. L habitat collectif, tel qu il est pensé ici, dépasse de loin le simple cadre du bâtit mais inclut également des services, des loisirs pour favoriser le bien vivre ensemble. La montée des coûts du logement et du foncier a été en partie contrebalancée par un effort important en matière de construction de logements sociaux. Premières orientations ou actions structurantes Favoriser l adéquation spatiale entre logements, emplois et services. Développer une politique de logements qui permette à tous de se loger décemment. Encourager la construction de logements collectifs, bénéficiant d espaces privatifs et publics. Encourager la construction de logements sociaux. Encourager des formes d habitat coopératif. Limiter la périurbanisation et préserver les terres agricoles. Construire un Schéma de Cohérence Territoriale sur un large périmètre. Favoriser la construction dans les «dents creuses». Favoriser l utilisation de matériaux locaux dans la construction des bâtiments. - 12 -

Mobilités et déplacements Du fait de la reconcentration des hommes et des équipements et de profonds changements des comportements individuels, les systèmes de transports ont été optimisés dans une optique de multimodalité et d intermodalité, en privilégiant les alternatives à la voiture individuelle. Les politiques de transport adoptées ont eu pour objectif, dans l ordre de : 1. réduire les déplacements ; 2. favoriser le report modal ; 3. favoriser les transports en commun, dont la part modale augmente de deux points. Le cadencement de la ligner TER a été multiplié sur les pôles structurants et s est adapté aux horaires de vie des habitants. Les pôles structurants et les pôles d équilibre sont reliés par un réseau de bus. Progressivement, des aménagements de la voirie ont été effectués pour permettre le déploiement les modes doux, notamment le vélo dont la part modale a doublé, dans les villes et villages. Les ruptures de charge entre ces différents modes de transport ont été limitées par des aménagements : places de parking autour des gares, possibilités de mettre son vélo dans la soute des bus Du fait de ce système multimodal, la part de la voiture, bien qu encore majoritaire (60 % de part modale) du fait de la situation rurale du territoire, a fortement diminué (-12 points). Des participants ont exprimé le souhait de réduire encore plus la part de la voiture. Toutefois, sachant que les transports en commun sont déficitaires (dans le meilleur des cas), dans les grandes villes, il parait peu probable, dans un territoire à la densité de population trois fois inférieure à la moyenne française, de se passer de la voiture. - 13 -

Mobilités et déplacements Le déploiement de ce nouveau réseau de transports a nécessité une plus grande implication personnelle des habitants. Si les transports en commun et modes doux se sont développés, ils ne permettent pas d assurer toutes les liaisons et de mailler exhaustivement le territoire. Les citoyens ont donc un rôle important à jouer dans l organisation de leurs déplacements, à travers des systèmes plus ponctuels : transport à la demande, covoiturage (+ 6 points de part modale), acquisition de voitures partagée, «taxi-brousse» mais encouragés par les pouvoirs publics à travers «des plates-formes de mobilités.» Cette auto-organisation permet de compléter efficacement les réseaux de transports principaux, en permettant aux habitants des hameaux et des villages de rejoindre des pôles plus importants. L auto-organisation nécessitera une grande flexibilité des habitants, dont le rapport au temps sera nécessairement différent, ne se basant pas sur l immédiateté. Il faudra accepter que nous n aurons pas forcément la même liberté de nous déplacer qu aujourd hui, sauf si on en a les moyens. Premières orientations ou actions structurantes Réduire le nombre de déplacements. Favoriser la multimodalité en limitant au maximum les ruptures de charge Mettre en place un ticket unique Créer des places de stationnement gratuites (voitures + vélos) dans les gares Assurer la cohérence entre les modes de déplacements Mettre en place un guichet unique Créer une plate-forme de mobilité pour renseigner les habitants Favoriser la création de Plans de Déplacements Administratifs, Entreprises et Interentreprises Favoriser le développement des mode-doux Création d un Schéma Modes Doux à l échelle de la Biovallée Soutenir les initiatives individuelles - 14 -

Cohésion sociale Malgré l arrivé de catégories socio-professionnelles disposant de revenus élevés et attirées par un cadre de vie préservé, Biovallée a réussi à maintenir et renforcer la cohésion sociale et le bien vivre ensemble grâce au développement de l habitat collectif, des transports en commun, de l économie sociale et solidaire, des circuits courts Le niveau de service est maintenu par rapport à 2012, voire s est amélioré du fait d une meilleure organisation. La mutualisation des services a permis de les sauvegarder dans les pôles d équilibre et les bourgs-centres à travers des Maisons de Services, Maisons de Santé, ou le renforcement de la polyvalence des prestataires publics et privés : poste dans les bureaux de tabac ou les mairies, vente des Associations pour le Maintien de l Agriculture Paysanne (AMAP) dans les locaux des écoles Le déploiement des Technologies de l Information et de la Communication permet aux habitants éloignés des axes de communication de bénéficier de services externes, comme les services administratifs en ligne. Les médecins peuvent prendre des nouvelles à distance de leur patient, grâce à des équipements spécifiques : prise du pouls, de la tension, vidéo-diagnostic et ainsi éviter des déplacements vers les Maisons de Santé. Polyvalence, mutualisation et multifonctionnalité seront les conditions nécessaires pour maintenir des services sur l ensemble du territoire. L organisation des services de demain sera vraisemblablement différente de celle d aujourd hui, avec des fonds publics encore moins importants. Les TIC représentent donc une réelle opportunité de développement pour le territoire, bien qu il semble peu probable qu il y aura un accès au très haut débit dans toutes les communes. Biovallée se caractérise également par le poids de l Economie Sociale et Solidaire, qui représente un vivier d emplois important et un ferment de la cohésion sociale. L épargne citoyenne permet de réinjecter l argent dans l économie locale, entre autre, avec le développement de monnaies locales. En parallèle se sont développées des initiatives non marchandes tels les Systèmes d Echanges Locaux. - 15 -

Cohésion sociale Les activités culturelles et artistiques font pleinement partie du développement économique et social à travers une vie associative et culturelle foisonnante, qui permet de maintenir la cohésion sociale et de renforcer les solidarités. Biovallée confirme ainsi son statut de territoire d innovation en matière sociale et culturelle en soutenant les initiatives des collectivités et des citoyens en ce sens. Les habitants ont su coopérer pour répondre à des problématiques que les collectivités locales n ont pas pu toujours gérer seules. Les habitants prennent davantage part aux décisions politiques grâce à un système de démocratie participative plus développé, et ce, à toutes les échelles. Une meilleure implication des citoyens dans la vie politique est une demande forte de la part des participants aux différentes phases de la démarche. De cette problématique en découle une autre : comment cibler les publics qui ne s expriment pas (ouvriers, employés, jeunes,.) afin de mettre en place une démocratie participative qui représente la population dans sa diversité, accroissant ainsi sa légitimité. Premières orientations ou actions structurantes Favoriser le développement de l habitat collectif et des logements sociaux (cf. partie aménagement du territoire). Favoriser le développement des transports en communs (cf. partie déplacements). Promouvoir des clauses d insertion dans les marchés et dans les relations avec les entreprises. Développer le service à la personne au-delà des seuls services à domicile. Construire une véritable stratégie d aménagement numérique du territoire. - 16 -

Energie - Climat Biovallée a entamé une profonde révolution énergétique. Bien qu étant encore un territoire rural, le facteur 4 (diminution par 4 des Gaz à Effet de Serre) est atteint en 2050. Les émissions de Gaz à Effet de Serre et la consommation d énergie ont diminué grâce à un aménagement du territoire qui a pris en compte très tôt l augmentation du prix des énergies, et une évolution profonde des comportements individuels. La réduction des consommations est salutaire pour les ménages modestes qui évitent ainsi de tomber dans la précarité énergétique. Nos simulations les plus ambitieuses montrent que la réduction des GES atteindra à peine le facteur 2 d ici 2050. Or l atteinte du facteur 2 nécessitera des efforts considérables. Si de grandes marges de manœuvre existent dans l habitat et le bâtit, la diminution des gaz à effet de serre sera plus difficile dans les transports et les activités économiques, dont l agriculture. Les bâtiments construits depuis 2010 ont tous été conçu selon des normes énergétiques strictes. Parallèlement à une politique de sensibilisation, un plan de rénovation de l habitat conduira à la réhabilitation de 60 % des logements. Ce plan sera complété par une densification de l habitat neuf. Le transport automobile individuel a vu sa part modale réduire à moins de 60 % au profit des transports collectifs et des déplacements doux, en parallèle au développement de la voiture électrique qui représente 30% du parc. Biovallée a réussi à devenir indépendante pour la production d énergie hors transport, en misant sur un mix énergétique diversifié issues de ressources renouvelables : solaire, éolien (et petit éolien), bois-énergie, géothermie, méthanisation Parallèlement à une production centralisée, des équipements plus structurants auront émergé : de grandes centrales photovoltaïques (120 MW), 4 champs «grand éolien» (60 MW) et des chaufferies biomasse (7,8 MW). Le développement de la filière bois-énergie passera d abord par une augmentation de la production de bois. Cette ressource est en effet sous exploitée actuellement. A l échelle régionale, la production ne suffit plus à alimenter toutes les chaufferies-bois, qui se multiplient, à l instar de celle de Pierrelatte. - 17 -

Energie - Climat L adaptation au changement climatique est essentielle pour un territoire dont le développement dépend de ses ressources naturelles et de sa qualité de vie. Les pouvoirs publics ont précocement engagé un travail de convergence des initiatives locales d adaptation. Même avec l ensemble des initiatives évoquées ci-dessus, on atteint «seulement» 40% de réduction des émissions de GES en 2050. L atteinte du facteur 2 nécessitera des mesures plus poussées sur l aménagement, les mobilités, les comportements, l évolution de l agriculture, un changement des habitudes alimentaires Premières orientations ou actions structurantes Réduire les distances parcourues. Favoriser le report modal. Encourager le développement des transports en commun et des modes doux (cf. partie déplacements). Rénover le bâtit existant, en agissant prioritairement sur les publics les plus défavorisés. Encourager la construction de bâtiments «passifs», voire producteurs nets d énergie. Développer la production d énergies renouvelable, sous toutes leurs formes. Rénover les microcentrales hydrauliques. Construire des petites fermes éoliennes. Développer les réseaux de chaleur. Sensibiliser et former les habitants aux enjeux énergétiques, dont la précarité énergétique. - 18 -

Ressources L ensemble des ressources du territoire sert de moteur au développement économique local. Les ressources naturelles et patrimoniales sont valorisées, mais gérées de manière concertée et durable afin de limiter les conflits d usage. La réorganisation de l aménagement du territoire a permis de maintenir la première de ses ressources : l espace. Les espaces naturels ont étés protégés et intégrés dans une trame verte et bleue élargie permettant la circulation des espèces animales et végétales. La biodiversité est ainsi relativement protégée des nuisances et des pressions anthropiques. Les espaces naturels sont supports d actions d éducation et de sensibilisation à l environnement. Du fait d un étalement urbain limité et d une périurbanisation ralentie, les surfaces agricoles ont été maintenues. La maitrise de la périurbanisation a évité la banalisation des paysages, bien qu ils se soient transformés avec une plus forte densité de logements dans les villes et villages et le développement de mâts éoliens. Le patrimoine naturel (milieux, paysages ) de Biovallée est un des principaux facteurs de son attractivité et de sa qualité de vie. Les résultats du questionnaire adressé aux habitants ont clairement démontré leur profond attachement à ces ressources. Le protocole d accord Biovallée prévoit d ailleurs de stopper l urbanisation des terres agricoles d ici 2020. L implantation d éoliennes sur le territoire suscite de nombreux débats, avec notamment une remise en cause de leur insertion dans les paysages locaux. Les patrimoines historique et culturel sont préservés et sont les supports du développement d un tourisme de découverte, ainsi que du maintien d une identité commune au territoire. La valorisation du patrimoine local passe également par la reconnaissance et la transmission des savoir-faire des artisans, des agriculteurs, des associations, des habitants dans des domaines variées, qui conforte le souhait des acteurs locaux de faire de Biovallée un «territoire école» (cf. partie économie). - 19 -

Ressources Le développement de la filière bois a été rendu possible par les remembrements forestiers et l acquisition de parcelles inexploitées par des syndicats communaux et des coopératives locales. La ressource en eau est sous pression du fait des ponctions liées au développement démographique de Biovallée et des territoires environnants. Toutefois, elle est gérée de manière soutenable, d une part avec une diminution de la demande (éco-gestes, réduction des cultures les plus consommatrices ) et d autre part, une augmentation de l offre (récupération de l eau de pluie, retenues collinaires ). Premières orientations ou actions structurantes Maitriser le foncier (cf. partie aménagement du territoire). Protéger les milieux naturels et limiter les nuisances (déchets, pollutions ). Développer des actions d information et de sensibilisation à l environnement. Préserver et valoriser les ressources culturelles et patrimoniales. Optimiser la ressource en eau. Développer de nouvelles sources d approvisionnement (retenues collinaires, récupérateurs d eau de pluie ). Adopter des productions et des techniques agricoles moins gourmandes en eau. Augmenter la production en bois-construction et bois-énergie. Favoriser l exploitation de la forêt pour les collectivités locales. Regrouper les parcelles sylvicoles, aujourd hui très fragmentées. Empêcher l exploitation des gaz de schiste sur le territoire. - 20 -