Contribution n 14 Programme «Santé-logement» (Association Médecins du Monde, Ilede-France) INFORMATIONS SUR VOTRE CADRE D'ACTIVITE - Mode d'exercice ou type de structure dans laquelle vous intervenez : - Association spécialisée en santé publique (promotion de la santé, prévention, éducation pour la santé, etc.) INFORMATIONS SUR VOTRE CADRE D'ACTIVITE - Secteur d'intervention : - Promotion de la santé - Prévention médicalisée - Santé environnementale - Diagnostic et prise en charge - Protection sociale - Recherche - Veille sanitaire, observation de la santé INFORMATIONS SUR VOTRE CADRE D'ACTIVITE - Public concerné : - Personnes exposées à des facteurs de risques environnementaux INFORMATIONS SUR VOTRE CADRE D'ACTIVITE - Territoire d'intervention : - Local, précisez : Val de Marne Vous contribuez : - Au nom de votre structure 1) Quel est l'intitulé de l'intervention? Mission Santé-Logement 2) L'intervention est-elle? - A visée principale autre, mais prenant en compte l'impact sur les inégalités sociales de santé 3) Quelle est (ou quelles sont) la(les) structure(s) porteuse(s) de l'intervention? - Porteur unique, précisez le nom de l'organisme porteur : Médecins du Monde 4) Type(s) de structure(s) ou de professionnel(s) porteur(s) de l'intervention : - Association spécialisée en santé publique (promotion de la santé, prévention, éducation pour la santé, etc.) 5) De quelle façon le diagnostic initial identifiant le besoin d'agir sur les inégalités sociales de santé a-t-il été élaboré? Document joint : http://www.sfsp.fr/tmp/20121015_180820_4978.doc L'équipe intervenait initialement uniquement sur les questions de saturnisme. Travaillant au domicile l'équipe a pu constater que l'état de santé des habitants était impacté de multiples manières par leurs conditions de logement. 6) L'intervention est-elle menée dans un cadre expérimental? - Oui, précisez : Travail sur un petit territoire qui cherche à démontrer : - le lien entre l'habitat indigne et la santé - l'importance du travail en réseau pour résoudre ces questions. 7) L'intervention a-t-elle déjà été mise en oeuvre dans un autre contexte (autre région et/ou autre public, etc.)? - Non 8) Quels sont les objectifs de l'intervention? - Dépister et informer des risques pour leur santé les familles vivant dans des logements indignes. - Renforcer la prévention du saturnisme infantile et des pathologies respiratoires dans le logement dégradé. - Informer les professionnels de santé, du social et de l'hygiène autour de la question santé et logement. - Développer le réseau de professionnels interdisciplinaire autour de la thématique santé et logement. - Favoriser la prise en compte des problèmes de santé dans les procédures de relogement. - Faire émerger la question des moisissures dans le logement comme une question de santé publique actuelle. 9) Quels sont les déterminants visés dans l'intervention? - Habitat et zone de résidence - Revenu - Environnement physico-chimique - Environnement biologique - Accès aux soins - Prévention - Biologie, physiologie
- Age - Sexe 10) Quelles sont les thématiques de santé abordées dans l'intervention? Intoxication au plomb, santé respiratoire, immunodépression, santé mentale, souffrance psychique 11) Quel(s) est(sont) le(s) public(s) directement bénéficiaire(s) de l'intervention? - Personnes en vulnérabilité sociale - Personnes porteuses de maladies chroniques - Personnes exposées à des facteurs de risques environnementaux - Professionnels (y compris futurs professionnels, bénévoles, élus...) La mission a défini comme critères d'intervention : - présence d'un habitat indigne - présence d'une personne malade probablement en raison des conditions de logement - vulnérabilité (ne parle pas / n'écrit pas le français, méconnaît ses droits) 12) L'intervention menée a-t-elle une approche populationnelle? - Autres, précisez : population vivant dans un logement indigne 13) L'intervention vise-t-elle? - A augmenter le niveau de santé globale de la population ciblée Pour les familles rencontrées le lien qui peut être établi entre pathologies et conditions de logement doit pourvoir servir les cliniciens qui suivent la personne à affiner le diagnostic et mieux adapter le traitement. 14) L'intervention remplit-elle des objectifs fixés dans un cadre politique et/ou s'inscrit-elle dans des dispositifs définis (type PRS, CLS, CUCS, ASV, délégation de compétences pour les collectivités territoriales, etc.)? - Oui, précisez le cadre politique ou les dispositifs : Cette action rentre dans le cadre du Plan National Santé Environnement 2 (PNSE2), en particulier les actions 27 (Prévenir l'insalubrité due à la suroccupation) et 28 (Créer des mesures ciblées d'accompagnement social). Par ailleurs, elle rentre naturellement dans sa déclinaison régionale (PRSE 2), en particulier dans le groupe de travail 2 Protéger la santé et l'environnement des personnes vulnérables et plus particulièrement les fiches 7 (Protéger la santé et l'environnement des personnes vulnérables du fait de leur état de santé) et 8 (Lutte contre l'habitat indigne). Enfin cette action qui se situait naturellement dans le cadre dans l'axe de lutte contre le saturnisme infantile du PRSP 2006-2010, trouve aussi sa place dans l'axe 3-2-2 Habitat et santé : une action à mieux connaître pour mieux la maîtriser du Plan stratégique 2011-2016 de l'ars Ile-de-France. 15) Quelle est la durée totale de l'intervention? 3 ans 15 bis) L'intervention est-elle? - En cours 16) Quelle est la fréquence de l'intervention? - Répétitive (intervention ponctuelle répétée à des moments ou lieux différents) - Visites à domicile suite à des signalements par des partenaires, chez des familles vivant dans de l'habitat indigne et présentant des problèmes de santé. - Réunions d'informations formations avec les professionnels. 17) A quel niveau territorial l'intervention se déroule-t-elle? - Départemental Sur une quinzaine de communes du Val-de-Marne. 18) Quel(s) est(sont) le(s) lieu(x) et/ou milieu(x) d'intervention? - Structures d'accueil du jeune enfant - Etablissements médicaux - Maisons de santé pluridisciplinaires - Etablissements sociaux - Structures d'accueil associatives - Milieu familial Travail avec les PMI, CMS, hôpitaux, CMP, Equipe mobile psy précarité, circonscriptions d'action sociale, CCAS, SCHS, DT ARS, DHRIL, Pact, Habinser, CAF... 19) Quel est le nombre de personnes qui bénéficient directement de cette intervention? - Nombre de personnes à ce jour, environ : 90 - Nombre de personnes ciblées, environ : 150
Ce sont en moyenne 33 nouveaux dossiers par an qui sont ouverts. Mais le suivi est long créant une file active plus lourde. 20) Quelles sont (ont été) les principales activités mises en place, y compris avec et/ou par les partenaires? Document joint : http://www.sfsp.fr/tmp/20121015_180820_3034.pdf Visites à domicile : Sur la base des signalements émis par les partenaires rencontrés les équipes mixtes, professionnels de l'habitat et professionnels de la santé iront au domicile des familles afin de faire un double diagnostic et d'envisager les mesures à prendre tant dans le domaine de la santé que dans celui du logement. Si, à l'occasion d'une de ces visites, l'équipe repère un immeuble particulièrement dégradé, des visites en porte à porte seront organisées, afin de faire de la prévention et de l'information. Des dossiers sont ouverts quand, dans un logement l'équipe constate 3 facteurs réunis : - L'aspect indigne du logement : Peintures écaillées dans un immeuble avant 1949, Humidité et moisissures importantes, Arrêté de péril ou d'insalubrité déjà pris, ou pouvant être pris, au vu des éléments du logement et de l'immeuble. - Le problème de santé d'un au moins des membres de la famille peut être suspecté d'être en lien avec le logement : problèmes respiratoires, suspicion d'intoxication au plomb, problèmes allergiques, problèmes de santé mentale. - La vulnérabilité de la famille : mauvaise maîtrise du français oral, mauvaise maîtrise ou absence de maitrise du français écrit, méconnaissance des dispositifs de droits et difficultés à appréhender les parcours administratifs. Actions sur la santé : au vu des éléments constatés lors de la 1ère visite différentes actions seront entreprises : orientation vers la PMI ou le médecin traitant pour plombémie, orientation pour dépistage allergologique, orientation pour bilan pneumologique, orientations vers un CMP, toutes autres actions de bilan de santé. Quand jugé nécessaire, l'équipe fera l'accompagnement pour la 1ère consultation, en particulier en ce qui concerne les personnes avec des troubles mentaux. Actions habitat : au vu des éléments constatés lors de la 1ère visite, différentes actions seront entreprises : demande de diagnostic plomb du logement et/ou des parties communes de l'immeuble à la DT - ARS 94, orientation vers le SCHS pour une visite de l'inspecteur de salubrité, prélèvements et analyse de moisissures par le Laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris (LHVP), * prélèvements et analyse de poussières par le LHVP. Action de recherche : Afin de continuer à documenter les rapports entre le mal logement et la santé : - une veille documentaire est mise en place, - des réunions de travail avec des partenaires nationaux agissant sur le même secteur sont prévues : Ministère de la santé, Pôle national de lutte contre l'habitat indigne, Fondation Abbé Pierre, réseau santé d'atd quart monde, service Santé- Habitat de l'hôpital Nord de Marseille Ces réunions ont pour but, sur la base de l'action menée dans le Val-de-Marne, de mieux comprendre les mécanismes à l'œuvre dans les situations de maladies liées au logement. Il s'agit, à moyen terme, de trouver les moyens de faire levier afin que la santé soit un critère pris en compte au moment du traitement des demandes de relogement. Elargissement du réseau local de partenaires : les modalités d'intervention de la mission et ses outils de travail seront présentés à nos partenaires historiques (centres de PMI et SCHS) et à de nouveaux partenaires (EDS, planning familial, centres de santé, CCAS et tout acteurs associatifs concernés) sur de nouvelles communes : Ivry, Villeneuve-le-Roi, Vincennes. L'objet de ces rencontres sera de présenter les outils de travail développés par la mission et d'échanger sur des modalités de travail communes, d'orientation et de réorientation. Par ailleurs, la thématique Santé et logement sera proposée systématiquement dans le cadre des formations auxquelles la mission est associée, entre autre avec Créteil Solidarité. 21) Le public bénéficiaire participe-t-il (a-t-il participé) à la démarche? - Lors du diagnostic initial, précisez : Entretien non directif avec des bénéficiaires pour comprendre leur représentation de l'impact de leur logement sur leur santé et mieux cerner la manière de vivre avec les contraintes qu'imposent un habitat indigne. 22) L'équipe impliquée dans l'intervention (porteur(s) et partenaire(s) de la mise en oeuvre) est-elle pluriprofessionnelle? - Equipe pluriprofessionnelle 23a) Précisez le nombre de professionnels impliqués (incluant bénévoles ou salariés, pairs, adultes relais, etc.) : L'équipe est composée : - d une dizaine de bénévoles interviennent pour l'équivalent d'un ETP. - d'une coordinatrice technique salariée à 3/5ème. - d'un tiers temps d'une secrétaire logisticienne salariée. - d'un tiers temps d'une coordinatrice générale de ce programme avec les autres actions de Médecins du Monde en Banlieue.
23b) Précisez le type de professionnels impliqués (incluant bénévoles ou salariés, pairs, adultes relais, etc.) : Professionnels de santé (médecins -pédiatre, généraliste et psychiatre-, infirmiers/ières, ), de professionnels de l'habitat (architecte, urbaniste) et du social (travailleur social, éducatrice spécialisé. Deux des membres de l'équipe, la coordinatrice et une des responsables bénévoles, sont professionnelles de santé publique. 24) Quels sont (ont été) les partenaires impliqués dans le cadre de cette intervention? - Partenaires du secteur de la santé (précisez à la question 24a) - Partenaires d'autres secteurs (précisez à la question 24 b) 24a) Si partenaires du secteur de la santé, précisez : - Association spécialisée en santé publique (promotion de la santé, prévention, éducation à la santé, etc.) - Autre association intervenant en santé publique, mais dont ce n'est pas la mission première (association de quartier, etc.) - Professionnels de santé libéraux (médicaux/paramédicaux) - Maison de santé pluridisciplinaire - Réseau de soins (coordination de la prise en charge des patients) - Etablissement médical (établissement hospitalier, établissement de rééducation, etc.) - Etablissement médico-social - Collectivité territoriale (service de santé publique, PMI, CCAS, etc.) - Etablissement public de coopération intercommunale - EPCI (communauté urbaine, communauté de communes, etc.) - Agence publique ou service de l'etat, déconcentré ou central (ministère, INPES, ARS, etc.) - Assurance maladie - Autre organisme de protection sociale (CAF, assurance vieillesse...) - Centre de santé (associatif, municipal, mutualiste, etc.), précisez : 24b) Si partenaires d'autres secteurs, précisez : - Habitat - Environnement - Social - Médico-social (prise en charge des personnes âgées, des personnes en situation de handicap, etc.) - Justice 25) Quels sont (ont été) les financeurs de l'intervention? - Fonds propres - Agence régionale de Santé (ARS) - Fondations 26) Une évaluation de l'intervention est-elle? - Prévue 27) Cette évaluation est-elle menée? - Par une auto-évaluation Mais une évaluation externe est de plus en plus envisagée et serai assurément souhaitable. 28) Quels sont les outils ou méthodes utilisés pour cette évaluation? - Une grille d'auto-évaluation 29) Cette évaluation questionne-t-elle spécifiquement les effets de l'intervention sur les inégalités sociales de santé? - Non, l'évaluation de l'intervention n'a pas de spécificités ou d'indicateurs sur les inégalités sociales de santé 31) Qu'une évaluation ait été réalisée ou non, diriez-vous que l'effet de cette intervention sur les inégalités sociales de santé est : - Favorable - Pour les situations suivies la situation au regard du logement évolue dans des délais anormalement courts par rapport à la moyenne. - Les professionnels du département sont de plus en plus informés de ces questions et savent de mieux en mieux les repérer. 32a) Pouvez-vous citer les facteurs qui ont facilité la conception de cette intervention? - Une connaissance approfondie du terrain : les familles vivant en habitat indigne. - La souplesse d'intervention de l'équipe, mobile et adaptable. 32b)... la mise en oeuvre de cette intervention? - L'absence d'acteurs transverses et le besoin criant des acteurs spécialisés de comprendre et travailler ensemble. - L'aspect innovant et précurseur du projet
32c)... l'évaluation de cette intervention? Pas encore faite, mais l'envie de pouvoir tirer des apprentissages est présent chez tous les membres de l'équipe. 33a) Pouvez-vous citer les freins et les difficultés qui ont limité la conception de cette intervention? -L'absence de modèles existants qui a poussé à inventer mais a pris plus de temps. 33b)... la mise en oeuvre de cette intervention? - la complexité et technicité des procédures d'hygiène (péril insalubrité...) et des procédures de relogement. - la pénurie de logement. 34) Selon vous, cette intervention pourrait-elle être transférée dans un autre contexte (région, public, etc.)? - Oui, précisez : Les acteurs mobilisés sont présents sur l'ensemble du territoire et la question de l'habitat indigne est nationale.