VILLE D'YVERDON-LES-BAINS MUNICIPALITE SI Préavis no 20 1er juin 1999 RAPPORT AU CONSEIL COMMUNAL D'YVERDON-LES-BAINS concernant une demande de crédit de fr. 1'547'000.-- pour la construction du réservoir de Montélaz. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers, Préambule La mise en service des tunnels autoroutiers de Pomy en 2000 implique que la défense incendie de ces ouvrages soit assurée par le réseau d Yverdon-les-Bains. Le réseau de distribution d'eau potable et de défense incendie de la Ville d'yverdonles-bains est alimenté depuis deux sources principales: la source du Cosseaux, au pied de la Colline de Chamblon, et le pompage au lac installé sur le territoire de Grandson. L'eau est stockée dans les réservoirs de Chamblon, du Montélaz et dans celui de Beauregard. Ce dernier réservoir, dont l'altitude est insuffisante pour assurer des conditions débit-pression satisfaisantes, ne sert que de réservoir-tampon pour le pompage nécessaire à l'alimentation du Montélaz. Sa capacité n'est plus utilisée comme stockage. Le réservoir du Montélaz a une capacité de 1'400 m 3. Ce volume est juste suffisant à l'heure actuelle. A terme, avec l'accroissement prévisible de la demande, il deviendra nettement insuffisant. Il est donc judicieux de prévoir d'en augmenter la capacité avant que le besoin ne devienne une urgence. Le concept général prévoit que le réseau d eau des tunnels sera intégré à celui de la ville. Toute la partie «canalisations» ainsi que les ouvrages propres aux tunnels (station de pompage) seront financés par les Routes Nationales (RN), qui se chargent donc de mandater des bureaux d études et les entreprises qui réaliseront ces travaux. La mise en soumission de ces objets est prévue pour septembre 1999. En outre, une interconnexion avec le réseau voisin de l association «ARRIBRU» sera réalisée au portail Est du tunnel de Pomy.
- 2 - En revanche, l agrandissement du réservoir du Montélaz (création d une deuxième cuve de 1'500 m 3 ), qui fait partie intégrante du concept de défense incendie des tunnels, devra être réalisé par la Commune d Yverdon-les-Bains avec une participation des RN. L ouverture prochaine de l autoroute A1 et des tunnels de Pomy en particulier, avec la participation financière évoquée plus haut, est donc une excellente opportunité de réaliser des travaux rendus nécessaires par la vétusté des installations. Historique Historiquement, le réservoir de Beauregard alimentait la ville, assurant des conditions suffisantes pour la cité de l'époque, essentiellement groupée autour du centre historique. Le développement des constructions sur les collines environnantes a fait apparaître un manque de pression dû à la modeste altitude du réservoir de Beauregard. C'est alors, en 1962, que le réservoir du Montélaz a été édifié à l'altitude approximative de 630 m/mer. Désormais, la pression de service était suffisante pour les hauts de la ville et le réseau de Pomy. Pourtant, la réserve disponible s'étant révélée trop faible, le réservoir de Chamblon a été construit à son tour, en 1974, assurant l'approvisionnement de la ville par l'ouest. Lors de la construction du réservoir du Montélaz, de graves problèmes sont apparus, particulièrement à propos de la qualité du béton et de sa mise en œuvre. Avant la mise en service de la cuve de 1'400 m 3 actuelle, un renforcement intérieur et un traitement particulier du béton ont été nécessaires pour parer aux défauts de construction. L isolation et l étanchéité ont demandé une attention particulière. Aujourd hui, après trente-cinq ans de service, l ensemble de l ouvrage présente des signes de vieillissement prononcés. Il n est plus conforme aux normes en vigueurs actuellement, tant du point de vue de la sécurité que des exigences sanitaires d exploitation. La structure du béton et des armatures métalliques souffre de vétusté. Le lien de cause à effet entre les problèmes de construction et le vieillissement actuel est évident. Les conditions d'exploitation (importance primordiale pour le réseau d'yverdon-les- Bains) et le principe de cuve unique ont toujours constitué un obstacle aux interventions d'entretien ou de rénovation. En principe, un réservoir devrait être nettoyé chaque année, ce qui n'est pas le cas ici, en l'absence d'une deuxième cuve. Dès le début des années nonante, le bureau d ingénieurs SABERT a entrepris l étude du Plan Directeur des Eaux. Ce plan, adopté en décembre 1993, insiste sur la nécessité d augmenter la capacité du réservoir du Montélaz à 3'000 m 3 pour répondre à l accroissement des besoins en eau de boisson et défense incendie.
- 3 - Dans le cadre des études menées pour la construction de l autoroute N1 Lausanne- Berne, les ingénieurs du Service des Routes se sont approchés des Autorités de la ville d Yverdon-les-Bains pour collaborer à la défense incendie des tunnels de Pomy. Les négociations ont abouti à un accord de participation. La Division des Routes Nationales participe financièrement à l augmentation de la capacité du réservoir à raison de 24 % (devis du 19 novembre 1993, procès-verbal de la séance de coordination du 22 décembre 1993). Cet accord apporte une économie par la réalisation d un ouvrage commun avec les Routes Nationales. Les discussions ont permis la conception d un projet économiquement équilibré. Le calcul établi pour l avant-projet confirme l hypothèse du Plan Directeur des Eaux : une capacité totale de 3'000 m 3 suffit pour les besoins conjugués d Yverdon-les-Bains et des Routes Nationales. Description de l ouvrage Les Services Industriels ont donc, après un appel d offres, mandaté un consortium de bureaux d ingénieurs de la place pour une étude d avant-projet pour la construction d une nouvelle cuve et pour la réfection complète du réservoir existant. La cuve existante sera maintenue en fonction. Un nouveau bâtiment sera construit en annexe à l existant. Cette nouvelle réalisation sera en béton armé, de forme rectangulaire, et correspondra aux normes de qualité ayant guidé l édification du réservoir de Chamblon. En particulier, les faces intérieures du béton seront revêtues d une couche étanche conforme aux prescriptions du Laboratoire cantonal. La forme rectangulaire de la nouvelle construction a été choisie en raison de la facilité de mise en œuvre (coffrage du béton) et parce que l'expérience démontre que le renouvellement de l'eau y est mieux assuré que dans un réservoir cylindrique. La circulation du flux hydraulique y est plus facile à gérer. La rénovation de la cuve existante permettra de lui donner une nouvelle vie et d'en prolonger l'usage pour quelques décennies. Ultérieurement, il sera parfaitement possible de la démolir pour la remplacer par une cuve identique au projet soumis aujourd'hui. Les structures de la nouvelle construction sont établies de manière à offrir cette possibilité. Toutefois, la solution de rénover la cuve existante est proposée en raison de son coût nettement moins élevé. Le lien architectural entre l ancien et le nouvel ouvrage sera matérialisé par une chambre de vannes entièrement reconstruite. L appareillage intérieur de l ouvrage sera composé de vannes électromécaniques. Le contrôle et les commandes seront asservis au système de télégestion qui pilote les différents ouvrages du réseau d eau d Yverdon-les-Bains. Toute la tuyauterie intérieure du réservoir et de la chambre de vannes sera réalisée en acier inoxydable.
- 4 - Les conduites extérieures seront également remplacées sur une longueur d environ 20 m, soit sur la surface d emprise des travaux. Ces conduites sont au nombre de quatre et relient le réservoir aux réseaux d Yverdon-les-Bains, de Pomy, de Cheseaux- Noréaz et des tunnels autoroutiers via le réseau de la Menthue. La circulation du flux hydraulique est de type bi-directionnel, assurant tour à tour le remplissage et la vidange des cuves. Cette réalisation permettra de disposer d un volume d'environ 3'000 m 3 d eau, réparti en deux cuves. La réserve incendie totalisera 700 m 3, répartis à parts égales dans les deux cuves. Le maintien de cette réserve sera assuré par l aménagement d une tuyauterie intérieure en col de cygne. La circulation permanente de l eau à l intérieur des cuves garantira le renouvellement, donc la qualité sanitaire de l eau, conformément aux normes de la SSIGE (Société Suisse des Industries du Gaz et des Eaux). Après achèvement des bâtiments et remise en état des lieux, seule une face de l ouvrage restera visible de l extérieur. Cette face, de forme pentagonale, offrira un aspect élégant et permettra l accès aux installations par une porte de sécurité. Tous les autres volumes construits resteront enterrés, invisibles depuis l extérieur. Enfin, la réalisation complète des travaux autorisera la mise hors service temporaire de la première cuve afin de procéder aux travaux de rafraîchissement. A l avenir, ces travaux d entretien pourront se faire de façon régulière dans l une et l autre cuve alternativement. Coût et financement L avant-projet décrit ci-dessus fait l objet d un devis estimatif. Certains chiffres pourront être corrigés après la réception des soumissions, soit dès le 17 juin 1999. Un bureau d'ingénieurs a été mandaté pour entreprendre l'étude du projet; la dépense de fr. 100'000.--, financée par le compte "études diverses", est incluse dans la présente demande de crédit. Devis estimatif Réhabilitation du réservoir Terrassement fr. 10'000.-- Béton, modification 31'000.-- Béton, réfection 21'000.-- Etanchéité 84'000.-- Divers et imprévus 26'000.-- fr. 172'000.-- Nouvelle cuve et chambre de vannes Terrassement Béton 170'000.-- 372'000.--
- 5 - Etanchéité 170'000.-- Electricité 16'000.-- Régulation 53'000.-- Appareillage 213'000.-- Serrurerie 86'000.-- Démolition 27'000.-- Aménagements extérieurs 21'000.-- Raccordement au réseau électrique 11'000.-- Raccordement au réseau télégestion 3'000.-- Honoraires et études 100'000.-- Divers et imprévus 88'000.-- 1'330'000.-- Conduite de départ du réservoir Génie civil 11'000.-- Appareillage 22'000.-- Pièces spéciales 5'000.-- Divers et imprévus 7'000.-- 45'000.-- Total général du devis fr. 1'547'000.-- Programme des travaux Etapes préliminaires et avant-projet Janvier 1999 Mars 1999 Projet définitif et mise à l'enquête Avril 1999 Juin 1999 Appel d'offres et comparaison des offres Juin 1999 Juin 1999 Projet d'exécution et exécution des travaux Juillet 1999 Juillet 2000 Réception provisoire des travaux, mise en service Juillet 2000 Septembre 2000 Réception définitive des travaux Septembre 2001 Septembre 2001 Cet avant-projet, qui comporte un devis estimatif avant mise en soumission, nous montre que le montant qui sera nécessaire à la réalisation des travaux projetés s'élève à fr. 1'547'000.--, honoraires inclus. Le coût prévu par le consortium, après étude, est plus élevé que les fr. 1'300'000.-- mentionnés dans le plan des investissements en 1999 et 2000. Ceci s'explique essentiellement par le fait que les analyses de la cuve actuelle ont révélé un état défavorable d'une partie de ses structures qui nécessite un assainissement simultané à la construction de la nouvelle cuve.
- 6 - Comme on peut le voir sur ce devis, fr. 172'000.-- seront consacrés à la réfection de l'ouvrage existant, entièrement à la charge des Services industriels; le solde, soit fr. 1'375'000.--, sera consacré à la nouvelle cuve. La participation de 24 % des RN correspondra donc à un montant d'environ fr. 330'000.--. L'investissement total à la charge des Services industriels sera ainsi d'environ fr. 1'200'000.-- (avant subvention ECA, en principe 10 %). Les charges d'exploitation s'élèvent à fr. 83'300.--, elles comprennent les amortissements, fr. 36'600.--, les frais d'intérêts variables du capital investi, fr. 24'700.- -, et les frais d'entretien (2%). La durée d'amortissement sera de 30 ans, ce qui est en général la règle pour les ouvrages liés à l'adduction d'eau potable. La dépense sera imputée dans le compte "Réservoir de Montélaz - SI" no 953.0189. Pour des raisons de procédures administratives, le paiement de la part des RN ne pourra se faire qu'après réception et mise en service de l'ouvrage, aussi sera-t-il nécessaire que les Services industriels couvrent, dans un premier temps, la totalité des frais. Afin d'honorer la mise en service de la défense incendie des tunnels dans les délais impartis par le Service des autoroutes, il est indispensable que les travaux puissent être entrepris rapidement tout en respectant les nouvelles procédures. * * * * Vu ce qui précède, nous avons l'honneur de vous proposer, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers, de prendre la décision suivante : LE CONSEIL COMMUNAL D'YVERDON-LES-BAINS sur proposition de la Municipalité, entendu le rapport de sa Commission, et considérant que cet objet a été régulièrement porté à l'ordre du jour, décide : Article 1.- : La Municipalité est autorisée à entreprendre les travaux de construction du réservoir de Montélaz; Article 2.- : un crédit de fr. 1'547'000.-- lui est accordé à cet effet;
- 7 - Article 3.- : La dépense nette, après déduction des subventions estimées à fr. 450'000.-- au total, sera amortie en 30 ans au plus et imputée dans le compte "réservoir de Montélaz - SI" no 953.0189. AU NOM DE LA MUNICIPALITE Le Syndic : Le Secrétaire : O. Kernen J. Mermod Annexes : plans Délégué de la Municipalité : Monsieur le Syndic