> Accès à l électricité : comment aller plus loin?



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> Rencontre avec Jérôme Henry, créateur de produits solidaires > Accès à l électricité : comment aller plus loin? > Au Maroc, le choix de la concession pour la qualité du service de l eau

DR Changements d échelle en perspective Il y a tout juste un an, j avais évoqué dans cet éditorial l inévitable hausse du prix du pétrole ; à mes yeux, non seulement le cours du brut allait continuer à monter, mais il aurait été vain d espérer le voir redescendre, et j essayais d expliquer pourquoi sans passer pour un oiseau de mauvais augure... Il ne s agissait pas alors de faire de la prédiction, mais de l analyse : le seul élément dont nous n avions aucune idée, c était la date à laquelle le cours du pétrole nous obligerait à repenser complètement la fourniture énergétique de la planète. Douze mois plus tard, nous voici fixés : nous avons cessé d imaginer des préfigurations pour l avenir et devons dès maintenant nous inscrire dans une vraie transformation énergétique. L ère du tout pétrole tire à sa fin. Il suffit, pour s en convaincre, de regarder de près les chiffres du développement chinois : pour que toute sa population parvienne au même niveau de développement que celle des pays occidentaux, la Chine à elle seule aurait besoin de l intégralité des ressources planétaires en matière d énergie pétrolière et de minerais! Et que dire des autres grands pays émergents comme l Inde ou le Brésil? Il n est plus question de tergiverser : nous sommes tous dans l obligation d envisager des changements à grande échelle, d imaginer des solutions alternatives. Et pour passer ce cap, nous n aurons pas le droit à l erreur. Du coup, le programme NORIA-Développement, que nous vous avions présenté en 2003 (voir FEM Infos n 13 ), Qui sont les partenaires de la Fondation? Fondateurs : Observ ER (Observatoire des énergies renouvelables) Caisse nationale du Crédit Agricole Caisse des Dépôts et Consignations Électricité de France Gaz de France Total Areva Ministère de l Économie, de l Industrie et des Finances Agence de l environnement et de la maîtrise de l énergie Ministère de l Écologie et du Développement durable Ministère de la Coopération Ministère des Affaires étrangères Ministère de l Intérieur Partenaires : Dix mille donateurs privés Commission européenne Programme des Nations unies pour le développement (Pnud, New York) Institut de l énergie et de l environnement de la Francophonie (IEPF, Québec) Banque mondiale Agence française de développement Crédit Coopératif devient vraiment d actualité (rappelons qu il s agit d un système expert qui permet d étudier la faisabilité d un programme d électrification rurale décentralisée en fonction de caractéristiques locales et nationales). Car les énergies renouvelables vont cesser d être une solution d appoint pour devenir LA solution énergétique pour lutter contre la pauvreté. Le nécessaire changement d échelle que cela va entraîner ne sera pas sans conséquence sur le rôle de la Fondation : Énergies pour le Monde ne fera plus seulement de la maîtrise d ouvrage déléguée, mais de l assistance à la maîtrise d ouvrage (voir p. 8). Cela signifie, en clair, que l action sur le terrain va en partie céder la place à l aide à la planification auprès des acteurs locaux. À la Fondation, nous avons toujours eu une démarche multisectorielle économique, financière et technique, et nous collaborons sur le terrain avec des partenaires très divers (acteurs publics ou privés, à l échelle locale, régionale ou nationale). Reste à convaincre les bailleurs de fonds de la nécessité de repenser le rôle des énergies renouvelables : c est ce que nous allons nous employer à réaliser. D ailleurs, les bailleurs de fonds traditionnels vont être, eux aussi, amenés à changer. Il n est pas question de renoncer au développement : il s agit seulement d envisager l avenir avec lucidité et de proposer des solutions adaptées, appuyées sur les énergies renouvelables. Le défi de la transformation énergétique sera cette fois lancée à l échelle planétaire! Alain Liébard, Président de la Fondation Énergies pour le Monde Sommaire Rencontre avec Jérôme Henry, créateur de produits solidaires au Crédit Coopératif 3 À quoi servent vos dons? 7 Accès à l électricité : comment aller plus loin? 8 Au Maroc, le choix de la concession pour garantir la qualité du service de l eau 10 2

Interview Au Sénégal, le pompage solaire a permis d augmenter les surfaces et le rendement des cultures Rencontre avec Jérôme Henry, CRÉATEUR DE PRODUITS SOLIDAIRES AU CRÉDIT COOPÉRATIF Au Crédit Coopératif, Jérôme Henry s occupe, depuis l année 2000, de concevoir et de développer ce qu on appelle aujourd hui des produits solidaires. Entretien à bâtons rompus avec ce financier pas comme les autres. Banque et solidarité : les deux termes ne font pas forcément bon ménage. Pourtant vous êtes, depuis cinq ans, créateur de produits solidaires, et ça marche. Comment est-ce possible? Pour qu un projet ait une chance d aboutir, il doit d abord soulever la passion de ceux qui veulent le monter! Le Crédit Coopératif a plus de cent ans d expérience et le concept d épargne solidaire a été DR d emblée vécu comme un passionnant défi. Mais une banque est une entreprise comme une autre : si elle veut proposer de nouveaux produits à sa clientèle, elle doit d abord définir sa cible. Pour comprendre ce qu est l épargne solidaire, il faut donc commencer par se demander à qui elle est susceptible de s adresser. Nos produits sont pensés pour une catégorie de gens qui ont en commun une manière d être, un mode de vie ; ils s intéressent à des problèmes comme l éducation, la consommation, l alimentation, l environnement ; ils ont la même vision de la planète. Comment êtes-vous parvenus à les identifier? Nous nous sommes appuyés sur des études sociologiques effectuées au niveau national, sur lesquelles nous avons ensuite travaillé. Ces études ont montré un découpage de la population française en quatre segments distincts. Le moins représenté, en nombre (environ 1,5 % de l ensemble), est constitué de militants quel que soit le domaine de leur engagement. À l autre extrémité, on trouve les plus nombreux : 60 % d individualistes qui le plus souvent ne vivent et ne pensent que pour euxmêmes. Aussi différents soient-ils, ces deux groupes ne nous concernaient pas : notre projet n était pas conçu pour eux. En revanche, entre ces extrêmes, il existe deux segments intermédiaires qui - de mon point de vue! - se révèlent passionnants. D une part, les sympathisants, les plus proches des militants, qui représentent environ 20 % de la population. On pourrait résumer en disant qu ils sont souvent acteurs bénévoles, mais non manifestants Ils ont entre 25 et 50 ans et sont souvent, par le biais de leur métier (enseignement, monde médical, entre autres) en contact avec une réalité sociale difficile. Eux sont prêts à changer de banque. D autre part, le groupe des sensibles, qui est un peu moins impliqué. Il regroupe des gens intellectuellement intéressés par les problèmes de société ou d environnement, mais qui ont du mal à changer d habitudes. Nous avons surtout pensé aux sympathisants pour imaginer nos produits car ne voulions pas être seulement une banque de militants. En quoi consiste exactement l épargne solidaire? Il y a cinq ans, le Crédit Coopératif inventait le premier produit de partage, destiné aux militants bien sûr. Aujourd hui tout a changé, et il existe un véritable marché du solidaire. Pour schématiser, on peut parler de quatre grandes familles de produits : Le produit de partage : l argent confié à la banque est le quotidien des gens s en est trouvé grandement amélioré. 3

Installation d un système solaire sur le toit d une école au Viêt-nam. placé (montant minimum du dépôt : 15 euros) sur un livret dont on accepte de partager les intérêts. Une partie des intérêts est versée au titulaire du livret, l autre à une association de son choix. Cette idée a abouti à la création du Livret Agir, que les donateurs d Énergies pour le Monde ont découvert en 2004. Mais le Livret Agir a été créé en juin 2002 ; 6 000 clients ont déjà choisi d ouvrir un Livret Agir ; 15 000 euros de dons ont été récoltés la première année, puis 120 000, puis 250 000... Nous allons atteindre 450 000 cette année, toutes associations confondues. L investissement solidaire : quand le client décide que son argent peut devenir un outil de solidarité. L argent placé est rémunéré et la banque s en sert pour consentir des prêts solidaires. L éthique : l argent est placé, mais pas sur n importe quelle action! On parle souvent de SICAV éthique, mais je préfère parler de SICAV avec une éthique. L impulsion solidaire : c est un produit de pédagogie. Voyez l exemple de la Carte Agir : elle fonctionne comme une carte bleue classique, avec un peu de solidarité supplémentaire, puisqu à chaque retrait effectué par le client la banque verse six centimes d euro à une association. Quelles difficultés avez-vous rencontrées jusqu ici? Nous avons connu quelques difficultés au moment du lancement des produits, c est tout. Nous offrons les mêmes services bancaires que les autres, mais d une façon un peu différente. En fait, nous avons construit ces produits en songeant aux sympathisants, ceux qui, dans la population, réagissent vigoureusement contre la mondialisation mal menée, les risques de la vache folle ou le travail des enfants, par exemple. Ce sont eux 2004 : le Livret Agir ouvert aux donateurs de la Fondation Objectif : 60 000 euros de dons fin 2007 les titulaires du Livret Agir aujourd hui. Ce sont eux qui visitent le site solidaire du Crédit Coopératif. Est-ce là la raison du succès? Pas seulement. Pour qu une idée comme la nôtre fonctionne, il ne suffit pas d étudier le marché et de proposer des produits bien adaptés. Il faut aussi pouvoir s appuyer sur de vrais partenaires. Justement, quelles sont vos relations avec vos partenaires et comment les avez-vous choisis? Le Crédit Coopératif compte 40 000 associations parmi sa clientèle. Cependant, il faut prendre garde de ne pas confondre un client et un partenaire! Pour trouver les partenaires du Livret Agir, par exemple, nous avons longuement réfléchi avant de nous engager aux côtés d une association. À ce titre, notre partenariat avec Énergies pour le Monde a été exemplaire. Cette ONG n était pas très connue, mais ses positions claires sur le développement durable ont été tout de suite très appréciées. Notre objectif était d atteindre 60 000 euros de dons stabilisés avant la fin de l année 2007. Si tout va bien, nous devrions atteindre l objectif avant la fin de cette année! C est vrai que nous avons poussé la Fondation, tant nous étions contents de travailler avec elle! C est important, d être content de travailler avec son partenaire? C est essentiel. Un bon produit solidaire n est rien s il n est pas vendu avec du cœur, par des agents convaincus et bien formés. Vous avez de nouveaux projets? Bien sûr... Je rêve de nouveaux challenges et je considère que tout est prêt pour toucher un plus grand nombre de sympathisants, même dans des villes moyennes. Notre objectif n est pas de concurrencer les grandes banques nationales, mais de nous rapprocher de nos clients potentiels, en particulier ceux qui s intéressent au bioalimentaire et à l éco-habitat. Et chaque défi suscite chez moi une nouvelle vague d enthousiasme! Crédit Coopératif Plus d informations Si vous souhaitez en savoir plus sur le Livret Agir, contactez le Crédit Coopératif au : 0 810 63 44 44 (prix d un appel local) www.banque-solidarites.coop (rubrique produits ). 4

Publications de la Fondation au service du développement durable Bulletins Scarabée Cette année, la Fondation poursuit son travail d édition d ouvrages, d outils pratiques d information et d aide à la décision pour les acteurs de l énergie dans les pays du Sud. Parmi les nouveautés, il faut donc citer les trois derniers numéros du bulletin Scarabée faisant chacun le point sur des filières énergétiques pour l électrification rurale. La petite hydraulique La production d énergie à partir de l eau est une technique ancienne, simple et peu coûteuse. Toutefois l installation de microcentrales hydrauliques requiert de solides connaissances techniques (choix des turbines, régulations nécessaires, générateurs, amenée, évacuation de l eau, etc.), mais aussi sur la réglementation et les coutumes en vigueur. Le petit éolien Là aussi, il ne suffit pas de constater qu il y a du vent. Encore faut-il savoir comment l utiliser, quel genre d équipements est nécessaire pour répondre à tel type de demande ou bien encore quelles sont les précautions à prendre. Indispensable. La biomasse État des lieux de la biomasse dans les pays en développement : qualité et quantité des ressources, conditions de récolte et de stockage, équipements disponibles, etc. Il ne suffit pas de dire que la biomasse abonde dans les pays du Sud ; encore faut-il qu elle soit exploitable! Autres publications techniques Adduction d eau potable avec pompe photovoltaïque - Quelle doit être la qualité du forage? - Doit-il être profond? - Où placer un château d eau? - Vaut-il mieux un puits couvert ou non? - Quelle tuyauterie sera nécessaire? Réédition Ouvrage plébiscité par nos partenaires du Sud : Guide pratique d installation du solaire photovoltaïque. Sa couverture toilée permet de l emporter partout où une intervention est nécessaire! 5

Bon de soutien à découper et à renvoyer à : Fondation Énergies pour le Monde 146, rue de l Université 75007 Paris Reconnue d utilité publique Décret du 8 mars 1990 Je soutiens les projets de la Fondation et adresse un chèque de : 30 75 150 300 Autre : Nom : Prénom : Vous pouvez bénéficier d une réduction d impôts égale à 66 % de votre don dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Vous recevrez pour cela un reçu pour déduction fiscale. Vos coordonnées font l objet d un traitement informatisé. Vous disposez d un droit d accès à ce fichier et de rectification conformément à la loi du 6 janvier 1978. Adresse : Code postal : Ville : Fondation Énergies pour le Monde Infos est la lettre d information semestrielle de la Fondation Énergies pour le Monde, reconnue d utilité publique - décret du 8 mars 1990 Fondation Énergies pour le Monde 146, rue de l Université F 75007 Paris Tél. : 01 44 18 00 80 - Fax : 01 44 18 00 36 Email : fondem@energies-renouvelables.org www.energies-renouvelables.org Directeur de la publication : Alain Liébard Directeur de la Fondation : Yves Maigne Édition : Systèmes Solaires Rédacteur en chef : Yves-Bruno Civel Photos : Fondation Énergies pour le Monde sauf mention contraire Photo de couverture : Rémy Delacloche/Fondation Énergies pour le Monde Impression : Imprimeries de Champagne Dépôt légal : 4 e trimestre 2005 - ISSN : 1279-8029 6

À quoi servent vos dons? Électrifier une école ou un centre de santé grâce à l énergie éolienne Dans les endroits ventés, une éolienne de petite puissance peut produire suffisamment d électricité pour alimenter le réseau électrique d un village: elle permet alors l éclairage et l alimentation électrique de lieux collectifs comme les écoles ou les centres culturels, tout comme l alimentation des maisons. Irriguer des zones maraîchères grâce aux pompes solaires Alimentées par des panneaux photovoltaïques, les pompes installées par la Fondation puisent l eau au fil du soleil et facilitent l irrigation des cultures. Stockée dans un réservoir, l eau est accessible à tout moment par les villageois. Le solaire évite ainsi les corvées d eau et améliore le rendement des périmètres maraîchers. Conserver des vaccins grâce aux systèmes photovoltaïques www.energies-renouvelables.org Retrouvez sur le Web: @ le dernier numéro d Énergies pour le Monde Infos en ligne; l atlas des expertises en accès libre ; des fiches actions présentant nos différents programmes ; des informations sur l énergie dans les pays du Sud ; l annuaire des opérateurs énergies renouvelables. Les panneaux photovoltaïques peuvent apporter l électricité indispensable au fonctionnement des dispensaires de santé situés en pleine brousse, loin de tout réseau électrique : l électricité assure l éclairage pour les veilles de nuit et permet de conserver les vaccins au froid dans des réfrigérateurs adaptés. Un service de santé publique qui bénéficie à toute une population. 7

À Madagascar, installation d une pompe solaire. Accès à l électricité : comment aller plus loin? Depuis des années, Énergies pour le Monde agit sur le terrain en privilégiant des projets significatifs, mais de taille modeste. Le passage à une échelle supérieure nécessite de nouvelles compétences et des outils que la Fondation met d ores et déjà en œuvre. Vous le savez, nous vous informons pas à pas de l avancement des différents programmes engagés par la Fondation dans les pays du Sud. Cela vous a permis, au fil des années, de vous familiariser avec des projets très différents en apparence : pompage solaire, équipements de centres de santé, microcrédit énergie, etc. Des modes d intervention calqués sur les besoins des pays concernés Au Cambodge : solaire de 52 centres de santé 200 000 Prenons quelques exemples : dans les pays du Mékong (Cambodge, Laos, Viêt-nam), la Fondation a essentiellement travaillé sur l électrification de villages isolés ; au Sénégal, elle a apporté de l énergie à des dispensaires et valorisé des périmètres maraîchers grâce au pompage solaire ; elle a fait de même à Madagascar, où elle est intervenue, en outre, en installant des pompes solaires destinées à fournir de l eau potable ; au Burkina Faso, elle s est largement impliquée dans le développement du crédit énergie. Les programmes d Énergies pour le Monde constituent des actions concrètes pour favoriser l accès à l électricité par le biais d installations viables et pérennes. En dépit de leur diversité, tous présentent des points communs, et c est peut-être ce qui paraît le moins évident à nos donateurs. Tous ces programmes ont été conçus et réalisés à petite échelle celle du village ou, parfois, d un groupe Au Laos : de 6 villages 420 systèmes solaires individuels 1 microcentrale hydraulique 2 300 8

de villages. Pour donner un ordre de grandeur, on peut dire que nous avons jusqu ici travaillé sur des programmes concernant de cinq à quarante unités l unité pouvant être, selon le cas, un village ou un centre de santé. Chaque fois, les projets ont été mis en place pour répondre à des besoins précis, parfaitement évalués. Aujourd hui, ces actions sont terminées, et les Au Viêt-nam : rurale de 60 villages 1 500 systèmes solaires microcentrale hydraulique de 42 kw 150 000 équipements fonctionnent sur le terrain. D autres vont prendre le relais. Au Maroc, explication technique de l installation solaire. Se concentrer à l avenir sur ses savoir-faire Mais le temps est venu de réfléchir au rôle que jouera Énergies pour le Monde dans l avenir. Au fil des réalisations, la Fondation a renforcé son savoir-faire. Elle a appris à connaître les contextes propres à chaque Au Sénégal : solaire de 42 centres de santé ruraux : plus de 60 000 installation de 14 pompes solaires : 10 000 région : contexte économique, politique, géographique, ethnique et, bien entendu, énergétique. Cette connaissance profonde du terrain, avec ses atouts et ses limites chaque fois différents, permet aujourd hui à la Fondation d imaginer de nouvelles formes d intervention. Elle se sent prête à contribuer au changement d échelle, à passer des unités comptées par dizaines à des unités comptées par centaines, à passer du stade villageois à celui de la Province, en impliquant acteurs nationaux comme les ministères de l Énergie, les agences d électrification rurale, les coopératives d électrification des pays concernés, et opérateurs privés, locaux ou internationaux, compte tenu des investissements nécessaires. Au Laos, l électrification d un village a permis d améliorer le confort de ses habitants et d accroître leurs revenus. À Madagascar, réception technique d une pompe solaire. en ayant soin d impliquer les acteurs locaux La Fondation n a en effet pas vocation à mettre en place, sur le terrain, un grand nombre d équipements ou de matériels. Pour mener à bien une tâche de plus grande envergure, elle devra donc modifier ses méthodes d intervention. Son rôle peut être recentré autour de quelques pôles majeurs où le savoir-faire d Énergies pour le Monde peut s exprimer au mieux. La Fondation peut apporter une aide efficace à différents niveaux : auprès des acteurs locaux, au moment du montage des projets ; auprès des bailleurs de fonds ou d investisseurs pour les aider à évaluer les risques ; auprès des Au Viêt-nam, électrification d un village. 9

acteurs économiques locaux en mettant en relation les partenaires possibles d un projet. Les réalisations de la Fondation peuvent servir de modèles à d autres, plus ambitieuses, qui seront confiées à des acteurs locaux. L objectif actuel d Énergies pour le Monde est de jouer un rôle de conseil et d aide auprès des collectivités territoriales. On sait bien qu un dossier mal monté peut faire échouer un projet par ailleurs tout à fait viable : la Fondation peut devenir l auxiliaire indispensable qui permet de présenter des projets bien conçus à des bailleurs de fonds. Autre compétence acquise par la Fondation grâce à son expérience du terrain : l évaluation des risques. L électrification rurale constitue presque toujours, pour les bailleurs de fonds, un domaine risqué : l argent est destiné à des zones géographiques lointaines, parfois peu sûres ; les populations de sont assez mal connues : se montreront-elles capables de payer l entretien des équipements et le service rendu? Comment doit-on les former? Ce sont ces questions qui sont Au Burkina Faso : accès à l électricité par systèmes solaires une centaine de familles solaire de 3 écoles posées avant toute décision. La Fondation peut alors faire valoir son savoir-faire : elle sait évaluer les risques, elle connaît les zones les plus accessibles, elle sait chercher les solutions qui réduisent la prise de risques : c est exactement ce qui peut convaincre un opérateur financier. Un médiateur incontournable À Madagascar : solaire de 54 centres de santé : 70 000 solaire de 3 villages : 4 000 Enfin, la Fondation a lié des contacts, un peu partout, avec toutes sortes de partenaires : des ONG locales, des antennes de ministères, des opérateurs de développement économique. Elle peut maintenant identifier les entreprises privées capables de jouer le rôle d exploitants pour les matériels mis en place. Utiliser les compétences locales, créer des emplois sur le terrain, cela fait aussi partie du rôle de la Fondation, qui a depuis longtemps mis en place le réseau Scarabée, destiné justement à faciliter les contacts entre tous les acteurs intéressés, dans les pays du Sud, par l électrification rurale et le développement durable. Focus Maroc Le choix de la concession pour garantir la qualité du service de l eau En matière d installations de pompage solaire, le Maroc a fait, il y a quelques années, un constat alarmant : plus de la moitié des équipements ne fonctionnaient plus! La faute en revenait, en partie, à des questions de propriété des équipements et de responsabilité de la gestion des installations. Pour remédier à cet état de faits, les autorités marocaines ont donc résolu de mettre en place des modalités de fonctionnement mieux adaptées aux conditions locales. L idée d un régime de concession (déjà utilisé au Maroc pour des kits photovoltaïques) s est imposée comme une solution parmi les meilleures : le recours à la délégation de gestion permet de garantir la qualité du service. La Fondation s est donc engagée dans une phase pilote et a permis l installation de deux pompes, financées dans ce cadre précis, dans deux villages de la province de Khourbga d une centaine de foyers chacun. Une entreprise privée locale a fourni et installé la pompe ; c est elle qui, dans l avenir, en assurera l exploitation et le bon fonctionnement. L idée d un régime de concession est bien simple et repose sur un contrat entre, d une part, une entreprise locale qui investit dans les infrastructures et les exploite ; et, d autre part, l Office national de l eau potable, l organisme institutionnel qui tient le rôle de maître d ouvrage pour l ensemble des infrastructures d eau potable. Cette mécanique particulière, qui paraît adaptée aux difficultés spécifiques issues d une gestion communautaire défaillante, a un an pour faire ses preuves. À suivre, donc... Temasol. Installation, durant l été 2005, d une nouvelle pompe solaire sur le site de Sidi Lakbir au Maroc. 10