Observatoire des prix et des marges (Filière pétrole) - résultats de l observation des prix et marges du mois de janvier 2015 1 -

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Transcription:

Bureau de la veille économique et des prix (1B) Bureau de l énergie, de l environnement et des matières premières (6A) Observatoire des prix et des marges (Filière pétrole) - résultats de l observation des prix et marges du mois de janvier 2015 1 - Résumé : En janvier, les prix à la consommation du SP 95, du gazole et du fioul domestique ont évolué comme suit : baisse du prix du litre de SP 95 de 4,7 centimes, de 1,324 à 1,277 (-3,6 %) ; baisse du prix du litre de gazole de 2,1 centimes, de 1,136 à 1,115 (-1,8 %) ; baisse du prix du litre de fioul domestique de 4,0 centimes, de 0,726 à 0,685 (-5,6 %). Les cours internationaux du baril de pétrole brut ont diminué en janvier de 23,7 % en dollars US et de 19,0 % en euros, par rapport au mois précédent. En glissement annuel, ces cours ont diminué de 55,9 % en dollars US et de 48,3 % en euros. En janvier, l euro s est déprécié de 5,8 % sur un mois par rapport au dollar (1,16 $ contre 1,23 $ en décembre) et de 14,6 % sur un an. Les cotations internationales 2 en euros des produits raffinés ont évolué comme suit en janvier par rapport au mois précédent : baisse de 13,3 % pour le SP 95 ; baisse de 12,0 % pour le gazole ; baisse de 12,5 % pour le fioul domestique. Entre décembre et janvier, les marges brutes de transport-distribution en euros par litre ont évolué comme suit : baisse de 6,5 % pour le SP 95 (-0,8 centime) ; baisse de 8,4 % pour le gazole (-0,8 centime) ; baisse de 2,6 % pour le fioul domestique (-0,4 centime). Les données de base de cette étude proviennent de la DGEC, de Reuters, de l Insee et de l Opep, et ont fait l objet de calculs de la DGCCRF. 1 Les données figurant dans ce bulletin sont toutes arrondies (à un, deux ou trois chiffres après la virgule suivant les cas). 2 Cotation Reuters. 1

Tableau de synthèse : Cours Pétrole brut JANV 2015 DEC 2014 variation sur un mois JANV 2014 variation sur un an Valeur Valeur Var. en % Valeur Var. en % $/bl 47,71 62,51-23,7 108,12-55,9 /bl 41,05 50,68-19,0 79,44-48,3 c /l 25,8 31,9-19,0 50,0-48,3 SP 95 484,88 593,40-18,3 949,00-48,9 Gazole $/t 500,36 603,36-17,1 937,55-46,6 Fioul Cotations domestique 475,96 577,46-17,6 917,34-48,1 internationales SP 95 31,5 36,3-13,3 52,6-40,2 Parité euro/dollar Prix (TTC) à la consommation Marges brutes de transport distribution Gazole 36,4 41,3-12,0 58,2-37,5 Fioul domestique c /l 24,6 39,6-12,5 57,0-39,2 1 euro $ 1,16 1,23-5,8 1,36-14,6 SP 95 1,277 1,324-3,6 1,499-14,8 Gazole 1,115 1,136-1,8 1,328-16,1 Fioul domestique SP 95 /l 0,685 0,726-5,6 0,904-24,2 11,8 12,6-6,5 11,0 7,7 Gazole 8,4 9,2-8,4 8,5-0,2 c /l Fioul domestique Sources : Reuters et DGEC calculs : DGCCRF Situation du mois de janvier 2015 3 : 14,8 15,2-2,6 12,7 16,9 L offre de pétrole brut de l Opep En janvier, la production totale de pétrole brut de l Opep a été, d après les premières estimations, de 30,15 millions de barils par jour (mbj), en baisse d environ 0,053 mbj par rapport au mois précédent. En effet, la production a diminué en Iraq (-279 100 barils par jour) et en Libye (-131 700 barils par jour) mais a augmenté en Angola (+122 100 barils par jour), en Arabie saoudite (+93 200 barils par jour), au Koweït (+77 600 barils par jour) et dans les Emirats Arabes Unis (+63 900 barils par jour). L offre mondiale de pétrole brut Selon l Opep, les premières estimations indiquent que l offre mondiale de pétrole brut en janvier était en moyenne de 93,15 mbj, en baisse d environ 0,29 mbj par rapport au mois précédent sachant que l on observe une diminution de la production des pays non-opep d environ 0,237 mbj. Eléments d actualité et de contexte Le prix du baril de Brent Forties Oseberg a enregistré à la mi-janvier son plus bas niveau depuis plus de cinq ans. A 45,12 $, il a accusé une baisse de plus de 60%, depuis le 19 juin 2014 et un repli de près de 58% en une année. Pour pallier la chute des prix et l équilibre de leurs budgets, l Algérie et l Irak envisagent d augmenter leur production de pétrole*. * L exportation des hydrocarbures représente 95% des recettes extérieures pour l Algérie et la dépréciation du baril a causé une perte de 50% des revenus irakiens. 3 Voir en annexe une analyse rapide des déterminants de court terme et de long terme du prix du pétrole. 2

En mer du Nord, l agence Reuters a annoncé que les opérateurs de marché ont reconsidéré leur stratégie de stockage pour utiliser des supertankers afin d emmagasiner au moins, 25 millions de barils (La France consomme quotidiennement près de 2 millions de barils/jour) pour une durée de 12 mois, dans l attente d une remontée des prix. Demande mondiale de pétrole brut pour l année 2015 D après les estimations de l Opep, la demande mondiale de pétrole brut en 2015 s élèverait à 92,32 mbj contre 91,15 mbj en 2014 (+1,28 %). Ainsi, la demande mondiale augmenterait de 1,17 mbj, une hausse portée essentiellement par la Chine (+0,31 mbj), par les pays en développement (Asie non OCDE dont l Inde, Amérique latine, Moyen-Orient et Afrique avec +0,83 mbj) et par les Etats-Unis (+0,18 mbj), tandis que la demande du reste des pays de l OCDE (Europe et Asie Pacifique) diminuerait (respectivement de 0,10 et 0,12 mbj). Prévisions de demande de pétrole (en mbj) 2014 2015 T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 2015 Évolution 2015/2014 différence % Amérique du nord dont les États-Unis 24,18 19,40 24,09 19,35 23,94 19,16 24,58 19,70 24,93 20,08 24,39 19,58 0,20 0,18 0,85 0,91 Europe 13,40 12,92 13,38 13,64 13,28 13,31-0,10-0,71 Asie Pacifique 4 8,14 8,76 7,57 7,56 8,20 8,02-0,12-1,51 Total OCDE 45,73 45,77 44,88 45,78 46,41 45,71-0,01-0,03 Asie non OCDE dont Inde 11,28 3,79 11,32 3,95 11,63 3,91 11,62 3,76 11,57 3,99 11,53 3,90 0,25 0,12 2,24 3,04 Amérique latine 6,70 6,61 6,89 7,18 6,91 6,90 0,20 2,95 Moyen-Orient 8,06 8,35 8,19 8,69 8,13 8,34 0,29 3,54 Afrique 3,74 3,84 3,84 3,75 3,89 3,83 0,09 2,47 Total pays en développement 29,78 30,13 30,55 31,23 30,50 30,60 0,83 2,78 Anciennes républiques soviétiques 4,54 4,43 4,27 4,67 4,95 4,58 0,04 0,88 Europe non OCDE 0,65 0,65 0,60 0,65 0,73 0,66 0,01 1,08 Chine 10,46 10,39 10,87 10,63 11,17 10,77 0,31 2,94 Total «autres régions» 15,65 15,46 15,75 15,95 16,85 16,01 0,35 2,26 Total monde 91,15 91,36 91,18 92,96 93,76 92,32 1,17 1,28 Source Opep 4 Comprend notamment le Japon et la Corée du sud. 3

janv-12 mars-12 mai-12 juil-12 sept-12 nov-12 janv-13 mars-13 mai-13 juil-13 sept-13 nov-13 janv-14 mars-14 mai-14 juil-14 sept-14 nov-14 janv-15 Chute du cours du Brent depuis juin 2014 Depuis l été 2014, le cours du pétrole a chuté, passant de 111,80 $ (82,25 ) le baril en juin à 47,71 $ (41,05 ) en janvier parallèlement à une hausse de l offre. Prix du Brent en et en $ 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40 prix en prix en $ 130 120 110 100 90 80 70 60 50 40 Source Insee Source AIE 4

Perspectives de l économie mondiale (PEM) d après le FMI Parmi les principaux pays avancés, la croissance aux États-Unis a rebondi davantage que prévu après la contraction observée au premier trimestre de 2014, et le chômage a continué de baisser, tandis que les tensions inflationnistes sont restées plus modérées, ce qui s explique aussi par l appréciation du dollar et la baisse des prix du pétrole. La croissance devrait dépasser 3 % en 2015 16, la demande intérieure profitant de la baisse des prix du pétrole, de la modération de l ajustement des finances publiques et du soutien persistant d une politique monétaire accommodante, en dépit de la hausse progressive des taux d intérêt qui est attendue. Toutefois, l appréciation récente du dollar devrait réduire les exportations nettes. Dans la zone euro, la croissance a été légèrement plus faible que prévu au troisième trimestre de 2014, principalement à cause de la faiblesse de l investissement, et l inflation et les anticipations inflationnistes ont continué de baisser. L activité devrait être soutenue par la baisse des prix du pétrole, un assouplissement de la politique monétaire, une politique budgétaire plus neutre et la dépréciation récente de l euro. Mais ces facteurs seront compensés par l affaiblissement des perspectives d investissement, qui s explique en partie par l impact du ralentissement de la croissance dans les pays émergents sur le secteur exportateur, et la reprise devrait être un peu plus lente que prévu en octobre, avec une croissance annuelle de 1,2 % en 2015 et de 1,4 % en 2016. Au Japon, l économie s est retrouvée techniquement en récession au troisième trimestre de 2014. La demande intérieure privée ne s est pas accélérée comme prévu après le relèvement du taux de la taxe à la consommation au trimestre précédent, en dépit de l augmentation des dépenses d infrastructures. Il est supposé que la réaction des autorités assouplissement quantitatif et qualitatif supplémentaire de la politique monétaire et report du deuxième relèvement du taux de la taxe à la consommation contribuera à un rebond progressif de l activité et que, conjuguée à la baisse des prix du pétrole et à la dépréciation du yen, elle portera la croissance au-dessus de sa tendance en 2015 16. Dans les pays émergents et les pays en développement, la croissance devrait rester plus ou moins stable à 4,3 % en 2015 et passer à 4,7 % en 2016, soit des taux inférieurs à ceux prévus dans les PEM d octobre 2014. Trois facteurs principaux expliquent ce fléchissement : Un ralentissement de la croissance en Chine et ses implications pour les pays émergents d Asie : La croissance de l investissement en Chine a fléchi au troisième trimestre de 2014, et les indicateurs avancés laissent entrevoir un ralentissement supplémentaire à l avenir. On s attend maintenant à ce que les autorités cherchent davantage à réduire la vulnérabilité liée à la croissance rapide du crédit et de l investissement ces derniers temps, et il est donc supposé que les autorités réagiront moins au ralentissement de fond. Un fléchissement de la croissance chinoise aura aussi des effets importants dans la région, ce qui explique en partie les révisions à la baisse de la croissance dans une bonne partie des pays émergents d Asie. En Inde, cependant, les prévisions de croissance sont plus ou moins inchangées, car l affaiblissement de la demande extérieure est compensé par l amélioration des termes de l échange qui résulte de la baisse des prix du pétrole, ainsi que par un redressement de l activité industrielle et de l investissement après les réformes qui ont été menées. Une détérioration sensible des perspectives en Russie : Les projections tiennent compte de l impact économique de la forte baisse des prix du pétrole et de la montée des tensions géopolitiques, par le biais d effets directs et d effets de confiance. Le ralentissement prononcé de l économie russe et la dépréciation du rouble pèsent aussi lourdement sur les perspectives des autres pays de la Communauté des États indépendants (CEI). Des révisions à la baisse de la croissance potentielle dans les pays exportateurs de produits de base : Dans beaucoup de pays émergents et de pays en développement exportateurs de produits de base, le rebond attendu de la croissance est plus faible ou retardé par rapport aux projections d octobre 2014, car il est maintenant prévu que l impact de la baisse des prix du pétrole et d autres produits de base sur les termes de l échange et les revenus réels pèsera plus lourdement sur la croissance à moyen terme. Par exemple, les prévisions de croissance pour l Amérique latine et les Caraïbes ont été ramenées à 1,3 % 5

en 2015 et à 2,3 % en 2016. Même s il est prévu que certains pays exportateurs de pétrole, notamment les membres du Conseil de coopération du Golfe, utilisent leurs amortisseurs budgétaires pour éviter de fortes compressions des dépenses publiques en 2015, les possibilités de prendre des mesures monétaires ou budgétaires pour soutenir l activité sont limitées dans beaucoup d autres pays exportateurs. La baisse des prix du pétrole et des produits de base expliquent aussi la révision à la baisse des perspectives de croissance pour l Afrique subsaharienne, notamment des perspectives plus moroses pour le Nigéria et l Afrique du Sud. Prévisions des taux de croissance du PIB en 2015 (en %) Opep FMI Monde 3,4 3,5 OCDE 2,2 nd États-Unis 2,9 3,6 Japon 1,2 0,6 Zone euro 1,2 1,2 Chine 7,0 6,8 Inde* 6,0 6,3 Brésil 0,7 0,3 Russie -2,4-3,0 Sources : février 2015 pour l Opep et janvier 2015 pour le FMI * pour les prévisions sur l Inde du FMI, la croissance de la production est calculée sur la base du PIB aux prix du marché. 6

1. Prix à la consommation des carburants (SP95, gazole, fioul domestique) 5 SP95 et Gazole te en deçà de son niveau le plus élevé depuis mai 2008. Prix TTC depuis janvier 2008 du gazole et du SP 95 en c /l 163 153 143 133 123 127,7 c /l 113 103 111,5 c /l 93 gazole SP 95 Source : DGEC Entre décembre 2014 et janvier 2015, le prix à la consommation moyen du SP 95 diminue de 3,6 % et celui du gazole de 1,8 %. Entre décembre 2014 et janvier 2015, le prix à la pompe du litre de SP 95 a diminué de 4,7 c /l, passant de 1,324 /l à 1,277 /l. Entre décembre 2014 et janvier 2015, le prix à la pompe du litre de gazole a diminué de 2,1 c /l, passant de 1,136 /l à 1,115 /l. Les taxes atteignent au total 84,3 c /l pour le SP 95 et 66,7 c /l pour le gazole ce mois-ci. En décembre 2014, l écart de prix TTC entre le SP 95 et le gazole était de 18,8 c /l ; il diminue en janvier pour atteindre 16,2 c /l. En glissement annuel (janvier 2014 à janvier 2015), le prix à la pompe du SP 95 diminue de 22,3 c /l, passant de 149,9 à 127,7 c /l (-14,8 %). Sur la même période, le prix à la pompe du gazole a diminué de 21,3 c /l, passant de 132,8 à 111,5 c /l (-16,1 %). 5 Tous les prix figurant ci-dessous sont en euros et tous les pourcentages se réfèrent à des prix en euros. 7

Fioul domestique Prix TTC du fioul domestique depuis janvier 2008 en c /l 101 91 81 71 68,5 c /l 61 51 Source : DGEC Entre décembre 2014 et janvier 2015, le prix à la consommation du litre de fioul domestique diminue de 5,6 %, passant de 0,726 à 0,685 /l (-4,0 c /l). Les taxes atteignent au total 19,1 c /l ce mois-ci. En glissement annuel (janvier 2014 à janvier 2015), le prix à la consommation du fioul domestique a diminué de 21,9 c /l, passant de 90,4 à 68,5 c /l (-24,2 %). 8

2. Marges brutes de transport-distribution SP95 Marge brute de transport distribution en c /l du SP 95 depuis novembre 2010 15,5 14,5 13,5 12,5 11,5 11,8 c /l 10,5 9,5 8,5 7,5 6,5 5,5 Sources : Reuters et DGEC - calculs DGCCRF La marge brute de transport-distribution du SP 95 est en baisse de 0,8 c /l ce mois-ci (-6,5 %), passant de 12,6 à 11,8 c /l. Cette baisse s explique par le fait que le prix hors toutes taxes du SP 95 a baissé de 5,6 c /l alors que la cotation internationale n a baissé que de 4,8 c /l. La part de cette marge brute par rapport au prix TTC diminue pour atteindre 9,3 %. En glissement annuel (janvier 2014 à janvier 2015), la marge brute de transport distribution du SP 95 est en hausse de 7,7 % (11,0 à 11,8 c /l), soit une augmentation de 0,8 c /l. 9

Gazole Marge de transport distribution du gazole depuis novembre 2010 12,5 12,0 11,5 11,0 10,5 10,0 9,5 9,0 8,5 8,0 7,5 7,0 6,5 8,4 c /l Sources : Reuters et DGEC - calculs DGCCRF Entre décembre 2014 et janvier, la marge brute de transport-distribution du gazole est en baisse de 0,8 c /l ce mois-ci (-8,4 %), passant de 9,2 à 8,4 c /l. Cette baisse s explique par le fait que le prix hors toutes taxes du gazole a baissé de 5,7 c /l alors que la cotation internationale n a baissé que de 4,9 c /l. La part de cette marge brute par rapport au prix TTC diminue pour atteindre 7,6 %. En glissement annuel (janvier 2014 à janvier 2015), la marge brute de transport distribution du gazole est stable (de 8,46 à 8,45 c /l soit -0,2 %). 10

Impact de la hausse de la fiscalité au 1 er janvier 2015. Ces évolutions intègrent en particulier l augmentation de fiscalité intervenue au 1 er janvier. La TICPE a en effet connu une hausse d un montant d environ 2,1 cts/l pour les supercarburants et de 4,8 cts /l pour le gazole, TVA comprise. Un suivi quotidien sur la base d informations transmises par les opérateurs 6 a montré que la hausse de fiscalité avait été assez rapidement répercutée (dans la première semaine du mois), mais que l impact sur les prix avait été modéré du fait de la baisse des cours. De fait, les prix à la pompe avaient repris leur baisse dès la deuxième semaine du mois (voir graphiques ci-dessous). Source DGCCRF 6 Un dispositif concerté de suivi des marges a été établi avec les distributeurs afin de suivre les évolutions de marges, et notamment les lissages de prix opérés, lors de la hausse de la fiscalité des produits pétroliers au 1 er janvier 2015. 11

Source DGCCRF 12

Fioul domestique Marge brute de transport distribution en c /l du fioul domestique depuis novembre 2010 15,5 15,0 14,5 14,8 c /l 14,0 13,5 13,0 12,5 12,0 11,5 11,0 10,5 10,0 Sources : Reuters et DGEC - calculs DGCCRF La marge brute de transport-distribution du fioul domestique est en baisse de 0,4 c /l ce mois-ci (-2,6 %), passant de 15,2 à 14,8 c /l. Cette baisse s explique par le fait que le prix hors toutes taxes du fioul domestique a baissé de 5,3 c /l alors que la cotation internationale n a baissé que de 4,9 c /l. La part de cette marge brute par rapport au prix TTC augmente pour atteindre 21,7 %. En glissement annuel (janvier 2014 à janvier 2015), la marge brute de transport distribution du fioul domestique est en hausse de 16,9 % (12,7 à 14,8 c /l), soit une augmentation de 2,1 c /l. 13

3. Tableaux récapitulatifs : SP 95 Janv-14 Fév.-14 Mars-14 Avr-14 Mai-14 Juin-14 Juil.-14 Août-14 Sept-14 Oct-14 Nov-14 Déc-14 Janv-15 Prix hors toutes taxes 63,6 64,4 64,1 64,9 65,4 66,5 66,2 63,6 63,0 60,2 56,9 49,0 43,3 Prix toutes taxes comprises 149,9 150,9 150,5 151,5 152,1 153,4 153,1 149,9 149,1 145,9 141,9 132,4 127,7 Variation mensuelle du prix TTC (%) 0,2 0,7-5,4 0,6 0,4 0,8-0,2-2,1-0,5-2,2-2,7-6,7-3,6 Glissement annuel du prix TTC (%) -3,4-5,9-5,7-2,4-0,5 0,1-0,5-3,1-2,5-1,9-4,1-11,5-14,8 Cotation internationale 52,6 54,2 53,3 56,0 55,7 58,0 57,0 54,9 54,9 49,6 46,1 36,3 31,5 Marge brute de transport distribution 11,0 10,3 10,7 8,9 9,7 8,5 9,2 8,7 8,0 10,6 10,9 12,6 11,8 Variation mensuelle (en %) -1,0-6,5 4,7-17,3 9,2-12,6 8,5-5,1-7,8 31,7 2,5 16,4-6,5 Glissement annuel (en %) -2,0-11,6-31,1-30,4-16,1-30,1-7,7-9,2-23,4 6,1 9,4 14,1 7,7 Part de la marge brute en % du prix TTC 7,3 6,8 7,1 5,9 6,4 5,5 6,0 5,8 5,4 7,3 7,7 9,6 9,3 Sources : Reuters et DGEC - calculs DGCCRF 14

Gazole Janv-14 Fév.-14 Mars-14 Avr-14 Mai-14 Juin-14 Juil.-14 Août-14 Sept-14 Oct-14 Nov-14 Déc-14 Janv-15 Prix hors toutes taxes 66,7 66,7 65,2 64,9 64,8 65,1 64,5 64,2 63,6 60,8 58,5 50,6 44,8 Prix toutes taxes comprises 132,8 133,0 131,1 130,8 130,7 131,0 130,4 129,9 129,2 125,9 123,2 113,6 111,5 Variation mensuelle du prix TTC (%) -0,2 0,1-4,3-0,3 0,0 0,2-0,5-0,3-0,6-2,6-2,2-7,8-1,8 Glissement annuel du prix TTC (%) -3,6-5,4-5,7-2,9-1,5-1,1-2,8-3,9-5,3-5,2-6,5-14,7-16,1 Cotation internationale 58,2 58,8 56,8 57,6 57,4 57,9 56,9 56,5 55,9 52,4 50,5 41,3 36,4 Marge brute de transport distribution 8,5 7,9 8,4 7,3 7,4 7,2 7,7 7,6 7,6 8,4 8,1 9,2 8,4 Variation mensuelle (en %) 5,6-6,1 5,9-13,3 1,3-2,9 6,7-0,2-0,1 10,7-4,3 14,1-8,4 Glissement annuel (en %) -7,4-17,2-18,9-29,4-16,5-19,2-1,1-5,3-13,6 5,5 10,4 15,1-0,2 Part de la marge brute en % du prix TTC 6,4 6,0 6,4 5,6 5,6 5,5 5,9 5,9 5,9 6,7 6,6 8,1 7,6 Sources : Reuters et DGEC - calculs DGCCRF 15

Fioul domestique Janv-14 Fév.-14 Mars-14 Avr-14 Mai-14 Juin-14 Juil.-14 Août-14 Sept-14 Oct-14 Nov-14 Déc-14 Janv-15 Prix hors toutes taxes 69,7 69,3 67,9 67,5 67,6 67,7 67,0 67,2 66,7 63,9 61,6 54,8 49,5 Prix toutes taxes comprises 90,4 89,9 88,3 87,8 87,9 88,0 87,2 87,4 86,9 83,5 80,8 72,6 68,5 Variation mensuelle du prix TTC (%) -0,9-0,5-1,8-0,5 0,1 0,0-0,9 0,2-0,6-3,9-3,3-10,2-5,6 Glissement annuel du prix TTC (%) -6,3-9,4-9,0-5,4-3,3-2,4-4,4-4,5-6,3-7,4-10,2-20,4-24,2 Cotation internationale 57,0 57,2 55,5 55,7 56,0 56,7 55,7 55,4 54,8 50,7 48,2 39,6 34,6 Marge brute de transport distribution 12,7 12,1 12,4 11,8 11,6 11,0 11,3 11,7 11,9 13,2 13,4 15,2 14,8 Variation mensuelle (en %) 1,4-5,1 3,2-5,1-1,4-5,6 2,7 4,0 1,5 11,2 1,3 13,6-2,6 Glissement annuel (en %) -6,7-14,3-16,6-19,9-14,1-15,0-0,7 3,8-3,4 13,7 14,3 21,6 16,9 Part de la marge brute en % du prix TTC 14,1 13,4 14,1 13,4 13,2 12,5 12,9 13,4 13,7 15,9 16,6 21,0 21,7 Sources : Reuters et DGEC - calculs DGCCRF 16

Définitions Prix à la consommation et marges brutes de transport - distribution des produits pétroliers. (Sources : Reuters, DGEC et Insee) Cours du pétrole brut : Le Brent est le pétrole brut de référence de la zone Europe. C est un pétrole brut «classique» léger et peu soufré adapté aux débouchés européens. Le prix de référence du Brent daté est issu de la cotation à la clôture sur le marché physique spot pour des cargaisons devant quitter le port de chargement du Brent (Sullom Voe) dans un délai inférieur à 15 jours. Le cours du Brent daté est exprimé en dollar par baril ($/bl). Il est converti en euro par baril ( /bl) à partir des cotations quotidiennes en clôture de l euro par rapport au dollar. (Source : Banque Centrale Européenne). Pour l exprimer en centimes d euro par litre, on se base sur le fait qu un baril contient 158,9873 l. Cotations internationales des produits pétroliers : Les prix de référence des produits finis (essence sans plomb 95 [SP 95], gazole, fioul domestique [fod]) sont issus des cotations de clôture spot CAF (coût assurance fret) zone NWE (nord-ouest Europe) du marché de Rotterdam. Les cotations internationales des produits pétroliers sont exprimées en dollar par tonne. On peut l exprimer en c /l en se référant d une part au taux de change /$ et d autre part à la densité du produit en kg/l. Marges brutes de transport-distribution : La marge brute de transport-distribution résulte de la différence entre le prix moyen hors toutes taxes (HTT) du produit à la consommation et la moyenne de la cotation du produit considéré sur le marché de Rotterdam. La marge brute doit couvrir notamment les coûts de stockage, d acheminement, de distribution, la marge commerciale, les obligations des distributeurs en matière d économie d énergie (certificats d économie d énergie) et d énergies renouvelables (biocarburants). La marge brute de transport-distribution est exprimée en centimes d'euros par litre. Les distributeurs répercutent habituellement de façon lissée les baisses comme les hausses des cotations internationales sur les prix à la pompe, avec un décalage en temps et en intensité. Ce décalage (en cas de baisse comme de hausse des cotations) permet aux opérateurs de lisser l évolution des prix à la pompe malgré la volatilité des cotations. Ainsi, quand les cotations internationales baissent fortement, on observe pendant quelques temps des niveaux de marges plus élevés. A l inverse, quand les cotations repartent à la hausse, on observe un lissage dans le sens opposé et l intégralité de la hausse n est pas immédiatement répercutée sur les prix à la pompe, ce qui diminue mécaniquement les marges brutes de transport distribution. Prix à la consommation : Les prix hebdomadaires à la consommation sont calculés comme la moyenne nationale des prix déclarés par les distributeurs, pondérés des volumes sur l ensemble de leur réseau de distribution. Il s'agit des prix réellement acquittés par le consommateur final (et non de prix de barème par exemple) le vendredi de la semaine précédente. Le prix du fioul domestique est le prix pour des livraisons comprises entre 2 000 litres et 4 999 litres. Les prix des produits à la consommation sont exprimés en centimes d euro par litre. La moyenne mensuelle des prix à la consommation est la moyenne arithmétique des semaines du mois. 17

Variations : Pour tous les indicateurs (les cours du baril de pétrole brut, les cotations internationales, les prix à la consommation et les marges brutes de transport-distribution), la variation mensuelle est la variation en pourcentage (%) du mois M par rapport au mois M-1 (exemple : janvier 2010 par rapport à décembre 2009). Le glissement annuel est la variation en pourcentage (%) du mois M de l année A par rapport au même mois M de l année précédente A-1 (exemple : janvier 2010 par rapport à janvier 2009). 18

ANNEXE : Les déterminants de court terme et de long terme du prix du pétrole Les prix à la consommation dépendent des cours internationaux du baril de pétrole brut, des cotations internationales des produits raffinés, de la parité euro/dollar, des marges brutes de transport distribution (qui incluent les coûts de stockage et de transport, les frais d exploitation des stations-services) et les taxes. Les cours internationaux du pétrole suivent sur le long terme une tendance à la hausse (voir graphique ci-dessous). Cours du baril de Brent en dollars US depuis l'année 2000 135 125 115 105 95 85 75 65 55 45 35 25 135 125 115 105 95 85 75 65 55 45 35 25 Source : Insee 15 15 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Les cours du pétrole évoluent en fonction : - de l offre de long terme (réserves de pétrole, énergies concurrentes et technologies de substitution comme le nucléaire et les énergies renouvelables, évolution des coûts d extraction et développement des pétroles non conventionnels) et de la demande de long terme (évolution de la consommation des pays émergents, évolutions technologiques notamment des automobiles hybrides et électriques, évolution des modes de consommation dans les transports ou le chauffage, économies d énergie, etc.) En ce qui concerne l offre de long terme, selon les experts, à l horizon 2020, du fait du développement des pétroles non conventionnels comme le pétrole de schiste, la production des États-Unis pourrait dépasser celle de l Arabie saoudite avec plus de 11 millions de barils par jour (mbj). Pour la même période, la production pétrolière du Canada devrait croître de 50 % pour s établir à pratiquement 5 mbj. Ainsi, d après l Agence Internationale de l Énergie (AIE), d ici à 2020 la production pétrolière des États-Unis et du Canada pourrait au total atteindre 16 mbj. L anticipation de l épuisement des réserves d hydrocarbures joue un rôle dans l évolution des cours du pétrole mais son influence reste difficile à mesurer. La proximité du pic pétrolier mondial constitue également une variable stratégique pour les offreurs. Selon le quotidien Le 19

Monde, plus de 50 milliards de barils de pétrole et de gaz ont été consommés en 2013 mais seulement 20 milliards de barils d hydrocarbures conventionnels ont été découverts. Des forages se sont révélés infructueux au cours de l année au Ghana, au Mozambique, en Côte d Ivoire, en Éthiopie, en Guyane Française et en Norvège. Selon l étude (Anish Kapadia, 2013) de la banque d affaire spécialisée dans l énergie Tudor, Pickering, Holt & Co., la production des compagnies, notamment des majors occidentales, stagne voire décroit depuis plusieurs années en dépit d investissements toujours plus lourds (poids grandissant des prospections et des découvertes offshore plus coûteuses à exploiter). En ce qui concerne la demande de moyen et long terme, on constate de manière tendancielle, selon l AIE, une diminution de la demande de carburants et, selon différentes sources statistiques, des ventes d automobiles dans les pays industrialisés couplée à une amélioration de l efficacité énergétique du pétrole et à sa substitution par d autres énergies dans les principales économies mondiales comme les pays de l OCDE et la Chine (baisse du ratio consommation de pétrole sur PIB). Tous ces facteurs contribuent à modérer la demande mondiale, malgré la hausse de la demande de pétrole de certains pays émergents. En effet, le gaz pourrait remplacer graduellement le pétrole dans secteur du transport s ajoutant à l utilisation de moteurs de voiture plus performants et à l offre croissante de carburants renouvelables. A terme, une partie importante du parc des véhicules pourrait basculer vers l électrique. De plus, dans l industrie américaine, grosse consommatrice d hydrocarbures, le gaz naturel pourrait venir également remplacer le pétrole comme combustible du fait de la baisse des prix du gaz naturel aux États-Unis liée à la production non conventionnelle. - de l offre et de la demande à court/moyen terme, liées en particulier, du côté de l offre, aux évènements géopolitiques dans les régions productrices et aux décisions des cartels (OPEP notamment) portant sur les quotas de production, aux stocks détenus par les pays producteurs et les pays consommateurs, et depuis peu, au développement important de pétrole non conventionnel aux États-Unis et, du côté de la demande, à la conjoncture économique mondiale et aux conditions climatiques. En outre, en plus des mécanismes traditionnels de formation des prix à partir de l'offre et de la demande sur les marchés physiques, il existe des marchés financiers internationaux, fonctionnant avec des instruments financiers complexes comme les contrats à terme et les produits dérivés (options), qui influencent également la formation des prix. Plus conjoncturellement, les prix sont sensibles depuis plusieurs décennies aux tensions géopolitiques (conflits israélo-palestinien et arabe aux Proche et Moyen-Orient) et au nonajustement de l offre des pays producteurs à la demande (quotas de production de l OPEP et impossibilité pour les pays non membres de l OPEP de faire évoluer leur production au même rythme que la demande). 20