Analyse longitudinale des stagiaires STE Note d analyse de l Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 1 Introduction Indépendamment des données portant sur le profil des stagiaires et des caractéristiques des stages, l Observatoire bruxellois de l Emploi a réalisé une analyse longitudinale des CE ayant eu un Stage de Transition en Entreprises visant à obtenir les taux de mise à l emploi et les taux de sorties positifs après la fin du stage. Pour pouvoir comparer ces résultats avec un groupe de contrôle, l Observatoire a constitué également un groupe de contrôle ayant des caractéristiques similaires. Nous allons donc décrire ici schématiquement la méthode retenue, les principaux résultats de l analyse ainsi que quelques limites de ce type d analyse. 2 Profil des stagiaires Avant d entrer dans le cœur de l analyse voici quelques données sur leurs principales caractéristiques (sexe, âge et niveau d études). Depuis le début de la mise en place de ce dispositif jusque fin décembre 2014, 780 stagiaires distincts ont débuté un STE (pour 792 stages). Le premier tableau donne la répartition des stagiaires selon le sexe (52,8% hommes et 47,2% de femmes) et l âge (22,3% ont moins de 25 ans, 62,3% ont entre 20 et 24 ans et 15,4% ont entre 25 et 29 ans). L âge moyen des stagiaires est de 21 ans. Tableau 1 : Nombre de bénéficiaires distincts STE par classe âge et sexe (mai 2013 à décembre 2014) Classe d'âge Hommes Femmes Total % < 20 ans 105 69 174 22,3 20 à 24 ans 252 234 486 62,3 25 à 29 ans 55 65 120 15,4 Total 412 368 780 % 52,8 47,2 Le STE est ciblé sur les jeunes dont le niveau de qualification ne dépasse pas l enseignement secondaire supérieur : 55% sont diplômés du secondaire supérieur, 31,7% sont diplômés du secondaire inférieur et 13,3% ont un diplôme acquis à l étranger (sans niveau connu d équivalence). Tableau 2 : Nombre de bénéficiaires distincts STE par niveau d'études et sexe (mai 2013 à décembre 2014) Niveau d'études Hommes Femmes Total % 1er_2ème degré secondaire 147 100 247 31,7 3ème degré secondaire 222 207 429 55,0 Autres études (étranger) 43 61 104 13,3 Total 412 368 780 3 Champs d analyse Pour pouvoir réaliser une analyse sur une période de 3 et 6 suivant la fin du stage, nous avons repris uniquement les stagiaires dont le stage a terminé avant le 1er juillet 2014 (pour les taux de Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 1/8
sortie à l emploi à 6 ) et avant le 1er octobre 2014 (pour les taux de sortie à 3 ). Nous avons fait également le choix de ne retenir dans cette analyse uniquement les stages dont la durée effective était minimum d un. Ainsi, l analyse sur une période de 6 porte sur une population de 166 stagiaires tandis que celle sur 3 porte sur 313 stagiaires. Il est à souligner que chaque fois l analyse ne porte pas sur un échantillon mais sur l ensemble des stagiaires répondant à ces deux conditions (date de fin du stage et durée minimum effective d un ). Classiquement, ce type d analyse longitudinale est réalisé sur une période de 6 et 12. Néanmoins, la population aurait été trop réduite pour pouvoir réaliser ce type d analyse sur une période d un an. Tableau 3 : Population sur laquelle l'analyse longitudinale est réalisée effectifs Nombre de stagiaires total 780 Dont le stage est terminé avant le 1er juillet 2014 209 et dont la durée effective du stage est minimum d'un 166 => analyse longitudinale sur 6 Dont le stage est terminé avant le 1er octobre 2014 378 et dont la durée effective du stage est minimum d'un 313 => analyse longitudinale sur 3 4 Analyse longitudinale : indicateurs de mises à l emploi et de sorties Cette partie donne les résultats en termes de mise à l emploi et d entrées en formation des stagiaires dans les 3 et 6 qui suivent la fin de leur stage. Au terme de leur stage, voici les différents indicateurs qui ont été calculés à 3 et 6 : - Les taux de sorties vers l emploi : ces résultats sont établis à partir de l ensemble des actions de travail recensées dans les dossiers des chercheurs d emploi 1. Nous avons repris l ensemble des actions de travail quelques soit la durée de travail. - Les taux de sorties vers la formation couvrent les formations professionnelles, les formations professionnelles individuelles en entreprise (FPI) et les reprises d études. - Les taux de sorties reprennent le nombre de CE distincts ayant trouvé un emploi ou ayant débuté une formation dans les 3/6 qui suivent la fin de leur stage ; - Les pourcentages de stagiaires encore comme demandeurs d emploi inoccupés 3 ou 6 après la fin du stage. Cet indicateur complète les précédents dans la mesure où les CE ont pu trouver un emploi de courte durée. Il donne donc une indication quant au retour dans le chômage après la fin du stage. Sur base des tableaux 4 et 5, il en ressort que 30% des jeunes ont trouvé un emploi après 3, ce pourcentage passe à 45,8% des jeunes 6 après la fin du STE. 1 Les mises à l emploi sont déterminées à partir des déclarations de début de contrat communiquées par les employeurs via la Dimona. D autres sources peuvent compléter ce flux (flux provenant de l INASTI, information provenant directement des CE ).Néanmoins, il est utile de souligner que es flux ne permettent pas d avoir toujours une exhaustivité de l ensemble des actions de travail (certains employeurs ne communiquent pas systématiquement les débuts de contrat via DIMONA, parfois avec des retards, et Actiris n est pas informé automatiquement pour les CE travaillant dans les organismes internationaux, ni pour les CE travaillant à l étranger). Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 2/8
Tableau 4 : Pourcentage de sorties dans les 3 qui suivent la fin du stage trouvés un emploi dans les 3 eu une entrée en formation, en FPI ou reprises d'études dans les 3 après 3 313 94 23 108 178 % 30,0% 7,3% 34,5% 56,9% Le tableau 5 détaille donc les différents indicateurs sur une période de 6 qui constitue une temporalité standard pour ce type d analyse : 45,8% ont trouvé un emploi après la fin du stage et 9,6% ont commencé une formation, une FPI ou ont repris des études. Le pourcentage de sorties s élève à 51,8%. Il est à noter que 53% des stagiaires sont encore comme demandeurs d emploi inoccupés 6 après la fin du stage. Ces résultats seront dans un premier temps détaillés selon différentes variables (durée effective du stage, sexe et niveau d études) et seront dans un second temps comparé à un groupe de contrôle (cf. partie ). Tableau 5 : Pourcentage de sorties dans les 6 qui suivent la fin du stage trouvés un emploi dans les 6 eu une entrée en formation, en FPI ou reprises d'études dans les 6 après 6 166 76 16 86 88 % 45,8% 9,6% 51,8% 53,0% Il est à noter que l on remarque une augmentation des taux de sorties vers l emploi en fonction de la durée effective du stage. En effet, le pourcentage de 45,8% pour l ensemble des stagiaires passe à 56,2% pour les stages dont la durée effective est de 5 à 6, soit la durée maximum d un STE. Tableau 6 : Pourcentage de sorties dans les 6 qui suivent la fin du stage selon la durée du stage Durée effective du stage trouvés un emploi dans les 6 eu une entrée en formation, en FPI ou reprises d'études dans les 6 après 6 1 et + 166 76 16 86 88 3 et + 136 67 12 74 72 5 à 6 73 41 6 44 39 1 et + % 45,8% 9,6% 51,8% 53,0% 3 et + % 49,3% 8,8% 54,4% 52,9% 5 à 6 % 56,2% 8,2% 60,3% 53,4% Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 3/8
Les deux tableaux suivant donnent les indicateurs selon le sexe et le niveau d études sur une période de six. Les effectifs sont encore assez réduits pour permettre d en tirer des conclusions pertinentes. Tableau 7 : Pourcentage de sorties dans les 6 qui suivent la fin du stage selon le sexe trouvés un emploi dans les 6 eu une entrée en formation, en FPI ou reprises d'études dans les 6 après 6 Sexe Hommes 88 43 6 47 49 Femmes 78 33 10 39 39 Total 166 76 16 86 88 Hommes % 48,9% 6,8% 53,4% 55,7% Femmes % 42,3% 12,8% 50,0% 50,0% Total % 45,8% 9,6% 51,8% 53,0% Tableau 8 : Pourcentage de sorties dans les 6 qui suivent la fin du stage selon le niveau d'études trouvés un emploi dans les 6 eu une entrée en formation, en FPI ou reprises d'études dans les 6 après 6 Niveau d'études Faible 58 26 3 28 32 Moyen 93 41 13 49 49 Autres études * 15 9 9 7 Faible % 44,8% 5,2% 48,3% 55,2% Moyen % 44,1% 14,0% 52,7% 52,7% Autres études % 60,0% 0,0% 60,0% 46,7% Faible = maximum secondaire inférieur Moyen = secondaire supérieur Autres études = études à l'étranger sans équivalence * très réduits 5 Analyse longitudinale : données complémentaires Nous avons également examiné si ces CE ont trouvé au terme du stage un emploi chez le même employeur ou au contraire chez un autre employeur. Nous constatons donc dans le tableau 9 que parmi les 76 stagiaires ayant trouvé un emploi après la fin du stage (pour rappel sur la cohorte de 166 individus ayant été suivi pendant une période de 6 - cf. tableau 5), 37% se retrouvent chez le même employeur, 59% chez un autre employeur et 4% ont chez le même et chez un autre employeur. Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 4/8
Tableau 9 : Répartition des stagiaires ayant trouvé un emploi après le stage selon que ce soit chez le même ou chez un autre employeur Total trouvé un emploi dans les 6 76 Même employeur 28 36,8 Autres employeurs 45 59,2 Même employeur et autre employeur 3 3,9 Avant de détailler le tableau 11 qui donne la durée effective des stages, nous pouvons noter que 28% des STE ont une durée initiale prévue de 3 et 72% ont une durée prévue de 6. Tableau 10 : Répartition des stages selon la durée initiale prévue (3 ou 6 ) Durée prévue Stage 3 223 28,2 6 569 71,8 Total général 792 Le tableau suivant donne la répartition des STE selon la durée effective des stages. La durée moyenne effective du stage est de 116 jours (pour les stages initialement prévues de 6 le stage dure en moyenne 131 jours). On peut constater que 43% des STE durent 5 à 6, soit la durée maximum et qu en cumulant les stages dont la durée effective est de plus de 2 nous arrivons à 78%. Enfin, il est à noter qu environ 15% des stages durent en réalité moins d un. Tableau 11 : Répartition des stages selon la durée effective Ensemble des stages Stages prévues de 6 Durée effective Stage Stage Moins d'un 78 14,6% 55 14,3% 1 à 2 41 7,7% 29 7,5% 2 à 3 36 6,7% 26 6,8% 3 à 4 126 23,6% 27 7,0% 4 à 5 23 4,3% 22 5,7% 5 à 6 230 43,1% 226 58,7% Total général 534 % 385 % Durée moyenne effective du stage en nombre de jours 116 131 Nb: Certains stages sont encore en cours ou la date de fin n'a pas encore été communiquée 6 Comparaison des résultats avec un groupe de contrôle Pour cette dernière partie, nous avons constitué un groupe de référence (groupe de contrôle) afin de nous permettre de comparer leurs taux de mise à l emploi avec ceux des stagiaires. Il s agit de jeunes CE : - de moins de 30 ans comme demandeurs d emploi inoccupés (DEI) au 1 er janvier 2014 auprès d Actiris ; Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 5/8
- dont la durée d inactivité est comprise entre 6 et 18 (dans la mesure où le les stagiaires ont une durée d inactivité de 6 à 12 et que la durée du stage est de maximum 6 ) ; - et disposant tout au plus du CESS ou d un diplôme équivalent, ou encore ayant fait des études à l étranger sans obtenir d équivalence de diplôme («autres études»). Afin de pouvoir comparer les résultats qui précédent, les taux de sorties à 6 ont été comparé entre les stagiaires et le groupe de contrôle (cf. tableau 12). Les taux de mises à l emploi sont respectivement de 45,8% pour les stagiaires STE et de 29,3% pour le groupe de contrôle. Tandis que les sorties s élèvent 53% pour les STE et sont par contre de 34% pour le groupe de contrôle. Nous pouvons donc constater que les taux de sorties pour les stagiaires sont nettement plus élevés par rapport au groupe de contrôle. Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 6/8
Tableau 12 : Pourcentage de sorties dans les 6 qui suivent la fin du stage comparaisons entre les stagiaires et le groupe de contrôle 1. stagiaires 2. Groupe de contrôle Stagiaires ayant trouvés un emploi dans les 6 eu une entrée en formation, en FPI ou reprises d'études dans les 6 comme DEI après 6 (1) (2) (1) ou (2) 166 76 16 86 88 51,8 % 45,8% 9,6% % 53,0% Niveau d'études Faible 58 26 3 28 32 Moyen 93 41 13 49 49 Autres études* 15 9 9 7 Faible % 44,8% 5,2% 48,3% 55,2% Moyen % 44,1% 14,0% 52,7% 52,7% Autres études % 60,0% 0,0% 60,0% 46,7% 7.893 2.182 507 2.602 4.924 % 27,6% 6,4% 33,0% 62,4% Selon le niveau d'études Faible 3.253 806 173 954 2.124 Moyen 2.759 916 161 1.039 1.734 Autres études 1.881 460 173 609 1.066 Faible % 24,8% 5,3% 29,3% 65,3% Moyen % 33,2% 5,8% 37,7% 62,8% Autres études % 24,5% 9,2% 32,4% 56,7% Groupe de contrôle pondéré** 2.852 836 166 970 1.810 % 29,3% 5,8% 34,0% 63,5% * très réduits ** Le groupe de contrôle pondéré a été réalisé en reprenant des proportions similaires par niveau d études à la population STE. Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 7/8
Si ces résultats fournissent des informations importantes en termes d insertion socioprofessionnelle des stagiaires après le stage, ces données doivent toujours être interprétées avec certaines précautions. En effet, nous pouvons citer plusieurs limites à ce type d exercice : - Dans la mesure où les stagiaires STE ont été présélectionnés par Actiris (par le Service Youth Guarantee) puis sélectionnés dans un second temps par les employeurs, il existe un «biais de sélection» (les meilleurs candidats avec des profils similaires sont retenus). Il n est donc pas possible de constituer un groupe de contrôle présentant des caractéristiques tout à fait similaires, les stagiaires sont sélectionnés au terme d une procédure de sélection. - Ce type d analyse ne permet pas de se pencher non plus directement sur l amélioration des compétences des stagiaires au terme du stage (augmentation de leur employabilité ). Dans quelle mesure le stage a été réellement formateur pour le CE? - Et enfin, ce type d analyse ne répond pas non plus à la question des effets d aubaine pour les employeurs par rapport à ce type de mesure. En effet, un effet d'aubaine se produit lorsqu'une mesure d'aide, ici en l occurrence le STE, profite à l employeur qui, sans aide, aurait pris la même décision (ici l'embauche d'un demandeur d'emploi). Autrement dit est-ce que les employeurs n auraient-ils pas engagés d autres chercheurs d emploi avec des contrats plus classiques? Néanmoins ces questionnements tout aussi intéressants dépassent bien entendu le cadre de ce type d analyse. Observatoire bruxellois de l Emploi Février 2015 8/8