Lymphomes cérébraux primitifs et lésions cérébrales chez le sujet immunodéprimé



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Transcription:

Lymphomes cérébraux primitifs et lésions cérébrales chez le sujet immunodéprimé Alexis PEREZ / Stéphane DERREY Service de Neurochirurgie CHU Charles Nicolle (ROUEN) Journées de DES, Cap Hornu, Octobre 2011 Module 7 : TUMEURS CEREBRALES

Lésions cérébrales chez le VIH

Contexte 45 millions de patients dans le monde 130000 patients atteints, 5000 nouvelles contaminations par an en France 90% d atteinte neuro chez sujets VIH 2 ème organe touché après le système lymphoïde Peu d ARV passent la barrière hémato-encéphalique

Sujet immunodéprimé Infections opportunistes +++ Associations d agents infectieux fréquentes Augmentation des lésions cérébrales primitives et secondaires

Histoire naturelle

Lésions intra-cérébrales Lésions GADO - - Lésions directes dues au VIH - Leuco-encéphalite multiple progressive (LEMP) Lésions GADO + - Toxoplasmose cérébrale - Cytomégalovirose - Lymphome cérébral primitif

Lésions intra-cérébrales Lésions GADO - - Lésions directes dues au VIH - Leuco-encéphalite multiple progressive (LEMP)

Lésions intra-cérébrales Lésions GADO - - Lésions directes dues au VIH - Leuco-encéphalite multiple progressive (LEMP)

Lésions directes dues au VIH Tropisme particulier du VIH pour le SNC, en particulier la microglie Réplication intracérébrale dès la primo-infection, patients asymptomatiques Plages d inflammation, gliose associée à des foyers de nécrose de la SB Troubles mnésiques, signes pyramidaux, extrapyramidaux et cérébelleux constitutifs du SCM Crises convulsives fréquentes Atrophie corticale au TDM, lésions vues seulement à l IRM

2 entités nosologiques Encéphalite subaiguë progressive du VIH Leucoencéphalopathie du VIH

Encéphalite subaigüe progressive Nodules et plages d hypersignal T2 de la substance blanche Contours flous, jamais d effet de masse Atteinte du corps calleux et/ou des piliers postérieurs du trigone Augmentation de taille et bilatéralisation nodulaire Nombreux diagnostics différentiels (toxiques, métaboliques) Evolue vers un syndrome déficitaire cognitivo-moteur (SCM) démentiel

Encéphalite subaigüe progressive

Leucoencéphalopathie du VIH Atteinte d emblée diffuse de la SB, bilatérale et symétrique Clinique pauvre (troubles des fonctions supérieures) en rapport avec l atteinte antérieure (FT) Hypersignal T2, discrètement hétérogène mais absence d'hyposignal T1, la différenciant de la LEMP Traitement par AZT à forte dose (régression partielle)

Leucoencéphalopathie du VIH IRM FLAIR : hyper signal de la substance blanche Diffuse, bilatéral, symétrique IRM FLAIR : hyper signal de la s bilatéral, asymétrique, m

Lésions intra-cérébrales Lésions GADO - - Lésions directes dues au VIH - Leuco-encéphalite multiple progressive (LEMP)

Leuco-encéphalite multifocale progressive (LEMP) Due au papovavirus JC qui a pour cellule cible l'oligodendrocyte Démyélinisation très intense, asymétrique, topographie le plus souvent postérieure (PO et FP) Siège atypique possible (frontal, temporal, tronc cérébral) Clinique variée, en fonction de l atteinte (hémi-déficit sensitif mb sup, troubles visuels, syndrome cérébelleux) Pas d atrophie corticale au TDM

Leuco-encéphalite multifocale progressive (LEMP) IRM : plages d'hypersignal T2 de la seule substance blanche, homogènes, s'étendant en «tache d'huile» jusqu'à la jonction substance blanche-substance grise (fibres arquées) Bonne visibilité des lésions en T1 (hyposignal), à la différence de la leucoencéphalopathie du VIH 2 critères négatifs : Pas d effet de masse et pas de rehaussement au gadolinium Recherche JC virus dans le LCR par PCR, biopsie si recherche négative ou doute diagnostic

Leuco-encéphalite multifocale progressive (LEMP) Pas de traitement spécifique Evolution rapide, torpide La restauration immunitaire peut permettre une amélioration

Leuco-encéphalite multifocale progressive (LEMP) T1 GADO

Leuco-encéphalite multifocale progressive (LEMP) T2 FLAIR

Autres lésions Kystes cryptococciques Dilatations kystiques des espaces périvasculaires de Virchow- Robin. Localisés sur le trajet des artères perforantes, mais sont en fait situés dans l'espace sous-arachnoïdien Lésions séquellaires Infarctus secondaires à une vascularite dont les causes peuvent être multiples dans le cadre du SIDA, ou lésions de gliose ou de porencéphalie secondaires à un foyer infectieux stérilisé

Cryptococcose neuroméningée

Lésions intra-cérébrales Lésions GADO + - Toxoplasmose cérébrale - Cytomégalovirose - Lymphome cérébral primitif

Lésions intra-cérébrales Lésions GADO + - Toxoplasmose cérébrale - Cytomégalovirose - Lymphome cérébral primitif

Toxoplasmose En France: 25 % des SIDA, survenue tardive (CD4 200/mm3) Infection parasitaire à Toxoplasma Gondii, atteinte hématogène, réactivation d une infection dormante Jonction cortico-sous-corticale et noyaux gris centraux Clinique fonction de la topographie, fièvre, découverte brutale Sérologie rarement contributive (forte prévalence) Mortalité inférieure à 10% (TTT préventif et curatif efficace)

Toxoplasmose Meilleure sensibilité de l IRM Lésions souvent multiples (80% des cas) TDM: Aspect typique en cocarde avec rehaussement au PC IRM : Hyposignal T1 localisé, relativement bien limité, avec effet de masse et œdème péri-lésionnel. Hypersignal T2, contenant une zone d'hyposignal correspondant au granulome Le caractère évolutif d'une lésion est donc utile au diagnostic différentiel ou rétrospectif lorsqu'a été instauré un traitement d'épreuve

Toxoplasmose

Toxoplasmose

Toxoplasmose Si absence d amélioration clinique ou radiologique Après 10 j de traitement d épreuve Diagnostic remis en cause Réalisation d une biopsie cérébrale stéréotaxique

Traitement Curatif Pyriméthamine (Malocide ) 100mg puis 50mg/j associé à la sulfadiazine (Adiazine ) 4g/j Acide folinique associé pour hématotoxicité (25mg/j) 6 semaines de traitement Préventif Systématique si CD4 inf à 200 Mêmes molécules à moitié dose, préviennent également la pneumocystose Bactrim forte proposé en 1 ère intention (1cp/j)

Lésions intra-cérébrales Lésions GADO + - Toxoplasmose cérébrale - Cytomégalovirose - Lymphome cérébral primitif

Cytomégalovirose Causée par le Cytomégalovirus (CMV) Immunodépression profonde seulement (CD4 50/mm3) Très fréquente au stade de SIDA-maladie, en baisse depuis les ARV Tableau d encéphalite aiguë avec atteinte des nerfs crâniens, syndrome de la queue de cheval ou méningoradiculo-myélite, Atteinte multiviscérale (rétinienne, pulmonaire, digestive...) TDM normal Diagnostic : PCR CMV sur le LCR et dans le sang

Cytomégalovirose IRM : «flou périventriculaire» en T2 dû à l'hypersignal du LCS. Rehaussement intense de l'épendyme avec nécrose parenchymateuse périventriculaire de contiguïté En fait, dans beaucoup de cas où l'infection à CMV est connue (rétinite associée notamment), l'examen IRM pourra mettre en évidence un fin liséré péri-ventriculaire Similitude avec une éventuelle forme péri-ventriculaire de lymphome

Cytomégalovirose

Traitement Ganciclovir en IV à 5mg/kg 2 fois par jour Alternatives : Foscarnet et Cidofovir 21j de traitement d attaque Traitement d entretien oral par valganciclovir (Rovalcyte ) à 900 mg/j pendant 6 semaines

Lymphomes primitifs de l encéphale

Lymphomes cérébraux primitifs Type B, non hodgkiniens dans 90% des cas 1% des tumeurs cérébrales, en augmentation 55 ans dans la population générale, 40 si immunodépression VIH : Incidence 10 fois supérieure à la population générale

Lymphomes cérébraux primitifs 2 % des malades immunodéprimés chez qui il représente 20 % des lymphomes Haute malignité, croissance rapide Lésion unifocale, de siège sus-tentoriel lobaire ou paraventriculaire, infiltrante Localisation oculaire et médullaire possible Point de départ des noyaux gris et de la substance blanche Clinique peu spécifique : altérations psychiques fréquentes (obnubilation, apathie, troubles mnésiques), déficits focaux dépendant de la localisation

Facteurs de risque Le SIDA (fait poser le diagnostic de SIDA-Maladie) Les déficits immunitaires iatrogènes (transplantés, cancer sous chimiothérapie intensive)+++ Les anomalies congénitales (déficit en IgA, syndrome de Wiskott-Aldrich...) L age (immunodépression relative)

Lymphomes cérébraux Le LCP à forme tumorale Lésion le plus souvent unique, volontiers hyperdense en TDM, hypot1, isosignal en T2 Rehaussement intense homogène, aspect en «boule de neige» Effet de masse modéré voire absent DG différentiel : Toxoplasmose

Lymphomes cérébraux Le LCP à forme péri-ventriculaire Bordure en hypersignal hétérogène FLAIR Probabilité de LCP importante même si l'examen du LCS ne montre pas de cellules lymphomateuses La biopsie stéréotaxique devra être pratiquée si elle est techniquement réalisable DG différentiel : Cytomégalovirose

Chez l immunodéprimé Localisations souvent multiples Peu de formes péri-ventriculaires Rehaussement hétérogène volontiers annulaire (cas décrits de non rehaussement) EBV induits Diagnostics différentiels nombreux (toxoplasmose, gliome, métastase)

Clinique Quatre symptomatologies généralement intriqués : - Détérioration psycho-mnésique avec désintérêt, troubles de l humeur, de nature agressive, évoluant vers la confusion mentale - Signes neurologiques focalisés (déficit SM, aphasie, incoordination cérébelleuse) - Crises épileptiques, partielles ou généralisées - HTIC

LCR RAREMENT CONTRIBUTIF Contre indiquée si HTIC Hyperalbuminorachie modérée ou hypoglycorachie, inconstante avec présence possible de lymphocytes réactionnels Découverte de cellules pathologiques rare

Bilan ophtalmologique 10 % d atteinte oculaire (panuvéite chronique) Examen complet systématique (LAF, FO) Prélèvements de vitrée Recherche cellules pathologiques évitant la biopsie cérébrale plus risquée

IMAGERIE IRM en 1 ère intention Masse arrondie ou ovalaire, parfois polycyclique, isolée et lobaire HypoT1 et isosignal T2. HyperT2 et rehaussement majeur si nécrose Rehaussement homogène (hétérogène si corticothérapie ou immunodéprimé), non rehaussé dans moins de 10% des cas Œdème péri-lésionnel mineur, sans effet de masse

Lymphomes cérébraux

Lymphomes cérébraux T1 T1 GADO

Lymphomes cérébraux T2 FLAIR T1 GADO

Principales avancées en IRM IRM de diffusion IRM de perfusion Evolution depuis 15 ans Sensible mais non spécifique Intérêt majeur chez l immunodéprimé (dg différentiels)

Principales avancées en IRM IRM de diffusion IRM de perfusion

DIFFUSION Hypersignal sur la pondération en diffusion (restriction) Valeurs de CDA (Coefficient de Diffusion Apparent) égales ou inférieures par rapport à la SB normale Baisse du mouvement des molécules d eau (hypercellularité tumorale) Différence avec les lésions gliales, les métastases et les abcès toxoplasmiques (CDA augmentés) INTERET CHEZ LE PATIENT VIH +++

DIFFUSION

Principales avancées en IRM IRM de diffusion IRM de perfusion

PERFUSION Volume sanguin cérébral tumoral normal ou peu augmenté par rapport à la SB normale Pas de néovascularisation ni de néoangiogénèse (différence gliome et métastases) Aspect de la courbe typique ++ Signant l extravasation vers le secteur interstitiel (rupture BHE) Explique l efficacité des corticoïdes

PERFUSION

Différentiel?

Analyse spectrométrique Augmentation de la choline (Cho) marqueur du métabolisme membranaire Chute du N-Acétyl-Aspartate (NAA) marqueur d intégrité neuronale Profil tumoral classique (lymphome, gliome, métastase) Domination du spectre par les lipides (Lip) signant la nécrose cellulaire

Analyse spectrométrique

Diagnostic PRESOMPTIF +++ (siège paraventriculaire, blush angiographique modeste, fort rehaussement et diffusion/ perfusion concordante, spectrométrie) Sensibilité aux corticoïdes (lésion fantôme, biopsies blanches) Diagnostic anatomopathologique OBLIGATOIRE Cellules lymphomateuses (PL, vitrée) Biopsie stéréotaxique

Bilan d extension Examen clinique complet (rate, ADP, état général, KPS, ophtalmo) Hémogramme, LDH, Beta2microglobuline (pronostic), myélogramme, +/- BOM Sérologie VIH et HTLV1, EBV et hépatites virales, toxo Cytologie et LDH sur LCR TDM TAP et IRM médullaire

Bilan d extension Autre exploration en fonction de la clinique (PET scan, scintigraphie osseuse) Penser à la consultation au CECOS et à la conservation de sperme

Prise en charge Traitement d'épreuve anti-toxoplasmique reste le pivot de la discussion thérapeutique (ID ou forme tumorale) En pratique, un délai de 10 jours est suffisant pour mettre en évidence l'absence de réponse, voire la croissance sous traitement anti-toxo La preuve histologique sera apportée par la biopsie stéréotaxique

Traitement Chirurgie Pas d indication à une exérèse chirurgicale sauf si HTIC Traitement symptomatique (hydrocéphalie obstructive) Éviter toute corticothérapie avant le geste biopsique (lésion fantôme) Biopsie stéréotaxique (ou ciel ouvert)

Traitement Chimiothérapie après RCP Traitement de référence Base de Méthotrexate haute dose 3mg/m2 Association 5 cures + cure de consolidation Injection intra-thécales de MTX discutées Quelques études prospectives (L Abrey, J Clin Oncol 2000) Facteurs pronostiques : age 60ans et KPS 80% Traitement exclusif chez le patient agé

Traitement Radiothérapie Lésions radiosensibles +++, toxicité importante Irradiation encéphale in toto, 30 à 50 Grays, fractionnée En complément chez les patients jeunes en bon état général Monothérapie chez les VIH (déficit immunitaire) Discussion irradiation rachidienne (prévention dissémination) selon présence cellules pathologiques dans le LCR

Traitement

Facteurs pronostics Age (60 ans) KPS (70%) LDH sanguins Hyperprotéinorachie Localisation profonde Ferreri.Blood.2011

Facteurs pronostics teurs pronostiques? SKCC '() pes : -*$/& -* /& -*./& cer 2000 L Abrey, J Clin Oncol 2006

Conclusion Amélioration du pronostic grâce aux ARV.. Qui reste réservé Qualité de la survie altérée (troubles neuropsychiques) 20 à 30% de survie à 5 ans Dans les cas de SIDA, l évolution est défavorable entre 5 et 18 mois

FIN Merci de votre attention