L ACHAT DE PRODUITS LOCAUX EN CIRCUITS COURTS DE PROXIMITÉ : POUR DE NOUVELLES PRATIQUES DES CONSOMMATEURS?



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L ACHAT DE PRODUITS LOCAUX EN CIRCUITS COURTS DE PROXIMITÉ : POUR DE NOUVELLES PRATIQUES DES CONSOMMATEURS? 1

SOMMAIRE * * * * INTRODUCTION QUELLE CONCEPTION SE FAIT LE CONSOMMATEUR DE L ALIMENTATION DURABLE?...p4 proximité, saisonnalité, confiance, qualité LES CIRCUITS COURTS ET LES CIRCUITS DE PROXIMITE...p5 origine, producteur, vente directe, solidarité FOCUS SUR LA CONSOMMATION DE PRODUITS LOCAUX...p6 liens, origine régionale, échange, vie locale QUELS SONT LES PRINCIPAUX CRITERES ET LES ATTENTES EN MATIERE D ACHAT DE PRO- DUITS ALIMENTAIRES?...p7 goût, apparence, qualité LES LIEUX D APPROVISIONNEMENT DES FRANCAIS...p8 commerce, fréquentation, revenus, dépenses CONCLUSION...p9 achats régulier, denrées locales, habitude de consommation, consommation durable REFERENCES...p10 * * * * 2

INTRODUCTION Le monde d aujourd hui est confronté à de nombreux enjeux environnementaux et socio-économiques. L un des plus importants est d assurer la disponibilité et l accessibilité à des aliments de qualité pour la population, tout en garantissant l exploitation raisonnée de ressources naturelles limitées et parfois non renouvelables. Depuis une vingtaine d année, la France a engagé ses politiques dans une notion de développement durable. Il s agit de répondre aux besoins présents, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. La France s est ainsi dotée d un cadre réglementaire appliquant ce concept avec les lois Grenelle I et II. Partant du constat que nos modes de consommation ont un rôle fondamental à jouer dans la société de demain, des mesures concrètes de consommation durable ont été mises en place. Elles sont axées sur la promotion de produits «éco labellisés» en grande surface ou encore sur la réduction des emballages sur des gammes de produits. La problématique alimentaire est assez complexe à aborder et à analyser au vu de la diversité des attentes des consommateurs. Ce document présente donc un état des lieux des connaissances sur les pratiques générales des consommateurs pour l achat de produits alimentaires. Il met l accent sur leurs habitudes, leurs priorités afin de mieux appréhender la façon dont les produits locaux pourraient être valorisés et distribués tout en respectant ces pratiques. Le Pays d Arles et les Parcs naturels régionaux des Alpilles et de Camargue, impliqués dans le développement et l accompagnement de systèmes alimentaires durables, s engagent dans des actions de valorisation des productions locales dans une logique de proximité. Ainsi, avec le soutien du programme LEADER, une stratégie de valorisation de l agriculture par le développement des circuits courts de proximité est mise en œuvre. Elle tient compte à la fois de la saisonnalité et de la diversité des produits locaux, ainsi que des pratiques alimentaires de la population. Des actions de sensibilisation soutenues via le Programme National pour l alimentation permettent également de promouvoir une alimentation saine de proximité auprès de divers publics... 3

QUELLE CONCEPTION SE FAIT LE CONSOMMATEUR DE L ALIMENTATION DURABLE? Définition des spécialistes : Pour que la condition de «durabilité» soit remplie, l alimentation doit satisfaire 4 critères : la préservation de l environnement; la performance économique; l impact social et la gouvernance; la préservation et l amélioration de l état de santé et du bien-être. Définition des consommateurs : Le concept d alimentation durable est encore assez flou pour les consommateurs. Les critères de développement durable sont difficiles à intégrer dans les achats classiques de la vie quotidienne : Qu est-ce qui me permet de dire que mon paquet de biscuit est un achat durable? La fraicheur, la proximité, l emballage, les signes de qualité? Peut-être qu une certification «développement durable» permettrait aux consommateurs de s y retrouver de manière simple? ********************* Critère de durabilité fréquemment cités par les consommateurs (enquête Crédoc * - 2009) Conditionnement et emballage du produit Bien être animal Environnement Proximité des lieux de production *Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) La proximité des lieux de production : Limite les dépenses énergétiques et les émissions polluantes dues au transport de mar- chandises grâce à la faible distance séparant le lieu d achat et le lieu de production. Economise l énergie liée à la production (coûts énergétiques liés à la culture en contresaison de fruits et de légumes sous serre) grâce aux choix de denrées de saison. Donne confiance aux consommateurs avec la provenance française. Elle est perçue comme un moyen d obtenir une meilleure traçabilité ainsi qu une assurance de contrôles de la qualité. MAIS La multiplication de petits volumes transportés sur de petites distances est parfois aussi coûteuse en énergie que le transport de gros volumes sur de grandes distances... Deux types de discours durables peuvent donc être mis en avant : La qualité et les caractéristiques de l emballage des aliments. Ce discours évoque la valeur de confiance attribuée à travers la marque et le label. Il promeut des aliments sains avec un emballage recyclable. La protection de l environnement. Ce discours aborde les mêmes préoccupations que précédemment. Mais la préservation de l environnement est dominante. Elle est associée à des dimensions éthiques et sociales. 4

LES CIRCUITS COURTS ET LES CIRCUITS DE PROXIMITE Définitions des circuits courts : vente directe du producteur au consommateur vente indirecte via un unique intermédiaire Les avantages des circuits courts : Ils offrent aux consommateurs une garantie d origine du produit par la proximité (comment et qui le cultive, le fabrique?). Ils assurent un échange plus équitable : un revenu plus conséquent pour le producteur et un juste prix pour le consommateur par l absence d intermédiaire. L agriculture d après-guerre : industrialisation de l agriculture pour répondre à de nouveaux besoins développement des transports permettant des échanges plus nombreux développement de la grande distribution La nouvelle demande sociétale : la proximité forte demande sociétale d alternatives agricoles durables et solidaires. les difficultés économiques et le souhait d un contact plus direct avec les consommateurs poussent les producteurs à développer des circuits courts Diversité des circuits courts : Jusqu à 20% du chiffre d'affaires agricole. 88.600 exploitations agricoles en vente directe (Ministère de l agriculture2005) principalement dans le Nord et le Sud-Est. Les circuits de proximité : Vente située à moins de 80 km du lieu de production CIVAM Bretagne: www.civam-bretagne.org Schéma représentant la diversité des circuits courts en France (d après CIVAM Bretagne) EN BREF... Les circuits courts passent soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte à travers un seul intermédiaire. Les circuits de proximité commercialisent des productions situées à moins de 80 km du lieu de vente. On estime qu une distance supérieure à 80 km entre lieu de production et lieu de première mise en marché, marque la rupture entre les deux systèmes. Les circuits courts de proximité allient : le lien direct du producteur au consommateur (ou avec un seul intermédiaire) la proximité du lieu de production et du lieu de distribution 5

FOCUS SUR LA CONSOMMATION DE PRODUITS LOCAUX Quelques chiffres : 65 % des consommateurs (en 2009) ont déclaré que l origine régionale les incitaient à acheter un produit, contre 59 % en 2000. (Crédoc) 83 % des acheteurs déclarent privilégier, au moins occasionnellement, la production locale. (Agence bio 2010) 93 % des acheteurs déclarent privilégier les produits de saison. (Agence bio 2010) La consommation de produits locaux peut être : un moyen pour le consommateur de se rassurer suite aux crises de confiance qu a traversées le système agro-alimentaire ces dernières années. une recherche de produits sains, frais et de bonne qualité gustative. une exigence de qualité et de sûreté alimentaire. un souhait d avoir un produit issu d un savoir-faire «traditionnel» basée sur une production naturelle. Même si la qualité est difficile à vérifier, le consommateur aime entretenir un lien et un échange privilégié avec le producteur afin de s en assurer. Cependant, la présence de label ou de certification spécifique ne représente pas toujours la principale attente du consommateur. Qu est ce qui motive la consommation locale? la «proximité». Le lien avec celui qui produit les aliments. L accueil «chaleureux» sur une exploitation ou sur un point de vente. Le rapprochement physique, même si la distance est perçue différemment selon les consommateurs, tend à rassurer sur la qualité des produits achetés. La convivialité de l échange avec l agriculteur. Le plaisir de s investir dans des formes d achat différentes (volonté citoyenne). Le désir de participer à un projet collectif pour participer à la vie locale et économique d un territoire. EN BREF... C est aussi la relation instaurée avec l agriculteur et le jeu de la convivialité et de la proximité qui apportent aux consommateurs la garantie de la qualité des produits qu ils consomment. «L image du petit exploitant travaillant avec des modes de productions traditionnels, authentiques et respectueux de l environnement est mis en opposition avec la vente en grande et moyenne surface qui est jugée comme froide, distante et impersonnelle.» 6

QUELS SONT LES PRINCIPAUX CRITERES ET LES ATTENTES EN MATIERE D ACHAT DE PRODUITS ALIMENTAIRES? Les critères de qualité d une denrée alimentaire (Crédoc de 2011) Pour évoquer la qualité d un produit : 96% des consommateurs citent le goût 89% citent l apparence 86% citent le prix 66% pensent que le développement des produits de proximité peut améliorer la qualité des produits. De manière générale, les pratiques d achat des produits alimentaires dépendent de la perception de la qualité de l aliment par le consommateur. CIVAM Bretagne: www.civam-bretagne.org Figure 2: Schéma représentant les principales attentes des consommateurs bretons vis-à-vis des circuits courts (d après CIVAM Bretagne: www.civam-bretagne.org) LA PROXIMITÉ PERҪUE: proximité d accès : représentée par la facilité et la praticité d accès pour le consommateur à se rendre sur le lieu de vente. proximité identitaire : partage de valeurs avec le point de vente sur les manière de produire et de consommer. proximité relationnelle : lien qui peut se créer avec le producteur sur le point de vente. proximité de processus : partage de connaissances concernant le fonctionnement même du lieu de production et de vente, où les informations sur la qualité et la provenance des produits commercialisés peuvent circuler plus facilement. (source : travaux menés par l Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) dans le cadre du projet de recherche «Liens Producteurs Consommateurs» (LIPROCO)) 7

LES LIEUX D APPROVISIONNEMENT DES FRANCAIS Les dépenses alimentaire en 2006 (INSEE): 70 % dans les grandes surfaces d'alimentation (hypermarché, supermarché et discount), 14 % dans des commerces de détail et/ou spécialisés, 5 % en petites et moyennes surfaces d alimentation générale et/ou surgelés 7 % dans les marchés de producteurs. Les caractéristiques des ménages : les revenus élevés favorisent plutôt les petits commerces. les revenus modestes fréquentent le maxi-discount (18 % en 2006 contre 14 % en 2001). Commerces de détail alimentaire - magasin spécialisées 15% Petites et moyennes surfaces alimentation générale + surgelés 5% Hard discount 13% Marché de producteurs 7% Catalogues, internet, téléphone 0% Hyper-marchés "classiques" 32% Super-marchés "classiques" 28% Répartition des dépenses alimentaires des Français Figure 1: Diagramme circulaire montrant la répartition des dépenses alimentaires des français en 2006 dans les principaux lieux d approvisionnement (d après les statistique de l INSEE, 2006) Les nouvelles tendances : La diminution du temps consacré à l achat de denrées alimentaires : 2h28 par semaine en 2004 contre 2h40 en 1988. L augmentation du nombre de circuits de commercialisation fréquentés de 2,8 à 3,9 entre 1988 et 2004. La proximité du lieu d achat par rapport au domicile est apparue comme le premier critère de choix des consommateurs juste avant la diversité des produits offerts («on trouve tout au même endroit») et les aliments moins chers qu ailleurs. 24% des français ont déclaré fréquenter les commerces de proximité car ils étaient séduits par leur convivialité et leur praticité. 8

EN BREF... De manière générale, il existe un vrai potentiel de développement de la consommation de produits locaux sur le territoire français. Parmi les 95% de consommateurs français ayant acheté au moins une fois un produit local, 85% sont des acheteurs réguliers tandis que 15% sont occasionnels. Dans les années à venir, 40% des personnes interrogées pensent acheter plus de produits locaux tandis que 57% seront susceptibles de maintenir leurs achats en l état. Ce regain d intérêt pour les produits locaux concerne davantage les acheteurs réguliers. En effet, 44% d entre eux ont affirmé qu ils augmenteront leur approvisionnement en denrées locales, tandis que 71% des acheteurs occasionnels pensent qu ils la maintiendront. Le consommateur étant évidemment un acteur incontournable de la consommation durable, il apparait important d asseoir les stratégies locales pour l amener à faire évoluer ses habitudes afin de susciter une nouvelle façon de consommer. Côté production, il s agit de réussir le pari de réinventer son métier tout en prenant en compte une demande qui n est jamais homogène. En effet, le consommateur est tout à la fois influencé par ce qu on lui propose et ce qui correspond à ses attentes et ses contraintes (en termes financiers, de temps ). Ainsi, le développement des circuits cours de proximité passe par une sensibilisation du consommateur, mais aussi par une amélioration de l organisation de l offre pour mieux répondre à ses contraintes, besoins et attentes. C est donc l affaire de tous! 9

REFERENCES BELLAMY, V., LEVEILLE, L.2007.Consommation des ménages: Quels lieux d'achat pour quels produits? N 1165. Division Conditions de vie des ménages, Insee. http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ ip1165/ip1165.pdf BERGER, B., AUBREE, P., MARECHAL, G., SAUNIER, E., LUSSON, JM., 2009. Les circuits courts en Bretagne. CIVAM Bretagne. http://www.civam-bretagne.org/imgbd/file/circuit%20court%20/ chemisepresentbat.pdf CESER, 2010. Les circuits courts alimentaires. Une démarche écocitoyenne? http://ceser.paysdelaloire.fr/images/stories/etudes -publications/economie-emploi/ CESER_Rapport_Circuits_courts.pdf CREDOC, 2011. Baromètre de la perception de l alimentation. Baromètre n 6. http:// alimentation.gouv.fr/img/pdf/baro_alimentation_2011_cle0287ff.pdf DELHOMMEAU, T. 2009. Alimentation : Circuits courts et circuits de proximité. Pour la Solidarité. http://www.reseaurural.fr/files/u1/circuitscourts_web-2-1_0.pdf HEBEL, P. 2006. Pourquoi le client fréquente-t-il les commerces de proximité? Crédoc. IFSL. http:// www.psdr-coxinel.fr/img/pdf/2_presentationcredoc.pdf MATHE T., 2009. Comment les consommateurs définissent-il l alimentation durable? Credoc. Cahier de recherche n 270. 68 p. http://www.credoc.fr/pdf/rech/c270.pdf MERLE A. et al., 2011. La consommation de produits alimentaires locaux : quelques signes encourageants pour son développement. Carnet Pro de Liproco,n 6. 12 p. http://liproco-circuitscourts.com. MERLE, A., PIOTROWSKI, M. 2012. Consommer des produits alimentaires locaux : comment et pourquoi? Décisions Marketing, n 67. http://hal.grenoble-em.com/docs/00/60/78/40/pdf/ DMA_2010_36B_WP_BASEV3.pdf MERLE, A., HERAULT-FOURNIER, C., PRIGENT-SIMONIN, AH., GRACIANETTE, C., MONTET, C., POIS- SON, M. 2011. La consommation de produits alimentaires locaux : quelques signes encourageants pour son développement. http://psdr.proxience.net/opac_css/doc_num.php?explnum_id=251 NICOLAS, I. 2008. Enquête sur les modes de production, de transformation et de consommation alternatifs en France. Campagne Alimenterre. CFSI - Comité français pour la solidarité internationale. Les carnet de Liproco, n 6. http://www.cfsi.asso.fr/sites/www.cfsi.asso.fr/files/ alim08_enqueteptca-france.pdf LELAURE, V., LEGAT, C., PRIGENT-SIMONIN, AH., MERLE, A., POISSON, M. 2010. Diagnostic des circuits alimentaires de proximité sur un territoire. Carnet Pro de Liproco, n 7, 16 p. http://www.psdrra.fr/documents/liproco/carnet%20pro/carnet_7.pdf PRIGENT-SIMONIN, AH., MERLE, A., HERAULT, C. 2010. Comment les consommateurs perçoivent-ils la proximité en circuits courts? Séminaire de restitution chercheurs - acteurs LiProCo. 2 décembre 10