Du diagnostic à l action Séminaire d accompagnement marketing (Co-animé par Enov et Connivence) Page 109
Contexte du Séminaire Le CRT Provence Alpes Côte d azur ainsi que ses partenaires ont le souci que les travaux d études menés depuis plusieurs années avec l implication forte des OT soient au mieux exploités et traduits en actions opérationnelles sur le terrain. L objectif était donc que les "décideurs" des stations s'approprient les résultats des études et mènent une réflexion sur les actions à prendre/suggérer (aux élus, aux socio-pros...) afin de répondre aux attentes des clientèles. Notre rôle a été de les accompagner dans cette démarche (Fournir une grille de lecture, présenter les attentes des clients, resituer les enjeux de la montagne, aider à les traduire en actions ). Le rendu de ce séminaire est une note de synthèse sur les recommandations opérationnelles suite au travail collaboratif mené lors de cette journée. En voici les principaux traits : Page 110
Priorités d actions choisies par les participants 1) Modularité des tarifs (forfait ski surtout) : jours non consécutifs, tranches horaires, tarifs «femmes», possibilité de tarif par cible Points d attention : Aspects techniques et liés à la rentabilité du système. Dialogue entre les acteurs concernés, information aux clients. Et le prix du reste? 2) Autres activités et tarification Activités ski / hors ski, station / vallée (d où lien avec la question de la mobilité), été / hiver Quelques exemples de complémentarité : tarif vallée Champsaur, Briançon / Serre Chevalier devient Serre Chevalier Vallée 3) Mobilité Déplacement, place de la voiture, accès, circulation piéton 4) Promotion, communication, éco-tourisme Page 111
Modularité des tarifs Enjeu : répondre à la demande des clients, tout en répondant aux contraintes des exploitants, contraintes : Techniques (main libre vs papier), Administratives (agrégation de différents produits), Gouvernance Constat : la modularité a existé de façon plus large au détriment de la lisibilité et de la rentabilité Solutions envisagées : Mains-libres, Facturation au passage, Package hébergement + forfait via hébergeur ou OT (autorisation, agrément ), Réductions, gratuités si forfait séjour (plus pour le même prix), Agrégation de prestations sur le forfait, vraie carte d hôtes, Forfait famille - tribu (en pensant à toutes les familles, monoparentales ). Des expériences en cours ou à venir : projet de forfait tout compris, avec garderie à l étude sur Saint Jean de Montclar, dans le cadre du label «Famille plus». Page 112
Autres activités : constats A chaud : Un pass activités? Couplé au forfait ski? À terme, comment on diversifie? Les attentes clients : Vivre le territoire / richesse du territoire à partager : Proximité des métiers de la montagne (éco-tourisme ), Découverte de la montagne (faune, flore ). La luge : un vrai espace de luge, accès gratuit, donc frein pour les RM (plus généralement : la gestions des activités hors ski ne relève pas assez des RM) Les activités de «masse» (rando, raquette, nordique ) = pratique libre qui ne rapporte pas d argent et nécessite l amélioration de l offre de sentiers balisés, signalétique, informations, d où coût pour la collectivité. Question de gouvernance : qui fait quoi? Il faut trouver la façon de s organiser, afin de lever les freins. Equilibre économique : crainte des RM, si on développe le hors ski, on perd les skieurs et on fragilise l économie. Exemples de solution : sentiers découvertes en haut des remontées -> on utilise les remontées, accès à un igloo l hiver, un tipi l été, via les RM, Offre Croque montagne du Queyras : forfait journée ou semaine avec VTT le matin + autre activité l après-midi + crèche mobile pour les plus petits + repas produits locaux en fin d été, à généraliser? Page 113
Typologie des activités Activités de «masse» : randonnée = activités complémentaires, nécessite de l aménagement, d où prise en charge par les RM? A intégrer dans le forfait ski? Activités de niche (infrastructures lourdes, peu de participants à la fois, coût de la prestation) : chiens de traîneaux, scooter, parapente, bien-être (les hébergements développent ce service), mais pas d organisation. Activités à développer : faire comprendre le territoire, tourisme de compréhension = produit «traces douces», avec raquette, site exceptionnel, auberge, ferme, éco-musée, découverte des métiers -> Problème de qualité de suivi des activités Page 114
Autres activités : pistes de travail Faciliter l accès à l information et à la commercialisation des activités : il faut un acteur commercial pour ces activités, Signalisation, information, documentation, Fiches activités pour communiquer, topoguide, conseils de sécurité Associer une (ou plusieurs) activité(s) de «masse», type raquette, au forfait ski, on lève ainsi les freins liés au prix, à l accès à l information, on répond à la demande de ne pas skier tous les jours et on associe les RM au développement des autres activités Et pour le non skieur? Des tarifs préférentiels pour les accompagnants concernant les activités de masse? Cours de cuisine, bien-être, shopping, activités qui passent par le secteur privé (hébergement, commerces ) Page 115
Mobilité, déplacement Accessibilité externe (de chez moi à la station) : Transport en commun incité financièrement : bus du CG 06 pour les stations à 1, le volume a été multiplié par 4, baisse d émission CO2, Liaisons bus et développement intermodalité, Co-voiturage, «Routage» GPS, avec la fermeture des cols, dont l ouverture est à améliorer, Mettre l accent sur la communication des différents dispositifs. Accessibilité interne (dans la station) : Bus, navette gratuite, en adéquation avec les attentes clients (fréquence, fiabilité ), Mobilité douce : vélo, véhicule électrique, segway, création de voie blanche / verte, chemin poussette Mise en place de démarche structurante, type label «Alpine Pearls», «Tourisme et handicap» Sensibiliser (et valoriser) la marche à pied, avec mise à disposition d un podomètre (pas de voiture pour une baguette de pain ) Optimiser les plans de circulation et de stationnement : faciliter la chasse à la place, à coupler avec des rotations ad hoc Pré-stock en amont des voitures, puis transport en commun (parking relais avec dépose minute) Racheter le CO2, Consigne à ski (chez les loueurs) Points d attention : défaut de communication sur l existant, développer la communication entre les parties prenantes + gouvernance Page 116
Promotion, communication, pour un éco-tourisme? Enjeu de lisibilité de l offre et de sécurisation du client : pour y répondre, dissocier la destination des entreprises qui la constituent. Marketing de destination, via l écotourisme : éco-tourisme, qu est-ce que c est? Pour une bonne communication, le définir avec précision pour le touriste Développer des produits «éco» : guide «snow carbon» qui valorise l accès ferroviaire des stations, navette blanche, mise en avant des hébergements «éco» (éco-gîte ), des éco-labels sur les sites web, mais aussi produits locaux, produits bio Communication «interne», l éco-tourisme sur site : Éco-gestes (information sur programme animations proposé aux clients), Développer les dispositifs (poubelles ) et inciter au tri sélectif dans les locations, résidences, propriétaires Cendriers de poche, sacs, gants Information journées nettoyage, Utilisation par tous les prestataires de papier recyclé (brochures, programmes ) Navettes : insister sur la gratuité et l aspect écologique pour inciter à l utilisation, mais attention bus propres? Développer les transports électriques. Parking : favoriser le stationnement individuel pour utilisation maxi des transports collectifs. Communication des entreprises : faire connaître aux clients les certifications, les labels, utilisation énergie verte, via affichage, programme existants, site web Page 117
En synthèse L urgence et la difficulté d agir : la gouvernance est un préalable à l action. Mais n attendons pas d être tous d accord pour agir : Il ne faut pas forcément vouloir mettre en place un super système de gouvernance, Commencer par travailler ensemble, se mettre à la portée et à l écoute de chacun, développer un dialogue serein entre OTSI et RM, où chacun est prêt à entendre les contraintes, les freins, les attentes de l autre, chacun ayant un bout de la réponse. S appuyer sur les enquêtes clients pour démarrer ce travail : ce n est pas un tel ou un tel qui le dit, ce sont les clients. Il y a interdépendance entre les sujets, c est complexe, mais ce n est pas pour cela qu il ne faut rien faire : commencer par un bout, celui qui semble le plus moteur sur votre territoire et tirer le fil. On peut regrouper les priorités ainsi : Activités ski / hors ski et systèmes de tarification Mobilité et éco-tourisme Les CDT et CRT peuvent être des facilitateurs, des instigateurs d innovation : Recenser et valoriser les démarches éco-touristiques, Repérer et faire partager les expériences de modularité de tarif, Mettre en valeur et mutualiser les innovations en cours (démarche région PACA). Les OTSI peuvent aussi agir, en facilitant l accès à l information pour les touristes. Mais aussi via la sensibilisation des hébergeurs aux démarches d écolabel en utilisant les outils existants (cf. Magestur de la CRCI) et ceux à venir (actions CDT, CRT ). Page 118