DOULEUR CHEZ LE SUJET AGE



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DOULEUR CHEZ LE SUJET AGE Dr Michèle BECKER-SCHNEIDER CHU Besançon 6 MAI 2011 1 La douleur concerne 73% des PA > 75ans 79% > 85 ans seulement 6% des PA ne se plaignent pas nécessité d une prise en charge adaptée 2 1- Définition La douleur «est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire, potentielle ou décrite comme telle» Elle exprime et réintègre les deux composantes essentielles d un être humain : son psychisme et son corps. 3 1

Pas de du seuil douloureux avec l âge de l expression des D. fortes : IDM, abdo. aiguë des patho. douloureuses chroniques : arthrose, ostéoporose, artérite... Particularités de l expression D. : normalité, habitude, «liée à l âge», banalisée... «freinée» par handicap sensoriel, aphasie, confusion, démence. Particularités du retentissement de la D. qui se chronicise : ralentissement idéatoire et intellectuel. activités psychomotrices et sociales Tr. du comportement : prostration confusion, régression, agitation... 4 ETIOLOGIES Ostéo-articulaire : 50 à 80% arthrose, ostéoporose, traumatisme, méta. Neurologique : 10 à 25% séquelles d hémiplégie, compressions néoplasiques, neuropathies... Artérielle : 6 à 20% ischémie subaiguë, ulcère, gangrène... Viscérale : 4 à 20% angineuses, pleuro-pulmonaires, I. urinaires 5 2- Le SA ne souffre pas comme un plus jeune Le vécu douloureux est chez SA certaines douleurs dites «signal d alarme» peuvent disparaître,comme les D. des grands abdominaux aigus(péritonite,occlusion) ou cardiaque IDM = D. absente ou atypique dans plus 50% des cas d autres évoluent à bas bruits - caries dentaires - ulcères - cystite 6 2

A l inverse, certaines D., en rapport avec des pathologies liées à l âge, en fréquence - patho. Ostéo-articulaires (arthrose, ostéoporose,fract. vertébrales ou du col fémorale, PR) - vasculaires ( artériopathies, maladie de HORTON) - escarres - zostériennes et post zostériennes ( 25 à40% des cas de zona après 70 ans) - chutes ++++ 7 L état douloureux peut s exprimer par - Une confusion - Un état d agitation - Ou un phénomène de régression L association douleur chronique et dépression est fréquente, avec auto-entraînement et création d un cercle vicieux 15% à 25% PA institutionnalisées présentent cette association. 8 3- Les conséquences de la douleur peuvent être graves chez SA } - Tr du sommeil } peuvent survenir - dépression } rapidement - anorexie avec dénutrition } La perte d autonomie immobilisation avec ses conséquences cardio-vasculaires,digestives, pulmonaires,cutanées. et douloureuses La perte d intérêt pour la vie peut de glissement 9 3

Le retentissement sur l entourage ne doit pas être négligé: famille(angoisse, souffrance, agressivité, voire demande d euthanasie) ou soignants (sentiments de culpabilité, d épuisement,de conflits..) 10 Sémiologie de la Douleur Description de la D., ex. clinique = étapes essentielles irremplaçables pour le diag.et le ttt approprié D.aiguë = < 3 mois, est 1 symptôme, 1 signal d alarme D.chronique= >3-6 mois est 1 syndrome, impact sur comportement et qualité de vie D. liées à patho.évolutive (K) D. non malignes ( lésion post-trauma, patho rachidienne) 11 Interrogatoire du patient douloureux : Quel que soit le site de la D., l interrogatoire doit préciser au moins 7 caractéristiques Profil évolutif - ancienneté de D. - mode de début, circonstances - mode évolutif, horaire Topographie ( siège de D. maximale, irradiations) Type ( brûlure, décharge électrique) Intensité Facteurs de soulagement et d aggravation Manifestations associées Impact sur la qualité de vie 12 4

Douleur projetée - D. mb sup cardiaque - D. épaule hépato-vésiculaire ou péricardique - Dorsalgie ulcère gastrique - D. abdominale haute thoracique - D. testiculaire colique néphrétique ou appendicite - D. genou hanche 13 Savoir reconnaître la D. La perception douloureuse ne s atténue pas avec l âge Son expression peut se modifier Pas de parallélisme anatomo-clinique entre lésion et douleur 14 Détecter les urgences organiques Pas de parallélisme entre l intensité douloureuse et le degré d urgence VIGILANCE U. mécaniques : RAU, fécalome U. chirurgicales : par ordre décroissant - anévrisme abdo. fissuré - hernie ou éventration étranglée - occlusion du grêle par strangulation - pyocholécyste - péritonite - perforation d organe creux 15 5

U. infectieuses : si D. lombaire ou hypochondre droit( colique néphrétique et hépatique sont rares) on doit évoquer 1 U. inf. : pyélonéphrite aiguë, cholécystite, angiocholite, appendicite, sigmoïdite. La pneumopathie D. abdo. ou thoracique U. cardiovasculaires: - Céphalées ou algies faciales m. de Horton - D. thoraciques frustes dans IDM - D. abdo. : IDM peut simuler gastro-entérite D. hypochondre D foie cardiaque 16 - Ischémie aiguë devant toute D. aiguë d 1 mbre U. Ostéoarticulaires : Arthrose oui mais - D. et fracture ostéoporotique : D. isolée, fract. spontanée, de contrainte par insuffisance osseuse (bassin, mb.inf.) - Tassement vertébral dorsal bas ou lombaire haut peut iléus fonctionnel avec météorisme et D. abdo. - Fract. du col fémoral ou br. Pubienne D. inguinale isolée ou 1 boiterie indolore 17 Des diagnostics «gériatriques à ne pas manquer» Chondrocalcinose Maladie de Paget : svt. asymptomatique pb.diagnostic avec méta.os.du K de prostate Ostéonécrose: si D. hanche ou genou ne faisant pas sa preuve Ostéomalacie : si D. pelvienne ou fessière, +/- irradiation cuisse avec faiblesse musculaire Algodystrophie: D. sur 1 segment de mbre (main, pied, genou, épaule) 18 6

Maladie de Parkinson : Y penser si D.musculaires à prédominance rhizomélique ou mb. inf. Rhumatisme inflammatoire : PPR, PR Arthrose : Pas de parallélisme entre l intensité des D. et l intensité des lésions radio 19 Douleurs neurogènes Zona Neuropathie diabétique :D. dans 30% des cas Polynévrite = neuropathie sensitive distale + hyperalgie à marche,hypota Mononévrite : névralgies thoraco-abdo ou cruralgies +/- amyotrophie et déficit proximal invalidant Radiculalgies et tronculalgies compressives : Cruralgie, sciatique, radiculalgie discovertébrale, canal carpien Séquelles d AVC 20 4-Douleur aiguë du SA Prise en charge repose sur la détermination du type de douleur D. par excès de nociception correspondant à une lésion d origine périphérique (stimulus inflammatoire,ischémique,mécanique,par atteinte viscérale,osseuse,des parties molles,des Vx) Ex: D. mécanique de l arthrose inflammatoire de PR escarre ischémie aiguë des membres 21 7

D. neurogènes ou par désafférentation : en rapport avec 1 lésion partielle ou totale des voies sensitives afférentes : lésion périphérique - amputation - arrachement ou section d un nerf - neuropathie diabétique - éthylisme - zona 22 lésion centrale touchant la moelle ou les structures thalamiques D. : trajet nerveux ou médullaire + signes sensitifs objectifs, hypoesthésie, hyperpathie(perception douloureuse anormale par son intensité et caractère angoissant), allodynie(douleur ressentie à la suite d une stimulation non nociceptive) D. psychogènes pas de support objectif, diagnostique d élimination 23 Démarche d évaluation Observation globale du patient - Que sent le patient?( sensorielle) - Que ressent il?( affective et cognitive) - Quel est le retentissement sur le comportement? (comportementale) Signes, attitudes témoignent de la présence de D. Démarche nécessite: - Écouter (et entendre), observer, croire, décoder,apprécier. - Être disponible +++ 24 8

Méthodes et outils Auto-évaluation uni ou multidimensionnelle Hétéro-évaluation - Évaluation du malade douloureux par un tiers - Quand les mots font défaut 25 Auto-évaluation Unidimensionnelle : - Échelle visuelle analogique : EVA - Échelle numérique : EN - Échelle verbale simple : EVS - Échelle de visages = Évaluation quantitative ( composante sensorielle) = Évaluation interindividuelle 26 Auto-évaluation Multidimensionnelle: - Questionnaire de Saint Antoine : QDSA (analyse les composantes sensorielle et émotionnelle de la D.) - Échelle du retentissement émotionnel : HAD = Évaluation quantitative et qualitative ( sensorielle et émotionnelle) 27 9

Auto-évaluation parfois inadaptée chez SA. EVA: compréhension de l analogie difficile, il faut des capacités d abstraction: rapport réglette/curseur/douleur? EN: relation note/douleur? EVS: tr. Mémoire SA. évalue les conséquences de la D.(gène, handicap) + que l intensité 70% ne peuvent pas s évaluer ( tr. Cognitifs, tr. Psycho-comportementaux, tr. Sensoriels) 28 Manifestations observées:(non verbal) Le visage : expression, mimique, faciès(regard) D. froncement sourcils, sillon naso-labial, grimace ou visage figé avec regard fixe ou vide (comportement émotionnel) Le corps : réaction d adaptation défensive du corps à D. puis d évitement ( position antalgique, protection zones douloureuses, évitement de contact ) 29 Le comportement : Retentissement de la D. dans vie quotidienne et sociale agressivité agitation confusion indifférence régression 30 10

Hétéro-évaluation Échelle ECPA = échelle comportementale pour patient non communiquant - Évaluation avant les soins :expression visage, position spontanée au repos, mouvements, sur la relation à autrui - Évaluation pendant les soins :anxiété, réactions, plaintes Échelle DOLOPLUS 2 évalue les retentissements somatique,psycho-social et psycho-comportemental 31 TTT de la douleur aiguë Ttt préventif Repose sur la conservation de l autonomie kiné, nursing - Prise en charge précoce - Bannir les prescriptions à la demande génératrices d angoisse et peu efficaces 32 Maniement des antalgiques - se situer au bon niveau d antalgique selon OMS : stratégie progressive à 3 paliers, valable pour les D. par excès de nociception, est applicable chez SA utilisation d emblée des antalgiques majeurs si D. très vive >7 sur EVA - choisir 1 voie d administration simple la voie orale svt. la + indiquée la voie IV pour D. intenses 33 11

- Limiter le risque iatrogène tenir compte de fonction: rénale hépatique respiratoire Parmi les antalgiques de palier 1 préférer PARACETAMOL aux AINS ou à ASPIRINE car risque digestif et d IR si AINS est prescrit associer IPP Pour les paliers 2et3 débuter avec posologies moindre / adulte jeune, progressive ( ex: Morphine LP 10mgx2,apprécier tolérance, respecter l intervalle des doses pour les formes LP 34 5- Douleur chronique -TTT Une prise en charge globale de la douleur du SA a un impact positif sur son autonomie, sa dignité et sa qualité de vie. Les ttt médicamenteux : réévaluation régulière Antalgiques de palier 1 Paracétamol 4g/j en 4 prises Antalgiques de palier 2 Codéine : 6 à 10 fois efficace que la Morphine durée d action : 4h Codéine + Paracétamol = synergie antalgique 35 500 mg Paracétamol + 30 mg Codéine (Efferalgan codéiné) effets indésirables majorés chez SA = constipation, nausées, somnolence pas d adaptation poso. chez SA sauf si IR 36 12

Entre les paliers 2 et 3: Tramadol : antalgique central opioïde Ixprim : Tramadol + paracétamol Le chlorhydrate de tramadol grand pourvoyeur de confusion 37 Antalgiques de palier 3 Spécialités Contenu Doses Durée Délai d action Actiskénan Sévrédol Morphine Moscontin Skénan Sulfate de morphine Sulfate de morphine Chlorhydrate de morphine Sulfate de morphine Sulfate de morphine 5 à 30 mg 10 à 20 mg 10 à 20 mg 10 à 200 mg 10 à200 mg 4h 4h 4h 12h 30-45min 30-45min 30-45min 2-3 h 12 h 2-3 h 38 Opioïdes Rapport des doses Equivalent de dose de morphine Morphine orale 1 1 Morphine SC. 2 5mgSC= 10 mg PO Morphine IV. 3 3mg IV= 10mg PO Hydromorphone 7,5 4mg = 30mg PO Fentanyl 100 25g/h=60mgPO/24 h 39 13

- Hydromorphone = Sophidone LP ( 4-8-16-24mg) que dans les douleurs d origine cancéreuse, en cas d intolérance ou de résistance à la Morphine, rotation des opïoïdes 1mg de Sophidone = 7,5mg Morphine règle de prescription = 14j 40 Prévention des effets secondaires des Morphiniques : - constipation : systématique chez SA Transipeg +ou Normacol si sub occlusion massage abdominal - nausées et vomissements : 30% Motilium 41 - Confusion : rechercher 1 trouble métabolique des interactions médicamenteuses 1 surdosage - Hallucinations - Rétention d urine :15 à 20 % - Accoutumance et dépendance exceptionnelle par voie orale 42 14

Autres antalgiques utilisables chez SA Acupan= analgésique non morphinique si CI morphinique ex : I respiratoire IM ou IV lente 10 à 20 mg/ 6h effets indésirables = sueurs, somnolence, nausées, vomissements, malaises et réactions atropiniques CI = adénome prostate et glaucome 43 Utilisation de médicaments coanalgésiques Très utile dans la douleur chronique Douleur de métastases osseuses : Aspirine, Morphine Lombo-radiculalgies, céphalées par HIC, compression nerveuse : corticoïdes Cortancyl (Prédnisone) 15à30 mg Solumédrol 80 à 240 mg Les métastases osseuses, les lésions lytiques du Myélome : Clastoban 4 gel/j (biphosphonate) 44 Douleurs neurogènes : Laroxyl 20 à 75mg (antidépresseur tricyclique) ou IRS Deroxat, Zoloft, Douleurs paroxystiques : Rivotril (10gouttes = 1mg), Neurontin Lyrica. Pas de Tégrétol car confusion, agitation, somnolence Manifestations psychologiques associées : 45 Xanax, Séresta 15

Les infiltrations et les techniques algologiques Pour les douleurs rebelles arthrose lombaire : ttt médical + corset + rééducation + infiltration des articulaires postérieurs ( sous scopie) - discarthrose et canal lombaire étroit = infiltration péridurale arthrose des membres : - gonarthrose et coxarthrose ++++ chez SA, handicap majeur infiltration Autres moyens : utilisation d une canne, perte de poids, rééducation 46 Névralgie du trijumeau Thermo coagulation ou compression percutanée du ganglion de Gasser 75 à 85 % de bons résultats durables Autres névralgies névralgies intercostales, hémicrânies dans le territoire du nerf occipital d Arnold Toute douleur chronique décrite en terme de brûlure paresthésie, localisée dans le territoire d 1 nerf sensitif peut par infiltration péri tronculaire ou radiculaire d 1 corticoïde retard 47 Zona Fréquence des douleurs post-zostériennes chroniques avec l âge > 70 ans après cicatrisation de l éruption, et dans les 6 mois injection péridurale métamérique de 40mg d Hydrocortancyl 70% de bons résultats, le plus souvent définitif Y penser!!! 48 16

Algodystrophie = Douleur persistante après traumatisme asymétrie de la température cutanée et/ou de la sudation, des douleurs svt nocturnes TTT : Calcitonine + Antalgiques Effets 11aires : nausées,bouffées de chaleur Blocs sympathiques IV : parfois mal tolérés chez SA car garrot artériel Rééducation ++++ à la phase froide 49 Artériopathie, douleurs post-amputation TTT= sympatholyse lombaire percutanée ( injection de Phénol dans la gouttière pré-vertébrale) électrostimulation transcutanée = +++ moignon d amputation ne tolérant plus la prothèse = injection péridurale de Corticoïdes et Clonidine reprise de la marche 50 Cancer Alcoolisation cœliaque percutanée (pancréas, estomac, voies biliaires) Alcoolisation du plexus hypogastrique k. pelviens Alcoolisation de métastases hépatiques ou osseuses Vertébroplastie percutanée au ciment sur méta. unique avec risque de tassement et de compression 51 Site diffuseur intra rachidien 17

Prise en charge psychologique La douleur du SA peut préfigurer la mort et être perçue comme inutile, dans le cadre d un avenir non investissable, mais ce n est pas parce qu une douleur a une cause organique éventuellement mortelle qu elle n est pas modifiable. La douleur est un affect, et le psychisme peut en modifier l intensité. 52 CONCLUSION (1) - Croire le Patient et l assurer de notre compréhension Penser qu un SA peut être douloureux, même s il ne l exprime pas.. ou peu.. - Évaluer la douleur chronique et ses retentissements fonctionnels et psychologiques - Faire un diagnostique précis - TTT la douleur sans attendre : le soulagement permet de démasquer certains symptômes et facilite l examen. 53 CONCLUSION (2) - Associer TTT médicamenteux et non médicamenteux,importance des coanalgésiques, de la masso-kinésithérapie sédative et de la ré autonomisation - Pour le TTT médicamenteux voie orale chaque fois que possible, horaires fixes, paliers selon OMS - Prévenir et TTT l anxiété, voire la dépression associée 54 18

CONCLUSION (3) - Réévaluer et réajuster le TTT avec le souci de préserver l autonomie, la qualité de vie et le maintien du SA au domicile - Favoriser la prise en charge relationnelle, l abord pluridisciplinaire et le travail en équipe. 55 19