Diagnostic de douleurs radiculaires



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UE : Appareil Locomoteur Sémiologie Date : 06/03/2013 Plage horaire : 08h à 10h Promo : DCEM1 Enseignant : Pr Thierry Schaeverbeke Ronéistes : LAGRANGE Lorène lorene.lagrange33@gmail.com LAFAYE Grégory lafayegregory@orange.fr Diagnostic de douleurs radiculaires I. Introduction II. Douleurs radiculaires Aujourd'hui, mon petit-fils me rend visite. En commençant ses devoirs, il me dit : "Mamie, tu pourrais me donner des photos de toi petite?" Contente, je vais chercher des albums et lui demande pourquoi il en veut. Il me répond fièrement qu'il doit faire un exposé sur le Moyen Âge. VDM Roneos.cdbx.org 1/9

I. Introduction Les douleurs radiculaires, sont distinguées selon l'étage du rachis au niveau duquel naît la douleur: Au niveau cervical, les douleurs se nomment des Névralgies cervicobrachiales. C'est la compression d'une racine nerveuse cervicale par une pathologie X ou Y qui touche le rachis cervical. Au niveau lombaire, les principales racines sont: 1. les deux racines du nerf crural, les racines L3 et L4 donc on parlera de cruralgie 2. les deux racines du nerf sciatique, les racines L5 et S1 donc on parlera de sciatique Alors on ne parle de rachis de dorsal. Est-ce qu'il y a des atteintes radiculaires dorsales? Un neurinome peut en donner, mais le truc le plus classique, c'est le zona. On ne met pas les atteintes radiculaires dorsales dans ce chapitre, car au niveau dorsale, il n'y a que des radiculalgies symptomatiques. Dans 90% des cas on aura des radiculalgies communes et dans 10% des cas on aura des radiculalgies symptomatiques "Qu'est-ce qui peut comprimer une racine nerveuse?" Plein de chose. Donc la seule chance de s'en sortir, c'est de penser qu'une racine nerveuse peut être comprimée: à l'intérieur du rachis à l'émergence du rachis à l'extérieur du rachis (L'épidurite est une inflammation du tissu épidural. Ca peut être une cause infectieuse ou un envahissement tumoral.) Dans les causes rachidiennes, une tumeur d'une vertèbre peut donner une compression nerveuse (voir les cas cliniques précédents) mais également l'arthrose des arcs postérieurs en formant des becs de perroquets. Des tumeurs du pôle inférieur du rein peuvent également venir comprimer une racine nerveuse. Un hématome du psoas-iliaques peut également comprimer une racine nerveuse, notemment chez les personnes âgées qui prennent des AVK et cela va donner une lombo-cruralgie parce que le nerf crural glisse le long du psoas pour aller au niveau du triangle de Scarpa en interne. Alors on distingue, de la même façon que l'on a distingué les lombalgies communes des lombalgies symptomatiques: les radiculalgies communes quand l'irritation est provoquée par quelque chose de dégénératif et de banal: de l'arthrose ou de la pathologie discale: hernie discale les radiculalgies symptomatiques qui peuvent être la conséquence d'hématomes, de tumeurs, d'abcès.. Roneos.cdbx.org 2/9

II. La Névralgie cervico-brachiale C'est une douleur d'origine cervicale, associée à un syndrome rachidien cervical avec une irradiation au membre supérieur droit ou gauche selon un territoire radiculaire précis: C5 C6 C7 C8/D1 (Voir tableau récapitulatif où il y a marqué tout ce que l'on doit savoir sur ces racines) III. La Sciatique C'est une névralgie qui affecte l'une des racines ou le tronc du nerf sciatique, encore une fois les racines ça va être surtout quand on va être dans le rachis ou à son émergence. Le tronc du nerf sciatique, c'est quand on est, à l'extérieur du rachis car dès que l'on sort du rachis, les racines se rejoignent très vite pour former le tronc du nerf. Par exemple si vous avez une tumeur au niveau du bassin, vous allez avoir une atteinte tronculaire et non radiculaire. Donc faire la différence entre les deux est cruciale, car lorsque vous voyez un malade, qui d'emblée présente un petit déficit sur les releveurs et les extenseurs du pied, soit c'est un énorme trou dans le rachis (ce qui est très rare), soit c'est une atteinte tronculaire, donc il ne faut pas s'arrêter sur un rachis normal, il faut continuer à explorer le malade. Là encore on distingue: La sciatique commune qui est d'origine discale ou arthrosique La sciatique symptomatique qui peut être d'origine rachidienne, extra-rachidienne, tumorale, infectieuse... La symptomatologie de la sciatique commune comporte bien évidemment: Roneos.cdbx.org 3/9

"Comment on analyse une douleur segmentaire?" On va demander au patient de se pencher sur le côté. Normalement, si vous vous penchez sur le côté, on remarque une courbe harmonieuse qui part du promontoire de S1 jusqu'au rachis cervical. Tout tourne à peu près dans la même proportion. Quand on a une hernie discale par exemple en L4/L5, en fait on bloque totalement son rachis lombaire pour éviter d'accentuer la douleur, et on voit que lorsque le patient se penche d'un côté, il le fait avec une courbe harmonieuse sur toute la longueur de la colonne vertébrale mais quand il se penche de l'autre côté, il bloque son rachis lombaire, et il penche seulement sur la portion thoraco-lombaire de son rachis. Le signe de Lasègue: On le fait sur un malade étendu sur le dos. On fléchit sa cuisse sur son tronc, tout en gardant sa jambe tendue. C'est le mouvement dans lequel, le nerf sciatique est étiré au maximum. Quand on fléchit le genou, on détend le nerf sciatique donc il faut garder la jambe tendue. Lors de cette manoeuvre, la racine par exemple de L5, va glisser sous le pédicule de L5 et coulisser d'environ 12 à 15mm selon la taille du sujet, pour arriver à mouvement de 90 de flexion de la cuisse sur le tronc. C'est énorme la façon dont ça coulisse, donc vous imaginez bien que s'il y a un obstacle, notemment une hernie discale, la racine ne peut plus coulisser. Donc quand vous montez votre jambe, vous étirez la racine du nerf sciatique, vous provoquez une ischémie qui va réveiller monstrueusement la douleur. "Alors la douleur, c'est le mal au dos?" Non, le signe de Lasègue, c'est la reproduction de la douleur radiculaire et radiculaire exclusivement!!! par la flexion de la cuisse sur le tronc, jambe tendue. Tant qu'il n'y a pas de douleur radiculaire reproduite, ce n'est pas douleur radiculaire du nerf sciatique. Et puis on va rechercher des symptômes neurologiques: Roneos.cdbx.org 4/9

(Alors attention, pour la douleur radiculaire L5, c'est marqué "en-avant de la maléole interne" mais c'est en-avant de la maléole externe". Le prof a dit à l'orale "maléole externe" et non interne, de plus j'ai regardé sur internet et c'est bien "maléole externe".) Attention dès que le patient développe des signes moteurs, c'est une urgence absolue!!!!! Si vous voyez un déficit moteur: pour le racine L5 ce sont les releveurs du pied, donc l'impossibilité de marcher sur les talons. pour la racine S1 ce sont les extenseurs du pied, donc l'impossibilité de marcher sur la pointe des pieds. Dès que le patient développe ces signes moteurs, on a 6 heures pour agir!!!!! Faire attention également, il n'y a que la racine S1 qui est responsable d'un réflexe ostéo-tendineux avec le réflexe achilléen qui sera diminué ou abolis lors d'une sciatique S1. Notre travail à nous, c'est que devant une sciatique, on doit en premier, reconnaître les signes d'urgences qui sont: apparition d'un déficit moteur ou un syndrome de la queue de cheval qui se traduit par une hypoesthésie ou une anesthésie en selle et des troubles sphinctériens, avec une incontinence urinaire ou fécale due à une hypotonie ou une atonie des sphincters. Attention, quand on voit quelqu'un avec une sciatique, on ne lui fait pas d'entrée de jeu un TR, c'est que si on a un doute pour le syndrome de la queue de cheval. Donc il faut bien retenir que toute sciatique doit faire l'attention d'un examen neurologique immédiat pour éliminer d'emblée les signes d'urgences qui peuvent transformer une simple sciatique banale en un problème beaucoup plus grave (incontinence, impuissance érectile...) "Si on a un patient qui arrive aux urgences avec une sciatique et qu'on lui trouve des signes d'urgence, quel examen faut-il faire le plus vite possible?" Roneos.cdbx.org 5/9

L'IRM du rachis doit être le premier examen à faire et on prévient le chirurgien tout de suite qu'il va avoir un patient à opérer. "Une fois que vous avez rechercher vos signes d'urgence, qu'est-ce que vous allez chercher ensuite?" Des arguments en faveur d'une radiculalgie symptomatiques et on refait le même schéma intellectuel que l'on a fait pour la pathologie articulaire (on élimine les urgences, ensuite on élimine les causes les plus graves pour arriver aux causes communes qui sont des diagnostiques d'élimination) IV. La cruralgie La cruralgie affecte l'une des racines ou le tronc du nerf crural. On distingue: la cruralgie commune qui peut être d'origine arthrosique ou discale la cruralgie symptomatique qui peut être d'origine rachidienne, extra-rachidienne, tumorale, infectieuse, hématome du psoas. L'équivalent du signe de Lasègue pour une cruralgie est le signe de Léri. Pour faire ce signe, on allonge le patient sur le côté, et on fait une extension postérieure de la cuisse sur le tronc mais ce signe est moins caractéristique que le signe de Lasègue. Et puis on va rechercher des symptômes neurologiques: Roneos.cdbx.org 6/9

Attention, tout à l'heure on ne l'a pas précisé, mais dans les signes sensitifs, on peut avoir une hyperesthésie, une allodynie, ça a la même valeur. Comme pour la sciatique, on va rechercher les signes d'urgence qui sont les troubles moteurs. déficit en L3 donne un déficit du sartorius donc on ne peut plus fléchir la cuisse sur le tronc. déficit en L4 donne un déficit du quadriceps donc on ne peut plus shooter dans un ballon. Pareil que pour la sciatique, ici il n'y a que la racine L4 qui donne un réflexe ostéo-tendineux (réflexe rotulien) et dans une cruralgie, ce réflexe est diminué ou abolis. V. Le canal lombaire étroit Le canal lombaire étroit est soit responsable de la compression d'une ou plusieurs racines nerveuses, ou alors de la compression complète de la queue de cheval. En fait on sait, que dans une arthrose vertébrale, il y a un rétrécissement du canal lombaire. Mais le canal lombaire peut être génétiquement étroit, en effet on est fabriqué avec un canal lombaire large ou pas très large. Et puis il peut y avoir d'autres choses, comme par exemple, la pratique de la mêlée poussée au rugby avant 15 ans/16 ans. En effet, tant qu'on interdisait pas aux gosses de pousser lors des mêlées, les vertèbres lors de la croissance, sont cartilagineuses avec des points d'ossification qui apparaissent tardivement et qui vont fusionner relativement tardivement en fin de croissance. Donc lors des mêlées, lis s'écrasaient les vertèbres, et donc ils apparaissaient trapus (pensez aux piliers professionnels qui ont un cou de buffle, on dirait qu'il n'ont pas de cou. En fait, c'est justement des gars qui ont quand même poussé en mêlé lors de leur adolescence). Ils ont des vertèbres qui sont aplaties. Alors aplaties vers l'avant et sur les côtés, ce n'est pas grave, mais aplaties en arrière, vous diminuez le diamètre de votre canal cervical. Bon à 20 ans, ce n'est pas grave, mais à 50 ans lorsque de l'arthrose s'est installée avec des becs de perroquets, vous avez un canal où il y a juste les dimensions pour recevoir la moelle cervical, les racines nerveuses et la queue de cheval dans le rachis lombaire, et à ce moment là vous décompensez ce que l'on appelle un canal étroit. Roneos.cdbx.org 7/9

Alors la symptomatologie du canal étroit n'est pas très caractéristique, car c'est quelqu'un qui va bien, mais qui a de temps en temps mal au dos comme tout le monde. Et puis en marchant, tout va très bien, puis au bout de 300 à 400 mètres, le patient ressent des sensations d'engourdissements, éventuellement des vagues de sensations douloureuses mais très souvent, c'est plutôt une faiblesse, donc il est obligé de s'arrêter. Il s'assoit 2 à 3 minutes, et là il peut repartir, puis il remarche 300 mètres et à nouveau il est obligé de s'arrêter, ainsi de suite. "Comment s'appelle en sémiologie, ce que je viens de vous décrire?" Une claudication intermittente. La claudication intermittente, on la retrouve dans deux types de maladies: L'artériopathie oblitérante des membres inférieures. C'est la même chose, sauf qu'ici c'est le sang qui n'arrive plus à passer et à aller nourrir les muscles. Le canal lombaire étroit. Ici c'est la commande nerveuse qui n'arrive plus à passer. Dans les deux cas, ça survient plutôt chez le sujet âgé, et en fait ce symptôme nous amène à évoquer, ces deux pathologies. On finit très rapidement sur deux exemples. Un homme de 48 ans, avec des ATCD de lumbago depuis 10ans. Il y a deux semaines, lors d'un effort de soulèvement, apparition d'une violente douleur lombaire basse, puis quelques heures plus tard une douleur postérieure droite, face postérieure de cuisse, face postéro-latérale de la jambe, dessus le pied jusqu'au gros orteil donc un trajet L5. La douleur est type courant électrique, permanente associée à une sensation de fourmillements donc il n'y pas de doute sur l'origine neurologique. "Quelles questions vous lui posez?" On va rechercher des signes pour une urgence et pour une symptomatologie non commune donc on va lui poser des questions sur, "est-ce qu'il a des problèmes pour pisser?", "Est-ce qu'il a une insensibilité lorsqu'il Roneos.cdbx.org 8/9

s'essuie aux toilettes?". Même si ça paraît bizarre de poser ces questions, c'est impératif de poser ces questions, "est-ce qu'il ressent une faiblesse pour certains mouvements du pied?" et puis pour rechercher une cause non commune il faut lui demander "quelles maladies il a eu jusqu'à présent?","des ATCD?"... "Qu'est-ce que l'on recherche à l'examen?" Un déficit radiculaire donc les releveurs du pied, de l'orteil, une hypoesthésie en selle, des troubles du tonus du sphincter anal "Les examens complémentaires que vous faîtes?" Si je n'ai aucun signe inquiétant: je vais faire un hémogramme, une VS/CRP, une radio simple pour vérifier les choses simples. Si par contre, j'ai le moindre doute sur une histoire radiologique ou une histoire symptomatique: IRM Un homme de 80 ans, hospitalisé pour une sciatique évoluant de puis 2 mois, recevant un traitement antalgique et anti-inflammatoire. Il a une prothèse de hanche droite à cause d'une coxarthrose, et depuis 4/5 ans il a été opéré d'un cancer de la vessie. Donc le cancer est un ATCD qui doit nous faire privilégier une hypothèse symptomatique. La poursuite de l'hospitalisation a été décidé car depuis quelques jours le patient présente une faiblesse du pied, il a de grosses difficultés à monter les escaliers. A l'examen, il a un déficit des releveurs mais également de la flexion plantaire. Donc là on craint une lésion tronculaire car on a un déficit moteur à la fois des releveurs du pied mais des fléchisseurs. On retrouve également un syndrome inflammatoire. "Donc on retrouve un déficit moteur + un syndrome inflammatoire, qu'est-ce qu'on fait comme examens?" Une IRM. A l'irm on ne voit rien dans le canal rachidien, alors qu'est-ce qui comprime les racines racines nerveuses. "Eh ben les racines rien!!". Ca ne se passe pas là. Par contre sur le signal T2 en saturation de graisse, on voit qu'il y a un hypersignal dans l'os, donc il faut penser à une métastase qui vient comprimer le tronc du nerf sciatique dans le petit bassin. Donc dans ce cas, il faut bien remarquer le double déficit moteur qui signifie une atteinte tronculaire et non radiculaire. Roneos.cdbx.org 9/9