Cette brochure gratuite a été réalisée par «Liège Province Santé» de l O.M.S. sur base d un texte scientifique du Professeur André SCHEEN, Professeur de Médecine, Université de Liège, Chef de Service du Service de Diabétologie, Nutrition et Maladies métaboliques, CHU Sart-Tilman à Liège et avec son entière collaboration. Le Professeur André SCHEEN est particulièrement attentif aux spécificités du genre dans la problématique des maladies cardio-vasculaires et émet le souhait que, dans ce domaine, la médecine ne soit plus seulement faite par les hommes pour les hommes!
Mesdames, Ce fascicule vous est exclusivement destiné. En partenariat avec des membres de notre Faculté de Médecine (ULg), nous avons estimé qu il était indispensable, dans l intérêt de chacune, de démystifier certaines idées reçues. La médecine découvre qu elles s avèrent inexactes. Hélas non, Mesdames, vous n êtes pas protégées des maladies cardio-vasculaires comme on l a pensé pendant très longtemps! Cette brochure vous fournira les éclaircissements que vous devez connaître. Vous, qui êtes si souvent «la gestionnaire santé» de votre famille, soyez aussi la vôtre et pratiquez le dépistage des risques cardio-vasculaires car croyez-le bien votre santé me tient réellement à cœur! Georges PIRE Député provincial en charge de la Santé Président du Projet «Liège Province Santé» de l O.M.S. 3
Mesdames, vous n êtes pas protégées vis-à-vis des maladies cardiovasculaires, comme la science le croyait jusqu il y a peu encore! Certains développements récents de la médecine ont conduit les chercheurs à s intéresser plus intensément aux différences de prévalence, d intensité, de sévérité et de prise en charge de certaines maladies chez les femmes et chez les hommes. Ce constat s inscrit de plus en plus dans la pratique médicale d aujourd hui, incitant parfois à réviser, voire à modifier, certaines théories jusqu ici solidement encrées. Les femmes sont protégées des maladies cardio-vasculaires par les œstrogènes jusqu à 50 ans, MAIS APRES... Grâce à ces hormones, on a constaté que la gent féminine était virtuellement à l abri des affections cardio-vasculaires et aujourd hui, cette théorie est toujours vraie. Aussi, la médecine s est elle, pendant longtemps, plutôt intéressée à des campagnes de prévention du cancer : ceux du sein et du col de l utérus essentiellement campagnes parfois qualifiées de type «bikini» - plutôt qu à organiser, concomitamment et avec un objectif de même ampleur, des campagnes de prévention cardio-vasculaires pour le sexe féminin. 4
Fausse croyance à oublier! Si on interroge les femmes, elles disent craindre davantage le cancer, surtout le cancer du sein. Le risque existe bien et il n y a pas lieu de faire marche arrière et de le nier. MAIS la possible survenue d un infarctus du myocarde ne semble pas les effleurer et c est là que réside le problème sur lequel nous voulons attirer votre attention CAR : Les femmes qui décèdent d une maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral) SONT MAINTENANT DEUX FOIS PLUS NOMBREUSES que les femmes qui décèdent d un cancer quel qu il soit et la proportion par rapport au cancer du sein est de 10 sur 1. Certes, le cancer du sein est une cause de mortalité plus fréquente que celle de l infarctus du myocarde chez la femme avant l âge de 45 ans. Mais après la ménopause Le rapport s inverse complètement! Maladies cardio-vasculaires : Les statistiques mettent en évidence : 27% des décès des hommes et 45% des décès des femmes de plus de 65 ans. La vie est encore longue après la ménopause L âge moyen de la ménopause est de +/- 50 ans. Compte tenu de l augmentation actuelle de l es- 5
pérance de vie des femmes, elles vivent de plus en plus longtemps en ménopause donc, sans œstrogènes protecteurs naturels. L âge est un facteur de risque pour les affections cardio- vasculaires bien plus grand qu il ne l est pour le cancer! Mesdames, vous qui êtes on le sait les gestionnaires de la santé de votre famille Ne soyez pas selon l expression le cordonnier le plus mal chaussé. Prenez conscience des derniers constats médicaux et pratiquez aussi, et avec d autant plus de motivation que vous aurez perçu le message, le dépistage des facteurs de risque des affections cardio-vasculaires. Quels sont, pour rappel, ces facteurs de risque? L excès de cholestérol, Le tabagisme, L hypertension artérielle, L obésité (surtout abdominale), Le diabète, L inactivité, Le mode de vie (stress, ), Le profil psychosocial.
Plus on dénombre ces facteurs chez une personne, plus le risque d être atteinte d une affection cardio-vasculaire augmente. Pour prévenir les complications vasculaires cardiaques et cérébrales, il faut donc IDENTIFIER ces facteurs de risque et AGIR. En effet, en dehors de l hérédité, du sexe et de l âge, les autres facteurs sont modifiables, à savoir : le mode de vie, l alimentation, le cholestérol, le tabagisme, le manque d exercice physique et même le stress. La mise en évidence de ces facteurs et leur correction sont une nécessité absolue. Mesdames, soyez attentives à cet IMPOR- TANT MESSAGE, POUR VOUS-MEME ET EN TANT QUE PILIER DE LA FAMILLE! DES 50 ANS, PRATIQUEZ LE DEPISTAGE CAR- DIO-VASCULAIRE. NE TENEZ PLUS COMPTE DE LA THEORIE QUI VOUS LAISSAIT CROIRE QUE VOUS ETIEZ PROTEGEE A JAMAIS PARCE QUE VOUS ETIEZ UNE FEMME.. AGISSEZ! La prévention s impose vraiment : Si, comme nous l avons dit, la femme est moins exposée que l homme avant la ménopause, le risque de décéder d un infarctus lorsque celui-ci survient, est plus grand dans le sexe féminin que dans le sexe masculin. 8
Causes : Ceci s explique sans doute par des particularités physiologiques liées au sexe comme, par exemple, certaines particularités dans le type d atteintes des artères coronaires.
La femme : oubliée ou exclue? De nombreuses enquêtes révèlent que le corps médical, dans son ensemble, dépiste moins les facteurs de risque cardio-vasculaire (comme l hypercholestérolémie), pratique moins d explorations coronaires (comme les tests d efforts ou des coronarographies), recourt moins à des procédures de revascularisation (pontage, dilatation, ) ou encore prescrit moins de traitements médicamenteux cardio-protecteurs (hypocholestérolémiants, antiagrégants plaquettaires, bêtabloquants, ) chez les femmes que chez les hommes! Maladies cardio-vasculaires chez la femme : une réalité méconnue selon les Professeurs Carole et Daniel SERENI, auteurs du livre «On ne soigne pas les femmes comme les hommes» et responsables de plusieurs recherches sur le genre. Ils confirment que les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de mortalité chez la femme dans les pays industrialisés. Pourtant, cette réalité est loin d être connue du public et semble avoir la dent dure chez les médecins également. Aussi, la lutte contre le risque cardio-vasculaire chez la femme semble être injustement négligée! Pourtant, certains chiffres sont très clairs, les maladies cardio-vasculaires tuent plus de femmes que d hommes. A titre d exemple, en France en 1995, 92.000 françaises en sont mortes pour 78.000 français. Ultérieurement, les chiffres 10
sont du même ordre et le phénomène se reproduit fidèlement, voire s accentue d année en année. Cette notion va bien à l encontre des croyances pourtant solidement établies! Facteurs de risque chez la femme La femme est exposée aux mêmes facteurs de risque que l homme. Le diabète : de nombreuses études épidémiologiques ont montré que le risque relatif de survenue d un infarctus et de mortalité coronarienne est de 4 chez la femme diabétique comparée à la femme non diabétique alors que le même risque n est que de 2 dans le sexe masculin. L hypertension artérielle : est un facteur de risque majeur tant chez la femme que chez l homme et d autant plus que la femme est âgée. Le risque d accident vasculaire chez cette dernière est réduit de plus d un tiers par le traitement correct de l hypertension. 11
Le mode de vie : Tabagisme, excès pondéral, alimentation trop riche en graisses et en sucres, stress professionnel, manque d activité physique, sont, en général, des facteurs que les femmes pourraient gérer sans trop de difficultés. Néanmoins, le tabagisme semble poser beaucoup de problèmes aux femmes qui statistiquement, aujourd hui, fument plus que les hommes. Evoquons les hormones de substitutions Durant plusieurs années, on a prescrit aux femmes, aux alentours de la ménopause, un traitement hormonal de substitution pour les aider au maximum à passer cette période difficile de leur vie et notamment prévenir l ostéoporose. On a longtemps espéré que cette thérapeutique puisse aussi protéger la femme des maladies cardio-vasculaires après la ménopause. A ce sujet, il a bien fallu déchanter. En effet, une controverse venue des Etats-Unis a évoqué un risque cardiovasculaire paradoxalement accru lors de la prescription d un traitement hormonal de substitution. Elle a jeté le discrédit sur les hormones de remplacement de la ménopause et a soulevé la suspicion aussi bien chez les médecins qu auprès des femmes. Aujourd hui, les «pour» et les «contre» s affrontent toujours sans être certains ni l un, ni l autre de détenir la vérité! Les prescriptions se sont faites plus modérées, 12
bien souvent à la demande des femmes elles-mêmes qui éprouvaient de fortes craintes de recourir à ce traitement. Il n y a cependant pas de raison de paniquer si le traitement hormonal est prescrit et utilisé à bon escient. Conclusions : Comme les grandes études cliniques publiées dans le domaine cardio-vasculaire ont virtuellement exclu les femmes, il convient de réparer cette lacune, dès que possible, afin de permettre une meilleure prise en charge de la maladie dans la population féminine. Une étape importante, serait de ne plus faire d ostracisme vis-à-vis des femmes dans la façon de les protéger, les explorer et les traiter sur le plan cardio-vasculaire, bien entendu en respectant leur spécificité. A votre bon cœur, Mesdames. Enfin, il faut absolument, Mesdames, que vous preniez conscience de votre risque cardio-vasculaire. N hésitez pas à en parler vous-même à votre médecin pour faire évaluer au mieux ce risque et ainsi mettre en œuvre les stratégies visant à le minimiser en combattant tous les facteurs modifiables. Ces stratégies combinent des approches hygiéno-diététiques (arrêt du tabac, alimentation saine, pratique régulière d une activité physique, correction d une surcharge pondérale, ) et, si nécessaire, la prescription de médicaments reconnus pour exercer une protection cardio-vasculaire efficace. 13
MESDAMES, IL EST TEMPS DE PROTEGER VOTRE CŒUR! Une femme prévenue en vaut deux! Adresse utiles Votre médecin de famille Votre cardiologue Service des Cars Dépistage mobile de la Province de Liège Tél. 04 237 94 96 www.prov-liege.be/depistage Service Provincial de Promotion de la Santé 19, Boulevard de la Constitution, 4020 Liège - Tél. 04 349 51 33 Fax 04 349 51 35 - spps@prov-liege.be Dépister, c est préserver votre capital santé! 14