Observatoire du BTP dans l'yonne Conjoncture Février 2013 Indice des salaires, de l'activité et de l'emploi dans la construction en région Bourgogne (Source : Fédération Française du Bâtiment Fév.2013) Au plan national, selon les chefs d entreprise interrogés en janvier 2013, la conjoncture reste défavorable dans le bâtiment. L indicateur synthétique du climat des affaires perd un point et demeure en dessous de sa moyenne de long terme. Les entrepreneurs estiment que leur activité reste dégradée sur la période récente et demeurent pessimistes concernant leur activité dans les prochains mois. (source INSEE) Les perspectives générales, qui traduisent l opinion des entrepreneurs sur l évolution globale du secteur, sont très basses et nettement inférieures à leur moyenne de longue période. (source INSEE) Dans l Yonne, la réunion d'un Comité d'urgence du BTP le 6 décembre dernier est tout aussi symptomatique des inquiétudes liées aux perspectives économiques du secteur. L'absence de projet d'envergure sur notre département pénalise les plus grosses entreprises... et de façon, induite, la formation professionnelle Le soutien de l'activité des entreprises tout comme du dispositif de formation en alternance nécessite en 2013 une mobilisation sans pareil. Observatoire du BTP février 2013 1/7
Le ressenti des entreprises? Les résultats de l'enquête d opinion lancée en décembre 2013 auprès des entreprises de l Yonne affiliées à la FFB marquent bien l'inquiétude des chefs d'entreprises. Cette enquête porte sur 73 entreprises icaunaises représentant 1300 salariés. 1. Etat de l activité Pour le Bâtiment, le niveau du carnet de commandes est en moyenne de 4,7 mois en moyenne pondérée, contre 5,2 mois au niveau national. Cette valeur est relativement stable pour nos entreprises, voire en légère augmentation (4,5 mois en juin 2012). Par rapport à la fin d'année 2011 et début 2012, les entreprises de moins de 50 salariés enregistrent une hausse des carnets de commande, qui est malheureusement à mettre en parallèle des baisses de prix constatées et des réductions d effectifs. A noter également la part des marchés icaunais, encore à 85 % en moyenne, mais qui tend à se réduire pour les plus grosses entreprises : 30 % des marchés sont réalisés en dehors du département pour les plus de 50 salariés, contre 20 % il y a 18 mois. Les entreprises sont obligées d'aller chercher de nouveaux marchés en dehors de leur secteur habituel pour faire face à la crise. 2. Effectifs 27 % des entreprises interrogées ont annoncé devoir réduire leurs effectifs dans les semaines à venir (contre 17 % en juin 2012) Seulement 5 % des entreprises semblent dans une dynamique d'emploi favorable et annoncent des intentions d embauche, quais exclusivement parmi les moins de 10 salariés Les chiffres de l emploi de la filière (voir page 6) montrent la baisse régulière des effectifs du secteur BTP, à corréler avec l allongement des carnets de commande. Le renforcement de la concurrence a un effet direct sur la baisse des prix, qui est certainement le point le plus marquant de cette enquête : les prix de vente sont à la baisse pour 54 % des entreprises, particulièrement pour les plus importantes. Cette baisse des prix accompagne l'allongement de certains carnets de commande vu précédemment. En, parallèle, les délais de paiement continuent d'augmenter pour 50 % des entreprises (60 % des plus de 10 salariés). Observatoire du BTP février 2013 2/7
Enfin, la trésorerie reste en baisse pour 54 % des entreprises, particulièrement pour les plus de 10 salariés sans pour autant avoir, pour l'instant, des conséquences sur les conditions bancaires puisque 80 % des entreprises estiment qu'elles demeurent inchangées. Les données clés de la Construction dans le département 1 En cette année pré-électorale, la commande publique risque de rester calme : finalisation des investissements engagés par les équipes municipales en place et peu de nouveaux chantiers lancés. Les entreprises icaunaises n'hésitent plus à aller chercher de nouveaux marchés dans les départements voisins (Aube, Loiret,...). Données relatives à la construction de logements sociaux La prévision de 251 opérations de logement social (crédits du plan de cohésion sociale) enregistrée début 2012 a été revue à la baisse puisqu'au final, 199 logements ont été financés (-30%). 63 logements ont également été financés dans le cadre de l'anru en 2012. Pour 2013, les objectifs régionaux sont stables, tous comme ceux de l'yonne. C'est un chiffre de 200 logements prévisionnels qui est annoncé. Logements sociaux financés (hors foyers et hors ANRU) 517 459 377 344 319 282 254 242 222 186 199 163 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Suivi de la programmation annuelle de logement social sur les crédits de droit commun (PCS) 1 Les données concernant la construction de logements et de locaux non résidentiels sont issues de la base de données SIT@DEL2 qui distingue deux séries : les logements commencés et les logements autorisées qu elle exprime soit en date réelle, soit en date de prise en compte c est -àdire la date à laquelle l événement a été enregistré dans la base de données. Observatoire du BTP février 2013 3/7
Ce chiffre issu de la programmation des bailleurs sociaux du département est cohérent à la fois avec des objectifs régionaux en hausse, y compris en zone non tendue, et avec les objectifs du PDH de l'yonne. A noter la concentration de la programmation sur les agglomérations de Sens et Auxerre. L évolution de la construction de logements dans l Yonne : Si le début d'année 2012 laissait entrevoir une embellie dans les autorisations de construire, le bilan de l'année 2012 est plutôt négatif avec une tendance générale à la baisse. Cette baisse est d'autant plus marquée dans les logements commencés et dans les logements individuels (-48 % sur les logements individuels commencés entre le 4è trim. 2012 et le 4ème trim. 2011). En nombre de logements comme en surface, l'année 2012 est en net recul : 999 logements commencés en 2012 représentant 110430 m ² contre 1332 logements pour 146665 m² bâtis en 2011. Seule la production de locaux (au regard de la surface commencée) connaît une légère augmentation en fin d'année 2012, qui reste une année atypique, avec des niveaux particulièrement bas aux 2è et 3è trimestres. Graphe ci-dessus : Surface de logements et de locaux autorisés et commencés depuis 2010 (en m², Données Sit@del2) Observatoire du BTP février 2013 4/7
Evolution comparée des crédits accordés à l habitat dans l Yonne YONNE Crédits nouveaux à l'habitat (en milliers d'euros) 2è trim 2009 2è trim 2010 2è trim 2011 2è trim 2012 Construction neuve 17224 21446 23547 16493 Acquisition ancien et amélioration 60576 68178 81397 68109 Amélioration et gros entretien 13347 12259 12728 8673 Total 91147 101883 106125 93275 Source : Banque de France La baisse du nombre de logements financés grâce au crédit bancaire et du volume financier global consacré à l habitat confirme les observations faites sur les logements commencés. Ainsi, l'écart global entre le 2ème trimestre 2012 et le 2ème trimestre 2011 est net : -21 % sur les crédits accordés et -24 % sur le nombre de logements concernés. La situation de l Yonne est comparable à celle de l'ensemble de la Bourgogne. La baisse est marquée sur la construction neuve et les logements individuels. YONNE Construction neuve Acquisition d ancien et amélioration Amélioration et gros entretien Total Crédits accordés au 2è trim 2012(k ) 16493 68109 8673 93275 Crédits accordés au 2è trim. 2011 (k ) 23547 81397 12728 117672 Variation entre les 2 trimestres -30,00% -16,00% -9,80% -21,00% Nombre de logements au 2è trim 2012 178 768 443 1389 Nombre de logements au 2è trim 2011 264 980 580 1824 Variation entre les deux trimestres -33,00% -22,00% -24,00% -24,00% Tableau 2 : Evolution des crédits accordés à l habitat (département de l Yonne) entre le 2è trimestre 2011 et le 2ème trimestre 2012 Source : Banque de France, Auxerre. L évolution de l emploi salarié dans le BTPSource : URSSAF de l Yonne Après une année 2011 plutôt stable, 2012 marque un nouveau recul de l'emploi dans la construction et plus fortement sur le second-œuvre. En effet pour le 3ème trimestre 2012, la construction est toujours en perte d'effectifs ( - 40 postes en un trimestre). Si le gros-œuvre montre un arrêt des destruction d'emploi, le second-œuvre affiche toujours des baisses d'emploi. Les secteurs les plus affectés dans le second-œuvre sont l'électricité et le chauffageclimatisation. Graphe 1 : Evolution de l emploi salarié dans le bâtiment (second oeuvre) (données cvs) Observatoire du BTP février 2013 5/7
Sur les deux derniers trimestres les travaux publics connaissent une baisse d'effectifs après une fin d'année 2011 en légère hausse. Il faut noter également que l'intérim (- 235 postes) est encore en fort recul ce trimestre et que la construction fait parti des secteurs qui utilisent beaucoup ce type d'embauche. Au vu des embauches du 4ème trimestre 2012, la situation semble vouloir s'améliorer pour le gros-œuvre mais pas pour le second-œuvre. Ce dernier voit ses embauches de nouveau reculer sur le 4 ème trimestre notamment en longue durées (CDI + CDD plus d'un mois). La situation de l'emploi dans la construction au 4 ème trimestre 2012 reste donc peu optimiste au vue de la baisse de l'emploi intérimaire et des embauches de longues durées en recul. Graphe 2 : Evolution des embauches dans le Bâtiment et les travaux publics (données cvs) Les mouvements des entreprises du Bâtiment Travaux publics Les créations et les cessations d'activités dans le Bâtiment par trimestre (Source : Répertoire des métiers de la Chambre de Métiers de Bourgogne - Section Yonne - Janvier 2013 - Registre du Commerce et des Sociétés - CCI de l'yonne Janvier 2013) Les créations d'entreprises ont chuté de 17 % en 2012, par rapport à l'année précédente. La proportion de créations d'auto-entreprises est restée stable et semble avoir atteint un palier. La création d'auto-entreprises est d'ailleurs en chute de 15 % sur l'année. Un pic de radiation d'entreprises a été enregistré au dernier trimestre 2012 (un phénomène identique au 4è trim. 2011), mais, contrairement à l'année dernière, les créations ont été nettement moins nombreuses. Le solde "création-radiations" du dernier trimestre est donc très nettement négatif (- 33 entreprises). A noter que le solde créations-radiations global pour les entreprises relevant exclusivement du registre du commerce est positif (+14) signalant ainsi des difficultés plus importantes pour les plus grosses entreprises. La conjugaison d'une chute des créations et d'une croissance des disparitions entraîne donc un solde annuel négatif de 6 entreprises. Ce solde négatif s'observe exclusivement auprès des entreprises dépendant uniquement du Registre du Commerce et des Sociétés, essentiellement dans le gros œuvre et le second œuvre. La part des auto-entrepeneurs reste importante puisque 39 % des personnes ayant créé leur entreprise en 2012 ont choisi ce statut. Cette proportion s'est stabilisée en 2012 (elle était de 21 % en 2010 ; de 39 % en 2011). 71 % de ces créateurs-auto-entrepreneurs sont des demandeurs d'emploi. Observatoire du BTP février 2013 6/7
Les chiffres clés de la formation professionnelle La famille des métiers du BTP est considérée comme appartenant aux métiers «en tension» selon l'insee. Même si les métiers du BTP restent accessibles à des peu diplômés, beaucoup d'actifs en emploi ont suivi une formation initiale en lien étroit avec leur métier ; ce lien se renforce même depuis 10 ans (source INSEE - Dimension N 182 Janvier 2013). Pour autant, face à ce constat, l évolution des effectifs du CFA Bâtiment d'auxerre reste inquiétante. A la baisse depuis 3 ans l'effectif du CFA Auxerre a encore subi une baisse de 13 % par rapport aux effectifs au 31 décembre 2011. Le CFA Bâtiment de l Yonne accueille cette année 2012, 322 apprentis sur le niveau V (CAP), et 96 sur le niveau IV, soit un total de 434 apprentis (contre 501 en 2011). Cette désaffection est surtout due aux entrepreneurs qui font défaut : jusqu à 250 jeunes étaient en liste d attente au 30 octobre 2012 et encore plus de 150 au 31 novembre 2012. Les arguments essentiellement avancés pour ne pas prendre d apprenti sont le manque de lisibilité dans les carnets de commandes et l'énergie des chefs d'entreprise consacrée à la prospection des marchés en cette période difficile. Toutefois, d'autres facteurs peuvent expliquer la désaffection des entreprises, et le dispositif de formation doit en permanence s'adapter aux besoins des employeurs En parallèle des autres dispositifs de formation qui doivent également maintenir leurs effectifs (Compagnons, CFA TP) c'est ce chiffre de 550 apprentis par an qu'il faut atteindre pour sauver le principal dispositif de formation en alternance du bâtiment de notre département. Plusieurs démarches sont engagées dans ce sens (conférencesdébat, tables-rondes, rapprochement avec les entreprises, partenariat avec la Chambre des métiers), et nécessitent la mobilisation de tous autour d'un projet partagé entre professionnels de la filière. Conception, réalisation et impression : Comité de suivi de l'observatoire du BTP : Fédération Française du Bâtiment Yonne, Fédération Régionale des Travaux Publics Bourgogne, Confédération de l'artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment-Yonne, Chambre de Commerce et d'industrie de l'yonne, Chambre des Métiers et de l'artisanat Bourgogne, Centre de Formation d'apprentis du Bâtiment-Auxerre, Banque de France, Préfecture de l'yonne, Direction Départementale des Territoires Yonne, URSSAF de l Yonne, - Février 2013 Observatoire du BTP février 2013 7/7