BACLOFÈNE: DONNÉES DE TOLÉRANCE. Benjamin ROLLAND, Lille

Documents pareils
Audit et Inspection Les contraintes extérieures B.Malivoir

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

Migraine et Abus de Médicaments

Pharmacovigilance des Essais cliniques

Pharmacovigilance des nouveaux anticoagulants oraux

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

EVALUATION DES METHODES D AIDE A L ARRET DU TABAGISME

Essais cliniques de médicaments : ce qui va changer. Dr Philippe VELLA Chef de l Unité Essais Cliniques

Marquage CE et dispositifs médicaux

Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Voyages et sclérose en plaques

Contribution du Syndicat national des pharmaciens praticiens hospitaliers (SNPHPU)

Médicaments en vente libre : considérations pour la pratique de la physiothérapie

PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT CE QU IL FAUT SAVOIR

Objectifs et Modalités. Présentation : Dr M. Hours, INRETS

Placebo Effet Placebo. Pr Claire Le Jeunne Hôtel Dieu- Médecine Interne et Thérapeutique Faculté de Médecine Paris Descartes

Se libérer de la drogue

CAS CLINIQUES. Technologie

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 23 mai 2012

SOMMAIRE I. INTRODUCTION 4 II. SOURCES D INFORMATION 5

Traitement de l hépatite C: données récentes

Compte Rendu. Première réunion publique sur le baclofène à haute dose dans le traitement des addictions

ELABORATION DU PLAN DE MONITORING ADAPTE POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE A PROMOTION INSTITUTIONNELLE

La prise en charge des lombalgiques

I.TRAITEMENT DE CRISE -ANTALGIQUES SIMPLES -ANTINFLAMMATOIRES BIPROFENID -TRIPTANS

Besoins cliniques et tendances en informatisation des services de santé. Fabien de Lorenzi Directeur principal, Orientation produits

Conduite des Essais Cliniques en Pharmacie Hospitalière Organisation du circuit du médicament

Mise en place de référents grippe au sein d un centre hospitalier

Pharmacovigilance. Brèves en

Projet de grossesse : informations, messages de prévention, examens à proposer

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

MIGRAINE - TRAITEMENT

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Migraine et mal de tête : des "casse-tête"

CE QU IL FAUT SAVOIR PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Doit on et peut on utiliser un placebo dans la prise en charge de la douleur?

L enjeu de la reconnaissance des pharmaciens comme éducateur de santé

IMMED Monitoring vidéo porté

AUDIT ISO SUR CESARIENNE CH MACON


Montréal, 24 mars David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare

Document d orientation sur les allégations issues d essais de non-infériorité

Procédures d enregistrement des médicaments

DOULEUR et SOINS INFIRMIERS

Migraine : traitement de la crise. Comment utiliser les triptans?

Épidémiologie des accidents hémorragiques dus aux anticoagulants oraux

Compte-rendu de la séance du 20 mars 2014

Nouvelle option thérapeutique pour les enfants présentant cette forme rare et sévère d arthrite

La migraine : une maladie qui se traite

OUTIL D'EVALUATION DU TEMPS ARC / CHEF DE PROJET PROMOTEUR REQUIS POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE V 2.3 DE L OUTIL NOTICE D UTILISATION

Conseils aux patients* Lutter activement. *pour les patients ayant subi une opération de remplacement de la hanche ou du genou

AVIS URGENT DE SÉCURITÉ SUR SITE CLIENT CONCERNANT UN DISPOSITIF MÉDICAL RAPPEL VOLONTAIRE

La Mutuelle. Réussir la mise la place au 1 er janvier Olivier SIMON Conseil en protection sociale

THÈSE POUR LE DIPLÔME D ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE

Principales causes de décès selon le groupe d âge et plus

AUVERGNE Mai Onisep Orléans

Pharmacologie des «nouveaux» anticoagulants oraux

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. AVIS 1 er février 2012

Restitution de l 'atelier 1 Protocoles thérapeutiques et aspects médicaux de la PTME

Informations patients: Implants céramiques. Plus qu'un implant de la couleur des dents. Naturellement esthétique et sans métal.

COMMISSION NATIONALE D EVALUATION DES DISPOSITIFS MEDICAUX ET DES TECHNOLOGIES DE SANTE. AVIS DE LA COMMISSION 08 février 2011 CONCLUSIONS

L abus médicamenteux Critères IHS : 1. La prise médicamenteuse est régulière et dure depuis plus de 3 mois

«Quelle information aux patients en recherche biomédicale? Quels enseignements en retirer pour la pratique quotidienne?»

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

Mieux dans ses bronches, mieux dans sa tête. mieux dans sa vie!

Prise en charge du patient adulte se plaignant d insomnie en médecine générale

Générique d antibiotique : info ou intox! Le point de vue de la pharmacovigilance


Rapport de recommandations


WHA63.12 Disponibilité, innocuité et qualité des produits sanguins 4,5

Données de Pharmacovigilance et les NOACs. Haleh Bagheri

Caroline Hurault-Delarue 1, Cécile Chouquet 2, Nicolas Savy 2, Isabelle Lacroix 1, Christine Damase- Michel 1

L EMEA accepte d évaluer la demande d autorisation de mise sur le marché de la LENALIDOMIDE

7- Les Antiépileptiques

Essais précoces non comparatifs : principes et calcul du nombre de sujets nécessaire

Déclarations européennes de la pharmacie hospitalière

GMS-Santé 2008 La Responsabilité du médecin du travail

Catalogue des formations

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

SUPPLEMENT AU DIPLÔME

Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature

Moteur de recherche : Daniel Goutaine Page d'accueil Rubrique : contentions

«Docteur je ne peux pas aller travailler» Règles et recommandations pour la rédaction d un certificat médical d arrêt de travail Dr S.

Carlo Diederich Directeur Santé&Spa. Tél / c.diederich@mondorf.lu

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Assurance perte de gain pour les membres de MEDISERVICE VSAO-ASMAC.

Nouveaux Régimes au 1 ier janvier 2012 Mutuelle et Prévoyance

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

Pharmacien Responsable. Rôle et Attributions. Seul le Code de la Santé Publique s applique

COMPTE-RENDU DE LA CONSULTATION PUBLIQUE ARRONDISSEMENT DE BROMPTON RÉVISION DU SCHÉMA DE COUVERTURE DE RISQUES EN SÉCURITÉ INCENDIE

Les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) délivrées au titre du Règlement (UE) n 528/2012 (dit BPR)

MEDICAMENTS CONTENANT L ASSOCIATION DEXTROPROPOXYPHENE / PARACETAMOL :

Soins infirmiers et gestion des risques

Développez vos compétences et votre savoir-faire avec les Formations Continues du CFPP Programme

Transcription:

BACLOFÈNE: DONNÉES DE TOLÉRANCE Benjamin ROLLAND, Lille

Le baclofène: un traitement à part?

MÉDICAMENT: PARCOURS SCIENTIFIQUE HABITUEL Phase 1 Evaluation de la tolérance et l'absence d'effets indésirables chez des sujets le plus souvent volontaires sains, indemnisés Phase 2 Etude «pilote» consistant à déterminer la dose optimale du médicament et ses éventuels effets indésirables Phase 3 Étude(s) «pivot» = étude comparative d'efficacité randomisée en double insu Exemples: ESSENSE1 et 2 (Nalméfène 2011) AMM Phase 4 Etude «post-marketing» = suivi à long terme d'un traitement en «vie réelle» après AMM. Exemples: INSPIRE (Suboxone 2013); USE-PACT (Sélincro 2016)

BACLOFENE ET ALCOOLO-DEPENDANCE Prescriptions hors-amm empiriques Utilisation hautes-doses Molécule déjà sur le marché Pas de support industriel puis support partiel

BACLOFENE ET ALCOOLO-DEPENDANCE

BACLOFENE ET ALCOOLO-DEPENDANCE Phase 1 Jusqu en 2014 Phase 2 Phase 3 AMM Phase 4-100 000 patients sous baclofène - Attente forte des associations

BACLOFENE ET ALCOOLO-DEPENDANCE Phase 1 Phase 2 Phase 3 BACLAD (2015) ALPADIR et BACLOVILLE AMM RTU (2014) Phase 4

BACLOFENE: EFFICACITE - Objectif Maintien d Arrêt d usage (jusqu à 270 mg/j) - Groupes 21 (placebo) vs. 22 (baclofène) - % Abstinence à 12 semaines 68,2% vs. 23,8% p=0,014

BACLOFENE: EFFICACITE Résultats annoncés des essais cliniques français!!!

BACLOFENE : ASPECTS DE TOLERANCE

BACLOFENE ET ALCOOLO-DEPENDANCE Phase 1 Phase 2 Phase 3 ALPADIR et BACLOVILLE (2013) AMM RTU (2014) Remontées nationales de pharmacovigilance Phase 4 Remontées Registre RTU Données scientifiques internationales Etude BACLOPHONE

RAPPELS DE PHARMACOVIGILANCE

RAPPELS DE PHARMACOVIGILANCE Evénement indésirable (FDA) = tout événement imprévu survenant chez un patient recevant un traitement pharmacologique Evénement indésirable grave (FDA) = Décès Mise en danger du pronostic vital Hospitalisation ou prolongation d hospitalisation Handicap ou séquelle permanente Anomalie congénitale Intervention requise pour éviter l un des événements ci-dessus Cas particuliers: dépendance, crises convulsives sans hospitalisation

RAPPELS DE PHARMACOVIGILANCE Evénement Indésirable (FDA) = tout événement imprévu survenant chez un patient recevant un traitement pharmacologique Causalité Effet Secondaire = EI totalement ou partiellement induit par le traitement

RAPPELS DE PHARMACOVIGILANCE EI ES

RAPPELS DE PHARMACOVIGILANCE EI ES

RAPPELS DE PHARMACOVIGILANCE Evénement Indésirable (FDA) = tout événement imprévu survenant chez un patient recevant un traitement pharmacologique Enquête d imputabilité: " - Anamnèse" - Cohérence temporelle" - Cohérence scientifique" - Algorithmes d imputabilité" Effet Secondaire (FDA) = EI totalement ou partiellement induit par le traitement

BACLOFENE: RAPPORTS DE PHARMACOVIGILANCE - Nombreux EI rapportés avec l utilisation du baclofène - Absence d analyse d imputabilité malgré nombreux facteurs confondants (Alcool, autres psychotropes, autres substances psychoactives ) - Données peu contributives sur la sécurité intrinsèque du baclofène

CONFUSION PERMANENTE EI vs. ES

CONFUSION PERMANENTE EI vs. ES = 50% des ES rapportés n ont fait l objet d aucune analyse rigoureuse de l imputabilité du baclofène

2016 que sait-on d à peu près sûr?

VARIABILITE INTER-INDIVIDUELLE Imbert et Simon, PH CLIN 2015

SEDATION: Baclofène et Alcool Plus d alcool = Pas d augmentation du risque de sédation majeure si augmentation de dose du baclofène Peu d alcool = Faible augmentation du risque de sédation majeure si augmentation de dose du baclofène Beaucoup d alcool = Forte augmentation du risque de sédation majeure si augmentation de dose du baclofène = Potentialisation Alcool - Baclofène

EFFETS SECONDAIRES RARES (causalité établie) - Convulsions (en association avec alcool) - Syndromes Maniaques - Syndromes de Sevrage spécifiques Pas de données actuelles sur fréquence

AUTRES EFFETS SECONDAIRES (causalité établie) - Acouphènes (fréquence non explorée) - Œdèmes (5-10% à confirmer) - Insomnies (fréquence non explorée) Phase 4 nécessaire

ETUDE DE PHASE 4 Etude Régionale Hauts-de-France (début janvier 2016) Pharmacovigilance «participative» Suivi téléphonique au moins mensuel 792 patients suivis pendant un an après initiation Etude systématique d imputabilité (CRPV Lille) Recueil longitudinale exhaustif doses alcool, baclofène,

ETUDE BACLOPHONE

ETUDE DE PHASE 4 Tout médecin prescripteur de baclofène de la région Hauts-de-France Généralistes + Spécialistes Pas de travail supplémentaire (pas de recueil de données) Rémunération par inclusion Plus d info: baclophone.npdc@chru-lille.fr

ETUDE DE PHASE 4 Equipe Scientifique Dr Benjamin ROLLAND Dr Sophie GAUTIER, Dr Marine AUFFRET, Pr Régis BORDET (CRPV Lille) Pr Olivier COTTENCIN Céline MASQUELIER, Aomar KEMKEM, Marie LINGRAND Financeurs

ETUDE DE PHASE 4 Equipe Scientifique Dr Benjamin ROLLAND Dr Sophie GAUTIER, Dr Marine AUFFRET, Pr Régis BORDET (CRPV Lille) Pr Olivier COTTENCIN Céline MASQUELIER, Aomar KEMKEM, Marie LINGRAND Soutiens Remerciements particuliers Samuel BLAISE (Association Olivier AMEISEN)

PLUS D INFOS Baclophone.npdc@chru-lille.fr!! http://baclophone.chru-lille.fr!