RENOV A TION -NETTOY AGE ET ASSECHEMENT ES BA. TIMENTS ANCIENS A V ANT-PROPOS C'est en 1976 que le Centre Sientifique et Tehnique de la Constrution entama un programme d'étude et de reherhe expérimentale sur la" Rénovation des bâtiments» sous l'égide d'une Commission présidée par M. A. Vandekerkhove, entrepreneur général, et ave l'appui finanier de l'irsia (Institut pour l'enouragement de la Reherhe dans l'industrie et l'agriulture). Cette reherhe, qui onerne tous les bâtiments du patrimoine immobilier omporte les prinipaux thèmes suivants: -les problèmes struturels: murs porteurs, planhers, harpentes, fondations; -l'assèhement des murs ou la lutte ontre l'humidité asensionnelle; -le ravalement ou plus préisément le nettoyage des façades et leur traitement: hydrofugation, durissement; -l'isolation thermique plus spéialement axée sur l'étude des menuiseries, leur étanhéité et la pose de vitrages rapportés; -les aspets soiaux et éonomiques liés à la rénovation de l'habitat anien. Sont traités i-après le nettoyage des façades, en partiulier elles des monuments historiques, et l'assèhement des murs des bâtiments aniens. Fig. 1 Façade en pierres blanhes avant nettoyage. LE NETTOY AGE ES MONUMENTS QUES HISTORI- 1. Introdution En Belgique omme dans la plupart des pays industrialisés, les façades des bâtiments ont beauoup souffert sous l'ation des agents de pollution; elles présentent souvent un aspet sale et diverses dégradations. Celles-i atteignent surtout les pierres et les briques tendres. Si on a été sensible à la laideur de nos bâtiments, on s'est sans doute réjoui des efforts onsentis pour redonner à es témoins du passé une nouvelle jeunesse; 'est l'ère de la rénovation qui omporte notamment le nettoyage et la réfetion des façades. Fig. 2. -Même façade C;lue elle de la fig. I après nettoyage effetué par pulvérisation d'eau. suivie de retouhes par grésage hydropneumatique. ans le as de bâtiments réents, le nettoyage régulier peut se montrer efliae pour maintenir la pierre propre et en retarder l'altérati9n (Fig. I et 2). Lorsqu'il s'agit de bâtiments aniens, il faut en sauver les valeurs authentiques ave la plus grande rigueur. 77
Comme l'intervention vient généralement trop tard, il devient diffiile d'adapter un traitement de onservation aux règles du respet de l'expression et de la signifiation historique, ulturelle et arhiteturale du monument (Fig. 3). Le mal vient également de e qu'on ne différenie pas les modifiations des enrassements et que dans l'optique de la remise en état on ne respete pas la patine. A vant de nettoyer, il est don néessaire de onnaître les différents états de surfae que les matériaux peuvent aquérir ave le temps. Si les méanismes qui modifient l'aspet des monuments sont nombreux et omplexes et si l'eau y joue un rôle prépondérant, l'homme n'a fait qu'ajouter à la nature, par la pollution, quelques éléments agressifs de plus et notamment des suies qui dans les villes et les sites industriels salissent nos édifies et en aélèrent la dégradation. Fig.3. -Eglise Saint-Niolas à Enghien. Etat délabré: l'élatement de la roûte gypseuse est suivie de l'érosion de la ouhe poudreuse dont la disparition ôte rapidement toute signifiation aux éléments arhiteturaux. Quand on envisage le nettoyage d'une façade et surtout elles des bâtiments aniens, dont les matériaux présentent souvent des altérations plus ou moins grandes, on doit employer les méthodes de nettoyage ompatibles ave le degré de salissement, l'état des matériaux et le but poursuivi. 2. éfinition des f;tats de surfae L'aspet des matériaux d'une façade exposée aux intempéries résulte de l'apport de matières étrangères et des modifiations himiques et physiques qui affetent leur surfae. Il dépend de la nature des matériaux, de leur omposition et de l'agressivité du milieu, des onditions limatiques, de l'orientation du bâtiment, et. Parmi les états de surfae, on distingue les salissures, les effloresenes et les modifiations de surfae. 2.1. Salissures Celles-i sont de deux types : -enrassement: dépôt superfiiel de matière, plus ou moins important non pénétrant qui ne modifie pas le matériau proprement dit. Exemples: dépôt terreux, enfumage (dépôt de suie), dépôt ou roûte de gypse et de suie (Fig. 4). -souillure: matière étrangère qui pénètre plus ou moins fortement dans le matériau en n'en modifiant que l'aspet. Exemples: tahe d'huile, de goudron, de rouille, de arbonate ou de sulfate de uivre, suie absorbée par un grès poreux (Fig. 5). 2.2. Effloresenes Les effloresenes sont des formations salines apparaissant sur un matériau soumis aux intempéries (humidifiation suivie d'évaporation) ave ou sans altération du matériau (F'ig. 6). 2.3. Modifiations de surfae Parmi elles-i, on mentionne : -la patine: transformation de la surfae du matériau produisant ave le temps un hangement de teinte et/ou de texture n'entraînant pas la destrution du matériau (Fig. 7). Exemples: patine grise du petit granit; patine blanhâtre ou jaunâtre des pierres de Meuse et de Tournai, patine dorée du lédien; -le alin: roûte d'épaisseur diverse qui se forme sur les parements alaires; il résulte d'une transformation du matériau en surfae; sa omposition himique n'est pas préisée. Il se forme soit par déalifiation ave augmentation en surfae de la teneur en matières insolublt:s omme le fer, l'alumine, la silie, soit par alifiation (alin proprement dit) par l'apport de arbonate de alium (assez rare) ou par sulfatation(formation de sulfate de alium); dans e dernier as, on parlera de sulfin. Celui-i est le plus fréquent dans les atmosphères urbaines et industrielles (Fig. 8); 7R
Fig. 4. -Hôtel de Ville de Gand. Enrassement par les suies et par la fiente de pigeons. Par déomposition. les matières organiques provenant de la fiente peuvent altérer le alaire sous-jaent. Fig. 5. -Illustration de la souillure p~r absorption des suies sans formation de dépôt; il s'agit d'un grès blan, le grès de Herzogenrath de la olonne du Congrès il Bruxelles: oupe transversale dans un élément sulpté. Fig. 6. -Effloresenes provenant de briques soumises à des alternanes naturelles d.hun1idifiation et de séhage. '7n
Fig. 7. -Souillures et modifiations de surfae donnent une patine authentique (lame mine perpendiulaire à la surfae d'un relief Assyrien). Fig. 8. -Lame mine perpendiulaire à la surfae effetuée dans un alaire lédien sulfaté de la Cathédrale Saint-Mihel à Bruxelles. La roûte gypseuse blanhe (alin) ouverte de suie noire, s'est formée par sulfatation du iment alaire. Les fissures (bandes blanhes visibles sur la figure) se forment par différene de tension; elles annonent l'éaillage de la pierre. 80
-l' altération: modifiation entraînant la destrution progressive du matériau; ses prinipales manifestations de surfae sont le bris par le gel ou par toute ation méanique, l'usure, l'érosion, la orrosion, l'exfoliation, la pulvérulene, les effets biologiques dus aux algues, aux lihens ou au guano (Fig. 9 et 10). 2.4. Etat général de surfae L'état général d'une façade résulte des états partiuliers des matériaux qui la omposent; il peut être aratérisé par la loalisation, le degré et l'étendue du salissement et des modifiations de surfae. On peut aratériser et état général par différentes expressions : -bon état: frais, à patine laire ou fonée, lavé ou délavé, légèrement ou fortement enfumé, souillé ou enrassé (Fig. 4); -mauvais état à surfae plus ou moins ohérente: orrodé, érodé, affouillé, éorné, épaufré, alvéolaire, délité, trésaillé, fissuré, revassé, et.; -mauvais état à surfae non ohérente: délabrement loal, étendu ou profond, hanreux, loqué, exfolié, éailleux, pelliuleux, pulvérulent, effrité, friable, et. (Fig. 9 et 10). On pourrait définir respetivement les matériaux orrespondant à es trois états omme suit : -matériaux -matériaux -matériaux sains; abîml~s; délabrés. 3. Méthodes de nettoyage Le nettoyage peut omporter plusieurs opérations qui sont généralement ontenues dans le terme «ravalement». Pour les monuments historiques, on sera amené à envisager: -le nettoyage, quli onsistera à enlever les poussières et suies peu adhérentes en onservant au matériau sa patine ou tonali1:é due à la marque du temps; -l'élimination des parties altérées ou roûtes non adhérentes omplétée par un traitement adéquat de onservation; -la réparation de ertaines pierres ou éléments onstitutifs de It façade ou des joints ; -le traitement de protetion de la propreté retrouvée tendant à retarder le salissement ou l'altération uttérieurs, ou permettant des entretiens ultérieurs plus failes. Fig.9. Cathédrale Saint-Bavon à Gand. Calaire gréseux lédien délabré par des hanres de slllfatation RI
Fig. 10. -Eglise Saint-Niolas à Enghien. Altération de grès d'eaussines par le gel. 3.1. Projetion de ~~ranulats à se Ce proédé onsiste: à projeter à se et sous pression d'air des partiules de granulométrie déterminée sur le matériau de façade, au moyen d'une lane ationnée manuellement. Les granulats utilisés sont des granulats de quartz (oxyde de siliium SiO2), ommerialement dénommés sables de Mol ou de Maastriht, des granulats d'autres minéraux (tous les minéraux autres que eux à base de quartz; le minéral le plus utilisé à l'heure atuelle est onnu sous le nom d'olivine et est obtenu en broyant des rohes d'orthosijiate de fer et de magnésium), des granulats non minéraux (grenailles métalliques, siures de bois, poudres d'éores, noyaux broyés, et.). L'abrasion de la surfae du matériau par un sable est liée entre autres à 12L nature du matériau à nettoyer, à la granulométrie, à la masse volumique, à la forme et à l'élastiité du minéral employé, à la pression d'air à la sortie de la lane et à la distane dé travail entre l'extrémité de la lane et la surfae à nettoyer. e es fateurs et de l'opérateur dépend don le résultat qui peut aller d'un léger dépoli à une attaque de plus de 2 à 3 mm de profondelllr. En outre, il faut noter que le Règlement Général pour la Protetion du Travail (R.G.P. T. -Bruxelles, Ministère de l'emploi et du Travail) impose (artiles 148 sexies, 160 et 161) des onditions opératoires lors du sablage à se (Fig. II). 3.2. Grésage hydropneumatique Cette méthode onsiste à projeter en même temps au moyen de deux onduits distints de l'eau et un minéral de granulométrie déterminée. Les minéraux sont les mêmes que eux employés pour la méthode de proje(:tion de granulats à se ( 3.1.). Les prinipales méthodes de nettoyage dérites iaprès * sont onnues sous les noms suivants : -projetion de granulats à se; -grésage hydropneumatique (O); -pulvérisation d'eau (P); -vapeur saturée humide (V); -pulvérisation d'eau et vapeur saturée humide (P-V); -traitement himique et/ou tensio-atif (T, A). Fig. Il. -Projetion de granulats à se. Protetion de )'opérateur et poussières dégagées. Proédé " réglementé" à réserver pour des traitements limités etspé(:ifiques. 'autres méthodes existent mais sont d'un emploi peu ourant; il s'agit: -du brossage à se ou dépoussiérage; -du rabotage; -de J'hydrosablage (projetion d'un mélange de sable et d'eau)..ans et artile, on a volontairement abrégé la desription, les avantages et inonvénients des différentes méthodes en attirant l'attention sur l'essentiel; le leteur qui souhaite plus de détails les trouvera dans la NIT 121 du CSTC, 82
Avant l'emploi des matières abrasives, il est utile de réaliser une pulvérisation d'eau de manière à imbiber l'enrassement. Comme pour la méthode de projetion de granulats à se, l'agressivité du traitement est diretement liée à la pression d'air, à la granulométrie et à la masse volumique du minéral utilisé, à la distane de travail et à la nature du matériau à nettoyer. Le grésage hydropneumatique permet l'élimination rapide des enrassements quelle que soit leur intensité et ne présente pas pour l'opérateur et pour l'environnement d'inonvénients majeurs. Pour es raisons, ette méthode est ouramment utilisée dans la mesure où l'altération du matériau ne onstitue pas un ritère trop absolu. Comme le système de projetion de granulats à se, le système par grésage hydropneumatique est déonseillé pour les surfaes lisses ou polies. Signalons que le grésage hydropneumatique peut être utilisé après d'autres méthodes (himique, pulvérisation,...) pour des retouhes partielles. 3.3. Pulvérisation d'eau à basse pression (Fig. 12) Le ruissellement d'eau pur et simple n'est pratiquement plus employé étant donné la longue durée de l'opération et les dégâts dus à une grande humidifiation des murs qu'elle entraîne. Atuellement, ette méthode est remplaée par la pulvérisation d'eau à basse pression. Celle-i est utilisée pour ramollir les enrassements gypseux et onsiste à pulvériser au moyen de rampes munies de gileurs un minimum d'eau sur la surfae du matériau, sans ruissellement proprement dit, e qui dans un premier temps est inutile. La pulvérisation est de ourte durée et répétée plusieurs fois si néessaire. L'enrassement est ainsi ramolli par solubilisation partielle et son évauation est ensuite effetuée au moyen d'un jet d'eau sous pression. L'effiaité de la méthode est nettement aentuée si I:>n proède à un traitement manuel des surfaes à l'aiide d'une brosse en nylon ou en hiendent. Ce proédé onvi,~nt partiulièrement pour le nettoyage des matérialllx alaires et des matériaux à iment alaire; il ne permet toutefois pas d'éliminer des enrassements fortement inrustés, notamment dans les matériaux silie'llx (grès, briques). La pulvérisation d'eau à basse pression suivie d'un rinçage sous pression onvient partiulièrement : -pour les bâtiments et les monuments historiques pour lesquels on ne peut pas envisager d'autres méthodes pour diverses raisons; -pour les surfae:, à entretenir régulièrement (par exemple annuellelment en site urbain); -pour les matériauk non poreux à surfae lisse ou polie. Il est de plus vivement reommandé que la pulvérisation d'eau soit toujours de ourte durée, 'est-à-dire elle qui est née:)saire pour imprégner l'enrassement. C'est pourquloi, l'appliation de ette méthode est souvent omplé1:ée par elle d'autres systèmes, par exemple brossage, grésage hydropneumatique, vapeur, et. 3.4. Vapeur saturée humide (Fig. 13) Cette tehnique onlsiste en la projetion sous pression d'une vapeur saturé:e humide. Cette méthode onvient très bien si les salis:)ures ne sont pas trop inrustées et elle permet aux matériaux de onserver leur patine. Le méanisme d'élimination du salissement peut se déomposer en troi~) phases : Fig.12 d'eau. Hôtel de Ville de Bruxelles: nettoyage par pulvérisation Fig.13. Nettoyage à 1,1 vapeur saturée humide. 83
-ramollissement de la rasse par l'eau ondensée s'éoulant sur la façade; -déollement de la rasse par l'ation méanique de la vapeur, favorisée par la température élevée; -élimination de la rasse par le ruissellement d'eau qui résulte du refroidissement de la vapeur. Il est primordial que la vapeur à la sortie de la lane soit saturée et humide, de manière à obtenir au ontat de la surfae froide un ruissellement d'eau suseptible d'entraîner les rasses déollées par le jet de vapeur et d'assurer indiretement un ruissellement préalable des surfaes inférieures. Combinée à la pulvérisation d'eau, ette méthode est la plus indiquée pour le nettoyage des bâtiments historiques, surtout lorsqu'il s'agit de façades très ouvragées. Elle onvient très bien haque fois qu'il s'agit de nettoyer et non de remettre à neuf ainsi que pour les entretiens réguliers. 3.5. Traitement himique et/ou tensio-atif L'emploi de produits himiques a pour but de failiter l'élimination des salissures par une réation physiohimique de surfae. La omposition himique exate des produits du ommere n'est que rarement onnue. Les différentes solutions utilisées se omposent généralement de l'agent himique proprement dit, d'agents mouillants et d'autres omposés éventuels (harges, agents émulsionnants, épaississeurs,...). L'emploi de produits himiques peut entraîner sur les matériaux traités l'apparition d'effloresenes résultant de la migration de sels solubles engendrés par une réation du produit dans le matériau ou par le fait du produit de nettoyage Jui-même. Il faut don exlure tous les produits himiques suseptibles de provoquer l'apparition d'effloresenes. En effet, la grande diffiuité, lors de remploi de produits himiques, n'est pas d'enlever la saleté mais d'éviter la pénétration du produit dans le matériau. 'une manière générale, l'emploi de l'aide hlorhydrique, des sels de sodium et de potassium, des détergents anioniques (sels sodiques) doit être interdit sur les matériaux poreux et les joints. Les détergents non ioniques sont les moins dangereux, bien qu'ils soient diffiiles à éliminer. Ils sont hygrosopiques. Le bifluorure d'ammonium peut être onsidéré omme peu dangereux pour le nettoyage des alaires et des grès blans. La neutralisation est toujours une opération dangereuse et presque toujours inutile. Elle introduit des sels solubles dans le matériau. Les produits himiques néessitent l'utilisation d'une main-d'reuvre spél;ialisée. Pour limiter l'attaque aide à la surfae du matériau, il est néessaire de mouiller onvenablement elui-i avant l'appliation du produit liquide ou en pâte. Les produits austiques ne devraient jamais être appliqués en solution, mais en pâte préparée, mélangés à des poudres absorbantes (amidon, tal, farine, argile, raie, ellulose) ou à une matière thixotropique (arboxymétyl-ellulose). Ces pâtes, appliquées sur le matériau se, diminuent la pénétration des produits et, par séhage, absorbent une partie des sels formés. Il est néessaire d'éliminer les pâtes le plus possible méaniquement avan1: tout rinçage à l'eau. Le prémouillage dgit être réalisé de bas en haut pour éviter la pénétration des eaux sales dans les pores du matériau se. L'appliation des pâtes basiques sur matériau se et leur élimination méanique ainsi que le rinçage doivent tou~ours être effetués de bas en haut. Il est impossible d'éliminer onvenablement les sels solubles par rinça~:e à l'eau. Ils ne peuvent s'extraire que par absorption répétée à l'aide d'une pâte humide enlevée méaniquement après séhage omplet du matériau traité. S'il est onseillé pour toutes les méthodes de ravalement de réaliser dl~s essais d'orientation sur une surfae restreinte à l':abri de la pluie et peu visible de la façade, es essais sont impératifs lorsqu'il s'agit du traitement au moylen de produits himiques. ans e as, les essais d'olientation doivent être réalisés plusieurs semaines avant le hoix de la méthode, de manière à pouvoir d(:eler l'apparition de réations seondaires (effloresl;enes, tahes) pendant le séhage de la surfae traité~. 3.6. Rabotage, meulage ou ponçage Ces méthodes onsistent à éliminer méaniquement l'enrassement tout en enlevant au moyen d'un rabot ou d'une meule une ertaine épaisseur en surfae du matériau dans le blllt de lui redonner son aspet neuf ou pour retifier ertaines inégalités. Ces proédés peuvent éviter le remplaement des matériaux de parement peu hanreux. 3.7. Protetion des surfaes non soumises au nettoyage Le nettoyage des façades entraîne dans la majorité des as l'obligation de protéger les surfaes non diretement onernées par le nettoyage. Il faut distinguer d(:ux types de prévention, empêhement de la pénétration de l'eaù utilisée et empêhement de l'altération des matériaux onstitutifs des éléments qui ne font pas l'objet du nettoyage. 84
3.8. Reommandations pour l'utilisation des méthodes de nettoyage (tableau i-après) Pour hoisir une méthode de nettoyage, on pourra se référer au tableau i-après en portant son attentiqn à la nature du matériau à nettoyer, à l'état de elui-i et en tenant ompte des aratéristiques des méthodes telles qu'elles ont été dérites aux paragraphes préédents. On distinguera également entre un nettoyage «de base», 'est-à-dire de matériaux fortement enrassés, et un entretien. Le tableau a été établi pour les bâtiments ourants du par immobilier. Si on veut l'utiliser pour hoisir une méthode de nettoyage destinée à des bâtiments historiques ou pour des ouvrages à aratère historique, il faudra s'orienter vers des méthodes «doues» n'altérant pas ou peu la surfae des matériaux, rendue souvent fragile par la formation de roûtes non adhérentes et par la présene fréquente de fines sulptures. Les méthodes d'un emploi restritif (projetion de granulats à se), rare ou partiulier (dépoussiérage, rabotage) n'ont pas été reprises dans le tableau. Méthodes de nettoyage en fontion des matériaux et du but possible poursuivi: nettoyage s'il s'agit de matériaux fortement enrassés, entretien s'il s'agit de matériaux sains ou peu abîmés et peu enrassés ou ne demandant pas une remise à neuf. Les méthodes de nettoyage à appliquer doivent être hoisies selon l'état des matériaux : -matériaux sains, fortement enrassés: méthodes prévues pour le nettoyage; -matériaux sains ou peu abîmés, peu enrassés ou ne Pierres bleues alaires R > 1.000 kgf!m2 > 100 N!mm2 rugueux lisse Marbres taillé poli (**) Briques éramiques) (ou matériaux poreux tendre dur rugueux lisse émaillé C C (*) Matériaux diffiiles à nettoyer du fait de la pénétration très profonde de l'enrassement (plusieurs mm à 2 ou 3 m). (**) es méthodes de nettoyage à l'aide de réatifs partiuliers sont ouramment utilisées pour e type de matériau. par exemple l'aide oxalique. Légende du tableau G: grésage hydropneumatique P: pulvérisation d'eau à basse pression «I N/mm2 ou 10 kgf/m2) + brossage V. vapeur saturée humide p- V: pulvérisation d'eau + vapeur saturée humide T: traitement himique à l'aide de produits tensio-atifs A: traitement himique à l'aide de produits aides à base de fluor. R~
demandant pas une remise à neuf: méthodes prévues pour l'entretien; -matériaux abîmés: méthodes prévues pour l'entretien à employer ave prudene en tenant ompte de la plus grande hétérogénéité du matériau résultant de son état d'altération; d'une manière générale, l'emploi des méthodes V ou P-V peut être reommandé, ave une légère appliation loalisée du grésage hydropneumatique à basse pression si besoin en est dans les parties à fortes salissures ; -matériaux délabrés (mauvais état à surfae non ohérente): méthodes de nettoyage à onseiller et à déonseiller à déterminer en fontion de haque as. En se basant sur les données relatives au matériau et en tenant ompte qu'il s'agit d'un nettoyage ou d'un entretien rendu l'un ou l'autre possible suivant l'état du matériau omme ela est expliqué i-avant, on peut à l'intersetion des différentes lignes et olonnes lire les méthodes onseillées, déonseillées et utilisables. Les méthodes seront don : onseillées en général (au point de vue effiaité, altération de surfae, éonomie,...): C; -utilisables mais non spéialement onseillées: - -déonseillées en fontion des altérations de surfae, de pénétrations d'eau, d'effloresenes,...:. Pour ertains matériaux, on peut être amené à examiner plusieurs lignes simultanément; par exemple, une pierre peut être à la fois poreuse, rugueuse et tendre. ans e as, il faut onsulter plusieurs lignes de reommandations et hoisir la méthode qui reste onseillée ou utilisable pour l'ensemble des lignes onsidérées. Les alaires gréseux sont à assimiler dans le tableau aux pierres alaires fermes. Fig. 14. -Hôtel de Ville d'audenarde. Sulpture en pierre d'avesnes ayant perdu toute signifiation; la sulfatation a onduit à l'irréparable. Que faut-il faire? 4. Con[usion Si du point de vue esthétiqu~ un nettoyage peut être souhaitable pour retrouver l'expression arhiteturale, il peut, dans les as de souillure 'est-à-dire de salissure inrustée dans le support omme en partiulier la suie dans les grès, être pratiquement impossible. En outre, un nettoyage peut enore faire apparaître des désaords entre les matériaux divers introduits par les restaurations suessives et influer ainsi sur l'expression plastique en mettant en évidene une hétérogénéité que l'enrassement ne rendait pas visible. Comme les monuments aniens sont altérés par un manque d'entretien, le nettoyage aura pour effet de faire disparaître les roûtes superfiielles et les éléments déomposés provoquant une apparene déplaisante aux parements et réduisant à néant la signifiation des éléments sulptés (Fig. 14). e plus, par.e développement de la surfae et la rugosité de elle-i ausés par le nettoyage, le matériau arohera mieux Iles poussières et s'altèrera enore plus rapidement. ès lors, le résultat final peut être plus destruteur que bénéfique à la onservation des parements de es monuments aniens, : le prestige d'un jour supplante l'avenir à long terme. La mise en valeur d'un édifie n'est-elle qu'une onessi,on à la mode ou peut-elle devenir une ation onertée dans une haîne d'interventions " sur mesure» et répf:tées, basée sur l'analyse ritique des faits? Avant toute opération, on effetuera un prélavage loal approprié qui doit permettre d'éliminer les inrustations et dépôts importants de suie et de gypse, 'est-à-dire eu)( qui déforment et empêhent la vision; les souillures légères seront traitées séparément par une ation rapide visant à leur atténuation sans reherher l'unifolrmisation afin de permettre une meilleure «leture» Ide l'état du monument. Les parties lavf~es naturellement par la pluie seront laissées telles sans int~rvention. A e stade, les répa- RI\
rations indispensables qui apparaîtront seront entreprises. Le nettoyage est alors répété haque année, par un traitement léger, loal ou non visant à atténuer les souillures agressives. L'apparene devant être ohérente ave l'état et l'âge du matériau, e traitement sera répété jusqu'à équilibre des patines. C'est alors qu'une appliation d'un hydrofuge de surfae approprié peut être envisagée et l'entretien indispensable pourra être réalisé tous les trois à inq ans par un lavage rapide. Le problème des monuments historiques est vaste par la diversité des matériaux et des expositions; il ne faut don pas se hâter vers une généralisation faile du nettoyage et de ses tehniques. Chaque bâtiment anien, haque monument sont des as partiuliers et les solutions pour leur sauvegarde doivent être adaptées à leur état. Pour les bâtiments plus réents, sales bien sûr mais dont les matériaux ne sont pas altérés, un nettoyage régulier et non agressif permettra d'éliminer les fateurs générateurs de l'altération et favorisera don leur lon2évité. En matière de onservation, la surveillane et les interventions minimales indispensables mais répétées à temps sont ertainement le meilleur garant de l'avenir du monument et le meilleur moyen d'en prolonger l'existene tout en sauvegardant au mieux son authentiité. P. de HENAU Institut Royal du Patrimoine Artistique R. GERAR E. MEERT A. PIEN Centre Sientifique et Tehnique de la Constrution BIBLIOGRAPHf NETTOYAGE ES FAÇAES AMOROSO, G.G. et FEUX, C. : Les produits de traitement de la pierre de taille et la lutte ontre l'irréversibilité des proessus d'altération. Matériaux et Tehniques n 3-1978, 7 et 8-1978, 9 et 10-1978 et Il-12-1978, Paris. CAMERMAN, C. : Les pierres de taille alaires, leur omportement sous l'ation des fumées. Annales des T.P. de Belgique, 1952. CARRIE, C. et MOREL,. : Salissures de façades. Ed. Eyrolles, 1975, Paris. CLARKE, BL. : Some reent researh on leaning external masonry in Great Britain. The treatment of stone. Centro per la onservazione delle s:ulture all'aperto, Bologna 1972. de HENAU, P. : Les matériaux pierreux et leur nettoyage. Problèmes des monuments historiques. Revue de la Soiété Royale des Ingénieurs et des Industriels, n I -1977, Bruxelles. UPAS, M. : Monumients et sels solubles dans l'eau. Bulletin de l'assoiation Belge des professeurs de Physique et de Chimie, n 2-1974, Namur. LEHMAN, J. : Quelques nouvelles reherhes sur le nettoyage et la préservation des sulptures en pierre exposées à l'extérieur en pologne. Centro per la onservazione delle sulture all'aperto, Bologne 1972. MAMILLAN, M. : Rf~herhes réentes sur le nettoyage des façades en pierre alaire. Annales de l'institut Tehnique du Bâtiment et des Travaux Publi:;, n 199-200, 1964, Paris. TORRACA, G. : Treatment of stone in monuments: a review of priniples and proesses. The Conservation of stone I, Proeedings of the International symposium, Bologna 1975. V ANEKERCKHOVE, A. : Tehnishe en eonomishe problemen van het reinigen van steenmaterialen. Revue de la Soiété Royale des Ingénieurs et des Industriels, n I -1977, Bruxelles. V ANEKERCKHOVE, A. : Problèmes tehniques et éonomiques du nettoyage des mat(:riaux pierreux. Le Mausolée n 498 -février 1978, Givors (F). UMIGLIA, J.P. : Lavage des façades -Journal de la Constrution de la Suisse Romande, n 13, 1979, Lausanne. Ravalement des façades. N.I. T. 121- Centre Sientifique et Tehnique de la Constrution -septembre 1978, Bruxelles. SUMMARY The satisfatory leaning of anient buildings neessari/y presupposes : a) Abstention from interferene with the authenti quality of the original work. b) Ability to dfstinguish between surfae a/terations and dirt or stains. ) Use of leaning methods suited to the degree of dirtiness and to the ondition of the building materials. The artile desribes the various possible states of the materials to be leaned and the prinipal leaning methods, giving partiulars of the advantages and disadvantages of eah and their respetive fields of appliation. The paragraph entitled «Conlusion" ontains a ertain number of reommendations whih must be obeyed when leaning an anient building or historial monument, sine.~ah is a speial ase of its own and will require an iindividual method of preservation treatment. R7
Fig. I. -White masonry wall before (:.Ieaning. Fig.2. -Same wall as in Fig. I after spraying with water and hydropneumati grit-blasting where neessary. Fig. 3. -Churh of St. Niholas at Enghien. Building in a dilapidated state: the raking off of the gypseous outer layer is followed by erosion of the powdery layer. whose disappearane is rapidly depriving the arhitetural features of any signijiane. Fig. 4. -Town hall, Ghent. Enrasted with soot and pigeon droppings. As the droppings deompose, the organi substanes they ontain are liable to damage the limestone underneath. Fig. 5. -Example of staining by absorption of soot without the formation of a deposit. The material is the white Herzogenrath sandstone ofthe Colonne du Congrè.\ in Bru.\.sels (ross-setion of a arving). Fig. 6. -Efflore.\.(:.enes formed on briks subjeted for limati reasons to aiternale wetting and drying. Fig. 7. -Stains and surfae alterations have produed an authenti patina (fine flake perpendiular to the surfae of an As.,yrian relief). Fig. 8. -Fine jlake perpendialar 10 the surfae of a sulphated Bartonian limes/one {Cathedral of SI. Mihael, Brussels). The white gypseous rust overed with blak 5001 has formed as a result of the sulphating of the alareous material. The raks (.fhown in white on the illustra/ion) are due 10 differene5 in stre.l'.f and their formation will ertainly be followed by jlaking off of the stone. Fig. 9. -Cathedral of Saint Bavon, Ghent. Bartonian Sandylime-.I.tone attaked by su,pha/e.l. at sattered points. Fig. IO. -Churh of SI. Niholasat Enghien. Eaussines sand5tone damaged by frost. Fig. II. -Grit-b/asting. with system of body protetion agains1 dus/. A speial treat,7lent restrited 10 a ertain number of 5peifi ases. Fig. 12. -Brussel.l' town hall:.i-praying with water. Fig. /3. -Steamjet leaning. Fig. 14. -Town hall" Audenarde. Avesne5 stone arving now omple/ely unreognizabl'e; sulphates have aused irreparable damage. What i.f 10 be done? RESUMEN La limpieza de los edifiios antiguos implia que se tenga en uenta iertas exigenias : -respeto del valor auténtio del edifiio; -distinguir entre las modifiaiones de las superfiies y la suiedad; -emplear métodos de limpieza adeuados on el grado de suiedad y el del estado de onservaion del material. En el art{ulo resumido se establee los diferentes estados que pueden tener los materiales de las fahadas y los prinipales métodos empleados en su limpieza; quedando preisados las ventajas, los inonvenientes y los dominios de apliai6n. En la parte «o~tlusiones» hay ierto numero de reomendaiones q'ue se deben respetar uando se trata de limpiar un edifiio antiguo o hist6rio porque ada aso onstituye un aso partiular y las soluiones para su salvagu,(lrdia deben ser adptadas segun su estado de onservai6n. Fig. I..Fahada de piedra.t blanas anles de la limpieza. Fig. 2. -La mismafahada que la de la Fig. 1 despues de la lim. pieza por pulverizaion de agua, segulda de un reloque por un gru. fido hldroneumallo. Fig. 3. -Iglesia San Niolas de Enghien. Eslado ruinoso: fragmenlaion de la apa de yeso seguida de la erosion de la apa polvorienla, la desapariion de la ual quila rapidamenle Ioda signifiaion a los elemenlos arquilelonios. Fig. 4. -Palaio Muniipal de la iudad de Ganle. Enmugrei. mienlo por el holl[n y los esremenlos de las palomas. Por.tU des. omposiion las malerias organias procedenle.t de los exremenlos llegan a allerar el alario subyae,!le. Fig. 5. -I/luslraion del ensuiamenlo por absorion de hollines sin formaion de,lingun deposilo, se Irala de asperon blanos, el aspe. ron de Herzogenralh de la olumna del Congreso de Bruselas : orle Iransversal de un elemenlo esulpido. Fig. 6..Ejloresenia proedenlede ladrillos somelldos a alternalivas nalurales de humidifiaion y de enjugamienlo. Fig. 7. -Ensuiamienlo y modijiaiones de la superfiie que dan la palma aule';lia (lamina fina perpendiular en la superfiie de un relieve Asirio). Fig. 8. -Lamjna fina pt!rpt!ndju/ar t!n /a supt!rfijt! t!ft!tuada sobrt! un a/arjo dt! B,(lrton suflatado dt! /a Catedra/ San Mjgut!/ dt! Brust!/as. La apa dt' yt!so b/anco (a/fn) ubjt!rta de hol/fn nt!gro St! formo por su/fataj6n de/ Ct!mt!nto a/carjo. Las grjt!tas (/as tjras b/ans qut! st! ven sobrt! /afigura) st! forman por dift!rt!njaj6n dt! /a tt!nsj6n: anunian e/,dt!sasaramjt!nto dt! /a pjt!dra. Fjg. 9. -Catt!dra/ San BaVOn en Gantt!. Ca/ario de asper6n dt! Barton dt!tt!rjorado por CanCros dt! su/fatai6n. Fjg. /O. -19/t!sia SaJ1 Nio/aS dt! Enghit!n. A/terai6n dt! aspt!r6n dt! Eausjnas provocado por /as ht!/adas. Fig. II. -Proyt!i6/1 dt! granu/os t!n St!Co. Prott!i6n dt!1 opt!rario y polvos dt!spt!jados. Proedjmit!nto somt!tido a rt!gla y rt!st!rvado para /os tratamjt!ntos limjtados yt!spt!cijicos. Fjg. 12. -Palajo Munijpal dt! Brust!/as: limpjt!za por pulvt!rizai6n de agua. Fig. 13. -Limpjt!za por Vapor saturada y humt!da. Fjg. 14. -Palajo Muniipal dt! Audt!narda. Esultura t!n pit!dra dt! Avt!snas qut! ha pt!rq'jdo toda formai la su/fataj6n ondujo a 10 jrrt!parable? Qut! st! put!dt! hat!r? 88