ANNEXES A LA GRILLE DE RECUEIL DE DONNEES : L ENTORSE DE LA CHEVILLE EN PREMIER RECOURS CHEZ L ADULTE NON SPORTIF



Documents pareils
Accidents des anticoagulants

Biomécanique des pathologies de contraintes de l avant-pied et du médio-pied

Item 182 : Accidents des anticoagulants

E04a - Héparines de bas poids moléculaire

Quel que soit le matériel d ostéosynthèse, un certain nombre de principes permettent de bien conduire le geste chirurgical

Collection Soins infirmiers

Traumatologie de l enfant. Joël Lechevallier Saad Abu Amara

Institut Régional de Réadaptation Nancy DUHAM 2010

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

Les fractures de l extrémité inférieure du radius (238) Professeur Dominique SARAGAGLIA Mars 2003

L arthrose, ses maux si on en parlait!

DENSITOMÉTRIE OSSEUSE : CE QUE LE RADIOLOGUE DOIT SAVOIR

Apport de l ostéopathie dans la pathologie des pieds bots varus équins: Etude intelligente de cas sur un enfant de 3 ans.

admission aux urgences

Formation en Implantologie

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

Système LCP à angulation variable 2.4/2.7 pour avant-pied/médio-pied. Plaques spécifiques pour ostéotomies, arthrodèses et fractures du pied.

Accidents musculaires. Dr Marie-Eve Isner-Horobeti Praticien Hospitalier Service de Médecine Physique et de Réadaptation CHU Strasbourg-Hautepierre

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 10 mars 2010

Qu est-ce qu un sarcome?

Marche normale et marche pathologique

Semaine de la sécurité des patients: novembre 2012

Surveillance biologique d'un traitement par Héparine de Bas Poids Moléculaire (HBPM)

dumas , version 1-3 Apr 2012

SOMMAIRE LE COU P.4 L EPAULE / LE BRAS / LE POIGNET / LA MAIN P.6 LE TRONC P.12 LE GENOU P.16 LA CHEVILLE P.20 LE PIED P.22

PROJET DE TÉLÉMEDECINE

Chirurgie articulaire secondaire Pr. Philippe PELISSIER

L hôpital dans la société. L expérience du CHU de Paris, l AP HP. Pierre Lombrail, Jean-Yves Fagon

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Causes d insatisfactions du patient pris en charge en ambulatoire

w w w. m e d i c u s. c a

LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES. Le 2 décembre 2008

GHUPC Projet de transformation du site Hôtel Dieu. Pr S CHAUSSADE, Dr I. FERRAND

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

Consignes de remplissage - Grille de recueil - Thème DAN2

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

admission directe du patient en UNV ou en USINV

Recommandation Pour La Pratique Clinique

PLAQUETTE D INFORMATION

Les anomalies des pieds des bébés

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

Assurance Maladie Obligatoire Commission de la Transparence des médicaments. Avis 2 23 Octobre 2012

Traitement des Pseudarthroses des Os Longs par Greffe Percutanée de Moelle Osseuse Autologue Concentrée

TARIF. Travaux en technique Orthopédique de chaussures. Tarif UV MV IV. Mise en vigueur: Etat:

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

FRANCAIS. Distributé par : QR srl - Via Silvestrini, Verona Italy Tel info@newtom.it

l implantologie basale


Le Pack Expat CFE collectif

Gestion périopératoire et des évènements hémorragiques sous nouveaux anticoagulants oraux

1- LES CHUTES DE PERSONNES...

Prenez soin de votre dos. Informations et astuces contre les douleurs lombaires

Orientation en rééducation après chirurgie des ruptures de coiffe et arthroplasties d épaule

o Anxiété o Dépression o Trouble de stress post-traumatique (TSPT) o Autre

Exemple 1: Entorse cheville. ÉVALUATION INITIALE: entorse cheville

M.S - Direction de la réglementation et du contentieux - BASE DE DONNEES. REFERENCE : B O N 5070 du 2 janvier 2003

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

Tarifs de l hôpital universitaire pédiatrique de Bâle (UKBB)

Genou non traumatique

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

FRACTURE-LUXATION DE LACHEVILLE (A propos de 61 cas)

Au programme. Les blessures fréquentes chez les coureurs de fond

La prise en charge de votre spondylarthrite

Conduite à tenir devant une morsure de chien (213b) Professeur Jacques LEBEAU Novembre 2003 (Mise à jour mars 2005)

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

ICI VOUS ÊTES QUELQU'UN CENTRE HOSPITALIER DE CORNOUAILLE "VOTRE IDENTITÉ C EST VOTRE SÉCURITÉ"

REEDUCATION APRES RUPTURE DU LIGAMENT CROISE ANTERIEUR OPERE

PROTHÈSE TOTALE DE GENOU

Cancer du sein in situ

DOSSIER DE PRESSE OUVERTURE DU NOUVEL HOPITAL DE CANNES. Service Communication Tel Fax a.helbert@ch-cannes.

La prise en charge de votre polyarthrite rhumatoïde

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

journées chalonnaises de la thrombose

prise en charge médicale dans une unité de soins

Certificat SSO de formation postgrade en médecine dentaire générale

PRISE EN CHARGE DES DOULEURS DU POST-PARTUM ET DES DOULEURS POST-CHIRURGICALES MARTINE CORNILLET-BERNARD

Insuffisance cardiaque

COMMISSION NATIONALE D EVALUATION DES DISPOSITIFS MEDICAUX ET DES TECHNOLOGIES DE SANTE. AVIS DE LA COMMISSION 08 février 2011 CONCLUSIONS

Articulations du coude et de l avant-bras

Programme «Implantologie en pratique privée» Ardentis Clinique Dentaire Lausanne Flon Hiver 2012 Lausanne, Suisse

La solution santé et prévoyance modulable de Generali.

Depuis l'an 2000, le Ministère de la Santé Publique (MSP) a mis en place une procédure d accréditation pour améliorer la qualité des services

Accessibilité d'un bâtiment d habitation collectif neuf

Assurance-maladie complémentaire (LCA)

LA PROTHESE TOTALE DE GENOU

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

Médecine Physique Prévention de la maladie thrombo-embolique veineuse. Pr Philippe NGUYEN Vendredi 17 Décembre 2010

IFAS 11 décembre janvier M. BLOT Ergothérapeute. CHU de NIMES

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

BULLETIN DE SOUSCRIPTION

INNOVATION De la rééducation au sport santé. LPG crée le Neuro

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Modifications par rapport à la Version 1.56 / Release :

Orthèses Pied / Cheville

LE TRAVAIL SUR ÉCRAN DANS LA BRANCHE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS

Que représentent les Spondyloarthrites Axiales Non Radiographiques? Pascal Claudepierre CHU Mondor - Créteil

Manutentions manuelles Statistique nationale / Ile de France 1992

Migraine et Abus de Médicaments

Transcription:

ANNEXES A LA GRILLE DE RECUEIL DE DONNEES : L ENTORSE DE LA CHEVILLE EN PREMIER RECOURS CHEZ L ADULTE NON SPORTIF DEFINITION MEDICALE DE L'ENTORSE DE CHEVILLE : lésion d'un ligament n'entraînant pas une perte permanente des rapports normaux d'une articulation. Ceci distingue l'entorse de la luxation pour laquelle l'articulation perd ses rapports normaux de façon permanente. Classiquement, l'entorse de cheville correspond à une atteinte les ligaments externes entre le tibia, le talus (ancien astragale et le calcanéus. Par extension, on entend par entorse de cheville les entorses de n'importe quelles articulations de la cheville et du pied. Plusieurs articulations sont concernées : Articulation talo-crurale (entre le tibia, le talus et le calcanéus avec 2 types d'entorses : soit externe (l'entorse classique de loin la plus fréquente : 90% des entorses de cheville soit interne (beaucoup plus rare Articulation sous-talienne (entre le talus et le calcanéus et médio-tarsienne entre le talus, le naviculaire (ex-scaphoïde tarsien et le cuboïde : entorse du médio-pied, souvent liées, Articulation entre naviculaire, 1er métatarsien et les 3 cunéiformes : entorse de Lisfranc QUELQUES CHIFFRES : 15 à 20% des traumatismes sportifs ; 1 cas / 10 000 habitant / jour ; Coût journalier = 1,2 million euros RAPPELS ANATOMIQUES : La cheville a une double fonction : statique d appui au sol et dynamique de propulsion. Les forces sont transmises par le biais du tibia essentiellement sur l os dénommé talus, qui fait office de relais vers le talon et l avant pied. La stabilité, en particulier en cas de sol irrégulier, est assurée par un système ligamentaire interne et externe. La transmission des forces verticales crée naturellement un déséquilibre du pied vers l intérieur, compensé par un puissant système ligamentaire interne. L équipement ligamentaire externe est lui beaucoup plus fragile, car moins souvent mis en tension. Le ligament latéral externe est formé de 3 faisceaux Images extraites du site : Entorse de la cheville : Docteur Ivan PROTHOY http://www.clinalpsud.com/homme_mouvement/hom_trauma_entors_cheville.htm

ENTORSE EXTERNE DE CHEVILLE : concernant le ligament collatéral latéral (ex latéral externe de l'articulation talo-crurale qui représente 90% des entorses de chevilles. Mécanismes des lésions Dans l entorse externe de cheville, la plante du pied regarde en dedans de manière forcée, ce qui étire ou rompt les faisceaux ligamentaires (figure 2. Les faisceaux antérieur, puis moyen et enfin postérieur sont successivement touchés en fonction de la violence du traumatisme. CLASSIFICATION DES LESIONS ET GRAVITE DES ENTORSES : Stade 0 = pas de rupture ligamentaire : seul le faisceau antérieur du ligament collatéral est étiré, on parle d entorse bénigne Stade 1 = rupture partielle du faisceau antérieur : on parle d entorse de gravité moyenne. Stade 2 = rupture complète des faisceaux antérieur et moyen : on parle d entorse grave. Stade 3 = rupture complète des 3 faisceaux (antérieur, moyen et postérieur du ligament collatéral latéral : on parle d entorse grave. PRISE EN CHARGE IMMEDIATE DU TRAUMATISME DE CHEVILLE L'application du protocole RICE (Rest = repos, Ice = glace, C = compression, E = élévation est préconisée. Il est conseillé l'arrêt immédiat de l'activité. Dans un deuxième temps une contention ou immobilisation temporaire est réalisée afin de limiter la douleur et surtout l'œdème de la cheville. Un glaçage soigneux en protégeant la peau et une élévation sont également effectués. Traiter la douleur par des Antalgiques* Antalgiques de type 1 ou 2 des paliers OMS Les AINS oraux : aucune étude ne prouve la supériorité des AINS par rapport aux antalgiques. Les topiques AINS sont efficaces sur l œdème et la douleur. BILAN : a Éliminer d'abord une pathologie grave qui va demander une intervention prioritaire et une orientation vers un SAU hospitalier b Faire un examen clinique complet de la cheville et du pied qui va permettre de : Reconnaître l'articulation atteinte Définir avec précision le ligament touché et le type de lésion : Dénombrer les faisceaux lésés Evaluer l'importance de la lésion (simple distension ou rupture qui peut être partielle ou complète, simple ou multiple. Répertorier des lésions associées : pas de signes en faveur d une fracture : malléole latérale, os naviculaire, 5ème métatarsien pas de signes en faveur d une lésion associée : luxation des tendons fibulaires (contraction contrariée indolore et n entrainant pas instabilité, fracture parcellaire du dôme du talus c Conclure par un bilan lésionnel précis qui évaluera le type d entorse et sa gravité selon la classification officielle stades 0 à 3 d Bilan radiologique : Clichés simples de cheville (face, profil strict (analysant corticale postérieure de la malléole fibulaire et processus latéral du talus et en rotation interne 20 (dégageant face latérale du talus, malléole fibulaire et interligne talo-fibulaire en recherchant systématiquement un arrachement du dôme du talus devant le moindre signe de gravité (douleur exquise en regard d un site de fracture potentielle [chez l enfant, non concerné ici : 12% des entorses de chevilles étiquetées aux urgences sont en fait des fractures. De plus, les entorses chez l enfant sont assez rares, les arrachements de l os étant beaucoup plus fréquents (zone de faiblesse] En cas de présence d au moins un des critères d Ottawa, démarche pouvant faire diminuer de 20% à 30 % la prescription de radiographies avec une incidence économique évidente : o Un patient âgé de plus de 55 ans o Incapacité de se mettre en appui o Impossibilité de faire 4 pas

o Douleur à la palpation osseuse du bord postérieur (sur une hauteur de 6 cm ou de la pointe de l une des 2 malléoles, de l os naviculaire ou de la base du 5 métatarsien. Si suspicion clinique d une lésion du pied associée : ajouter radiographies du pied centrées sur le siège de la douleur qui aura été précisé sur la prescription Si doute sur le médio-pied, cliché de 3/4 déroulé latéral du pied ( face latérale du talus, du calcanéum, du cuboïde et la base du 5ème métatarsien e Autres techniques (clichés dynamiques, scanner, échographie, arthrographie, IRM : en dehors de l urgence, du ressort du spécialiste et généralement réservées à des tableaux chroniques, chirurgicaux ou concernant des sportifs de haut niveau*: Echographie : pour visualiser le ligament atteint et découvrir des lésions associées (arrachement osseux, lésion tendineuse... Examen complémentaire non invasif très utile pour améliorer la précision du diagnostic d'entorse mais nécessite un échographiste entrainé à la méthode IRM : excellente sensibilité mais difficile d accès dans le contexte de l urgence Scanner : utile en cas de suspicion de fracture ostéochondrale du dôme ou d arrachement osseux TRAITEMENT : favorisant le traitement fonctionnel (par rapport à l immobilisation stricte, c est-à-dire permettant la reprise d activité la plus rapide (grade B, avec immobilisation partielle et amovible (attelle AirCast (pour une cicatrisation organisée, complétée par rééducation précoce (pour favoriser l absence d amyotrophie immobilisation relative par orthèse semi-rigide amovible (type attelle AirCast ou Attelle rigide montée sur chaussure BMT 1 AXMED (remplace le plâtre. Tailles S < 38, M/L : 39 43, L > 44 Une prévention du risque thromboembolique par HPBM est à discuter Une mobilisation précoce est toujours souhaitable* La rééducation doit être la plus précoce possible (grade B* La reprise de l appui s effectue en fonction de la douleur (accord professionnel* Entorses bénignes ou moyennes : traitées fonctionnellement par bandages adhésifs ou cohésifs éventuellement après protocole RICE Si rupture isolée du faisceau antérieur du LCL (entorse moyenne gravité avec une douleur isolée sur son trajet = Glace, AINS en local, et Chevillière semi-rigide uniquement pour la douleur mais on peut ne pas immobiliser. Si entorse grave c.-à-d. une rupture des faisceaux antérieur et moyen du LCL (Douleur exquise sur son trajet : écho pour confirmation : Chevillière semi-rigide (Air Cast, AXMED, etc immobilisation de 5 semaines Chirurgie si association à une lésion ostéochondrale, ou à une lésion talienne ou à une luxation des tendons fibulaires Pas d indication chirurgicale formelle si arrachements osseux d insertion et lésions d étirement des tendons fibulaires : attitude identique aux lésions isolées du ligament collatéral latéral Chirurgie à discuter pour l entorse grave isolée chez le sujet jeune et sportif PRÉVENTION DES COMPLICATIONS THROMBOEMBOLIQUES À INSTAURER LORS DES IMMOBILISATIONS La 1 re injection sera faite à l hôpital puis relais par un traitement ambulatoire. Évaluer la capacité du patient à pratiquer des auto-injections. Poursuite du traitement jusqu à reprise d une mobilité normale. HBPM MILIEU MEDICAL MILIEU CHIRURGICAL Enoxaparine (Lovenox Risque modéré : 1 dose de 2 000 UI/24 h 1 dose de 4 000 UI / 24 h Risque élevé : 1 dose de 4 000 UI/24 h Nadroparine (Fraxiparine Risque modéré : 1 dose de 2 850 UI/24 h Pas d AMM en préventif Risque élevé : 1 dose de 38 UI anti-xa/kg/24 h Daltéparine (Fragmine Risque modéré : 1 dose de 2 500 UI/24 h 1 dose de 5 000 UI/24 h Risque élevé : 1 dose de 5 000 UI/24 h Tinzaparine (Innohep Risque modéré : 1 dose de 2 500 UI/24 h Pas d AMM en préventif Risque élevé : 1 dose de 4 500 UI/24 h

Surveillance des plaquettes : Avant la 1 re injection ou au plus tard dans les 24 h après l instauration du traitement Puis deux fois par semaine Extrait des recommandations ANAES : Recommandations pour les pratiques de soins : rééducation de l entorse externe de la cheville janvier 2000 Référentiel d auto-évaluation des pratiques en masso-kinésithérapie : Rééducation de l entorse externe de la cheville Novembre 2004 REEDUCATION FONCTIONNELLE : qui doit être entreprise précocement, systématique quelle que soit l attitude thérapeutique, en cas de traitement fonctionnel (attelle amovible ou après ablation d une contention rigide comprenant la lutte contre les troubles trophiques, la raideur articulaire et l amyotrophie et surtout la rééducation proprioceptive pour permettre la mémorisation et l automatisation de la protection articulaire active La rééducation doit être aussi précoce que possible dès que la douleur l autorise avec prévision de 10 à 20 séances* Le bilan de rééducation comprend des indicateurs de surveillance. Ils permettent de suivre l évolution de différents paramètres. Douleur : mesurée avec une échelle visuelle analogique (100 mm (EVA, de manière spontanée en décharge et en charge (lorsque l appui est possible (accord professionnel Œdème : étudié en pratique par la mesure centimétrique du périmètre bi-malléolaire, comparativement au côté sain. Pour des mesures utilisables lors de protocoles d autres mesures sont plus fiables. La présence d un hématome ainsi que sa situation peuvent être précisées (accord professionnel. Mobilité : Si les épreuves sont réalisables par le patient, la mobilité de la cheville est étudiée en décharge et en charge *Société française de médecine urgente - Actualisation de la conférence de consensus : L'entorse de cheville aux urgences (1 version en avril 1995 : A. Leuret, J.P. Sommereisen, J.M. Philippe, C. Le Gall, C. Busseuil, F, Carpentier, S. Le Goff, P. Atain-Kouadio, O. Fougeras, S. Stempfle, L.Picault : SFMU ; 06/2004 RAPPEL DES REGLES D OTTAWA : (critères non validés pour les patients d âge supérieur à 55 ans, devant pouvoir être utilisés chez l enfant et l adolescent* La radiographie est justifiée pour tout patient présentant une douleur de la région malléolaire et/ou du tarse s il présente l un des critères suivants : Pour la cheville : existence d une douleur de la région malléolaire associée à : n appui immédiatement et au SAU (impossibilité de faire quatre pas ou Pour le tarse : existence d une douleur de la région du tarse associée à : incapacité de se mettre en appui immédiatement et au SAU (impossibilité de faire quatre pas ou L utilisation de ces critères ne doit pas occulter le bon sens clinique. Judd et col. (11 ont réalisé en 2002 une revue de la littérature consacrée aux fractures du pied passées inaperçues lors d un traumatisme de cheville. Ils rappellent que les études qui ont permis l établissement des critères d Ottawa ont porté sur des populations chez lesquelles il n y avait que peu de fractures de l astragale et du calcanéum. Il convient donc de rester vigilant et de ne pas oublier la valeur de l examen clinique chez ces patients pour lesquels la marche est parfois possible. Il faut savoir demander une radiographie devant une douleur localisée sur un site de fracture potentielle. En-dessous de 18 ans, les cartilages de croissance n étant pas soudés, une entorse doit faire évoquer une fracture de ces cartilages (fracture de Salter. La fréquence des atteintes de ces cartilages de croissance s explique par le fait que les ligaments sont beaucoup plus résistants. Le risque de passer à côté d une fracture du pied ou de la cheville est particulièrement limité si l on respecte un des critères d Ottawa, à savoir reconvoquer systématiquement toute entorse de cheville dans les 5 jours et demander des clichés en l absence d amélioration. Les investigations radiographiques aux Urgences doivent être limitées à des clichés standard simples. Trois incidences semblent souhaitables pour la cheville : face, mortaise (face en rotation interne de 20 et profil. Les autres techniques (clichés dynamiques, scanner, échographie, arthrographie, IRM ont du ressort du spécialiste et généralement réservées à des tableaux chroniques, chirurgicaux ou concernant des sportifs de haut niveau.

CHRONOLOGIE DE LA REEDUCATION DE L ENTORSE EXTERNE DE LA CHEVILLE :