Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1



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Transcription:

Eco-Fiche Janvier 2013 BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1 Retour sur l année 2012 : l atonie En 2012, le Produit Intérieur Brut (PIB) s est élevé à 1 802,1 milliards d euros, soit un niveau similaire à celui constaté en 2007. La croissance trimestrielle a surtout été soutenue par des évènements ponctuels qui lui ont parfois permis de ne pas être négative. - Au premier trimestre, la croissance du PIB a été nulle. Les dépenses de consommation des ménages ont été quasiment stables (+0,1 % après -0,1 % fin 2011) et ce malgré la consommation d énergie liée à la vague de froid de février (+7,5 %). L investissement des entreprises s est replié au début de l année (-1,5 % après +1,7 % fin 2011). - Au deuxième trimestre, le PIB a reculé de 0,1 %. Alors que l investissement des entreprises a légèrement progressé (+0,6 %), les dépenses de consommation des ménages ont reculé de 0,2 %. - Au troisième trimestre, le PIB s est faiblement accru (+0,1 %). Les dépenses de consommation des ménages (+0,2 % dont +3,9 % en achats de vêtements liés aux soldes d été) et surtout les exportations ont soutenu la croissance. En effet, les ventes de matériels de transport ont fortement rebondi (+7,4 % après -0,7 %) tirées par les ventes aéronautiques et spatiales (évaluées à 5 milliards d euros). L investissement des entreprises a reculé de 0,6 %. - Au quatrième trimestre, le PIB s est replié de 0,2 % : aussi bien les ménages que les entreprises ont fait preuve de prudence puisque la consommation a diminué de 0,1 % et l investissement des entreprises a reculé de 0,3%. Seules les dépenses de consommation du secteur public ont soutenu la croissance (+0,4 %). Ainsi, la croissance pour 2012 est estimée à + 0,1 % après une hausse de 1,7 % en 2011 et de 1,6 % en 2010. Ce rythme de croissance pourrait être le nouveau «standard» de l économie française. En effet, si on analyse la croissance des années 2010 et 2011, on s aperçoit qu il s agit d une «croissance de rattrapage» soutenue par le plan de relance, après une année 2009 marquée par un fort recul (-3,1 %). Si l économie française peine à retrouver un rythme de croissance comparable à celui qu elle connaissait avant la crise (+2 % en moyenne entre 2000 et 2007), c est surtout parce qu elle ne bénéficie d aucun soutien tangible. En outre, le niveau d endettement public ne laisse aucune marge de manœuvre budgétaire. Au troisième trimestre 2012, la dette publique a atteint 1818,1 milliards d euros, soit une baisse de 14,5 milliards d euros. Elle se situe désormais à 89,9 % du PIB (contre 91,1 % au trimestre précédent). La dette oscille, ainsi, autour du seuil de non solvabilité (90 % du PIB). Il faut donc craindre que la charge de la dette progresse plus rapidement que la croissance et 1 Les données suivantes, sauf mention contraire, proviennent du point de conjoncture de l INSEE paru en décembre 2012. jwitz@cgpme.fr - 01 47 62 73 73 1

les recettes, entrainant un effet «boule de neige». D ailleurs, la détention de la dette par les nonrésidents a tendance à diminuer depuis juin 2011, ce qui peut refléter une certaine défiance des investisseurs vis-à-vis de la dette publique française. Dans un contexte de réduction de l endettement public, les moteurs de la croissance sont à l arrêt aussi bien au niveau interne, qu externe. Au niveau des ménages Le moral des ménages a été maussade durant toute l année 2012 : l indicateur correspondant s est situé en dessous de sa moyenne de longue période. Toutefois, on constate un effet «élection présidentiel» : l indicateur s est accru de manière quasiment régulière entre les mois de janvier et de mai. Sitôt passées les élections, cet indicateur s est brusquement retourné. Les ménages estiment, en effet, que leur niveau de vie se dégrade : le chômage pèse fortement sur ce ressenti. - Un chômage en forte augmentation Le nombre chômeur inscrits à Pôle Emploi en catégorie A, B, C, n a cessé de s accroître depuis 2 ans pour atteindre fin 2012, 4,617 millions de personnes soit une hausse de 9,2 % en un an. Il s agit du niveau le plus élevé depuis que cette statistique existe, c'est-à-dire depuis janvier 1996. Ce qui est le plus préoccupant, c est l augmentation quasi constante (+0,9 % par mois) du nombre de personnes inscrites en catégorie A, c'est-à-dire celle rassemblant les personnes n ayant aucun emploi. La barre des 3 millions de chômeurs a même été franchie à partir du mois d août et à la fin du mois de novembre, cette catégorie comptabilisait 3,1333 millions de personnes. Ce niveau n avait pas été atteint depuis janvier 1998. Par ailleurs, le chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) a atteint 9,8 % de la population active (contre 9,2 % en 2011). Il s agit de son niveau le plus élevé depuis 1999. - qui se répercute sur la consommation et sur l épargne Deux facteurs ont pesé sur le pouvoir d achat : le chômage et, dans une moindre mesure, le niveau des prix. Celui-ci a augmenté de 2 % en moyenne sur l année 2012 (après +2,1 % en 2011). Parallèlement, la hausse du chômage et le manque de perspectives ont réduit la progression des salaires : en juin 2012, le salaire mensuel de base de l'ensemble des salariés a été stable (+0,5 % sur trois mois). Par conséquent, la baisse du pouvoir d achat par unité de consommation s est accélérée en 2012 (-0,8 % en 2012 après -0,1 % en 2011). Dans un tel contexte, les ménages ont adopté un comportement prudent. La consommation totale a été stable en 2012 après une très légère hausse en 2011 (+0,2%). Elle a surtout fait l objet d arbitrage : - Au premier trimestre, les ménages ont arbitré entre les différents postes de consommation en privilégiant les dépenses en énergie liée à la vague de froid de février (+7,5 %) au détriment des produits manufacturés (-0,7 %). - En l absence de facteur stimulant et du fait du ralentissement des dépenses en énergie (+3,4%), les dépenses de consommation ont reculé de 0,2 % au deuxième trimestre 2012. - La consommation totale s est légèrement accrue au troisième trimestre (+0,2 %) du fait du rebond des achats de vêtements liés aux soldes d été (+3,9 % après -5,9 % au deuxième trimestre). - Au quatrième trimestre, la consommation des ménages se replierait de 0,1 %. Tous les postes seraient touchés, ce qui reflète la prudence des ménages. jwitz@cgpme.fr - 01 47 62 73 73 2

Parallèlement, les ménages maintiennent une épargne de précaution : le taux d épargne atteint 16,1 % en 2012 après 16,2 % en 2011. Il s agit de l un des taux les plus hauts depuis le début des années 2000. Au niveau des entreprises Trois éléments ont pesé sur les décisions des entrepreneurs : - Le climat des affaires au plus bas depuis 2009 Le manque de perspectives d activité ainsi que l atonie de la consommation et la hausse anticipée des prélèvements obligatoires ont pesé sur le climat des affaires. L indicateur correspondant a baissé de manière quasiment constante depuis avril 2012 et a atteint en octobre son niveau le plus bas depuis 2009. Il faut noter que tous les secteurs sont touchés par cette dégradation. Parallèlement, en 2012, 84,5 % des gérants de PME (après 76 % en 2011) se sont dits inquiets au sujet de la conjoncture actuelle, soit un indicateur à son plus haut niveau depuis la création du baromètre KPMG-CGPME : o Bien que la pression sur les coûts ait tendance à se relâcher, elle a concerné 58,5 % des PME en 2012 (contre 64 % en 2011). o La perte de chiffre d affaires reste l une des difficultés de plus en plus souvent évoquées par les chefs d entreprise : en 2012 elle a été citée par 46,3 % des chefs d entreprise contre 40 % en 2011. - Le taux de marge des sociétés non financières au plus bas depuis 1985 En 2012, le taux de marge des sociétés non financières continue de se réduire : il a atteint 28,2 % contre 28,5 % en 2011, soit son niveau le plus bas depuis 1985. Il faut noter que dans le même temps les prélèvements obligatoires se sont accrus de 0,1 point en un an pour s établir à 44,9 % en 2012. - L accès au financement est toujours difficile pour les PME En 2012, 69,5% des dirigeants de PME ont subi au moins une mesure de restriction sur leurs conditions de financement (après 71 % en 2011). De même, si d après les enquêtes de la Banque de France, les critères d octroi des crédits aux entreprises n ont pas changé durant l année, ils n ont pas non plus été assouplis. Par ailleurs, les établissements bancaires font face à une stagnation de la demande de crédit, ce qui peut signaler l inertie de l activité des entreprises. En conséquence de ces difficultés, le nombre de défaillances s est maintenu à un niveau élevé : en 2012, 61 121 défaillances d entreprises ont été comptabilisées, après 59 695 pour l ensemble de l année 2011. Depuis la forte augmentation du nombre de défaillances en 2009 (+ 14 % par rapport à 2008), les défaillances peinent à se replier. En 2012, elles se sont même accrues de 2,4 % (contre une baisse de 1 % en 2011). Dans un tel contexte, les entrepreneurs ont dû freiner la production et reporter leurs plans d investissement. - L indice de la production industrielle, a reculé de 2,2 % en 2012 compensant la hausse observée en 2011 (+1,7 %) retrouvant, son niveau de 2010. De même, le taux d utilisation des capacités de production 2 marque le pas à partir du mois d avril 2012. Pour l ensemble de l année 2012, ce taux s élève à 80 % contre 82,3 % en 2011 et 85 % en moyenne. Il s agit de l un des taux les plus bas depuis que la statistique existe (1976). La production globale a fortement ralenti en 2012 (+0,3 % contre +1,9 % en 2011). 2 Il s agit des capacités de production effectivement mobilisées pour la production par rapport à l'ensemble des capacités de production potentiellement disponibles jwitz@cgpme.fr - 01 47 62 73 73 3

- Dans le même temps, les entreprises ont réduit leurs stocks en 2012 ce qui a pesé sur la croissance : la contribution des stocks à la croissance s est établie à -0,9 % (contre +0,8 % en 2011). - Parallèlement, les entrepreneurs ont été prudents en matière d investissement. La formation brute de capital fixe recule de 0,2 % en 2012 après une hausse de +5,1 % en 2011. La croissance en 2012 a été marquée par un environnement européen défavorable A la fin de l année 2012, le commerce mondial a ralenti : après s être contracté au troisième trimestre 2012 (-0,2 % après +0,5 %), le commerce mondial aurait stagné au quatrième trimestre. Sur l ensemble de l année 2012, la progression des échanges se limiterait à +2,0 % contre +5,8 % en 2011. En 2012, le déficit du commerce extérieur a atteint 64,926 milliards d euros, soit une amélioration du solde de 13 %, ce qui ne permet pas de compenser le creusement du déficit de 42 % observé en 2011. Cette évolution est liée au fait que : - D une part les exportations ont été tirées par des événements ponctuels tels que les livraisons aéronautiques et spatiales en septembre. En observant l année dans son ensemble, on constate que la progression des exportations a été plus modérée qu en 2011 (+4 % en 2012 après +9 % en 2011). - D autre part, les importations ont nettement ralenti au cours de l année (+1 % en 2012 après +13 % en 2011), en particulier depuis le mois de septembre : le fait que les importations n aient quasiment pas évolué correspond au ralentissement de la consommation interne. La zone euro est toujours soumise à d importantes tensions sur le marché des dettes souveraines. La crise espagnole est venue se greffer sur la crise grecque alors que celle-ci n était pas encore résolue. Cette succession de crises a impacté la crédibilité de la zone euro, contraignant ses membres à mettre en place des plans de rigueur drastiques. Ainsi, l activité économique de nos partenaires commerciaux a été de nouveau peu dynamique : Croissance 2012 Taux de chômage au 31 octobre Consommation 3ème trimestre ZONE EURO Royaume- Uni France Espagne Allemagne Italie -0,4 % -0,3 % +0,2 % -1,4 % +0,8 % -2,3 % 11,7 % 7,8 % 10,7 % 26,2 % 5,4 % 11,1 % -1,3 % +2,2 % -0,2 % -2,3 % -0,2 % -3,8 % Source: EUROSTAT jwitz@cgpme.fr - 01 47 62 73 73 4

2013 : des ressemblances avec 2009, les marges de manœuvre en moins La croissance pour l année 2013 est évaluée à 0,1%, l INSEE tablant sur une stabilisation de l activité au début de l année. En 2013, les ménages, les entreprises et l Etat devront affronter deux chocs alors que leurs marges de manœuvre sont extrêmement réduites. Choc de la rigueur L objectif du gouvernement est de ramener le déficit public à 3 % du PIB. Ainsi, depuis plus d un an, les plans de rigueur successifs se sont élevés à 45 milliards d euros, soit 2,2 % du PIB 3. De même, pour 2013, le taux de prélèvement obligatoires atteindrait 46,3 % en 2013 après 44,9 % en 2012 4. Il s agit du taux le plus élevé depuis 1960. Or, les moteurs internes de la croissance sont grippés et rien ne prévaut la croissance pour réduire durablement le déficit. La consommation des ménages continuera d être marquée par l attentisme et la précaution : la hausse des dépenses de consommation des ménages sera d ailleurs très légère (+0,1 %). Quasiment tous les secteurs seront impactés par cette prudence. Si on peut éventuellement s attendre à ce qu au mieux le taux chômage et l inflation soient stables, la croissance des prélèvements obligatoires viendra contrecarrer cet effet positif et réduire le pouvoir d achat des ménages. Les autorités publiques estiment que la ponction sur l épargne permettra de stimuler la consommation. Or, comme en 2012, cette ponction sera partielle : les ménages à fort revenu pourraient désépargner pour faire face au choc fiscal. Toutefois, la ponction sur l épargne servant à couvrir le choc fiscal, cela ne correspond en rien à de la consommation. De même, ce mouvement sera compensé par la hausse de l épargne de précaution des ménages appartenant à la classe moyenne. Ainsi, la baisse du pouvoir d achat et la volonté de maintenir une épargne de précaution auront raison de la consommation globale des ménages Le niveau d inflation pourrait être déterminant : comme par le passé, tout ralentissement de l inflation sera épargné. C est cette épargne marginale qui servira à ajuster les dépenses de consommation. Parallèlement, les entreprises sont à bout de souffle et elles adoptent, elles aussi, un comportement prudent et attentiste. Même si l on suppose qu au mieux le taux de marge se stabilisera à son niveau actuel, historiquement bas, le manque de perspectives d activité ainsi que la pression fiscale auront pour conséquence l atonie de la production, qui sera stable en 2013, le recul de l investissement (-0,4 %) et la hausse des défaillances. Actuellement, le nombre de défaillances est si élevé qu on peut estimer que les entreprises demeurant actives sont parmi les plus résistantes, que ce soit, par exemple, au niveau de leur capacité de financement ou encore de la préservation de leur marge. Toutefois, ce sont ces entreprises qui vont subir une nouvelle fois la rigueur, ébranlant leur résistance. Ainsi, l objectif des entreprises en 2013 sera la préservation de leur taux de marge, évalué à 28,6 % pour 2013, après quatre années de crises. En outre, étant donné les aléas entourant le budget, on peut supposer que la prévision de croissance sur laquelle est basé le PLF 2013 (+0,8 % contre +0,1 % selon l INSEE) fera l objet de nombreuses 3 Données XERFI décembre 2012 4 Conseil des prélèvements obligatoires jwitz@cgpme.fr - 01 47 62 73 73 5

révisions. Or, chaque révision à la baisse engendre des millions d euros supplémentaires à la charge des entreprises provoquant un recul de leur rentabilité. Par conséquent, le repli de l investissement, de la production des entreprises ainsi que le report des plans d embauches éloignent toute perspective de reprise à court terme : le cercle vicieux observé en 2012 continuera d opérer au niveau national amplifié par la hausse des prélèvements obligatoires. D autant plus que sur le plan extérieur, la France devra subir un nouveau choc de compétitivité. Choc de compétitivité Au premier semestre 2013, le commerce mondial pourrait légèrement rebondir (+0,6 % au cours des deux premiers trimestres 2013 contre -0,2 % au dernier trimestre 2012) soutenu par l accélération des économies émergentes. Toutefois, la demande de nos partenaires européens ne retrouverait pas son rythme de croissance moyen de long terme. En effet, un cercle vicieux, similaire à celui qui s applique en France, opère dans de nombreux pays européens où la croissance sera donc ténue : même l Allemagne fera les frais de ce manque de vigueur. Croissance 2013 ZONE EURO Royaume- Uni France Espagne Allemagne Italie -0,2 % +0,6 % +0,1 % -1,4 % +0,5 % -0,8 % Pour la deuxième partie de l année 2013, le commerce international pourrait repartir progressivement. Toutefois, certains de nos partenaires européens auront renforcé leur compétitivité du fait du recul des coûts salariaux lié aux politiques de rigueur. Ainsi la France serait moins compétitive non seulement relativement à l Allemagne, mais aussi relativement à d autres pays européens, notamment l Espagne. De nouvelles parts de marché à l exportation seront donc perdues. Au total, la contribution du commerce extérieur à la croissance resterait nulle début 2013. jwitz@cgpme.fr - 01 47 62 73 73 6