Infos, Intox et Alternative pour le financement des retraites et de la protection sociale et la compétitivité Contribution au débat Daniel SANCHIS Paris mai 2010
La part de la richesse nationale produite consacrée à payer les cotisations sociales n a jamais été aussi faible depuis 50 ans La part des cotisations sociales dans la valeur ajoutée ne cesse de baisser depuis le milieu des années 80 23% 22% 21% % Valeur ajoutée nette 20% 19% 18% 17% 16% 15% 14% 1959 1961 1963 1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 Source : Insee Compte Nationaux Tableau T 3101 Sociétés non financières et calculs DEGEST 2
Des solutions simples, réalistes et durables Il suffirait de revenir au niveau de cotisations de l an 2000 pour éponger le déficit actuel des retraites (34 milliards d euros). Entre 1959 et 1989 les cotisations sociales collectées en France étaient inférieures à la rémunération du Capital. En 2008, les dividendes versés représentent 2,3 fois le montant de toutes les cotisations sociales (employeurs et salariés) payées. Il suffirait de prélever 9,4% de la rémunération du capital pour annuler le déficit de l année. Cette alternative peut se faire par une modification du système pour favoriser un emploi stable pour tous, un travail digne et une santé améliorée. Cela permettrait de réduire le déficit de l Etat d un tiers cette année. Cela représente 540 euros par habitant et laisserait encore aux actionnaires un revenu pour l année de 5 240 euros par habitant. 3
Ce n est pas la rémunération du travail qui pèse sur la compétitivité de la France. D après les chiffres de l INSEE, le coût du capital par habitant a augmenté en 50 ans 3,6 fois plus vite que celui des cotisations sociales, 4,7 fois plus vite que celui du salaire net et l investissement productif 3,3 fois plus vite que celui de la création de richesse Variation 1959-2008 (coefficient multiplicateur) 60 50 52,0 40 Source INSEE, INED, calculs DEGEST 30 20 10 0 15,7 Valeur ajoutée nette 11,7 11,0 Rémunération du travail dont salaires nets de cotisations sociales 13,6 dont Cotisations sociales Rémunération du capital 11,1 Investissement 4
Seule la rémunération du capital a augmentée sa part dans la richesse créée dans les 50 dernières années Evolution de la répartition de la valeur ajoutée des entreprises non financières en France sur la période 1959-2008 50,0% 45,0% 44,7% 40,0% 35,0% 31,3% 1959 2008 33,9% % valeur ajoutée 30,0% 25,0% 20,0% 15,0% 10,0% 17,0% 14,8% 10,2% 28,1% 20,0% 5,0% 0,0% Salaires nets Cotisations sociales Rémunération du capital Investissement Source Comptes de la Nation Insee Tableau T_301 Pour 100 euros de richesse créée, la rémunération du capital a augmentée de 23,7 qu elle a pris pour : 15,6 aux salaires, 2,2 aux cotisations sociales et 8,1 euros à l investissement productif 5
C est la tendance qui doit s inverser Evolution de la VA nette par habitant et de son affectation à la rémunération du travail, du capital et à l'investissement (1959-2008) 5 000 Indice base 100 en 1959 (euros constants) 4 000 3 000 2 000 1 000 Valeur ajoutée nette Rémunération du travail Rémunération du capital Investissement 0 Source : Insee Tableaux T 3101 Sociétés non financières, DODT 1, Indice prix 000671193 et calculs DEGEST 6
Arrêter la manipulation de l information sur les retraites Ce ne sont pas les salariés qui vivent et se soignent au dessus de leurs moyens, ce sont les actionnaires qui vivent au dessus des moyens du pays. L évolution démographique n est pas un problème de court terme. Il convient de prendre le temps de l étudier. Le gaspillage des ressources planétaires, les inégalités devant la mort, les risques de guerre et la domination des marchés financiers sont des problèmes autrement plus graves et urgents que celui de l allongement de la durée de vie dans les pays développés. La question qui se pose n est pas celle de répartir l effort entre les riches et les pauvres, mais celle d inverser la tendance de l évolution de la répartition des richesses qui en prend toujours plus pour les actionnaires et qui en donne toujours moins aux salariés. C est cela qui handicape l avenir de l humanité. 7