j ournée La maladie coeliaque La maladie coeliaque est beaucoup plus Y avez-vous pensé? de gastroentérologie

Documents pareils
Comprendre la MALADIE COELIAQUE

Programme de certification sans gluten. Jim McCarthy Directeur général Association canadienne de la maladie cœliaque

Pour ou contre le gluten? Qu est-ce que le gluten?

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

Premier document international pour la définition de la sensibilité au gluten (Gluten Sensitivity)

L hépatite C pas compliqué! Véronique Lussier, M.D., F.R.C.P.C. Gastroentérologue Hôpital Honoré-Mercier 16 avril 2015

Régime hypotoxique : aliments autorisé et/ou recommandés ainsi que ceux à éviter

Programme de certification sans gluten

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Infestation par Dipylidium caninum,

Assurance Maladie Obligatoire Commission de la Transparence des médicaments. Avis 2 23 Octobre 2012

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Sécuritaire Fiable Sans gluten Programme de certification sans gluten

Hépatites Auto-Immunes. Critères et Scores Diagnostiques

MALADIES INFLAMMATOIRES DE L INTESTIN :

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Vaccinations pour les professionnels : actualités

Autisme Questions/Réponses

«Comment mieux cerner et satisfaire les besoins des personnes intolérantes ou allergiques à certains aliments?» Avis n 66

L obésité et le diabète de type 2 en France : un défi pour la prochaine décennie. DANIEL RIGAUD CHU de Dijon

Vertiges et étourdissements :

Qu est-ce que la maladie de Huntington?

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

«J ai mal au ventre» :

Celiac ttg Anti-Transglutaminase de Tissu humain ELISA

Apport de la biologie moléculaire au diagnostic des parasitoses

Tâche : Comparer l étiquette de produits alimentaires afin de connaître leur valeur nutritive.

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

MI1:Métabolisme et Nutrition Séméiologie des troubles du transit Année universitaire

Conduite à tenir devant des troubles digestifs au retour du voyage. Laurent Beaugerie Hôpital Saint-Antoine, Paris

sous-estimée et sous-diagnostiquée

Le test de dépistage qui a été pratiqué à la

L ESPRIT DE CORPS. Vous pourrez lire dans ce bulletin différents articles EDITO >

Trucs du métier. L arthrite psoriasique en l absence du psoriasis. clinicien@sta.ca. Avez-vous un truc? Son épidémiologie et son expression

Lettre circulaire aux Gastro-Entérologues

Unité d enseignement 4 : Perception/système nerveux/revêtement cutané

Que faire devant un résultat positif, négatif ou indéterminé? Elisabeth Bouvet Atelier IGRA VIH JNI Tours 13 Juin 2012

Lombalgie inflammatoire. François Couture Rhumatologue Hôpital Maisonneuve Rosemont Avril 2010

SOIXANTE-SEPTIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE DE LA SANTÉ A67/18 Point 13.5 de l ordre du jour provisoire 21 mars Psoriasis. Rapport du Secrétariat

Mécanismes moléculaires à l origine des maladies autoimmunes

Tuberculose bovine. Situation actuelle

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

Diabète de type 1 de l enfant et de l adolescent

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

Atelier N 2. Consultation de patientes porteuses d une maladie générale

SAUVEZ UNE VIE... EN DONNANT LA VIE!

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

Ordonnance du DFI sur les prestations dans l assurance obligatoire des soins en cas de maladie

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Réintroductions alimentaires chez l enfant. M. Hofer - J.Wassenberg Immuno-allergologie Service de pédiatrie - CHUV

Janvier 2003 PLACE DE L ENDOSCOPIE DANS LES COLITES MICROSCOPIQUES RECOMMANDATIONS DE LA

GUICHET D ACCÈS À UN MÉDECIN DE FAMILLE

Evaluer le risque fracturaire: l outil FRAX (Fracture Risk Assessment Tool)

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

Traitement des hépatites virales B et C

LA SECRETINE ET L AXE CERVEAU-INTESTIN DANS L AUTISME

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

ORDONNANCE COLLECTIVE

Charte nutritionnelle

En savoir plus sur le diabète

La maladie de Berger Néphropathie à IgA

L agénésie isolée du corps calleux

Que sont les. inhibiteurs?

Ordonnance collective

Création de procédures inter-services pour la gestion des essais de phase I à l Institut Gustave Roussy

epm > nutrition Formation & Conseil

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

Hépatite C une maladie silencieuse..

Le dropéridol n est pas un traitement à considérer pour le traitement de la migraine à l urgence

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

La maladie de Still de l adulte

les télésoins à domicile

Compliance (syn. Adhérence - Observance) IFMT-MS-Sémin.Médict.Nov.05 1

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Effets sur la pression artérielle rielle des traitements non-médicamenteux

I Identification du bénéficiaire (nom, prénom, N d affiliation à l O.A.) : II Eléments à attester par un médecin spécialiste en rhumatologie :

N o de contrat : Je demande par la présente une révision de la surprime concernant le numéro de contrat susmentionné. Signé à ce jour de 20

LA PERITONITE INFECTIEUSE FELINE

NOTICE. TRIMEBUTINE MYLAN CONSEIL 100 mg, comprimé

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques

PRECISION ÉLIMINATION DE L INFLAMMATION. mensuel PRECISION

et l utilisation des traitements biologiques

Ville : Province : Code postal : Date de naissance : jour mois année Date de naissance : jour mois année

La chirurgie bariatrique est actuellement reconnue comme une procédure

Les différentes maladies du coeur

Informations sur le cancer de l intestin

LASER DOPPLER. Cependant elle n est pas encore utilisée en routine mais reste du domaine de la recherche et de l évaluation.

Faut-il encore modifier nos pratiques en 2013?

Carte de soins et d urgence

La bêta-thalassémie. La maladie. l Qu est-ce que la bêta-thalassémie? l Qui peut en être atteint? Est-elle présente partout dans le monde?

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

L anémie hémolytique auto-immune

Restitution de l 'atelier 1 Protocoles thérapeutiques et aspects médicaux de la PTME

+ Questions et réponses

L investigation chez la personne infectée par le VIH

Tests de détection de l interféron γ et dépistage des infections tuberculeuses chez les personnels de santé

Transcription:

La maladie coeliaque Y avez-vous pensé? Jean-Daniel Baillargeon, MD, FRCPC Le cas de Marie-Florence Marie-Florence, âgée de 25 ans, vient vous consulter. On a récemment diagnostiqué chez sa sœur Karine une maladie coeliaque. Karine avait des diarrhées malodorantes et perdu beaucoup de poids. Ce n est pas le cas pour Marie-Florence, qui est même plutôt rondelette. Cela vous intrigue, car vous traitez Marie- Florence depuis deux ans pour une anémie ferriprive réfractaire inexpliquée. Se pourrait-il qu elle ait, elle aussi, une maladie coeliaque sans les symptômes classiques? Comment faire pour facilement le savoir? Pourrait-on lui suggérer d éliminer le gluten de sa diète, comme test diagnostic? Le Dr Baillargeon est professeur agrégé à la Faculté de médecine de l Université de Sherbrooke et gastroentérologue au Service du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Quelles sont les caractéristiques de la maladie? La maladie coeliaque est beaucoup plus fréquente qu on l avait cru initialement. On estime, en effet, que 0,5 à 1 % de la population en serait atteinte. La maladie est caractérisée par une destruction de la muqueuse de l intestin grêle, pouvant entraîner des déficits d absorption. Cette destruction est le fruit d une réaction immunitaire contre le gluten, chez des individus génétiquement prédisposés. Quant au gluten, c est un ensemble de protéines retrouvées dans le blé, le seigle, l orge et, dans une moindre mesure, l avoine. La présentation clinique Traditionnellement, la maladie coeliaque était décrite comme un état de malabsorption, avec diarrhée et stéatorrhée, débutant dans l enfance, après l introduction du gluten dans la diète. Il est maintenant reconnu que sa présentation est beaucoup plus diverse (tableau 1). En effet, elle peut survenir à tout âge, puisque 20 % des cas sont diagnostiqués après la cinquième décade. 90 le clinicien avril 2006

La maladie coeliaque De même, chez près de la moitié des individus, il n y a pas de diarrhée significative, et l obésité peut même être observée. La présentation clinique est alors celle de déficits d absorption isolés, notamment l anémie ferriprive, qui en est la manifestation la plus fréquente chez l adulte. On peut aussi retrouver, comme seule atteinte, l ostéoporose, l hypocalcémie, le déficit en vitamine D, en vitamine K, en acide folique ou, plus rarement, en vitamine B12. Chez l enfant et l adolescent, les anomalies de la croissance ou le retard pubertaire peuvent en être l unique présentation. Tableau 1 Parmi les atteintes extra-intestinales qui peuvent aussi être le seul mode de présentation de la maladie, on reconnaît la dermatite herpétiforme, l infertilité, les avortements spontanés répétés, certains désordres psychiatriques et neurologiques tels la neuropathie périphérique, l ataxie, l épilepsie, etc. Finalement, la maladie coeliaque peut être complètement silencieuse. Certains individus en ont les caractéristiques histologiques ou les anticorps circulants, mais sont tout à fait asymptomatiques. Cet élargissement du spectre de présentation clinique de la maladie coeliaque, où la forme classique ne représente finalement que la pointe de l iceberg, a dû remettre en question la conception usuelle de la maladie. En effet, le médecin doit maintenant être informé des manifestations variées de cette condition et être plus à l affut des situations où ce diagnostic doit être évoqué. Manifestations cliniques de la maladie coeliaque Classiques Diarrhée chronique Stéatorrhée Perte de poids Distension abdominale Extradigestives Anémie ferripive Hypocalcémie Déficit vitaminique Ostéopénie, ostéoporose Retard de croissance Puberté retardée Avortements récidivants Infertilité Enzymite hépatique Dermatite herpétiforme Stomatite aphteuse Ataxie Polyneuropathie Épilepsie Dépression Atrophie splénique Comment prononcer le diagnostic? Historiquement, le diagnostic de la maladie coeliaque reposait sur trois biopsies duodénales, prélevées à trois moments différents. Ce protocole, très exigeant, a pu être simplifié, notamment grâce à l apparition des tests sérologiques. Les biopsies et les tests sérologiques Les anticorps antigliadines, qui étaient auparavant les seuls disponibles, n avaient pas la spécificité suffisante pour aider au diagnostic. Par contre, les anticorps IGA anti-endomysium, et IGA anti-transglutaminases développés par la suite, s avèrent tout aussi sensibles et plus spécifiques (tableau 2). En raison de leurs fortes valeurs prédictives positives et négatives, Conditions associées Diabète type 1 Hypo/hyperthyroïdie Déficit en IGA Hépatite auto-immune Cirrhose biliaire primaire Trisomie 21 Sjögren Arthrite rhumatoïde Colite microscopique le clinicien avril 2006 91

Tableau 2 Tests sérologiques Antigliadine Anti-endomysium Antitransglutaminase Sensibilité 75-90 % 85-98 % 90-98 % Spécificité 82-95 % 97-100 % 94-97 % Valeur prédictive positive 28-100 % 98-100 % 91-95 % Valeur prédictive négative 65-100 % 80-95 % 96-98 % Qui doit être testé pour la maladie coeliaque? Les individus avec manifestations classiques un nouvel algorithme d investigation a pu être proposé (tableau 3). Celui-ci est toujours basé sur la biopsie intestinale, qui reste la procédure diagnostique définitive, mais permet de réduire le nombre et de mieux cibler les patients qui doivent s y soumettre. Ainsi, une sérologie négative chez un individu avec faible suspicion de la maladie rend celle-ci très peu probable et permet d éviter la biopsie. Par contre, une sérologie positive devient une indication ferme de procéder à la biopsie pour confirmer ou non la maladie. À l inverse, la valeur prédictive négative n étant pas parfaite, un patient avec forte suspicion de l atteinte doit avoir une biopsie, même si les anticorps sont négatifs. Finalement, lorsque les anticorps et la biopsie confirment tous deux le diagnostic, il n est plus nécessaire de recommander, après l exclusion du gluten, une seconde biopsie. Celle-ci est maintenant réservée pour les cas douteux ou ceux qui ne répondent pas, de façon satisfaisante, à la diète. Quant aux anticorps antigliadines, sensibles mais peu spécifiques, ils sont utiles seulement dans l évaluation de l observance à la diète chez un patient déjà diagnostiqué. Les individus présentant les manifestations classiques de la maladie coeliaque (perte de poids, diarrhée chronique et malabsorption) doivent évidemment être évalués en ce sens. Il en est de même pour les déficits nutritionnels inexpliqués (particulièrement l anémie ferriprive). Dans le cas d une manifestation clinique compatible avec une atteinte extra-intestinale reconnue de la maladie (tableau 1), si aucune autre étiologie n a été mise en évidence, la possibilité d une entéropathie au gluten doit être soulevée, même en l absence des symptômes classiques. Les individus atteints du syndrome du côlon irritable Il a été démontré que 5 % des patients répondant aux critères de Rome pour le côlon irritable avaient une biopsie duodénale positive pour la maladie coeliaque. Cette prévalence, nettement supérieure à la population générale, suggère qu un certain nombre de patients ayant le diagnostic de côlon irritable pourraient être, en fait, atteints de la maladie coeliaque. À la 92 le clinicien avril 2006

La maladie coeliaque Tableau 3 Approche diagnostique de la maladie coeliaque Suspicion de maladie coeliaque Faible suspicion de maladie coeliaque Anticorps anti-transglutaminases et biopsie duodénale Anticorps anti-transglutaminases + - Biopsie duodénale Diagnostic exclu Sérologie positive Histologie négative Sérologie positive Histologie positive Sérologie négative Histologie positive Sérologie négative Histologie négative + Refaire biopsie Maladie coeliaque Considérer autres diagnostics (Crohn, allergie, gastroentérite, etc.) Sinon, maladie coeliaque par exclusion suite de cette étude, plusieurs ont suggéré de dépister l entéropathie au gluten chez les patients présentant les symptômes du côlon irritable. Les individus sans symptômes Pour ce qui est de la population générale, malgré une prévalence significative de la maladie, aucun dépistage n est recommandé s il n y a pas de symptômes. Il en est de même pour les groupes à risque, comme ceux avec une histoire familiale positive, ou les diabétiques, tant qu ils sont asymptomatiques. Ceci est dû au fait qu on connait mal l histoire naturelle de la maladie coeliaque sans symptôme, et qu il n est pas clair que l institution d une diète sévère, chez ces patients, ait un quelconque bénéfice. Quel est le traitement? L essentiel du traitement de la maladie coeliaque repose sur l exclusion du gluten dans la diète. L exclusion du gluten Le gluten étant principalement retrouvé dans le blé, le seigle et l orge, ces céréales et leurs sous-produits doivent être éliminés de l alimentation. L avoine, en petite quantité, semble bien être tolérée. Cependant, il arrive souvent qu elle puisse être contaminée par les autres céréales lors de la manutention, et sa consommation reste controversée. Le riz, le maïs et la pomme de terre peuvent être consommés, puisqu ils sont exempts de gluten. Ils sont d ailleurs utilisés pour produire le pain et les pâtes sans gluten. le clinicien avril 2006 93

Bien que ces recommandations soient théoriquement aisées, elles sont souvent difficiles à respecter. Le gluten est omniprésent dans la diète. Il est retrouvé dans les céréales, les pâtes, les farines, les pains et les bières, mais aussi dans plusieurs produits manufacturés, où la farine est utilisée comme agent épaississant. C est pourquoi il est essentiel que les patients apprennent à lire les étiquettes afin d exclure ces aliments. De même, la consultation et le suivi en diététique sont primordiaux pour ces gens, afin qu ils puissent bien connaître la diète et ses pièges. La diète et le diagnostic : à ne pas séparer! Puisqu il s agit d un traitement à vie qui est complexe et qui a des impacts significatifs au plan économique et social, la diète ne doit jamais être recommandée sans qu auparavant le diagnostic ait été prouvé. De même, il n y a pas de place pour la restriction en gluten comme test diagnostic : la diète est difficile à instituer, et la réponse risque d être équivoque. Enfin, les patients souffrant de déficit nutritionnel peuvent nécessiter, initialement, des suppléments de fer, de calcium ou de vitamines. Les produits laitiers, quant à eux, sont à éviter les premiers mois si un déficit secondaire en lactase est présent. Après trois à six mois, ils peuvent être réinstitués. Clin À retenir... La maladie coeliaque est fréquente. Les manifestations cliniques sont multiples et plus diversifiées qu on le croyait auparavant. Les sérologies sont utiles au diagnostic. La diète n est pas simple et ne doit pas être recommandée à la légère. Un suivi en diététique est essentiel. Références : 1. NIH Conference Center. Celiac Disease. Gastro, 128 (4) Supp 1, 2005. 2. Farrell, RJ. Celiac Sprue. N Engl J Med, 346 (3): 180, 2002. 3. Fasano, A. Current Approaches to Diagnosis and Treatment of celiac Disease: An Evolving Spectrum. Gastro, 120 (3): 636, 2001. 4. Sanders, D. Association of Adult Coeliac Disease with Irritable Bowel Syndrome: A Case-Control Study in Patients Fulfilling ROME II Criteria Referred to Secondary Care. Lancet, 358 (9292): 1504, 2001. Sites Web : 1. Fondation québécoise de la maladie coeliaque : www.fqmc.org 2. Association canadienne de la maladie coeliaque : www.celiac.ca 94 le clinicien avril 2006