I - REVENUS MOBILIERS : LA SITUATION DES PARTICULIERS RESIDENTS

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UFR 06 2016/2017 SEMINAIRE FISCALITÉ - F. TURQ DOSSIER : L IMPOSITION DES ACTIONNAIRES ET DES OBLIGATAIRES Revenus mobiliers, plus values I - REVENUS MOBILIERS : LA SITUATION DES PARTICULIERS RESIDENTS Les revenus tirés des investissements en capitaux mobiliers peuvent se diviser en deux catégories principales : 1) Les produits de placements à revenu variable 2) Les produits de placements à revenu fixe I - 1 LES REVENUS CONCERNÉS A. PRODUITS DE PLACEMENTS A REVENU VARIABLE Sont considérés comme tels et doivent donc être pris en compte pour la détermination du revenu global : - les produits des actions et parts sociales ; - les avances, prêts ou acomptes ; - certaines rémunérations allouées par les sociétés anonymes (jetons de présence et autres rémunérations) ; - les distributions consécutives à la dissolution des sociétés ; - certaines autres distributions en cours de société. Les autres sommes qui peuvent être versées aux associés ne constituent pas des revenus distribués (CGI, art. 112). Elles sont alors exonérées d'impôt sur le revenu, sous réserve, bien entendu, qu'elles ne représentent pas la rémunération d'un prêt, d'un service ou d'une fonction. B. PRODUITS DE PLACEMENTS A REVENU FIXE ET ASSIMILES Les produits de placements à revenu fixe et produits et gains assimilés entrant dans le champ d'application de l'impôt peuvent être classés en : 1

- revenus des bons du Trésor et assimilés et gains résultant de la cession de ces contrats ; - produits des obligations et produits assimilés ; - produits des bons de caisse et gains résultant de la cession de ces contrats ; - revenus des créances, dépôts, cautionnements, et comptes courants et gains résultant de la cession de ces contrats ; - produits des titres de créances négociables et gains résultant de la cession de ces titres ; - produits attachés aux bons ou contrats de capitalisation et aux placements de même nature. I - 2 REVENU IMPOSABLE ET REVENU DISPONIBLE Le revenu est constitué, sauf exceptions, par l'excédent du produit brut sur les dépenses effectuées en vue de son acquisition ou de sa conservation. Les revenus de capitaux mobiliers doivent, lorsqu'ils sont payables en espèces, être soumis à l'impôt au titre de l'année, soit de leur paiement en espèces ou par chèques, soit de leur inscription au crédit d'un compte. A - REVENUS DISTRIBUÉS VARIABLES Le revenu brut s'entend du montant brut des produits effectivement perçus par le bénéficiaire. Il y a deux éléments à distinguer : le revenu imposable et le montant disponible a) Dividende et revenu imposable 1 Abattement L'article 158-3 du CGI prévoit : Les revenus distribués par les sociétés passibles de l'impôt sur les sociétés ou d'un impôt équivalent ou soumises sur option à cet impôt, ayant leur siège dans un Etat de la Communauté européenne ou dans un Etat ou territoire ayant conclu avec la France une convention fiscale et résultant d'une décision régulière des organes compétents, sont réduits, pour le calcul de l'impôt sur le revenu, d'un abattement égal à 40 % de leur montant brut perçu. Cet abattement de 40 %, non limité dans son montant, s'applique sur le montant brut des revenus distribués éligibles, déduction faite des seuls frais d'encaissement. Les sociétés imposées à l IS n en bénéficient pas. 2 Revenus distribués éligibles. L'imposition des revenus distribués après abattement en base de 40 % s'applique, que l'investissement dans la société distributrice soit réalisé directement par la personne physique ou par l'intermédiaire de certaines structures (OPCVM, sociétés d'investissement). L'éligibilité de la distribution à l'abattement en base de 40 % s'apprécie au regard de deux critères cumulatifs : un critère fiscal et un critère juridique. - critère fiscal : le revenu distribué doit être qualifié de revenu distribué sur le plan fiscal (cf. plus haut) ; - critère juridique : la distribution doit résulter d'une décision juridique régulière des organes compétents. 3 Les revenus distribués exclus du champ d'application de l'abattement en base de 40 %. 2

Ces revenus distribués résultent d'une décision régulière de la société mais certains sont expressément exclus du champ d'application de l'abattement. Il s'agit des revenus, sommes ou bénéfices, parmi lesquels : - produits des actions de sociétés d'investissement, de sociétés de capital-risque prélevés sur des bénéfices exonérés d'impôt sur les sociétés, - revenus distribués qui ne constituent pas la rémunération du bénéficiaire en sa qualité d'associé ou d'actionnaire. 4 Obligations déclaratives du contribuable Les revenus distribués sont déclarés pour leur montant brut, déduction faite des seuls frais d'encaissement. Le contribuable qui perçoit un revenu distribué par une société étrangère établie dans un pays avec lequel la France a conclu une convention fiscale en vue d'éviter les doubles impositions, déclare le revenu distribué pour son montant brut, impôt acquitté à l'étranger compris, lorsque la convention fiscale prévoit l'élimination de la double imposition par l'intermédiaire d'un crédit d'impôt représentatif de l'impôt étranger. En l'absence de convention, le revenu distribué sera déclaré pour son montant net perçu. 5 Majoration 25% Depuis 2006, certains revenus mobiliers sont majorés d'un coefficient de 1,25 pour le calcul de l'impôt sur le revenu. Ces revenus ne peuvent pas bénéficier de l'abattement en base de 40 %. Il s'agit des revenus de capitaux mobiliers suivants : - les rémunérations et avantages occultes ; - la fraction des rémunérations qui n'est pas admise en déduction du résultat de la société versante ; - les dépenses et charges somptuaires qui ne sont pas admises en déduction du résultat de la société ; - les revenus ou bénéfices (article 123 bis du CGI) et provenant de participations directes ou indirectes dans des structures étrangères soumises à un régime fiscal privilégié ; - les revenus distribués mentionnés à l'article 109 du CGI et qui sont réputés distribués à la suite d'une rectification des résultats de la société distributrice. Par ailleurs : Article 109 Sont considérés comme revenus distribués : 1 Tous les bénéfices ou produits qui ne sont pas mis en réserve ou incorporés au capital ; 2 Toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés, actionnaires ou porteurs de parts et non prélevées sur les bénéfices. Les sommes imposables sont déterminées pour chaque période retenue pour l'établissement de l'impôt sur les sociétés par la comparaison des bilans de clôture de ladite période et de la période précédente... Remarque : Pour la détermination des prélèvements sociaux et du revenu fiscal de référence, les revenus de capitaux mobiliers mentionnés ci-dessus sont retenus pour leur montant majoré d'un coefficient de 1,25. b) Dividende et montant disponible Lors de la mise en paiement du dividende, l établissement payeur doit effectuer le prélèvement d une retenue à la source de 21%. Le bénéficiaire des distributions ne reçoit 3

donc qu un montant net alors que sa base d imposition est le montant brut, après abattement de 40%. Ce prélèvement est imputable sur le montant de l impôt global sur le revenu du contribuable. B - PRODUITS DE PLACEMENTS À REVENU FIXE Pour les produits de placements à revenu fixe, le revenu brut est, en principe, le revenu perçu au cours de l'année d'imposition ; il n y a pas d abattement. Pour les produits de créances, dépôts, cautionnements, comptes courants, intérêts des bons du Trésor et assimilés, produits des fonds d'état, le revenu est égal aux sommes effectivement encaissées par le contribuable ou mises à sa disposition. Lorsque les revenus ont supporté un prélèvement ou une retenue à la source à l étranger, le revenu brut est constitué par le montant du revenu effectivement perçu, majoré de l'impôt déjà payé (crédit d'impôt). En contrepartie, le montant de l'impôt payé d'avance (ou crédit d'impôt) est imputé sur l'impôt personnel dû par le bénéficiaire du revenu. Le calcul est donc le suivant : I - 3 IMPOSITION Les revenus distribués, fixes ou variables rentrent dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers. A ce titre ils relèvent en principe de l IR progressif. La loi de finances pour 2013 a introduit des changements importants : Article 117 quater I.-1. Les personnes physiques fiscalement domiciliées en France au sens de l'article 4 B qui bénéficient de revenus distribués (dividendes) sont assujetties à un prélèvement au taux de 21 %. Pour le calcul de ce prélèvement, les revenus sont retenus pour leur montant brut. Article 125 A Le taux du prélèvement est fixé : 1 à 24 % pour les produits d'obligations négociables et de titres participatifs. 1 bis pour les produits des titres de créances négociables sur un marché réglementé Contrairement au régime précédent pour le quel le prélèvement était optionnel, ce prélèvement n est désormais plus libératoire. En instituant le prélèvement, la loi introduit un mécanisme complexe de dispense : 4

ORGANISATION DU PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE L organisation est semblable pour les dividendes et les intérêts DISPENSE DU PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE Des sanctions sont prévues : Attestation présentée non valide Amende 10% Défaut de production par l établissement payeur Amende 150 Le prélèvement est effectué par l établissement payeur : ÉTABLISSEMENT PAYEUR FRANCE HORS FRANCE, mais UE, Islande, Liechtenstein HORS FRANCE RÈGLES Déclaration du revenu et paiement du prélèvement (15 jours) par établissement payeur Déclaration et paiement possible par l établissement Déclaration et paiement par le contribuable 5

Selon le même article 125 A, les personnes physiques appartenant à un foyer fiscal dont le montant des revenus (intérêts) n'excède pas, au titre d'une année, 2 000 peuvent opter pour leur assujettissement à l'impôt sur le revenu, à raison de ces mêmes revenus, à un taux forfaitaire de 24 %. L'option est exercée lors du dépôt de la déclaration d'ensemble des revenus perçus au titre de la même année. Outre l impôt progressif, ces revenus sont soumis aux prélèvements sociaux (cf. page 15). Ces mécanismes de prélèvement ne devraient pas être remis en cause par le projet de retenue à la source intégré dans le PLF 2017 I - 4 SOMMES NE CONSTITUANT PAS DES REVENUS DISTRIBUÉS 1. Répartitions présentant le caractère de remboursements d'apports ou de primes d'émission et distributions assimilées a. Reprise par les associés ou actionnaires de leurs apports (CGI, art. 112-1 ) Le remboursement des apports et des primes d'émission en franchise d'impôt est soumis à deux restrictions : - D'une part, lorsque cette reprise a lieu en cours de société, tous les bénéfices et réserves autres que la réserve légale doivent avoir été auparavant répartis. - D'autre part, ne peuvent être considérées comme des apports, les réserves incorporées au capital ainsi que les sommes incorporées au capital ou aux réserves à l'occasion d'une fusion ou d'une scission de sociétés ou d'un apport partiel d'actif donnant lieu à l'attribution de titres aux associés. b. Certains remboursements consécutifs à la liquidation de sociétés (CGI, art. 112-3 ). En cas de liquidation de sociétés, seuls seront considérées comme remboursements toutes les attributions faites aux associés qui n excèdent pas la masse des apports réels ou sommes assimilées. Les excédents doivent être imposées au titre des revenus distribués. 2. Sommes ou valeurs attribuées aux actionnaires au titre du rachat de leurs actions (CGI, art. 112-6 ). Deux procédures de rachat d'actions ou de droits sociaux sont autorisées : - le rachat réalisé en vue d'une réduction de capital non motivée par des pertes dans le cadre d un plan de rachat d actions, 6

- le rachat en vue d'une attribution des titres rachetés aux salariés, le rachat par les sociétés cotées opéré dans le cadre d'un plan de rachat d'actions. a. Rachat de titres réalisé en vue d'une réduction de capital non motivée par des pertes. Cette opération peut entraîner une imposition à la fois : - comme revenu distribué - et plus value Le revenu distribué est égal à la différence entre le prix de rachat et le montant des apports réels ou assimilés compris dans la valeur nominale des titres rachetés ou, si elle est supérieure, leur valeur d'inscription à l'actif. Exemple : Prix de rachat 300 Nominal 150 Prix d achat par l actionnaire 180 Revenu distribué imposable = 300-150 = 150 15 000 Plus value imposable = (300-180) - 150 = 0 0 150 Pour dégager une plus value, il faut un prix d achat inférieur au nominal. b. Rachat de titres en vue d'une attribution aux salariés et rachat d'actions dans le cadre d'un plan de rachat d'actions. Lorsque les titres rachetés sont inscrits à l'actif d'une entreprise, l'opération de rachat entraîne chez l'actionnaire en cause la constatation d'un profit ou d'une perte égale à la différence entre le prix de rachat des titres en cause et leur prix de revient fiscal. 3. Attribution d'actions ou de parts sociales opérée en conséquence de l'incorporation de réserves au capital (CGI, art. 112-7 ). Ces sommes ne sont pas considérées comme des revenus distribués. 4. Rémunération d'un prêt, d'un service ou d'une fonction (CGI, art. 112-4 ). Les sommes mises à la disposition des associés ne constituent pas des revenus distribués lorsqu'elles représentent la rémunération d'un prêt, d'un service ou d'une fonction et sont valablement comprises dans les charges déductibles pour l'assiette de l'impôt sur les sociétés. II REVENUS MOBILIERS TRANSFRONTALIERS II - 1 Revenus mis en paiement au profit de bénéficiaires étrangers A) Produits des placements (intérêts et dividendes) payés à l'étranger par des personnes domiciliées ou établies en France : ils sont soumis au prélèvement obligatoire sous réserve de certaines exceptions. Toutefois, en vertu des dispositions des conventions fiscales internationales, le prélèvement obligatoire à opérer sur les produits d'obligations et autres créances payés à des personnes fiscalement domiciliées hors de France peut être appliqué selon un taux réduit, voire totalement supprimé. Ces dispositions doivent être éventuellement combinées avec les règles découlant des 7

conventions fiscales internationales. Ces conventions contiennent en général des dispositions différentes : - selon le type de produit, - selon la qualité du bénéficiaire (IR ou IS), - selon le % de participation, pour les dividendes. Les taux applicables en l absence de convention sont : 21% Dividendes et distributions assimilées perçus par des personnes physiques domiciliées dans un état européen, en Islande et en Norvège 15% Dividendes bénéficiant à des organismes sans but lucratif domiciliés dans ces états 30% Autres revenus distribués 75% Revenus payés dans un état non coopératif Placements financiers effectués en France par les organisations internationales ou les États souverains étrangers. Produits Intérêts des séries spéciales de bons du Trésor en comptes courants libellés en euros Revenus d'obligations négociables - Produits d'obligations négociables - Intérêts de créances, dépôts, cautionnements, comptes courants, des bons de caisse, produits des placements constituant des investissements directs en France Condition d exonération Souscription aux organisations internationales, aux États souverains étrangers, aux banques centrales ou aux institutions financières de ces États (article 131 quinquies) Qui bénéficient à des organisations internationales, à des États souverains étrangers ou aux banques centrales de ces États. Ces placements ne doivent pas constituer un investissement direct. Les titres doivent revêtir la forme nominative ou être déposés auprès d'un établissement bancaire établi en France (article 131 sexies) Sur agrément ministériel, pour les organisations internationales et les États souverains étrangers (article 131 sexies) 8

B) Obligations des établissements payeurs Le prélèvement forfaitaire sur les revenus de capitaux mobiliers et la retenue à la source sur les revenus distribués à des non résidents sont opérés par l établissement payeur établi en France (art. 75 CGI). L établissement payeur est, selon les cas, le débiteur des revenus ou la personne qui en assure le paiement (une banque). Par ailleurs, quels que soient les bénéficiaires, résidents ou non, l établissement payeur élabore l imprimé fiscal unique n 2561. C) Prélèvements sociaux Jusqu à une date récente, la France imposait les prélèvements de la CSG et CRDS à tous les bénéficiaires de revenus mobiliers, résidents ou non. La Cour de justice de l Union européenne, dans un arrêt en date du 26 février 2015, a considéré qu un contribuable domicilié en France mais travaillant aux Pays-Bas ne pouvait pas être soumis aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS...) en France sur ses revenus du patrimoine puisqu il relevait de la sécurité sociale néerlandaise et non française. 9

II - 2 Revenus de source étrangère perçus en France. L organisation est la suivante : La plupart des conventions internationales conclues par la France en vue d'éviter les doubles impositions prévoient, en faveur des bénéficiaires des revenus de valeurs mobilières étrangères ayant en France leur domicile fiscal ou leur siège, l'imputation sur l'impôt français sur le revenu ou l'is exigible à raison de ces revenus, d'un crédit d'impôt correspondant à l'impôt étranger déjà versé, selon le schéma ci-après : Entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés (imprimé n 2066). Le montant du crédit d'impôt est égal : - soit au montant de l'impôt effectivement prélevé à l'étranger dans la limite fixée par la convention ; - soit à un montant déterminé de manière forfaitaire en appliquant au montant brut du revenu un pourcentage variable selon les pays d'émission et la nature des revenus 10

distribués. Contribuables soumis à l'impôt sur le revenu (déclaration n 2047). Les crédits d'impôt attachés aux revenus ouvrant droit à imputation sur l'impôt sur le revenu sont toujours déterminés de manière forfaitaire en appliquant au montant des dits revenus - nets d'impôt étranger - un pourcentage variable selon les pays d'émission et la nature des produits perçus. Lorsque les revenus des valeurs mobilières étrangères sont encaissés en France par l'intermédiaire d'un établissement payeur français, les contribuables n'ont pas à souscrire de déclaration n 2047. Ces revenus sont portés directement sur la déclaration d'ensemble. Le crédit d'impôt auquel ouvrent droit les revenus en cause figure sur le justificatif de crédit d'impôt, qui leur est délivré par l'établissement payeur. Tous les autres revenus sont compris dans les bases de l'impôt pour leur montant net et n'ouvrent droit à aucun crédit d'impôt. III - LES PLUS VALUES MOBILIERES DES PARTICULIERS Les particuliers sont imposables en raison des plus values immobilières et mobilières réalisées. Pour les biens meubles, on distingue : - les valeurs mobilières - les autres biens meubles III - 1 PLUS VALUES SUR BIENS MEUBLES 11

Les opérations imposables sont celles réalisées par des personnes imposables à l IR et les biens concernés sont les biens meubles, à l exception des meubles meublants, appareils ménagers et automobiles. En pratique, ces dispositions concernent les ventes de bateaux de plaisance, vins et alcools reçus en paiement de fermages, chevaux de course ou de sport Pour les cessions de métaux et objets précieux (bijoux, objets d art ou de collection), le cédant est normalement exonéré si le prix de cession pour chaque vente n excède pas 5 000. Le cédant peut opter pour le droit commun des plus values immobilières ou opter pour une taxation forfaitaire : - 7.5% pour les métaux précieux, - 4.5% pour les ventes et exportations de bijoux, objets d art et de collection. III - 2 PLUS VALUES SUR VALEURS MOBILIERES (ART 150 O A CGI) Article 150-0 A I.-1. les gains nets retirés des cessions à titre onéreux, effectuées directement, par personne interposée ou par l'intermédiaire d'une fiducie, de valeurs mobilières, de droits sociaux,, de droits portant sur ces valeurs, droits ou titres ou de titres représentatifs des mêmes valeurs, droits ou titres, sont soumis à l'impôt sur le revenu. Les personnes imposables sont celles qui réalisent des plus values dans le cadre de la gestion de leur patrimoine privé, ce qui exclut les plus values réalisées par les associés de sociétés de personnes, soumises au régime des plus values professionnelles (BIC). Les opérations imposables sont celles de cession à titre onéreux : ventes, apports, échanges. Les valeurs mobilières sont : - actions, obligations, certificats d investissement, titres participatifs, - titres non cotés de SICOMI, - parts de fonds communs de créances, Les droits sociaux sont les actions ou parts sociales de sociétés soumises à l IS. Les plus values n étaient imposables que lorsque les cessions dépassaient un seuil prenant en compte la totalité des opérations du foyer fiscal réalisées au cours d une année. Ce seuil a été supprimé en 2011 et les plus values sont donc désormais imposables dès le 1 er euro de cession. La plus value est obtenue par la différence entre le prix de cession et le prix d acquisition. Sa détermination et sa justification peuvent entraîner quelques problèmes particuliers pour les titres de sociétés non cotés ou pour des acquisitions anciennes. 1) Conditions générales d imposition L imposition est établie en raison des cessions effectuées au cours de l année, sur la base de l imprimé 2042. Dans certains cas, on utilisera également les imprimés 2074 (série d imprimés) et 2048 M. 12

Les modalités d imposition sont en évolution constante au cours des dernières années : des régimes votés mais non encore applicables ont été remplacés par d autres! Le dernier état des dispositions est le suivant : - jusqu en 2012, les contribuables avaient le choix entre l imposition à l IR progressif ou une imposition à taux forfaitaire ; - depuis, le seul régime applicable est l imposition à l IR progressif. Il y a donc taxation de droit commun avec application éventuelle du taux marginal de 45 % (+ 3 % ou 4 % de contribution exceptionnelle sur les hauts revenus + 15,5 % de prélèvements sociaux), soit un maximum de 64,5%. Un taux transitoire de 24 % (+ 15,5 % de prélèvements sociaux + 3 % ou 4 % de contribution exceptionnelle) a été appliqué pour les seules cessions intervenues en 2012 Deux régimes distincts sont désormais prévus, selon que les PV sont réalisées : - par des particuliers simples apporteurs de capitaux - ou par des dirigeants détenant au moins 10 % du capital de la société dont les titres sont cédés Cessions 2012 Cessions 2013 IR forfaitaire 24% IR progressif Particuliers Régime dérogatoire PME Régime des particuliers Pour les particuliers, un abattement pour durée de détention est institué, qui est sans incidence pour les prélèvements sociaux : La loi de finances pour 2014 a introduit un nouveau régime d abattement de droit commun (Art. 150-0 D-1 ter du CGI) Loi de finances 2013 Loi de finances 2014 Durée de Durée de % abattement détention détention % d abattement 2 à 4 ans 20% < 2 ans 0 % 4 à 6 ans 30% > 2 ans et < 8 ans 50% > 6 ans 40% > 8 ans 65% L introduction d un abattement progressif en fonction de la durée de détention des titres permet de favoriser la détention longue. On remarque que les PV de cession de titres de sociétés à prépondérance immobilière sont traités comme des PV immobilières. 13

Régimes dérogatoires PME Certains titres permettent de bénéficier d un abattement majoré pratiqué sur le montant du gain : Durée de détention > 1 an et < 4 ans 4 ans et < 8 ans 8 ans Abattement majoré 50% 65% 85% a) Titres de PME souscrits ou acquis dans les 10 ans de sa création Ils permettent de bénéficier de l abattement majoré, sous certaines conditions : - PME (< 250 salariés, CA < 50 M, bilan < 43 M ) - Créée depuis > 10 ans, - Passible IS ou équivalent, - Siège social espace économique européen, - Activité commerciale, industrielle, artisanale ou agricole b) Titres de PME cédés par des dirigeants prenant leur retraite - abattement fixe 500 000, - puis abattement majoré sur le surplus La PME doit remplir les conditions suivantes : - < 250 salariés, CA < 50 M, bilan < 43 M - capital détenu > 75% par des personnes physiques - Passible IS ou équivalent, - Siège social espace économique européen, - Activité commerciale, industrielle, artisanale ou agricole 2) Sursis d'imposition Pour l'ensemble des plus-values d'échange (dans le cadre d OPE) de valeurs mobilières et de droits sociaux cotés ou non cotés, il y a un sursis d imposition : l'opération d'échange est considérée comme présentant un caractère intercalaire et la plus-value n'est alors calculée et imposée ultérieurement qu'au moment de la cession, du rachat, du remboursement ou de l'annulation des titres reçus à l'échange, à partir de la valeur d'acquisition des titres apportés à l'échange. 3) Cessions au sein d un groupe familial : - cessions au sein d un groupe familial (ascendants, descendants, conjoint), - réalisées par les personnes ayant détenu directement ou indirectement 25% des bénéfices sociaux d'une société soumise à l'impôt sur les sociétés et ayant son siège en France, à un moment quelconque au cours des cinq dernières années. La plus-value réalisée lors de la cession de ces droits, pendant la durée de la société, à l'une des personnes mentionnées, bénéficie de l abattement majoré si tout ou partie de ces droits sociaux n'est pas revendu à un tiers dans un délai de cinq ans. A défaut, la plus-value initiale est imposée, sans cet abattement, au nom du premier cédant au titre de l'année de la revente des droits au tiers. 14

Durée de détention permettant de Taux de l abattement majoré bénéficier de l abattement majoré Entre 1 et 4 ans 50% De 4 à 8 ans 65% Au moins 8 ans 85% 4) Prise en compte des pertes Les moins-values subies au cours d'une année sont imputables exclusivement sur les plusvalues de même nature réalisées au cours de la même année ou des dix années suivantes (CGI, art. 150-0 D-11). 15

IV - LES PRELEVEMENTS SOCIAUX Ils sont au nombre de quatre : Contribution sociale généralisée - CSG - dont le taux varie selon les catégories de revenus : - 7,5 % sur les revenus d'activité, - 6,2 % sur les allocations chômage et autres indemnités journalières, - 6,6 % sur les pensions de retraite, de préretraite et d'invalidité (sauf application du taux réduit de 3,8 % pour les contribuables dont l'ir de l'année précédente n'excède pas 61 ), - 8,2 % sur les revenus du patrimoine et sur les produits de placement. Prélèvement social de 5,4 %, et la contribution additionnelle au prélèvement social, calculée au taux de 0,30 %. Contribution au remboursement de la dette sociale - CRDS - de 0,5 % Contribution additionnelle aux prélèvements sociaux sur les revenus du capital : Contribution RSA de 1,1 % A - CALCUL L'assiette de la CSG et celle de la CRDS sont identiques. Chacun de ces prélèvements s'applique : - aux revenus d'activité et de remplacement (salaire, pension de retraite, etc.), - et aux revenus du capital : ceux soumis à l'impôt sur le revenu (IR) par application du barème progressif ou à un taux proportionnel, ceux soumis au prélèvement libératoire et certains revenus exonérés d'ir. De façon générale, les prélèvements sont calculés sur le montant brut des revenus, après déduction de 5,1 % pour les revenus d activité et de remplacement. Revenus d'activité Salaires et revenus assimilés + revenus professionnels non salariés Total des prélèvements sociaux inchangé à 8 % (1) (1) Mais assiette de la CSG 98,25 % (abattement de 1,75%) du revenu brut si le montant ne dépasse pas 4 fois le plafond annuel de la sécurité sociale - 100 % au delà 8% = 7,5% de CSG + 0,5% de prélèvement social 16

Revenus du patrimoine et produits de placement soumis aux prélèvements sociaux Revenus du patrimoine imposables à Produits de placement exonérés d impôt l impôt sur le revenu ou, le cas échéant, sur le revenu : soumis au prélèvement libératoire : intérêts et prime des comptes et plans revenus fonciers d épargne logement (CEL, PEL) rentes viagères constituées à titre gain net réalisé ou rente viagère versée onéreux lors d un retrait ou de la clôture d un PEA revenus mobiliers après 5 ans plus-values (plus-values immobilières et sommes ou valeurs provenant d un plan plus-values sur valeurs mobilières d épargne salariale revenus des locations meublées non sommes ou valeurs réparties professionnelles par un FCP à risque ou une société de Total des prélèvements sociaux porté à 15,5 % capital-risque, etc Total des prélèvements sociaux porté à 15,5 % Produits de placement exonérés de prélèvements sociaux - revenus du livret A, du livret jeune, du livret d épargne populaire, du CODEVI et du livret d épargne entreprise - sous conditions, produits attachés aux contrats d épargne handicap 17