Empreinte écologique Mayotte

Documents pareils
L énergie en France et en Allemagne : comparaisons

L empreinte carbone des banques françaises. Résultats commentés

AVANT-PROPOS. Directeur de la Division de la statistique de la FAO

RÉSULTATS DE L OBSERVATOIRE TECHNICO-ÉCONOMIQUE DU RAD Synthèse Exercice comptable 2010

Transition énergétique Les enjeux pour les entreprises

STATISTIQUE DU COMMERCE E X T E R I E U R STATISTIQUES DU COMM- MERCE EXTERIEUR

GLOSSAIRE PSYCHOLOGICAL AND BEHAVIORAL BARRIER

4. Résultats et discussion

DECiDE, un outil pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les consommations énergétiques des exploitations agricoles wallonnes

Pourquoi un bilan Green IT? Zoom sur la méthodologie. Les chiffres clés Et moi?

CONSOMMATION ET PRODUCTION D ELECTRICITE EN ALLEMAGNE. Bernard Laponche 2 juin 2014 * Table des matières

Fondation GoodPlanet Programme Action Carbone. Présentation des projets de compensation carbone

DIAGNOSTIC GAZ A EFFET DE SERRE DE TERRITOIRE DU PARC NATUREL REGIONAL DES PYRENEES ARIEGEOISES

LA SOCIÉTÉ CANADIAN TIRE VIABILITÉ DE L ENTREPRISE EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DE L ENTREPRISE ET DE LA CHAÎNE D APPROVISIONNEMENT 2007 (1)

Stratégie du Développement du Gouvernorat de Béja

Consulting SEO Mis à jour en juin 2012 ETUDE MOTS CLES CEQUAMI

L incidence des hausses de prix des produits de base sur la balance commerciale du Canada 1

Appel à projets 5,2. Se déplacer Se nourrir Se loger Le reste

Gaz à effet de serre émis et consommations énergétiques inhérentes. à l habitation et aux déplacements d

Impact économique du secteur des coopératives. George Karaphillis CED Institute, Cape Breton University

Evolution de la fiscalité des carburants

Conditions Générales pour l achat de biens et services

PAPIER OU SUPPORT NUMÉRIQUE, QUEL EST LE BON CHOIX ÉCOLOGIQUE?

La production énergétique à partir de la biomasse forestière : le devenir des nutriments et du carbone

Atelier Environnement Préparatoire au Projet d Aménagement et de Développement Durable. S e p t e m b r e

Biomasse forestière et bioénergie: Danger ou solution?

Les émissions de GES au quotidien et les gains possibles

Qu est-ce qu un service rendu?

ENJEUX ENERGETIQUES. Le Monde et la France. L énergie dans les territoires

et la promotion de l action en faveur du climat

«L énergie la moins chère et la moins polluante est celle qu on ne consomme pas»

Note méthodologique. Les principales différences avec les TES sont mentionnées dans l encadré 1.

NOP: Organic System Plan (OSP) / EOS: Description de l Unité Information et documents requis

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

VERS UNE COMMUNAUTÉ EURO- MÉDITERRANÉENNE DE L ÉNERGIE : Passer de l'import-export à un nouveau modèle énergétique régional

LA CONSOMMATION D ENERGIE EN ALLEMAGNE ET EN FRANCE : UNE COMPARAISON INSTRUCTIVE

DIVERSITÉ CULTURELLE JOURS FÉRIÉS Pour en savoir Plus, veuillez vous adresser à :

PRESENTATION DE L AGENCE NATIONALE DES PORTS. Avril 2011

La transition énergétique en France et en Allemagne

Construction en bottes de paille

Bilan Carbone des interventions viticoles

Compétitivité des entreprises et maîtrise des consommations d énergie sont-elles conciliables?

L énergie primaire issue de la biomasse. Texier Pierre Henri 1

Le bois, la première des énergies renouvelables

10.CARBON DESKTOP : RÉDUIRE SES COÛTS GRÂCE A UN SUIVI INFORMATISE DES DONNÉES DÉCHETS ET ÉNERGIE

CONGRES INTERNATIONAL SUR L ASSURANCE ET LA RÉASSURANCE DES RISQUES AGRICOLES. Partenariat Public Privé dans l Assurance Agricole

PRÉSENTATION EXPRESS - TFE - VERCAMMEN AUGUSTIN - 3TID1 - DWM

On the spot. Ecocertification et images satellites. Exploitation forestière tropicale au Cameroun

La crise écologique. Perspectives anticapitalistes pour la préservation de la vie sur Terre

LES CRÉDITS CARBONE, MEILLEURS AVANT JANVIER 2015 COHABITATION DU MARCHÉ VOLONTAIRE ET DU MARCHÉ RÉGLEMENTÉ DU CARBONE

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

LES FONDS EUROPÉENS EN NORD-PAS DE CALAIS

Compte Rendu Journée de lancement PCT Cœur de Flandre. Michel GILLOEN (Président Pays Cœur de Flandre)

Production électrique : la place de l énergie éolienne

1 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE MINISTÈRE DE L EMPLOI, DE LA COHÉSION SOCIALE ET DU LOGEMENT ARRÊTÉ

Plan d actions Bilan Carbone. Périmètres d étude Sources d émissions Nbre d actions

Le Crédit Coopératif, partenaire des entreprises et autres organisations dans leur démarche environnementale

Grand LYON, Rôle d une collectivité dans le développement d une Smart CITY Energie. 29 novembre 2013

17 Mai Volet agricole et forestier du Schéma Régional Climat Air Energie

Biocapacité et empreinte écologique des modes de vie : des indicateurs pour la politique de développement durable?

TERRES CULTIVABLES ET TERRES CULTIVÉES : APPORTS DE L ANALYSE CROISÉE DE TROIS BASES DE DONNÉES À L ÉCHELLE MONDIALE

Revenu agricole 2013 : une année délicate pour les productions céréalières

Bilan GES réglementaire d Eovi Mutuelle en France. Olivier Laguitton

Programme FEDER/FSE 2014/2020 Evènement de lancement. Atelier FEDER Saint-Malo, 1 er juillet 2015

Eco-quartier 2011 Point 4 1/8

Développement durable : QU est-ce que c est?

L Assurance agricole au Sénégal

Formulaire de demande d un apport de trésorerie remboursable sur la fin de l année 2015

De vraies perspectives d avenir Des dispositifs d accompagnement et de financements De multiples complémentarités

Jean-Yves RICHARD ADEME

JEUNE CONSEIL DE MONTRÉAL

Rencontre des savoirs. L énergie électrique est-elle bien adaptée à une mobilité durable?

L Indice Environnemental

LES FONDS EUROPÉENS STRUCTURELS ET D INVESTISSEMENT EN FRANCE CONNAÎTRE LES FONDS EUROPÉENS STRUCTURELS

Titre du projet : Contribution à la réhabilitation et à la sauvegarde de

2. L offre et la demande d énergie: tendances et perspectives

La demande d énergie dans la transition énergétique : technologies et modes de vie dans les visions de l ADEME

LES OMD EN CHIFFRES. Par Raulin Lincifort CADET INTRODUCTION

Les économies de l Afrique de l Ouest : un portrait statistique

Plate-forme énergie. Filière de la biomasse forestière

Choc de simplification

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : DE NOUVELLES DISPOSITIONS POUR DYNAMISER LE DÉVELOPPEMENT DU CHAUFFE-EAU SOLAIRE EN MARTINIQUE DOSSIER DE PRESSE

Lambotte J.-M. Géographe-Urbaniste. Chercheur au Lepur ULg. Semaine Universitaire Luxembourgeoise de l'environnement - Libramont

Le développement durable 2010

CREDIT COOPERATIF. Le Crédit Coopératif BONNES PRATIQUES. 1- Eco-management COOPERATIVE

Amélioration de l environnement des affaires dans la région Sud de la Méditerranée

Biogaz et méthanisation

Un expérience pluridisciplinaire de l intensification écologique en Agriculture Familiale

Christophe SANNIER

Intervention Emmanuel Autier Partner Utilities BearingPoint De l innovation à la révolution du secteur des Utilities

PRODUIT. nouveau. uniboard.com. Sans formaldéhyde ajouté / ULEF - Particule brut Sans formaldéhyde ajouté / ULEF - Mélamine thermofusionnée (TFL)

Energie Nucléaire. Principes, Applications & Enjeux. 6 ème /2015

BILAN CARBONE avril 13. Services Technologies Industries Pour l Environnement

Animation du Plan Bois Energie sur les Pyr. Animation du. Animation, Information. Conseils et accompagnement des projets.

L énergie nucléaire au sein du mix énergétique belge

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

Définition des variables présentées dans le RICA

FAVORISER LES DEPLACEMENTS ET LES TRANSPORTS LES MOINS POLLUANTS EXEMPLES, PROJETS, PROSPECTIVES

UTILISATION CONTEMPORAINE DU CHEVAL DE TRAIT

Transcription:

Empreinte écologique Mayotte I. Qu est ce que l empreinte écologique? L empreinte écologique est un indicateur environnemental porté par le Global Footprint Network (GFN) qui estime pour un territoire, une personne ou un produit, la surface productive nécessaire à la production, l approvisionnement, l usage et la fin de vie des produits qu il consomme ou qui le composent. L empreinte écologique s exprime en hectares globaux. Il existe 5 types de surfaces productives : surfaces cultivées, pâturages, surface de pêche, forêts, surfaces bâties. Afin de pouvoir additionner ces surfaces à la productivité différente, on attribue à chaque type de surface un coefficient d équivalence (CE) proportionnel à sa productivité. Les surfaces cultivées étant les surfaces biologiquement plus productives, elles disposent du coefficient d équivalence le plus élevé. Ces coefficients sont communs à l ensemble des pays du monde. Pour tenir compte des spécificités locales qui influent sur la productivité des surfaces (climat, techniques d exploitation) chaque région dispose de coefficients de rendement spécifiques pour chaque type de surface (CR). Ces 2 coefficients ainsi que le rendement de production du produit considéré permettent d obtenir pour chaque produit consommé un facteur d intensité écologique (FIE) qui détermine l empreinte écologique d une unité de produit. Pour un produit consommé, on a : ( ) II. L empreinte écologique de Mayotte a. Méthodologie et sources La méthode consiste à prendre en compte l ensemble des consommations du territoire de Mayotte (énergies, alimentation, produits manufacturés) et à estimer à l aide de facteurs d intensité écologique la surface productive nécessaire à la production, l approvisionnement, l usage et la fin de vie de ces produits. Les données de consommation utilisées sont de 2 types : - Données de consommation brute pour l énergie utilisée sur le territoire mahorais. Ces données 2010 sont issues notamment des chiffres fournis par l Observatoire Energie de Mayotte (document Données Energie à collecter). Le niveau de détail de ces données permet généralement d établir une répartition des consommations énergétiques entre différents

secteurs (logement, tertiaire, agriculture/industrie, transport). On a supposé que pour le chauffage au pétrole lampant et solaire thermique la répartition était de 50% pour le secteur résidentiel, 30% pour le tertiaire et 20% pour l agriculture et l industrie. - Pour la consommation de produits alimentaires, de matériaux bruts et de produits manufacturés, nous avons utilisé les données 2008 du trafic portuaire, les données Agreste de production agricole et de pêche (recensement agricole 2003 mais il est probable que la production agricole actuelle ne soit pas très différente). La consommation de Mayotte pour chaque produit est alors égale à la différence entre l import et l export à laquelle on ajoute la production locale. Soit : Consommation = Import Export + Production locale Nous avons utilisé une base de données issue du projet coopératif d Empreinte Ecologique Ouverte mené par l Institut Angenius et la SCOP Médiation & Environnement. Cette base de donnée contient des facteurs d intensité écologique d origines diverses : - Facteurs issus de la base de données du Global Footprint Network donnant les surfaces brutes nécessaires à la culture d une tonne de matière première. - Facteurs calculés à partir de données de l ADEME ou d autres institutions (Stockholm Environment Institute ) sur les émissions de CO 2 relatives à la fabrication des produits consommés sur le territoire: les émissions en tonnes de CO 2 sont converties en hectare globaux nécessaires au stockage du CO 2. Ces facteurs permettent de prendre en compte l empreinte carbone (émissions directes de la combustion des énergies fossiles + énergie grise). Nous avons estimé l énergie grise des produits à chaque fois que les données le permettaient. - Nous avons effectué des hypothèses quant à la composition en matière première de certains produits manufacturés importés (véhicules, machines et cargaison non identifiée) afin de construire un facteur d intensité écologique. Nous avons par exemple considéré que la masse d une voiture était composée à 75% d acier primaire travaillé, à 20% de plastique PVC primaire et à 5% de verre technique. L empreinte écologique des déchets correspond à l empreinte carbone des transports nécessaires à la collecte des déchets à laquelle on ajoute la superficie des sites des décharges et l empreinte carbone du traitement des déchets. Dans le cas de Mayotte, l empreinte carbone de la collecte des déchets est contenue dans le poste transport et on suppose que la superficie des décharges est contenue dans l espace bâti (pas de réelle décharge). D autre part, il n y a pas à l heure actuelle de réelle filière de traitement des déchets à Mayotte, nous n avons donc pas considéré l éventuelle empreinte carbone d un tel traitement. b. Résultats, analyse et comparaison L empreinte écologique du territoire mahorais obtenue par cette méthode est de 352 398 hectares globaux ou, rapportée à la population, de 1,89 hectare global par habitant. Cette empreinte est très faible lorsqu on la compare à l empreinte de la France qui est de 5 gha/hab mais est toutefois supérieure à la moyenne africaine qui est de 1,4 gha/hab et comparable à celle de Madagascar (1,8 gha/hab). Un pays comme Maurice dont le PIB est très supérieur à celui de Mayotte, 13 200$/hab. en 2008 pour Maurice contre 4 900$/hab. en 2005 pour Mayotte (source CIA World Factbook), a une empreinte écologique beaucoup plus importante. On observe globalement une corrélation entre l empreinte écologique et le niveau de développement.

Empreinte hors combustion Conso. énergie Alimentation Autres consommations Total Mayotte gha gha/hab gha gha/hab gha gha/hab gha gha/hab 7 596 0,04 131 078 0,70 6 392 0,03 145 066 0,78 Mer 0 0,00 34 952 0,19 0 0,00 34 952 0,19 Pâture 0 0,00 46 722 0,25 0 0,00 46 722 0,25 Culture 0 0,00 49 404 0,26 0 0,00 49 404 0,26 Forêt 7 596 0,04 0 0,00 3 670 0,02 11 266 0,06 Bâti 0 0,00 0 0,00 2 722 0,01 2 722 0,01 Empreinte carbone 91 958 0,49 46 080 0,25 69 294 0,37 207 332 1,11 TOTAL 99 554 0,53 177 158 0,95 75 686 0,41 352 398 1,89 6,00 Niveau de l'empreinte écologique de Mayotte (gha/hab) 5,00 4,00 Built-up Land 3,00 2,00 1,00 Carbon Footprint Fishing Ground Footprint Forest Footprint Grazing Footprint Cropland Footprint 0,00

Analyse par poste de consommation L alimentation occupe une place prépondérante dans l empreinte écologique mahoraise (50%) devant la consommation d énergie (28%) et l empreinte des autres produits et matériaux consommés sur le territoire (22%). Il est important de noter que l empreinte écologique de l alimentation est constituée à environ 75% de surfaces cultivées et à 25% de surfaces nécessaires au stockage du CO 2 (empreinte carbone). Répartition de l'empreinte écologique par secteur Autres consommations 22% Conso. énergie 28% Alimentation 50% Analyse par type d empreinte Zoom sur l Empreinte Carbone La part de l empreinte carbone (combustion directe d énergie fossile + énergie grise) dans l empreinte écologique est très significative puisqu elle est de 59%. Cette proportion est atypique comparée aux pays africains, la moyenne africaine étant de 20%. Cela s explique notamment par la production d électricité d origine thermique à partir de la combustion de diesel. Ce mode de production associé à un fort taux de raccordement au réseau (environ 75%) entraine de fortes émissions de CO 2. En revanche, on peut constater que «l empreinte forêt» de Mayotte est particulièrement faible comparée au reste de l Afrique. Le raccordement au réseau d électricité entraîne une baisse de la consommation de bois.

Part de l'empreinte carbone dans l'empreinte totale Empreinte carbone 59% Empreinte hors combustion 41% Les différentes part de l'empreinte carbone Autre consommation 34% Conso. énergie 44% Alimentation 22% Les autres types d empreintes Si l on ne considère pas l empreinte carbone qui correspond à une surface de forêt nécessaire au stockage du CO 2 émis par la combustion d énergies fossiles (cf. National Footprint Accounts Methodology 2008, p.13) l empreinte écologique des consommations mahoraises se répartit en les différentes surfaces productives de la façon suivante : - Surfaces cultivées : 34% de l empreinte. Cette part correspond à l impact de la consommation de l ensemble des produits agricoles à laquelle on ajoute la consommation de volaille et d œuf. L alimentation est la seule contributrice à cette partie de l empreinte. - Pâturage : 32% de l empreinte. Cette part correspond à l impact de la consommation de viande (hors volaille) et de produits laitiers. L alimentation est la seule contributrice à cette partie de l empreinte.

- Mer : 24% de l empreinte. Cette part correspond à l impact de la consommation de poissons et de crustacés. L alimentation est la seule contributrice à cette partie de l empreinte. - Forêt : 8% de l empreinte. Cette part comprend la consommation de bois de chauffage ainsi que l utilisation de bois dans la construction et le mobilier. - Bâti : 2% de l empreinte. Cette part regroupe l ensemble des surfaces construites (habitations, routes). Répartition de l'empreinte écologique hors carbone par type de surface Bâti 2% Forêt 8% Mer 24% Culture 34% Pâture 32% III. La biocapacité de Mayotte a. Méthodologie et sources La biocapacité d un territoire correspond à sa capacité de production biologique utilisable. Elle est exprimée en hectares globaux et peut être comparée à l empreinte écologique pour déterminer la capacité d un territoire à subvenir aux besoins de sa population. Chaque type de surface productive (surface cultivée, pâturage, forêt, mer) dispose d un coefficient d équivalence (CE) permettant de convertir sa surface réelle en hectares globaux selon sa productivité. Les surfaces cultivées étant les surfaces biologiquement plus productives, elles disposent du coefficient d équivalence le plus élevé. Ces coefficients sont communs à l ensemble des pays du monde. Pour tenir compte des spécificités locales qui influent sur la productivité des surfaces (climat, techniques d exploitation) chaque région dispose de coefficients de rendement spécifiques pour chaque type de surface (CR). Ainsi pour une région donnée la biocapacité de ses pâturages sera : Biocapacité pâturage = Surface réelle pâturage * CE (pâturage) * CR (pâturage, région) En l absence de données spécifiques au territoire mahorais, nous avons décidé d estimer la biocapacité de Mayotte à partir de données relatives à Maurice et à Madagascar pays voisins soumis

aux mêmes conditions climatiques. A partir des données issues du Global Footprint Network relatives à la biocapacité de ces 2 pays, des zones économiques exclusives (source : www.seaaroundus.org) et de données de la FAO sur les surfaces réelles productives, nous avons pu obtenir pour chacun de ces pays un coefficient «surface en hectares globaux/surface réelle» pour chaque type de surface productive. Nous avons alors effectué pour chaque type de surface productive une moyenne des coefficients de Maurice et de Madagascar et nous avons appliqué ce coefficient moyen aux surfaces réelles de Mayotte (données FAO croisées avec données étude typologie forestière de Mayotte). On considère (convention GFN) que le rapport hag/ha des terrains bâtis est identique à celui des terres cultivées, les constructions étant généralement bâties sur des terrains propices à la culture. Madagascar Biocapacité totale Cultures Pâturages Forêts Surfaces de pêche Surfaces bâties hag / capita (GFN) 3,1 0,28 1,58 0,96 0,20 0,06 hag hors eau 61 185 392 5 917 513 33 617 275 20 353 320 4 180 955 1 297 285 ha 58 154 000 3 550 000 37 293 000 12 724 000 119 872 200 4 587 000 hag/ha 1,05 1,67 0,90 1,60 0,03 1,67 Maurice Biocapacité totale Cultures Pâturages Forêts Surfaces de pêche Surfaces bâties hag / capita (GFN) 0,6 0,16 0,00 0,01 0,38 0,00 hag hors eau 224 129 208 310 3 223 12 596 484 523 0 ha 203 000 94 000 7 000 35 000 127 278 700 67 000 hag/ha 1,10 2,22 0,46 0,36 0,00 2,22 Mayotte Biocapacité totale Cultures Pâturages Forêts Surfaces de pêche Surfaces bâties hag / capita (GFN) 0,9 0,19 0,01 0,08 0,65 0,02 hag 54 785 34 947 1 362 14 108 122 009 4 368 ha 36 650 18 000 2 000 14 400 6 307 800 2 250 hag/ha 1,49 1,94 0,68 0,98 0,02 1,94 b. Résultat et analyse Selon cette méthodologie, Mayotte d une biocapacité de 176 795 hectares globaux soit 0,9 hag/hab dont 122 009 hectares globaux de surface de pêche et 34 947 hectares globaux de surface cultivées. Ainsi, la biocapacité terrestre (54 785 hag) est supérieure à la surface réelle des terres mahoraises. La biocapacité de Mayotte est faible et ne permet pas de couvrir l empreinte écologique de la consommation des mahorais. Le déficit est de 0,98 hectares globaux par habitant. Les ressources de l île ne lui permettent pas d être autosuffisante bien que son empreinte écologique soit relativement faible. Il faut toutefois noter que si l ensemble de la population mondiale (6,8 milliards d habitants) consommait comme un mahorais moyen, il faudrait 12,8 milliards d hectares globaux. Selon le Global Footprint Network, la biocapacité mondiale était légèrement inférieure à 12 milliards d hectares globaux en 2009.